LES INDIFFÉRENTS Comédie Musicale, ALPENSTOCK de Rémi de Vos Théâtre d'avant garde déjà très usité qui dérange en filiation directe du théâtre de l'absurde
sont 2 spectacles qui n'ont rien à voir et qui pourtant ont déclenché en moi à l'opposé, un empilement de réflexions.
Pour échapper à tous les mimétismes (comme si c'était souhaitable), les à prioris des genres : "tu vas aimer "sous-entendu tu dois aimer ou bien "tu peux tout me dire car je sais que tu ne vas pas aimer."; j'ai dormi sur mes 2 oreilles avant de vous en parler.
il m'est comme un peu indigeste de me sentir grimaud assassine de spectacles comme Monsieur Nerson, de quel droit... et en même temps il a le courage de ses opinions ?! Je vous entends déjà j'aime pourtant les bouffons les provocateurs les humoristes cinglants et je peste qu'on veuille les bâillonner sur France-Inter aux matinales et au fou du roi mes deux préférés Didier Porte et Stéphane Guillon. Ils dérangent font fi de tout bois, justement c'est ce pourquoi, on les écoute.
Je n'en suis pas de ces tireurs à boulets rouges je me laisse écrire pour me tenir compagnie pour le plaisir de la correspondance dans une bouteille jetée à la mer
pour user ces chemins encore un peu vierges d'internet
Il y a des auteurs réalisateurs acteurs-auteurs comme DURAS GODARD ou MICHEL FAU que j'aime sans savoir, que j'accepte tous tout entier car ils m'ont décalée de moi-même dérangée appelée à grandir à aimer autrement. Je me suis identifiée comme un autre puzzle p/r à leur oeuvre et qui sait à leur personnage comme un paysage lointain à regarder régulièrement de loin ou loin de mon grenier à ma cave étant. Mais en même temps cela présente bien, et comme j'oublie, qu'en ai-je retenu c'est une autre question ? J'adore quand il fait chaud remonter de la cave comme on ressort de la piscine.
Et puis je me souviens toujours de cette psy qui avait dit à une amie , qu'elle avait le devoir d'aimer les romans photos si cela la rendait heureuse joyeuse passionnée attachée rieuse si cela détachait d'elle à l'envie de se ressaisir d'aimer et de vivre quoiqu'elle ait vécu... Comme ce Tarantino enfant un peu autiste qui engrangeait tous les films de Série B d'Asie entre autres...
Et puis je me souviens de ce vieux médecin du travail qui me voulait conteuse et que j'ai rencontré la veille de sa mort, en consultation, il me confiait qu'il relisait quelques poètes infiniment toujours les mêmes 2 ou 3 livres. J'ai imaginé depuis que c'était des poèmes persans ou des haïkus ou peut-être Éluard.
Il y a des groupes mentors qui se sont créés sur FB interdisant d'aimer ceci ou cela exemple le feuilleton "Plus belle la vie"...
Donc au final je vous suggère d'aller voir des spectacles pour vous laisser voyager conscient et inconscient comme bagagiste qui a besoin de se laisser pleurer emporter aimer et dés-aimer comme explorateur de ses souterrains à ciel ouvert.
LES INDIFFÉRENTS devraient plaire à tous les amoureux des comédies musicales et des histoires fagotées pour donner dans les bons sentiments et le questionnement humaniste un peu superficiel, de la résilience et/ou aux amoureux des soap opera à moitié route de "Plus belle la vie" et "Angel of America". Dans tous les cas les chanteurs acteurs sont étonnants et leurs voix s'entendent encore longtemps après la fin. Ils sont jeunes et veulent dire qu'on soit homo black bègue fumeur ou grosse, on peut créer sa vie et ses amours malgré deuils et abandons....
ALPENSTOCK c'est un texte et de jeunes acteurs et une mise en scène d'une énergie et d'une folie maitrisée remarquables.
C'est une farce basée sur le comique de répétitions à l'extrème limite. C'est un peu comme Ruban Blanc pour réveiller les consciences quand on voit les dangereuses pentes de l'hygiénisme et de la haine de l'étranger refleurir.
Vous retrouverez ces spectacles sur site ARTS ET SCÈNES DE TÉLÉRAMA : Parcours d'artistes : Philippe Minyana, l'auteur-paysagiste ou dans son supplément papier SORTIR
POUR LA FÊTE DU CINÉ il faut aller au ciné une première place et après on vous remet une carte et toutes les autres places sont à 3 €.
Tournée, Film Socialisme, Achille et la Tortue : ces 3 là au minimum, ce blog c'est aussi pour me faire des promesses... Copie Conforme ça repasse au MK2 Beaubourg...
lundi 28 juin 2010
dimanche 27 juin 2010
"Je t'aime" au Théâtre14 et au Lucernaire : Une paire de gifles/ 30 Citations de Sacha Guitry
Théâtre sur Webthea
Par Gilles Costaz
Je t’aime de Sacha Guitry
Une curiosité
Paris, Théâtre 14, jusqu’au 10 juillet
Il y a sans doute bien longtemps qu’on n’avait pu voir cette pièce oubliée de Sacha Guitry, Je t’aime. D’ailleurs, tout porte à croire que nous la voyons ici allégée, puisqu’elle est donnée comme une pièce en cinq actes, alors que la soirée est assez brève. L’essentiel a dû être gardé, c’est-à-dire le cri d’amour que l’auteur pousse à l’intention de son épouse et partenaire d’alors, Yvonne Printemps. L’histoire se résume au défilé triomphant de deux amants heureux que tout leur entourage jalouse. « C’est épouvantable des gens qui s’aiment pour des gens qui ne s’aiment pas », dit Guitry qui fait défiler à côté de ses héros un couple fatigué par le temps et un pique-assiette particulièrement ingrat. En contraste, il donne à voir le bonheur de ces jeunes mariés qui ne se refusent rien : ni l’amour, ni la richesse, ni l’art de rire des jaloux.
Cette pièce est seulement une curiosité. Elle touche par sa sincérité : Guitry ne rit pas de l’amour, il aime. Elle fait rire par certains de ses tableaux caustiques. Mais elle est construite d’une manière un peu lâche, comme on conte et non pas comme on construit. La mise en scène d’Eric-Gaston Lorvoire table surtout sur l’accélération du rythme. Un peu âgé pour le rôle principal, Gérard Lartigau fait briller les mots d’esprit en s’amusant des conventions du genre. Valentin Sauca a un charme venu d’on ne sait quel pays de l’Est et plutôt plaisant. Jean-François Guilliet, Marie-Christine Danède et Jacques Fontanel, excellent dans le rôle de deuxième plan le plus important (le profiteur), composent des utilités savoureuses. Mais il faut avoir un attachement profond à ce temps désuet pour ne pas suivre ces bisbilles élégantes d’un air détaché.
Je t’aime de Sacha Guitry, mise en scène d’Eric-Gaston Lorvoire, décor de Pierre-Yves Leprince, lumières de Christian Mazubert, avec Gérard Lartigau, Valentine Sauca, Marie-Christine Danède, Jean-François Guilliet, Jacque Fontanel.
Théâtre 14-Jean-Marie Serreau. Tel : 01 45 45 49 77, jusqu’au 10 juillet (1 h 15).
Sans hésiter si vous voulez-voir du Guitry du Sacha Guitry qui n'est pas où l'on a voulu l'assigner le réduire, c'est un élégant, un amoureux de la légèreté et du plaisir d'aimer, un amoureux du théâtre qui surtout ne se prend pas au sérieux... ni collabo ni misogyne ni égocentrique ni facile... un excellent directeur d'acteurs selon Truffaut.
C'est un homme qui savait faire rire et ce n'est pas rien. Vous pouvez aller au Lucernaire je l'ai déjà dit ici, voir le spectacle composé de 4 de ses courtes pièces dont "Une paire de gifles" et intitulé : Sacha Guitry.
*Personne autour de moi, jamais, ne s'est rendu compte à quel point j'aurais pu être malheureux si je l'avais voulu.
*Il y a des femmes dont l'infidélité est le seul lien qui les attache encore à leur mari…
*C'est très joli la fidélité, mais c'est une arme à double tranchant. Combien de gens se croient tout permis dans leur mariage sous le prétexte qu'ils sont fidèles !
*Je ne me mets jamais en colère car je m'aime trop
pour me mettre hors de moi!
*Il y a des gens sur qui on peut compter. Ce sont généralement des gens dont on n'a pas besoin…
*Avez-vous remarqué que, lorsqu'on fait rétablir
une conversation téléphonique coupée, on s'aperçoit qu'on s'était tout dit!
*La plus grande saleté qu'on puisse faire à un homme qui vous a pris votre femme, c'est de la lui laisser!
* Il y a des gens qui parlent, qui parlent, qui parlent -jusqu'à ce qu'ils aient enfin trouvé quelque chose à dire…
* Je crois que les femmes sont faites pour être mariées
et que les hommes sont faits pour être célibataires…
C'est de là que vient tout le mal!
* Etre riche, ce n'est pas avoir de l'argent, c'est en dépenser…
* Le bonheur à deux, ça dure le temps de compter jusqu'à trois…
* En cherchant bien, on trouverait à la plupart des bonnes occasions des circonstances atténuantes…
*J'ai déchiré le testament que je venais d'écrire. Il faisait tant d'heureux que j'en serais arrivé à me tuer pour ne pas trop les faire attendre.
*Quand l'un des deux s'en va, c'est que l'autre s'ennuie. Et quand l'autre s'ennuie c'est qu'il est malheureux. Or, lorsque l'un est malheureux, le devoir de l'autre est de l'abandonner… afin qu'il soit moins malheureux.
*Un assassin, c'est un cambrioleur qu'on dérange.
*Je ne cesse de penser que je ne pense plus à toi.
*Ce qui ne tolère pas la plaisanterie supporte mal la réflexion.
*Mes ennemis, ma fois, me font beaucoup d'honneur : ils s'acharnent après moi comme si j'avais de l'avenir !
*Si vous êtes un jour traité de parvenu, tenez pour bien certain que vous serez arrivé.
*Si vous croyez que ce n'est pas parler de soi que de donner son opinion sur autrui.
*Si une femme est malheureuse, elles lui font du bien. Mais si une femme est heureuse, elles en disent du mal.
*Être parisien, ce n'est pas être né à Paris, c'est y renaître.
*On écoute mieux lorsque l'on est caché.
*Les femmes désirent ce qu'elles aiment, les hommes aiment ce qu'ils désirent.
*Une femme doit avoir trois hommes dans sa vie :
- un de soixante ans pour le chèque ;
- un de quarante ans pour le chic ;
- et un de vingt ans pour le choc.
*C'est une erreur de croire qu'en parlant bas à l'oreille de quelqu'un qui travaille on le dérange moins.
*Il vaut mieux penser à la mort le matin, parce que le soir, ce serait trop triste
*Ce qui probablement fausse tout dans la vie c'est qu'on est convaincu qu'on dit la vérité parce qu'on dit ce qu'on pense
*Je suis comme tous les êtres qui souffrent j'aimerai souffrir davantage encore. Quand on a très mal, on a cette impression, fausse probablement, que si l'on avait encore plus mal, on finirait par épuiser sa douleur.
*Le théâtre est né de l'Eglise. Elle ne lui pardonnera jamais. Jalousie de métier.
Nuits d'Été Argentines
Nuits d’été 2010
Théâtre - Danse - Musique, Hôtel Gouthière, Paris
lundi 19 avril 2010
voir détail sur site Nuits d'été argentines
LE TAL - CIE JEAN-LOUIS BIHOREAU, MELOCOTON PRODUCTIONS ET LE CONSERVATOIRE HECTOR BERLIOZ, EN COLLABORATION AVEC LA MAIRIE DU XE ARRONDISSEMENT DE PARIS PRÉSENTENT CETTE ANNÉE, POUR LES 7E NUITS D’ÉTÉ À L’HÔTEL GOUTHIÈRE :
BICENTENAIRE DE L’ARGENTINE
Parrains des Nuits d’été 2010 : Gérard Depardieu et Marilù Marini.
Manifestation organisée dans le cadre des célébrations du bicentenaire des indépendances d’Amérique latine-Caraïbes en 2010, avec le soutien de Cultures France et de la DAC (Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris).
Cette année, dans le cadre des Nuits d’été à l’Hôtel Gouthière, le TAL s’associe à Melocoton Productions pour un nouvel été parisien qui se déroulera du 08 juillet au 08 août 2010. Ces nuits d’été seront consacrées à l’Amérique du Sud, et plus particulièrement à l’Argentine dont nous fêtons cette année le bicentenaire. Le Chili, le Mexique, la Colombie et d’autres pays voisins seront également à l’honneur.
Hôtel Gouthière - 6 rue Pierre Bullet - Paris 10e - Métro Château d’Eau - Plan d’accès
Contact Téléphone : 0970 405 328
samedi 26 juin 2010
La Fête du cinéma : bat son plein, la Grève a battu le pavé, c'est l'ÉTÉ, bientôt les Quartiers d'Été...
Les vieux dans la misère,
Les jeunes dans la galère,
On n'en veut pas de cette société-là !
sur Libération
"c'est la manif où il faut être"
jeudi 24 juin 2010
Michel Fau au Théâtre du Rond Point : L'impardonnable revue pathétique et dégradante de Monsieur Fau
Je suis allée voir Michel Fau au Théâtre Rond Point du grand Fau... j'en suis ressortie médusée, incapable d'en parler, parce que je m'y étais totalement retrouvée et puis le bascul d'inconscient à soi vous laisse sans voix.... et puis après quelques minutes de silence en soi, comme il y a du désopilant, on en parle bien avec tous, alors c'est quoi cette chanson ? t'as vu les danseurs et le strip-tease, et puis le travail du comédien, acteur, artiste, danseur chanteur... travesti transformiste qui passe dans tous ces costards ?!
Après... il y a un coup de chapeau à l'intime comme si chacun pouvait sortir de tous les mimétismes et se sculpter femme et homme, élégant tout en rendant la "vulgarité" belle,
cocasserie à la taille d'un enfant devenu grand arrogant.
Un homme torse nu en veste croisée de smoking avec des bas résille des chaussures folles de meneuse de revue et des cheveux mi-longs et de vraies larmes.
Cet acteur là il peut faire un one man show demain ce sera plus facile que ces grands écarts dans tout... il donne quelques commentaires, quelques phrases de lui-même. Il y a des textes aussi un de Ribes et un d'OLIVIER PY.
Au travers des chansons pathétiques, j'y ai laissé quelques plumes et dans "les chansons cons" "Loana, Lara Fabian" comme dirait Philippe Meyer, aussi bien-sûr. Ce n'est pas un miroir déformant c'est un miroir qui embrasse le grand écart de la solitude jusqu'à l'amour fou.
Aucune démagogie, vous n'imaginez pas comment c'est...
Alors sinon c'est complet dans la petite salle et ça se termine samedi.
Le théâtre c'est le plaisir du dérangement...
"On est tous moches tellement qu'on attend..."
Aucune démagogie vous n'imaginez pas comment c'est... du grand art, un funambule sans grande barre, avec des plumes...
c'est tout sauf politiquement correct
c'est un mutant à la démesure infinie : Michel Fau
Fabienne Pascaud y est allée enfin de sa reconnaissance...
Tout Fau tout flamme
LA CHRONIQUE DE FABIENNE PASCAUD
Il est des comédiens qui exultent, et dont la joie, l'enthousiasme d'être en scène communiquent au public une étonnante jubilation, réveillent et revitalisent. Michel Fau est de ceux-là, qui après avoir royalement interprété Shakespeare, Genet, Claudel ou Thomas Bernhard se lance dans un cabaret sentimental décadent, tout ensemble sordide et sublime, L'Impardonnable Revue pathétique et dégradante de monsieur Fau. Accompagné de deux danseurs qu'on croirait sortis du Crazy Horse ou du Paradis Latin (Joël Lancelot, Delphine Beaulieu), le plus souvent à moitié nu, talons hauts, bas noirs et trucs en plumes (fuchsia), l'habituel complice du patron de l'Odéon, Olivier Py, se jette dans l'arène musicale avec une violence de tragédien. Qu'il reprenne de vieux tubes de Zizi Jeanmaire, Dalida ou Sabine Paturel, il évoque irrésistiblement la Phèdre de feu Marie Bell, mais mâtinée des rodomontades ronchon d'une Josiane Balasko qui aurait cousiné avec la chanteuse Régine... Etrange comme la palette de cet homme-là est composée de femmes, de toutes les femmes : mystère de la féminité de l'acteur, de la bisexualité ou de l'androgynie de tout grand acteur. Michel Fau est-il jamais si drôle que lorsqu'il incarne, en perruque et robe pseudo-haute couture, Quelqu'un m'a dit, de Carla Bruni ? Là, le comédien virtuose, avec des allures de maître de théâtre nô, fait un sort à chaque phrase, en démonte la niaiserie jusqu'au vertige. Et une drôlerie irrésistible. Les décors pourtant sont minimalistes. Mais l'espèce de boîte noire sur laquelle courent deux, trois lignes de néon multicolores, le petit escalier noir central, suffisent à faire la blague, à susciter la mémoire de tous les shows. Surtout les plus lamentables. Ceux des artistes qui crèvent d'exister sur un plateau, d'y vibrer et de s'y donner corps et âme, jusqu'à devenir magnifiques par leurs outrances mêmes. Michel Fau n'a pas peur, et c'est cela qui est beau. Il ose tout. La dérision comme la passion forcenée (comment l'entendre chanter Ne reviens pas sans verser sa larme en cachette ?), la tendresse comme la cruauté. C'est un comédien hybride, métissé, impur : un pied dans l'excès, l'autre dans la délicatesse et la litote. Un grand interprète comme devait l'être Frédérick Lemaître sur le Boulevard du Crime des Enfants du paradis, et qui ne renie rien de ses goûts de haute et populaire culture, qui avoue aimer autant Maria Pacôme que la Callas, Au théâtre ce soir, d'ORTF mémoire, que le TNP de Jean Vilar. Ce mélange, cet éclectisme lui donnent une puissance, une richesse de palette infinie. Pourquoi si peu de comédiens ont-ils encore cette démesure, cette folie ? Pour un Gérard Depardieu chaque fois saisissant dans les apparitions les plus minables au cinéma, un Michel Bouquet qui, à 85 ans, fait toujours le bouffon avec génie, combien d'entre eux sortent du bon chic bon genre, d'une morosité bien-pensante et grise, artistiquement correcte, tendance intériorité trash. Est-ce la multiplication des écrans qui a banalisé le jeu d'acteur désormais omniprésent ? Est-ce notre société du spectacle où tout le monde joue, jusqu'au sommet de l'Etat, qui réduit et minore l'art du comédien, puisque tout le monde l'est ? Est-ce, dans nos périodes de disettes économico-culturelles, la crainte d'être un artiste trop différent ? A lire pourtant les savoureuses et toniques confessions artistiques du grand professeur et passeur de théâtre Jean-Laurent Cochet (1), on aura compris qu'il n'est de digne interprète que porté par la passion. Et Cochet de citer Cocteau à qui on avait demandé : « La maison brûle. Qu'est-ce que vous emportez ? - Le Feu », avait répondu Cocteau."
Après... il y a un coup de chapeau à l'intime comme si chacun pouvait sortir de tous les mimétismes et se sculpter femme et homme, élégant tout en rendant la "vulgarité" belle,
cocasserie à la taille d'un enfant devenu grand arrogant.
Un homme torse nu en veste croisée de smoking avec des bas résille des chaussures folles de meneuse de revue et des cheveux mi-longs et de vraies larmes.
Cet acteur là il peut faire un one man show demain ce sera plus facile que ces grands écarts dans tout... il donne quelques commentaires, quelques phrases de lui-même. Il y a des textes aussi un de Ribes et un d'OLIVIER PY.
Au travers des chansons pathétiques, j'y ai laissé quelques plumes et dans "les chansons cons" "Loana, Lara Fabian" comme dirait Philippe Meyer, aussi bien-sûr. Ce n'est pas un miroir déformant c'est un miroir qui embrasse le grand écart de la solitude jusqu'à l'amour fou.
Aucune démagogie, vous n'imaginez pas comment c'est...
Alors sinon c'est complet dans la petite salle et ça se termine samedi.
Le théâtre c'est le plaisir du dérangement...
"On est tous moches tellement qu'on attend..."
Aucune démagogie vous n'imaginez pas comment c'est... du grand art, un funambule sans grande barre, avec des plumes...
c'est tout sauf politiquement correct
c'est un mutant à la démesure infinie : Michel Fau
Fabienne Pascaud y est allée enfin de sa reconnaissance...
Tout Fau tout flamme
LA CHRONIQUE DE FABIENNE PASCAUD
Il est des comédiens qui exultent, et dont la joie, l'enthousiasme d'être en scène communiquent au public une étonnante jubilation, réveillent et revitalisent. Michel Fau est de ceux-là, qui après avoir royalement interprété Shakespeare, Genet, Claudel ou Thomas Bernhard se lance dans un cabaret sentimental décadent, tout ensemble sordide et sublime, L'Impardonnable Revue pathétique et dégradante de monsieur Fau. Accompagné de deux danseurs qu'on croirait sortis du Crazy Horse ou du Paradis Latin (Joël Lancelot, Delphine Beaulieu), le plus souvent à moitié nu, talons hauts, bas noirs et trucs en plumes (fuchsia), l'habituel complice du patron de l'Odéon, Olivier Py, se jette dans l'arène musicale avec une violence de tragédien. Qu'il reprenne de vieux tubes de Zizi Jeanmaire, Dalida ou Sabine Paturel, il évoque irrésistiblement la Phèdre de feu Marie Bell, mais mâtinée des rodomontades ronchon d'une Josiane Balasko qui aurait cousiné avec la chanteuse Régine... Etrange comme la palette de cet homme-là est composée de femmes, de toutes les femmes : mystère de la féminité de l'acteur, de la bisexualité ou de l'androgynie de tout grand acteur. Michel Fau est-il jamais si drôle que lorsqu'il incarne, en perruque et robe pseudo-haute couture, Quelqu'un m'a dit, de Carla Bruni ? Là, le comédien virtuose, avec des allures de maître de théâtre nô, fait un sort à chaque phrase, en démonte la niaiserie jusqu'au vertige. Et une drôlerie irrésistible. Les décors pourtant sont minimalistes. Mais l'espèce de boîte noire sur laquelle courent deux, trois lignes de néon multicolores, le petit escalier noir central, suffisent à faire la blague, à susciter la mémoire de tous les shows. Surtout les plus lamentables. Ceux des artistes qui crèvent d'exister sur un plateau, d'y vibrer et de s'y donner corps et âme, jusqu'à devenir magnifiques par leurs outrances mêmes. Michel Fau n'a pas peur, et c'est cela qui est beau. Il ose tout. La dérision comme la passion forcenée (comment l'entendre chanter Ne reviens pas sans verser sa larme en cachette ?), la tendresse comme la cruauté. C'est un comédien hybride, métissé, impur : un pied dans l'excès, l'autre dans la délicatesse et la litote. Un grand interprète comme devait l'être Frédérick Lemaître sur le Boulevard du Crime des Enfants du paradis, et qui ne renie rien de ses goûts de haute et populaire culture, qui avoue aimer autant Maria Pacôme que la Callas, Au théâtre ce soir, d'ORTF mémoire, que le TNP de Jean Vilar. Ce mélange, cet éclectisme lui donnent une puissance, une richesse de palette infinie. Pourquoi si peu de comédiens ont-ils encore cette démesure, cette folie ? Pour un Gérard Depardieu chaque fois saisissant dans les apparitions les plus minables au cinéma, un Michel Bouquet qui, à 85 ans, fait toujours le bouffon avec génie, combien d'entre eux sortent du bon chic bon genre, d'une morosité bien-pensante et grise, artistiquement correcte, tendance intériorité trash. Est-ce la multiplication des écrans qui a banalisé le jeu d'acteur désormais omniprésent ? Est-ce notre société du spectacle où tout le monde joue, jusqu'au sommet de l'Etat, qui réduit et minore l'art du comédien, puisque tout le monde l'est ? Est-ce, dans nos périodes de disettes économico-culturelles, la crainte d'être un artiste trop différent ? A lire pourtant les savoureuses et toniques confessions artistiques du grand professeur et passeur de théâtre Jean-Laurent Cochet (1), on aura compris qu'il n'est de digne interprète que porté par la passion. Et Cochet de citer Cocteau à qui on avait demandé : « La maison brûle. Qu'est-ce que vous emportez ? - Le Feu », avait répondu Cocteau."
lundi 21 juin 2010
FILM JLG SOCIALISME : "leçon de liberté et de cinéma...."
sur TADAH BLOG Mardi 15 juin 2010
Film Socialisme : des choses
UN FILM DE JEAN-LUC GODARD
"Des choses, des choses comme ça…Des idées, des images, des sons, des réflexions…C’est évident (et c'est malheureux ou pas) : Film Socialisme ne peut rassembler tout le monde. Car c’est un film loin des standards de tout ce qui peut se faire dans un cinéma dit « traditionnel », car ce sont DES histoires, qu’il n’y a pas vraiment de scénario établi. On se croirait face à un docu-fiction ou bien face à une vidéo de musée d’art contemporain. Jean-Luc Godard ne cherche jamais à se rendre accessible, il s’amuse plutôt à nous perdre, à nous emporter dans une immense soupe d’images. A chacun d’y trouver ce qu’il veut, il y a suffisamment de pistes à explorer. Certains accepteront le voyage, passeront volontiers du rire aux réflexions profondes. Les autres auront le sentiment d’être face à une énorme purge, ils seront libres de quitter la salle et de crier au grand n’importe quoi. Je ne peux donc vous conseiller Film Socialisme les yeux fermés. Vous m’en voudriez peut-être. Mais je peux vous dire que c’est un film que j’ai adoré, une expérience de cinéma, un regard sur le monde comme je n’en avais pas vu depuis un bon moment.
Certains partiront sans doute mieux lotis que d’autres dans cette aventure. Film Socialisme étant un film exigeant, faisant appel à de nombreuses connaissances. Je suis ainsi persuadé d’être passé à côté de pleins de choses, convaincu de ne pas avoir tout compris. Et pourtant, en ressortant de la salle, je ne me sentais pas frustré. Car j’ai toujours trouvé une image, une pensée, quelque chose à quoi me raccrocher. « Mais de quoi ça parle ? » me demanderez-vous. Un peu de tout à vrai dire. Il y a trois parties distinctes : une croisière en Méditerranée, une escale près d’un garage où une famille parle « liberté, égalité, fraternité » et une brève partie sur « nos humanités » avec des lieux de vraies/fausses légendes.
La première partie impressionne : une véritable soupe d’images où tout se mélange. Beauté sidérante du numérique, archives, vidéos volées, pixels de vidéos prises avec un téléphone portable, caméra DV. Le son perturbe, se fait de plus en plus malicieux. Le cinéaste semble s’amuser comme un gosse avec le montage, les effets, le bruit, le rythme. On fait difficilement plus contemporain : aujourd’hui tout le monde veut s’exprimer, par n’importe quel moyen. Chacun peut filmer, faire du contenu. Nous sommes noyés sous une incroyable masse de contenu. Fait-on vraiment le tri ? La tête tourne, la caméra tremble, les silhouettes deviennent floues. Brouhaha. Plus d’histoires, plus de sens. Que des fragments. On entend des conversations, elles sont interrompues, on passe à autre chose. On passe de l’audible à l’inaudible. Qu’il est compliqué de se concentrer aujourd’hui, de garder bien en mémoire des pensées, même des images. Ne reste plus que ces maudits fragments, des bribes.
Certains sujets reviennent. La seconde guerre mondiale, les guerres en général. Toujours des guerres. A-t-on déjà vécu dans un monde dans lequel il n’y avait aucune guerre, où on avait la paix ? Avant d’embarquer pour la croisière on nous dit « l’argent est un bien public » puis quelqu’un rétorque « comme l’eau ». En pleine mer, les passagers évoluent dans des espaces luxueux. Entre deux cocktails, on prie devant un autel de pacotille aménagé. Un homme proche de la cinquantaine à côté d’une bimbo, une fille qui fait « miaou », des enfants qui dansent dans une ambiance « Club Med ». Ca fait peur mais on rit. La société de consommation dans toute sa splendeur. Des traitres, des salauds, pas de justice. L’horreur : les salauds aujourd’hui seraient sincères. On est à deux doigts de saturer, de débrancher, mais on reste. Le sublime côtoie constamment l’éprouvant.
Deuxième partie , une famille, un garage. La fille lit Balzac. Le petit garçon ajoute des couleurs flashys à un Renoir. On dit qu’il ne faut pas employer « être » mais « avoir ». Les parents sont politiques. Des journalistes attendent. Ce passage est sans aucun doute le plus philosophique, le plus politique, celui qui justifie le titre du film. Famille blasée ou ouverte ? Chacun assume ses désillusions et continue de s’interroger. Monde individualiste, on se voile la face, on sait qu’il y a des guerres, on compatit. Puis on passe à autre chose. C’est humain. C’est ça être humain aujourd’hui. Désolidarisés, on cherche à faire sa route, à éviter la casse, tant pis pour les plus faibles. Beaucoup d’interactions, beaucoup d’idées, tout s’enchaine : on aimerait bien tout noter sur un petit bout de papier pour pouvoir revenir dessus, se donner le temps de la réflexion. Mais Godard avance, balance de nouvelles pistes. « Liberté, Egalité, Fraternité » : quand on y pense une minute, quelle bonne blague quand même !
Dernière partie. Des lieux, des légendes, toujours des guerres. De l’injustice. Des extraits de films, des bouts de réflexion, des images qui nous traversent encore et encore. Ca se termine. Carton : « No comment ». Dès qu’on sort de la salle pourtant on a envie que de ça : de commenter ce commentaire sur notre monde, de s’exprimer sur les multiples sujets abordés. Certains crient au génie, ont trouvé l’expérience incroyablement dense, profonde. D’autres crient à l’imposture. Je ressors du cinéma, je retrouve le réel. Je me dis juste que je viens de vivre un moment de liberté et de cinéma. J’ai reçu une vraie proposition de cinéma. Ce genre de choses, c’est rare. Ce genre de choses ça ne devrait pas avoir besoin d’une appréciation. Mais bon quand même…"
Film sorti le 19 mai 2010
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Je n'y suis pas allé et je vous conseille de patienter pour tout et de passer par chez moi ou chez d'autres, pauvre blog, le mien ... je glane sans semer à cause....
vendredi 18 juin 2010
Les Oranges d’Aziz Chouaki au Lucernaire par Gilles Costaz
sur Webthea
Théâtre
Par Gilles Costaz
Les Oranges d’Aziz Chouaki
La fureur et l’allégresse
Paris, théâtre du Lucernaire jusqu’au 21 août 2010
C'est quand même aux Editions des Mille et Une nuits j'y vais bientôt avec Christian passionné d'ailleurs et surtout du Magreb. Coopération qui remonte à quelques années....
"C’est un « conte contemporain », dit l’auteur. L’anti-conte de fées de l’Algérie, l’histoire de ce pays narrée en une heure et demie, depuis la colonisation française jusqu’à l’indépendance et aux déchirements provoqués par l’islamisme radical. Pas de quoi rire, direz-vous. De quoi tempêter, invectiver, pour un auteur algérien comme Aziz Chouaki qui a fini par quitter son pays traversé de violences et d’assassinats d’intellectuels et d’artistes. Mais aussi de quoi se servir de son ironie pour se moquer des ambitieux et des grandiloquents qui mènent leur pays du côté de la haine et de l’absurde, de quoi s’amuser dans un fraternel esprit de revanche, comme on le fait au marché, sur la place publique ou chez soi. L’homme qui s’exprime seul laisse la parole flotter entre deux pôles : la balle de fusil qu’il porte au cou – trace de la folie meurtrière des hommes – et les oranges – ce fruit magique qui tient du cercle parfait et peut symboliser le bonheur des Algériens en temps de paix. Il évoque de grandes dates de l’Histoire, des luttes, des massacres, l’ingéniosité du petit peuple, la folie du fanatisme. L’orange qui n’est pas muette et à qui il s’adresse lui demandera d’enterrer la balle de fusil « le jour où tous les gens de cette terre d’Algérie s’aimeront comme s’aiment les oranges ». Le texte de Chouaki a souvent été joué, et même mis en scène par l’auteur lui-même. Laurent Hatat propose une nouvelle mise en scène d’une vitalité merveilleuse, qui repose sur la simplicité des moyens (un tréteau nu, à part deux malles en osier), l’ajout d’une chanteuse qui devient l’écho et la partenaire du conteur (l’excellente Mounya Boudiaf) et la présence rayonnante, joueuse, rieuse, précipitée d’Azzedine Benamara, dans le rôle du conteur. Benamara porte la pièce dans un grand mouvement qui brasse avec la même inspiration la fureur et l’allégresse. Les deux interprètes viennent de l’école du Théâtre du Nord dirigée par Stuart Seide. C’est l’un de leurs premiers spectacles de professionnels, où ils sont déjà très convaincants."
Les Oranges d’Aziz Chouaki, « direction » de Laurent Hatat sur une idée d’Azeddine Benamara, avec Azzedine Benamara et Mounya Boudiaf. Lucernaire, tél. : 01 45 44 57 34, 19 h mais changement d’horaire le 15 juin (21 h), jusqu’au 21 août, durée : 1 h 25. Texte aux éditions Mille et Une Nuits.
crédit photographique : Max Rozereau
Théâtre
Par Gilles Costaz
Les Oranges d’Aziz Chouaki
La fureur et l’allégresse
Paris, théâtre du Lucernaire jusqu’au 21 août 2010
C'est quand même aux Editions des Mille et Une nuits j'y vais bientôt avec Christian passionné d'ailleurs et surtout du Magreb. Coopération qui remonte à quelques années....
"C’est un « conte contemporain », dit l’auteur. L’anti-conte de fées de l’Algérie, l’histoire de ce pays narrée en une heure et demie, depuis la colonisation française jusqu’à l’indépendance et aux déchirements provoqués par l’islamisme radical. Pas de quoi rire, direz-vous. De quoi tempêter, invectiver, pour un auteur algérien comme Aziz Chouaki qui a fini par quitter son pays traversé de violences et d’assassinats d’intellectuels et d’artistes. Mais aussi de quoi se servir de son ironie pour se moquer des ambitieux et des grandiloquents qui mènent leur pays du côté de la haine et de l’absurde, de quoi s’amuser dans un fraternel esprit de revanche, comme on le fait au marché, sur la place publique ou chez soi. L’homme qui s’exprime seul laisse la parole flotter entre deux pôles : la balle de fusil qu’il porte au cou – trace de la folie meurtrière des hommes – et les oranges – ce fruit magique qui tient du cercle parfait et peut symboliser le bonheur des Algériens en temps de paix. Il évoque de grandes dates de l’Histoire, des luttes, des massacres, l’ingéniosité du petit peuple, la folie du fanatisme. L’orange qui n’est pas muette et à qui il s’adresse lui demandera d’enterrer la balle de fusil « le jour où tous les gens de cette terre d’Algérie s’aimeront comme s’aiment les oranges ». Le texte de Chouaki a souvent été joué, et même mis en scène par l’auteur lui-même. Laurent Hatat propose une nouvelle mise en scène d’une vitalité merveilleuse, qui repose sur la simplicité des moyens (un tréteau nu, à part deux malles en osier), l’ajout d’une chanteuse qui devient l’écho et la partenaire du conteur (l’excellente Mounya Boudiaf) et la présence rayonnante, joueuse, rieuse, précipitée d’Azzedine Benamara, dans le rôle du conteur. Benamara porte la pièce dans un grand mouvement qui brasse avec la même inspiration la fureur et l’allégresse. Les deux interprètes viennent de l’école du Théâtre du Nord dirigée par Stuart Seide. C’est l’un de leurs premiers spectacles de professionnels, où ils sont déjà très convaincants."
Les Oranges d’Aziz Chouaki, « direction » de Laurent Hatat sur une idée d’Azeddine Benamara, avec Azzedine Benamara et Mounya Boudiaf. Lucernaire, tél. : 01 45 44 57 34, 19 h mais changement d’horaire le 15 juin (21 h), jusqu’au 21 août, durée : 1 h 25. Texte aux éditions Mille et Une Nuits.
crédit photographique : Max Rozereau
Au LUCERNAIRE Là DANS 2 heures : Howard Buten lectures/ DIM 20 LUN 21 : GUITRY
VEND 18 JUIN
Au Lucernaire à 14H30 il y a une lecture, c'est là tout de suite avec Howard Buten des textes de lui... des textes de Luc HERVEZ, des textes qui le concernent mis en scène. Venez vous ne pouvez pas rater cela, si vous êtes dans le coin, moi j'y vais...LA VIE OU MON CŒUR DANS LES ÉTOILES
LE VENDREDI 18 JUIN À 14H30 DUREE: 1H
AUTEUR : HERVEZ LUC
AVEC HERVEZ LUC
METTEUR EN SCENE : HOWARD BUTEN
"Parcours d’une vie par la correspondance d’un personnage autiste qui ne comprend pas le monde qui l’entoure. Lettres sans réponse mais témoignages d’une richesse poétique très sensible. Invitation à voyager dans un monde atypique mais tellement vrai !"
C'était bien de voler une journée au temps et de s'extirper du Con-texte !
Howard Buten dit que déjà on devrait choisir son jour, nous avons pris un café après avec eux Luc Hervez et Howard Buten, eh ! bien on se croyait samedi, et ce n'est qu'une lecture.... la tête ou le cœur dans le silence des étoiles... On s'est salué d'un silence : par un clin d'œil !
Cet homme là, qui cligne de l'œil et choisit ses jours, je n'ai pas osé lui dire mais il a changé ma vie...
on ne peut plus vivre comme avant après avoir lu 'Quand j'avais cinq ans je m'ai tué',
Biographie d'Howard Buten
"En 1970, Howard Buten, étudiant à Michigan University, rêve de devenir vagabond et de rejoindre un cirque ambulant. Il est admis à l'école de cirque de Barnum. Après des cours d'expression corporelle, jonglage, acrobatie et monocycle, il se fait recaler à l'audition de fin d'année, mais rejoint pendant deux ans un cirque ambulant. En 1973, s'inspirant du clown Grock, il crée Buffo. En 1974, il fait une rencontre décisive quand il fait la connaissance d'Adam Shelton, un enfant autiste : il consacre ensuite sa vie à essayer de comprendre ces enfants. Howard le psychologue de jour, se transforme le soir en Buffo, clown solitaire et muet portant un regard critique sur la vie et la société et incitant à la tolérance et à la compréhension de ces enfants. Dans sa troisième vie, Buten est écrivain. En 1981, il publie 'Quand j'avais cinq ans je m'ai tué', passé inaperçu aux Etats-Unis mais traduit en français où le livre fait mouche. Il s'installe à Paris et, en 1996, il crée en Seine-Saint-Denis le Centre Adame-Shelton pour enfants autistes où il exerce en tant que psychologue clinicien. Il publie en 2006 'Il y a quelqu'un là-dedans, des autismes'. Personnage aux facettes multiples, Howard Buten est aussi un musicien accompli jouant du violon, de la trompette, des percussions et de la guitare."
"En 1970, Howard Buten, étudiant à Michigan University, rêve de devenir vagabond et de rejoindre un cirque ambulant. Il est admis à l'école de cirque de Barnum. Après des cours d'expression corporelle, jonglage, acrobatie et monocycle, il se fait recaler à l'audition de fin d'année, mais rejoint pendant deux ans un cirque ambulant. En 1973, s'inspirant du clown Grock, il crée Buffo. En 1974, il fait une rencontre décisive quand il fait la connaissance d'Adam Shelton, un enfant autiste : il consacre ensuite sa vie à essayer de comprendre ces enfants. Howard le psychologue de jour, se transforme le soir en Buffo, clown solitaire et muet portant un regard critique sur la vie et la société et incitant à la tolérance et à la compréhension de ces enfants. Dans sa troisième vie, Buten est écrivain. En 1981, il publie 'Quand j'avais cinq ans je m'ai tué', passé inaperçu aux Etats-Unis mais traduit en français où le livre fait mouche. Il s'installe à Paris et, en 1996, il crée en Seine-Saint-Denis le Centre Adame-Shelton pour enfants autistes où il exerce en tant que psychologue clinicien. Il publie en 2006 'Il y a quelqu'un là-dedans, des autismes'. Personnage aux facettes multiples, Howard Buten est aussi un musicien accompli jouant du violon, de la trompette, des percussions et de la guitare."
DIM 20 LUND 21
Oui ces dimanche et lundi 20 et 21 Juin à 21h c'est THEATRE avec GUITRY, Sacha de son petit nom, au Lucernaire, j'y serais bien-sûr en coulisses... le spectacle de notre cours du Samedi. Guitry : c'est légèreté, sincérité, intelligence, élégance, sans être donneur de leçons...
C'est l'auteur de prédilection de votre metteur en scène, directeur du Lucernaire et cher professeur : Philippe Person.
C'est complet quasiment... surtout le Lundi, je me demande pourquoi ?
Guitry au Lucernaire avec Hélène Geneviève Jean-Michel Bernard Caroline Servane Marie-Pierre Grégory Danièle Julie Stéphane Roxane Corinne Constantin Christine Clara Cécile Alessandra...
lundi 14 juin 2010
Lola V Stein de Marguerite Duras France Culture émission composée par Olivier Steiner
Vous avez une semaine pour la podcaster, cette émission, composée comme un ravissement, c'est un mythologue de Marguerite Duras, Olivier Steiner, il est unique et d'une solitude minérale comme bien des gens qui sont devenus méfiants parce que beaux, c'est le seul qui la ressent ainsi de si loin et d'une telle proximité. Marguerite Duras, c'est un chant d'amour qui vous réinvente. Et sa musique des mots est si bien choisie. Qu'on ne peut qu'ouvrir la bouche à l'écouter !? Chéreau il ne laisse rien de côté il est haletant et si tranquille, les silences ne sont pas des interruptions et c'est un ruisseau de silences.
Lola V Stein de Marguerite Duras
13.06.2010 - 20:00
Une émission de France-Culture proposée et composée par Olivier Steiner
Réalisation : Marie Laure Ciboulet
Roman mystérieux, radical, troublé autant que troublant, crypté et cryptique, le Ravissement de Lol V. Stein l'est assurément. Marguerite Duras le considérait comme son « roman cardinal », le noyau dans l'oeuvre, noyau nucléaire fait de protons, électrons et neutrons, tryptique quantique si l'on veut poursuivre la métaphore physique. Car tout semble relativité générale dans ce texte : qui parle, vers où, pourquoi, d'où ça parle ? Le texte reste mouvant, instable, indéfini, une quête sans fin dans laquelle le sens commun semble aboli. Un drôle de noeud comme dirait Lacan ! Mais un noeud dynamique, en mouvement et qui excerce encore une forme d'attraction et de répulsion fortes. Comme un trou noir.
S'emparer de ce roman qui est fait pour échapper à son lecteur et même à son auteur, m'a paru impossible. Au moins peut-on s'en approcher, y entrer, le livre est fait pour ça, mais avec prudence, le roman est tout entier un labyrinthe dont il se pourrait qu'on ne sorte plus. J'ai voulu non pas un travail d'adaptation mais un voyage dans et autour de l'oeuvre, un regard sonore dans le prisme du roman.
Donc, on trouvera dans cette émission
- l'avant-dernier chapitre du roman, car il forme un tout comme une nouvelle ou une boucle dans le livre : retour sur les lieux d'un drame, Lol et son amant prennent le train vers un passé lointain et omniprésent, le lieu du bal, lieu du traumatisme originel, lieu du ravissement à entendre sous toutes ses formes, rapt inclus.
Patrice Chéreau donne aux phrases de Duras une précision, une présence, une concentration tout à fait étonnantes. Sans maniérisme aucun, par sa voix il incarne le verbe de Duras. Juste la présence sans aucune volonté de démonstration.
- un extrait de la biographie de Marguerite Duras par Laure Adler, sous forme d'incipit. Il s'agit d'un passage sur la genèse du Ravissement. Avec la voix de Mireille Perrier.
- une sorte de florilège que j'ai composé à partir de ce qui m'a semblé le plus remarquable dans les propos de l'auteur à propos de Lol. Duras elle-même parlant de Lol, divaguant sur Lol. Tout au long de sa vie l'auteur revenait volontiers sur ce personnage devenant au fil du temps mythologique. Toutes les femmes de mes livres découlent de Lol, aimait à répéter Duras. Laura Revelli-Beaumont Galasso.
- ensuite Lacan ! « Hommage fait à Marguerite Duras pour Le Ravissement de Lol V. Stein », est paru en 1965 dans les Cahiers Renaud-Barrault. Hommage, analyse, discours, manifeste, mais aussi véritable poème en prose, ce texte était incontournable. Je ne voulais pas d'un(e) comédien(ne) mais de quelqu'un qui avait un rapport intense entre l'écrit et le dit, le fait et le faire, la réalité et la fiction, ce fut un écrivain, ce fut Christine Angot. Avec la radicalité qu'on lui connaît et sa douceur également, celle qu'on connaît moins.
- et de la musique, celle de Michel Galasso. Il y a entre ces deux artistes une forme de résonnance, de communauté dûe peut-être au caractère incantatoire de leurs oeuvres, une sorte de plainte dénuée de tout pathos, un cheminement vers l'absolu qui n'a rien d'une droite mais qui au contraire n'est fait que de cercles et de boucles.
Lola Valérie Stein est d'ailleurs dédiée à Michael Galasso, mort à Paris le 9 septembre 2009
Remerciements à Laure Adler, Jean Mascolo, Jacques-Alain Miller, Frédéric Nathan-Murat, Frank Smith, les Editions Gallimard et les Editions du Seuil.
Suivie de Bruit blanc de Yann Appery et Claude Barthélémy
Réalisation : Jacques Taroni
Rediffusion de 2008
« Shahpur raconte son histoire dans le village au bord du désert nuit parmi toutes les autres.
Soudain une lumière
elle a traversé le ciel
tombée droit sur l’horizon noir
des flammes
un instant je vois
un météore
nuit comme nulle autre… »
Bruit Blanc est un duo pensé à la manière d’une soirée persane où histoires, poèmes et ritournelles se donnent, se perdent, et se reprennent dans un perpétuel passage de la parole au jeu instrumental et du silence au chant. Claude Barthélémy, à l’oud, Yann Apperry en récitant, leurs voix se mêlent et chantent pour raconter la douloureuse histoire de Shahpur et de Shadi.
Yann Apperry
Né en 1972,Yann Apperry écrit des pièces de théâtre, des livrets d’opéra et des romans : Qui vive (Minuit, 1997), Paradoxe du ciel nocturne (Grasset, 1999), et Diabolus in musica (Prix Médicis, Grasset, 2000) et Farrago (Prix Goncourt des lycéens, Grasset, 2003). Il est également l’auteur de fictions radiophoniques, notamment Sentimentales funérailles, avec Jeanne Balibar, sur une musique originale de Massimo Nunzi, dans une réalisation de Blandine Masson, qui a reçu le prix Gilson en 2000.
Claude barthélémy
compositeur, chef d’orchestres savants & sauvages, directeur par deux fois de l’Orchestre National du Jazz, compagnon de route de Michel Portal et de tant d’autres, est l´auteur de pièces symphoniques pour Ars Nova, oud hero, guitariste de l’extase, du réel, des longs silences trépidants, et de la lenteur en tant que telle. Il a également publié des vers autobiographiques :Tout m’arrive à la fois, et Mon âme papillonne au bout de l’impensé.
Lu par: Yann Apperry
Assistante de réalisation : Julie Beressi
Invités :
Olivier Steiner, producteur
Yann Apperry / Claude Barthélémy
Thèmes : Création Radiophonique| Littérature| Duras
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Lola V Stein de Marguerite Duras
13.06.2010 - 20:00
Une émission de France-Culture proposée et composée par Olivier Steiner
Réalisation : Marie Laure Ciboulet
Roman mystérieux, radical, troublé autant que troublant, crypté et cryptique, le Ravissement de Lol V. Stein l'est assurément. Marguerite Duras le considérait comme son « roman cardinal », le noyau dans l'oeuvre, noyau nucléaire fait de protons, électrons et neutrons, tryptique quantique si l'on veut poursuivre la métaphore physique. Car tout semble relativité générale dans ce texte : qui parle, vers où, pourquoi, d'où ça parle ? Le texte reste mouvant, instable, indéfini, une quête sans fin dans laquelle le sens commun semble aboli. Un drôle de noeud comme dirait Lacan ! Mais un noeud dynamique, en mouvement et qui excerce encore une forme d'attraction et de répulsion fortes. Comme un trou noir.
S'emparer de ce roman qui est fait pour échapper à son lecteur et même à son auteur, m'a paru impossible. Au moins peut-on s'en approcher, y entrer, le livre est fait pour ça, mais avec prudence, le roman est tout entier un labyrinthe dont il se pourrait qu'on ne sorte plus. J'ai voulu non pas un travail d'adaptation mais un voyage dans et autour de l'oeuvre, un regard sonore dans le prisme du roman.
Donc, on trouvera dans cette émission
- l'avant-dernier chapitre du roman, car il forme un tout comme une nouvelle ou une boucle dans le livre : retour sur les lieux d'un drame, Lol et son amant prennent le train vers un passé lointain et omniprésent, le lieu du bal, lieu du traumatisme originel, lieu du ravissement à entendre sous toutes ses formes, rapt inclus.
Patrice Chéreau donne aux phrases de Duras une précision, une présence, une concentration tout à fait étonnantes. Sans maniérisme aucun, par sa voix il incarne le verbe de Duras. Juste la présence sans aucune volonté de démonstration.
- un extrait de la biographie de Marguerite Duras par Laure Adler, sous forme d'incipit. Il s'agit d'un passage sur la genèse du Ravissement. Avec la voix de Mireille Perrier.
- une sorte de florilège que j'ai composé à partir de ce qui m'a semblé le plus remarquable dans les propos de l'auteur à propos de Lol. Duras elle-même parlant de Lol, divaguant sur Lol. Tout au long de sa vie l'auteur revenait volontiers sur ce personnage devenant au fil du temps mythologique. Toutes les femmes de mes livres découlent de Lol, aimait à répéter Duras. Laura Revelli-Beaumont Galasso.
- ensuite Lacan ! « Hommage fait à Marguerite Duras pour Le Ravissement de Lol V. Stein », est paru en 1965 dans les Cahiers Renaud-Barrault. Hommage, analyse, discours, manifeste, mais aussi véritable poème en prose, ce texte était incontournable. Je ne voulais pas d'un(e) comédien(ne) mais de quelqu'un qui avait un rapport intense entre l'écrit et le dit, le fait et le faire, la réalité et la fiction, ce fut un écrivain, ce fut Christine Angot. Avec la radicalité qu'on lui connaît et sa douceur également, celle qu'on connaît moins.
- et de la musique, celle de Michel Galasso. Il y a entre ces deux artistes une forme de résonnance, de communauté dûe peut-être au caractère incantatoire de leurs oeuvres, une sorte de plainte dénuée de tout pathos, un cheminement vers l'absolu qui n'a rien d'une droite mais qui au contraire n'est fait que de cercles et de boucles.
Lola Valérie Stein est d'ailleurs dédiée à Michael Galasso, mort à Paris le 9 septembre 2009
Remerciements à Laure Adler, Jean Mascolo, Jacques-Alain Miller, Frédéric Nathan-Murat, Frank Smith, les Editions Gallimard et les Editions du Seuil.
Suivie de Bruit blanc de Yann Appery et Claude Barthélémy
Réalisation : Jacques Taroni
Rediffusion de 2008
« Shahpur raconte son histoire dans le village au bord du désert nuit parmi toutes les autres.
Soudain une lumière
elle a traversé le ciel
tombée droit sur l’horizon noir
des flammes
un instant je vois
un météore
nuit comme nulle autre… »
Bruit Blanc est un duo pensé à la manière d’une soirée persane où histoires, poèmes et ritournelles se donnent, se perdent, et se reprennent dans un perpétuel passage de la parole au jeu instrumental et du silence au chant. Claude Barthélémy, à l’oud, Yann Apperry en récitant, leurs voix se mêlent et chantent pour raconter la douloureuse histoire de Shahpur et de Shadi.
Yann Apperry
Né en 1972,Yann Apperry écrit des pièces de théâtre, des livrets d’opéra et des romans : Qui vive (Minuit, 1997), Paradoxe du ciel nocturne (Grasset, 1999), et Diabolus in musica (Prix Médicis, Grasset, 2000) et Farrago (Prix Goncourt des lycéens, Grasset, 2003). Il est également l’auteur de fictions radiophoniques, notamment Sentimentales funérailles, avec Jeanne Balibar, sur une musique originale de Massimo Nunzi, dans une réalisation de Blandine Masson, qui a reçu le prix Gilson en 2000.
Claude barthélémy
compositeur, chef d’orchestres savants & sauvages, directeur par deux fois de l’Orchestre National du Jazz, compagnon de route de Michel Portal et de tant d’autres, est l´auteur de pièces symphoniques pour Ars Nova, oud hero, guitariste de l’extase, du réel, des longs silences trépidants, et de la lenteur en tant que telle. Il a également publié des vers autobiographiques :Tout m’arrive à la fois, et Mon âme papillonne au bout de l’impensé.
Lu par: Yann Apperry
Assistante de réalisation : Julie Beressi
Invités :
Olivier Steiner, producteur
Yann Apperry / Claude Barthélémy
Thèmes : Création Radiophonique| Littérature| Duras
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