samedi 7 novembre 2015

Mes ennemies préférées.... /Cinéma à Canal + le Cercle, Samba et sur Arte : les heures souterraines d'après le roman éponyme/ la suite des chantiers de la gloire de Beineix

Jeux de miroirs, un professeur de théâtre m'avait sensibilisée à l'effet loupe des ennemis, dans nos relations, pour mieux se connaitre, pour se dépasser, plus révélateurs, que la complaisance des amis.



A l'école élémentaire mes parents étaient marchands de jouets... 

Au collège, Marie-Thérèse, forte en maths et en sciences, belle, asiatique et Martine, juive boulotte au visage disgracieux...m'ont aimée, puis délaissée sans que je me souvienne pourquoi. Avec Martine nous nous nous étions battues dans les chiottes, elle m'appelait hippopotame et moi éléphante ou l'inverse.

Au lycée mes professeurs d'anglais et d'allemand m'ont exclue en première, section lettres modernes, alors que j'avais 14 de moyenne en français. Mes parents n'ont pas voulu intervenir, alors qu'une amie subissant le même sort, après intervention de ses parents auprès de la directrice -je la revois la directrice, sèche aux cheveux permanentés et avec un imperméable couleur léopard- devait être réintégrée, mais par dépit et par amitié, elle m'avait suivie, Armelle est devenue prof de français en Angleterre, nous avons fait notre terminale dans une "boite à bac" École Louise de Marillac boulevard Magenta, qui a disparu depuis ; elle a eu son bac moi pas, alors que je l'ai passé deux fois, la deuxième en auditeur libre.

A la période de l'apprentissage du théâtre, la quête de reconnaissance, l'élan amoureux, la confusion des sentiments avec un certain William bisexuel, ancien steward, au charme et à l'humour ravageurs, des années après le temps de notre chaste amitié, il dira de moi à quelqu'un de mes amis : je ne veux plus entendre parler d'elle, Nathalie n'a rien compris à ma sensibilité.

Quelques années avant, dans un autre cours de théâtre, une autre Nathalie, jalouse, alors qu'elle était jolie comme une poupée et avait l'amour de son compagnon, moi j'avais seulement son amitié à ce premier Pascal, je le faisais rire, je crois.  Nous étions jalouses toutes deux mais je n'avais pas droit au luxe de la détestation notoire. J'étais la moins bien physiquement de toutes les deux... Je n'étais qu'une amie...

La déflagration de la jalousie par rapport à Michel Fau, d'une autre jeune femme lors d'un stage sur Victor Hugo ; nous travaillions la fameuse scène d'Angelo entre la Tisbe (elle) et Catarina (moi). Michel Fau était venu me voir jouer la scène en fin de stage, je l'avais fait rire. Son rôle était plus important, elle avait une robe rouge découpant sa minceur, j'étais en chemise de nuit et ne pensait qu'à fuir pour me glisser hors de ses mains, dans la scène, je l'écoutais et regardais la sortie à jardin. Elle m'avait engueulée car c'était une scène dramatique... Elle avait voulu louer l'appartement jouxtant le sien, celui  de Michel Fau, à l'époque cité du Midi : je suis jalouse de toi ! m'avait t-elle dit, texto et face à face. Je n'étais qu'amateure et heureuse de faire du théâtre pendant mes vacances. Elle voulait devenir pro.

La guerre des rôles, des places affectives de A, B par rapport à Philippe Person, acteur mais surtout metteur en scène et homme de charme, jeune comme plus âgé. Pas envie de conflits, seulement préférer perdre un échelon du perchoir, auprès de Michel Fau et de Philippe Person,  pour garder leur amitié, reposée, étale, sans marques de passions.

Cette envie irrépressible qu'avaient certains, de se moquer de moi à chaque fois qu'ils me voyaient, et mon  entêtement à les aimer malgré ça ; Stéphane... Géraldine metteurs en scène professionnels.

Michel  et Philippe ont récolté le fruit de leur travail de fou, tout perdu puis tout retrouvé, regagné pas à pas, chacun dans leur domaine, leur notoriété.

Mais à la base de l'inimitié, la présence et l'absence,  auprès des parents, le chantage affectif, l'effondrement de l'échec et cette jalousie de la relation qu'on a plus, qu'on a jamais eue, avec nos parents. Le pion n° 3 d'enfant unique. 

Dans les bureaux, ensuite,  l'arrogance ou le paternalisme, l'autorité excessive et la gentillesse d'hypocrites, qui nous utilisent et changent d'attitude selon notre rôle dans la pyramide des liens utilitaires, pour gagner un peu plus en grade ou en argent. Pour garder sa gentillesse et sa place heureuse, il faut savoir s'effacer, n'être une menace pour personne rester dans le rôle de la rigolote de la retardataire, de l'originale, la lente, l'inerte, la mascotte.

Il y a des choses comme cela on ne les voit qu'une fois et ça suffit, d'autres, elles marquent, se renouvellent, se reproduisent, nous poursuivent toute la vie, je  ne peux m'en passer des guirlandes lumineuses pour fêter Noël, plusieurs fois dans l'année.

L'amitié d'artistes, un syndrome du père Noël, je les ai connus intimement, je me pince pour y croire toute ma vie durant. 

Il y a des tableaux d'artistes que tu peux redécouvrir à plusieurs visites, d'autres pas. Ils te comblent d'office... Et c'est devant ces derniers que les foules se pressent. Plus moi.

Samba ****
Si attachant, subtil efficace et aussi délicatement drôle....
Les heures souterraines****
 Téléfilm sur Arte, fidèle incarnation du roman, une ligne claire descriptive sans affectation qui fait ressortir tout le clair obscur des situations du quotidien.

Dans ces 2 films les rôles secondaires sont tellement justes qu'on se croirait presque dans une Série américaine.

Le Cercle du 6/11 émission critique sur Canal +, voir le débat sur le film le fils de Saul la polémique éveille ma curiosité, malsaine ?

Les chantiers de la gloire de Beineix, suite de ma lecture, surtout si vous voulez en savoir plus sur la machinerie Cinéma en train de se faire n'hésitez-pas, c'est bien écrit, ce Monsieur a eu et a des talents multiples, humains, il a beaucoup de charme aussi.
Encore la Belgique

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                                                                  la lumière  
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