vendredi 24 mars 2023

Mauvaises filles au Rond-Point

**** quatre Astérix, c’est beaucoup mieux que quatre étoiles ou quatre sur cinq bien sûr
Mauvaises filles : une adaptation une création forte délicate qui est forte et qui nous fait comprendre de l’intérieur comme avec un arc qui décoche des mots et des silences comme des flèches…. Quoi toujours cette seule solution que l’enfermement sans aucunes autres permissions, soins alors que les abandonnés ont toujours besoin de déposer leurs poubelles et qu’on les aide à les trier ou/et  à les jeter pour restaurer leur confiance et commuer leur violence en désir…. Nous sommes toutes un peu bcp passionnément de ces mauvaises filles , ou de ces folles…qui allaient au bal, il n’y a pas si longtemps à la Salpêtrière au Bal des folles (film qui m’avait bien plu), pour aiguillonner le Bourgeois.
La mise en scène de Sandrine  Lanno  est incroyable et des années 50 à nos jours s’il n’y avait qu’un pas, comme quoi des manifestations s’imposent…, le théâtre ne suffit pas. 






La manif du jeudi 23 et puis TÀR
64 ans c’est non! 
Il y avait un monde fou fou et donc dans ces cas-là le cortège se déplace deux heures après l’heure de rdv ; les cortèges (bcp de jeunes) donc sont partis dans le calme avec ballons drapeaux fumigènes et une multiplicité d’affiches une grande banderole drapeau bleu EDF GDF 100% Public que tout le monde a pu voir… était tenue par des tas de personnes. Nous ne sommes pas restées jusqu’à la fin car j’ai facilement des doutes et peur comme les chiens quand il y a des petards qui pètent tout près et nous voulions aussi voir un film qui ne passait plus que dans une salle TÀR… mais comme quoi la fiction ne remplace pas quand on sort d’une réalité aussi forte
TÀR au Lucernaire salle 2, la salle proche de la voisine n’isole pas assez et on entend quand on est proche du mur le film d’à côté 
On a raté 5mn et après je me suis endormie sur une scène que j’ai mal vue celle où elle squeeze humilie un jeune garçon qui aime qui n’aime que diriger de la musique contemporaine. C’est tellement facile d’humilier autrui quand on a reçu toute la culture classique même si on a du se battre pour l’avoir, on était motivé par le désir de « tout déchirer ». 
Donc il m’a manqué 10 mn en tout, je n’ai qu’une question est-ce que cela m’a tellement manqué pour apprécier le film, car je suis restée très sceptique, film trop manipulateur factice qui veut lui aussi « tout déchirer » pas crédible trop long…..ce TÀR m’a très peu émue touchée emportée et pourtant j’aime vraiment la 5 ème symphonie deMahler malgré les excellentes actrices.


 Nathalie Artaud

Les copains n’étaient pas là pourtant il y avait beaucoup de personnes à l’âge décrété comme celui de la retraite du futur…..

Le luxe derrière les rideaux de fer 







Les jeunes en fanfare














La on était devant les poubelles de notre quartier 





mardi 14 mars 2023

Miriam Cahn au Palais de Tokyo






















































https://palaisdetokyo.com/exposition/ma-pensee-serielle/

Visite virtuelle mais le mieux c’est d’aller la bas et de ne pas s’encadrer de légendes… se sentir écouter regarder et fermer les yeux se déraciner devant ses tableaux. Savoir seulement qu’elle accroche ses tableaux directement avec l’agrafeuse ses toiles et ses dessins à la craie noire sur les murs….ses vidéos de tous ses dessins sur une tablette….ses reprises au pastel gras en noir et blanc…. Est-elle causée de la non représentation des atrocités de la guerre  humaine au cycle de la vie de chacune et chacun ; la reprise de la guerre, avec des commentaires comme c’est le retour d’une guerre des tranchées la vente de ces armes : le nucléaire ineptie totale au corps aux pulsions de vie végétale animale…..personne ne demande si la guerre participe au réchauffement climatique….Et pourtant après,  la page blanche, la toile vierge réapparaît jusqu’à quand ? Cette femme n’a pas eu d’enfants mais qui sait elle en a perdu, en tous les cas ne cachez pas à vos enfants les combats la mort les fragilités….. n’oubliez pas de leur raconter la vérité. 
Sous prétexte qu’a toi aussi on l’avait cachée. 

Miriam Cahn
Miriam Cahn est née à BAle en 1949
Alors quelle est encore étudiante, formée
de 1968 d 1973 a la Gewerbeschule de Bila elle s’engage dans le mouvement féministe et antinucléaire. Elle pose alors les bases de son œuvre qu'elle envisage comme un site de résistance individuelle et de dissidence, dénonçant l'humiliation et la violence. Depuis trois décennies.
son œuvre se fait la caisse de résonance des conflits contemporains et de leur médiatisation, de la guerre du Golfe à celle des Balkans dans les années 1990 et des changements géopolitiques qui suivent le ‹ Printemps arabe › aussi bien que des conflits qui depuis le début des années 2000, ont poussé des centaines de milliers de personnes du Moyen-Orient et d'Afrique à migrer.
Aujourd'hui, son œuvre répond avec rage à la guerre en Ukraine et au traitement sélectif des réfugié-es aux frontières de l'Europe. Sa rage est, comme elle le dit. ‹ un moteur même de son arts
L'exploration de la souffrance humaine et de la violence (celle infligée par les États aux individus et par les individus à d'autres individus) est une tentative de rendre compte des tragédies individuelles. L'artiste rend visibles ces individus, tour à tour juif-ves, musulmanes, réfugié es, femmes, enfants isolés, individus déplacés et menacés, toutes engagées dans le cycle de la comédie humaine où les innocentes deviennent à leur tour des agresseur-ses. Dépourvues de pathos, ses images tentent de présenter l'injustice et la souffrance sans tourner à la parabole moralisatrice et en évitant le piège du spectacle sensationnaliste.
Miriam Cahn invente de nouvelles incarnations à ce qui nous dérange, à ce que l'on voudrait pouvoir zapper et qui pourtant nous fait face, nous regarde droit dans les yeux, dans un corps à corps auquel on ne peut échapper.
Sans sentimentalité ni anecdotes faciles, l'artiste dévoile dans son œuvre l'histoire de sa famille, explore les complexités de ses propres peurs, attentes et désirs et se regarde vieillir. Jour après jour, au sein d'une œuvre picturale intense qui embrasse aussi le dessin, la photographie, les films, l'écriture. Miriam Cahn met sur pause le flux des images volatiles de l'actualité politique et s'en saisit pour témoigner, résister, incarner.
Elle est aujourd'hui l'une des plus importantes artistes de la scène contemporaine, telle qu'en témoigne sa présence ces dernières années à la documenta 14, à Cassel et Athènes
(2017), à la 21• Biennale de Sidney
(2018), ses expositions en 2019 à
la Kunsthaus de Bregenz, au Museo
Nacional Centro de Arte Reina Sofia de Madrid, au Kunstmuseum de Berne, à l'Haus der Kunst de Munich, au Musée d'art moderne de Varsovie, en 2020 au Power Plant de Toronto et, en 2022, à la 59• Biennale de Venise.

Ma pensée sérielle au Palais de Tokyo

L'exposition au Palais de Tokyo est la première grande rétrospective consacrée au travail de l'artiste dans une institution française. Elle réunit un ensemble de plus de deux cents œuvres de 1980 à nos jours. Miriam Cahn substitue à l'unicité de l'œuvre, un flux quasi organique d'images, organisées parfois comme dans un récit, en une écriture qui se refuse à toute linéarité au profit de clusters explosifs et d'échappées, autorisant une relecture des catégories de l'histoire de l'art. Ce qui relève du portrait, du paysage, de la peinture d'histoire, de l'intime, du collectif, se mêle pour composer une totalité organique.
De nouveaux accords, des dissonances chromatiques ou spatiales apparaissent et viennent souligner combien l'enjeu de l'œuvre n'est pas la quête d'un équilibre mais l'incarnation plastique et spatiale des stridences et du chaos du monde.
Les œuvres sont accrochées sans cadre, sans protection, comme des corps sans défense, dans un état de fragilité, de non fini, jonchant le sol. Comme si l'artiste avait dû s'échapper de l'espace muséal trop balisé, partager l'état d'errance de ces corps déplacés, expulsés qui souvent quittent le centre de la toile, la centralité du mur, pour migrer vers ses extrémités. Il n'y a pas de chef-d'œuvre à magnifier, à mettre en valeur pour satisfaire la demande du marché. Il n'y a plus d'érection d'une quelconque monumentalité, pas de hiérarchie entre les œuvres. Les images combinées aux mots s'inscrivent dans un récit cyclique et infini, sans cesse rejoué, sur les pages des cahiers, à la surface des toiles, dans la prolifération des variations numériques qui défilent dans ses diaporamas.
‹ Une exposition est une œuvre en soi et je l'envisage comme une performance › précise Miriam Cahn. ‹ Si je ne peux pas disposer de mes pièces comme je l'entends, alors cela ne sert à rien d'exposer › poursuit-elle. Les liens qu'elle fisse entre les œuvres sont parfois si essentiels, consubstantiels, qu'elle invente des espaces symboliques, des chambres pour protéger l'intimité qui les relie.
Le Palais de Tokyo n'est plus un palais, plus un musée. Il n'est plus le lieu
d'une représentation, du rituel codé de l'exposition, d'un temps de consécration dans cette galerie zénithale, espace noble de ce qui fut le berceau du Musée national d'Art moderne. C'est un corps mis à nu qui peut accueillir, dans sa fragilité révélée, les œuvres de Miriam Cahn, comme d'autres corps, dans une nécessaire et possible cohabitation.
Les œuvres épousent les courbes de l'espace autant qu'elles les défient.
L'œuvre préexiste à l'espace, au temps. Elle était déjà la, hors la loi, à quelques encablures du Palais, lorsque Miriam Cahn, en résidence à la Cité internationale des arts, inscrivait en 1979 ses dessins graffitis sur les piliers du Pont de l'Alma. Quarante-quatre ans plus tard, au sein du Palais de Tokyo, elle déploie son écriture singulière, körpörlich/corporel qui, comme un muscle, s'empare des corps, les absorbe, les guide, les disperse ou les rejette en les laissant hagards et plus éveillés tout à la fois. L'espace se dissout dans les coulures des couleurs artificielles des explosions atomiques, dans les dessins des nuages noirs et des vagues d'encre.
Il devient un grand corps ouvert, un paysage instable mais offert dans lequel on peut pénétrer et parfois se réfugier.…….

samedi 11 mars 2023

Comme une actrice

J’aime plus que j’aurais cru.
Parce qu’à la réfection (!) réflexion j’ai vu plusieurs champs sensibles dans ce film : la femme, l’actrice, le couple en âge mature et le jeune couple formé par leur fille et son amoureux tellement pleins de charmes.
Et la multitude de rencontres possibles. Tous les moindres rôles sont crédibles. 
Et puis j’ai été décontenancée, j’ai ri
souri à la magie, aux effets de transformation…. au début… et puis….
Et puis j’ai apprécié alors que je ne les aimais pas bcp les deux premiers rôles utilisés ainsi, ils sont si différents des rôles qu’on leur donnais habituellement, pour une fois Julie est une belle femme et une grande actrice comme au théâtre minérale et feuilletée de doutes. Benjamin Biolay est aussi intelligent et délicat, metteur en scène délicat et pour une fois plutôt tendre que pervers.
Le début le tout début avec le long maquillage et la maquilleuse. 

Bref à tous ceux qui aiment et qui croient que les histoires d’amour ne doivent rien au décor finalement même si on doit choisir un chemin plutôt qu’un autre. On peut s’incarner totalement, se projeter à l’intérieur d’une peau maquillée d’un texte d’un voyage intense en quelqu’un d’autre autre. 
Comme lorqu’enfant on vous offrait la panoplie d’un clown….ou d’une ménagère j’ai préféré le clown…





Au lieu de jeter mes premières impressions à la volée 

 j’utilise plusieurs tamis : ma mémoire, mon émotion et après quand j’y vais seule  : aller loin du lieu habituel de « mes cinémas »…

Et j’attends une nuit, et après que j’ai raconté le film à mon ami sans lui donner le mot fin. Car ce qui est certain c’est que je voulais savoir comment tout cela allait finir…….


Au Mk2 Nation la salle est petite mais elle était comble et attentive…..

« Comme une actrice » : l’histoire romanesque et fantastique d’une femme aux identités multiples

Julie Gayet trouve son plus beau rôle dans le film de Sébastien Bailly, où elle incarne une comédienne qui, par amour, se transforme physiquement, à ses risques et périls. 
Par Clarisse Fabre
Le 08 mars 2023 à 14h00. 

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https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/03/08/comme-une-actrice-l-histoire-romanesque-et-fantastique-d-une-femme-aux-identites-multiples_6164645_3246.html



Antoine (Benjamin Biolay) et Anna (Julie Gayet) dans « Comme une actrice », de Sébastien Bailly. ÉPICENTRE
L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

Les premiers longs-métrages produisent parfois de petits miracles de films au souffle romanesque et fantastique, rendant le plus bel hommage aux métiers du cinéma. Un tel alignement des planètes – à l’image de Jupiter et Vénus aperçus il y a quelques nuits dans le ciel, comme deux diamants brillant plus fort que les autres étoiles – ne se produit pas si souvent : on pourrait citer Vif-Argent (2019), de Stéphane Batut, dans lequel le héros (Thimotée Robart) devenait un homme invisible, rendant visite et faisant l’amour comme dans un rêve à l’être aimé (Judith Chemla).

Cette fois-ci, c’est le film de Sébastien Bailly, Comme une actrice, qui nous entraîne sur les pas d’une comédienne, Anna (Julie Gayet). Une célébrité qui, traversant un passage à vide à l’approche de la cinquantaine, découvre contre toute attente le pouvoir de se transformer physiquement et de prendre l’apparence d’autres femmes.

Comme Stéphane Batut, né en 1968 et directeur de casting, Sébastien Bailly, âgé de 47 ans, a longtemps attendu avant de réaliser son premier « long ». Connu dans le milieu cinéphile pour avoir créé, en 2004, avec Katell Quillévéré, le festival du moyen-métrage de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), Sébastien Bailly est aussi l’auteur de trois courts-métrages sortis en salle et réunis sous le titre Féminin plurielles (2018). Politique et sensible, son regard lui a permis de s’intéresser, bien avant l’essor du mouvement #metoo, aux prédateurs sexuels – une infirmière (Lise Bellynck) agressée par un interne dans Douce (2011) – avant d’aborder sous un angle inédit la question du port du voile – à travers l’histoire de l’art et les représentations du corps dans Où je mets ma pudeur (2013), avec Hafsia Herzi.

Réflexion sur le jeu

Avoir mille vies, c’est la chance de tout acteur enchaînant les rôles. Le premier plan de Comme une actrice montre Anna dans sa loge, quelques instants avant de tourner une scène. Dans le miroir, l’actrice scrute son visage et sa blondeur, tandis qu’une maquilleuse et une coiffeuse – deux métiers invisibilisés et injustement oubliés des Césars – finissent de la transformer en brune fatale. 

C’est en partant de cette réflexion sur le jeu que Sébastien Bailly a coécrit le scénario avec Zoé Galeron : Anna et Antoine (Benjamin Biolay), metteur en scène en vogue, sont en couple depuis leurs 20 ans. Ils ont tout découvert ensemble, l’amour, les premiers succès artistiques… Mais le temps a passé, le couple fatigue et se sépare.

L’une des idées fortes du film est d’ouvrir l’éventail des possibles et d’installer le désir au cœur du sujet, peu importe l’âge

Plutôt que d’en faire un drame, le réalisateur mêle gravité et légèreté, comme dans une comédie de Woody Allen. Comme une actrice adresse d’ailleurs un clin d’œil à l’un des films-cultes du cinéaste américain, Alice (1990), avec Mia Farrow dans le rôle d’une New-Yorkaise atteinte d’un mal de dos, s’en allant chercher une potion magique chez un chiropracteur de Chinatown… A Paris, Anna se rend dans une arrière-boutique chinoise, où une femme lui tend d’autorité un flacon : « Trois gouttes, pas plus ! », ordonne-t-elle. Mais Anna va abuser de l’élixir. Il lui suffit d’observer une femme pour que, aussitôt, elle réussisse à emprunter l’apparence de celle-ci. Au gré de ses rencontres, Anna va vivre des aventures sexuelles sous différentes identités.

Julie Gayet trouve ici son plus beau rôle, celui d’une usurpatrice, puissante et fragile à la fois. L’une des idées fortes du film est d’ouvrir l’éventail des possibles et d’installer le désir au cœur du sujet, peu importe l’âge : apparaissent ainsi à l’écran des femmes de toutes générations (incarnées par Maïlys Favraud, Jenny Arasse, Agathe Crépin, Lise Bellynck…).

Surtout, Anna va suivre à la trace son ex-compagnon en se présentant sous les traits d’une critique de théâtre fort séduisante, prénommée Delphine, interprétée par Agathe Bonitzer, dont il faut saluer le travail. Derrière sa troublante rousseur, la comédienne laisse affleurer le tempérament plus classique d’Anna. Ce faisant, le film affronte de plain-pied le réel de notre époque : comme souvent, le quinquagénaire tombe sous le charme d’une trentenaire.

Sans jamais se prendre au sérieux – détail amusant, Anna possède on ne sait comment les téléphones portables des femmes dont elle usurpe l’identité –, Comme une actrice produit son effet vertigineux, installant un véritable suspense au fur et à mesure qu’Anna s’abîme, à tous les sens du terme, dans son petit jeu.