lundi 12 octobre 2009
Des grands acteurs Jean-Luc Moreau encore des spectacles et Mary et Max au cinéma
Pour répondre à tous ses détracteurs en cette période frileuse où j'ai hélas comme l'impression que l'on cherche des boucs émissaires dans tous les domaines. Après les frustrations il ne faut pas se défouler sur un quidam un maladroit ou un plus riche plus beau, comme certains comédiens ou apprentis qui se défoulent après spectacles ou répétitions à la table d'hôtes sur le serveur...
Nulle part tout est permis même si l'on a mal joué sa scène même si l'on a mal répété sa scène ou sa vie... Ces petites altercations sont quelquefois propices à l'échange et l'humour mais pas tout le temps...
sur THÉÂTRORAMA Olivier PY parle de son dernier spectacle. Et ce spectacle les Enfants de Saturne ...j'ai prié conseillé des élèves des personnes d'y aller , comme alors pour la Servante pièce de 24h où déjà il y avait un jeune Nour comme personnage d'Olivier Py, la Servante : fort critiquée à l'époque et qui maintenant est portée aux nues... par tous critiques et comparses mais le public y allait pour de l'aurore jusqu'au lever du jour, au théâtre
Alors qui sait... au moins laissez leur l'alternative le bénéfice du doute aux ouvriers et au maître de cette ouvrage lyrique... allez-les voir public jeunes et autres écouteurs du profond du long terme et de la modernité, amoureux... de symboles mythologies, découvreurs d'inconscient collectif, passinnés de théâtre et de grands rôles textes et acteurs...
"Publié par Bruno Deslot dans Tous en scène le 04 oct 2009
"Olivier Py ouvre la saison du Théâtre de l’Odéon avec « Les enfants de Saturne », une pièce dont il est l’auteur et le metteur en scène. Un spectacle exceptionnel et époustouflant. Un théâtre du charnel qui fait l’apologie de la mort et de la cruauté dans un décor de brume d’un esthétisme confondant.
La famille de Saturne offre une anthologie de l’autodestruction. Dans votre pièce l’inceste est très présent, vous l’envisagez comme une métaphore, celle d’un monde incapable de s’ouvrir à l’autre. Pourquoi utilisez-vous l’inceste pour évoquer cette impasse ?
« « Les enfants de Saturne » est une pièce qui prend l’inceste comme métaphore politique, mais est aussi une pièce sur l’inceste. Deux incestes qui n’ont rien à voir d’ailleurs. Celui entre parent et enfant et celui entre frère et sœur, ce qui n’est pas du tout comparable. La littérature ne manque pas de références à l’inceste entre un frère et une sœur. Duras en a parlé. Tandis que l’inceste entre un père et son fils est un thème qui touche à des zones obscures de l’inconscient collectif. Je crois que c’est pour cela que la pièce est parfois choquante, ne le nions pas. C’est probablement le spectacle sur lequel j’ai eu les réactions les plus violentes. Il n’y a pas d’obscénités dans ce spectacle. Même si les personnages sont dans des pulsions morbides, ils ont une formulation de leur destin qui est forte, puissante et poétique. Mais c’est aussi le genre de pièce qui peut être troublante car elle n’est pas écrite comme un feuilleton télé et encore moins comme un film. Le sacrifice d’Abraham est le grand modèle de cette pièce par rapport à cette relation entre un père et un fils qui passe par le sacrifice. Je sais que cette pièce ne peut pas plaire à tout le monde, elle est moins consensuelle que « La vraie fiancée » par exemple, quoi que dans « La jeune fille, le diable et le moulin » l’inceste est abordé de manière évidente entre un père et une fille. »
Peut-on parler d’un théâtre du charnel pour caractériser votre démarche artistique ?
« Ah oui, complètement charnel et incarné. D’ailleurs, quand la langue est hautement poétique il n’y a pas d’autres moyens que d’être très incarné. Au contraire, plus la langue est quotidienne, plus on peut jouer désincarné. On peut jouer un Vinaver de manière désincarné parce que la langue est faite de mots quotidiens, ce que je dis est plein d’admiration et n’est pas un reproche. Mais on ne peut pas jouer un Claudel de manière désincarnée. Plus la langue est riche poétiquement, plus il faut du corps pour la faire entendre. Et en cela, je ne suis pas un metteur en scène de la retenue, du non-dit et du creux et tous les commentateurs ne cessent de s’en étonner. Mais il y a une véritable lutte des classes autour des sujets comme la douleur qu’aborde mon théâtre. Je n’ai pas la même réaction d’un public de jeunes, d’origine malienne, qui sait de quoi parle la pièce, que des professionnels de la culture habitant dans le 6e arrondissement qui ne savent pas du tout de quoi parle mon théâtre. Le vécu n’est pas du tout le même. Je crois qu’il y a des gens que le confort social a préservé de cette rencontre avec l’excès de la folie, du meurtre de la tragédie. J’ai toujours eu beaucoup plus de plaisir à partir sur les routes pour jouer un spectacle que de le représenter dans les théâtres parisiens. C’est toujours dans ces moments là que je retrouve confiance en mon écriture. En tournée, on est débarrassé de ce snobisme parisien, de ces mondanités qui consistent à exhiber un ennui qui est très tendance à Paris. Mais je n’ai jamais été un prophète de sobriété. »
Cocteau disait « Nous les poètes nous sommes de l’estrade, eux les comédiens sont de la lumière ». De quel côté vous sentez-vous le mieux ?
« Des deux car je suis aussi acteur. Ce qui différencie un scénariste d’un poète, comme moi, c’est que je ne peux pas écrire sans des acteurs charnels et incandescents. Ecrire pour eux, pour célébrer leur génie. Sans les acteurs avec lesquels je travaille depuis 20 ans, je n’aurai pas fait tout ce que j’ai fait. Ce sont des acteurs lyriques et il y en a de moins en moins. On reprochait à Vitez d’avoir des acteurs qui étaient excessifs. Je ne trouve pas que mes acteurs le soient, au contraire, la plupart du temps ils sous jouent. A la télévision ou au cinéma, on voit des acteurs qui sous jouent en permanence. C’est une forme de jeu qui s’apparente à du clés en main, à l’image de cette immédiateté qui caractérise notre société. Cette forme de théâtre lyrique, auquel s’apparente mon travail, ne peut s’accommoder de micros par exemple, car c’est une laisse pour empêcher les acteurs de jouer. Je demande à mes acteurs de ne pas jouer en étant dans le « psycho logique » mais dans le « psycho tique », là où il n’y a pas de nuances. La tragédie ne peut pas se jouer comme un film de cinéma français, car le personnage est possédé et abandonné, c’est ce que je demande aux acteurs de trouver. »
La mise en scène que vous proposez pour « Les enfants de Saturne » est ambitieuse, certains ont dit « too much ». Qu’avez-vous envie de répondre à cela ?
« C’est l’adverbe qui a toujours été le plus utilisé pour moi ! Quand on me dit que j’en ai fait trop, j’ai toujours envie de dire que je n’en ai pas fait assez. Quand la pièce est trop longue, je me dis toujours que la pièce est trop courte. Perdre l’estime des gens que je n’estime pas est une chose toujours très heureuse. Mon but n’est pas de séduire le parisianisme, mais de rencontrer des frères, de créer une communauté d’esprit autour d’une certaine vision de l’humain. C’est ça le but, sinon à quoi bon faire du théâtre. En tant que poète, je m’efforce simplement de dire quelle est ma vérité. »
Vous réalisez une direction absolument remarquable. Quel a été votre rapport de travail avec les comédiens ?
« Les rapports de travail sont différents suivant les comédiens. Cela fait 20 ans que je travaille avec Michel Fau, Bruno Sermonne et Philippe Girard. Mathieu Dessertine est un tout jeune acteur, il est encore au Conservatoire et c’est notre première collaboration. Avec des acteurs plus jeunes, je n’ai pas le même rapport et ne peut pas me départir d’un peu de pédagogie extrêmement respectueuse. Avec Bruno, Philippe et Michel, c’est eux qui m’ont appris le théâtre. Je leur ai donné le terrain de jeu qui leur a permis de devenir ce qu’ils sont, mais c’est eux qui ont fondé cet esthétique du jeu, qui est aujourd’hui la mienne. »
Le sexe est assez présent dans votre théâtre. Pouvez-vous m’en dire un peu plus ?
« Vous savez, il est difficile de ne pas trouvez un auteur ou un poète qui ne parle pas de sexe. C’est présent chez absolument tous les auteurs. Le sexe n’est pas un sujet en soi. Certes, le sexe est peut être plus présent dans mon œuvre que chez Vinaver ou Novarina. On m’a dit un jour, vous n’en avez pas marre d’écrire sur Dieu, la politique, l’art et le sexe. Alors, je ne vois pas sur quoi d’autres je pourrai bien écrire. C’est tout de même très étrange comme remarque ! »
Miss Knife va reprendre ses balades ?
« Un jour. Lorsque j’aurai un peu plus de temps. Il faut beaucoup de temps pour faire bien du music hall. D’ici deux ou trois ans, je retournerai au music hall dans lequel il y a, pour moi, une exigence spirituelle. C’est âpre, terrible comme expérience. On est exposé comme rien d’autre. C’est la chose la plus dure. Enchaîner quinze chansons avec un micro devant un public différent, pas aussi policé que le public de théâtre, fragilise beaucoup. Alors, cette expérience là, elle est violente et j’en ai toujours le désir. »
Les enfants de Saturne d’Olivier Py
Une pièce publiée chez Actes Sud
Du 18 septembre au 24 octobre 2009
Et je vous conseille d'aller voir dans un tout autre genre un grand acteur metteur en scène du théâtre privé de boulevard : Jean-Luc Moreau dans un petit exercice de style : L'ILLUSION CONJUGALE au Théâtre de l'Oeuvre, cet homme est capable de tout sur une scène mais avec une élégance précision qui enlève toute trace de vulgarité ou de facilité. Il a tellement de plaisir à jouer qu'il le fait ressentir et pour cette pièce il est bien entouré...
Mary et Max au ciné film d'animation pas trop pour les enfants un bijou en métal précieux massif et si finement délicat à mon cœur.
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