lundi 12 septembre 2011

Autour de la folie, Arnaud Denis, à sa façon un nouveau Terzieff au Lucernaire....

-mais tu n'as pas aimé tout entièrement...
-comme les gens dont je me souviens le mieux, les pièces, les films... comme Luchini ou Terzieff ou Gérard Philippe ou Isabelle Huppert, voir Louis de Funès ou Robert de Niro ou lorsqu'on a manifesté contre le grand Nu Bleu de Matisse, à New-York, il y a tellement quelque chose d'inhabituel qui ouvre l'horizon du jeu qu'on n'est pas touché à cause des repères du cerveau à la sensibilité, de l'épaisseur, de l'intelligence qui foisonne, par le manque de frissons ; petite j'aimais Bourvil il faisait pleurer ma Maman et ma Maman ne pleure pas souvent, ne s'autorise pas à pleurer comme mon père ou moi et elle détestait Louis de Funès alors je le détestais....
et j'étais si fatiguée ces derniers temps que c'était un "répliquant" de moi-même qui était dans le fauteuil de mon cher Lucernaire...


Critiques / Théâtre sur Webthea
Par Gilles Costaz
Autour de la folie, d’après divers auteurs.
Voyage dans la démence         


"Arnaud Denis est l’un des jeunes acteurs-metteurs en scène dont l’entrée dans le monde du théâtre a été l’une des plus fracassantes. Dès son Scapin au Lucernaire il révélait une force peu commune à s’emparer des textes comme interprète et comme maître de l’organisation de la scène. Depuis l’on a vu, regardés sous son prisme, L’Ingénu de Voltaire, Les Femmes savantes de Molière, Ce qui arrive et ce qu’on attend de Besset. Comme pour s’accorder le plaisir de passer à un autre exercice, le voilà seul en scène, dans un étrange parcours intitulé Autour de la folie.

Il est tout de blanc vêtu : malade ? médecin ? Les deux à la fois. Sur le plateau juste deux chaises, qui vont rétrécir ! Arnaud Denis commence en anglais, puis passe à Maupassant, à Flaubert, à Shakespeare, dans leur appréhension terrible de la maladie mentale. Il s’accorde un instant plus comique avec Karl Valentin. Puis il touche aux relations profondes entre la démence et la poésie, en disant Lautréamont le douloureux et Michaux le délirant. Le spectacle s’achève avec une chanson de Francis Blanche, "Ça ne tourne pas rond dans ma petite tête" : une véritable douche froide. Le rire surgit et s’étrangle quand la folie infantile s’avère meurtrière.

C’est un moment tout à fait saisissant, mené par un acteur d’une grande puissance. Arnaud Denis n’a pas voulu, semble-t-il, entrer dans la fragilité de la folie. C’est peut-être ce qui nous manque : les failles les plus intimes, l’égarement émouvant, les blessures délicates. Le monde de la démence est ici violent, dur, terrible. A la mesure d’un comédien athlétique.

Autour de la folie, d’après divers auteurs, choix, mise en scène et interprétation d’Arnaud Denis, lumières de Laurent Béal. Lucernaire, 20 h, tél. : 01 45 44 57 34, jusqu’au 16 octobre. (Durée : 1 h 20)."

Photo Lot

1 commentaire:

mordue-de-theatre a dit…

"Un nouveau Terzieff" ... C'est tout à fait vrai !