samedi 3 octobre 2009
De retour des "Enfants de Saturne" aux Ateliers Berthier et l'annonce des "Misérables" au Lucernaire et en l'île de Ré
Olivier Py est subversif et terriblement exposé dans sa dernière pièce de théâtre. Comme Tarantino fait du cinéma, Olivier Py fait du théâtre, avec ses mains avec ses moyens sa langue poétique et son" âme sans bords".
Il revisite corps et âme la vie et d'après les mythologies l'époque. Il en extirpe la quintessence désastreuse.
Et il parle d'amour et d'espoir en nous mettant le cœur à nu il nous transporte de la chambre à coucher incestueuse jusqu'au bord du palais incendié ou les grandes baies jalousies se sont retournées jusqu'au vertige, il met en scène l'homosexualité par l'inceste innommé le plus souvent : le père pour le fils.
Mais voilà ce n'est pas Avignon,
ce n'est pas Castellucci.
C'est le directeur du théâtre de l'Odéon qui parle met en scène l'extrême violence sans aucune complaisance si ce n'est l'extrême beauté d'un décor qui tourne sur lui-même et nous aussi.
Ne tournons pas non plus sur nous mêmes frileux jusqu'à l'extrême.
Dans nos maisons dans nos familles, retirés derrière des écrans des casques et sans lumière.
Qu'est-ce qu'il faut pour que nous bougions individuellement derrière nos lunettes noires, comment déchirer les apparences quand on est poète :
les femmes suicidées : l'avortement n'en est-il pas un quand on ne sait pas pourquoi on le choisit, et puis il y a de la lumière de l'espoir apporté par un jeune homme pauvre
ah je suppose que cela non plus Olivier Py n'a pas le droit d'en parler, de l'homosexualité passe encore mais de la pauvreté d'un jeune arabe aimant admirant son père, épouseur de toutes nos subversions perversités de nos cultes mortifères et étranglés à l'Occident, qui se retrouve aimer croire et aimer. C'est lui l'espoir Nour et pourquoi pas????
Et si j'avais 20 ans, je lui écrirais une longue lettre car comme Claudel dans l'Échange ou comme dans toutes les tragédies représentées ou pas ou plus, par une bouche énorme aspirante de notre inconscient, il nous découpe notre part d'ombre en chair.
J'écris automatique.
Comme ma nièce de 18 ans qui aime et défend la vie en surtout, toutes les masturbations intellectuelles, je défends le clair obscur de cet homme là et je vais aller voir l'autre l'homme en blanc qui lui dans son "Cauchemar"au théâtre de la Bastille, Rabeux fait couler aussi beaucoup d'encre et qui parle plus lui des mères et des filles qui se mangent l'une l'autre.
Tout cela n'est pas nouveau.
Dans quelle époque sourde et aveugle à ses propres maux sommes nous ?
Une sorte de retour à la période bénie oui oui croulante de Vichy...malgré toutes les commémorations.
Des gens s'évanouissent, se sont évanouis devant une scène !!! en particulier, c'est du théâtre que diable ! faut-il taire Shakespeare Eschyle ?
C'est l'Orestie, c'est le même sujet quand le père tue sa fille à l'autel pour que la guerre continue et Richard III et Macbeth.
Mais bon sang réveillez-vous critiques boursoufflés rassasiés. Super-spectateurs ! super-ouie...
Je lis "les acteurs tous bons" (quand même) "vocifèrent" mais on ne joue pas des textes si denses que nos oreilles ne reconnaissent plus comme de banales répliques,
et pour cause. Le théâtre de Py n'est pas silence beauté plastique non il n'est pas que cela. Dérangez-vous.
J'aurais 20 ans, je vous suivrais sur le dos des baleines et ne me retournerais pas une seconde, ne partez pas, plus, Monsieur Olivier, j'ai besoin de vous,
continuez de jouer de la flûte pour entrainer tous nos enfants loin des miradors et des villes réservées aux nantis boursoufflés.
Ah ! oui, politiquement c'est un homme incorrect on aurait préféré qu'il nous refasse la suite d'Illusions comiques, Illusions comiques II, Illusions comiques, le retour.
Ce n'est pas le cas, il ne change pas il écrit avec les méandres de son "âme sans bords".
Olivier Py se joue des pièges de la mort et du pouvoir. Et quelle drôlerie d'acteur veilleur à passer l'aspirateur au début du spectacle en blouse grise des cols blancs. Le temps réalité du bureau mélangé à celui du théâtre, et mon ami de me dire : ah il passe l'aspirateur comme moi, sous- entendu sans y penser, pensant à autre chose, à allumer la cafetière électrique, les premières. Ah ce mélange à tous les temps... frissons.
Je vais acheter le texte de ce pas, eh ! oui comme à l'Opéra, le livret, comme certains grands pavés du théâtre il faut se les resservir...
En voici une des critiques "négativiste"
"Les enfants de Saturne" : une pièce boursoufflée
ALICE SERRANO - HIER, 17:38
« Les enfants de Saturne », la dernière création d’Olivier Py, le directeur du théâtre de l’Odéon. "Cette pièce sombre se joue actuellement aux ateliers Berthier à Paris.
Saturne c’est ce Dieu qui dans la mythologie romaine a mangé ses enfants pour les empêcher de lui succéder au trône. Ici, le Dieu est à la tête d’un journal en passe de faire faillite. Saturne refuse de le vendre ou d’en donner la succession à ses enfants. Une progéniture qu’il méprise. Un postulat à partir duquel Olivier Py traite de la mort de la presse, de la fin de la politique, de la douleur physique et morale, de l’infirmité. Mais aussi de l’homosexualité, ou de l’inceste entre un frère et une sœur, entre un père et son fils. La pièce est décidemment très sombre.
Le metteur en scène dit vouloir traiter du monde dans sa globalité. Un monde qui en devient brouillon, opaque. Olivier Py lâche le spectateur en route. Le texte parait parfois abscons. Les tirades longues. Les acteurs en surmenage. Des critiques qu’Olivier Py balaie d’un revers de main.
« Les enfants de Saturne » c’est aux ateliers Berthier à Paris jusqu’au 24 octobre.
et une critique envoutée sur Paper blog
"Les enfants de Saturne"
Publié le 22 septembre 2009 par Angelise
"Chronique d’une abdication collective et fin de « La République », la lente agonie d’un journal est annoncée.
Désespéré et nostalgique, Saturne doit faire disparaître son enfant, « La République » et avec elle, une certaine manière d’écrire l’Histoire. Victime de l’avilissement médiatique qui gangrène les quinzaines, son journal expire, causant le deuil d’une France incapable de se réinventer et qui enfante des crétins obéissants sombrant dans la médiocrité. Les rejetons du paternel sont les héritiers indignes de « La République », de ce qu’elle est devenue dans son plus triste témoignage. Saturne reconnaît la vérité de son legs en Ré, son fils illégitime qui a perdu sa main droite pour lui. L’Histoire va se poursuivre avec Ré, par lui, au prix d’une tragédie dévorante qui mêle le sang au sexe, la violence à la mort et la fatalité à la déraison."
Crédit photo Alain Fonteray
Saturne dévorait ses enfants, protecteur des semailles, il semble avoir veillé sur les plants d’Olivier Py. L’auteur et metteur en scène sort l’artillerie lourde de l’engagement artistique sans concessions. Une scénographie qui fait tourner la tête au rythme des mots qui, chargés d’une puissance émotionnelle forte, et scandés par un style déclamatoire exceptionnel de précision, font l’apologie de la Bible, des Grecs, d’Heidegger, de Claudel et bien d’autres encore. « Too much » fut l’expression consacrée par certains spectateurs à l’issue de la première représentation pour évoquer leurs impressions après avoir assister à 2h30 de grand spectacle. Ces visages de l’ombre appartiennent-ils à cette France qui enfante des crétins obéissants au diktat des nouvelles technologies qui privilégient l’immédiateté à la lente maturation intellectuelle, la quantité à la qualité ?
Certes, roboratif, le spectacle d’Olivier Py n’en demeure pas moins exceptionnel et époustouflant. Un théâtre du charnel qui fait l’apologie de la mort et de la cruauté dans un décor de brume d’un esthétisme confondant. Des gradins mobiles qui tournent comme les aiguilles d’une montre et tel Cronos, font avancer le temps, fauchant sur son passage, la douleur de ces personnages menant une quête éperdue vers leur tragique destinée. Un vieux bureau où s’entassent les piles de journaux, la boutique, d’un fossoyeur pythique, attenant au cimetière, un intérieur bourgeois éclairé par des lustres à pampilles, un petit appartement en étage dont la décoration impersonnelle met en lumière tous les abus qui s’y opèrent, une cabine téléphonique dévastée, le dos d’une baleine nageant en pleine mer, en somme autant de décors que la pièce suggère de situations qui peuvent certes faire tourner la tête mais qui relèvent de la grande aventure.
Les néons éclairant le plateau, ne cessent de rappeler les idées vagabondes, vers une forme de contemporanéité et découpent les silhouettes avec un érotisme à peine suggéré. Les acteurs qui interprètent ce morceau d’anthologie sont époustouflants. Bruno Sermonne, monstre du sacré, incarne un Saturne dévorant de talent et d’audace. Pierre Vial, fossoyeur pythique, tremble de rigueur et d’exactitude. Le « Silence » (Laurent Pigeonnat) impose un bruit sourd de vérité dramatique, espiègle, il poursuit son aventure avec autant d’amusement et de plaisir que Ré (Michel Fau) tout simplement exceptionnel. Simon (Philippe Girard) comme possédé, dévore les corps des deux jeunes hommes, Virgile et Nour, avec une passion poussée à l’extrême. Le jeune Nour (Frédéric Giroutru) fragile et touchant, franchit les obstacles de son personnage avec une aisance à couper le souffle. Virgile (Matthieu Dessertine) est la consécration de cette distribution. Exaltant un corps d’adolescent, caressé par une lumière douce, Matthieu Dessertine figure un modèle que le Caravage aurait pu peindre. Exact, juste, sincère et doué d’une diction irréprochable, le jeune comédien est entré dans la cour des grands pour leur dérober tout leur jeu. Paul (Nâzim Boudjenah) et Ans (Amira Casar) portent en gloire la folie trépidante de l’histoire qu’ils portent à bout de bras. Leur interprétation est aussi émouvante qu’étonnante et rythmée par les notes du piano de Mathieu Elfassi. Il est difficile de ne pas être insensible à autant de talents qui mènent un combat de tous les instants pour rendre au spectacle ce qui lui revient."
« Les enfants de Saturne » est une pièce publiée chez Actes Sud.
INFORMATIONS & DETAILS»
Les enfants de Saturne (site web)
De et mis en scène par Olivier Py
Lumière Olivier Py avec Bertrand Killy
Décors, costumes et maquillage Pierre-André Weitz
Musique au piano Mathieu Elfassi
Avec Nâzim Boudjenah, Amira Casar, Matthieu Dessertine, Mathieu Elfassi, Michel Fau, Philippe Girard, Frédéric Giroutru, Laurent Pigeonnat, Olivier Py, Bruno Sermonne, Pierre Vial,
Du 18 septembre au 24 octobre 2009
Théâtre de l’Odéon
Ateliers Berthier
Angle de la rue André Suarés et du Bd Berthier
75017 Paris
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Je n'ai rien rajouté réoffert car quelquefois à trop aimer on tue, du moins l'étincelle...
Que chaque individu éprouve devant un autre : individu, paysage, tableau, décor devant une scène où se jouent des drames, comme dans nos corps, par ces corps à proximité presque à toucher.
Je veux garder l'image du fils chien bâtard qui se place sous la main du père pour entendre une caresse... C'est Michel Fau le fils et Bruno Sermone le père.
Et Merci à cette critique : restitution fidèle et envoûtée. Le THÉÂTRE est passeur porteur de lucidité et c'est beaucoup moins cher qu'une analyse... Ha ha ha !
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Et revenons au Lucernaire, mon théâtre notre maison qui me recueille et me protège de bien des écueils de l'ennui qui se vide de ses tripes, des habitudes de replis, de ma complaisance à préférer un bon livre ou la fabrication d'une compote d'automne : figues pomme pêche blanche et bananes ou la compagnie du chat qui s'abrite de tout sauf de lui même étalé élastique heureux sous la couverture ou le cinéma... de ses rêves de capture d'images de souris d'oiseaux de papillons de nuit de libellules
-Bon oui mais en passant...
c'est trop long et sans ponctuation réfrène tes émotions...
-qui es-tu pour me dire cela ?
Donc au Lucernaire c'est le mois d'octobre réservez vos soirs un soir, pour aller voir les Misérables adaptation d'après Victor Hugo de Philippe Honoré mis en scène et joué, oui aussi par Philippe Person.
voilà l'affiche qui laisse à prévoir...
l'annonce à 20h à partir du 21 octobre
"En 1h15, dans un décor et un univers musical, trois comédiens interprètent cette vaste fresque : Les Misérables
Après les succès de Délivrez Proust et de Beaucoup de bruit pour rien, la compagnie Philippe Person continue son travail d'adaptation des grandes œuvres.
sur Billet Réduc -40% à 18 €
En 1h15 seulement, dans un décor et un univers musical qui évoquent le cirque et le cabaret, trois comédiens interprètent cette vaste fresque : Les Misérables
Auteur : Victor Hugo librement adapté par Philippe Honoré
Artistes : Anne Priol, Emmanuel Barrouyer, Philippe Person
Metteur en scène : Philippe Person
Et en toute première exclusive sur l'Ile de Ré,
le 16 octobre à la Maline...
j'irai bien quelle chance la mer comme berceau !
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