NOTE D'INTENTION DE FRÉDÉRIC CHERBOEUF, le metteur en scène
Jouer et mettre en scène Marivaux aujourd'hui, c'est allumer un feu d'artifice de questions : comment mettre en jeu des corps contemporains immergés dans la beauté, la rigueur et les difficultés de la langue du xviiie siècle ? Comment concilier sensualité et intelligence ? Comment relever le défi formel du verbe tout en s'interrogeant sur la façon dont ce texte questionne notreépoque ? Comment jouer avec amour mais sans respect ? Le jeu de l'Amour et du Hasard est une pièce à la modernité stupéfiante qui met en scène une promesse: celle d'une révolution
sensuelle et politique. Une réinvention de l'amour ! L'affranchissement des plus faibles germe dans le dernier acte : c'est le signe évidemment prémonitoire de la révolution de 1789 et de l'abolition des privilèges. Mais c'est pour nous, spectateurs d'aujourd'hui, le miroir d'une autre révolution portée par la jeunesse, une révolution sans conteste féminine et qui irrigue toutes les générations: celle de la redistribution des dominations sexuelles Ce souffle insurrectionnel qui est un souffle de vie, a été le moteur de notre travail
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LE MOT DU LUCERNAIRE PAR BENOIT LAVIGNE, le directeur de la programmation théâtre du Lucernaire
Le jeu de l'amour et du hasard par le collectif L’émeute a été mon coup de cœur du dernier Festival d'Avignon. Mis en scène aver délicatesse, virtuosité et folie par Fréderic Cherboeuf. le spectacle est magnifique. Il est empli de d’énergie, d'excentricité, d'humour et de sensibilité, on se plait à voir la passion amoureuse disséquée, chamboulée, moquée et idéalisée a la fois. On rit devant les quiproquos, les rebondissements, les malentendus tissés par Marivaux. On s'émerveille de la jeunesse et de la fougue des amants. On se détecte de a diablerie, des turpitudes imaginées par les protagonistes eux-mêmes.
On s'émeut devant la naïveté, la fragilité et la force des sentiments.
Écrite en 1730, Le Jeu de l'amour et du hasard est une des plus sublimes, célèbres et jouées des pièces de Marivaux. On y retrouve tout ce qui fait le génie de son théâtre : le travestissement, l'échange de rôles entre maitres et valets, son art machiavélique des intrigues, la beauté, la musicalité, le raffinement du langage. Mais surtout, l'auteur fait preuve d'une extrême modernité dans l'analyse des rapports humains. Il prône la liberté des coeurs, donne aux femmes le pouvoir de décider de leur vie, ce qui est pour l'époque une révolution en soi.
Il interroge au scalpel l'amour, nous montre ses mille et une facettes, questionne l'être et le paraitre, la condition des classes, le désir et l'envie avec intelligence et drôlerie.
Car Le Jeu de l'amour est du hasard est surtout une comédie. On s'y amuse follement et le spectacle nous entraine dans une folle journée déjantée, musicale, sensuelle où la fantaisie règne en maître. Les acteurs Frédéric ou Mathieu, Jérémie, Adib, Lucile, Dennis Justine ou Camille, tous issus du cours Florent, rivalisent de talent et nous emportent dar un tourbillon joyeux fantasque et enivrant..
À voir parce que c’est un partage. Tous les personnages sont en lumière il n’y a pas un seul défaut de rythme ; dans le public les enfants les adultes n’en ont pas perdu une miette et n’avaient pas envie de remettre leurs masques en sortant…. Il faisait beau en sortant il ne pleuvait plus en sortant et on s’est refait la pièce après….autour d’une bolée de cidre ou d’un verre d’eau.
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