mardi 8 octobre 2013

Fermé pour cause Deuil et temps laissé pour y penser à la Mort de Patrice Chéreau

PS 2 et je suis triste pour la mort de Chéreau : un géant aux fantômes d'argile, aux désirs de théâtre, un sculpteur d'ouragans intimes, avant tout et qui donnait de la  chair même à l'orchidée,
autant aimé que détesté et pourtant responsable de son rôle politique et artistique dans le monde des Arts et des mouvances.
c'est avec pleurs que j'ai vu sa Phèdre et Dominique Blanc qui jouait sa Phèdre c'est avec larmes qu'elle est obligée de parler de lui au téléphone ce matin à France Inter, alors qu'il n'a pas encore rejoint Le Valhalla(paradis)

et donc c'est pendant les années 90 que j'ai commencé à l'aimer,
l'époque où tant de ceux qui aimaient "y a t-il rien de plus doux aussi que de faire l'amour" l'époque où tant ont fait l'amour à mort, où donc nous rencontrions par le théâtre, tous ces Don Juans vengés par les commandeurs, alors qu'ils n'avaient tenté que de vivre leurs désirs d'aimer et /ou d'aller à la rencontre d'inconnus.


Tous ceux qui ont subi enfant des violences ne sauront plus à qui s'adresser...

compte tenu de cet autre viol de la Mort invisible atroce sur des personnes désireuses jeunes aux talents immenses. Tous, certains, ont voulu devenir un peu victimes aussi, comment aurions-nous fait pour survivre.... sans poudre de perlimpinpin alcool ou fumées pour éloigner la réalité et tenter de rester dignes de tous ces fantômes.... il fallait œuvrer pour les absents écouter leurs voix leurs présences ce qu'ils auraient fait eux là, sur ce rôle, sur cette scène.... quand et comment se seraient-ils mis en colère.... pourquoi ? les manifs anti-mariage gay ? certains ont réussi à mêler les âmes, Chéreau Patrice de son prénom, est pour moi de ceux-là. Un solitaire un alchimiste...
oui ce sont des photos d'YSL

Je ne suis pas claire je me relis je n'y comprens rien, comment démêler les écheveaux de ces années tristes à pleurer les années SIDA et Chéreau n'a pas pleuré il a créé vécu jusqu'en 2013.

je vous dirais que c'est un artiste Bruno Colomb qui m'a appris à l'aimer
car avant d'autres (profs, jaloux) m'avaient appris à le détester et je suis allée voir par moi-même : La reine Margot Hamlet et puis en vidéo sa Tétralogie, et puis cet ami comédien prof de théâtre Bruno, est mort du Sida...
et puis Koltès, oui j'ai lu et vu Koltès
et puis l'acteur Patrice Chéreau
et puis le soucieux de son image parce que lucide et auto critique
et de combien d'acteurs, il a accouché.... Vincent Perez et celui dont j'oublie toujours le nom....Pascal Greggory qui débuta dans Hamlet  le rôle du prince qui arrive à la fin, alors que dans Phèdre il jouait Thésée le roi qui arrive au 3ème acte.
Je le savais malade, Patrice Chéreau mais de là à mourir... le monde du théâtre est petit,  et il continuait à projeter de faire des mises en scène donc pour lui la vraie vie continuait.... un Shakespeare à l'Odéon
en construction perpétuelle.....
http://www.liberation.fr/culture/2005/03/18/chereau-melodique-en-sous-sol-de-dostoievski_513294
«Je suis un homme malade... Je suis un homme méchant. Un homme repoussoir, voilà ce que je suis.»
c'était en 2005 que je l'ai vu en tant qu'acteur avec une personne qui m'est chère et qui ne l'avait jamais vu seul en scène. Tout atteignait son but et pourtant ce n'était qu'une lecture... Les carnets du sous sol de Dostoievski. Quel acteur aussi quelle présence phrasé partition.
extrait de l'article :
Patrice Chéreau avoue ressentir une sorte d'allégresse au sortir de chacune de ses performances : «Se vautrer dans un narcissisme masochiste est très libérateur. N'appelle-t-on pas ça la catharsis ?» Le metteur en scène, qui a déjà lu ce texte plusieurs fois depuis une première quasiment improvisée à Barcelone il y a quatre ans, n'imaginerait pas entrer en scène sans ce «garde-fou» qu'est pour lui le script sommairement broché de 69 pages format 21/27, qu'il regarde ou ne regarde pas, mais qui tient lieu de «conducteur», et le protège, espère-t-il, du cabotinage.

oui là encore d'YSL qui je vous le rappelle lui avait révolutionné non pas l'Opéra à Bayreuth mais la mode en créant des smokings pour femme.
Pour le Ring  de Wagner monté par Chéreau, les habituées grandes bourgeoises s'étaient manifestées en Mercedes noires et avaient jeté leurs billets par la vitre, billets pas jetés pour tout le monde.


Annoté, raturé, hachuré, ponctué en marge de résumés des épisodes, de mots-clés, ou de phrases permettant la transition à la page suivante, le montage oscille de coupes franches en tricotages subtils à travers le livre. C'est ce qu'il a choisi et il lui arrive de réintroduire ou supprimer de brefs passages. «Lire le livre en entier durerait cinq heures. Autant lire dans le secret de son coeur», ajoute Chéreau, qui sera en avril à Moscou avec les Carnets, puis à New York. Après Milan et Rome. «Comme je n'ai pas de spectacle en ce moment, on m'invite avec ça.»

sur Arte en replay à voir absolument : le travail du corps.

à ce propos j'ai écrit s/FB
Nous le remercions infiniment. Pourquoi la mort est elle venue le déranger et nous l'ôter. Comme j'ai bien fait d'aller voir autant de ses mises en scène, quel engagement absolu, quel travail quelle culture théâtrale artistique et quelle offrande de.son corps par ceux de ses acteurs, merci infiniment et quel orgueil aussi c'est cela qui lui a permis de tenir toute sa place et quelle lenteur dans le regard et le désir tenu le plus longtemps possible. Monsieur Chéreau, je sais que des gens vous l'ont dit écrit et vous ont aimé de toutes leurs forces, à mesure pour mesure, l'amour qu'on donne et qu'on retire, mais au moins dans un théâtre les entrées les sorties des artistes ne sont qu' éphémères.
Le tout est différent depuis donc sa mort physique pour le théâtre.


il y a 12 heures 

Patrice Chéreau. Hommage.
A Toi, homme blessé, nous prendrons le train avec ceux qui t'aime. P.S. donne nous des nouvelles de la maison des morts. 
P'tain, j'suis triste, slt. mec, pardon, Monsieur...

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