dimanche 29 avril 2007
Les amis qui voyagent, de belles histoires à deux, au long cours.
Marilia et Sylvain sont partis avec un spectacle pour enfants, ils parcourent le monde, ils ont créé un site pour réunir des photos pour avoir leur journal de bord.
J'ai joué avec Marilia le rôle de sa grand-mère, (c'est la photo qu'a choisie mon ami de moi, pour ce blog).
II y a déjà deux ans, en Avignon. C'était une pièce intitulée : Je suis ta Mémoire, c'était écrit par dix auteurs dont Philippe Touzet, Anne Goscinny, Yves Garric, Larry Tremblay, Eric Durnez, Murielle Magellan, c'était mis en scène adapté et coécrit aussi par Sophie Balazard et Elisabeth Gentet-Ravasco. J'étais une grand-mère atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Je vous donne l'adresse du site, du blog, de ma petite fille du théâtre, c'est une jeune fille heureuse et c'était un grand plaisir de jouer et de répéter avec elle.
Je pense souvent à elle et à son copain, Sylvain qui ne fait pas partie de la famille saltimbanques, il était commercial, avant d'accompagner sa compagne dans son périple, aventure, mes voeux, nos voeux les suivent.
www.mariliaetsylvain.blogspot.com
www.theatrotour.com/voyage
Il faut des voyages et des aventures à toutes les époques de la vie surtout quand on est deux. Je pourrais vous en écrire long comme un jour sans fin sur la solitude.
Quand on est seul aussi, voyages, stages sont des rapides d'émotions, des terres d'asile, mais quand on est seul et je l'ai été longtemps le risque est quelquefois affectif, d'y rester accroché à un piton de rocher, sur une île, ailleurs, loin ; de rester attaché à des gens qui ne vous suivent pas et qui ne ne penseront à vous que très fugitivement, des gens à peine et déjà évacués de notre mémoire.
Quand on est deux à partir et que cela devient passage et dépassé , on se souvient deux fois plus de détails, de faits importants, les interprétations, les déceptions les enthousiasmes sont deux fois vus et regardés. Ils s'évaporent de leur plein gré. Ils sont arrimés à la réalité.
Nous avons deux autres amis qui sont partis dans la Jonque qu'ils ont construite pour aller jusqu'au Brésil, à la voile. Ils s'appellent Bruno et Elise, ils ont 50 ans. Ils ont laissé leur maison à leurs deux garçons en Bretagne qui ont plus de 20 ans. Leurs autres amis y veillent.
Et maintenant ils sont partis déjà depuis plus de six mois, ils ont rencontré des gens, la grand voile s'est déchirée mais et est maintenant réparée, ils nous envoient par mail leur journal de bord "Jonktion" et des photos superbes.
Au fait je me demande s'ils vont voter car toutes les voix vont nous manquer à une près si ma candidate ne passe pas.
Car il y a des personnes pleines de ressentiment, qui pensent qu'à nos places au travail et dans nos vies, ils auraient pu faire mieux, avoir plus de reconnaissance, plus d'enfants, de vaillance, plus d'économies (c'est quoi l'Économie ?), alors qu'ils n'ont jamais touché à un ordinateur de leur vie et qu'ils n'aiment pas téléphoner...
Et que si la droite n'a rien pu faire pendant ces cinq ans c'est à cause des 35 heures...
Chéri-chéri, on met quand les voiles ? Au moins jusqu'en Bretagne avec les amis...
samedi 28 avril 2007
Et si vous alliez faire un tour au Louvre...
Le baiser de Psyché de Canova vous y attend... Entre autres. J'y pensais en regardant lé débat de Madame Royal et de Monsieur Bayrou.
Plaisanterie mise à part, c'était un débat ou un changement notoire de la Politique et/ou de la Gauche...
vendredi 27 avril 2007
L'époque Pompidou est de retour....
C'est quoi ce débat annulé entre Bayrou et Ségolène Royal ? Le retour de la Censure implicite, on préfère pas, on ose pas, on tend le dos de peur de perdre sa place, c'est insidieux...
- Je suis âgée, vous allez penser, qui c'est Pompidou ?...
- Quoi faut pas exagérer ? C'était un 1er ministre sous de Gaulle...
Et donc il y avait des pressions terribles, un véritable poids de la censure Charlie Hebdo les numéros.. un scandale, des procès...
- Et la politique artistique ? Un pis-aller ! la droite a cautionné des avancées ? Le Centre Georges Pompidou à Paris, sa bibliothèque, sa modernité, sa générosité, son succès... en sont la preuve.
Oui les arts sont porteurs et portés haut sous les régimes de droite. Leurs Enseignes, leurs figures de proue, leurs excuses.
Mais pour tous les autres, les non-privilégiés, pour mettre un peu d'Art dans toutes les vies ?
Il fallait Monsieur Jacques Lang, c'est lui la fête de la Musique...
l'exception culturelle française pour le cinéma
Et pour le théâtre aussi ?
Et puis le rejet de la culture au profit du Sport ! pourquoi les opposer ?
Les bobos, c'est à cette époque là ?
Comme c'est complexe, c'est divers... où cela nous a t-il mené, ce sont, ce seront des doutes et des mensonges et des reconquêtes.
- Sous Sarkozy, la culture sera synonyme de révolte intérieure ?
À toutes ces questions, je vais passer un peu de temps, ce week-end, pour réfléchir...
Sur internet, dans les livres et les journaux et dans ma mémoire. A bientôt.
À ce jour, le lendemain, j'ai écouté bien-sûr la radio et la revue de presse d'Ivan Levaï
qui regrette les insultes actuelles des hommes politiques, à l'égard des journalistes. Ce qui n'était pas chose courante sous Giscard d'Estaing et Pompidou... et ces journalistes de l'époque avaient eu pourtant des questions pertinentes et tranchantes à leur encontre.
Il fait référence à l'Éditorial du Monde d'hier que je vous laisse découvrir.
Edito du Monde : Directeur de la publication : Jean-Marie Colombani
Directeur de la rédaction : Éric Fottorino auteur de l'article "Le Monde n'est pas sarkozyste, il est journaliste"
Directeur éditorial : Gérard Courtois
Vive le débat !
LE MONDE | 27.04.07
- Je suis âgée, vous allez penser, qui c'est Pompidou ?...
- Quoi faut pas exagérer ? C'était un 1er ministre sous de Gaulle...
Et donc il y avait des pressions terribles, un véritable poids de la censure Charlie Hebdo les numéros.. un scandale, des procès...
- Et la politique artistique ? Un pis-aller ! la droite a cautionné des avancées ? Le Centre Georges Pompidou à Paris, sa bibliothèque, sa modernité, sa générosité, son succès... en sont la preuve.
Oui les arts sont porteurs et portés haut sous les régimes de droite. Leurs Enseignes, leurs figures de proue, leurs excuses.
Mais pour tous les autres, les non-privilégiés, pour mettre un peu d'Art dans toutes les vies ?
Il fallait Monsieur Jacques Lang, c'est lui la fête de la Musique...
l'exception culturelle française pour le cinéma
Et pour le théâtre aussi ?
Et puis le rejet de la culture au profit du Sport ! pourquoi les opposer ?
Les bobos, c'est à cette époque là ?
Comme c'est complexe, c'est divers... où cela nous a t-il mené, ce sont, ce seront des doutes et des mensonges et des reconquêtes.
- Sous Sarkozy, la culture sera synonyme de révolte intérieure ?
À toutes ces questions, je vais passer un peu de temps, ce week-end, pour réfléchir...
Sur internet, dans les livres et les journaux et dans ma mémoire. A bientôt.
À ce jour, le lendemain, j'ai écouté bien-sûr la radio et la revue de presse d'Ivan Levaï
qui regrette les insultes actuelles des hommes politiques, à l'égard des journalistes. Ce qui n'était pas chose courante sous Giscard d'Estaing et Pompidou... et ces journalistes de l'époque avaient eu pourtant des questions pertinentes et tranchantes à leur encontre.
Il fait référence à l'Éditorial du Monde d'hier que je vous laisse découvrir.
Edito du Monde : Directeur de la publication : Jean-Marie Colombani
Directeur de la rédaction : Éric Fottorino auteur de l'article "Le Monde n'est pas sarkozyste, il est journaliste"
Directeur éditorial : Gérard Courtois
Vive le débat !
LE MONDE | 27.04.07
Décidément, cette élection présidentielle ne ressemblera à aucune autre. Le "troisième homme", François Bayrou, ne s'est pas contenté de bousculer le jeu jusqu'au 22 avril. Avec le même aplomb, il a installé son couvert à la table du second tour, à laquelle il n'était évidemment pas invité. Jusqu'à présent, en effet, la règle et la cohérence politique voulaient qu'au soir du premier tour une nouvelle campagne s'engage entre les deux candidats qualifiés, avec pour point d'orgue "le" débat traditionnel d'entre-deux-tours qui leur permet de s'expliquer devant les Français.
En refusant d'annoncer son intention de vote pour le 6 mai et de se désister en faveur de l'un des deux finalistes - comme l'avaient fait, peu ou prou, Jacques Chaban-Delmas en 1974, Jacques Chirac en 1981, Raymond Barre en 1988 ou Edouard Balladur en 1995 -, le candidat de l'UDF a déstabilisé ce bel ordonnancement. Dès le 23 avril, la candidate socialiste lui propose de débattre avec lui pour éclairer leurs électeurs. Deux jours plus tard, M. Bayrou en accepte le principe, mais exige que cette rencontre soit télévisée. Après quarante-huit heures d'imbroglio, l'hypothèse d'un tel débat télévisé est tombée à l'eau.
Techniquement, on peut le comprendre. Autant les règles d'égalité absolue de temps de parole dans les médias audiovisuels entre les candidats du premier tour sont apparues absurdes et ont été reprochées au Conseil supérieur de l'audiovisuel, autant elles sont légitimes entre les deux champions du second tour. Que ne dirait-on et que ne pourrait-on craindre si ce n'était pas le cas ! Organiser un débat Royal-Bayrou supposait qu'une stricte compensation soit accordée à Nicolas Sarkozy et qu'il l'accepte. Il l'a refusée.
Quelles que soient les accusations dont il est désormais la cible de la part des socialistes ou de François Bayrou, qui se disent certains qu'il a fait pression sur le CSA ou sur les médias concernés et les a "verrouillés", quels que soient les soupçons d'"intimidation" à leur encontre, on ne peut que reconnaître que c'est le droit le plus strict de Nicolas Sarkozy. Et, bien entendu, son intérêt politique.
Mais l'empêchement de facto d'un débat préalable entre la candidate socialiste et le candidat de l'UDF est anormale et regrettable. Dès lors que le sort du scrutin présidentiel dépend, pour une bonne part, de l'attitude des 7 millions d'électeurs de M. Bayrou et dès lors que Mme Royal se déclare prête à explorer publiquement, avec lui, ce qui pourrait les rapprocher, et envisage même d'accueillir des ministres UDF dans son gouvernement si elle est élue, un tel débat est nécessaire. Les électeurs, tous les électeurs, sont fondés à obtenir le maximum d'éclaircissements et d'explications sur ce qui constituerait, alors, un véritable séisme politique.
jeudi 26 avril 2007
Une femme de changement doit passer dans notre vie
Une femme de changement doit passer dans notre vie. Cette photo vient d'un ami qui habite Tahiti, il lui a donné comme titre "moineau du paradis".
Ne mélangeons pas tout mais après voir vu ce Cyrano comment ne pas demander du plus profond de moi de parler de discuter de mettre des fleurs et de voter ROYAL au 2 ème tour.
Après une discussion au café, avec des habitants non pas de la "Lune d'opaline" mais d'un certain cynisme confondu avec l'intelligence, comme quoi ça y est ! on y était dans la France de SARKOZY, c'était sûr, lui, eux, avaient anticipé les résultats du 1er tour, SARKOZY avait su lui rassembler la droite derrière lui, contrairement à la Gauche où ce fut le défilé des Éléphants. Après bien-sûr n'avoir rien su répondre, j'ai envoyé ce message à mes amis sur la boîte aux lettres virtuelle, de nos ordinateurs, qui reçoit si peu de lettres d'amour...
Bonne journée et n'oubliez pas "Rien n'est joué !".
On n'est pas à un jeu d'ailleurs même si l'humour anglais parie sur tout !
Un changement politique : c'est donc une blague ?!
Des idées humanistes et apaisantes une politique réformiste, c'est de l'utopie.
Un certain se réclame de : Jaurès, Clémenceau, Blum, Salengro aujourdh'ui mais qui a condamné Dreyfus et ses défenseurs ?,
Je ne suis pas trop calée en histoire alors je m'arrêterai là, mais les réformes, c'est bien après des mouvements, des combats, des victimes que la Droite les a lâchés...
Elle n'innove jamais (faut jamais dire jamais), elle piège toutes les avancées comme l'idée de l'égalité, celle des congés payés, du bonheur possible... du mieux vivre, d'un esprit de solidarité. Le collectif, c'est aussi apprendre éduquer aller vers les autres...
Pourquoi l'avoir réduit à "une peau de chagrin".
Il fait beau et j'ai de l'espoir au coeur.
Il faut être meilleur et "prendre sa part dans toutes les misères du monde.... "
C'est la phrase de Michel ROCARD : "On ne peut pas accueillir toutes les misères du Monde mais chacun doit en prendre sa part".
Bien-sûr, on a des faiblesses, des doutes, des retours en arrière, des stationnements en double file mais c'est le moment ou jamais de cueillir et d'accueillir un changement et de rester vigilants.
Il faut mieux "des faux gentils que des vrais méchants" c'est d'Arlette LAGUILLER et l'on ne peut douter de sa probité.
Daniel COHN-BENDIT , écologiste, certains le taxent d'opportuniste, pour moi c'est un passionné de politique, et un Européen, il soutient Ségolène ROYAL pour que soient défendues des idées "apaisantes et humanistes".
Je vous souhaite le bon choix. Rien n'est joué. Une femme doit passer à la Présidence.
Nathalie qui en avait gros sur le coeur de tous les entendre ces parieurs d'un Monde étriqué.
mardi 24 avril 2007
Vivre pour des idées, moi je vote Cyrano
Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand
Mise en scène : Denis Podalydès
avec Michel Vuillermoz dans le rôle de Cyrano
Jusqu'au 30 avril 2007 à la Comédue Française
Salle Richelieu 2, rue de Richelieu Parie 1er
Mise en scène : Denis Podalydès
avec Michel Vuillermoz dans le rôle de Cyrano
Jusqu'au 30 avril 2007 à la Comédue Française
Salle Richelieu 2, rue de Richelieu Parie 1er
Si vous voulez, vous envoler jusqu'à la lune, si vous voulez aimer, si vous voulez vous battre contre "les Mensonges", "les Compromis", "les Préjugés", "les Lâchetés" allez vite voir à la Comédie Française jusqu'au 30 avril : Cyrano. Superbes : les acteurs dont l'incroyable plaisir à jouer de Michel Vuillermoz, la mise en scène de Denis Podalydès, le décor d'un des acteurs Éric Ruf, les costumes de Christian Lacroix, je sautais de bonheur, j'ai rougi mes mains d'applaudir. Je ne risquais pas de m'endormir.
-Mais c'est complet.
-mais non, si vous faites la queue à l'extérieur du théâtre, une heure avant, vous aurez des places à visibilité réduite à 5 €, mais on y voit bien car on vole, rit, pleure : on vole d'un monde enchanté, poétique, lyrique à la réalité.
"J'ignorais la douceur féminine....
Grâce à vous une robe est passée dans ma vie..."
C'est une pièce dédicacée avant tout au THÉÂTRE ET AUX LETTRES D'AMOUR
et aux combats... ça tombe bien.
Denis Podalydès
Vincent Josse a visité l'appartement de Denis Podalydès. Il est rempli de livres. L'acteur lit beaucoup, partout, même pour sortir ses poubelles il prend un livre...
samedi 21 avril 2007
Yolande Moreau
C'est ce vendredi là, que nous sommes allés au Théâtre du Rond Point. On se fait toujours un peu tirer l'oreille, pour aller au théâtre...
Et puis...
Le lendemain nous avons écouté la Callas dans la Traviata de Giuseppe Verdi, grâce à Yolande Moreau, nous écoutons ensemble cet opéra, qui à bercé mon enfance.
Yolande, depuis Zouc, je n'avais jamais été touchée par une actrice-clown à ce point...
Et nous avons revu avant, son film "Que la Mer monte..." Bien-sûr. L'écran a fait place à la Scène : elle, en chair et en os.
C'était une des meilleures soirées de ma vie, et il n'y en a pas tant que cela, même s'il y en a beaucoup, avec mon Amidou.
Après nous sommes allés chez l'indien près de chez nous et nous avons parlé, parlé de cinéma, des films de Krzysztof Kieslowski, de "Rouge" et de la DOUBLE VIE de véronique.
Donc, avant de nous rencontrer, nous avons vu les mêmes films : seul, chacun de notre fauteuil, et je m'étais bien promise à l'époque que si je rencontrais un homme, qui a vu et aimé comme moi ces deux films là de Kieslowski, je l'épouserai. A l'époque, une façon de parler.
Et puis, sur Yolande Moreau, il m'a dit avec pudeur, qu'il la trouvait très belle, si chaleureuse.
Et puis il a construit ce message pour vous, sur elle.
Je vous laisse.
Yolande Moreau joue au Théâtre de la Ville de Bruxelles de 1985 à 1988 (théâtre pour enfants).
Après une formation avec Philippe Gaulier, elle écrit et joue Sale affaire, du sexe et du crime, spectacle qui tournera en France, Belgique, Suisse et Canada. Elle joue également dans de nombreuses mises en scènes de Jérôme Deschamps et Macha Makeieff (Lapin chasseur, Les Pieds dans l'eau, Les Brigands d'Offenbach, C'est magnifique, Le Défilé, Les Précieuses ridicules et Les Pensionnaires).
Au cinéma, elle joue :
- Sans toit ni loi d'Agnès Varda
- Germinal de Claude Berri
- Le Fils du requin d'Agnès Merlet
- Le Hussard sur le toit de Jean-Paul Rappeneau
- Les Trois Frères de Didier Bourdon et Bernard Campan
- Le bonheur est dans le pré d'Etienne Chatillez
- Tout doit disparaître de Philippe Muyl
- Un air si pur d'Yves Angelo
- Vollmond de Fredi Murer
- Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet
- Le Lait de la tendresse humaine et Folle Embellie de Dominique Cabrera
- Une part du ciel de Bénédicte Liénart
- Enfermés dehors d'Albert Dupontel
- Paris, je t'aime de Sylvain Chomet
- Je m'appelle Elisabeth de Jean-Pierre Améris
- Vellini de Catherine Breillat
À la télévision, elle joue dans Les Deschiens à Nulle part ailleurs sur Canal + ainsi que dans de nombreux téléfilms (Le Champ dolent d'Hervé Baslé, Baloche de Dominique Baronet, Sa Mère la pute de Brigitte Rouan, Au Crépuscule des temps de Sarah Levy ...).
Quand la mer monte
un film de Yolande Moreau et Gilles Porte
Avec Yolande Moreau (Irène), Wim Willaert (Dries), Jackie Berroyer (le journaliste de Béthune), Philippe Duquesne (le patron du café des Géants), Olivier Gourmet (le policier), Jan Hammenecker (le copain de Dries)
César du meilleur premier film et de la meilleure actrice
Prix Louis Delluc 2004 du premier film
Production Orion pictures France/Belgique 2003, distribution GEMINI Films
http://www.quandlamermonte-lefilm.com
Et puis...
Le lendemain nous avons écouté la Callas dans la Traviata de Giuseppe Verdi, grâce à Yolande Moreau, nous écoutons ensemble cet opéra, qui à bercé mon enfance.
Yolande, depuis Zouc, je n'avais jamais été touchée par une actrice-clown à ce point...
Et nous avons revu avant, son film "Que la Mer monte..." Bien-sûr. L'écran a fait place à la Scène : elle, en chair et en os.
C'était une des meilleures soirées de ma vie, et il n'y en a pas tant que cela, même s'il y en a beaucoup, avec mon Amidou.
Après nous sommes allés chez l'indien près de chez nous et nous avons parlé, parlé de cinéma, des films de Krzysztof Kieslowski, de "Rouge" et de la DOUBLE VIE de véronique.
Donc, avant de nous rencontrer, nous avons vu les mêmes films : seul, chacun de notre fauteuil, et je m'étais bien promise à l'époque que si je rencontrais un homme, qui a vu et aimé comme moi ces deux films là de Kieslowski, je l'épouserai. A l'époque, une façon de parler.
Et puis, sur Yolande Moreau, il m'a dit avec pudeur, qu'il la trouvait très belle, si chaleureuse.
Et puis il a construit ce message pour vous, sur elle.
Je vous laisse.
Yolande Moreau joue au Théâtre de la Ville de Bruxelles de 1985 à 1988 (théâtre pour enfants).
Après une formation avec Philippe Gaulier, elle écrit et joue Sale affaire, du sexe et du crime, spectacle qui tournera en France, Belgique, Suisse et Canada. Elle joue également dans de nombreuses mises en scènes de Jérôme Deschamps et Macha Makeieff (Lapin chasseur, Les Pieds dans l'eau, Les Brigands d'Offenbach, C'est magnifique, Le Défilé, Les Précieuses ridicules et Les Pensionnaires).
Au cinéma, elle joue :
- Sans toit ni loi d'Agnès Varda
- Germinal de Claude Berri
- Le Fils du requin d'Agnès Merlet
- Le Hussard sur le toit de Jean-Paul Rappeneau
- Les Trois Frères de Didier Bourdon et Bernard Campan
- Le bonheur est dans le pré d'Etienne Chatillez
- Tout doit disparaître de Philippe Muyl
- Un air si pur d'Yves Angelo
- Vollmond de Fredi Murer
- Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet
- Le Lait de la tendresse humaine et Folle Embellie de Dominique Cabrera
- Une part du ciel de Bénédicte Liénart
- Enfermés dehors d'Albert Dupontel
- Paris, je t'aime de Sylvain Chomet
- Je m'appelle Elisabeth de Jean-Pierre Améris
- Vellini de Catherine Breillat
À la télévision, elle joue dans Les Deschiens à Nulle part ailleurs sur Canal + ainsi que dans de nombreux téléfilms (Le Champ dolent d'Hervé Baslé, Baloche de Dominique Baronet, Sa Mère la pute de Brigitte Rouan, Au Crépuscule des temps de Sarah Levy ...).
Sale affaire, du sexe et du crime
Je me souviens qu'à l’époque où j'ai écrit Sale affaire (dans les années 80) je voulais parler du vide, de la folie ordinaire, de la difficulté d'exister...
J’ai écrit le spectacle les après-midi dans les cafés dansants ....
Il y avait beaucoup de vieilles dames qui se pomponnaient et qui gloussaient quand on les invitait à danser. On aurait dit des jeunes filles de 15 ans ... C'était joli et terrible ... Pour raconter ce vide. cette désespérante envie d'amour, j'ai utiliser le port du masque. Le personnage prenait du recul avec la réalité, faisant penser à un personnage d'Ensor ou encore au Cri de Munch.
« Sale affaire. J'ai trempé dans un crime ...» Ce sont les premiers mots du spectacle. Le personnage vient de tuer son amant. Elle déballe sa vie d'une voix âpre, et la banalité de sa vie est plus effrayante que son crime ...
Faire du théâtre donne à l'acteur l'occasion de régler ses « comptes » avec la vie. On triture la réalité, on y met un peu de soi. un peu des autres et l'on partage tout ça avec un public, chaque soir différent qui rit, se reconnaît ...
YOLANDE MOREAU
Quand la mer monte
un film de Yolande Moreau et Gilles Porte
Avec Yolande Moreau (Irène), Wim Willaert (Dries), Jackie Berroyer (le journaliste de Béthune), Philippe Duquesne (le patron du café des Géants), Olivier Gourmet (le policier), Jan Hammenecker (le copain de Dries)
César du meilleur premier film et de la meilleure actrice
Prix Louis Delluc 2004 du premier film
Production Orion pictures France/Belgique 2003, distribution GEMINI Films
http://www.quandlamermonte-lefilm.com
vendredi 20 avril 2007
La peur du ridicule, le complexe de l'Auguste face au clown blanc
Allons sur la route, sur scène, sur le plateau, sur les planches en public
à l'occasion d'une réponse à donner pour un renseignement : "la mer, la gare, le théâtre..."
à l'occasion d'une demande d'augmentation, d'autorisation, d'exception à une hiérarchie
à l'occasion d'un rendez-vous amoureux
de quoi a-t-on peur ?
Pourquoi dans sa rue, on est plus gêné qu'à l'étranger ?
pourquoi est-on plus libre de s'exprimer dans une autre langue que la sienne : maternelle...?
C'est compliqué ça agace, on n'y arrivera jamais...
- moi je n'aime pas mentir...
Comme me disait un ami comédien en parlant de vedettes, ils feraient mieux de faire l'acteur sur scène plutôt que dans la vie !
Pourquoi je vous parle dans le titre de ce message lancé à la mer de l'Internet pour tous et pour chacun, du Clown blanc et de l'Auguste ?
L'Auguste a peur justement du Clown blanc, il est vert de peur, il est plus jeune ou plus vieux, mal habillé, rigolard, il crie et il tombe, il ne se révolte pas ou à la dérobée, il est lâche et c'est lui qui fait rire aux dépends du clown blanc qui lui est vêtu d'un costume élégant brillant, de montreur, de juge et aussi de compagnon : Monsieur Loyal.
Lequel a le plus besoin de l'autre ? Lequel est le faire-valoir de l'autre ?
MR BEAN , MON ONCLE, CHARLOT sont des Augustes.
Quand on fantasme sur les jeux d'acteurs, on aime les acteurs nuancés qui de cinéma intériorisent à l'américaine tout un jeu condensé, dans un haussement de sourcil. Ou on aime les cabotins, les extérieurs, le grand-guignol. Et pourquoi pas les deux ?
Il y a deux sortes de sauces tomates : le concentré et toutes les autres à la provençale, au basilique, à la viande...
- Qu'est-ce qui est le plus difficile dans le jeu ?
- de dépasser le ridicule et la vulgarité, le ridicule pour les hommes et la vulgarité pour les femmes.
disait un de mes professeurs.
Il n'est pas possible de ne jouer que pour soi, il ne s'agit pas de se défoncer, de parvenir à la transe du danseur, ou de certains musiciens !?
Car là, l'instrument c'est le corps et les gestes et surtout l'expression du visage, le véhicule du personnage de ses intentions, de ses sentiments. La psychologie du personnage conforte mais ne donne pas les grands traits, le chemin, le mystère, la cuisine, la singularité du personnage.
Il faut faire avec soi et avec autre chose...
- Quoi ?
- Avec le plaisir : de jouer, de faire rire, de donner, de s'oublier, de se déguiser, de partager, de se sentir en intimité réciproque, beau jusqu'à l'instant de se quitter. Merci pour l'aventure bonsoir, M'sieurs Dames, quelle belle histoire on a vécue...
Certains acteurs commencent à aborder un rôle par l'extérieur et d'autres par l'intérieur ou appelé communément : les tripes.
Il faut se mettre en don de soi et jouer comme à chat perché, aux indiens et aux cow-boys et maitriser .
Il faut accepter le regard extérieur du metteur en scène, et se défaire de la culpabilité : l'oeil qui regarde Caïn
jusque dans la tombe.
Se défaire de ses habitudes, ne pas recommencer, ne pas s'excuser, ne pas se cacher derrière le texte, la fatigue. Plonger et nager.
Je ne sais pas nager mais j'aime à être dans l'eau quand j'ai pied, j'ai une peur paralysante quand je sens la masse d'eau quand je ne peux plus marcher sur le fond de l'eau, sur la terre mère.
Sur les planches, j'accepte de me sentir m'envoler, même si cela n'est pas donné à chaque fois, même si je ne sais pas toujours comment l'amener. Car le public est multiple : différents fantasmes, différents comédiens et l'ensemble formé, le tout est une musique, à chaque représentation différente ; le tout : ce que l'on retient passé au crible de soi, ce que l'on apprend malgré ce que l'on a appris, ce que l'on a transmis, passé passable en parti...
L'on nous embrasse, nous pille, nous aime, nous déteste, on glisse sur nos enveloppes de personnages, d'animaux humains, pour saisir nos âmes de personnages. Notre fragilité se transforme en force.
Ne pas s'écouter, ne pas se regarder jouer, ne pas se filmer au départ, à moins que... les composantes de chacun ?! soient dépassées...
Car il faut beaucoup de recul pour faire avec soi. Philippe Caubère dans ses "one man show" ne travaille qu'avec l'oeil de la caméra mais ne pas oublier qu'il en a fait de la scène qu'il a été dirigé des années des années avant par Ariane Mnouchkine.
J'ai compris que bien des comédiens amateurs bloquent, ont peur d'être jugés eux dans les rôles comme si après avoir jouer le rôle d'un diable, d'un Richard III, d'un Idiot, d'une putain , d'un PD, d'un homo, d'une gouine, d'une goudou, d'un assassin, d'un clochard ...
Mais les PD, les goudous, ils sont comme nous.
Comme si on allait les juger. Ça allait déteindre...
Il ne faut pas réduire les personnages, ils sont tous à l'intérieur, même les monstres et surtout, les monstres sont humains... Voir et revoir Bruno Ganz dans la Chute, il joue le personnage d'Hitler.
Quand à voyager, qui aujourd'hui conseillerait à quelqu'un de ne voyager qu'en son pays ?
Et entre nous, on voit plus facilement le jeu quand les personnages sont démesurés.
- Comme il joue bien... Certes il ne faut pas manquer le RDV, mais pour travailler en cours, c'est entre nous...
Et donc ainsi, ces comédiens du dimanche et voir les autres : ceux de la semaine, les professionnels aussi... ils restent en stationnement, en double file d'eux-mêmes. Ces amateurs qui prodigieux naïfs ont donné déjà leur grâce à faire rire et pleurer selon eux-mêmes : impros saynettes, théâtre contemporain... Jean-Michel Ribes, Grumberg, Minyana... Ils ne veulent pas aller plus loin, plus haut, plus bas... ne veulent pas qu'on les confondent avec les costumes qu'ils aiment à dénicher.
Et donc je remercie mon professeur qui m'a fait travailler tous les âges, dans plusieurs personnages, qu'ils soient hommes ou femmes chez William Shakespeare, dedans : en salle, en spectacle extérieur : dehors, où il faut crier.
LES PROFESSEURS DE THÉÂTRE, on a quelquefois, souvent des reproches affectifs, artistiques à leur encontre, mais c'est comme cela, quand on vous fait devenir plus soi, plus sage et plus fou à la fois, plus jeune pleinement pour toujours...
Ce professeur il s'appelait : Bernard Ortéga maintenant il s'occupe de communication et de boudhisme tibétain.
Jouer les clowns blancs comme les Augustes. Jouer travailler recommencer le plus de rôles différents et ou proches de soi. Avez-vous imaginé combien de rôles hétérosexuels ont dû jouer les acteurs homosexuels, avant que de jouer Hamlet....
-Ah bon ! parce qu'Hamlet ? il est....
- mais on s'en fout surtout, on est tous ROMÉO, JULIETTE , HAMLET, LE ROI LEAR, OTHELLO .... et MACBETH... et FALSTAFF.
Et si vous voulez une leçon absolue de théâtre, j'ai le DVD, il faut absolument voir Michel Fau qui démonte grâce au texte d'Olivier Py dans Illusions Comiques, l'idée étriquée et préconçue qu'on a du jeu, de la justesse et de la sincérité.
C'est un absolu feu d'artifice, littéraire quasi philosophique et dans l'interprétation drôle à faire peur, grotesque, tout y est élégance du jeu inoubliable de l'acteur qui sert le poète dans la jouissance c'est à dire la stupeur.
Tout est jeu l'on apprend à ressembler, à sa mère, à des conventions bourgeoises et polies, ou à réagir, aller à l'encontre...
"La sobriété est l'herpès de l'art."
Michel Fau joue Tante Geneviève, qui prend des cours du théâtre, avec le professeur de théâtre Michel Fau.
Dans le Monde du 12 mai 2006 :
Plaisir du jeu, aussi : la pièce est un magnifique hommage aux comédiens en général et à ceux d'Olivier Py en particulier. Michel Fau , notamment, devrait enfin être reconnu, avec ces Illusions Comiques, pour ce qu'il est le plus grand clown tragique du théâtre français. Il est l'Acteur, celui qui renverse les rôles, les sexes, les identités. Ses apparitions en Tante Geneviève en tailleur rose bonbon déclenchent une hilarité irrépressible.
Michel Fau est un clown absolu, un Auguste et un clown blanc, il rompt, il fait des ruptures passe de l'un à l'autre, de l'homme à la femme, de la tragédie au rire de la farce. Tous les "je" sont possibles dans le jeu.
On ne joue pas un personnage, on joue un personnage qui joue un personnage. L'interprétation est impossible. L'incarnation seule est digne d'intérêt.
...
Derrière le masque un autre masque jusqu'à... le rire des galaxies.
jeudi 19 avril 2007
Bonheur paradoxal, leurres de l'individualisme, juste en passant
Gilles Lipovetsky: "La société d'hyperconsommation est devenue la civilisation du "bonheur paradoxal"".
photo: J Sassier Gallimard
Juste un peu de philosophie, dans la série je n'ai pas encore lu...
Toujours à la radio, j'entends parler de ce livre, comme si cette idée que je constate tous les jours est enfin exprimée là, avec philosophie analyse et clarté.
Même si c'est un peu difficile au départ il faut se laisser emporter par le cours d'une lecture. Il faut faire connaissance avec l'expression le rythme et les mots. Un dictionnaire ou un ordinateur avec l'accés à Internet et un moteur de recherche, près de soi. Mais qu'est-ce que je raconte, on choisit on note ou on note pas, on est libre de déchiffrer un livre ou de le survoler pour la mélodie.
ON PEUT TROUVER DES LIVRES D'OCCASION, PERDUS, ABANDONNÉS...
On peut les emprunter.
Et voilà comment voyager en "transport commun", en solitaire au milieu des autres, LIRE. Prendre des vacances à l'insu de tous. Découvrir des nouveaux mondes et des nouvelles formes et des nouvelles pensées , rencontrer pour le plaisir des mots, lire une longue lettre qui vous est adressée. Certains livres sont des bouteilles à la mer, il faudra que je vous donne ma liste à l'occasion.
Je vous ai copié un entretien du dit philosophe.
Le philosophe et sociologue Gilles Lipovetsky analyse les paradoxes et les travers des sociétés d'hyperconsommation dans deux essais brillants. Quand l'esprit de consommation est synonyme de déception, d'anxiété et de frustration. Une anatomie troublante des sociétés hypermodernes!
Qu'est-ce que le "bonheur paradoxal" dans les sociétés de consommation?
"Une nouvelle modernité est née. Elle coïncide avec la "civilisation du désir" qui s'est construite au cours de la seconde moitié du 20e siècle. Cette révolution est inséparable des nouvelles orientations du capitalisme engagé dans la voie de la stimulation perpétuelle de la demande, de la marchandisation et de la multiplication indéfinie des besoins. Le capitalisme de consommation a pris la relève des économies de production. Depuis la fin des années 70, une nouvelle phase du capitalisme de consommation s'est mise en place: la société d'hyperconsommation.
Peu à peu, l'esprit de consommation a réussi à s'infiltrer jusque dans le rapport à la famille et à la religion, à la politique et au syndicalisme, à la culture et au temps disponible. Tout se passe comme si, dorénavant, la consommation fonctionnait comme un empire sans temps mort dont les contours sont infinis. Nos sociétés sont de plus en plus riches. Pourtant, un nombre croissant de personnes vivent dans la précarité et doivent faire des économies sur tous les postes de leur budget, le manque d'argent devenant un souci de plus en plus obsédant. Nous sommes de mieux en mieux soignés, ce qui n'empêche pas que les individus deviennent des sortes d'hypocondriaques chroniques. Les corps sont libres, mais la misère sexuelle est persistante... Les inquiétudes, les déceptions, les insécurités sociales et personnelles grandissent. La société d'hyperconsommation est devenue
la civilisation du "bonheur paradoxal"".
C'est pourquoi peu de domaines de nos vies échappent à la spirale de la déception?
"Alors que les sociétés de tradition encadrant strictement les désirs et les aspirations ont réussi à limiter l'ampleur de la déception, les sociétés hypermodernes apparaissent comme des sociétés d'"inflation déceptive". Quand le bonheur est promis à tous et les plaisirs exaltés à tous les coins de rue, le vécu quotidien est mis à dure épreuve. D'autant plus que la "qualité de vie" dans tous les domaines (couple, sexe, alimentation, habitat, environnement, loisirs...) est devenue le nouvel horizon d'attente. À l'heure du "zéro défaut" généralisé, comment échapper à l'escalade de la déception? Plus les exigences du mieux-être et du mieux-vivre s'élèvent, et plus s'ouvrent les boulevards de la déconvenue. Après les "cultures de la honte" et les "cultures de la culpabilité", voici le temps des cultures de l'anxiété, de la frustration et de la déception. La société hypermoderne se caractérise par la multiplication et la haute fréquence de l'expérience déceptive, tant sur le plan public que sur le plan privé."
Selon vous, aujourd'hui, la religion est de moins en moins un alibi pour apaiser nos angoisses et nos déceptions.
"Pour de plus en plus de gens, les traditions et la religion ne sont plus de grands phénomènes de consolation. Dans le passé, il y avait aussi une déception, mais il y avait des "techniques" pour atténuer ce défaitisme, le mettre dans une cage: la messe, la prière, la confession... La déception humaine existait aussi, mais l'ordre social étant stable, il entravait les débordements de la déception. Aujourd'hui, dans nos sociétés hyperindividualistes, il n'y a plus rien en face."
D'après vous, les traditions s'effilochent aussi dans les sociétés d'hyperconsommation.
"Aujourd'hui, la notion de tradition est galvaudée. Le cas du Québec est révélateur à cet égard. Les Québécois revendiquent une culture spécifique et un certain statut pour la langue française. Il s'agit bien là du désir de préserver une tradition. Mais c'est une tradition à la sauce individuelle. Dans le cas québécois, la tradition symbolise non pas la pérennité d'une coutume ancestrale, mais l'affirmation de soi. C'est une manière d'être soi-même. Dans l'ordre traditionnel, vous ne remettez pas en cause la tradition, elle vous constitue d'emblée. Or, aujourd'hui, les Québécois s'interrogent sur leur avenir. On leur demande de voter lors d'un référendum pour décider s'ils veulent continuer à vivre dans le cadre fédéral canadien ou devenir souverains. La tradition québécoise est interrogée, elle n'est plus reçue héréditairement."
La société d'hyperconsommation a-t-elle engendré un nouveau type de consommateur?
"Oui. La consommation "intimisée" a pris la relève de la consommation honorifique dans un système où l'acheteur est de plus en plus informé et infidèle, réflexif et "esthétique". Désormais, on achète des choses pour les montrer, s'afficher, être reconnu. Il y a une recherche permanente d'émotions, de sentiments, de communication. Vous n'achetez pas un téléphone portable pour exhiber votre standing, mais pour être contacté, écouter de la musique, et bientôt regarder des films. Il y a quelque chose de très émotionnel là-dedans. Si vous perdez votre téléphone, vous êtes complètement déboussolé parce qu'on ne vous appelle plus, donc vous vous sentez stressé... C'est pourquoi je parle d'une thérapeutique du consumérisme. Autrefois, il y avait la messe ou la prière. Aujourd'hui, pour apaiser vos angoisses, vous allez dans les grands centres commerciaux, au théâtre, au cinéma..."
L'hyperconsommation a-t-elle des répercussions néfastes au niveau sociétal?
"Je crois qu'on a déjà des signes très ostensibles de ces répercussions négatives: il y a dans nos sociétés une vraie spirale de dépression, d'anxiété, de consommation de produits psychotropes, de psychothérapies en surnombre... Ces malaises de l'âme créent une désorganisation psychique, une fragilisation des individus. On voit aussi les effets de l'hyperconsommation avec la multiplication des sectes et de groupes complètement déjantés, qui peuvent conduire à une véritable crise de nos sociétés. L'hyperconsumérisme désorganise les cultures et déstabilise les individus. Cette désorganisation crée une insécurité telle chez les êtres que certains essaient de se dépêtrer de la spirale consumériste en renouant avec leurs racines religieuses ou en choisissant d'autres voies plus violentes, comme le terrorisme. Troisième phénomène délétère: l'hyperconsommation est en train de causer des désastres écologiques. La surconsommation énergétique devra tôt ou tard s'arrêter. Ça ne veut pas dire que ça mettra fin à l'hyperconsommation, mais cette surconsommation devra prendre des formes plus respectueuses de l'environnement, faute de quoi il faudra prendre des mesures draconiennes, comme celles déjà en vigueur dans des villes très polluées, où l'on a interdit la circulation des voitures."
Le Bonheur paradoxal. Essai sur la société d'hyperconsommation
de Gilles Lipovetsky
Éditions Gallimard, 2006, 377 p.
La Société de déception
Entretiens de Gilles Lipovetsky avec Bertrand Richard
Éditions Textuel, 2006, 110 p.
dimanche 15 avril 2007
Si je devais choisir un avatar je prendrai au masculin Gérard Depardieu
Avatar, je choisis de regarder dans le dictionnaire :
Chacune des incarnations de Vishnou, dans la religion hindoue.
Changement dans le sort de : transformation.
Abusif. Évènement fâcheux : accident.
Contrairement à beaucoup de gens, et qui sont très jaloux, j'aime tendrement et passionnément l'acteur, la machine immense à jouer tout ce qui est possible, Gérard Xavier Depardieu.
Hier nous avons regardé ce film en DVD Quand j'étais chanteur de Xavier Giannoli.
Et c'est un film français où vous savez il ne se passe rien, à part que le Mont Blanc tombe amoureux d'une princesse des neiges, aux pieds nus, en robe rouge feu, aux yeux bleus et au rire cristal. La montagne : c'est un ringard, chanteur de thés dansants, bals et super-marchés. La princesse c'est une fois de plus Cécile de France.
Je garde les photos d'une piste de danse aquarelle, non ! aquarium, la solitude du chanteur suivi de sa chevrette de compagnie et la princesse qui pleure dans ses seuls bras croisés, nue dans sa baignoire. Et aussi le chanteur Christophe qui met des gants dans une loge de Palais des Sports de province, immensément seul devant sa glace.
Il est des films de non-dits, comme toutes les histoires d'amours de vieux, de déjà humiliés, douloureux et il faut d'immenses acteurs qui jouent subtil : l'affleurement des sentiments.
C'est tellement bête de ne pas rencontrer quelqu'un pour vivre, et c'est tellement bête de rencontrer quelqu'un....
Après réflexion,
le sommeil d'une nuit,
il est aisé de revisiter le film car il est en pointillé, quelque chose d'original dans le rythme. La succession des scènes, les plans sont longs et les ruptures sans raccords. Extérieur jour, intérieur sombre, extérieur nuit, intérieur noctambule. Aucun jugement n'est porté, et ce film est osé, il embrasse un large public, les figurants semblent vrais.
Gérard Depardieu, d'un rôle à l'autre, se laisse ridiculiser pour son grotesque pour son grand guignol, mais aussi pour son incroyable sentimentalité. Dans ce film, il joue avec lui-même, dans les cordes, sur le fil.
Et on l'entend dire quelque chose comme : moi, je chante là pour la "roucoule", pour faire danser pour qu'ils boivent du champagne (...) vous savez combien il y a de célibataires en France...
Et Cécile de France lui rétorque comme quoi : il se la joue philosophe.
Et à un autre moment : "Ringards, ce sont ceux qui durent, pour les autres ceux qui ne durent pas, c'est facile, ils ne le sont pas ringards."
Vous l'avez-vu dans le Placard de Francis Veber, amoureux de Daniel Auteuil, dans Les valseuses, Buffet Froid, Tenue de soirée de Bertrand Blier, dans Cyrano de Jean-Paul Rappeneau, dans Drôle d'endroit pour une rencontre de François Dupeyron, dans Loulou et Sous le Soleil de Satan de Pialat, dans La femme d'à côté et le Dernier Métro de Truffaut.
Il en a mangé, il mange la vie, les femmes, les enfants, la richesse, le plaisir ; il est gros, il l'est moins ; il est nu et il sait toujours rendre charnel n'importe quel ringard, il est l'un des seuls à redonner une telle dimension aux ridicules, aux démunis, aux ringards, aux révoltés, qui se sont tus et qui aiment les gens.
Et il y a aussi dans ce film, une actrice gironde que j'aime bien : Christine Citti qui du théâtre est passé aux séries dont Eloïse, une inspecteure de police qui mange des chouquettes... et un autre acteur très en vue et pour cause : Mathieu Amalric
C'est mon oncle : Gérard, et j'aime bien quand il m'invite à sa table au cinéma. Et qu'il me laisse une rose près de la flute de champagne. Car je n'oublie pas moi, qu'il a du génie et qu'il a travailé avec Claude Régy, Marguerite Duras et Barbara.
Il faudra un jour que j'évoque cette grande Dame de la chanson, enterrée un jour de soleil, son cercueil soutenu par ce colosse aux mains d'argent : Gérard Depardieu.
samedi 14 avril 2007
Vieille photo avec arrière plan... Cinéma : Good Bye Bafana, Lutte contre la discrimination : La Halde, One Shot Not de Manu Katché entre autres...
Mes amis, mes amis....
et à ce moment là, Elephant Man est en gros plan, ah ! Monsieur Lynch quel cadeaux vous avez découverts et créés au cinéma et puis cet autre grand magicien Tim Burton ex-Monty Python et cet Terry Gilliam
Que sont mes lettres postes restantes devenues...
Je vous envoie une photo de vacances, qui me fait penser à ce film que j'ai vu et dont j'ai déjà parlé. "Ensemble, c'est tout". Ce film m'a fait du bien, les images m'accompagnent, c'est un plaidoyer contre l'isolement, car il y a un art de vivre... qui n'est pas "inné" dans les immeubles parisiens.
C'est un film, à sa façon élégant, sur l'amitié seul écrin à la résistance pour les Différents.
On est tous forcément un jour dans sa vie différent... Vieux, pauvre, lent, phobique, anorexique, maladroit, malade, ringard, dépassé, bégayant, en retard, caractériel, allergique... rusé, sincère... amoureux fou .
Tout et son contraire...
Un titre de livre : "l'amour surestimé" j'ai vu cela quelque part... comme titre décrocheur de timbales... et donc va falloir un mètre étalon... un ministère, un débat, allo !
Mais mais je commence à critiquer un livre sur son titre...
C'est, qui sait, le choix de l'éditeur, ce titre, comme au cinéma quand les producteurs traduisent les titres des films étrangers.
A propos de film étranger, je reviens aussi d'Au revoir Monsieur Nelson Mandela ou
Goodbye Bafana de Bille August
C'est digne et pour tous les publics, c'est aussi un autre genre de film, qui m'a fait le plus grand bien.
Il m'a sorti de la Campagne électorale pour aller nager au grand large. Car c'est aussi cela la politique. Et ce n'est pas la démagogie qui change les hommes politiques, seulement leurs électeurs.
L'état d'esprit raciste quand il est une telle institution, comme dans ce film : l'apartheid, il faut beaucoup de finesse mais aussi de fermeté, d'humanité et de ferveur pour changer le fond des choses.
Et pour les accrocs de 24h Chrono (comme le dit la critique en lien) le Président Palmer, Dennis Haysbert, est un excellentissime Nelson Mandela (prix nobel de la paix 1993) .
Ce n'est pas possible de rester indifférents à une telle fresque, à une telle lumière qui vient des yeux comme des paysages. Les coeurs de ces enfants qui sont devenus des hommes responsables.
Alors quoi, il y a quelques défauts comme les costumes trop chics, les maquillages du temps plaqués sur les acteurs, Dennis Haysbert est un peu grand pour jouer Mandela... et alors donc quoi ?
- C'est un genre dépassé : le film politique.
- C'est cela ! il vaut mieux les énièmes films en costume sur Molière ou sur La Fontaine.....
Je crois que je vais aller faire un petit tour au bistrot du coin.... Faut, des fois....
Juste pour rappel, je cite en passant : Va, vis et deviens ! Goodbye Lénine, La vie des autres, Le dernier roi d'Écosse...
Lecture : En attendant la Suite de Laurent Malet
Il parait (à lire toutes les biographies !!!) qu'il n'y a pas de solidarité chez les comédiens, très peu sont sincères solidaires et fidèles. La plupart restent maquillés après la "fin de partie" !
dont celle de Laurent Malet, En attendant la Suite, c'est pas toujours bien écrit comme toutes les biographies. C'est touchant mais surtout courageux, comment parler de soi quand on a eu toutes les chances de carrière : être de la famille du grand Patrice Chéreau dans la lignée du non moins grand Antoine Vitez. Et quand surtout on a eu à accompagner l'agonie de sa mère. Les médecines, les grands professeurs... les autres moyens "alternatifs", l'isolement...
Ils sont riches et perdent tout : "s'adapter en toutes circonstances" c'est un labeur d'oisif d'artiste de nanti et alors c'est une épingle lumineuse à tirer du jeu... Le jeu des naissances, "on est tous nés quelque part" et alors ? répond la chanson de Maxime Le Forestier.
A propos de Patrice Chéreau, je vous propose la visite guidée d'un site "antisarko" où justement il donne son avis, ainsi que d'autres dont Ariane Mnouchkine.
Dans la cour d'immeuble, l'été (en avril), fait crisser ses résonances, les enfants vont au square les vélos ressortent, mon immeuble appartient à mon employeur... les loyers y sont très modérés ce sont des studios des deux pièces... jeunes et vieux, familles et célibataires, retraités alcooliques et mutiques, la seule amitié des bars... des bistrots. Supprimer les bistrots et vous le verrez sacrément remonter votre taux statistique de suicides. Mais l'alcoolisme c'est une maladie génétique ! c'est un lien d'illusion mais c'est aussi un endroit chaleureux, où tous se côtoient pour le plaisir, sans contrôle d'identité.
On achève bien les chevaux...
On achève les "émouvantes" (Jean Genet).
On achève bien les journées.
Alors on a tous les congés.
"On est toujours le seul quand on subit une discrimination"
Je mettrai cela dans mon blog... J'ai entendu cela à France Inter...
Donc soyez patients et vigilants pour les injustices... il y a une Médiation la Halde, qui vérifie les dossiers de harcèlement et de discrimination. Je suppose qu'ils ont du reliquat...
L'exemple pris, c'était un chirurgien par rapport à un chef de clinique ce n'était pas une femme de ménage...
Allez je reviens une dernière fois à ce film : "Ensemble, c'est tout".
Audrey Tautou y est une femme de ménage comme moi, je suis une employée. Gratte-papier, c'est bien moins dur et cela passe partout : employée d'assurances. Et j'ai comme elle, dans le personnage, des collègues solidaires, présents dans les aléas au jour le jour. C'est ennuyeux fatigant, on est ensemble et c'est tout, on rit on s'entraide, on ne sent proches.
Car les combats collectifs sont loin derrière nous. Mais j'aime cela, je ne cherche pas à comprendre, cela doit être génétique : le manque de confiance en soi, l'inadéquation aux rivalités, compétitions, examens, scolarité, parcours du combattant...
L'importance des mots, "Je vous présente, mon collaborateur" je ne suis pas née de la "dernière guerre" mais ce mot m'a toujours choqué, entre autres. Les "attachés" et "les chargés"c'est pas mal non plus... C'est cela l'individualisme galvaudé par le libéralisme.
Aujourd'hui je vote Olivier Besancenot, et je pleure en sortant de l'illusion de l'isoloir et de la démocratie dans un pays libéral...
- et au 2ème tour ?
Comme dirait Arlette Laguiller "il vaut mieux avoir affaire à de faux bons qu'à de vrais méchants !"
- Aujourd'hui ?! mais dans une semaine...
- Oui, car Besancenot a dit dans les grosses boites, comme la nôtre, qu'il fallait arrêter "le travail gratuit".
Car le saviez-vous que le sous effectif et la surcharge de travail crée de l'absentéisme mais aussi du travail gratuit. Les gens dans les bureaux travaillent pour se désencombrer pour parer aux urgences plus de 35h gratuitement.
Dans une semaine je voterai Ségolène Royal, car au moins elle et le le PS sont bien loin de cette manipulation des forces obscures et incultes de toujours plus d'argent pour le moins grand nombre. Et pour l'International, pour l'Afrique, il va faire quoi ce Monsieur Sarkozy soit disant l'ami de toutes les minorités ? Soutenir le Pape et Bush.
Avant de vous quitter, je vous parle juste de cette émission de musique : One Shot Not présenté par Manu Katché. C'est sur ARTE. C'est autre chose que Taratata, mais c'est pas la peine d'opposer, de rivaliser...
Ce batteur magicien musicien est qualifié à son tour de prétentieux, comme tous ceux qui émergent dans l'audiovisuel. Ils avaient du talent avant de faire de la télé !
Et si c'était une sorte de Takeshi Kitano à la française, pour les plus grands musiciens de rock de jazz, c'est un homme de grand talent mais ici, c'est un prétentieux qui fait de la télé.
Il nous a donné une très belle émission où l'on était invité à voir se faire de la musique, initiés ou pas, grands et petits, on se retrouvait tous dans le plaisir de la musique. Musique... avec le fils de Clint Eastwood : Kyle avec Brian Ferry avec Joss Stone.
Et Air.
Et si on essayait de créer une telle émission sur le Théâtre. En répétitions, en lumières, en coulisses, dans les publics, au bar du théâtre, des théâtres quand il y en a, après les représentations... après les répétitions avec les comédiens, régisseurs, metteurs en scène, assistantes... En tournées...
Bon WE et surtout prenez-soin de vous....
mercredi 11 avril 2007
La glaneuse de la Campagne , le film psychologique qui m'a plu... : "Ensemble, c'est tout"
Sur France-Inter "il commence à pleuvoir sur le Roussillon...", "Nos enfants nous haïssent".
La glaneuse, c'est un joli mot résurgent "résilient" (la Résilience en psychologie "ce qui ne tue pas rend plus fort" Nietzsche, voir aussi les livres de Boris Cyrulnik) par le film d'Agnès Varda.
Je glane du malheur comme de l'espoir mais j'ai marché dans les vert tendres et jaunes ces derniers jours, les jardins au sein de la campagne ruisselants de fleurs, les grands arbres encore nus permettent de voir loin sous le soleil.
Je reviens sur Paris et j'entends des informations, comme les dernières déclarations de Nicolas Sarkozy sur, excusez le titre ! "Philosophie Magazine"... "sur les gènes de la pédophilie et les faiblesses génétiques du suicide".
Je me demande pourquoi pas extrapoler, pour attirer les électeurs de tous bords pourquoi pas reprendre les mises en scènes monumentales d'Hitler, la harangue revancharde haineuse et hystérique. Cet homme est donc sans aucune probité pour lancer ce genre de débats...
Je me souviens de ces mots de Vaclav Havel qui regrettant certainement des courants séparatistes, déclarait : "Il ne faut pas tirer sur une plante pour qu'elle pousse".
S'éffacer, écouter, séduire, éclairer... Je ne peux en aucun cas voter pour un tel homme car ainsi nos enfants, vos enfants (car je n'en ai pas) nous haïront.
Le film "Ensemble, c'est tout" dans un genre périlleux m'a redonné le gout de la psychologie, certes hâtive mais humaine ! On a tellement peu de connaissance de soi et des autres, à rester auprès d'eux.
Mais le miroir les hasards de la vie l'entraide de quelques amis, la transformation lente avec rechutes grâce aux rencontres au théâtre m'a donné du soleil au coeur. Et ce personnage à tiroirs interprété par un excellent acteur de la Comédie Française, Laurent Stocker haut en finesse et en couleurs de noble décadent aux poches pleines qui casse la vaisselle et qui aux côtés de Françoise Bertin, Audrey Tautou et de Guillaume Canet sont excellents
Et si nous devenions tous artistes... ou vivions avec les artistes (voir le personnage interprété par Dany, dans Fauteuil d'orchestre) proches et accessibles comme dans ces ateliers ouverts à Belleville. Il y a trop d'artistes... les faux, les profiteurs, les sans talents et alors ? ça change quoi, un art, une passion, un hobby, un violon d'Ingres, ça se travaille comme la mémoire...
car quoi ? il va falloir un ministère de l'IDENTITÉ ARTISTIQUE.
Autour de la Méditerranée le temps commence vraiment à se dégrader... c'est aujourd'hui le jeudi d'après Pâques, mort et résurrection du Christ... la dernière tentation du Christ de Martin Scorcèse... Marie de Abel Ferrara sur l'autre film de Mel Gibson ; hier je n'ai pas eu le temps de recueillir toutes les pistes, il faisait déjà si beau, je recueille j'enregistre en brouillon avant de publier.
Ne rien perdre ne rien oublier Alain Cavalier a filmé pendant un an sa compagne avant il notait tout, tout qui lui fait penser à elle : La rencontre
Alain Cavalier à propos de croyance de joie de textes judéo-chrétiens à la base de notre civilisation occidentale comme a dit le prof de français de ma chère nièce "il vous faut lire la Bible" il faut absolument voir Thérèse d'Alain Cavalier.
Et "un étrange voyage" avec Jean Rochefort qui perd sa mére et retrouve sa fille lors d'un voyage en train , entre Paris et Troyes, l'adolescente est boulimique...
Mais puisque Monsieur Sarkozy a précisé que nous n'avions pas le choix de l'hérédité et qu'il voulait faire réfléchir entre l'Inné et l'Acquis...
"Liberté, j'écris ton nom..."
sortons nous de ces faux débats convertibles...
parle à mon corps ma tête est malade... "si vous êtes heureux soyez contagieux" comme souffle une Agnès journaliste de France Inter, qui souhaite des abords de la mer de Bretagne, à St Malo, la bienvenue sur les ondes.
La glaneuse, c'est un joli mot résurgent "résilient" (la Résilience en psychologie "ce qui ne tue pas rend plus fort" Nietzsche, voir aussi les livres de Boris Cyrulnik) par le film d'Agnès Varda.
Je glane du malheur comme de l'espoir mais j'ai marché dans les vert tendres et jaunes ces derniers jours, les jardins au sein de la campagne ruisselants de fleurs, les grands arbres encore nus permettent de voir loin sous le soleil.
Je reviens sur Paris et j'entends des informations, comme les dernières déclarations de Nicolas Sarkozy sur, excusez le titre ! "Philosophie Magazine"... "sur les gènes de la pédophilie et les faiblesses génétiques du suicide".
Je me demande pourquoi pas extrapoler, pour attirer les électeurs de tous bords pourquoi pas reprendre les mises en scènes monumentales d'Hitler, la harangue revancharde haineuse et hystérique. Cet homme est donc sans aucune probité pour lancer ce genre de débats...
Je me souviens de ces mots de Vaclav Havel qui regrettant certainement des courants séparatistes, déclarait : "Il ne faut pas tirer sur une plante pour qu'elle pousse".
S'éffacer, écouter, séduire, éclairer... Je ne peux en aucun cas voter pour un tel homme car ainsi nos enfants, vos enfants (car je n'en ai pas) nous haïront.
Le film "Ensemble, c'est tout" dans un genre périlleux m'a redonné le gout de la psychologie, certes hâtive mais humaine ! On a tellement peu de connaissance de soi et des autres, à rester auprès d'eux.
Mais le miroir les hasards de la vie l'entraide de quelques amis, la transformation lente avec rechutes grâce aux rencontres au théâtre m'a donné du soleil au coeur. Et ce personnage à tiroirs interprété par un excellent acteur de la Comédie Française, Laurent Stocker haut en finesse et en couleurs de noble décadent aux poches pleines qui casse la vaisselle et qui aux côtés de Françoise Bertin, Audrey Tautou et de Guillaume Canet sont excellents
Et si nous devenions tous artistes... ou vivions avec les artistes (voir le personnage interprété par Dany, dans Fauteuil d'orchestre) proches et accessibles comme dans ces ateliers ouverts à Belleville. Il y a trop d'artistes... les faux, les profiteurs, les sans talents et alors ? ça change quoi, un art, une passion, un hobby, un violon d'Ingres, ça se travaille comme la mémoire...
car quoi ? il va falloir un ministère de l'IDENTITÉ ARTISTIQUE.
Autour de la Méditerranée le temps commence vraiment à se dégrader... c'est aujourd'hui le jeudi d'après Pâques, mort et résurrection du Christ... la dernière tentation du Christ de Martin Scorcèse... Marie de Abel Ferrara sur l'autre film de Mel Gibson ; hier je n'ai pas eu le temps de recueillir toutes les pistes, il faisait déjà si beau, je recueille j'enregistre en brouillon avant de publier.
Ne rien perdre ne rien oublier Alain Cavalier a filmé pendant un an sa compagne avant il notait tout, tout qui lui fait penser à elle : La rencontre
Alain Cavalier à propos de croyance de joie de textes judéo-chrétiens à la base de notre civilisation occidentale comme a dit le prof de français de ma chère nièce "il vous faut lire la Bible" il faut absolument voir Thérèse d'Alain Cavalier.
Et "un étrange voyage" avec Jean Rochefort qui perd sa mére et retrouve sa fille lors d'un voyage en train , entre Paris et Troyes, l'adolescente est boulimique...
Mais puisque Monsieur Sarkozy a précisé que nous n'avions pas le choix de l'hérédité et qu'il voulait faire réfléchir entre l'Inné et l'Acquis...
"Liberté, j'écris ton nom..."
sortons nous de ces faux débats convertibles...
parle à mon corps ma tête est malade... "si vous êtes heureux soyez contagieux" comme souffle une Agnès journaliste de France Inter, qui souhaite des abords de la mer de Bretagne, à St Malo, la bienvenue sur les ondes.
jeudi 5 avril 2007
Pour la lisibilité DES TEXTES sur ordinateur... comment se déjouer des pièges, des bloquages... apprendre un Texte, l'Abécédaire de Deleuze
Il faut beaucoup de jeu et d'imagination pour se déjouer des pièges du blocage... affectif c'est à dire lié à l'enfance... je dirai cela sous contrôle de psychanalystes -il faudrait-
En bref il faut faire long... et lent... pour l'apprentissage, lorsque nous sommes adultes, ne pas se décourager, puiser à petits feux sa méthode.
Je viens de découvrir comment rendre plus lisible le texte ; c'est à dire comment activer le "zoom", augmenter le format des caractères, des photos, pour les yeux fatigués : il faut appuyer simultanément pour les Mac sur "Pomme" et +. Et pour les PC Ctrl et +.
Je voulais donc aussi vous inviter à découvrir l'ABÉCÉDAIRE de GILLES DELEUZE...
Le mieux ce sont sûrement ses livres mais je ne les ai pas encore lus et j'ai vu cette série de DVD. Huit heures d'entretien avec une de ses anciennes élèves : Claire Parnet. D comme désir, G comme gauche, R comme résistance...
Ce Monsieur est, était un Socrate, sous contrôle de philosophes, ses cours étaient courus, il était modeste élégant c'est à dire singulier. Il causait et pas n'importe où... Je crois qu'en ces temps de Campagne au lieu de se précipiter sur n'importe quel ouvrage émission... Il faudrait se reforger sans complexe une conviction et non pas agiter une opinion.
Deleuze peut vous être utile par cet Abécédaire à rester vigilant conscient des dérives de notre époque, à redéfinir la seule solution pour mettre fin à l'insupportable...
Deleuze à ce que je me souviens de cette vision fugitive, nous indique qu'il ne connaît rien que lorsqu'il écrit sur un sujet il s'y remet, reprend pendant des années et consulte à la base des ouvrages sur le sujet qu'il démontre, qu'il re-pense...
Pour donc apprendre un texte, comédien, il ne faut surtout pas se laisser impressionner par soi. Se démonter. Il faut se défaire des habitudes. Il y a d'obscures raisons à rater, à rester en compagnie de ses préliminaires d'apprentissage, ça colle à soi, "c'est comme Maman m'a appris..."
Et donc sur les méandres de la mémoire, avec sa fragilité : rien n'est acquis comment étayer encadrer, quels moyens mémo-techniques s'approprier. L'émotion est un effaceur ponctuel....
Donc en autodidacte, je vais essayer de rédiger un feuilleton, une série partagée sur ce sujet : comment jeunes apprentis (jeunes ou pas on est toujours apprentis) comment s'entraider selon nos différences à la MÉMOIRE des textes, des rôles.
Déjà, cela nous permettra de répondre à cette question (comme quoi il y a bien un mystère entretenu...) : " -Alors comment faites-vous pour apprendre tous ces textes ?"
Cela nous évitera qui sait d'être agacé par cette question réductrice : car il ne s'agit pas d'apprendre seulement ces textes il faut les jouer... Et la répétition la maitrise de soi de ses émotions, la justesse de leur musique, la transformation de la peur en don de soi en plaisir de soi... sont-elles des illusions une cuisine pour chacun différente ou des pistes valables pour la plupart ?
Donnez-nous déjà là, vos commentaires a guéris ou débutants...
En bref il faut faire long... et lent... pour l'apprentissage, lorsque nous sommes adultes, ne pas se décourager, puiser à petits feux sa méthode.
Je viens de découvrir comment rendre plus lisible le texte ; c'est à dire comment activer le "zoom", augmenter le format des caractères, des photos, pour les yeux fatigués : il faut appuyer simultanément pour les Mac sur "Pomme" et +. Et pour les PC Ctrl et +.
Je voulais donc aussi vous inviter à découvrir l'ABÉCÉDAIRE de GILLES DELEUZE...
Le mieux ce sont sûrement ses livres mais je ne les ai pas encore lus et j'ai vu cette série de DVD. Huit heures d'entretien avec une de ses anciennes élèves : Claire Parnet. D comme désir, G comme gauche, R comme résistance...
Ce Monsieur est, était un Socrate, sous contrôle de philosophes, ses cours étaient courus, il était modeste élégant c'est à dire singulier. Il causait et pas n'importe où... Je crois qu'en ces temps de Campagne au lieu de se précipiter sur n'importe quel ouvrage émission... Il faudrait se reforger sans complexe une conviction et non pas agiter une opinion.
Deleuze peut vous être utile par cet Abécédaire à rester vigilant conscient des dérives de notre époque, à redéfinir la seule solution pour mettre fin à l'insupportable...
Deleuze à ce que je me souviens de cette vision fugitive, nous indique qu'il ne connaît rien que lorsqu'il écrit sur un sujet il s'y remet, reprend pendant des années et consulte à la base des ouvrages sur le sujet qu'il démontre, qu'il re-pense...
Pour donc apprendre un texte, comédien, il ne faut surtout pas se laisser impressionner par soi. Se démonter. Il faut se défaire des habitudes. Il y a d'obscures raisons à rater, à rester en compagnie de ses préliminaires d'apprentissage, ça colle à soi, "c'est comme Maman m'a appris..."
Et donc sur les méandres de la mémoire, avec sa fragilité : rien n'est acquis comment étayer encadrer, quels moyens mémo-techniques s'approprier. L'émotion est un effaceur ponctuel....
Donc en autodidacte, je vais essayer de rédiger un feuilleton, une série partagée sur ce sujet : comment jeunes apprentis (jeunes ou pas on est toujours apprentis) comment s'entraider selon nos différences à la MÉMOIRE des textes, des rôles.
Déjà, cela nous permettra de répondre à cette question (comme quoi il y a bien un mystère entretenu...) : " -Alors comment faites-vous pour apprendre tous ces textes ?"
Cela nous évitera qui sait d'être agacé par cette question réductrice : car il ne s'agit pas d'apprendre seulement ces textes il faut les jouer... Et la répétition la maitrise de soi de ses émotions, la justesse de leur musique, la transformation de la peur en don de soi en plaisir de soi... sont-elles des illusions une cuisine pour chacun différente ou des pistes valables pour la plupart ?
Donnez-nous déjà là, vos commentaires a guéris ou débutants...
dimanche 1 avril 2007
Lectures pour toutes : Jeune fille Anne Wiazemsky, L'élégance du Hérisson Muriel Barbery
Les livres que l'on retrouve du train, à la maison de campagne où il pleut, lorsque personne n'a envie de se lever et que le silence s'étire. Le chat a quand même demandé qu'on lui ouvre la porte, et il reste entre deux, le dehors le dedans, assis sur le seuil.
Livre, je t'aime bien, je t'emporte et tu m'entoures me réconfortes, comme si un ange de bibliothèque avait coché les titres qui me conduisent à poursuivre. Les titres dont j'ai un besoin intime, urgent, rédempteur, qui effacent tous les désespoirs humains latents. Mes livres me gardent et me donnent le gout du vent et la résistance au froid, à la tempête. C'est un peu comme pour mes chansons engagées : "les filles du bord de mer"... mais les livres vous tiennent la main plus longtemps. C'est un peu comme un léger amant.
Un livre que j'ai lu et que je vais offrir à ma nièce de 16 ans : Jeune fille, Anne Wiazemsky,
et un autre que j'ai envie de lire L'élégance du Hérisson Muriel Barbery.
Ils en ont décrit à la radio les personnages, une gardienne lettrée et une petite fille surdouée qui habitent le même immeuble. Un air de Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcok ?
Revenons à Jeune Fille c'est entre deux mondes, celui du cinéma de Robert Bresson, et celui de la découverte de soi.
C'est auto-biographique, et comment donc, et peu importe : c'est une écriture de belle taille, elle nous sculpte les sons et les sensations, avec délicatesse et pudeur. C'est une écriture forte romanesque elliptique et pudique. - Singulière du siècle, dernier ? - C'est le film dont la jeune fille est née qui est du siècle dernier : Au hasard Balthazar.
C'est indispensable pour une adolescente, de sentir passer les périodes, les retours, les chagrins, les incompréhensions, la fin d'une tranche de vie : où l'on est seul à croire que demain tout sera écroulé, à cause que de soi, de ce dernier geste ou de ce dernier mot...
Mais il ne faut pas minimiser quelquefois les fissures sont irréversibles... fissure d'une mère à sa fille
Son grand-père, c'était François Mauriac. Mais je vous en ai trop dit. Comment admirer ces grands manipulateurs d'âmes : les réalisateurs, les metteurs en scène, les architectes, les professeurs, les artistes, les directeurs, les séducteurs, les acteurs ? Et pour qui et pour quoi, je vous ai mis la fleur à la bouche.
"- Vous avez quel âge, Mademoiselle ?
- Dix-sept ans, répond Florence à ma place.
Il a un geste d'impatience et son ton devient sec.
- J'aimerai entendre sa voix.
....
- Essayez encore une fois... Ce n'est pas grave si vous bafouillez... Efforcez-vous juste de lire le texte... Sans aucune intention... Sans y penser...
Le contraste entre la douceur soudaine de sa voix et l'intensité de son regard me donne envie de le croire, de lui plaire. Ce sont des sentiments confus mais suffisamment forts pour que j'ouvre le livre que j'avais refermé. Il chuchote.
- Bien allez-y.
- Je ne sais pas de devinette mais je sais une énigme. Vaut-il mieux avoir de la poussière sur ses meubles ou sur son âme ?
- D'où vient cette question ?
- Mère Saint-Jean estime qu'un peu de poussière sur un meuble choque Dieu.
- Et alors ?
- Moi, je prétends qu'un peu de poussière sur une âme est une offense pour lui plus grande.
- Qu'appelez-vous poussière sur une âme ?
- Je n'ai que le choix . L'hypocrisie par exemple.
- C'est mieux, bien mieux !
Il se lève fait quelques pas dans la pièce, souriant, affable et sans me quitter des yeux. Il revient s'asseoir en face de moi et sur un ton mondain, m'apprend que nous venons de lire un extrait des dialogues de son dernier film
les Anges du pêché écrit par Jean Giraudoux. Est-ce que je l'ai vu ? Non? Aucune importance. Et les Dames du Bois de Boulogne ? Non plus ? Il paraît enchanté, me félicite pour mon ignorance. Je suis étourdie par la rapidité de ses propos, charmée qu'il s'adresse à moi comme il s'adressait auparavant à Florence. Il se penche en avant, se rapproche.
- Vous allez me faire le plaisir et reprendre la lecture. Vous voulez bien me faire plaisir, n'est-ce pas ? Le même texte, en essayant de ne plus penser du tout à ce que vous dites. Vous comprenez ?
Cette demande murmurée ressemble à une prière.
- Je ne sais pas de devinette mais je sais une énigme. Vaut-il mieux avoir de la poussière sur ses meubles ou sur son âme ?"
...
- C'est déjà votre famille qui vous manque ? Vous voulez les rejoindre ? Ne plus être séparée de votre mère
et la retrouver chaque soir après le tournage ?
- Oh, non !
En une seconde je passai des larmes au rire tant son erreur d'interprétation me semblait comique. Il desserra son étreinte, je me détachai de lui.
- C'est vous qui m'avez manqué !
Une émotion immense passa sur son visage. Il me reprit dans ses bras et me serra contre lui avec une sorte de ferveur fiévreuse. Je sentais les battements précipités de son coeur contre ma poitrine.
"C'est gentil, murmura -t-il, si gentil de me dire ça..." Puis brusquement il se releva et en m'indiquant la maison : "Rentrons, maintenant."
Couchée dans mon lit et sur le point de m'endormir, je l'écoutais faire sa toilette et jouer avec les deux chatons. Il s'émerveillait de leur espièglerie, riait ou les grondait avec des excès de tendresse et de joie. Un peu comme il le faisait avec moi, en somme... Et s'il nous aimait d'un même amour les chatons et moi ? "
Livre, je t'aime bien, je t'emporte et tu m'entoures me réconfortes, comme si un ange de bibliothèque avait coché les titres qui me conduisent à poursuivre. Les titres dont j'ai un besoin intime, urgent, rédempteur, qui effacent tous les désespoirs humains latents. Mes livres me gardent et me donnent le gout du vent et la résistance au froid, à la tempête. C'est un peu comme pour mes chansons engagées : "les filles du bord de mer"... mais les livres vous tiennent la main plus longtemps. C'est un peu comme un léger amant.
Un livre que j'ai lu et que je vais offrir à ma nièce de 16 ans : Jeune fille, Anne Wiazemsky,
et un autre que j'ai envie de lire L'élégance du Hérisson Muriel Barbery.
Ils en ont décrit à la radio les personnages, une gardienne lettrée et une petite fille surdouée qui habitent le même immeuble. Un air de Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcok ?
Revenons à Jeune Fille c'est entre deux mondes, celui du cinéma de Robert Bresson, et celui de la découverte de soi.
C'est auto-biographique, et comment donc, et peu importe : c'est une écriture de belle taille, elle nous sculpte les sons et les sensations, avec délicatesse et pudeur. C'est une écriture forte romanesque elliptique et pudique. - Singulière du siècle, dernier ? - C'est le film dont la jeune fille est née qui est du siècle dernier : Au hasard Balthazar.
C'est indispensable pour une adolescente, de sentir passer les périodes, les retours, les chagrins, les incompréhensions, la fin d'une tranche de vie : où l'on est seul à croire que demain tout sera écroulé, à cause que de soi, de ce dernier geste ou de ce dernier mot...
Mais il ne faut pas minimiser quelquefois les fissures sont irréversibles... fissure d'une mère à sa fille
Son grand-père, c'était François Mauriac. Mais je vous en ai trop dit. Comment admirer ces grands manipulateurs d'âmes : les réalisateurs, les metteurs en scène, les architectes, les professeurs, les artistes, les directeurs, les séducteurs, les acteurs ? Et pour qui et pour quoi, je vous ai mis la fleur à la bouche.
"- Vous avez quel âge, Mademoiselle ?
- Dix-sept ans, répond Florence à ma place.
Il a un geste d'impatience et son ton devient sec.
- J'aimerai entendre sa voix.
....
- Essayez encore une fois... Ce n'est pas grave si vous bafouillez... Efforcez-vous juste de lire le texte... Sans aucune intention... Sans y penser...
Le contraste entre la douceur soudaine de sa voix et l'intensité de son regard me donne envie de le croire, de lui plaire. Ce sont des sentiments confus mais suffisamment forts pour que j'ouvre le livre que j'avais refermé. Il chuchote.
- Bien allez-y.
- Je ne sais pas de devinette mais je sais une énigme. Vaut-il mieux avoir de la poussière sur ses meubles ou sur son âme ?
- D'où vient cette question ?
- Mère Saint-Jean estime qu'un peu de poussière sur un meuble choque Dieu.
- Et alors ?
- Moi, je prétends qu'un peu de poussière sur une âme est une offense pour lui plus grande.
- Qu'appelez-vous poussière sur une âme ?
- Je n'ai que le choix . L'hypocrisie par exemple.
- C'est mieux, bien mieux !
Il se lève fait quelques pas dans la pièce, souriant, affable et sans me quitter des yeux. Il revient s'asseoir en face de moi et sur un ton mondain, m'apprend que nous venons de lire un extrait des dialogues de son dernier film
les Anges du pêché écrit par Jean Giraudoux. Est-ce que je l'ai vu ? Non? Aucune importance. Et les Dames du Bois de Boulogne ? Non plus ? Il paraît enchanté, me félicite pour mon ignorance. Je suis étourdie par la rapidité de ses propos, charmée qu'il s'adresse à moi comme il s'adressait auparavant à Florence. Il se penche en avant, se rapproche.
- Vous allez me faire le plaisir et reprendre la lecture. Vous voulez bien me faire plaisir, n'est-ce pas ? Le même texte, en essayant de ne plus penser du tout à ce que vous dites. Vous comprenez ?
Cette demande murmurée ressemble à une prière.
- Je ne sais pas de devinette mais je sais une énigme. Vaut-il mieux avoir de la poussière sur ses meubles ou sur son âme ?"
...
- C'est déjà votre famille qui vous manque ? Vous voulez les rejoindre ? Ne plus être séparée de votre mère
et la retrouver chaque soir après le tournage ?
- Oh, non !
En une seconde je passai des larmes au rire tant son erreur d'interprétation me semblait comique. Il desserra son étreinte, je me détachai de lui.
- C'est vous qui m'avez manqué !
Une émotion immense passa sur son visage. Il me reprit dans ses bras et me serra contre lui avec une sorte de ferveur fiévreuse. Je sentais les battements précipités de son coeur contre ma poitrine.
"C'est gentil, murmura -t-il, si gentil de me dire ça..." Puis brusquement il se releva et en m'indiquant la maison : "Rentrons, maintenant."
Couchée dans mon lit et sur le point de m'endormir, je l'écoutais faire sa toilette et jouer avec les deux chatons. Il s'émerveillait de leur espièglerie, riait ou les grondait avec des excès de tendresse et de joie. Un peu comme il le faisait avec moi, en somme... Et s'il nous aimait d'un même amour les chatons et moi ? "
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