dimanche 29 novembre 2009

Trahisons de Harold Pinter au Lucernaire et le Soulier de Satin de Claudel par Olivier Py sur Arte (vidéo)



Olivier Py remet en scène le Soulier de Satin de Claudel Planète magie de 11h de spectacle à l'Odéon





Trahisons de Pinter au Lucernaire

Ce sont là des spectacles disparus de l'affiche !
- cela t'amuse d'étirer les plages du temps
- oh ! oui cela me donne l'impression comme un drap de bain bien chaud et doux à l'odeur de sable et de sel, ou de la couche d'herbe verte coupée qui commence à devenir foin, à s'écheveler sous le soleil, cela me donne l'impression de pouvoir m'y étendre, de plonger dans un rêve que je pourrais faire durer à discrétion... Infiniment, c'est cela Internet les blogs à répétitons à discrétion porte ouverte et pas enfoncée, sur l'infini à voir et/ou à revoir, carnet de bord illimité de libre expression, retour possible vers le futur....

28 novembre 2009
Harold Pinter Blog le Monde-à peine traduit-

je suis allé voir la semaine dernière “Trahisons” la pièce d’Harold Pinter au Théâtre du LUCERNAIRE, à Mont parnasse. Cette pièce fut représentée pour la première fois le 15 novembre 1978 au national théâtre de Londres. j’ai vu la pièce à Londres, et j’ai une cassette du film réalisé à Londres par David Jones avec Jeremy Irons dans le rôle de Jerry et la comédienne Patricia Hodge, sublime, vibrante et blessée, comédienne qui ressemble à Virginia Woolf jeune ! et enfin le coupant Ben Kinsgley qui tient le role de Robert. Vraiment un enregistrement unique de sécheresse coupante. à la TV anglaise, d’une violence contrôlée terrible.

L ‘autre soir au Lucernaire, ce n’était pas du même niveau mais pasionnant tout de même à cause du comédien qui joue Robert et dont -je lui demande pardon, j’ai oublié le nom mais qui est vif, sec, bluffant surtout quand il dit cette réplique :
“I’m a bad publisher because I hate books. or to be more precise, prose. Or to be even more precise, modern prose, I mean modern novels, first novels and second novels, all that promise and sensibility it falls upon me to judge, tu put the firm’s money, an then to push for the third novel, see it done, see the dust jacket, see the dinner for the national editors done, see the signing in Hatchards done, see the lucky author cook himself to death, all in the name of littérature. You know what you and Clopine have in common? You love littérature.” I mean you love modern prose litérature.”

Vraiment excellent passage..,vraiment excellent comédien pour balancer ça au Lucernaire..au dessus des deux autres, curieux comme, du Molière des “Femmes savantes” au Pinter, soudain, la vérité crève et persiffle la bulle “culturelle” considérée comme une sorte de comédie sociale un peu fausse, bref, j’adore!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je me disais que la pièce “fonctionnait quand même” dans un décor pas terrible et qu’elle dégage dans la sobriété une puissance d’agressivité, d’humour choquant, mat, et une cruauté vraie intacte. Elle gardait sa capacité de toucher loin en nous et de malmener le spectateur à ses expériences affectives enfouies.

Nous savons que la pièce porte une part autobiographique capitale.

Mais là n’est pas le plus intéressant, ce qui fascine c’est la simplicité des répliques,le match simple,l es échanges, les répliques sèches et les moments plus longs de semi épanchements, ou de mensonges purs et compliqués. Ils portent de grandes profondeurs, tous, ajoutez la beauté de la construction chronologique, la capacité, avec les dialogues d’apparence ordinaire, de capter le temps qui passe et la sous- couche de ce qui est suggéré et les meurtrissures et les blessures entre deux êtres et qui affleure sans cesse et les change à chaque instant.

À la question que posait Mel Gussow, (”quelle fut l’image première pour commencer la pièce “trahisons”?) du critique dramatique new yorkais que Pinter appréciait, Harold Pinter répond: ” Deux personnes dans un pub qui parlent du passé..”sur cette proposition si simple, je connais peu de pièces qui développent en spirale, autant de résonances complexes dans les relations entre deux amis, deux vrais hommes, amoureux de la même femme."

L’enchainement des révélations, l’intensité et la cruauté de certains moments, la vulnérabilité des trois personnages, et leur lucidité, l’ensemble donc forme un “bougé” , un mystère et quelque chose qui renvoie le spectateur à des moments très intimes de sa vie.. sous la surface unie des conversations banales,,le trouble, le danger, la mise en scène sociale, ,l’émotion perturbante, le regard de l’autre, la cruauté, l’illusion détruite, en fait un vrai grand texte la manière de faire revivre des morceaux et des épisodes du passé dans l’anxiété du présent, de s’y loger et de s’y cacher ou d’en être dépossédé par le regard de l’autre.. c’est d’un immense auteur. maitre de la construction fuguée son art comme JS. bach le fut dans le sien.

Il manifeste une grande profondeur psychologique et aussi un tombeau et un adieu à la période de la vie la plus délicate entre les couples et les amis, sans compter que l’identité est mise à mal, en présence de l'autre, dans l’insoutenable huis clos avec l'autre. À chaque instant, ce qui me fascine car c’est une vérité pirandellienne qu’en France, pays de Descartes, on oublie facilement, mais pas Harold!.. Harold Pinter qui n’aimait pas beaucoup ni s’expiquer ni se justifier a écrit ceci :

“Nous avons souvent entendu ce vieux cliché usé : ‘le manque de
communication’… et on l’applique avec une certaine insistance à mes
pièces. Moi, je crois le contraire. Je crois que nous ne communiquons
que trop bien, dans notre silence, dans le non-dit, et que ce qui se
passe est une continuelle évasion, un combat désespéré d’arrière garde
pour nous protéger. La communication fait trop peur. Entrer
dans la vie de quelqu’un d’autre est trop effrayant. Révéler aux autres
notre pauvreté intérieure est une possibilité trop terrifiante.”
Harold Pinter, 1962

Par ailleurs, à la sortie du film “accident -en 1966- avec Dirk bogarde, sur un scénario et des dialogues de Pinter d’aprés un roman de Mosley, Harold dit déjà ceci, qui est,je trouve, aussi beau que certaines positions de Flaubert dans sa correspondance:
” Je crois que la simplicité sans détours avec laquelle Joseph
Losey met en scène vous étonnera:pas trop de recherche, pas d’angles curieux, pas de mouvements saccadés. uniquement un regard tranquille, intense, posé sur les gens et les choses”. ça rejoint l’impersonnel de Flaubert dans “madame Bovary.”
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Le soulier de satin
Olivier Py met en scène la célèbre pièce de Claudel. Un spectacle fleuve (onze heures) capté cette année au Théâtre de l'Odéon.


L'oeuvre magistrale de Paul Claudel est rarement représentée du fait de sa longueur (plus de onze heures avec les entractes) et de sa complexité scénique. Après Antoine Vitez, Olivier Py porte à la scène cette épopée lyrique, explorant et réinventant la comédie moliéresque, la farce à la Goldoni, le nô ou encore le drame shakespearien. Vertigineux.
(France, 2009, 80mn)

Réalisateur: Vitold Krysinsky
Acteur: Jeanne Balibar, Miloud Khetib, Philippe Girard
Le soulier de satin
29/11/2009 à 09:55
Réalisé par Vitold Krysinsky
Durée: 1h20min
Théâtre, Spectacles, dimanche 29/11


Lien: http://plus7.arte.tv/fr/1697660,CmC=2954372,scheduleId=2927710.html

Flash video (qualité moyenne)

Olivier Py met en scène la célèbre pièce de Claudel.

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