Voilà depuis des mois que je n'ai plus eu aucun souvenir de mes rêves et ce matin, c'est revenu, voilà ce que c'est d'être accueillie, associée vraiment à un moment délicat... MERCI ô combien de tous ces instantanés, ces rencontres, ces conversations, merci déjà à Pascual d'avoir été à mes côtés.
J'ai préféré notamment, évidemment, la lecture d'Olivier, mais c'est bien difficile de parler de ce qui vous touche de près, il faut garder de la distance et qu'est-ce qu'un prix même littéraire dans l'absolu. Pourtant, c'est un peu comme quand personne n'oublie votre anniversaire et que la soirée est réussie.
Au fait, c'est forcément le début de la fin de quelque chose et le début de tout autre chose, mais comme dirait un de mes amis : l'important c'est d'avoir à côté une relation affective forte. Car le bonheur comme le malheur rend si fragile- à savoir les plongées dans l'éphémère fer forgérisent l'être humain.... car cet homme là ce jeune homme éternel c'est aussi de la dentelle de papier. C'est comme avoir peur devant un nouveau né si petit si tranquille déjà et si souriant.
Mais la veille de cette remise de prix il publiait sur son blog : Le Mot et la Chose Que faire ? Comment se comporter ? Je ne vois que deux solutions : le suicide, la dépression nerveuse ou, comme Nietzsche, l’approbation du monde. Dire oui au monde tel qu’il est, tel qu’il se présente à nous, qu’il se révèle. Ce n’est pas rien ! Ce n’est pas abdiquer, se contenter de ce qui est ou a déjà été fait, ce n’est pas accepter passivement l’état des choses, c’est dire oui, OUI parce que oui c’est toujours mieux que non. Oui est un meilleur début, après on voit. « Indignez-vous », nous disait Stéphane Hessel l’an dernier. Respect total pour Stéphane Hessel – à côté de lui je ne suis vraiment qu’un jeune con – mais c’est fini, je crois, cette notion de l’indignation. Indignation rime trop avec révolution et toutes les révolutions finissent mal, on le sait. Derrière chaque révolutionnaire il y a un petit Robespierre. Le temps et le futur sont à l’approbation des choses, au changement contre la révolution, au OUI universel, à la « créativité collective multiforme » comme disait Deleuze. Et c’est pour cela que le ciel est gris. Pour nous aider, nous accompagner, par souci de cohérence. Le gris, c’est la couleur laïque et républicaine, c’est les vieilles blouses démocratiques des écoliers, c’est le ciel bas, matériel, horizontal, proche de nous, l’inverse de l’azur aristocrate, le contraire du Cap Nègre. Ce mauvais temps, certes il nous taraude les nerfs, il nous sape le moral mais il peut nous rendre lucides. Il est le contraire de la démagogie du grand ciel bleu, le contraire des contes de fées. Et c’est une bien bonne nouvelle. Question d’optique. Comme en photographie.
Les gagnants
-Gilles Verdiani remercie Laurence Biava et les jurés du Prix Rive Gauche à Paris de prendre la littérature si joyeusement au sérieux. Bravo aux lauréats 2012 : Olivier Steiner pour son brillant roman "Bohême" (le croisement gay et numérique des "Liaisons Dangereuses" et de "Belle du Seigneur") et Stéphane Million pour la belle revue Bordel.Les autres romans : sur Blog Sophielit
Laurence Biava, romancière, chroniqueuse littéraire, présidente du jury
PRIX RIVE GAUCHE À PARIS 2012 : PREMIÈRE SÉLECTION
Les prix littéraires
Le Prix littéraire Rive Gauche à Paris emprunte son nom au titre de la chanson d’Alain Souchon, Rive Gauche afin de couronner l’auteur d’un roman ou d’une nouvelle reflétant l’élégance, l’esprit, le style et l’art de vivre de la Rive Gauche ou bien sa mélancolise tel que l’auteur la dépeint dans sa chanson.
Le Prix Rive Gauche à Paris couronnera un roman dont l’auteur n’a pas eu de prix ni de distinction littéraire au cours des 6 derniers mois. Le lauréat est élu par un Collège de 24 membres, composé essentiellement de personnes appartenant au milieu littéraire (écrivains, journalistes, critiques, libraires). Le Prix Rive Gauche à Paris sera décerné le vendredi 29 juin 2012 à l’Auberge de Venise, partenaire Officiel du Prix.
Les membres du Collège ont établi vendredi 30 mars 2012 leur première sélection.
Quatorze romans sont en lice :
Marin de Viry – Mémoires d’un snobé – Pierre-Guillaume de Roux
Philippe Sollers – L’éclaircie – Gallimard
Régis Jauffret – Claustria – Le Seuil
Philippe Ségur – Le rêve de l’homme lucide – Buchet-Chastel
Philippe Brunel – La nuit de San Remo – Grasset
Franz-Olivier Giesberg – Dieu, ma mère et moi – Gallimard
Fabrice Gaignault – L’eau noire – Stock
Olivier Steiner – Bohème – Gallimard
Bruno Migdal – Petits bonheurs de l’édition – Editions de la Différence
Nicolas Fargues – La ligne de courtoisie – P.O.L
Anne Wiazemsky – Une année studieuse – Gallimard
Antoine Laurain – Le chapeau de Mitterrand – Flammarion
Dominique Fabre – Il faudrait s’arracher le cœur – Editions de l’Olivier
Emilie de Turckeim – Eloise est chauve – Heloise d’Ormesson
La seconde sélection aura lieu le vendredi 11 mai.
Le Collège 2012 est composé de :
Grégoire Delacourt, écrivain, publicitaire, lauréat 2011 du Prix
Harold Cobert, écrivain
Sybille de Bollardière, écrivain
Amandine Cornette de Saint-Cyr, écrivain
Pierre Mérot, écrivain, enseignant
Gilles Verdiani, scénariste, dialoguiste, auteur
Ariel Kenig, écrivain, dramaturge, scénariste
Véronique Olmi, écrivain, auteur pour le théâtre
Baptiste Liger, journaliste livres et cinéma
Ariane Charton, écrivain
Cypora PetitJean-Cerf, écrivain, enseignante
Virginie le Gallo, libraire
Pierre Krause, chroniqueur littéraire
Pierre-Louis Basse, journaliste, écrivain
Serge Joncour, écrivain
Valérie Tong Cuong, écrivain, scénariste
Sophie Adriansen, écrivain, blogueuse
Sophie Herber, journaliste, bloggeuse
Natacha Boussaa, écrivain
JP Christopher Malitte, écrivain, responsable éditorial
Léon-Marc Lévy, directeur du magazine « La Cause Littéraire »
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