jeudi 26 mai 2011 encore un matin
sur France-Inter par Didier Varrod
Haris Alexiou
Haris Alexiou est une chanteuse qui a fait son apparition sur la scène grecque au début des années 70. Dans son pays, elle est une icône, et elle parvient à populariser la chanson grecque dans le monde entier.
Et oui, il ne faut pas résumer la chanson populaire d’origine grecque à Mélina Mercouri, Nana Mouskouri ou Demis Roussos. Haris Alexiou charrie, avec sa voix gorgée d’un soleil de plomb, la joie, l’espoir, mais aussi la tristesse et la douleur. Aznavour a raison : la misère semble toujours moins dure au soleil. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on entend Haris Halexiou transmettre l’âme de son pays avec, souvent, les thèmes les plus universels et des mots parfois très durs, n’hésitant pas de sa voix légèrement voilée à faire une description d’une jeunesse désœuvrée et victime d’un dévissage social.
« Megalosa »
Cette chanson de presque 7 minutes illustre parfaitement l’univers de Haris Alexiou, qui n’hésite pas a évoluer musicalement depuis les années 70, tout en gardant à l’esprit la culture traditionnelle de son pays. "Haris" signifie en grec « la grâce » et on sent que le blues a aussi de belles racines dans tout le bassin méditerranéen.
« Pos na po »
Haris Alexiou a démarré sa carrière dans les boîtes du quartier Plaka d’Athènes, situé sous l’Acropole et connu pour ses petites rues étroites. Haris Alexiou est aujourd’hui le symbole de la culture populaire grecque. Elle se produit dans des stades comme en 2008, au Kallimarmaron Stadium d’Athènes, devant
20 000 personnes. Irène Papas parle de sa voix comme d’un océan de mémoire ; « Le violet foncé est la couleur de sa voix qui porte la souffrance d’un peuple ». C’est, en quelque sorte, un autre Gotan Project accostant l’acropole.
« O anthropos mou »
Certes, il y a les arbitrages du FMI sur le casse tête de la dette grecque, mais il y a aussi le dernier disque de Haris Alexiou qui montre la ressource de la culture de ce pays. Sans comprendre le grec, on sent intimement la volonté de cette voix d’être le cœur d’une confrontation entre l’histoire de son pays et le besoin de le projeter dans une perspective mondiale et non mondialisée. C’est ce qu’elle fait en venant chanter en France à l’Olympia le 9 juin. Haris Alexiou incarne bien plus que l’espérance du peuple grec. Elle est sa vitalité.
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