samedi 13 octobre 2012

Les oublis, les pertes...La dernière bande de Beckett, Louise Wimmer...


Par rapport, à l'autre réseau que j'utilise FB, plus "écriture automatique", j'ai oublié de parler de cinéma et de théâtre ici, Festival aussi. Louise Wimmer avec Corinne Massiero, immense comédienne film de Cyril Mennegun, que j'ai aimé sauf la fin (mais sur quel médium, en ai-je parlé ? en conversation, en rêve).
La dernière Bande de Beckett,(attention aux critiques d'Armelle Héliot voyeuses et qui amputent un peu votre voir, critiques à lire après, critique 1 du Figaro), (critique 2 du Monde, à lire sans restriction aucune :"Serge Merlin est un sorcier, un chaman qui a "le feu en lui" et brûle les mots" )mis en scène par Alain Françon, au théâtre de l’Œuvre et joué par un enchanteur(?!) Serge Merlin, immensurable, inattendu acteur, qui m'a sorti hier soir de toutes mes pensées, pour me plonger entre vie et réalité, entre vie et mort, et pertes et oublis des amours perdus ; et des gens qu'on a serré dans ses bras et qui sont morts, et d'autres qui sont en ce moment comme en train de mourir car trop malades pour s'en sortir, car vieux voir très vieux : nos parents,
et si nos allergies nos maux psycho-somatiques, nos tocs, nos affections-infections, c'était une façon de se délester de tout le poids de cette affection ?
J'ai vu une comédienne si bien -amateur- si bien sur scène, qui a perdu sa mère a plus de 75 ans, cette dernière avait plus de cent ans, eh bien ! depuis qu'elle se retrouve orpheline, elle court, enfin elle court à nouveau sur scène, elle s'empêchait soit disant à cause de con poids de sauter de courir sur scène. Dans la vie, elle marche à petits pas et toujours chaussée de bottes qui lui maintiennent bien les pieds, de dos quand on la voit de loin, elle marche comme un bambin. Sur scène incroyable, elle re-court.

Et de ceux qu'on a perdus, car on ne les voit plus ?
et... d'ailleurs je me suis retrouvée assise à côté d'un ami ? comédien, ex:amour inventé ? comédien, que je ne vois plus du tout
et pourtant, on s'est dit que quelques mots, mais essentiels on a échangé nos rires et notre respiration en suspends pendant l'écoute... d'un spectacle, et lui et moi avons réalisé que nous avions enfin trouvé nos fiancés et que pour nous deux, bizarre, vous avez dit bizarre, nos compagnons respectifs n'étaient pas dans le théâtre...
Et je suis encore une idiote de 20 ans qui n'en sait rien de pourquoi ? ni pas plus de comment ? qui a fait du mal et s'en souvient de cela, très bien. Ah quel metteur en scène que ce Françon entre Chéreau et Régy dans le sacro-saint, il m'a eu avec son austérité, j'ai tendu l'oreille, je n'ai rien bien vu non plus, que discerné entre rêve et réalité,
mais d'âge de raison ou de déraison, j'ai pris 20 ans....

Festival ? Festival d'automne avec Régy justement à l'Odéon, que je vais rater ou pas ce sera complet c'est dans la petite salle....

Cette tendance de perdre, d'avoir perdu, de ne pas mémoriser d'avoir à répondre en simultané au questionneur à l'examinateur m'a toujours poursuivi, accompagné, terrorisé et puis m'a fait échoué si souvent que j'ai du l'apprivoiser. Et de rater découle le pas vu pas pris et donc pas le risque d'oublier alors ?
Alors pour des gens qui semblent toujours en perte de quelque chose, de quelqu'un, d'oublier jusqu'à des pans entiers d'images, de temps, des objets aussi toujours les mêmes les clés, les badges, les moyens de transport, les chapeaux, les gants, les sacs, ce qui couvre et découvre : les adresses comme si on rencontrait sans arrêt des vies parallèles souterraines, qu'on ne prenait pas et qu'on pourrait échanger par là, les badges les portes monnaies, leur vol ? Quel vol,  des oiseaux de la dernière bande de soi, de sa vie, sa voix à réécouter, de son ouïe, de sa vue de savant de sachant plus rien avant que d'aller au tombeau. La porte est déjà entrouverte ? sur la petite scène du Théâtre de l'Œuvre. 

Et depuis la nouvelle direction le bar du théâtre en bas, au foyer, est ré-ouvert et j'en suis ravi-vie.


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