lundi 25 novembre 2019

Mort de Jean Douchet et dernières nouvelles de Claude Régy



Jean Douchet entre Agnès Varda et Jean-Luc Godard à Paris en juin 2010 Crédits :  MIGUEL MEDINA - AFP


...comme je suis triste, j'étais allée  à ses cours ouverts à tous il était là avec quelques uns de ses étudiants dans la salle avant de voir le film et après,  c'était un réenchanteur de "l'art d'aimer" le cinéma.... du premier plan au dernier du générique d’ouverture  au générique final. Ils nous apprenait à regarder vraiment ce qu'il y avait dans un film, Godard mais pas seulement, je me rappelle de Valmont de Milos Forman qu'il préférait à celui de Stephen Frears : Les liaisons dangereuses plus manipulateur et avec le jeu des comédiens tels que John Malkovich Glenn Close... que j'adorais la discussion, fut passionnante. Le cinéma doit avoir l'exigence de ne pas se substituer à une oeuvre littéraire...


Via jeannebalibar et philippe.duke sur Instagram « Lubitsch croit à une discipline du plaisir. Car la vie ressemble à un casse-tête épicurien où chaque instant serait volé à la mort. Il faut donc vivre, sourire, et prendre ce qui vient. plaisir immédiat, physique, mais aussi plaisir de société. Il n’y a de plaisir que dans l’instabilité permanente. » Jean Douchet 1929- 2019



Ah enfin un metteur en scène d'accord avec moi...!!!
extrait : – Que faites-vous le premier jour de répétition?
– Je ne demande pas à mes acteurs de connaître par cœur leur partition. Il faut la laisser flotter, travailler sur les égarements possibles. Le premier jour donc, nous lisons le texte à haute voix, j’apporte des commentaires, je suggère des images, mais je n’ai aucune idée de la suite. Pour aller loin, il faut être ignorant.
https://www.letemps.ch/culture/claude-regy-suis-alle-bout-quelque-chose-peutetre-audela?utm_source=facebook&utm_medium=share&utm_campaign=article&fbclid=IwAR2Y9Ift_rG-2t8XxoRRh1RnoseG-sTPcjs0xRkNPe5gj62NgaZUFTpSWJ8

Claude Régy: «Je suis allé au bout de quelque chose et peut-être au-delà»

Il a magnétisé les plus grands acteurs, Gérard Depardieu, Michael Lonsdale et Isabelle Huppert. A 93 ans, le metteur en scène français signe son ultime spectacle, «Rêve et folie», à l’affiche du Théâtre de Vidy dès mardi. Rencontre à Paris avec un alchimiste de la nuit

Sous les toits, Claude Régy attend son visiteur comme le hibou dans sa forêt. Il est là, laineux sur l’escalier qui conduit à son repaire parisien, ce nid dissimulé dans les hauteurs d’un immeuble patricien. Il vous embrasse de ses petits yeux plissés où passe souvent la lueur d’un étonnement. Comme si dans chaque chose, même la plus triviale, il y avait toujours une faille, la possibilité de l’inconnu.
Mais on entre dans sa pièce de travail, ce belvédère ordonné où il rêve depuis si longtemps, chasse l’inutile, s’harmonise en vieil enfant. Claude Régy, 93 ans, vit comme un moine taoïste. Sur une table, des livres, dont «Les Démons» de Dostoïevski qu’il relit, mais aussi un recueil de poèmes de Georg Trakl, ce jeune homme hanté qui enjambe les interdits, dans les bras de sa sœur adorée, dans l’extase des paradis artificiels, dans l’espérance d’un accomplissement. D’une apocalypse au fond qui le sauverait du désespoir.
...

Le Temps: Pourquoi Georg Trakl, cet enfant déchiré de l’empire austro-hongrois?
Claude Régy: Je l’ai découvert il y a deux ans en lisant son histoire qui m’a fasciné, notamment sa passion incestueuse pour sa sœur. Je me suis plongé ensuite dans ses poèmes et j’ai eu la conviction qu’il fallait faire un spectacle sur son écriture, sur ce qu’elle souffle. Trakl a lu Arthur Rimbaud grâce à sa gouvernante, il s’inscrit dans son sillage.
– Qu’ont-ils en commun?
– Tous deux bouleversent l’interdit pour accéder à l’inconnu. Mais Georg Trakl est une contradiction vivante. Il a mûri pour cet inceste qui a illuminé toute sa vie une culpabilité conventionnelle. Il est exceptionnel parce qu’il secoue tous les tabous de la bourgeoisie, ceux qui concernent le sexe, l’alcool, les drogues. Mais il n’échappe pas à son éducation chrétienne.
– Quelles qualités doit posséder un acteur pour s’engouffrer dans cette matière?
– J’ai avec Yann Boudaud une relation particulière. Il a beaucoup joué pour moi à une époque et puis il en a eu assez. Il me trouvait trop obsessionnel. Il a changé de métier, il s’est tourné vers la maçonnerie, il a construit des maisons. Quelques années plus tard, il est revenu et ne m’a plus quitté. Ses qualités? Une puissance physique très grande, une voix particulière, une folie suffisante surtout pour affronter Trakl. Une petite folie, ce serait sans intérêt: il s’agit ici de toucher à des zones graves de l’âme.
– Que faites-vous le premier jour de répétition?
– Je ne demande pas à mes acteurs de connaître par cœur leur partition. Il faut la laisser flotter, travailler sur les égarements possibles. Le premier jour donc, nous lisons le texte à haute voix, j’apporte des commentaires, je suggère des images, mais je n’ai aucune idée de la suite. Pour aller loin, il faut être ignorant.
– N’avez-vous jamais de vision préalable du spectacle?
– J’espère bien que non. Je suis d’une école de gens qui ne savent pas. Sinon, comme explorer?
– La lumière, c’est-à-dire chez vous cette ligne de crête avant la nuit, est capitale dans vos spectacles. A quel moment la déterminez-vous?
– Elle naît d’une manière secrète, instinctive. Il est important que le son, le corps, l’ombre s’interpénètrent. L’élément essentiel à mes yeux est le texte. Et à partir de là, l’acteur et donc le public. L’ambition est de constituer une identité de l’écriture, de l’interprète et du spectateur.
– Vous dites privilégier le gros plan au théâtre. Pourquoi?
– On ne peut pas vivre certaines expériences dans des salles de mille spectateurs. Il faut préserver une intimité. D’où le rôle de la lumière. Quand j’ai monté «Ode maritime» de Pessoa avec Jean-Quentin Châtelain en 2009, je me suis aperçu que le travail de l’acteur était plus sensible s’il n’était pas éclairé. J’essaie de créer cette zone-là, impalpable, entre l’ombre et le jour. Les deux éléments se mêlent et à partir de là des images peuvent naître pour le spectateur.
– Vos acteurs ne jouent pas un rôle au sens convenu du terme. Ils sont conducteurs d’une parole, à la limite de la tonalité parfois.
– L’acteur est comme l’auteur, il est traversé. Je veux dire par là qu’il est d’abord un passeur, il s’abandonne aux forces qui l’animent. L’écrivain Peter Handke affirme que quand il se met à sa table, il ne sait pas ce qu’il va écrire. Ça devrait être la même chose pour l’interprète.
– Quelles sont les indications que vous lui donnez?
– On ne peut pas le dire. Il faut là aussi préserver le non-savoir, le non-agir, ces notions qui font partie du tao, cette philosophie qui est une des découvertes de ma vie. C’est parce qu’on est passif d’abord, immobile et silencieux, qu’une action et une parole seront possibles.
– Vous avez noué des liens forts avec d’immenses écrivains, Peter Handke, Nathalie Sarraute, Jon Fosse, Marguerite Duras. Qu’est-ce que cette dernière vous a apporté?
– C’était dans les années 1960, j’étais un inconnu et je lui ai demandé si je pouvais monter sa pièce «Les Viaducs de la Seine-et-Oise». Elle m’a dit oui et elle est venue à toutes les répétitions. Elle s’est retirée ensuite pour écrire un roman, «L’Amante anglaise». Elle m’appelle quelque temps plus tard et me dit: «Je crois qu’on peut faire du théâtre avec ça.» Ce qu’elle m’a appris ce jour-là, c’est que le théâtre, ce n’est pas une pièce, mais une écriture.
– A 18 ans, comment imaginiez-vous votre vie?
– Je ne pouvais pas penser que je ferais du théâtre. Je viens d’une famille bourgeoise protestante très conventionnelle. Mon père était officier, il voulait que je sois fonctionnaire dans l’administration coloniale. Il m’avait interdit de faire du théâtre: «Si tu tombes là-dedans, tu ne seras qu’un raté et un aigri.» J’ai donc fait du droit pour lui obéir, jusqu’au jour où un de mes camarades m’a lancé à Paris: «Pourquoi te consacrer au droit si tu ne penses qu’au théâtre?» J’ai traversé la Seine et j’ai poussé la porte du Théâtre Sarah Bernhardt alors dirigé par Charles Dullin, un maître. Son école était au dernier étage, tout en haut du bâtiment. Le soir, nous passions par le grenier pour accéder en catimini au poulailler et assister à ses spectacles.
– Avez-vous été heureux?
– Je ne crois pas au bonheur. On franchit le mur de l’impossible, sinon à quoi bon vivre. Et surtout à quoi bon faire ce genre de métier.
– Vous êtes intéressé par la science, par ce qu’écrit notamment Jean-Claude Ameisen, ce médecin et biologiste, producteur sur France Inter de l’émission «Sur les épaules de Darwin». En quoi est-ce inspirant pour vous?
– Il dit que la mort est une façon de sculpter le vivant. Parce qu’à chaque seconde, un million de cellules meurent, parce qu’elle est donc présente dans notre organisme, jusque dans la vie fœtale. De cette mixité entre la vie et la mort je me suis toujours occupé. On les dit antinomiques, or elles coexistent. Chercher dans cette direction donne beaucoup de force.
– «Rêve et folie» est-il vraiment l’acte ultime?
– Je le reprendrai sans doute avec «Intérieur» de Maeterlinck que j’ai monté en 2013 avec des acteurs japonais. Mais il n’y aura plus de création. J’ai l’impression d’être allé au bout de quelque chose et peut-être au-delà.

*«Du régal pour les vautours», Lausanne, Cinémathèque, lu à 18h30.
«Rêve et folie», Lausanne, Théâtre de Vidy du ma 28 février au 4 mars; http://www.vidy.ch/
...

Nuit de la littérature au Plaisir des yeux, Librairie

À cette lecture je lirais entre autres : La lettre à Wagner de Baudelaire qui me plaisait tant à l’adolescence car il avait des avis tranchés et j’étais à l’âge où j’avais besoin d’avis tranchés, d’autorités autres, pour sortir de mes gonds. Avec le temps quoiqu’il en soit j’aime toujours autant l’exigence artistique... même si je regarde et j’aime les feuilletons les séries, à la télévision, une pluie d’images et de sons familiers, des personnages attachants... mais ce qui est irremplaçable, c’est l’enthousiasme, ai entendu à la radio, l’éclairante toujours Julia Kristeva dans le dernier « remède à la mélancolie » sur France-Inter : vivre c’est s’exiler...


"Lettre à Richard Wagner 
                                                                                              Vendredi 17 février 1860.

Monsieur,


Je me suis toujours figuré que si accoutumé à la gloire que fut un grand artiste, il n’était pas insensible à un compliment sincère, quand ce compliment était comme un cri de reconnaissance, et enfin que ce cri pouvait avoir une valeur d’un genre singulier quand il venait d’un français, c’est-à-dire d’un homme peut fait pour l’enthousiasme et né dans un pays où l’on ne s’entend guère plus à la poésie et à la peinture qu’à  la musique. Avant tout, je veux vous dire que je vous dois la plus grande jouissance musicale que j’ai jamais éprouvée. Je suis d’un âge ou on ne s’amuse plus guère à écrire aux hommes célèbres, et j’aurais hésité longtemps encore à vous témoigner par lettre mon admiration, si tous les jours mes yeux ne tombaient sur des articles indignes, ridicules, où on fait tous les efforts possibles pour diffamer votre génie. Vous n’êtes pas le premier homme, Monsieur, à l’occasion duquel j’ai eu à souffrir et à rougir de mon pays. Enfin l’indignation m’a poussé à vous témoigner ma reconnaissance ; je me suis dit : je veux être distingué de tous ces imbéciles.
La première fois que je suis allé aux Italiens pour entendre vos ouvrages, j’étais assez mal disposé, et même je l’avouerais, plein de mauvais préjugés ; mais je suis excusable ; j’ai été si souvent dupe ; j’ai entendu tant de musique de charlatans à grande prétention. Par vous, j’ai été vaincu tout de suite. Ce que j’ai éprouvé est indescriptible, et si vous daignez ne pas rire, j’essaierai de vous le traduire. D’abord il m’a semblé que je connaissais cette musique, et plus tard en y réfléchissant, j’ai compris d’où venait ce mirage ; il me semblait que cette musique était la mienne, et je la reconnaissais comme tout homme reconnaît les choses qu’il est destiné à aimer. Tout autre que pour un homme d’esprit, cette phrase serait immensément ridicule, surtout écrite par quelqu’un qui, comme moi, ne sait pas la musique, et dont toute l’éducation se borne à avoir entendu (avec grand plaisir, il est vrai) quelques beaux morceaux de Weber et de Beethoven.
Ensuite le caractère qui m’a principalement frappé, ç’a été la grandeur....
J’ai senti toute la majesté d’une vie plus large que la nôtre. Autre chose encore : j’ai éprouvé souvent le sentiment d’une nature assez bizarre, c’est l’orgueil et la jouissance de comprendre, de me laisser pénétrer, envahir, volupté vraiment sensuelle et qui ressemble à celle de monter dans l’air ou de rouler sur la mer....
Enfin j’ai éprouvé aussi, et je vous supplie de ne pas rire des sensations qui dérivent probablement de la tournure de mon esprit et de mes préoccupations fréquentes. Il y a partout quelque chose d’enlevé et d’enlevant, quelque chose aspirant à monter plus haut, quelque chose d’excessif et de superlatif. Par exemple pour me servir de comparaisons empruntées à la peinture, je suppose devant mes yeux une vaste étendue d’un rouge sombre. Si ce rouge représente la passion, je le vois arriver graduellement par toutes les transitions de rouge et de rose, à l’incandescence de la fournaise....
Ainsi je pourrais continuer cette lettre interminablement. Si vous avez pu me lire, je vous en remercie. Il ne me reste plus à ajouter que quelques mots. Depuis le jour où j’ai entendu votre musique, je me dis sans cesse, surtout dans les mauvaises heures : Si, au moins, je pouvais entendre ce soir un peu de Wagner ! Il y a sans doute d’autres hommes faits comme moi. En somme vous avez dû être satisfait du public dont l’instinct était bien supérieur à la mauvaise science des journalistes. Pourquoi ne donneriez-vous pas quelques concerts encore en y ajoutant des morceaux nouveaux ? Vous nous avez fait connaître un avant-goût de jouissances nouvelles ; avez-vous le droit de nous priver du reste ? –Une fois encore, Monsieur, je vous remercie ; vous m’avez rappelé à moi-même et au grand, dans de mauvaises heures.

Charles Baudelaire.
Je n’ajoute pas mon adresse, parce que vous croiriez peut-être que j’ai quelque chose à vous demander."

Bonsoir à tous 

Le vendredi 29 novembre à partir de 19h a lieu à la librairie la soirée "nuit de la littérature" proposée par la mairie du 14
Cette année nos fameux comédiens de la troupe du "120" vous lirons des textes sur les liens que les écrivains entretiennent avec l’art et les artistes.

Rendez vous 

librairie "Au plaisir des yeux
métro Plaisance bus 62 arrêt "Hôpital saint Joseph"

C’était donc hier soir, j’avais une robe à trous, mais bien cachés sous le châle de ma grand mère, tout le monde se moquait d’elle à l’époque, la prenant pour une espagnole... mais aucune ironie n’altérait son élégance et sa voix blanche. Anne-So avait apporté les tableaux de son compagnon et les foulards pour illustrer chacun de ses couleurs, même pour l’invité lecteur de dernière minute, qui a lu le premier chapitre du dernier roman poche de Modiano, aucun rapport avec le thème : les liens entre art et littérature, quoique ! on en trouve toujours un, sa mère jouait au théâtre et lui fichait la paix, le soir...Le plus lu, fut Baudelaire, l’initial poète critique aux « mauvaises heures »... mais aussi sur Michel Ange et le pont de Florence...les femmes modèles, alentours de Picasso et puis Paula Modersohn Becker (http://nathpasse.blogspot.com/2016/05/paula-modersohn-becker-toute-entiere.html?m=1 )Klee et Vian et son « piano-cocktail » et puis la musique par les écrits : Patti Smith et Robert Mapplethorpe et en live grâce à Jeremie et à sa guitare et son accompagnatrice qui tenait la partition, pour les chansons de Patti Smith et de Kate Bush. Le public attentif était composite comme une ponctuation de toutes générations ; même si c’était le Black Friday et qu’il y eut un attentat sur le pont à Londres, à notre façon, on a continué de se réunir en jardin suspendu, en terrasse intérieure, pour partager gratuitement l’art de vivre chevillé à l’art tout court. Après on a parlé bu un verre puis deux et Jeremie a rechanté pour la maire qui avait fait le tour des guinguettes : bibliothèques etc.. sa dernière chanson sur l’air du temps pour son amie la Terre....
Madame la maire et son équipe nous ont gardé pour leur fin de journée bien après notre lecture et notre présentation de couleurs, mais voilà il faut faire avec tous...
La caverne d’Anne lit-baba, le public...


L’effort d’être spectateur : Pierre Notte 

Anne notre libraire organisatrice de la soirée avec sa jupe arc en ciel....

Anabel lisant Fernande Olivier : les amis de Picasso

Anne-Sophie lisant Klee par Gertrude Stein 
Françoise : Les phares de Baudelaire

Pascal Nathalie et Jérémie
Pascal lit un extrait de Just Kids -Patti Smith- sur l’immense photographe Robert Mapplethorpe(les passages concernant la vie de Patti Smith ont été lus par moi)



Patti P 12-13
Je suis née un lundi dans les quartiers nord de Chicago, pendant le grand blizzard de 1946. Je suis arrivée un jour trop tôt, dans la mesure où les bébés nés à la Saint Sylvestre quittaient l’hôpital avec un réfrigérateur neuf. Malgré tous ses efforts pour me retenir encore un peu, le taxi en était encore à se frayer un chemin le long du lac Michigan à travers un tourbillon de neige et de vent quand ma mère est entrée en phase de travail intensive. À en croire mon père, j’étais à mes premiers instants une longue chose toute maigre affligée de broncho-pneumonie, et il m’a maintenue en vie en me tenant au-dessus d’une bassine fumante.
...
Ma mère m’a appris à prier ; elle m’a enseigné la prière que sa mère lui avait appris. Maintenant que je vais dormir, que le seigneur veille sur mon âme. À la tombée de la nuit je m’agenouillais devant mon petit lit et, debout derrière moi, elle m’écoutait réciter après elle, avec son éternelle cigarette. Je ne désirais rien tant que dire mes prières, mais ces mots me troublaient et je la harcelais de questions. Qu’est-ce que l’âme  ? De quelle couleur est-elle ? Je craignais que mon âme ne me fasse le tour pendable de s’échapper pendant mon sommeil et de ne jamais revenir. Je faisais de mon mieux pour ne pas m’endormir, afin de la garder à sa place, à l’intérieur de moi.

 Robert P 22


Robert Michael Mapplethorpe naquit le lundi 4 novembre 1946. Élevé à Floral Park, Long Island, troisième de six enfants, c’était un petit garçon espiègle dont la jeunesse insouciante se nuançait délicatement d’une fascination pour la beauté. Ses jeunes yeux engrangeaient le moindre jeu de lumière, l’éclat d’un bijou, le drap richement brodé qui couvrait un autel, le ton brun d’un vieux saxophone doré ou un firmament constellé d’étoiles bleues. Il était affable et timide, méticuleux de nature. Il portait en lui, dès son plus jeune âge, l’inspiration et le désir d’inspirer.
La lumière tombait sur les pages de son livre de coloriage, entre ses mains d’enfant. Le coloriage le passionnait : non pas l’acte de remplir l’espace, mais celui de choisir des couleurs que personne d’autre n’aurait retenues. Dans le vert des collines, il voyait du rouge. De la neige mauve, de la peau verte, un soleil d’argent. Il aimait l’effet que cela produisait sur les autres, la façon dont cela déconcertait ses frères et sœurs. Il découvrit qu’il avait du talent pour l’esquisse. C’était un dessinateur-né et secrètement, sentant croître ses pouvoirs, il distordait ses images jusqu’à les rendre abstraites. Il était un artiste et il le savait. Ce n’était pas une lubie enfantine. Il ne faisait que reconnaître ce qui lui revenait de droit.

Patti P 30
Au printemps 1967, je fis le point sur ma vie. J’avais amené l’enfant au monde en bonne santé et l’avais placé sous la protection d’une famille aimante et instruite. J’avais abandonné l’école normale, n’ayant ni la discipline, ni la motivation, ni l’argent qu’il m’aurait fallu pour continuer. J’occupais un emploi temporaire au salaire minimum dans une fabrique de manuels scolaires à Philadelphie.
Mon souci immédiat, c’était de savoir où aller ensuite, et que faire lorsque je serai là-bas. Je m’accrochais à l’espoir de devenir artiste, même si je savais que je ne pourrais jamais me payer des études aux Beaux-Arts et que je devais gagner ma vie. Il n’y avait rien qui me retienne, pas de perspectives et pas de sentiment d’appartenance. Mes parents nous avaient élevés dans une atmosphère de dialogue religieux et de compassion, avec le respect des droits civiques, mais dans l’ensemble on peut pas dire que les mentalités du South Jersey étaient franchement porté sur l’art et les artistes. Mes quelques compagnons d’armes étaient partis s’installer à New York pour écrire de la poésie et faire des études d’art, et je me sentais terriblement seule.
Je trouvais de la consolation dans Arthur Rimbaud, que j’avais trouvé à l’étal d’un bouquiniste en face de la gare routière de Philadelphie quand j’avais 16 ans. Son regard hautain sur la couverture des Illuminations accrocha le mien. Il était doté d’une intelligence irrévérencieuse qui m’enflamma, et je l’adoptai comme mon compatriote, mon frère et même mon amant secret. Comme je n’avais même pas 99 cents pour acheter le livre, je l’ai fauché.
Robert P 28-29-30
Au début, le LSD lui sembla presque sans effet, et il fut déçu, car il en avait absorbé davantage qu’à l’accoutumée. Il était passé par la phase d’anticipation et d’agitation nerveuse. Il adorait cette sensation. Il suivait le frisson et la peur qui fleurissait dans son ventre. C’était la même sensation que celle qu’il éprouvait lorsque, enfant de cœur, il se tenait derrière les rideaux de velours dans sa petite aube, la croix processionnelle entre les mains, se préparant à défiler.
L’idée lui traversa l’esprit que rien n’allait se produire.
....
Il baissa les yeux sur la feuille de papier. Il y voyait l’œuvre, bien qu’elle ne fut pas encore dessinée. Il s’accroupit de nouveau et travailla d’une main assurée dans les dernières lueurs de l’après-midi. Il termina deux dessins en pattes de mouche, informes. Il écrivit les mots dont il avait eu la vision et comprit intimement la gravité de ce qu’il avait écrit : destruction de l’univers. 30 mais 67.
C’est bien, se dit-il avec un léger regret. Car personne ne verrait ici ce qu’il avait vu, personne ne comprendrait. Il était habitué à ce sentiment. Il l’avait ressenti toute sa vie, mais autrefois il essayait de compenser, comme si c’était sa faute. Il contrebalançait ce décalage avec un caractère très doux, recherchait l’assentiment de son père, de ses professeurs, de ses camarades.
Il ne savait pas trop s’il était bon ou mauvais. S’il était altruiste. S’il était démoniaque. Mais il y a une chose dont il était certain c’était d’être un artiste. Et pour ça, il ne s’excuserait jamais. Il s’appuya contre un mur et fuma une cigarette. Il se sentait baigné de clarté, un peu secoué, mais il savait que c’était seulement physique. Une autre sensation était en gestation, pour laquelle il n’avait pas de nom. Il se sentait seul maître à bord. Il ne serait plus un esclave. 



Jeremie Droulers s’est occupé de toute la partie musicale Patti Smith Kate Bush et sa dernière composition après nous le déluge pour tenter de protéger notre amie la terre même si ce n’était pas vraiment le sujet, quoique ! sans la planète pas d’art, ni rien de rien... Il n'y a plus rien.
https://m.youtube.com/watch?v=brJUmTP7-eU&feature=youtu.be

Patrick qui lit un autre Patrick le dernier Modiano paru en poche, le premier chapitre, rien ne se rattache au sujet ! Mais si au contraire sa mère faisait du théâtre et à peine adolescent il pouvait courir la rue les nuits à la recherche d’une femme fille d'artistes....




dimanche 24 novembre 2019

La grande manif des femmes du 23 nov contre les violences faites aux femmes

Le lien vers la vidéo sur mon mur FB de ce groupe rose de percussions 

Ça a démarré à 15h30 et voilà le soleil !!! Je réécris tout... car je suis mécontente de mon précédent article posté. Je voulais prendre que des photos et puis mon portable m’a lâché : plus de batterie alors je me suis mise à noter dans les marges d’un tract libertaire de Saint Denis tout... je me suis retrouvée dans cette solitude d’observatrice au milieu d’une foule porteuse non violente. Il y avait des femmes de tous les âges mais aussi des hommes motivés, j’ai dansé au son des tambours sur la place en attendant que cela bouge. C était aussi une foule composite cosmopolite des Russes des turques... les jeunes étudiants parlent tous plusieurs langues. 
J’ai vu aussi quelques blacks blocks pas inquiétés défilant aux côtés de tous les autres des organisations syndicales politiques tous exprimant leurs idées leur soutien et contents de le faire. Ensemble de toutes les villes de France nous étions 200.000 nous a-t’on annoncé...
Sur le trajet j’ai rencontré Amélie Prévot comédienne elle aussi sans son compagnon, et Gaspard de la troupe de Macbeth, il était avec un groupe de musicos dont un jeune homme avec un tuba. 
Sur l’avenue qui menait aux fenêtres il y avait aussi un groupe avec une trompette, il entonnait cet air victorieux auquel on répond Olé Olé Olé et puis il y avait aussi une vieille dame à sa fenêtre qui faisait des grands cercles à tout le cortège avec un grand tissu violet. 
Vers 18h j’ai pris le métro à Charonne pour rentrer Pascal commençait à s’inquiéter. Il avait fait le lit les courses et m’avait appelé plusieurs fois...

Entre autres  slogans notés :
Ras le viol. 
Je te crois, tu n’y es pour rien.
Nous sommes des filles en feu
Pour jouir il faut dire oui.
Plus de polenta moins de polanski 
Merci Adèle Haenel
Ce ne sont pas nos jupes qui sont courtes mais vos mentalités 
Éduque ton fils nos filles auront moins peur
Le silence n’a jamais été sans violence

« Patriarcat caca » repris en chœur.

Ça fait du bien une belle manifestation avec des policiers non visibles...

Changeons les règles 





Des jeunes hommes noirs et syndiqués 












Quand on a des inscriptions les selfies sont impossibles à cause de l’inversion au miroir, et je tentais  donc de prendre l’inscription à distance avec le tel, au bout de mon bras et une jeune femme m’a dit : « vous savez vous pouvez faire un selfie !!! -Oui ,lui dis je, ne suis pas une mamie si ringarde !!! Du coup on a ri et elle m’a prise en photo, on a bien ri...







Le Rojava kurde






J’ai vu aussi un chien d’aveugle labrador noir avec ses deux maîtresses bras dessus dessous 








Macbeth a l’Etoile du Nord

Une amie me dit qu’elle ne comprend pas toujours ce que j’écris elle n’est pas la seule moi-même mais en un mot allez- vite voir ce Macbeth joué par cinq femmes le décor les lumières la musique les compositions d’actrices tout est bon 

J’écris au fil de l’eau qui coule en moi pour ne pas perdre l’enthousiasme la soif je suis insatiable !

« Oyez, nous sommes allés hier soir  à huit, voir la pièce Macbeth au Théâtre de l’Etoile du Nord c’était extra ordinaire. Macbeth enfin dans « une forme nouvelle » sur la planète terre dévastée où les fumées des guerres des crimes nous brouillent l’entier paysage. Alors pourquoi ne pas passer à autre chose,  un délire créatif de sorcières, maîtrisé, elles  de toutes origines : Lettonie Russie Japon Italie Espagne savent tout faire et raconter, dont faire rendre gorge à l’effarante injustice. Elles s’affranchissent de tous les genres,  au delà du burlesque comme du tragique ; ça c’est déjà chez William, il passe de l’un à l’autre..... j’ai emmené donc plein de gens différents de tous âges, personne n’a baissé la paupière, ces personnes qui me sont chères et qui kiffent le théâtre pour certains moins que la musique, ils elles ont adoré. Après j’étais, nous étions tous heureux même d’avoir eu trop chaud dans le théâtre,  nous avons tué le sommeil et sommes restés ensemble jusqu’à passé minuit, il faut réagir s’exprimer, c’est cela le théâtre, ça refait le monde à petite échelle avec preuves à l’appui...
« Quand je suis parti pour porter ici les nouvelles qui ne cessent de m’accabler, le bruit courait que beaucoup de braves gens s’étaient mis en campagne ; et j’y crois d’autant plus que j’ai vu sur pied les forces du tyran. Le moment de la délivrance est venu; un regard de vous en Écosse créerait des soldats et déciderait nos femmes même à combattre pour mettre fin à nos cruelles angoisses.... »
J’y retourne le 30 novembre pour le concert de Laura Clauzel avant à 19h et revoir la pièce billet unique pour la soirée 


Tous ces tableaux ont été certains inspirés par le travail de répétition de Macbeth certains sont nés il y a plus longtemps et ont ainsi pu renaître ; ils sont de mon amie de loges il y a quelques temps déjà et des amies de loges c’est rare dans ma vie... Nathalie Savary au delà de toutes ces caractéristiques masculin féminin vulgaire ridicule dans le genre et l’expression artistique











« Venez, venez esprits qui assistez les pensées meurtrières ! Désexez-moi ici, et, du crâne au talon, remplissez-moi toute de la plus atroce cruauté; épaississez mon sang ; fermez en moi tout accès, tout passage au remords. Qu’aucun retour compatissant de la nature n’ébranle ma volonté farouche et ne s’interpose entre elles et l’exécution ! Venez à mes mamelles de femme, et changez mon lait en fiel, vous ministres du meurtre, quel que soit le lieu où, invisibles substances, vous aidiez à la violation de la nature. »



jeudi 21 novembre 2019

J’accuse !


Remerciement de Dreyfus à Zola 


Le générique 
*** j’y mettrais trois étoiles sur 4, sans dégradation à posteriori. Cette critique à écrire me tenait à cœur j’y ai pensé dans ma nuit et ce matin j’ai raté mon cours de yoga....

Sur FB : car de ce film notre nièce en était 3ème assistante décorateur CHOUCHANE BAKIREL
Comme pour les grands films, ceux des reconstitutions de Visconti par exemple, qui s’attachent au moindre détail dans une foule, l’exposition des faits, des personnages est toujours un peu longue (tous ces dossiers avant de voir le principal presque vide....). 
Comment le pouvoir s’attache au faux, se confond, la course même à être le plus faux possible et avec panache, pour le général Didier Sandre. 
La première scène est brillante, les acteurs connus méconnaissables, à travers leur physique et leur jeu. 
J’ai revu des scènes ne serait ce que celles dans ma vie, de bureaux d’assurances, de faux, d’injustes indemnités versées à titre commercial, d’implacables hiérarchies, de suivisme... Moi j’ai beaucoup aimé ce film à partir du procès ! Le climat, l’ambiance qui devient de plus en plus lourde, étouffante. Pascal s’est ennuyé et m’en a voulu d’essayer de le contester.(épisode de la petite histoire, celle du couple, quand on recherche l’assentiment auprès de l’aimé). 
Pascal a vu la boutique Maison Kan... pendant l’arrestation de Picquart au travers des barreaux du fourgon, pas moi, je suis trop lente. 
Sinon on a attendu le générique et Pascal a déclenché l’appareil pour y voir le nom de notre nièce : Chouchane Bakirel mais la photo n’a pas été prise... Nous aussi on est fiers... Après dans la salle bien remplie du sous-sol au Gaumont-convention, nous étions de nombreux retraités. J’en ai perdu un anneau de mes dix doigts et Pascal a vouloir rerentrer dans la salle pour aider une vieille dame à retrouver l’ascenseur, en a perdu ses Lunettes. Sinon nos comparses bloqués à la sortie qui débouche sur un escalier montant  à pic, ont bien aimé le Film... 
Beaucoup d’amoureux des récits historiques iront voir ce film.   Le réalisateur analyse, filme le plus scrupuleusement possible, une injustice possible qui aurait pu donner immédiatement jour à une guerre civile contre le bouc émissaire : le juif, si à l’époque des personnes intègres scrupuleuses (Clemenceau, Zola) n’avaient pas tout fait, pour enrayer la machine infernale qui ne manquera pas de se remettre en marche pour presque tout broyer par les guerres et puis l’holocauste, 50 ans plus tard. Le capitaine Picquart interprété par Jean Dujardin, puis colonel, puis incarcéré, puis pour finir grâce à son âpre combat qui devient général, ministre des armées,en est l’étendard. Et on ne peut pas tout faire quand on est ministre....
"Un bon film de Polanski, on le sait, est un labyrinthe dont notre esprit reste prisonnier. Celui-ci est plein de chaussetrappes et de zones d’ombre, et on est loin d’en avoir trouvé la clé."

mercredi 20 novembre 2019

Tamino Arte TV concert à l’Olympia

https://www.arte.tv/fr/videos/093359-000-A/tamino-a-l-olympia/



Hier soir il y avait un concert où était un ami que je remercie  car il a  partagé sa joie d’être allé écouter voir Tamino belge égyptien. Il ne bouge pas ou peu seulement pour se mettre de dos  au public et présenter ses musiciens de musique  arabe à l’Oud  et à la flûte. Ce matin mon ami Pascal dormait encore lorsque j’ai écouté le premier Air sur mon portable et après dans un demi sommeil il a cru entendre Radio Head. Au début que nous étions ensemble lui et son frère m’ont fait entendre les premières Musiques de Radio-Head. Et mon premier rêve où j’ai vu Pascal dans mes rêves c’était : je cherchais pour lui chez un disquaire... un disque de Radio 
-Head. Tamino avec élégance toujours mélange les accents sensuels de la musique arabe et un certain son inspiré de Radio-Head mais pour moi aussi avec la profonde poésie de Léonard Cohen dans la voix. Ma chanson préférée reste la première que j’ai écoutée Habibi. ne jamais oublier la première musique qu’on a partagée avec son amoureux....

des liens 

Lien et texte d’Olivier STEINER à qui je souhaite de continuer à croire aux miracles 

lundi 18 novembre 2019

Le Paradoxe amoureux au Lucernaire

La réalité du spectacle que j'ai vu au Paradis du Lucernaire le jeudi 21//10/2019
Hier soir jour de leur première à Paris je suis allée au Lucernaire revoir un autre Paradoxe amoureux car le spectacle vivant renait à chaque lieu, à chaque représentation, comme le dessin ou le poème sur la page blanche. Dans cette salle on est toujours ému, comme s'il s'agissait d'un autre rapport avec les acteurs, les personnages, leurs liens, leurs propos, leurs images. C'est un poil plus inoubliable, parce qu' ils sont d'autant plus touchants comme en gros plan et intouchables car on les comprend mieux on les distancie, on est influencé par leur délicatesse ; ce ne sont pas des clones, des androïdes, et ils nous révèlent les secrets ordinaires et extraordinaires de l'amour. Je me suis placée au troisième rang pour être la moins visible et donc la plus sincère, ce matin encore je re-racontais à Pascal le spectacle parce que j'ai souri, tu sais, mais surtout j'ai eu les larmes qui ont bondi de mes yeux et je suis partie vite, le coeur préfère se taire juste après...
sur Billet Réduc en attendant vous pouvez avoir des places à tarif réduit...
https://www.billetreduc.com/248494/evtbook.htm?date=1



Quelle critique élogieuse pour un critique qui l’est rarement élogieux... il oublie le morceau à la fin avec ce grain de sublime parfaitement incarné qui a chaque fois me fait pleurer et interprété par Florence Le Corre


Le souvenir que j'en avais de cet été
Un spectacle en constante évolution dont l’élégance de la pensée nous touche mais aussi par l’interprétation de tous ces personnages frères sœurs qui nous ressemblent ou pas mais qui ne mourront pas dans notre tête notre cœur pourquoi parce qu’ils ont aimé passionnément et sur la durée déjà le théâtre et la vie. Car c’est cela le combat perpétuel du théâtre : aimer la vie « véritable ». C’est à 19h du mardi au samedi et à 15h le dimanche, 1h10 quand je vous avais dit que c’était élégant et léger.
Vidéo de cette rencontre FNAC à Avignon avec Pascal Bruckner