Les jeunes amants et la jeune fille qui va bien
sur l’étonnante tes naissance de ce film qui a repoussé toutes les limites pour laisser passer le rayons du soleil printanier. Il y a une phrase de cinéma que je n’oublierais jamais et des seconds rôles
Pleins de délicatesse d’attention à l’autre
Oh Fanny Ardant et Melvli Poupaud comment vous dire ils nous font espérer non pas à l’amour parfait mais à l’amour tout simple quand on se sent bien avec quelqu’un et selon lui et tout ce qui l’entoure…
Art. de Télérama
« Elle tenait à ce film inspiré du dernier amour de sa mère. Fauchée par un cancer, Sólveig Anspach n’a pu le réaliser. Ses amis lui avaient promis de finir “Les Jeunes Amants” pour elle, en salles ce mercredi.
C’est l’histoire d’une promesse tenue. Une histoire de cœur collective, inscrite au générique des Jeunes Amants, de Carine Tardieu, qui sort ce mercredi 2 février avec les bouleversants et fiévreux Fanny Ardant et Melvil Poupaud dans les rôles principaux : « Sur une idée originale de Sólveig Anspach ». Tout commence trois ans avant la disparition de la réalisatrice de Queen of Montreuil et L’Effet aquatique, à 54 ans, des suites de la récidive de ce cancer qu’elle racontait dans Haut les cœurs ! Automne 2012 : Sólveig Anspach dîne chez des amis avec Patrick Sobelman. À l’exception de Lulu femme nue, celui-ci a produit tous ses films. « En 1999, Hauts les cœurs ! était son premier long métrage et le mien aussi, cela a créé entre nous un lien à la vie, à la mort. » Au cours du repas, Sólveig raconte à la tablée que Högna, sa mère de 79 ans, vient de lui annoncer son amour, réciproque, pour un homme de trente ans de moins qu’elle, marié et père de famille. Högna avait très peur de la réaction de sa fille. Sólveig, au contraire, trouve cela formidable !
Patrick Sobelman se souvient du regard échangé, à ce moment précis, avec sa cinéaste-amie et de leur conviction immédiate que cette romance tardive méritait bien un film. Même si elle écrit depuis des années, dans une parfaite complicité, avec Jean-Luc Gaget, Sólveig souhaite, cette fois, collaborer avec une femme, et son producteur lui soumet le nom d’Agnès de Sacy, dont la plume délicate est attachée aux filmographies de Pascal Bonitzer et Valeria Bruni-Tedeschi.
L’intéressée accepte de lire deux pages de synopsis. Bouleversée, elle prend tout de même peur, car elle sait la réalisatrice malade. « Je me disais elle va mourir, c’est une folie, se souvient Agnès de Sacy. Sólveig m’a donné du temps pour réfléchir. Une femme dont on dit qu’elle va mourir me dit qu’elle n’est pas pressée ! Si je refusais, j’allais le regretter toute ma vie. J’ai fini par accepter, et dès lors, le spectre de sa disparition s’est évanoui : grâce à sa personnalité extraordinaire, notre travail n’a été qu’un élan de vie et de désir de cinéma. Pratiquement jusqu’au bout, j’étais persuadée qu’elle pourrait réaliser le film, même de son canapé, même fatiguée… »
Samedi 1er février 2014 : pour la première fois, Agnès s’engage dans la petite allée qui mène à la maison de Bagnolet, où Sólveig lui a préparé des escalopes à la crème et l’attend pour lui présenter Nicolas, l’amoureux de sa mère, décédée entre-temps. Cette allée, Agnès l’empruntera pendant un an, chaque lundi en début d’après-midi. Un rendez-vous régulier, comme chez le psy, riaient-elles. À deux voix et deux stylos, l’histoire d’amour entre Högna et Nicolas se mue en fiction de cinéma, où ils deviennent Shauna et Pierre, et où l’Islande maternelle se transforme en Irlande. Un lundi au soleil de Sólveig, la combattante aux cheveux très ras et au sourire inentamé, sauf quand elle se voyait dans l’obligation d’annuler par SMS leur après-midi de création à cause d’une séance de chimiothérapie ou une énième opération.
Sólveigh Anspach sur le tournage de son film
Sólveigh Anspach sur le tournage de son film "Stormy weather" en Islande, en 2002.
Jérôme Brézillon/Tendance Floue
En mai 2015, la réalisatrice part tourner la deuxième partie de L’Effet aquatique en Islande, et en revient, un mois plus tard, très fatiguée, pour finir par être hospitalisée le 10 juillet. « Elle a quitté l’hôpital en ambulance vers la Drôme pour respirer une dernière fois les lavandes autour de la maison de sa grand-mère, confie Patrick Sobelman. Nous avions rendez-vous le 7 août au matin pour parler de la première version du scénario écrite avec Agnès, qui s’intitulait encore Just the Two of Us, en référence à la chanson de Bill Withers que Sólveig aimait bien. Quand je suis arrivé, elle avait déjà perdu connaissance. »
L’irréductible optimiste mourra quel-ques heures plus tard. Mais elle avait veillé à la transmission, faisant promettre à son producteur, puis à sa scénariste, sur son lit d’hôpital, que si elle ne pouvait pas « aller au bout », le film existerait et serait mis en scène par une femme. Patrick Sobelman envisage d’abord Jane Campion, indisponible, puis le temps passe et il pense à Carine Tardieu (La Tête de maman, Ôtez-moi d’un doute) qui, justement, prend des nouvelles du projet, par simple affection pour Sólveig. « Nous nous étions rencontrées deux ans avant sa mort, au festival de Rome, raconte Carine Tardieu, et avions passé trois jours très joyeux à la villa Médicis. Elle donnait le sentiment d’être un roc immortel. Le hasard, aussi, a voulu qu’un jour, alors que je travaillais dans un bistrot, Sólveig, Agnès De Sacy et Patrick Sobelman se trouvent dans le café d’en face. J’étais allée les saluer, sans savoir que c’était leur première réunion de travail autour des Jeunes Amants. »
Agnès, dépositaire du dernier récit de sa « Shéhérazade de Bagnolet », reprend alors courageusement le travail — tout casser, reconstruire — avec Carine Tardieu, qui trouve le scénario original « trop crépusculaire » : « Je sentais qu’à travers le personnage de Shauna, malade, Sólveig racontait sa propre fin de vie, et je voulais m’approprier le film en y mettant plus de lumière. » Le tout avec l’accord bienveillant de Clara, la fille de la réalisatrice et petite-fille de Högna. Pour Patrick Sobelman, l’apport de Carine Tardieu a été essentiel : elle a, entre autres choses, épaissi ou carrément réinventé les seconds rôles, comme celui de l’épouse de Pierre, incarnée par une Cécile de France rageuse et noble.
Merveilleuses solutions de contournement
Comme une évidence, Carine Tardieu pense à la vibrante Florence Loiret-Caille pour incarner la fille de Shauna, donc Sólveig elle-même… Elle ne réalise qu’après que la comédienne a été l’actrice fétiche d’Anspach dans deux de ses films ! Quant à Fanny Ardant, la réponse de la réalisatrice est simple : « Je rêvais évidemment de tourner avec elle mais, surtout, elle est la seule star de 70 ans à ne pas être liftée ! J’ai été franche avec elle : je n’allais pas la rajeunir à l’écran. Elle m’a répondu cette phrase superbe : “La vieillesse, je la vis, la mort, je l’attends”. » Seule condition de la comédienne : ne pas se mettre nue. Ce qui force Carine Tardieu, au tournage, à trouver de merveilleuses solutions de contournement qui expriment encore mieux le désir fou entre le corps de Shauna et celui de Pierre…
Aujourd’hui, alors que le film existe, vivant, magnifique, ni Patrick Sobelman, ni Agnès de Sacy, ni Carine Tardieu n’osent prétendre que « Sólveig serait contente ». Ils le souhaitent ardemment et chérissent cet enfant de cinéma « en garde partagée », le fruit, lumineux et grave, d’une promesse. Ils ont raison, car si François Truffaut pensait que le cinéma était plus beau que la vie, Les Jeunes Amants prouve qu’il est plus fort que la mort. »
Une jeune fille qui va bien est une fiction totale et touchante là aussi jouée par des comédiens premiers et seconds rôles « hors piste » India Haïr André Marcon. C’est tellement vrai, que la plupart des français étaient furent des collabos…..
Rien de ce film et surtout la dernière scène est « oubliable » mais pas seulement et pour tous les jeunes gens qui font du théâtre et qui ne s’imaginent pas encore, comment l’esprit de groupe de troupe peuvent les envoûter.
J’ai pensé en voyant ce film aux enfants du Lucernaire les élèves de deuxième année excellents que je viens de voir dans une mise en scène de Philippe Person : Qui a peur de Virginia Woolf. Ils sont tellement vivants….
Cet article n’a que deux ans sur Depardieu
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