Il est né dans la même ville que moi et donc j'avais osé
presqu'oublier que je n'avais pas vu le HAVRE, mais hier j'ai passé une soirée de rêve en regardant le HAVRE
d'un de mes réalisateurs préférés devant presque tous les autres :
Kaurismäki.
Pourquoi j'ai attendu si longtemps avant de voir ce film, alors qu'il
semble avoir été réalisé jusqu'au bout pour moi, dans les musiques :
Little Bob et Damia, les robes, le décor le chien et la classe universelle de
ses acteurs populaires dont mon si grand André Wilms avec aussi Evelyne Didi en
boulangère de rêve... Merci à tous les havrais du monde pour la fin, du film
avec Pierre Étaix en cancérologue, oh merci, aussi à ce cher Monsieur Daroussin
qui m'a faite pleurer donc deux fois cette même semaine. Avec ? avec les Neiges
du Kilimandjaro, que j'ai revu avec mon Chéri qui ne l'avait pas vu du tout. Un
plaisir total que ce cinéma là, pour tous les havrais du monde...
Ce sont des films politiques. Fiers. Et le Havre a ce petit bémol en plus, "un conte " oui mais "à la Chaplin."
Je suis comme le petit Poucet, je sème des repères dans ma mémoire et sur l'échelle du temps en écoutant et en lisant les critiques, pour encore être surprise par la joie que j'attendais et qui demeure à voir des films. Et chez nous les voir, ces films sur Canal +, c'est tellement différent que d'aller au ciné seule, c'est comme si on invitait le cinéma à partager un bon repas et un bon vin avec en plus l'homme de sa vie et ensuite fumer une bonne clope. Un endroit petit chez nous, mais de grande liberté par rapport à dehors. Une maison à la Chaplin.
Dans le
magnifique documentaire de Sébastien Lifshitz,Vincent Josse a relayé un poème
"les
Invisibles" (toujours en salles), il dit qu'une dame revient visiter les lieux de
son enfance et se pose devant la gare de son père. Elle est émue par ces murs
gris qui conservent la mémoire familiale.
En pleurant,
elle cite Lamartine:
"Objets
inanimés, avez-vous donc une âme?"
Ci-dessous
les premier vers de ce long poème nostalgique, "Milly ou la terre
natale":
"Pourquoi
le prononcer ce nom de la patrie ?
Dans son
brillant exil mon cœur en a frémi ;
Il résonne
de loin dans mon âme attendrie,
Comme les
pas connus ou la voix d'un ami.
Montagnes
que voilait le brouillard de l'automne,
Vallons que
tapissait le givre du matin,
Saules dont
l'émondeur effeuillait la couronne,
Vieilles
tours que le soir dorait dans le lointain,
Murs noircis
par les ans, coteaux, sentier rapide,
Fontaine où
les pasteurs accroupis tour à tour
Attendaient
goutte à goutte une eau rare et limpide,
Et, leur
urne à la main, s'entretenaient du jour,
Chaumière où
du foyer étincelait la flamme,
Toit que le
pèlerin aimait à voir fumer,
Objets inanimés,
avez-vous donc une âme
Qui s'attache
à notre âme et la force d'aimer après le rappel de ce film que je verrais de ce poème sur ce pays où je suis habitante, je me dis que je ne peux supporter tous les homophobes qui se bousculent à déclarer n'importe quoi, sans aucun complexe puisque la France est décomplexée depuis quelques années.... et donc j'irais manifester le 16 décembre à 14h pour reprendre la Bastille.
Voir sur le blog d'Olivier Steiner, la déclaration de Virginie Despentes, sur le recul gouvernemental et surtout voir son dernier article à Olivier, intitulé c'est "le Pédé"qui le dit, contre tous ces bien pensants cultureux, libidineux, cinéphiles... qui ont une haute idée de ce qu'est "le bien" pour les homos, même si je pense comme disait Vaclav Havel qu'on ne doit pas tirer sur une tige pour faire pousser une plante, oui moi aussi je pense cela souvent et ça m'aide tous les jours à me trainer dans le manque de libertés par exemple dans l'entreprise, mais sur des libertés aussi basiques... que la possibilité de se marier ! je rappelle que ce n'est pas une obligation, qu'est ce que c'est que ce recul inepte et tellement injuste...
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