la Belle Helene sur Arte TV waouh c’était mieux que Mithridate, (ce n'est pas comparable devrai-je dire aujourd'hui plus que jamais tous les théâtres devraient être ouverts), j’ai même chanté !
et c'est disponible jusqu'au"au 27/06/2021
« Il nous faut de l’amour
N´en fût-il plus au monde »
« Il se plaint si fort pour un rêve
Je vous ferais crier pour la réalité »
Je vis heureux au sein de mon ménage
Soyons gais !!!
L’homme vraiment honnête est empli d’enjouement »
Les chanteurs sont très forts et présents et si drôles ! Et élégants et quelles chaussures !!!spartiates. Tous sont beaux c’est si bien orchestré et chanté. Et les costumes et les décors comme j’aime les bestiaires.
C’est beau et limpide comme toujours et la musique est si bien jouée et orchestrée.
Michel Fau dans ses mises en scènes on sent à quel point il les a rêvées, dans son jeu là il ose tout puisqu'il chante...
Mais justement il est fidèle à Offenbach qui à son époque lui osait tout aussi comme de mélanger le burlesque au tragique.
Voilà un des textes les plus délicats d'un créateur de génie dramaturge et italien poète avant tout à une interprète elle aussi de génie, mais tous deux avant tout pour moi croyaient en leurs rêves et en un monde idéal universaliste de culture d'amour et de liberté.
Lettre de Pier Paolo Pasolini à Maria Callas.
" Chère Maria, ce soir, à la fin de notre journée de travail, sur ce sentier de poudre rose, j’ai perçu avec mes antennes qu’il y avait en toi la même angoisse que celle qu’hier, avec tes antennes, tu as perçue en moi. Une angoisse très légère, à peine plus qu’une ombre, et pourtant invincible. Hier, il ne s’agissait pour moi que d’un peu de névrose ; mais aujourd’hui, il y avait en toi une raison précise (précise jusqu’à un certain point, naturellement) à ton accablement, au moment où le soleil disparaissait. C’était le sentiment de ne pas avoir eu complètement la maîtrise de toi-même, de ton corps, de ta réalité : d’avoir été « utilisée » (et de plus avec la fatale brutalité technique qu’implique le cinéma) et par conséquent d’avoir perdu en partie ta pleine liberté. Tu éprouveras souvent ce serrement de cœur pendant notre tournage, et je l’éprouverai aussi avec toi. Il est terrible d’être celle qui est utilisée, mais aussi celui qui utilise. Toutefois, c’est une exigence du cinéma : il faut briser en mille morceaux une réalité « entière » pour la reconstruire dans sa vérité synthétique et absolue, qui la rend par la suite plus « entière » encore. Tu es comme une pierre précieuse que l’on brise violemment en mille éclats pour qu’elle puisse ensuite être restituée dans une matière plus durable que celle de la vie, c’est à dire la matière de la poésie. Il est justement terrible de se sentir brisés, de sentir qu’à un certain moment, à une certaine heure, en un certain jour, on n’est plus entièrement soi-même, mais seulement un éclat de soi-même : je sais combien cela peut-être humiliant. Aujourd’hui, j’ai saisi un instant de ta splendeur, alors que tu aurais voulu me l’offrir tout entière. Mais ce n’est pas possible. À chaque jour sa lueur, et à la fin, on aura la lumière entière et intacte. Il y a aussi le fait que je parle peu, ou que j’ai tendance à m’exprimer de façon incompréhensible. Mais on peut facilement remédier à cela : c’est comme si j’étais en transe, j’ai une vision ou plutôt des visions, les « Visions de la Médée » ; dans cet état d’urgence, tu dois te montrer patiente avec moi, et m’arracher les paroles par la force. Je t’embrasse. "
Photo : Mario Tursi | Göreme, Cappadoce - Juin 1969
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