dimanche 29 janvier 2017

La réunification des deux Corées au Théâtre de la Jonquière

C'est une excellente nouvelle... version !!!
Moi j'y vais le 25 février.
J'y suis allée le 24 !
Oui Véronique Thor, la salle était comble pour vous voir dans cette très belle salle du Théâtre de la Jonquière, pour la réunification des deux Corée, sur l'amour qui n'existe pas ... qui n'est qu'une réaction psycho chimique...  à moins qu'il soit capable d'aller même dans l'au delà pour se réconcilier avec nos fantômes. C'était une exceptionnelle représentation, la mise en scène, les comédiens, tout était là pour nous et j'ai failli y rester tellement j'ai ri à une des scènes qu'on appelle : les enfants...

jeudi 26 janvier 2017

Anydesk service d'aide de sauvetage gratuit après invasion d'un virus sur Google Chrome, c'est faux ! C'est eux qui vous ont infecté./ Et le 10 février concert de Jérémie Droulers au Chat noir, nous on y va....

Ne cliquez pas sur "une triste nouvelle" pub l'express, pour moi c'était sur Google Chrome via FB et avec la tête d'Omar Sy(comment je peux être aussi prévisible)  c'est un piège à gogos et si vous n'avez pas d'anti-virus bloquant, plein de fenêtres vont s'ouvrir avec un n° à appeler d'aide Microsoft gratuite, ils vous répondent vous passent un ingénieur... à un moment même ils ont tenté de me demander mon mot de passe et m'ont expliqué que mon système était à 98% vérolé et qu'il fallait les laisser installer des Antivirus à 320 €, en hystérique que je suis, j'ai commencé à paniquer mais  à les engueuler,  qu'ils se trompaient de cibles et que rien ne me prouvait  qu'ils n' étaient pas les abrutis qui m'avaient installé ce virus qui ouvre des dizaines de fenêtres... j'ai appelé mon Chéri qui m'a dit raccroche et appelle Apple care. Eux s'appellent Anydesk. Résultat j'ai obéi à mon mari... alors qu'ils me foutaient la pression en me disant que si j'attendais, ne serait-ce que quelques heures tout serait perdu... qu'il fallait que je leur fasse confiance, mais leur voix n'était pas du tout en confiance, que c'était pas une raison de pleurer... J'ai raccroché et ai appelé Apple Care qui m'ont mis un ADDBLOK et avant m'ont nettoyé pas mal d'applications à mettre à la corbeille. En conclusion ils demandent chez Apple d'utiliser Safari de préférence qui est mieux protégé que GOOGLE CHROME. Bande d'enfoirés chromés !
nous on y va pour se secouer les puces et s'ôter de tous les virus... de l'hiver Il partage non seulement la musique sa musique avec paroles et chansons mais la joie profonde... Et on ressort comme rénovés avec une envie d'étirer les bulles, les notes, le temps jusqu'à ce que la vie soit encore un peu plus belle. 

mercredi 25 janvier 2017

Les dernières nouvelles en brèves même si je pourrais pas aller partout... Théâtre Le malade imaginaire au Montmartre Galabru et Comédie épistolaire musicale Mon cher Rémi au Théâtre du Gouvernail et Présentation des élèves de première année de l'Ecole d'art dramatique du Lucernaire

https://www.billetweb.fr/test204#description

J'y vais je l'ai promis, jeudi, j'ai réservé payé avec le site web (très facile), je vous donnerais mon ressenti... 
Donc j'y suis allée et j'ai retrouvé pourquoi j'aime tant le théâtre pour sa joie. La salle était pleine, des gens jeunes pour la plupart comme ils riaient, ah le malade imaginaire quel texte Monsieur Molière, quel impact la mise en scène féminine, les rôles celui du frère du malade transformé en sœur et Toinelle : quelle classe naturelle de clown pince sans rire enfin j'étais bien ça m'a mis les larmes aux yeux comme si j'avais retrouvé intactes mes désirs mon pourquoi faire du théâtre avec des autres des inconnus qui deviennent si proches au seuil de l'aventure.
Cela aussi après  avoir vu l'excellent spectacle dans l'après midi de la 1ère année de l'école professionnelle Philippe Person. Ils y sont allés de toute leurs jeunesse singularité androgynie dans des textes hélas que je qualifie pour la plupart de démentiels Sarah Kane (que je déteste de plus en plus). Comme Feydeau Shakespeare Molière  arrivaient à point nommé au milieu de ce monolithe couleur antracite comtemporaine, Je préfère de beaucoup l'ecriture d'Olivier Py Frantz Xavier Kroetz ou Lars Moren.  Quel plaisir de revoir aussi cette fameuse scène des Parents terribles de Cocteau, mais revenons aux acteurs ils sont extras avec de petits phénomènes qui sont très bien dans tous les styles et avec tous les genres de rôles. 

PS : Une petite vidéo de présentation : https://youtu.be/qIIbVmQGbLc

Là Hélas je ne pourrais voir que la vidéo   m'a fait penser un peu à ce super film The Artist  de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo avec plus d'humour et aussi à Decouflé avec plus de paroles, comme cela quand on a peur ou qu'on est frustré de ne pouvoir y aller, on sort les paravents de références. Et en plus je ne connais pas ce théâtre... y en a tant à Paris.

mardi 24 janvier 2017

Pour ceux qui voulaient avoir des nouvelles de notre petit chat malade depuis le 01 janvier 2017...




Notre petite chatte Dora adoptée depuis 1an 1/2, type gavroche à l'élégance naturelle, se reconstruit peu à peu mais elle est toujours sous traitement, antibiotiques et cortisone, pourquoi, puisqu'elle a été opérée ? parce qu'elle a bien une maladie de son temps, qui attaque les défenses immunitaires, qui lui laisse des germes résistants dans les voies urinaires, des germes résistants aux antibiotiques. Donc elle n'arrive toujours pas à uriner normalement, que dans son sommeil et quelques gouttes dans sa litière plutôt rosées voir rouges, encore aujourd'hui. -Mais alors elle ne s'en sort pas ? non, mais elle ne souffre plus comme avant son opération.  Elle pisse qu'une fois par jour réellement dans son sommeil, et par gouttes où elle s'assoit  ou bien en sortant de son bac et plein de fois virtuellement dans sa litière.  Elle court, elle joue et mange comme deux... et nous fait d'infinis câlins plus qu'avant.  -C'est pas pratique ? non.


-C'est pas un peu indécent tous ses soins apportés à des animaux ?

-Comme si je n'y avais pas réfléchi ? c'est un peu comme des temples paganisés mis au centre de la nature et du temps, comme si on était implantés au fond d'un trou noir...  pour conserver les espèces quand il s'agit de zoos et pour conserver l'amour quand il s'agit de cliniques vétérinaires où tout est tenté pour abréger les souffrances des individus animaux domestiques(qui nous rendent des services depuis la nuit des temps, on aurait domestiqué les loups en même temps qu'on aurait posé nos mains dans l'argile fraîche des cavernes, pour laisser quelques traces). Barbara vouvoyait ses chats, parce qui sait qui ils sont ? 

Et puis il y a deux phrases pour étayer sur ce sujet de dissertation, ma réflexion : celle de Cavanna qui disait que souvent ceux qui aimaient les animaux étaient les mêmes que ceux qui aimaient les enfants. Et qu'il fallait mieux élever deux caniches avant d'éduquer un enfant. 
Et aussi dans cette société où tous les repères se liquéfient, il faut s'occuper d'ouvrir des pistes cyclables, au lieu d'attendre que tout le monde se mette à faire du vélo.... -Nathalie c'est quoi le rapport !? -qu'à être plus compatissants avec les animaux ça rend plus humain avec tous. -.... !!!

Ce qui m'attriste c'est que je sens une scission, alors qu'elle n'existait pas autant, entre les gens qui aiment les animaux de compagnie et ceux qui aiment la vie, comme si les deux étaient séparés, on nous aurait caricaturés malgré nous, comme si c'était un empêchement. On nous exclut des gens normaux, voir des humains intelligents. Comme si  nous étions en phase de renonciation à aimer, pour commencer à s'aimer soi alors que ce sont un peu comme des tables gigognes... un peu d'égoïsme dans beaucoup d'altruisme. Hitler aimait son chien mais son chien il l'a fait piquer avant de se donner la mort, cet amour là d'Hitler il n'a même pas servi au chien. Et puis il faut arrêter avec Hitler.... commode à tous les tiroirs. Mais je me dis aussi c'est peut-être une réaction bête et méchante,  face à un changement notoire, notable, à la base scientifique ou de bon sens : les animaux sont doués d'intelligence et de sensibilité et dans plein de pays occidentaux, les lois ont évolué. 

Bon je m'en fous je parle d'elle et de ce qui nous arrive, même si cela embête certaines personnes dont certaines qui me sont proches, voir très proches, elles changent très vite de sujet quitte à faire semblant d'être appelées brutalement par quoique ce soit d'autre : leur portable, le trottoir d'en face... mais qui sait ?  avaient-elles d'autres soucis plus graves ou plus imminents, à nos âges beaucoup ont le dos rompu à force de porter ? les uns les autres, même s'il est possible d'y tamiser des pépites, comme un dialogue sur des souvenirs retrouvés et repartagés. Ou alors de trouver l'anecdote, le récit ne serait-ce que sur une émission de TV qui touche et fait rire... oh les bons rires...

J'ai heureusement des amis qui n'aiment pas particulièrement les animaux et qui ont toujours excepté d'être indélicats avec moi sur ce sujet, car ils savent que cela me tient à coeur et touche à mon intimité depuis l'enfance. Pour moi, bien des animaux sauvent les enfants de leurs enfermement, esseulement, drames inavoués, de leur maladresse au sein des adultes, ils consolent.

Alors comment-va t'elle ? me dit-on, sous le manteau... -toujours pareil, que dire d'autre elle a quelque chose du petit chat éternel, fin, sensible, nerveux voluptueux et affectueux, qui saurait à l'avance que la convalescence est in-atteignable. Elle est à la fois toujours en éveil comme bien des chats : écoute comme les chats ! devrait-on dire aux comédiens et regarde comme eux, fais tomber la troisième paupière quand la gène, l'inquiétude, le sommeil ou la confiance gagne. 


Je réponds cela car l'enquête médicale n'est toujours pas terminée, un mois après l'opération d'extraction du cristal de sa vessie, on a détecté des levures dans le dernier prélèvement d'urine qu'il va falloir cultiver pour savoir de quels champignons, il s'agit. Conversation avec le jeune vétérinaire de Maisons-Alfort :-A t-elle été détectée pour le SIDA des chats, car c'est peut-être dû à une faiblesse de son système immunitaire ? -oui -il y a combien de temps ? -un an et demi -c'est récent !

Porteuse saine d'une maladie grave ? En tous les cas, sa vie nouvelle, c'est d'avoir le poil qui brille, quelques puces indécrottables, un appétit solide et des crises chaque soir pour rejouer avec balles, boule de papier transparent et sa petite souris blanche au long fil de coton blanc(sur la photo où elle avait encore sa collerette). Elle la prend dans sa fine gueule et la transporte sur le lit partout, la cache et la poursuit. Sinon oui elle continue à faire pipi au lit sur son alèse, pendant son sommeil... 

-On vous recontactera pour le traitement adéquate dans 15 jours trois semaines, la culture des champignons nécessite un délai.

Je ne sais pas quand cela s'arrêtera, un jour de toutes les façons. Comment je m'y prends ? j'ai acheté des alèses jetables et je mets dessus des grandes serviettes éponges qui ne servaient plus. Je ne sais pas pourquoi je ne les ai pas triées pour les donner, je fais 3 lessives par semaine des serviettes à bouillir, comme dans l'ancien temps, pour désinfecter, désodoriser, pour tourner la page. Elle a 3 places dans la chambre et 3 dans la grande pièce dont "le tapis" comme je dis, quand le soir elle s'installe sur mes genoux, elle attend qu'il soit bien en place sur moi, "le tapis". Elle sait bien me montrer quand les serviettes sont polluées... elle renifle longuement en me regardant et cela ne sent pas que le champignon...

Pascal voit bien qu'elle ne décolle pas de mon regard, comme un besoin permanent de ma protection, et tous les soirs d'une voix douce, il lui dit : va sur les genoux de ta maitresse Fifille... elle ne fait plus comme avant le va et vient entre nos genoux. Il lui dit comme s'il l'autorisait et elle, lui en est comme reconnaissante.


j'ai retrouvé dans la boîte mail ce message que j'ai envoyé à des amis :
Je suis en retard sur tout ce qui est communication émission et réception des voeux car je n’ai pas eu depuis le début de l’année 
le coeur et le temps de trop y penser.
Notre jeune Minette adoptée a été opérée le 4/01 pour des problèmes urinaires et malgré l’extraction d’un gros calcul dans la vessie 
il n’y pas bcp d’amélioration. 
A la consultation de l’école vétérinaire j’ai vu plein de chiens dont un vieux beagle, comme vous aviez.
Toutes ces bêtes à ces moments là avec leurs maitres semblent si bien se tolérer et se comprendre que je me disais qu’une paix est toujours possible, 
à condition que personne, ne s’imagine invincible, immortel ou pouvoir dominer les autres.
ce sentiment de liberté quand on ressort des hôpitaux même vétérinaires, le prélèvement s'est bien passé on me l'a rendue, la journée d'hospitalisation a été annulée.

Jim Harrison : Le Vieux Saltimbanque, merci pour cette page 68
Je tenais à vous dire qu'elle va mieux même si ce n'est pas encore la propreté légendaire des chats. Ils me proposaient un nouvel examen parce qu'un 1er prélèvement d'urine avait suspecté des mycoses.
Mais entre temps j'ai du la ramener pour un second prélèvement car ils avaient perdu le 1er pour mettre en culture les champignons.
Le second prélèvement n'a rien détecté et donc ensuite ils m'ont suggéré une endoscopie avec un prélèvement de la paroi de la vessie....


Bonsoir Mme Feyt

Je vous confirme que si cela est possible pour vous, l'examen de Dora pourra être fait jeudi prochain soit le 20 avril. Il vous faudra amener Dora à jeun de la veille au soir (elle peut continuer à avoir de l'eau) le matin (idéalement entre 8h et 9h mais nous sommes flexibles sur l'horaire) au 1er étage au service des hospitalisations.

Je vous préviens que Dora étant un tout petit format, il est possible que l'endoscope soit trop gros et que nous n'arrivions pas à aller jusqu'à la vessie. Néanmoins, cela vaut la peine d'essayer. Nous vous tiendrons de toute façon informée de l'évolution.

Vous pourrez venir chercher Dora dans l'après-midi (en général vers 17h)

Dites-moi si cela vous convient.

Bonne soirée à vous et bon weekend de Pâques

Cordialement

Dr L

Ma réponse :
Bonjour Dr L

Je vous remercie de m’avoir détaillé toutes les étapes  et d’avoir essayé de lever les freins à la décision de procéder à cet examen.
Mais je ne me sens pas prête parce que déjà Dora va presque tout à fait bien, ses malpropretés sont beaucoup moins fréquentes presque rares et elle ne se lèche plus de manière compulsive donc c’est à mon avis qu’elle n’éprouve ni douleurs ni démangeaisons. Et elle mange beaucoup mieux a même grossi et joue très souvent.
Et la taille de l’endoscope… par rapport au format de notre petite Dora, me laisse perplexe.
Et j’ai RDV moi même à l’hôpital le vendredi.
Donc je préfère attendre d’une part la fin de ma radiothérapie, je pense pour fin mai, d’ici là la spécialiste en uro-néphrologie sera revenue et qui sait Dora sera guérie. Ne m’avez-vous pas dit qu’elle peut éliminer les champignons par les voies naturelles, c’est peut-être pour cette raison qu’il n'en a pas été décelé dans son dernier prélèvement.
Bonne semaine à vous et bonne continuation.

Nathalie Feyt


Sa re-réponse :

Bonjour

Je comprends votre décision, sachez que notre offre restera disponible si les signes de Dora persistent/se redégradent.

Bon courage pour vos examens et votre hospitalisation. 
Tenez-moi au courant.

Cordialement

V L

Barbara ma soeur par delà la mort : émission sur France 2 de Laurent Delahousse



ce 2ème lien pour cette phrase de Barbara qui est la conclusion de l'article : "ce ne sont pas les paroles qui sont importantes..."
En général je n'aime pas ces émissions qui y touchent sans y toucher, je m'explique, ces émissions qui sont convenues mais se veulent de vulgarisation artistique car surtout on y parle de la vie, plus que de l'oeuvre, mais là, je ne sais pas si c'est parce que Barbara avait étendu ses grandes ailes, si c'est parce que c'est elle, l'émission m'a convaincue. Mon ami qui n'a jamais été un aficionados de Barbara mais qui m'a enregistré mes chansons préférées c'est à dire presque toutes, sur notre play-liste commune, a dormi pendant presque toute l'émission, il s'est réveillé pour l'enterrement, ou c'est de m'avoir entendu chanté qui l'a bercé...
Un jour un destin : Barbara au delà des apparences : ça se revoit en différé au moins une semaine après, j'ai chanté, bcp pleuré, avais oublié que c'était au cimetière de Bagneux que nous nous étions tous serrés une dernière fois contre, elle n'a rien gardé pour elle tout donné à son art. Il y manquait beaucoup de chansons a cette émission... dans mes préférées, si la photo est bonne, Drouot, Pierre, le mal de vivre, Gottingen, l'homme en habit rouge... Madame... à chaque fois c'est comme la première fois, -mais c'était sur sa vie Nathalie -eh bien justement... puisque sa vie était mise en chansons mais j'ai découvert son aide incroyable dans les prisons pour les malades du sida, qu'elle tricotait des écharpes que personne ne mettait et qu'elle vouvoyait ses chats... Ce que je savais c'était ses prises de position pour la lutte contre le sida, elle nous a tous soutenu avec sa chanson à l'époque Barbara.

Dans cette émission, ils ont aussi rappelé qu'elle était drôle...  


Si d'amour à mort

Si s'aimer d'amour
C'est mourir d'aimer
Sont mourus d'amour
Sida sidamnés
Les Damnés d'amour
A mourir d'aimer
Ils sont morts d'amour
D'amour sidamné,
O Sida Sida
Danger Sida
O Sida Sida
Sid'amour à mort
O Sida Sid'assassin recherché
Mais qui a mis l'amour à mort,
Mon amour malade
Ma douleur d'aimer
Mon Damné d'amour
Sida sidamné
A vouloir t'aimer
Amour à mourir
J'en mourrais peut-être
amour sidamné,
O Sida Sida
Danger Sida
O Sid'amour à mort
Maladie d'amour
A guérissez-moi ce mal d'amour
Qui nous fait mourir
Sid'abandonné,
A pouvoir encore
S'aimer d'amour
A en mourir d'aimer
A guerir ce mal d'amour
Qui nous fait mourir
Sid'abandonné,
Si s'aimer d'amour
C'est mourir d'aimer
Sont mourus d'amour
Seuls et sidamnés
Les Damnés d'amour
A vouloir s'aimer
Ils sont morts d'amour
Sid'assassinés
(Barbara/Barbara)

jeudi 19 janvier 2017

Rappel : notre Cerisaie Jubilé à 14h30 samedi 28/01 et 4/02 et dimanche 05/02 à 17h dans 2 lieux différents : Belleville en p’rems, deuxième et Boutonnière pour la troisième


Bonjour à tous et à toutes,

Notre Cerisaie Jubilé est en plein virage final avant l’arrivée et le feu d’artifice, il faut serrer les manettes avec son coeur sans pour autant fermer ses mirettes. 
C’est bien à 14h30 les samedi 28/01 et 4/02 et le dimanche 05/02 à 17h dans deux lieux différents : Belleville en p’rems, deuxième et Boutonnière pour la troisième -je ne dis pas dernière car on ne sait pas… dans l’absolu où vont les spectacles après…
j’ai la mémoire qui flanche et j’oublie les noms mais pas les visages paysages,
bonne année joies virtuelles et réelles à ceux à qui je ne l’ai pas encore dit;


faites passer l’info la réservation est obligatoire 


Répétition au local prêté par la SNCF
L'affiche maison
Supers, ces photos !
Toujours en montage pour ma première de mercredi.(Maison de  poupée ça reprend au Théâtre noir au Lucernaire du 8 février au 12 Mars http://www.lucernaire.fr/theatre/933-une-maison-de-poupee.html relâche exceptionnelle le 9 mars, à 21h du mardi au samedi, dimanche à 19h)
je vous fais un mail détaillé pour : se voir, la reprise, les projets ....
Enormes Bises collectives
Enorme Bravo pour avoir si bien porté ces textes !
PP
Chers fous d’Anton…

Merci Klein Peter pour tes photos, dont celle de l’entrée du lieu avec les affiches et dans le fond une mamie et un jeune bien complices….
j’ai préféré cette dernière à la deuxième au Belleville, Pourquoi ? le lieu malgré ses petits inconvénients, était par la proximité plus facilement une Cerisaie. Peut-ête plus difficilement un bureau, mais le public, à part ceux qui faisaient des micro-siestes, a bien ri… 
J’ai aimé votre générosité, votre jeu d’ensemble, l’émotion, la tendresse en suspends sur les autres, vous avez tout compris de la présence sur un plateau, jusqu’après être sortis de scène. À jardin il y eut un peu de bruit mais l’étroitesse des lieux, les toilettes, le plancher du bar (!) dans les loges... ne rendaient pas les choses faciles, et surtout ce n’était pas grave, on avait l’impression que vous étiez dans le hall du bureau ou la pièce d’à coté, les communs… 
Je me souviens des regards lorsque Lioubov face public semble si loin si triste et si digne parce qu’elle écoute au delà des mots de Lopakhine qu’elle entend. Et de ces pillules qui deviennent bonbons. Et Petit Pierre qui pose comme des courbes douces en regardant son petit soleil qui accroche de la grâce aux rayons de la lune. Mille malheurs jusque dans les saluts…et Gaev tellement frère oncle ami de tous et chacun qui aide Firs et ainsi inverse les rapports de servitude. Thomas  tu as comme conjugué tes personnages, je me suis dit à un moment Iacha est revenu de Franss…  et il a travaillé dans un bureau ses rapports aux femmes sont devenus encore plus complexes…pour Grand Pierre l’inverse Tatiana l’a quitté et il a perdu son boulot est devenu Mille Malheurs et est tombé forcément amoureux de Douniacha la jumelle de Tatiana
Et ce que j’ai aimé par dessus tout, ce sont toutes les intentions, les rapports auquels j’ai cru, j’en ai ressenti l’évidence et j’ai entendu tous les non dits. Et puis il y a Lopakhine Pichtchik Trofimov qui font péter tous les a priori sur l’humain en société, l’appât du gain justement et le temps qui passe. "Vive la vie nouvelle…" la lumière douce qui caresse la sortie magnifique d’Hélène et de Paul avec leurs deux cannes. Pardon la sortie de Charlotta et de Firs .
De la chanson où tous vous étiez magiciens. Avec bien-sûr Hélène en chef d’orchestre. Tatiana papote Douniacha qui songe, Varia qui lance les clefs fait tomber la chaise tout le monde intègre. 
Ah cette scène des amours qui passent et dont on ne prend pas la main, entre Lopakhine et Varia, m’a remis en face de quelques souvenirs, mais c’est personnel…
Et un Bravo aussi à Philippe, dans ce passant aux belles jambes qui a failli faire rire Varia au lieu de lui faire peur, mais elle a intégré plus en colère et de la peur comme après coup…
Quelle exactitude dans les accessoires les télégrammes les sous… ah il parait Carle que tu y as laissé quelques roubles...

Ce que j'aime le plus au théâtre après avoir été là à presque toutes les répétitions et représentations, c'est entendre sonner une phrase comme jamais auparavant, par exemple : "Bonjour, la vie nouvelle !..."
et : "Avant, à nos bals, il y avait des généraux, des barons, des amiraux, maintenant, on envoie chercher le receveur des postes et le chef de gare, et encore, ils se font prier pour venir."

Je vous embrasse tous très fort."
et continuez à tout jouer comme vous êtes.

Nathalie
Carle/Pichtchik, Agnès/Tatiana-Douniacha, Héloîse/Ania, Daniel/Gaev, Franck/Lopakhine, Marie-Pierre/Lioubov, Cyrielle/Varia, Grand Pierre/Chipoutchine-Epikhodov, Thomas Chirine-Iacha, Hélène Madame Mertchoukina-Charlotta et à extrême jardin Philippe metteur en scène et un passant et dans les gradins votre assistante Nathalie Feyt
l'entrée de la Boutonnière

une petite terrasse adjacente au théâtre

Petit Pierre Petia Trofimov à Jardin

Paul Firs



Dans notre public et une de nos ex-actrices partie pour la Vie Nouvelle




L'après joyeuse dernière représentation au Café de l'Industrie


lundi 16 janvier 2017

Catherine Hiegel : "Cette opposition entre public et privé est lamentable, nulle et typiquement française."

Catherine Hiegel : « L’immense vague réactionnaire me fait peur »
La comédienne, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, metteuse en scène, inoubliable dans « La Vie est un long fleuve tranquille », joue dans « Un Air de famille », au théâtre de la Porte Saint-Martin.
LE MONDE | 15.01.2017 à 06h42 • Mis à jour le 16.01.2017 à 10h39 |Propos recueillis par Sandrine Blanchard
Je ne serais pas arrivée là si…
… Si mon père ne m’avait pas obligée à devenir comédienne.
A quel âge vous en a-t-il parlé ?
A 7 ans. Dès que j’ai su lire et écrire, il a commencé à me faire travailler. Mon père, Pierre Hiegel, était musicologue. Les jeudis après-midi, je faisais de la radio et des disques avec lui. Dans des émissions sur la vie des grands musiciens, je posais des questions. Sur le disque des Misérables, je faisais Cosette ; dans Viens valser avec papa, d’André Claveau, qui fut un tube à l’époque, je riais sur la chanson… Un jour, je devais avoir 15-16 ans, ma mère m’a dit : « Allez, dis-le à ton père que tu n’es pas faite pour être comédienne mais pour être mère de famille. » Cette phrase m’a vexée et m’a sans doute déterminée. Je me suis laissé faire par papa et j’ai suivi ses conseils : j’ai arrêté l’école en seconde, malgré un premier prix de mathématiques.
C’est rare qu’un père dise à sa fille : « Arrête l’école et sois comédienne. »
Avant la guerre, il voulait être comédien. Il a toujours eu cette frustration. Il fallait probablement que cela passe par un de ses enfants.
Vous êtes la dernière de la fratrie, pourquoi vous ?
Parce que les deux autres ont fait leur mauvaise tête. Il ne restait que moi. Peut-être a-t-il mis un acharnement plus fort qu’avec mon frère et ma sœur. Peut-être aussi que j’avais une nature différente. J’étais un peu le clown de la famille, celle qui faisait des bêtises.
A-t-il été difficile d’arrêter l’école ?
Non. Cela m’a fait plaisir. Je n’aimais pas ça. Et puis c’était une façon de me singulariser. A l’époque – nous étions avant 68 – toutes mes copines voulaient se marier ou être coiffeuse ou maîtresse. Je n’ai jamais regretté d’avoir arrêté l’école. Je me suis enrichie d’une façon plus libre par la lecture. J’ai toujours eu de la chance. Cela compte dans le parcours d’un artiste.
Quel autre métier auriez-vous pu faire ?
J’aurais bien aimé être archéologue. Cela me fascine, je ne sais pas pourquoi.
Donc vous quittez l’école et tout de suite vous débutez des cours de théâtre ?
Oui. D’abord pendant un an chez Raymond Girard. Mais il m’a renvoyée. Il y avait la même corvée chaque jour : un exercice de diction idiot avec uniquement des mots compliqués. Je trouvais cela bête et je l’ai montré. Ensuite je suis restée quelques mois chez Jacques Charon qui venait d’ouvrir un cours au théâtre des Bouffes Parisiens où je jouais Fleur de cactus.
Puis je suis entrée au Conservatoire. J’avais à peine 18 ans. Lors de ma troisième année, Jacques Charon m’a appelée pour que je passe l’audition de la Comédie-Française. Maurice Escande, l’administrateur de l’époque, voulait m’engager. Mais j’avais signé au théâtre de la Michodière où je répétais Gugusse de Marcel Achard avec Michel Serrault. Je lui ai dit que je ne pouvais pas à cause de cette pièce. Escande m’a rappelée pour réitérer sa proposition. Je lui ai demandé huit jours de réflexion.
Mais pourquoi hésiter à entrer à la Comédie-Française ?
J’ai eu la trouille. On entendait des horreurs, que c’était les Atrides. A cette époque, je commençais à me faire une place dans le théâtre privé. J’étais la petite rigolote, la petite Maillan. Mais face à mon hésitation, mon père m’a insultée. Après huit jours à la campagne, je suis rentrée et j’ai dit oui à Maurice Escande.
Au départ on vous proposait toujours des rôles de soubrettes…
Même dans les cours, même au Conservatoire, je n’avais pas le droit de travailler les jeunes premières. En France, il y a des critères physiques terriblement ennuyeux pour les femmes. Quand je suis entrée à la Comédie française c’était bien évidemment pour jouer Toinette, Lisette, Marinette… J’en ai souffert quand j’étais jeune. C’est comme si on me disait : toi t’es moche.
Cela m’a passé. Je suis très contente d’avoir été la bonne. Avec le temps, et surtout avec les rencontres, je me suis rendu compte que ces rôles, avec leurs mystères, leurs non-dits, comme chez Goldoni par exemple, étaient beaucoup plus riches que la jeune première amoureuse qui, une fois qu’elle a craché sa passion, n’a plus rien à dire.
En quarante ans de Comédie-Française, vous avez joué un nombre incalculable de pièces, dont beaucoup de Molière. Que représente-t-il pour vous ?
Au départ, j’ai joué des Molière assez traditionnels. La première pierre, ce fut Georges Dandin, mis en scène par Jean-Paul Roussillon avec Robert Hirsch. Soudain je n’étais plus dans la convention. Après, avec Jean-Luc Boutté, qui était un immense ami, nous étions malheureux et voulions démissionner du Français. Pierre Dux, l’administrateur, était très ennuyé. Dans les yeux de nos camarades, on voyait qu’ils étaient très contents qu’on s’en aille parce qu’on jouait beaucoup.
On s’est dit : « Merde ! C’est peut-être con de leur laisser la place. » On est allé revoir Dux : « On reste mais il faut que vous nous laissiez faire un travail de laboratoire sur Molière avec une salle de répétition. » Dux nous répond : « Non seulement je veux que vous le fassiez, mais je veux que vous le montiez. » On a travaillé pendant un an sur le verbe, sur le sens, sur l’histoire de la noblesse… On avait besoin de faire la toilette de tout ce qu’on nous enseigne si mal. Ainsi est née l’adaptation du Misanthrope et j’ai commencé à vraiment aimer Molière.
De toutes ces pièces au Français, lesquelles gardez-vous en mémoire ?
La Trilogie de la villégiature mise en scène par Giorgio Strehler, qui a changé mon regard. Les Goldoni avec Jacques Lassalle, les rencontres avec les metteurs en scène Joël Jouanneau, Philippe Adrien, Dario Fo, Patrice Chéreau avec Quai ouest : ce sont de grands souvenirs. Mais aussi les escapades dans le théâtre contemporain avec Jorge Lavelli au théâtre de l’Odéon ou de la Colline.
Vous n’avez jamais arrêté de travailler, vous êtes une acharnée ?
Tous les comédiens du Français sont des travailleurs acharnés. C’est une école du travail et de la discipline. Il m’est arrivé de jouer trois pièces dans une même journée : matinée, 18 h 30, 20 h 30. Et le lendemain vous en répétez une autre.
Faire de la mise en scène au théâtre, est-ce venu naturellement ?
Non, on me l’a demandé. Ce n’est pas de la prétention de ma part. C’est même un manque de confiance. Au fond, je m’excuse toujours d’être une femme. Pour les rôles c’est pareil. Je n’ai jamais demandé un rôle de ma vie et je ne n’aimerais pas le faire. J’ai toujours l’impression que je n’en ai pas le droit.
Votre père a-t-il eu le temps de connaître votre succès ?
J’avais 33 ans quand il est décédé. Il a eu le temps de me voir sur scène. Le soir de sa mort, il avait regardé la captation de La Folle de Chaillot à la télévision. On s’est téléphoné. Je lui ai dit : « Tu as vu, j’ai joué pour toi. » Je l’ai entendu pleurer. Il était très fier, trop fier.
Diriez-vous que vous l’avez vengé du métier qu’il n’avait pas pu faire ?
Je pense que je l’ai vengé. Il me manque. Bien sûr comme un père, mais aussi et surtout pour son regard. C’était un homme très éclairé. Ma mère, c’était de l’amour. J’aurais pu faire caca en scène elle m’aurait trouvée sublime ! Mais papa, quand il voyait mes spectacles, ce qu’il me disait m’enrichissait.
En 1993, vous êtes allée voir François Mitterrand pour que Jacques Lassalle reste administrateur de la Comédie-Française. Pourquoi ce rendez-vous ?
C’est très politique la Comédie. Nous sentions qu’il y avait des tractations souterraines pour changer d’administrateur. On trouvait cela injuste que Jacques – qui était en train de triompher à Avignon avec son Don Juan – ne puisse pas avoir un second mandat. J’ai demandé un article dans Libération, que j’ai obtenu, et un rendez-vous chez Mitterrand, que j’ai obtenu aussi. Il y avait Jean-Luc Boutté, Muriel Mayette, Roland Bertin, Jean-Luc Bideau et moi.
Mitterrand nous a reçus dans son bureau. Il a écouté avec son œil malin et profond notre demande. « Malheureusement je suis en cohabitation. Tout ce que je peux faire, si vous le voulez, c’est faire traîner », nous explique-t-il. On lui dit non parce que ce n’était pas dans l’intérêt de la maison d’être sans nomination. « Alors je ne peux rien faire », conclut-t-il. On avait échoué mais on avait tenté. Puis pendant une heure et demie nous avons discuté de poésie, de littérature, des représentations qu’il avait vues. On était tous amoureux de lui ! Ça manque la culture chez nos politiques aujourd’hui, ça manque vraiment.
Comment le cinéma est-il venu à vous ?
Pendant longtemps, je n’ai pas eu d’agent. J’étais au théâtre, je n’en voyais pas la nécessité. Dominique Besnehard, que je connaissais, est venu assister à la première de Quai ouest à Nanterre parce qu’il était l’agent de l’un des comédiens de la pièce. « Hiegel, tu es géniale », m’a-t-il dit. Ce n’est pas moi qui devait jouer dans La Vie est un long fleuve tranquille, mais Christine Fersen. Elle a commencé à emmerder le réalisateur en lui demandant de changer des phrases du scénario.
Etienne Chatiliez, qui faisait alors son premier film, a eu la trouille et a demandé quelqu’un d’autre à Dominique Besnehard. Un dimanche matin, on m’a fait porter le texte. Je l’ai lu, j’ai ri, j’ai dit oui. On me parle toujours de ce film. J’en suis à la troisième génération. Dans la rue il y a encore des gens qui me disent gentiment : « Pardon madame, ce n’est pas vous la salope ? » Je réponds : « Mais oui c’est moi, bonne journée. »
Que vous a apporté le succès de La Vie est un long fleuve tranquille ?
D’être plus populaire. Mais je fais peu de cinéma. D’abord parce qu’il n’y a pas de rôles de femmes vieilles. Ensuite parce que le théâtre a toujours été ma priorité. Je n’abandonne jamais un projet de théâtre pour faire un tournage de série télé ou de cinéma. C’est une question d’éthique.
En décembre 2009, vous avez dû quitter la Comédie-Française…
Je ne l’ai pas quittée, on m’a virée.
C’est une blessure profonde ?
Je ne m’y attendais pas. Je me suis sentie anéantie. Je venais de faire L’Avare avec Denis Podalydès, et j’étais dans trois spectacles de l’année. Je n’ai jamais su la raison de mon éviction. J’en déduis qu’ils ne voulaient pas d’un doyen (je l’étais depuis un an). Tout cela est politique. Ils me trouvaient trop proche de Muriel Mayette. C’est injuste, fort médiocre. Le jour de mon éviction, je jouais le soir. Je ne me sentais pas bien physiquement. J’ai dit à mon médecin que je ne voulais pas leur faire le cadeau d’avoir un malaise sur scène. Il est venu me soutenir.
Que se dit-on dans un tel moment ?
J’aurais préféré m’en aller moi-même. Artistiquement, je n’ai toujours pas compris. Finalement ce sont de très bons attachés de presse ! Le lendemain de mon éviction, le téléphone sonnait en permanence à la maison. J’ai reçu très vite le texte de Florian Zeller La Mère, qui m’a valu le Molière de la comédienne. Sans du tout le vouloir, ils m’ont rendu un grand service. Parce que je goûte à une liberté que je n’aurais pas pu connaître en restant au Français. Maintenant je travaille dans des théâtres où je rêvais de jouer. Et c’est moi qui décide !
Vous avez débuté dans le boulevard, intégré la Comédie-Française et désormais vous travaillez aussi bien dans le public que dans le privé, c’est rare en France ?
Cette opposition entre public et privé est lamentable, nulle et typiquement française. Un snobisme imbécile. Marcial Di Fonzo Bo, par exemple, lorsqu’il a mis en scène pour moi La Mère, a été regardé avec mépris par ceux du théâtre public parce qu’il allait dans le privé. Et si quelqu’un du privé va dans le public on le regarde bizarrement aussi. Alors que ce qui compte, c’est le niveau d’exigence. On peut faire d’énormes merdes dans le public comme dans le privé. Heureusement, il y a des acteurs qui ont toujours fait ce va-et-vient. Je le trouve capital. Mais nous ne sommes pas assez nombreux et les mentalités sont difficiles à faire bouger.
Vous continuez à travailler sans cesse. Vous n’arrêterez jamais ?
Si. Quand la mémoire, le corps ne suivront pas. Je ne veux surtout pas jouer à l’oreillette.
Pourquoi avoir refusé trois fois la Légion d’honneur ?
C’est un clin d’œil à mon père qui l’a toujours refusée. La dernière fois qu’on me l’a proposée, on m’a dit : « La France vous le doit. » Mais qu’est-ce que ça veut dire ? C’est un hochet imbécile. Plutôt crever.
Vous parlez souvent de la mort…
J’ai l’âge où on commence à y penser drôlement. J’ai tout le temps peur. Je ne suis pas croyante. La vie me passionne. J’aime parler avec les gens. J’aurais pu être concierge. Je m’intéresse beaucoup à la politique et au monde. Ce qui m’énerve dans la mort, c’est qu’il se passera des découvertes, des scandales, des révolutions, peut-être la déchéance de Trump, peut être le retour de la gauche au pouvoir et je ne serai pas au courant !
Quel regard portez-vous sur ce monde qui nous entoure ?
Il y a une immense vague réactionnaire qui me fait peur, même dans mon propre pays. Une parole raciste s’est libérée, une sorte de racisme de bon aloi, qu’on peut mettre au pied du sapin. C’est invraisemblable. On s’est tous fait « Eric Zemmouré ». C’est insupportable. Comment se fait-il que ce monsieur ait un micro ouvert ? On devrait l’interdire pour apologie du racisme.
Vous vous êtes toujours revendiquée de gauche. Qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui ?
Etre de gauche c’est aimer ce qui est écrit sur les mairies : la liberté, l’égalité, la fraternité. Je vais voter à gauche. Je l’ai toujours fait. Ce n’est pas une influence familiale. Mon père votait De Gaulle. Peut-être est-ce parce que je suis une femme, mais je trouve plus d’humanité et de vertu dans la gauche que la droite. Le programme de M. Fillon me fait peur. Je n’oublierai jamais que c’est la gauche qui a aboli la peine de mort et qui a fait le mariage pour tous. L’avortement, ok, c’était sous Giscard. Mais grâce à une femme.
Retournez-vous à la Comédie-Française assister à des spectacles ?
Rarement. On m’a reproposé d’y jouer, car je reste sociétaire honoraire. J’ai refusé, je n’y jouerai plus jamais. Mon renvoi, c’était quand même comme une petite mort. Quarante ans, c’est comme une maison de famille. Je ne veux pas remettre les pieds dans les traces de mon passé, dans un endroit qui va me faire mal, intimement. Il y a trop de souvenirs. J’ai dit adieu. Comme dans une histoire d’amour, si on me fait cocue je ne recouche pas. Fallait pas me faire cocue.
Propos recueillis par Sandrine Blanchard
« Un air de famille », d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, mise en scène par Agnès Jaoui avec Catherine Hiegel, Grégory Gadebois, Léa Drucker, Laurent Capelluto, Jean-Baptiste Marcenac, Nina Meurisse, du 14 janvier au 29 avril, en alternance avec « Cuisine et dépendances » au théâtre de la Porte Saint-Martin