Je n'ai pas parlé du décor de Monsieur Vincent BLOT dont l'art, la minutie et l'écoute de l'âme d'une œuvre des participants est depuis des années au service des meilleures mises en scène de Philippe PERSON avec souvent des restrictions de production drastiques.
Un spectacle comme cela, je ne veux pas vous ôter votre avis en donnant trop haut et trop fort mon avis critique, mais allez-y et emmenez toutes les générations et après on en discute pour la soirée, pour deux jours au moins l'euphorie fonctionne, on se dit que la critique, la politique, l'humanité sont en marche à commencer par la France ou l'Europe que tout ce qui a été vécu jusque là, ne l'a pas été pour rien, que la pauvreté la faim vont être abolis on en a les moyens financiers et techniques, que l'on va prendre le meilleur de certaines théories pour le relier à un idéal sans despote et que maintenant ça va aller.... Ce n'est pas de la manipulation de droite ou de gauche en passant bien-sûr par les extrêmes,, c'est comme Voltaire, c'est évident et poignant, et en plus c'est écrit avec un tel lyrisme, une telle foi en l'homme.
Je vous le dis l'effet dure deux jours et donc après vous pouvez y retourner voir MISERABLES et après et bien oui dans votre vie votre quotidien il faudra vous en inspirer mettre à bas les petits despotes qui s'improvisent partout dans les entreprises dans la politique même s'ils sont intelligents télégéniques et de surcroit riches et brillants. Ils entretiennent la misère, ils en profitent ou n'agissent pas, ils en profitent sans limites....
les Berlusconi Sarkozy et d'autres....
sur blog de D. DUMAS
23.10.2009
De la haine à l'amour
"Le roman de Victor Hugo, Les Misérables, n’a pas fini d’inspirer les créateurs. Cinéma, Théâtre, peinture, sculpture, et même bande dessinée, s’en sont emparé. Plus de cinquante millions de spectateurs ont vu la comédie musicale éponyme, qui a fait le tour du monde, avant de s’installer à Londres, d’où elle repartira en 2010 pour revenir à Paris. Javert est devenu un « type » littéraire, Gavroche un nom commun, Thénardier un « complexe* ».
Après Délivrez Proust qui ouvrait l’œuvre foisonnante de Proust au grand public, le défi de Philippe Honoré s’est porté sur le roman fleuve de Victor Hugo. Il suppose le spectateur instruit des grandes lignes de l’histoire. Et il a raison. Avec trois comédiens, il ne restitue pas l’œuvre dans sa totalité, mais il présente l’actualité sociale du roman.
Il s’intéresse à ceux qui souffrent. « C’est du plus profond du peuple que monte la sève de la société » écrivait René Journet dans une préface des Misérables. Pour que les humbles, les gueux, écrasés par la « loi de la haine », parviennent à la rédemption, Hugo offre « la loi d’amour ». Philippe Honoré l’a compris.
Les figures féminines sont jouées avec brio par Anne Priol (Fantine, Cosette, Éponine), qui interprète également une chanson de Gavroche. Emmanuel Barrouyer sait être tour à tour le bienveillant évêque, l’intraitable Javert, une Thénardier détestable, Marius rebelle et amoureux. Et Philippe Person qui met en scène, sait faire passer la douleur de Jean Valjean, et l’irascibilité de Gillenormand. Chacun devient narrateur pour lier les séquences. Au passage, il nous rappelle en quelques mots, les étapes de la rédaction et les terribles jugements des contemporains.
On oublie les détails de l’intrigue au profit de passages oubliés par beaucoup d’adaptateurs. Ainsi de « Un homme à la mer » (Livre I, chapitre 8) métaphore de la « noyade » morale et sociale de Jean Valjean et des jugements sur une société dure au pauvre et complaisante envers les riches.
Sur un fond sombre, le décor de Vincent Blot dispose trois petits podiums encadrés de portiques éclairés (combat des « ténébreux » et des « lumineux » orchestré par Alexandre Dujardin). À gauche, Philippe Person, à cour, Emmanuel Barrouyer. Fantine-Cosette occupera d’abord le centre, au second plan, avant de descendre de son piédestal pour assumer sa déchéance.
En retrait, à droite une gigantesque silhouette de carton-pâte, surmontée d’un chapeau haut de forme, suggère la rigidité monolithique de Javert. Au fond, à jardin, les accessoires pour les changements à vue. Au centre, des praticables deviennent tribune, ou salon, ou barricade. Le grand-père Gillenormand y pérore :« ce jacobin ! ce terroriste ! », Marius et Cosette y échangent leur premier baiser.
Il manquera toujours quelque chose au spécialiste, mais le spectacle incite le spectateur à se replonger dans l’œuvre originale, et le pari est gagné !"
*Le Complexe de Thénardier de José Pliya
Misérables d’après le roman de Victor Hugo
Adaptation de Philippe Honoré
Théâtre du Lucernaire à 20 h
01 45 44 57 34
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