https://palaisdetokyo.com/exposition/ma-pensee-serielle/
Visite virtuelle mais le mieux c’est d’aller la bas et de ne pas s’encadrer de légendes… se sentir écouter regarder et fermer les yeux se déraciner devant ses tableaux. Savoir seulement qu’elle accroche ses tableaux directement avec l’agrafeuse ses toiles et ses dessins à la craie noire sur les murs….ses vidéos de tous ses dessins sur une tablette….ses reprises au pastel gras en noir et blanc…. Est-elle causée de la non représentation des atrocités de la guerre humaine au cycle de la vie de chacune et chacun ; la reprise de la guerre, avec des commentaires comme c’est le retour d’une guerre des tranchées la vente de ces armes : le nucléaire ineptie totale au corps aux pulsions de vie végétale animale…..personne ne demande si la guerre participe au réchauffement climatique….Et pourtant après, la page blanche, la toile vierge réapparaît jusqu’à quand ? Cette femme n’a pas eu d’enfants mais qui sait elle en a perdu, en tous les cas ne cachez pas à vos enfants les combats la mort les fragilités….. n’oubliez pas de leur raconter la vérité.
Sous prétexte qu’a toi aussi on l’avait cachée.
Miriam Cahn
Miriam Cahn est née à BAle en 1949
Alors quelle est encore étudiante, formée
de 1968 d 1973 a la Gewerbeschule de Bila elle s’engage dans le mouvement féministe et antinucléaire. Elle pose alors les bases de son œuvre qu'elle envisage comme un site de résistance individuelle et de dissidence, dénonçant l'humiliation et la violence. Depuis trois décennies.
son œuvre se fait la caisse de résonance des conflits contemporains et de leur médiatisation, de la guerre du Golfe à celle des Balkans dans les années 1990 et des changements géopolitiques qui suivent le ‹ Printemps arabe › aussi bien que des conflits qui depuis le début des années 2000, ont poussé des centaines de milliers de personnes du Moyen-Orient et d'Afrique à migrer.
Aujourd'hui, son œuvre répond avec rage à la guerre en Ukraine et au traitement sélectif des réfugié-es aux frontières de l'Europe. Sa rage est, comme elle le dit. ‹ un moteur même de son arts
L'exploration de la souffrance humaine et de la violence (celle infligée par les États aux individus et par les individus à d'autres individus) est une tentative de rendre compte des tragédies individuelles. L'artiste rend visibles ces individus, tour à tour juif-ves, musulmanes, réfugié es, femmes, enfants isolés, individus déplacés et menacés, toutes engagées dans le cycle de la comédie humaine où les innocentes deviennent à leur tour des agresseur-ses. Dépourvues de pathos, ses images tentent de présenter l'injustice et la souffrance sans tourner à la parabole moralisatrice et en évitant le piège du spectacle sensationnaliste.
Miriam Cahn invente de nouvelles incarnations à ce qui nous dérange, à ce que l'on voudrait pouvoir zapper et qui pourtant nous fait face, nous regarde droit dans les yeux, dans un corps à corps auquel on ne peut échapper.
Sans sentimentalité ni anecdotes faciles, l'artiste dévoile dans son œuvre l'histoire de sa famille, explore les complexités de ses propres peurs, attentes et désirs et se regarde vieillir. Jour après jour, au sein d'une œuvre picturale intense qui embrasse aussi le dessin, la photographie, les films, l'écriture. Miriam Cahn met sur pause le flux des images volatiles de l'actualité politique et s'en saisit pour témoigner, résister, incarner.
Elle est aujourd'hui l'une des plus importantes artistes de la scène contemporaine, telle qu'en témoigne sa présence ces dernières années à la documenta 14, à Cassel et Athènes
(2017), à la 21• Biennale de Sidney
(2018), ses expositions en 2019 à
la Kunsthaus de Bregenz, au Museo
Nacional Centro de Arte Reina Sofia de Madrid, au Kunstmuseum de Berne, à l'Haus der Kunst de Munich, au Musée d'art moderne de Varsovie, en 2020 au Power Plant de Toronto et, en 2022, à la 59• Biennale de Venise.
Ma pensée sérielle au Palais de Tokyo
L'exposition au Palais de Tokyo est la première grande rétrospective consacrée au travail de l'artiste dans une institution française. Elle réunit un ensemble de plus de deux cents œuvres de 1980 à nos jours. Miriam Cahn substitue à l'unicité de l'œuvre, un flux quasi organique d'images, organisées parfois comme dans un récit, en une écriture qui se refuse à toute linéarité au profit de clusters explosifs et d'échappées, autorisant une relecture des catégories de l'histoire de l'art. Ce qui relève du portrait, du paysage, de la peinture d'histoire, de l'intime, du collectif, se mêle pour composer une totalité organique.
De nouveaux accords, des dissonances chromatiques ou spatiales apparaissent et viennent souligner combien l'enjeu de l'œuvre n'est pas la quête d'un équilibre mais l'incarnation plastique et spatiale des stridences et du chaos du monde.
Les œuvres sont accrochées sans cadre, sans protection, comme des corps sans défense, dans un état de fragilité, de non fini, jonchant le sol. Comme si l'artiste avait dû s'échapper de l'espace muséal trop balisé, partager l'état d'errance de ces corps déplacés, expulsés qui souvent quittent le centre de la toile, la centralité du mur, pour migrer vers ses extrémités. Il n'y a pas de chef-d'œuvre à magnifier, à mettre en valeur pour satisfaire la demande du marché. Il n'y a plus d'érection d'une quelconque monumentalité, pas de hiérarchie entre les œuvres. Les images combinées aux mots s'inscrivent dans un récit cyclique et infini, sans cesse rejoué, sur les pages des cahiers, à la surface des toiles, dans la prolifération des variations numériques qui défilent dans ses diaporamas.
‹ Une exposition est une œuvre en soi et je l'envisage comme une performance › précise Miriam Cahn. ‹ Si je ne peux pas disposer de mes pièces comme je l'entends, alors cela ne sert à rien d'exposer › poursuit-elle. Les liens qu'elle fisse entre les œuvres sont parfois si essentiels, consubstantiels, qu'elle invente des espaces symboliques, des chambres pour protéger l'intimité qui les relie.
Le Palais de Tokyo n'est plus un palais, plus un musée. Il n'est plus le lieu
d'une représentation, du rituel codé de l'exposition, d'un temps de consécration dans cette galerie zénithale, espace noble de ce qui fut le berceau du Musée national d'Art moderne. C'est un corps mis à nu qui peut accueillir, dans sa fragilité révélée, les œuvres de Miriam Cahn, comme d'autres corps, dans une nécessaire et possible cohabitation.
Les œuvres épousent les courbes de l'espace autant qu'elles les défient.
L'œuvre préexiste à l'espace, au temps. Elle était déjà la, hors la loi, à quelques encablures du Palais, lorsque Miriam Cahn, en résidence à la Cité internationale des arts, inscrivait en 1979 ses dessins graffitis sur les piliers du Pont de l'Alma. Quarante-quatre ans plus tard, au sein du Palais de Tokyo, elle déploie son écriture singulière, körpörlich/corporel qui, comme un muscle, s'empare des corps, les absorbe, les guide, les disperse ou les rejette en les laissant hagards et plus éveillés tout à la fois. L'espace se dissout dans les coulures des couleurs artificielles des explosions atomiques, dans les dessins des nuages noirs et des vagues d'encre.
Il devient un grand corps ouvert, un paysage instable mais offert dans lequel on peut pénétrer et parfois se réfugier.…….