samedi 12 décembre 2009

James THIERREE, du hanneton à l'Ange "Raoul" au Théâtre de la Ville


C'est plein à craquer et cela fait des années que je ne vois pas, j'entends parler ce cet homme extraordinaire cirque à lui seul... Il faut réserver par tél tôt le matin 21 jours avant exactement...
James THIERREE, du hanneton à l'Ange au Théâtre de la Ville
Il y en a 2 pages dans Télérama, dans le supplément sortir, à chaque fois....
on parle toujours des mêmes ça m'empêche mais quand même,
si nous avions un enfant...

donc sur Télérama infos spectacles de leur blog, avis spectateurs etc...
"THÉÂTRE ACROBATIQUE
De grands mâts strient la scène et l'envahissent d'un chaos de toiles écrues. On ne voit pas la moindre trace de Raoul, le personnage éponyme de la nouvelle création de James Thierrée - acrobate-poète, inventeur d'univers fantastiques et burlesques dont les trois précédents spectacles ont enchanté le public. Et puis une lueur, une vapeur légère : les voiles rapiécées s'écartent en un cirque de falaises pâles, une tour se dresse de guingois dans un coin. Cela tient de la steppe froide, du grand Nord. Une ombre bouge : bonnet d'aviateur, pelisse avachie, les pieds nus dans des galoches, voici Raoul, l'aventurier. James Thierrée, en arpenteur du monde, part brutalement à l'assaut du fortin qui craque comme un fruit mûr et laisse apparaître un nid douillet peuplé d'objets. Vieux tapis, fauteuil cabriolet éprouvé, phonographe antique, bidon rescapé, trophée de cervidé plaqué au mur. Un univers chaud dans lequel notre oeil plonge avec délice et d'où surgit bientôt, par un souple tour de passe-passe, un autre Raoul, son alter ego devenu silhouette fragile dans une tunique et un pantalon trop larges, rêveur ultra-sensible qui bouscule les objets et les anime de ses propres fantasmes.

Loin des fresques qui brossaient à grands traits fougueux des images abondamment peuplées, ce tableau-là - si spectaculaire soit-il - est fait de sobriété. Et de gravité. Car s'il aime toujours s'envoler - trapéziste dans l'âme, James Thierrée l'est et le reste -, c'est davantage au sol qu'il déploie sa poésie faite de pantomime, de télescopages rythmiques, de gestuelle chorégraphiée. Le temps passe, et James Thierrée - petit-fils de Chaplin - a quitté son air juvénile. Plus encore, ses variations sur le thème du double, grâce à ce personnage à deux faces, mélancolique ou épique, ont la gravité des confidences douloureuses. Comme s'il avait écrit son premier solo en se référant au Horla de Maupassant, où la sensation de l'autre en soi est vertigineuse et inquiétante... Un pari romantique et risqué, fortement émouvant. Même si l'impressionnante machinerie tout en câbles et contrepoids demande encore à être apprivoisée par cet aventurier de la scène."

Emmanuelle Bouchez

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