jeudi 29 mai 2008
Christine FERSEN
Christine FERSEN EST MORTE
(selon le Nouvel Obs)
Et dire que je ne suis pas allée voir encore Yerma de Lorca... Je le verrais sans elle...
La veille de sa mort, elle sortait de scène, mécontente de la représentation...
Combative jusqu'au bout et non combattante, le théâtre n'est pas une guerre.
Je l'ai(e) vue dans le visage d'Orphée, d'Olivier Py à la COUR D'HONNEUR du Palais des Papes, à Avignon, j'ai du bagarrer deux jours après pour exprimer à des amis qui étaient venus avec moi, ce qu'est ce théâtre là...
le lyrisme qui s'exprime comme malgré lui, tiré de soi, par l'émotion, le texte ou la situation, loin si loin des banalités réductrices de la psychologie du personnage ; ce lyrisme là n'est pas de la déclamation.
C'est un curieux mélange fait de musique, de mystère, d'inconscient, de voix, de singularité de personnalité, de partition : ces textes appellent à cette cuisine. Quelle est la levure ? La pâte a besoin du public pour respirer. La levure : c'est l'écoute de tout : en soi comme et surtout d'ailleurs : des partenaires, de la pesanteur et de l'invisible. Le sacré y devient comme concret.
Ces textes(Eschyle, Sophocle, Euripide, Shakespeare, Racine, Claudel, Olivier Py...) appellent à autre chose que la psychologie. Se dénuder corps et âme risquerait d'être inintelligible. La beauté, le sublime, comment doivent ils s'ancrer dans la chair de l'acteur et le navire d'un théâtre ?
Et, j'ai vu aussi Christine FERSEN, déjantée, désopilante, à la fois effrayante dans "Les Présidentes" de Werner Schwab à Chaillot.
Il y a quelques temps, j'en ai parlé ici : j'ai poussé la porte du Vieux Colombier, il y avait une exposition de photos consacrée à Christine Fersen. Son visage dans Médée...
Je me dis qu'elle a rejoint une grande scène où personne ne l'arrêtera, l'empêchera de jouer tout le temps le mieux du monde, qu'elle retrouvera ses proches disparus et qu'elle se sentira peut-être encore un peu mécontente de certains moments de représentation.
N'oubliez pas sur scène vous avez peur d'y aller et pourtant là, on est protégés de tout le reste...
mardi 27 mai 2008
REPRISE EXCEPTIONNELLE au LUCERNAIRE du DELIVREZ PROUST
La reprise exceptionnelle à partir du 7 JUIN de DÉLIVREZ PROUST au LUCERNAIRE
À 21H30 pour 30 représentations jusqu'au 12 juillet.
LA CIE PHILIPPE PERSON aura deux spectacles au THÉÂTRE ROUGE et la comédienne ANNE PRIOL funambule balladine aura à interpréter deux personnages non pas en alternance mais à la suite l'un de l'autre. Elle jouera avec PASCAL THOREAU et avec EMMANUEL BARROUYER qui lui aussi comédien funambule enchainera les deux histoires vies époques personnages...
Comme c'est beau de se transformer en équilibriste pour la plus belle histoire d'amour qui soit : le public d'un théâtre...
À 20h le SHAKESPEARE
À 21H30 DÉLIVREZ PROUST... -LE MEILLEUR SPECTACLE DE L'ANNÉE m'avait dit une libraire l'année de sa création 2006, libraire que je rencontrais par hasard ; une librairie de cinéma, dans laquelle j'achetais un livre sur Proust et Visconti...
J'ai déjà écrit par ailleurs sur cette délicatesse exceptionnelle, REPORTEZ-VOUS Y
je cours je grimpe j'y vais... je continue
vendredi 16 mai 2008
L'ORESTIE À L'ODÉON et nous tous, apprentis comédiens au LUCERNAIRE avant et après/ le TRAC Blagues de dernière...
ENFIN L'ORESTIE d'ESCHYLE à L'ODÉON
Je voudrais rendre hommage à ce travailleur acharné qu'est OLIVIER PY
Il racle les fonds obscurs des mers profondes pour en faire jaillir la lumière.
Si vous voulez aller au théâtre hommes femmes et jeunes gens pour la curiosité d'en avoir plein le cœur
les mirettes et vous retirer de la poussière des petitesses banalités manipulations du quotidien
n'hésitez pas, allez voir AGAMEMNON (1ère partie de L'Orestie).
Beaucoup de gens me parlent d'un théâtre d'où je ne suis pas dans lequel je ne me reconnais pas, mais celui-là c'est le mien.
La Tragédie antique permet de revisiter son monde...
Quand Nada Strancar Clytemnestre sous un éclairage néon suspendue entre dieux et mortels tue, j'ai l'impression que toute l'humanité va pouvoir sacrifier la violence qui est en elle, comprendre qu'il n'y a pas toujours à comprendre les raisons de la souffrance.
Quand Philippe Girard Agamemnon au retour victorieux de la Guerre de Troie refuse de fouler la pourpre de la gloire pour apaiser les envieux, qu'il se déchausse et demande d'accueillir l'Étrangère avec tous les honneurs...
Quand Égisthe Michel Fau, ivre de sa souffrance de ses désirs de vengeance et de chair, chasse d'un geste le peuple et sa conscience
Quand Cassandre Alexandra Scicluna oracle visionnaire d'avoir descillé les yeux de la vérité se condamne à mort.
Quand le messager soldat, Bruno Sermonne épuisé des visions et des souffrances de la guerre revient pour s'enterrer seul dans sa terre et pour annoncer la victoire, peau de chagrins.
Le Chœur et le chef de chœur ou coryphée, se répondent se mélangent se cachent et se multiplient
c'est comme un chœur d'opéra, ils chantent merveilleusement infiniment de toutes les voix(ténor, soprano, baryton, mezzo-soprano) dans la langue grecque(surtitres défilent sur les côtés de la scène, vous n'en perdrez rien) et le chef de chœur l'excellent Miloud Khetib, sa voix suave des profondeurs du ventre, les conduit.
Lui, il parle par les mots français choisis d'OLIVIER PY inspirés d'ESCHYLE, il voit il s'effare il subit ; on est ses yeux et ses tripes...
C'est beau : les images les décors les déplacements les costumes les accessoires, y a foule sur ce plateau, pas à un seul instant tu dors, t'es bouleversée par la nudité et le grandiose de ce théâtre là. Le jeu d'acteur extrême, (et c'est aussi cela le théâtre bordel : le jeu d'acteur) transmute des hommes et des femmes en monstres ce sont eux les maudits, les demi-dieux.
Comme dans les séries, tu attends corps et âmes et mains liées la suite de l'histoire de ces Seigneurs d'un temps hors le temps, et là tu t'y téléportes toi, volontaire, spectateur, à pied au métro en voiture jusqu'à ce lieu : le Théâtre.
Le Veilleur interprété par Olivier Py lui-même, au début du spectacle, ne sait plus fermer les paupières, il s'est brûlé à tous les feux et implore un Dieu qu'on appelait Zeus à un temps donné...
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Et le lendemain, je ne peux que vous engager à suivre le cycle, de l'ORESTIE et voir les deux autres parties LES CHOÉPHORES et la si grande finale : LES EUMÉNIDES.
LES CHOÉPHORES c'est ÉLECTRE et LES EUMÉNIDES c'est le procès d'Oreste.
le procès d'Oreste : par les Dieux ou par les citoyens ? C'est une éclaircie intense et perpétuée que l'écriture ce cet éternel jeune homme : OLIVIER PY pour partager les tragédies des tragédies, les antiques grecques d'ESCHYLE. Les meurtres et les monstres s'y succèdent il n'y a pas de jugement moral sur l'atrocité des crimes, seule la démocratie peut peser pour interrompre ce cycle infernal des vengeances des bannissements et des errances hantées.
La fin la dernière partie c'est aussi bien que la fin de STAR WARS m'a dit mon Ami de vie. "Enfin, j'ai tout compris !" de cet enchevêtrement de personnages au sort pétrifié de malédictions.
Et je peux vous citer tous les acteurs, ils y vont de leur sueur d'acteur qui semble leur donner la force de se battre jusqu'à épuisement : Céline Chéenne dans Électre, Anne Benoit dans l'incroyable coryphée des Euménides, Frédéric Giroutru pour jouer Athéna et Nazim Boudjenah dans Oreste. Reviennent heureusement Philippe Girard pour Apollon et Michel Fau pour notre plus grand plaisir nous effraie dans le rôle de la pythie.
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N.B. et après avoir vu le spectacle faites comme nous, lisez les critiques elles sont incroyables de réserves intellectuelles sans fondements le summum c'est la comparaison sur 2 phrases de l'adaptation d'Olivier Py et de celle choisie par Ariane Mnouchkine...
À quoi ça sert les critiques rabats-joies et démontreurs démonstrateurs démonteurs ? À quoi ça sert sinon à conserver un élitisme culturel intangible ET À FAIRE PARLER RÉAGIR
mais n'oubliez pas pour moi le meilleur remède à tous ces bons mots... c'est d'aller voir vous-mêmes.
Ce qui m'irrite c'est que certains de ses collègues cherchent à démontrer qu'Olivier Py depuis qu'il a été nommé Veilleur et Gardien de l'Odéon, serait devenu réactionnaire.
Son hétéroclisme, son lyrisme, son choix de créer des spectacles pour enfants, de nous inviter à partager sa curiosité du théâtre de par le Monde, de chaparder un autre public(plus jeune) de mélanger les genres tout cela : agace, exacerbe les jalousies... depuis ses débuts où il était remarqué par LIBÉRATION.
Entre temps LE FIGARO a publié comme ici des avis élogieux...
SELON LE MONDE, SELON LIBÉRATION, SELON LE FIGARO
Et au plus juste sans rires et sans larmes SELON LA CROIX
Et "un incroyable bonheur" SELON LE NOUVEL OBS
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SPECTACLES DE NOS ATELIERS AU LUCERNAIRE
Revenons à notre théâtre, celui que nous fabriquons, avec les élèves apprentis comédiens, aguerris pour la plupart de PHILIPPE PERSON(que j'assiste le plus régulièrement du monde).
Puissent les anges et démons descendre des cintres, leur donner un peu de cette force à se transcender sur scène, à écouter le chant, les mots de leurs partenaires et regarder en face le public du fond des yeux grands ouverts et avec leurs tripes... le théâtre est avant tout un équilibre entre l'individu et le collectif, le rapport, les liens, les relations : leur intensité entre les acteurs arriment la projection des spectateurs.
Et cela ne se passe qu'au théâtre.
Et que le sacrifice(éphémère) qu'est le jeu sur scène augure d'émouvantes plaisantes représentations.
Car ils y croient, ils se démènent pour leurs costumes pour l'apprentissage du texte, ils sont inspirés et aspirés par le théâtre, tous les théâtres.
Ce mois de juin nous jouons au Lucernaire 53 rue Notre Dame Des Champs M° VAVIN
les 1 et 2 juin un spectacle : JUSTE UN PETIT BRAVO
RÉSERVATIONS par tél. : 0687806568
HORAIRES :19h00 dimanche/20h00 lundi
où les femmes plus nombreuses ont choisi de prendre des rôles aux hommes : de rois, de mari, dans Shakespeare Feydeau Racine Molière Hugo Ribes Dubillard Anouilh...
APRÈS...
Voilà, c'est fini... ils ont eu très peur, car il y avait beaucoup de monde devant eux dans le public... et pourtant dieu sait combien ce public leur était destiné enclin à les aimer à les écouter. Alors il y a eu des temps, des entrées qui se sont fait attendre... et des trous de texte( un peu) et puis et puis à la deuxième je n'étais même pas dans les coulisses(je faisais répéter l'autre groupe) mais il m'a été raconté que tout s'est orchestré à merveille, plus d'interruption, une fraicheur, une aisance justement de ceux qui la veille avaient hésité, et les rires ont fusé, un carton ! Une ÉCOUTE PARTAGÉE.
les 8 et 9 juin un spectacle : CHAPEAU
RÉSERVATIONS à resachapeau@free.fr ou par tél. : 0675920468
HORAIRES :19h30 dimanche/20h45 lundi
avec des hommes et des femmes qui ont choisi Tchekov Feydeau Marivaux Hugo Colette Pérec Tardieu Anouilh...
APRÈS...
Voilà, c'est fini... ils ont eu moins peur que l'an passé. Ils aiment tellement travailler ensemble se voir et se revoir pour répéter. Ils s'impliquent, les nouveaux ont très vite égalé les autres pour se régaler(pas une seule des répétitions ne se passe sans dégustation de gourmandises salées ou sucrées) ils sculptent leur personnages, perfectionnent leurs costumes, dessinent précisément dans l'espace leurs petits comme leurs grand rôles. Ils ont été récompensés.
Le rythme est resté soutenu, ils ont parlé fort, ils ont eu un fou rire mais c'était sur un baiser, dans "La demande en mariage"de Tchekov, c'était charmant, le public a applaudi. Ils se sont presque tous réinscrits, pour "une nouvelle aventure" comme ils disent, malgré le nombre : 19 personnes sur 20.
À la 2ème et dernière, j'ai tout vu j'étais dans le public.
J'ai eu plus peur que la veille où j'étais dans les coulisses-escalier devenues loges ressemblant à un vide grenier.
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les 15 et 16 juin un spectacle : À NOUS ANOUILH
RÉSERVATIONS par tél. : 0679538106
HORAIRES :19h30 dimanche/20h30 lundi
où la Compagnie L'autre Scène, les hommes et les femmes ont choisi dans l'immense œuvre de ce dramaturge coriace donc le plus souvent méconnu : Médée Antigone Jézabel Chers zoiseaux... lui aussi a été longtemps taxé de réactionnaire.
URGENT venez-nombreux vous m'en direz des nouvelles avec enfants parents amis... c'est 10 €
Le mieux c'est de leur téléphoner.... et de réserver en laissant vos noms et de la part de qui vous venez.
APRÈS...
Voilà, c'est bien fini...certains ont eu très peur.
Trous de mémoire tant redoutés alors qu'ils sont humains, une respiration, des accents d'humanité, les êtres ne sont pas pliables reproduits à l'identique. Le théâtre n'est pas un service de photocopie....
Comment s'en prémunir, par les couches successives du jeu... la respiration, l'acuité, la répartie face à la situation, L'IMPROVISATION, se remettre en écoute(ne pas penser par ex: "qu'est-ce que j' ai oublié ?). L'écoute par tous les sens et la sensibilité, au présent du théâtre.
Le présent de l'acteur de théâtre sur scène est celui qui s'invente au fur et à mesure, synthèse des répétitions de ce qui se passe sur scène et de la relation ce soir là, au public.
Le public n'est pas là, l'ai-je assez répété, pour déstabiliser qui que ce soit, il faut vivre avec eux : tous et un et chacun, les tenir par le regard, à la manière de certains chanteurs musiciens.
Allez-voir pendant vos vacances des acteurs, des chanteurs bêtes de scène, il y a assez de festivals pour cela et observez les...
Il faut se mettre en état d'invention, de perception mais pas de complaisance avec soi-même.
C'est à dire, avant de jouer quand on est dans les coulisses, se mettre en écoute des retours, en disponibilité déjà, mais protégé, pas juste derrière le rideau car ce n'est pas votre place.
Vous risquez de perdre attention au rythme général, à l'énergie qui se crée et surtout de gêner les entrées et les sorties des copains. Et vous vous mettez ainsi, en état de spectateur : un faux ami, un faux abri, quand on doit se propulser acteur deux ou trois scènes plus loin.
C'est à dire, à vrai dire, chacun possède son alchimie, son bestiaire de petites habitudes...
Mais ce qui est redoutable, les grands écarts ne sont pas indispensables, le toujours plus difficile non-plus...
Par exemple ce qui est redoutable :
c'est de répéter en jeu juste avant de jouer la scène, obsessionnellement son texte en jeu et à voix haute.
À DEUX PAS DE TOUT, de soi, des autres du spectacle, de l'ordre des scènes... Cela fait l'effet inverse, à presque tous les coups, on rentre sur scène : on ne sait plus où on est et la barre est quasi impossible à redresser... et on pense à ce qui vous arrive et ainsi on a un doublon... rebelote... un autre trou de texte et cela se voit... brouillonne.
Je me rappelle... mon père me dit toujours que si l'on boit trop de café, on s'endort et juste quand il ne faut pas... Représentant, ainsi il s'est endormi au volant...
Ne vous inquiétez pas, il s'est réveillé depuis et conduit toujours mais n'abuse plus du café en repoussant toujours les limites de la résistance.
Le trac est là, alors servons-nous en ! Il rassemble, resserre, porte l'éveil à son apogée...
mais après il faut le mettre en veille avant que de se propulser sur le plateau.
PENDANT LES SCÈNES DES AUTRES QUE FAIRE ?
Vérifier sur son texte est beaucoup plus recommandé. Lire un journal, manger quelques fruits secs ou frais chocolat selon, mais ne pas répéter à fond avant de jouer. Dormir "assiesté" que d'un œil.
Vous vous en doutez, j'ai mis des années à calmer le cheval fou...
Mais avant tout, faites un travail de repérage, pourquoi là ça s'est mieux passé, changez essayez autrement et puis oublier le, le trac, il ne vous en voudra pas, parlez avec les autres d'autre chose... chuchotez...
BLAGUES DITES DE DERNIÈRE
Tenez vous en respect de vous-mêmes et du public. Il y a de la pudeur à accorder aux spectateurs d'exhibitionnistes...
À propos de respect du public(ce qui ne veut pas dire "se prendre au sérieux") les blagues entre comédiens, les blagues dites de dernière ; le panache, la classe, c'est qu'elles soient subtiles...
c'est qu'elles soient invisibles pour le public et que l'acteur réussisse à en jouer, À RELEVER LE DÉFI.
Mais si lors d'une scène dramatique, pour ne pas la citer : Antigone, deux acteurs en peignoir, s'improvisent à la fin gardes supplémentaires... c'est drôle soit ! mais cela casse quelque chose qui était en train de se passer... Antigone était avec chacun des spectateurs... et là ils se retrouvent qu'avec eux-mêmes, potaches... LE RYTHME et l'ordre des scènes en est décalé...
Spectacle de scènes mises bout à bout...
Les scènes quand un spectacle est composé de différentes pièces, forment un tout mais c'est à la manière de chansons, c'est seulement un ordre et elles méritent à chaque fois l'énergie maximum dès le départ. C'est donc difficile un spectacle de fin d'année avec des scènes sur un thème ou sur un auteur. Mais quand c'est réussi c'est un feu d'artifice car c'est un rythme infernal, le public se prend au jeu, n'applaudit-il pas après chaque scène ?
en définitive
-Bon en définitive, tu étais contente ?
-j'étais entièrement avec eux, proche et observatrice, toutes les photos que j'aurais pu faire dans ces coulisses : les filles se maquillant, l'une lisant sur la marche... la précipitation pour un enchainement, Paul qui avait égaré son chapeau, Pascal révisant sagement en haut des marches...
Les deux représentations ont été différentes. Et puis vous savez surtout ils sont généreux tous ces comédiens avec leurs maladresses et c'est pas faute d'avoir travaillé, ils sont drôles émouvants. Chacun avec leurs couleurs...
Leurs yeux brillent tellement qu'ils sont tous nos acteurs et nos actrices...
-oui mais ton spectacle préféré ?
-ce sont, répétitions y comprises des moments de chacun dans chaque spectacle où un bond s'est produit où une petite loupiote s'est rallumée...
Merci et bravo, encore et encore...
et aussi à leurs généreux spectateurs en impressions et applaudissements.
Votre participation ira aux acteurs et au régisseur : Stéphane(il était tellement pris par les spectacles qu'il n'a pas vu le temps passer !).
mercredi 7 mai 2008
AU CINÉMA LES CITRONNIERS/ EN DVD RED ROAD et APRÈS LUI/à la Télé : Sarah Bernhardt Mademoiselle par Ludmila Mickaël
ALORS DONC AU CINÉMA...
Je suis très en retard, mais vous le savez peut-être pas encore, j'en respire, j'en vis, j'en rêve comme lorsque enfant, je le faisais avec les contes...
Mon univers entier de réorganisation des menus ou plus conséquents plaisirs et déconvenues passaient par les contes et les animaux... presque tous les animaux : sauvages, insectes, oiseaux...
AU CINÉMA LES CITRONNIERS un film israëlien sur une palestinienne
EN DVD "RED ROAD et APRÈS LUI
à la Télé : Sarah Bernhardt, une étoile en plein jour : Mademoiselle par Ludmila Mickaël
Je suis très en retard, mais vous le savez peut-être pas encore, j'en respire, j'en vis, j'en rêve comme lorsque enfant, je le faisais avec les contes...
Mon univers entier de réorganisation des menus ou plus conséquents plaisirs et déconvenues passaient par les contes et les animaux... presque tous les animaux : sauvages, insectes, oiseaux...
AU CINÉMA LES CITRONNIERS un film israëlien sur une palestinienne
EN DVD "RED ROAD et APRÈS LUI
à la Télé : Sarah Bernhardt, une étoile en plein jour : Mademoiselle par Ludmila Mickaël
dimanche 4 mai 2008
A court de forme : une exceptionnelle mouture, impressions...
A COURT DE FORME...
Ce sont plusieurs pièces dont la longueur est seule imposée mais nullement le thème, chaque semaine, il y a une autre forme courte amovible qui ne se jouera donc celle-la, qu'une seule semaine.
Et en fait comment expliquer, le tout quoiqu'il n'y ait pas de thème semble être une forme unique.
Et des évènements certains jours tels des lectures ou des prises de paroles de Jean-Michel Rabeux en fin d'après-midi avant les formes courtes à la suite l'une de l'autre en soirée.
Ainsi si vous prenez le Pass vous pouvez chaque semaine voir une nouvelle forme courte et assister par exemple à un évènement comme la lecture du "CHANT D'AMOUR LE PLUS VIOLENT QUE JE CONNAISSE" de STÉPHANE AUVRAY-NAUROY par CLAUDE DEGLIAME...
Je n'y étais pas c'était le 2 mai à 19h.
J'y suis allée le 25 avril à 19h pour entendre et voir ÉRAM SOBHANI lire son propre texte "CARNAVAL". Je voudrais avoir le texte sur ma table de nuit. C'est sur la mort de son père.
C'est inracontable, vous vous en doutez. Il fallait être là.
Je ne peux pas en cette période tout donner au théâtre y passer mes soirées, je ne suis ni critique assermentée, ni directrice de théâtre, ni éditeur, ni journaliste...Faut dire qu'ils ne se déplacent pas toujours ces gens là...
Je ne suis que spectatrice comme tous les spectateurs libre de mes choix. Et j'ai des regrets des absences des fatigues des vacances. Je me laisse rafraichir et quelquefois aussi engourdir par la vie avant de m'en retourner au théâtre.
Eh bien si vous voulez-vous réveillez chaque année au printemps aller voir ce Festival(troisième fois) créé par des passionnés avant tout et des assoiffés de "formes nouvelles" sortes d'oracles par leurs décors leurs jeux leurs textes leurs créations on y voit comme le monde, sa matière repoussée et grotesque, le rideau invisible qui nous isole et le vent par lequel on est balayé.
Ils sont visionnaires donc en quête d'un monde meilleur ? ils n'en parlent plus ce sont des désespérés qui même dans un théâtre détruit, le reconstruirait en dépoussiérant des ruines les textes les mythes et les folies de tous les mondes...
Ils excellent et se moquent d'eux-mêmes. Entre deux formes, il y a une chanteuse et sa dame accordéoniste, coiffée d'un casque doré, elle use sans abus d'une singularité, d'un humour suspendu, rend hommage au silence, à l'inachevé comme en poésie. Et ce n'est pas la Barbara des débuts et ce n'est pas Bobby Lapointe, c'est ZAZA FOURNIER et c'est vachement bien. Sur son "my space" écoutez : La Vie à deux, vous ne pourrez plus vous en passer.
Ce sont plusieurs pièces dont la longueur est seule imposée mais nullement le thème, chaque semaine, il y a une autre forme courte amovible qui ne se jouera donc celle-la, qu'une seule semaine.
Et en fait comment expliquer, le tout quoiqu'il n'y ait pas de thème semble être une forme unique.
Et des évènements certains jours tels des lectures ou des prises de paroles de Jean-Michel Rabeux en fin d'après-midi avant les formes courtes à la suite l'une de l'autre en soirée.
Ainsi si vous prenez le Pass vous pouvez chaque semaine voir une nouvelle forme courte et assister par exemple à un évènement comme la lecture du "CHANT D'AMOUR LE PLUS VIOLENT QUE JE CONNAISSE" de STÉPHANE AUVRAY-NAUROY par CLAUDE DEGLIAME...
Je n'y étais pas c'était le 2 mai à 19h.
J'y suis allée le 25 avril à 19h pour entendre et voir ÉRAM SOBHANI lire son propre texte "CARNAVAL". Je voudrais avoir le texte sur ma table de nuit. C'est sur la mort de son père.
C'est inracontable, vous vous en doutez. Il fallait être là.
Je ne peux pas en cette période tout donner au théâtre y passer mes soirées, je ne suis ni critique assermentée, ni directrice de théâtre, ni éditeur, ni journaliste...Faut dire qu'ils ne se déplacent pas toujours ces gens là...
Je ne suis que spectatrice comme tous les spectateurs libre de mes choix. Et j'ai des regrets des absences des fatigues des vacances. Je me laisse rafraichir et quelquefois aussi engourdir par la vie avant de m'en retourner au théâtre.
Eh bien si vous voulez-vous réveillez chaque année au printemps aller voir ce Festival(troisième fois) créé par des passionnés avant tout et des assoiffés de "formes nouvelles" sortes d'oracles par leurs décors leurs jeux leurs textes leurs créations on y voit comme le monde, sa matière repoussée et grotesque, le rideau invisible qui nous isole et le vent par lequel on est balayé.
Ils sont visionnaires donc en quête d'un monde meilleur ? ils n'en parlent plus ce sont des désespérés qui même dans un théâtre détruit, le reconstruirait en dépoussiérant des ruines les textes les mythes et les folies de tous les mondes...
Ils excellent et se moquent d'eux-mêmes. Entre deux formes, il y a une chanteuse et sa dame accordéoniste, coiffée d'un casque doré, elle use sans abus d'une singularité, d'un humour suspendu, rend hommage au silence, à l'inachevé comme en poésie. Et ce n'est pas la Barbara des débuts et ce n'est pas Bobby Lapointe, c'est ZAZA FOURNIER et c'est vachement bien. Sur son "my space" écoutez : La Vie à deux, vous ne pourrez plus vous en passer.
JE ME DIS QUE CELA SE TERMINE BIENTÔT que comme à moi cela va vous manquer si vous n'y allez pas... trop, un peu, beaucoup, passionnément... A COURT DE FORME.
Dans les formes courtes donc qui se jouent chaque soir j'ai vu et beaucoup aimé :
* LES CENT VINGT JOURNÉES DE SODOME de SADE mis en scène par Éram Sobhani
* LE BRUYANT CORTÈGE création de Julien Kosellek
* NOTRE PÈRE texte et mise en scène de Cédric Orain
et dans la forme courte amovible que vous ne pourrez plus voir hélas ! PHÈDRE, PAUVRE FOLLE
Et j'espère que cette PHÈDRE, PAUVRE FOLLE mise en scène de Sylvie Reteuna aura une forme longue, car j'ai été bouleversée non seulement par le jeu mais aussi par la création d'espaces qui s'entremêlent entre le mythe de Phèdre, celui du rôle de Phèdre, les lettres, le sacrifice que sont toujours la représentation de théâtre et les lettres d'amour. C'est joué par Stéphane Auvray-Nauroy et Éram Sobhani. Plût au ciel que Stéphane Auvray-Nauroy n'arrête pas, jusqu'au bout du monde... d'interpréter Phèdre et de rencontrer ainsi au travers du miroir hésitant masculin-féminin Claude Degliame. Elle avait joué tous les rôles de Phèdre dans une mise en scène inoubliable de Jean-Michel Rabeux, un espace concentrique où elle passait d'un rôle à l'autre, de Phèdre à Thésée...
Les rêves qu'on éprouve en les retrouvant réalisés par d'autres, les rêves qui ont été mis en scène par d'autres bien avant vous, c'est aussi cela le théâtre. Et n'en vouloir pas aux porte-faix, aux pauvres humains tremblants qui portent ces miroirs...
Dans les formes courtes donc qui se jouent chaque soir j'ai vu et beaucoup aimé :
* LES CENT VINGT JOURNÉES DE SODOME de SADE mis en scène par Éram Sobhani
* LE BRUYANT CORTÈGE création de Julien Kosellek
* NOTRE PÈRE texte et mise en scène de Cédric Orain
et dans la forme courte amovible que vous ne pourrez plus voir hélas ! PHÈDRE, PAUVRE FOLLE
Et j'espère que cette PHÈDRE, PAUVRE FOLLE mise en scène de Sylvie Reteuna aura une forme longue, car j'ai été bouleversée non seulement par le jeu mais aussi par la création d'espaces qui s'entremêlent entre le mythe de Phèdre, celui du rôle de Phèdre, les lettres, le sacrifice que sont toujours la représentation de théâtre et les lettres d'amour. C'est joué par Stéphane Auvray-Nauroy et Éram Sobhani. Plût au ciel que Stéphane Auvray-Nauroy n'arrête pas, jusqu'au bout du monde... d'interpréter Phèdre et de rencontrer ainsi au travers du miroir hésitant masculin-féminin Claude Degliame. Elle avait joué tous les rôles de Phèdre dans une mise en scène inoubliable de Jean-Michel Rabeux, un espace concentrique où elle passait d'un rôle à l'autre, de Phèdre à Thésée...
Les rêves qu'on éprouve en les retrouvant réalisés par d'autres, les rêves qui ont été mis en scène par d'autres bien avant vous, c'est aussi cela le théâtre. Et n'en vouloir pas aux porte-faix, aux pauvres humains tremblants qui portent ces miroirs...
samedi 3 mai 2008
"BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN" de SHAKESPEARE adaptation Philippe Honoré mise en scène Philippe PERSON
Je sais, "je ne suis pas venue vous dire que je ne partais pas..."
J'étais où ? Partie réfléchir sans pare-feu, clavier, écran, téléphone...
Donc dans ces cas-là je rédige (toujours mon besoin d'écrire) des lettres
que je classe dans mon petit bouquin jaune : journal, récépissé de réflexions,
écrites toutes entre 9h30 et 11h du matin...
Des lettres qui n'arriveront pas à leur destinataire,
l'envie du bruit du stylo sur le papier qui court comme une danse,
un dessin ininterrompu, une ligne de vie...
et qui commencerait par : "Monsieur, Madame, metteur en scène,
je vous écris une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps"
Pourquoi m'avoir chassée de votre vie? de ma vie à la Scène...
Vous êtes devenus des chefs d'entreprises, on s'est perdus...
-T'as fait quoi ?
-Toujours pareil : j'ai été voir au théâtre, à propos de bruit, au théâtre LE LUCERNAIRE
Beaucoup de bruit pour rien...
Selon GILLES COSTAZ dans les Échos
Et nous savons que les titres comme les pièces de Shakespeare sont anguleuses, difficiles à monter
-ET...
-j'ai beaucoup aimé
et comment me direz-vous :
-peux-tu être objective ?
Parce que ce mot vous le savez est basé sur une notion qui n'existe pas.
Parce que c'est mon libre arbitre et que cette valeur pour moi de liberté veut dire quelque chose plus aujourd'hui que jamais.
Et j'ai beaucoup aimé, j'ai ri du propos et des jeux facétieux étincelants des acteurs
de l'impertinence de la mise en scène : politiquement incorrecte
de la beauté des femmes un peu comme dans les films de David Lynch : Mulholland Drive
ou dans ceux de Wong Kar-Wai : In the Mood for Love...
Shakespeare oui aux États-Unis, cela ne gène aucunement.
Shakespeare n'était pas un frileux, c'est un théâtre qui doit déranger et comment peut-on si souvent encore le réfugier dans des mises en scènes classiques.
Pourquoi ? parce que Shakespeare s'est transformé souvent en un livret d'OPÉRA, si l'on sait trouver les musiques et vous pouvez lui faire confiance à Philippe Person, pour les B.O.
Et comme vous le savez aussi, on ne peut rêver pas cauchemarder, voyager, se projeter
actuellement sans faire référence au cinéma. Il devient à sa façon le chef d'orchestre de nos vies. Pour certains, pour beaucoup d'autres c'est la télévision, pour des exceptions c'est encore les tableaux, la peinture.
Quand je lis un roman je fais ma distribution et le personnage tout le long de l'histoire de ses bribes de ses paillettes de vie je l'affuble de la tête d'Harvey Keitel ou de Klaus-Maria Brandauer...
-Que lit t-elle ?
A propos de grands acteurs, dans cette mise en scène, il y a un grand comédien c'est Emmanuel Barrouyer pour cette légèreté qui se mue en tragédie par accès, excès, accents.
Il a toujours su tout faire : jouer, danser, chanter, briller de mille costumes les plus souvent composés par lui-même.
Les femmes y sont belles et biens comme sous un feu d'artifice.
Emmanuel Barrouyer est époustouflant les autres rôles d'hommes sont moins porteurs mais ils sont très bien portés.
C'est une comédie américaine musicale et aussi un mélodrame revisité à la façon de "Loin du Paradis" de Todd Haynes film et réalisateur d'exception infiltrant le cinéma par le théâtre.
Eh bien voilà Monsieur Philippe Person est un infiltreur, il infiltre tous les genres et reste strict dans ses références années 50-60 et non pas 70, pour cette création, il brouille les cartes comédie tragédie mélodrame.
Le méchant frère joué par Olivier Guilbert nous fait penser à un vétéran, à un parrain.
Oui car dans un décor minimaliste étincelant de Vincent Blot, nous avons toute liberté de faire virevolter toutes les images. Il faut une chambre obscure pour infiltrer d'autres images et les rideaux noirs, le manque d'espace et qui sait de production sont une porte ouverte une liberté ajoutée prise par Philippe Person pour inventer.
Et politiquement ce n'est pas de la nostalgie ce n'est pas la franche rigolade sur le retour aux anciennes valeurs comme celles défendues par les Évangélistes américains qui prônent aujourd'hui la virginité avant le mariage, la lutte contre l'avortement en enrôlant des enfants...
Là ce n'est pas l'apologie du mariage, de l'honneur, de la virginité...c'est un questionnement profond et léger à la fois, sur toutes les lois du temps qui passent sur les modes amoureux...
Puissions nous nous faire abuser et choisir d'aimer et que tout enfin puisse quelquefois se terminer par des photos et des chansons.
comme Nicolas Cage qui chante Love me Tender sur la bagnole dans Sailor et Lula du toujours même David Lynch.
Écouter cette chanson, elle est reprise dans la pièce, sans pleurer est difficile... voir "no possible".
Résister c'est aussi continuer de rêver pour une certaine Mrs America.
J'étais où ? Partie réfléchir sans pare-feu, clavier, écran, téléphone...
Donc dans ces cas-là je rédige (toujours mon besoin d'écrire) des lettres
que je classe dans mon petit bouquin jaune : journal, récépissé de réflexions,
écrites toutes entre 9h30 et 11h du matin...
Des lettres qui n'arriveront pas à leur destinataire,
l'envie du bruit du stylo sur le papier qui court comme une danse,
un dessin ininterrompu, une ligne de vie...
et qui commencerait par : "Monsieur, Madame, metteur en scène,
je vous écris une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps"
Pourquoi m'avoir chassée de votre vie? de ma vie à la Scène...
Vous êtes devenus des chefs d'entreprises, on s'est perdus...
-T'as fait quoi ?
-Toujours pareil : j'ai été voir au théâtre, à propos de bruit, au théâtre LE LUCERNAIRE
Beaucoup de bruit pour rien...
Selon GILLES COSTAZ dans les Échos
Et nous savons que les titres comme les pièces de Shakespeare sont anguleuses, difficiles à monter
-ET...
-j'ai beaucoup aimé
et comment me direz-vous :
-peux-tu être objective ?
Parce que ce mot vous le savez est basé sur une notion qui n'existe pas.
Parce que c'est mon libre arbitre et que cette valeur pour moi de liberté veut dire quelque chose plus aujourd'hui que jamais.
Et j'ai beaucoup aimé, j'ai ri du propos et des jeux facétieux étincelants des acteurs
de l'impertinence de la mise en scène : politiquement incorrecte
de la beauté des femmes un peu comme dans les films de David Lynch : Mulholland Drive
ou dans ceux de Wong Kar-Wai : In the Mood for Love...
Shakespeare oui aux États-Unis, cela ne gène aucunement.
Shakespeare n'était pas un frileux, c'est un théâtre qui doit déranger et comment peut-on si souvent encore le réfugier dans des mises en scènes classiques.
Pourquoi ? parce que Shakespeare s'est transformé souvent en un livret d'OPÉRA, si l'on sait trouver les musiques et vous pouvez lui faire confiance à Philippe Person, pour les B.O.
Et comme vous le savez aussi, on ne peut rêver pas cauchemarder, voyager, se projeter
actuellement sans faire référence au cinéma. Il devient à sa façon le chef d'orchestre de nos vies. Pour certains, pour beaucoup d'autres c'est la télévision, pour des exceptions c'est encore les tableaux, la peinture.
Quand je lis un roman je fais ma distribution et le personnage tout le long de l'histoire de ses bribes de ses paillettes de vie je l'affuble de la tête d'Harvey Keitel ou de Klaus-Maria Brandauer...
-Que lit t-elle ?
A propos de grands acteurs, dans cette mise en scène, il y a un grand comédien c'est Emmanuel Barrouyer pour cette légèreté qui se mue en tragédie par accès, excès, accents.
Il a toujours su tout faire : jouer, danser, chanter, briller de mille costumes les plus souvent composés par lui-même.
Les femmes y sont belles et biens comme sous un feu d'artifice.
Emmanuel Barrouyer est époustouflant les autres rôles d'hommes sont moins porteurs mais ils sont très bien portés.
C'est une comédie américaine musicale et aussi un mélodrame revisité à la façon de "Loin du Paradis" de Todd Haynes film et réalisateur d'exception infiltrant le cinéma par le théâtre.
Eh bien voilà Monsieur Philippe Person est un infiltreur, il infiltre tous les genres et reste strict dans ses références années 50-60 et non pas 70, pour cette création, il brouille les cartes comédie tragédie mélodrame.
Le méchant frère joué par Olivier Guilbert nous fait penser à un vétéran, à un parrain.
Oui car dans un décor minimaliste étincelant de Vincent Blot, nous avons toute liberté de faire virevolter toutes les images. Il faut une chambre obscure pour infiltrer d'autres images et les rideaux noirs, le manque d'espace et qui sait de production sont une porte ouverte une liberté ajoutée prise par Philippe Person pour inventer.
Et politiquement ce n'est pas de la nostalgie ce n'est pas la franche rigolade sur le retour aux anciennes valeurs comme celles défendues par les Évangélistes américains qui prônent aujourd'hui la virginité avant le mariage, la lutte contre l'avortement en enrôlant des enfants...
Là ce n'est pas l'apologie du mariage, de l'honneur, de la virginité...c'est un questionnement profond et léger à la fois, sur toutes les lois du temps qui passent sur les modes amoureux...
Puissions nous nous faire abuser et choisir d'aimer et que tout enfin puisse quelquefois se terminer par des photos et des chansons.
comme Nicolas Cage qui chante Love me Tender sur la bagnole dans Sailor et Lula du toujours même David Lynch.
Écouter cette chanson, elle est reprise dans la pièce, sans pleurer est difficile... voir "no possible".
Résister c'est aussi continuer de rêver pour une certaine Mrs America.
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