L'opérette "Ciboulette", donnée à l'Opéra Comique, invite le public à chanter
Créé le 16-02-2013 à 11h15 - Mis à jour à 17h00
PARIS (AFP) - Eh bien chantez maintenant ! Pour "Ciboulette", une délicieuse opérette de 1923, l'Opéra Comique invite du 16 au 26 février le public à pousser la chansonnette, une pratique courante en Allemagne et en Angleterre, mais oubliée depuis plus de deux siècles en France.
Quelque 200 spectateurs inscrits au préalable auront pu roder leur voix avant le grand jour, grâce à des séances de répétition (3 et 9 février). Et avant chaque représentation, le chef de choeur proposera au public de s'entraîner à chanter deux airs, "Le refrain du muguet" et "La valse de Ciboulette".
L'idée vient de la chef d'orchestre Laurence Equilbey, qui dit avoir été frappée par "le caractère irrésistible de la musique, qu'on ne peut que chantonner dès qu'on l'a entendue".
Il est vrai que l'opérette, cette "fille de l'opéra-comique qui a mal tourné", selon le compositeur de "Ciboulette" Reynaldo Hahn, se prête à l'exercice, avec son chant "très fin, très intérieur, très différent du chant extraverti de l'opéra", a expliqué à l'AFP le baryton québécois Jean-François Lapointe, qui incarne Duparquet dans Ciboulette.
Si on chantait dans la salle de l'Opéra Comique pendant la première moitié du XVIIIe siècle, la tradition ne survit plus guère aujourd'hui qu'en Allemagne lors de "La Passion selon Saint Jean" et surtout en Angleterre, où il est courant que le public se lève pour entonner l'Alléluia du "Messie" de Haendel, avec des compétences dignes d'une chorale.
Le public parisien va-t-il se lancer dans l'aventure ? A l'Opéra Comique en tout cas on s'est piqué au jeu et le personnel lui-même répète en vue de la générale.
Paris de la Belle-Epoque
"Il y a de tout dans +Ciboulette+, du tendre, de l'amusant", lance, émerveillé, Jean-François Lapointe. L'histoire conte les aventures sentimentales de Ciboulette, jolie maraîchère des Halles de Paris, avec Antonin de Mourmelon, jeune et riche benêt plaqué par sa maîtresse la cocotte Zénobie. C'est l'occasion d'un voyage pétillant dans le Paris de la Belle Epoque.
Jean-François Lapointe prête sa voix ample et sa prestance à Duparquet, qui n'est autre que le Rodolphe vieilli et plein d'amertume de "La Bohème" de Puccini. Duparquet encourage les amours des deux jouvenceaux, ayant lui-même tout perdu avec la mort de Mimi.
"Rodolphe est amer, il a souffert et retrouve dans les amours de Ciboulette ce qu'il a connu plus jeune, son rôle offre une composition très intéressante", explique le baryton.
Ce spécialiste du répertoire français n'aime rien tant que les oeuvres rares. "L'opérette est malheureusement très peu chantée, il va falloir s'attaquer à ce répertoire comme on a rénové les grands opéras il y a trente ans, parce qu'il y a de vrais bijoux", dit-il.
"Ciboulette" est composée alors que l'opérette est moribonde après la Première Guerre mondiale, supplantée par la comédie musicale à la française, inspirée du jazz et de Broadway.
Les théâtres musicaux parisiens cherchent alors désespérément "la martingale qui leur offrirait les nouveaux Offenbach, Hervé, Lecocq, Audran" etc., explique l'historien du spectacle musical Christophe Mirambeau.
Des pièces légères voient le jour, généralement à deux syllabes ("Phi-Phi", "Dédé", "Ta Bouche", "Là Haut!"), chantées par des artistes de music-hall comme Maurice Chevalier, au détriment de l'opérette classique, plus élaborée, avec des orchestres plus complets et des choeurs. L'oeuvre de Hahn est donc une sorte d'hommage à un art en voie de disparition. Lancée au Théâtre des Variétés en 1923, l'oeuvre a un grand succès et poussera son compositeur à écrire d'autres pièces légères.
"Ciboulette", avec "son écriture toute en dentelle, sa partition toute en retenue et en finesse", selon Jean-François Lapointe, est un classique du genre, mais n'avait plus été donnée à l'Opéra Comique depuis 1959.
"Ciboulette" jusqu'au 26 février à l'Opéra Comique
C’est un nom qui rappelle les saveurs printanières et les bonnes petites salades du sud de la France et c’est vrai que cette « Ciboulette » parfume agréablement la scène de l’Opéra Comique. A l’origine, cette opérette du compositeur Reynaldo Hahn créée en 1923 au Théâtre des Variétés à Paris fut imaginée pour contrer la toute puissance d’un genre né à New York quelques années auparavant, la célèbre comédie musicale made on Broadway.
Car si l’opérette est aujourd’hui boudée par la nouvelle génération, elle fut le fer de lance des productions théâtrales populaires au début du siècle dernier. Les plus connues sont bien sur celles d’Offenbach. L’opérette alterne numéros chantés, dialogues et parfois quelques chorégraphies. A l’image de la comédie musicale américaine, elle raconte une histoire en chansons et de manière théâtrale. Le fameux théâtre chanté, cher à Broadway, ce différencie par rapport à sa cousine Américaine, par son histoire plus légère et plutôt gaie. Camille Saint-Saëns décrit l’opérette comme « une fille de l’opéra comique ayant mal tournée, mais les filles qui tournent mal ne sont pas sans argument ».
Ciboulette fait partie de ces petits trésors du genre, bien écrit et adroitement mise en musique. L’histoire de cette petite maraîchère d’Aubervilliers qui tombe amoureuse d’un riche nanti parisien met en lumière de manière fraiche et légère, les rapports amoureux, le « cocufiage » et autres thèmes de boulevard qui plaisent au public. Un public parisien qui se rappelle avec bonheur et qui chante avec ferveur quelques airs de cette opérette qui font parti de la mémoire collective. Celui du muguet par exemple que l’on attribue volontiers au répertoire des comptines pour enfants fut belle et bien écrit pour ciboulette.
Avec la lecture musicale de la Chef Laurence Equilbey qui dirige la partition et la mise scène sobre mais lumineuse de Michel Fau que l’on connait davantage pour ses rôles de comédien travesti, l’opérette Ciboulette dépoussière et défend les couleurs de ce genre devenu désuet mais qui bien fait, plait toujours à un large public.
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C’est un nom qui rappelle les saveurs printanières et les bonnes petites salades du sud de la France et c’est vrai que cette « Ciboulette » parfume agréablement la scène de l’Opéra Comique. A l’origine, cette opérette du compositeur Reynaldo Hahn créée en 1923 au Théâtre des Variétés à Paris fut imaginée pour contrer la toute puissance d’un genre né à New York quelques années auparavant, la célèbre comédie musicale made on Broadway.
Car si l’opérette est aujourd’hui boudée par la nouvelle génération, elle fut le fer de lance des productions théâtrales populaires au début du siècle dernier. Les plus connues sont bien sur celles d’Offenbach. L’opérette alterne numéros chantés, dialogues et parfois quelques chorégraphies. A l’image de la comédie musicale américaine, elle raconte une histoire en chansons et de manière théâtrale. Le fameux théâtre chanté, cher à Broadway, ce différencie par rapport à sa cousine Américaine, par son histoire plus légère et plutôt gaie. Camille Saint-Saëns décrit l’opérette comme « une fille de l’opéra comique ayant mal tournée, mais les filles qui tournent mal ne sont pas sans argument ».
Ciboulette fait partie de ces petits trésors du genre, bien écrit et adroitement mise en musique. L’histoire de cette petite maraîchère d’Aubervilliers qui tombe amoureuse d’un riche nanti parisien met en lumière de manière fraiche et légère, les rapports amoureux, le « cocufiage » et autres thèmes de boulevard qui plaisent au public. Un public parisien qui se rappelle avec bonheur et qui chante avec ferveur quelques airs de cette opérette qui font parti de la mémoire collective. Celui du muguet par exemple que l’on attribue volontiers au répertoire des comptines pour enfants fut belle et bien écrit pour ciboulette.
Avec la lecture musicale de la Chef Laurence Equilbey qui dirige la partition et la mise scène sobre mais lumineuse de Michel Fau que l’on connait davantage pour ses rôles de comédien travesti, l’opérette Ciboulette dépoussière et défend les couleurs de ce genre devenu désuet mais qui bien fait, plait toujours à un large public.
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