mercredi 31 janvier 2024

MAY DECEMBER

Ce film est à voir absolument pour le rôle du spectateur, des lisières entre voyeur et spectateur, j’avais inventé un mot à l’origine de mon besoin de m’exprimer sur mon blog après avoir été comédienne professionnelle pendant dix ans, sans compter les années d’apprentissage : SPECTACTEUR j’aurais du rajouter à la lisière…
-Entre fiction et réalité 
-Entre honnêteté artistique et manipulation 
et aussi pour la musique donc celle de Michel Legrand créée pour le film de Joseph Losey : Le messager, l’ouverture, on en est assommé.
Dès le départ, volontairement très forte, comme pour en attendre le dénouement de l’histoire alors qu’on est en plein dénouement ; c’est quand par exemple le dénouement d’une vie ? la mort ou quand les enfants sont devenus à leur tour adultes puis parents… 
-Entre personnage réel et acteur plus que personnage de fiction(car autant d’acteurs même pour un biopic autant de déclinaisons nouvelles) : cette histoire est inspirée de la réalité et s’il y avait de moins en moins de frontières ?! Si on enlevait un à un pour réaliser la couture des deux morceaux tous les points de bâtis…
-Entre May et December ? Mais il y en a une, qu’il faut entendre entre un homme de 36 ans et une enfant de 13 ans, oui j’ai inversé les genres parce que le réalisateur lui a choisi l’inverse !? Une femme de 36 ans et un garçon de 13 ans. Un garçon de 13 ans. Et parce qu’on extirpe de la réalité ce qu’on veut y prendre, non ?
Comme j’ai préféré ce film là à Little girl blue car justement ce n’est pas un soit disant documentaire…..
Bon revenons à l’essentiel dans ce film du coup les acteurs, ils sont tous incroyables, les jeunes, le vieux père, le mari ah le mari doux,  tous les enfants et ils sont nombreux, car c’est d’une famille recomposée qu’il s’agit et aucune exposition d’un personnage ne nous échappe car tous sont brossés à part entière. 
Dans la vie nous sommes tous sur un toit brûlant allais-je écrire référence à Tennessee Williams 
qui a toujours su approfondir le réalisme. 
Nous sommes tous sur un toit glissant et par moments on a envie de se laisser aller, de glisser de tomber…. Certains ont envie… 
Ah quand aux actrices les deux sœurs jumelles à des âges différents elles deviennent véritablement éternelles dans la grande salle sur grand immense écran et moi véritable idiote je me suis choisie au Gaumont Convention une place devant au 4 ème Rang à même l’écran et sa sueur.
Bref mes CRITIQUES ne le sont pas brèves mais puissiez-vous aller voir ce film dans une grande salle côté jardin si vous voulez moi je préfère toujours le côté cour (côté cœur quand on est sur scène)et au minimum au milieu des rangs s’ils sont nombreux..



Musique pour film de Joseph Losey le Messager de Michel Legrand https://youtu.be/NIM5A0k5710?si=FR2M5KgeGa-MAsDG qui a servi aussi à la télévision pour faites entrer l’accusé. https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/maxxi-classique/faites-entrer-le-messager-de-michel-legrand-2478856



mardi 30 janvier 2024

Guillaume




Mes pages préférées mes phrases préférées de Guillaume car c’est un beau livre d’Olivier Steiner qui s’attaque à toutes les morts pour qu’enfin à chaque vie….on fasse tout pour la sauver….
Dans l’absolu  tenter de nous faire toucher le tréfonds après la glace fondue, qui fond, c’est un livre « qui mord et qui pique »comme il le souhaitait en posant des le départ en exergue ces mots de Kafka  en exergue Guillaume nous laisse sans voix et sans armes et ne larmoie pas 
Peut-on fendre la glace sur le sujet du suicide avec une hache pour que cette glace épaisse qui recouvre, les blessures, les plaies qu’elles ne restent pas à vif, pour se fondre en sujets, objets de destruction explosive.
Je ne vous dis rien si je ne vous explique pas qu’il n’y a rien à expliquer quand on rencontre quelqu’un….c’est toujours pour sortir du labyrinthe 
Les belles feuilles du livre 
P40–P43/ « ces plantes qu’on appelle délaissées » 
P47—P50/ dérélection ? « État de la personne qui se sent abandonnée, privée de tout secours. » dictionnaire Robert 
« Le suicide échappe à la mort dans la mort »
P 105 « les larmes des animaux »
P109 «On a besoin des autres.Que les autres nous voyagent »
P124 les chiffres du suicide 30 par jour… dans les 50 dernières années 60% de suicides en plus…
P126 « et l’ombre sur toi elle t’empêche d’aimer ».
P127 « Es-tu un garçon suicidaire, Guillaume, ou es-tu un assassin timide »
P130 « Travailler à quoi … »
P132 « Tu seras (Guillaume), beaucoup de hors-champs »
P135 « L’amour, sans espoir, n’existe pas, sauf dans les romans. »
P176 « J’avais besoin que la fiction domine le réel. »

J’ai fait très vite pour lire ce livre sculpté à voix haute car il est addictif comme la présence d’un absent, désormais et de son propre vouloir à mourir comme Godard assisté… ou Bacon ? mais lui parle de Deleuze …se suicider alors qu’on est épuisé une peau de chagrin, une vessie 

 qu’on ne prendrait plus pour une lanterne, ça se comprend non ?!
L’auteur se délivre, + plus.
L’ombre grâce à Guillaume n’est plus à la même échelle sur lui…. Et sur le lecteur ?
J’ai passé trois jours malgré une crève qui m’a ôté le sommeil à lire ce livre, je n’ai pas aimé depuis le départ la photo de couverture mais après avoir lu le livre  beaucoup plus et c’est pour cela qu’à mon tour j’ai mis pour dormir le grand tee-shirt blanc à tête de mort fleurie, qui sait vais je retrouver le sommeil ?



Art pour groupe Fans du Masque et la Plume sur FB
 
Guillaume d’Olivier Steiner aux éditions labyrinthes : sur mon vieux blog qui clopin clopant me tient debout. Les amitiés se raccourcissent en vieillissant mais on devient plus sensible aux mensonges et ce livre en découvre tous les mensonges et par omission sur le suicide sur un suicide sur la mort. On apprend pas à mourir on sauve la vie tant qu’on peut par l’amour et l’écoute du silence. J’ai entendu dans un excellent film de Todd Haynes May December : « la naïveté m’a sauvée. »Olivier Steiner est tout sauf un naïf lui c’est la distance la créativité qui l’ont sauvé 
Et quelques rares amitiés ? Durables ? Contrairement à l’amour (p135 l’amour sans espoir n’existe pas sauf dans les romans) l’amitié est toujours sans espoir dans la vie ….


samedi 13 janvier 2024

Lichen


Théâtre Antoine Vitez d’Ivry le bar était ouvert avant après les soirs de représentation…(à sa création) j’étais là ! 
Scénographie : Xavier Hollebecq-Nathalie Savary
Si vous voulez découvrir ce spectacle maintenant,  c’est au Théâtre de Belleville du 9 mars demain au 31 mars 2024 les lundi, mardi et dimanche…




Lichen : première vendredi 12 janvier 2024 de cette création au Théâtre Antoine Vitez, où la compagnie Estrarre est en résidence, théâtre de cœurs brûlés, on dit « têtes » Nathalie, @theatreantoinevitezivry 
Julien Kosellek, le metteur en scène, il a observé longtemps,  à travers les sensibilités féminines à l’origine celle de l’auteure Magali Mougel, qui sont les gens autour de nous dès l’enfance collés à la territorialité ?  Là, les habitants de la scène sont des femmes, elles interprètent à leur tour tous les intervenants du texte, elles interfèrent. Ça se passe dans les territoires miniers à Lens, vous savez là où il y a le nouveau Louvre, elles re-sculptent cette réalité. En sortant de là, je me disais si on revoyait vraiment la vie de chacun avec la sensibilité d’un collectif de femmes dirigé assisté par un homme qui avance masqué avec un éclaireur, un créateur lumières qui sait ? On sortirait d’une bascule dans l’apocalypse. 
Je pensais qu’en France, on est le pays d’Europe où il y a le plus de suicides… et pas grand monde n’en est conscient. On passe de l’enfant roi à l’endettement… on est tous que des locataires et certains se considèrent comme des architectes que d’objets et veulent créer avant d’observer, écouter, aimer, se taire et laisser parler les spectateurs, c’est important les spectateurs au théâtre c’est vibrant, vivant… les spectateurs c'est le chœur antique ! 
 C’est beau, cette alchimie, mais ça finit mal « les histoires d’amour finissent toujours mal ». C’est 
aller au théâtre ce peut être un bouleversement changer de braquet et pédaler mieux l’occasion de discuter avec des inconnus autour d’un verre voir deux à 3€. Le prix de la place moins de 20€ sans reducs…
Mais ce regard sensible c’est l’extralucide… et alors il n’y a quand même plus de cannibales ?!?!on peut encore avancer …attention prêter attention….

Ces gens à Lens,  l’auteure Magaly Mougel les a aidé à dénouer, à démêler leurs angoisses leurs absence de possibles  ; ils n’avaient même plus de quoi se chauffer alors qu’ils avaient extrait des mines de fond, du charbon…. pour perdre leur boulot ensuite leur fond leur milieu et même leur maison…. Vous ne pouvez pas rester là…. On va y mettre des artistes pour faire tampon…. Cela appartient au bassin minier….

Distribution : texte Magaly Mougel, mise en scène Julien Kosellek avec Nathalie Beder, Aya Fuentes-Uno et Victoria Kozlova, création musicale Aya Fuentes-Uno, scénographie Xavier Hollebecq-Nathalie Savary, création sonore Cédric Colin, régie Anton Langhoff, production, Gaspard Vandromme et Manon Sarrailh.

La compagnie Estrarre
http://www.estrarre.fr/theatre/?page_id=21


« En réalité aujourd'hui des gens disparaissent, sont effacés si rapidement, bien plus rapidement que de temps il ne faut pour craquer une allumette. » Magali Mougel 


Au Théâtre de Belleville 

La dernière le 31 c’était très fort personne ne voulait arrêter d’applaudir …

Et j’ai écrit sur le site de Théâtre Online un avis et après l’avis il y a un vote est-ce que cet avis vous semble utile ou inutile !? Ah ces enquêtes sondages sont astreignantes ! 


Une lueur d’espoir

Le 1° avril 2024 à 17h22


C’était très fort. Et en même temps très porteur, d’échos enfin retrouvés sans commémoration. Ce spectacle donne à voir une autre façon de témoigner, une empathie ciselée : consciente lucide sans rien oublier de la sensibilité d’autres mondes époques. Et d’une largeur d’ouverture, d’esprit pour que sourde la révolte, contre toutes les indignités… imposées : chantages… compromis. Une épure un oratorio a plusieurs voix un nouveau chœur antique. Bravo à l’accord parfait entre hommes et femmes. Le metteur en scène Julien Kosellek avait déjà fait jouer une pièce de Shakespeare par 5 femmes : Macbeth, avec deux de ses actrices interprètes dans ce Lichen : Viktoria Koslova et Ayana Fientes-Uno. 

Qu’il n’y est aucune ambiguïté toutes les trois sont exceptionnelles et nous font croire que c’est facile de se comprendre voire même d’évoluer vers une empathie connectée, pourquoi pas vers une télépathie de tous les diables !


Je me disais quand je serais vieille on pourra sortir des voies toutes tracées, se passer de carnet de notes et de relations. On partagera…

Eh bien là j’ai recommencé à me dire cela et puis en sortant retour à la réalité : les familles restent ensemble les border-lines sont salués et avec les plus avérés les théâtraux théâtreux on fait de l’ironie condescendante on juge le « goût des autres ».

Que de gens ont pu se moquer de moi dans ce milieu artiste, et ce n’est pas maintenant à 70 ans ou presque que cela va s’arrêter mais heureusement, il y en a qui sont des figures de proue des amoureux du théâtre et de l’humain. Et puis les sages les sans cris et éclats de rires n’habitent pas sur ce méridien et sous ces étoiles, moqueurs ils le sont à commencer d’ eux-mêmes. 

De combien d’artistes de théâtre je me suis sentie obligée de dire que j’aimais leur travail …

Mais là, ici et maintenant ce n’est plus le cas j’aime quand j’aime 

@ESTRARRE @Viktoriakozlova @Nataliebeder @Ayafuentesuno @nathaliesavary @xavierhollebecq

lundi 8 janvier 2024

L’innocence

L’innocence 1 : Trimbalant virus et fatiguée par ce début d’année j’avais malgré tout comme je l’ai dit à mon compagnon hier besoin d’être heureuse. En allant au cinéma, voir ce film, que je sentais comme un des plus beaux inoubliables ; comme lorsque jeune, j’allais voir violence et passion de Lucchino Visconti. Le temps où ce film italien était à l’affiche, je m’apprêtais à aller voir un autre film et dans les cinémas du quartier latin, je bifurquais de salle pour revoir encore une fois,  une autre fois le film de Visconti avec Burt Lancaster et Helmit Berger… c’était simple sans #art
Là, j’ai déjà dit à Pascal que j’y retournerai sans faute avec lui. Je ne veux rien divulgâcher…Pierre mon beau frère a beaucoup aimé aussi.
Ne le perdez-jamais de vue ce film il donne un espoir courageux, d’un autre monde fusionnant toutes nos erreurs sans notion de temps…ni d’anachronisme…
L’innocence 2 eme vision/ re-vision : c’est plus difficile bien-sûr car on en sait la fin et inconsciemment on attend la partie préférée du film celle en dernière position de l’angle des enfants.
Pascal n’a pas la patience d’un joueur de puzzle et s’est ennuyé et ne m’a pas fait part de ses impressions et sentant la proximité de son ennui j’ai un peu moi aussi fermé les yeux pour la deuxième partie et en sortant on est allés au Monoprix acheter de la mousse à raser et une petite galette avec 1 bouteille de cidre brut. Sinon c’était toujours au même ciné le Pathé Convention, bcp de monde cette fois, dans le Ciné surtout pour Nabucco








samedi 6 janvier 2024

La fille de son père

J’ai vu un film petit bijou de poésie et de délicatesse la fille de son père « étourdissant 
d’émotion et d’élégance » pour une fois que la réalisation correspond à l’annonce pub et même dans ce film, les petits rôles sont dans le jeu… la preuve d’ailleurs un de nos amis y est au premier plan tout en douceur il chante, on imagine qu’il tourne face au bébé qui s’endort sous le souffle doux  de cette berceuse…il s’appelle Christian Jannot 
Ce réalisateur, est auteur de la série sous contrôle qui ne m’avait pas du tout convaincue ni moi ni Pascal. Mais on s’est arrêté au 2 ou 3eme épisode. On va s’y remettre. 





Et là tous les comédiens sont très bien, ah le petit copain Mohammed Louridi, quand je me baladais au conservatoire comme auditeur libre de la classe de Pierre Vial -prof génialissime qui courait des gradins à la scène pour indiquer suggérer réessayer-. Vu mon décalage avec toute cette jeunesse, certains m’avaient prise pour une directrice de casting alors que j’étais auditeur libre élève de passage, grâce à ma complice amie et actrice au Conse Catherine Piétri, je voulais me baigner dans tous les bains d’enseignement dramatique pour savoir si il y avait comme tous le disaient une meilleure méthode… 
Je digresse comme jamais ce film m’a redonné des ailes 
Eh bien si j’avais été directrice de casting (quelle horreur pour moi car quelle responsabilité) je n’aurais rien changé au casting surtout pour Mohammed Louridi. Mais j’aurais depuis longtemps donné un vrai grand rôle à Christian Jannot.
Revenons à  Mohammed Louridi, il lit de la poésie, sa poésie dans le film, ce qui est quand-même le plus compliqué car le plus simple. À chaque fois, je ne trouve pas cela bien fait, un peu comme les voix off c’est délicat de faire entendre l’auteur, quand on est présumé l’auteur et l’interprète… un hiatus a chaque fois je suis obligée de remonter à la def, 
()hiatus
nom masculin
1.Rencontre de deux voyelles prononcées, à l'intérieur d'un mot (ex. aérer), ou entre deux mots énoncés sans pause (ex. il a été).
2.AU FIGURÉ
Coupure, discontinuité, interruption…
Bon ce film est si bien brodé un travail fin et continu avec des « ruptures » inattendues (comme la Série d’Arte Pola Park)
Quand aux deux trois acteurs principaux, ils ne sont ni justes ni faux, ils sont vrais comme l’était Brigitte Bardot. Évidents concrets. À toutes les heures du jour et de la nuit sous toutes les lumières. 
Alors figurez-vous qu’en plus ce film m’a fait attendre tout le défilé du générique et à côté de nous il y avait un couple dans nos âges, le mec est sorti tout de suite mais la meuf elle est restée comme nous plus longtemps… et donc pour sortir nous devions remonter le rang de fauteuils et j’ai vu qu’elle avait oublié son portable. Je m’en suis saisi et j’ai dit à Pascal dépêchons nous elle va s’en rendre compte, j’ai couru (presque)je voulais avoir leur avis sur le film aussi…
Bon le mec il a trouvé cela intéressant pas réaliste … et il était descendu vite pour fumer son petit cigare….. bon sa femme était repartie dans la salle et quand en redescendant avant même de sortir du cinéma elle a vu son portable dans les mains de son mari elle a eu un grand sourire et lui m’avait demandé « où l’avez vous trouvé….parce qu’elle va me le demander » et quand elle est sortie elle m’a dit « où l’avez-vous trouvé » et moi je lui ai posé la question : « et le film ? - émouvant »
Là, ce matin avec Pascal, on s’est refait le film en entier- et il se rappelait de détails et moi d’autres que c’est bien le cinéma que c’est bien aussi le couple. Ah au fait comme on est atteint du même virus on a arrêté cette nuit de faire lit à part.