dimanche 3 novembre 2024

Sketches Radiophoniques de Tristan Bernard 1930

Pour des aveugles invisibles 

Édition La Petite Illustration 11 Octobre 1930


C'est par le plus grand des hasards, je dois le dire, que j'al été prls d'une passion subite pour la radiophonle.

Un agent d'une maison de T. S. F. m'avait donné un appareil à l'essai. Les mélomanes de mon entourage, chaque fois que nous restions le soir à la maison, s'enivraient de musique.

Quelquefols ils écoutaient des pièces en simple langage parlé qui nous arrivaient de différents points de Paris, ou de Lille, ou de Toulouse.

On m'avertit un jour qu'un poste d'Etat avait inscrit dans son programme une de mes pièces.

Je me disposai, avec un peu de méfiance, à l'écouter. Or, j'eus beaucoup de peine à la comprendre.

Pourtant, j'ai de la mémoire. Mais qu'en ont pensé les autres auditeurs ! Ils ont dû tourner le bouton et passer à un autre poste,

Les personnes qui organisaient cette audition radiophonique avaient choisi un peu au hasard les acteurs qui devaient interpréter mon petit acte C'étaient des comédiens de talent, mais les voix étaient mal « assorties » et parfois se ressemblaient trop. Et, comme on ne voyait pas les personnages et rien ne vous disait qu'un tel était entré en scène et que tel autre n'y était plus, il en résultait une certaine confusion.

C'est à la suite de cette expérience que je résolus d'adapter des pièces ou d'en écrire de spéciales à l'usage de la T. S. F. en partant de cette idée très simple que ce public d'écouteurs ne voit pas les acteurs, ni l'endroit d'où ils parlent et sont censés gesticuler.

Il fallait donc écrire du théâtre pour aveugles et faire en sorte que le dialogue même créât le décor dans les imaginations des auditeurs.

Je dois dire que ces premiers essais furent assez appréciés, si j'en juge par les lettres très nombreuses des auditeurs. Cependant, je fus violemment attaqué par les « techniciens» de la T.S.F.

Car, aussitôt qu'apparaît une invention nouvelle, il se forme tout de suite des techniciens. Leur expérience est forcément un peu récente, mais ils n'en prennent que plus d'autorité, au moins à leurs propres yeux.

Si vous alliez trouver un ouvrier des «Gobelins » et si vous lui faisiez des remontrances sur son travail, il vous rirait au nez et il aurait raison. Car son métier est vieux de cinq siècles. En le pra-tiquant, une longue suite de générations ont pu acquérir l'expérience nécessaire. Elles ont enregistré un grand nombre de réussites et se sont instruites tout autant par la notation d'un assez grand nombre d’erreurs,

Donc dès mes premiers essais, les techniciens me reprochèrent de m'improviser auteur radio-phonique. A quoi je répondis humblement que j'étais venu depuis peu à la radiophonie, mais que depuis quarante années je ne faisais pas autre chose que de chercher à atteindre le publie et à l'intéresser.Or, Les moyens d’expression ont beau être différents, l’homme du public ne change pas, qu’il s’appelle spectateur ou qu’il s’appelle auditeur. Les facultés d’attention sont modifiées et c’est ce dont il faut tenir compte. Mais, cela, c'est l'affaire des auteurs, et non des ingénieurs, A chacun ses « oignons ».

Dressons d'abord un petit tableau :

Trois arts jumeaux et différents :

Le cinéma muet, qui ne s'adresse qu'aux yeux.

La radiophonie qui ne fait appel qu'à des écouteurs. Entre les deux, un art qui se fait à la fois voir et entendre, le Théâtre, ou, si vous voulez, le film, parlant qui est du théâtre, imprimé, fixé sur la pellicule.

Puisque en écrivant pour la radiophonie on doit se dire que l'on s'adresse à l'imagination des auditeurs et ne point oublier qu'ils ne voient point nos personnages, c'est à l'auteur de réaliser un dialogue suffisamment évocateur pour pouvoir se passer de décors réels. Dans cette tâche, il faut que l'écrivain compense l'infirmité de ses ressources par un plus grand effort d'ingéniosité, grâce auquel il remédiera à l'insuffisance, au néant de la réalisation matérielle par la richesse de l'évocation. Je dis bien : la richesse, car on s'aperçoit que ces ressources précaires deviennent illimitées et que l'on peut créer avec des mots des décors imaginaires qui, s'ils étaient de bois et de toile, coûteraient des millions de francs. Les constructeurs de châteaux en Espagne sont des architectes admirables quand on sait les utiliser.


Nous avons actuellement une belle pléiade d'auteurs dramatiques, Chaque fois que je rencontre un de ces écrivains, je l'engage avec ardeur à travailler pour la radio. Je suis sûr qu'il y trouvera l'occasion d'un entraînement excellent. Car il s'habituera à donner à ses mots le maximum de sens évocateur: Et ceci ne lui sera pas inutile, même quand il n'écrira pas pour la T.S.F.

La Société de radiophonie française, ou, si vous préférez radio Paris, a mis à par mon bon confrère, Jean Bouchor  et, pour la mise en scène, par Georges Colin, qui n'a pas seulement un grand talent de comédien, mais une curiosité fervente pour ces questions nouvelles. J'ai eu à ma disposition, comme interprètes, des artistes de haute valeur. C'est ainsi que j'ai pu diffuser un certain nombre de sketches dont une grande partie est publiée aujourd'hui dans L'Illustration.

Nous reprendrons, je pense, la saison prochaine ces expériences. Dans mes voyages d'été, j'ai recueilli, sans les chercher, de nombreuses approbations. Les auteurs qui me suivront verront comme il est émouvant d'étendre ainsi sa clientèle..

Mais je n'entreprendrai une nouvelle série d'études que lorsque nous aurons constitué une bonne collection de « bruits ». Actuellement, à ce point de vue et même dans des studios étrangers dont on nous vante de loin la perfection, la réalisation des bruits n'est pas au point. Car elle présente des difficultés qu'on ne soupçonne point au premier abord.

Quand vous suivez dans un appareil de T.S.F. un beau concert instrumental, vous entendez, après chaque morceau, les applaudissements nourris de la salle. Vous savez que ce sont des applaudissements. Mais il faut le savoir. Car cela se traduit par une espèce de crachement féroce, par un ronfiement rauque et bizarre qui ressemblent peu à une marque d'enthousiasme.

De même, il ne suffit pas de tirer un coup de feu à proximité de l'appareil pour que les auditeurs entendent un vrai coup de feu. On a enregistré dans des phonographes des bruits de gare authentiques qui cessaient, à la réception, d'être des bruits de gare. Vous me direz que certains appareils récepteurs rendent plus exactement les bruits que les ondes leur apportent.

Admettons que ces erreurs soient le fait non de l'appareil émetteur, mais de l'appareil récepteur et qu'on arrive à améliorer les récepteurs de façon à ce qu'ils ne dénaturent point les bruits qu'on leur confie, la question ne sera pas encore tout à fait résolue.

Il y a certains bruits que nous ne reconnaissons pas, même s'ils sont fidèlement rendus. Ainsi le bruit de la rue. Dans la vie, nous l'entendons constamment, mais nous ne l'écoutons pas. Rappelez-vous ce jeu de votre enfance qui consistait à se boucher du doigt, puis à se déboucher les oreilles, et cela plusieurs fois de suite. Nous entendions comme un bruit de soufflet de cheminée par les oppositions successives de silence et de bruit. Alors nous arrivions à prendre conscience du brouhaha de la rue.

Il se fera peu à peu chez le public une éducation de l'oreille. Il faut qu'il apprenne à entendre, puis à écouter. J'ai reçu, à propos de certains des sketches que vous allez lire, des observations d'amateurs déjà exercés de la T.S.F. et qui me reprochaient d'écrire de temps en temps pour la radio des pièces à péripéties un peu violentes, au lieu de leur présenter constamment des comédies. Je leur ai répondu que tous les auditeurs n'étaient pas encore également entrainés à l'écoute et qu'il fallait parfois fixer et retenir un peu brutalement leur attention. Le public de la T.S.F. endurerait difficilement certaines tirades qui lui paraissent déjà un peu longues au théâtre, alors que, là au moins, la salle entière s'entr’aide à les supporter.

S'il s'agit de faire rire, les lois du comique ne sont pas les mêmes qu'au théâtre, car le rire est contagieux. Il est plus facile d'amuser, de réjouir des spectateurs assemblés que des auditeurs dis-persés.

J'en ai fait l'expérience devant des publics populaires où j'avais devant moi des auditeurs pleins d’intelligence et de bonne volonté. Tous n’avaient pas été aussi souvent au théâtre. Leurs fins d’esprit n’étaient pas également exercé… Une bonne histoire du folklore, bien éprouvée, déclenchait tout de suite une cinquantaine de rires. Puis arrivait à un cinquième de seconde un train dédoublé de deux cents personnes... Après cela, le reste de la salle entrait en joie. Cette espèce de groupement, de rassemblement du public ne peut se faire à la T.S.F. où le contact n'existe qu'entre les auditeurs installés dans une même chambre. Et encore là ne se produit-il pas d'une façon si puissante et aussi « entrainante » que dans une salle nombreuse.

L'auteur comique doit tenir compte de cela.

J'ai songé, au lieu d'annoncer des causeries pour les auditeurs de Radio-Paris, à leur faire dire que nous enregistrions pour eux des conférences faites devant des spectateurs. A cet effet, j'aurais constitué dans l'auditorium une bonne équipe de rieurs à qui j'aurais fait répéter leurs rôles une dizaine de fois, de façon à obtenir des éclats de rire sonores et qui parussent bien spontanés. Mais je ne sais même pas si avec ce renfort artificiel, analogue à la claque de théâtre, nous entraînerions suffisamment tous nos auditeurs isolés. Il faut donc avoir recours à une autre sorte de comique.

Et peut-être cette contrainte, cette recherche, comme beaucoup de contraintes et de recherches seront-elles fécondes en bons résultats.,

TRISTAN BERNARD.


P.S nous avons supprimé, dans les sketches, qui suivent, le plus possible d’indication de gestes ou de mouvement de scène, afin de placer le lecteur dans la situation exacte, où se trouvait les auditeurs, aveugles de ces comédies.







lundi 28 octobre 2024

Théâtre : le mage du Kremlin

Quelle pièce, quelle mise en scène, quel rythme comme pour un orchestre, ils cherchent au début la note ensemble en plaçant les éléments de décor en nettoyant peaufinant le sol miroir, tout est miroir dans cette mise en scène du texte, les écrans les vidéos et nous public pris pour un reflet de l’occident. Philippe Girard et tous ses acolytes sont excellents. Y a de la musique, des chants en langue russe, du rap aussi. Une amie m’avait dit au debut  des années Poutine (ce nom est affectueux en français : une poutine, on en a oublié totalement l’étymologie) « en Russie c’est comme ici… » « Poutine a redonné leur dignité aux Russes » son frère expatrié y travaillait… Il est revenu depuis…
Quelle claque on n’en perd pas une miette(je n’ai pas lu le livre). Les passages en russe sont traduits sur les deux écrans placés, presqu’aux cintres en fond de scène. Au début je ne l’avais pas remarqué je me laissais bercer par la langue russe… Ils ne jouent à La Scala Paris encore qu’une semaine…après ils partent en tournée. Les acteurs sont équipés de micros mais la sonorisation est bien mieux faite qu’ailleurs, car les acteurs sont tous piqués d’énergie et sont bons. J’y ai retrouvé Karina Beuthe Orr dans le metro après avec qui j’avais joué il y a quoi presque 20 ans à Avignon : « Je suis ta mémoire » c’est elle qui m’a reconnue et nous étions toutes les deux contentes de cet inattendu. Bravo encore Karine actrice de ton époque internationale parlant plusieurs langues travaillant sur tous les fronts. 
Mon compagnon placé deux rangs derrière moi ; c’était presque complet quand j’ai pris les places, a reconnu mon rire. Il n’a pas même baissé une paupière pendant les presque 2 heures. J’avais envie de me lever après aux saluts mais j’étais encombrée de mes sacs, mon chapeau, mes pensées….Le théâtre est essentiel et surtout quand il communie avec son temps les autres arts : cinéma concert et COLLECTIF : au passé et au présent, morts et vivants, pour la vie l’incarnation totale. L’avenir est de rester vivants et pour cela le théâtre vous met les doigts dans la prise. J’ai crié Bravo !
#lemagedukreml






Nous sommes dans le public et séparés Pascal au milieu du miroir en bleu marine derrière un homme en blanc ou presque et moi deux rangs plus devant en train de photographier à la gauche immédiate du rectangle noir accessoire.






jeudi 24 octobre 2024

Anniversaire Piaf Cocteau

Oh comme c’est difficile de penser à des amis perdus, les amis qui nous les ont les plus raconté, qui nous les ont les plus rendus vivants, même leurs œuvres ne sont plus si proches… Cocteau aucune pièce n’est rejouée même dans les cours amateurs même « le bel indifférent » ou « la voix humaine » et eux ces passeurs ne sont pas loin pas injoignables mais physiquement dans un autre arrondissement une autre constellation. Edith elle oui reste incrustée à nos chairs et sur notre peau. Je vous envoie ma prière du matin athée et je remercie Patti Smith dans son livre des jours de les consacrer.
Ils avaient de si belles mains….


lundi 21 octobre 2024

Théâtre : Barbara / Lecture : Fête d’automne



Et si je vous disais que c’est à voir dans un avenir très proche, moi je le la les reverrais Catherine /Barbara car j’en ai vu une ébauche et j’en ai déjà été très touchée, émue, non pas parce que Barbara était le meilleur souvenir luciole, pilier de ma jeunesse et parce que son interprète là, en est la plus proche et la plus lointaine comme les anges de Wim Wenders,  vous savez comme de vieux amis quand on comprend qu’ils ne se sont jamais trahis ni artistiquement ni amicalement. Et ceux là ne se comptent que sur une main.

Lecture du 19 oct à la librairie Au plaisir des yeux fête d’automne 

Le flyer est de Léopold Guyot 
La libraire 
Pour nous réchauffer le cœur et nous sécher je vous donne quelques nouvelles de la librairie Au plaisir des yeux  de notre amie Anne Guyot et sa fête de l'automne à la librairie. Vidéos et photos furent au RDV de ce thème « figures urbaines » avec une expo photo de Léopold Guyot.


















Dans les textes j’ai retenu une phrase, comment glane t’on les mots ? « le contraire du luxe serait la vulgarité…. »
 Je suis sceptique quand à cette affirmation par Jean-Paul Kauffman dans « Venise a double tour ». d’après Coco Chanel :
« Le luxe, ce n’est pas la richesse. C’est le contraire de la vulgarité » Dubaï : ne serait-ce que de la richesse ou du luxe ? Dans le sens raffinement élégance et volupté…. Ou dans la confusion des valeurs et des sentiments….
 
Déroulé de la soirée (avec sa réserve d’impromptus puisque nous n’avions pas eu vraiment le temps de tous nous retrouver avant pour répéter… mais cela a son charme d’inattendus et de bouteilles lancées à la mer avec la découverte du message qui y était enfermé jusque là…)

-Ferragus de Balzac lu par Jérémie.

-Paris Métèque de Gael Faye lu par Anne

-Prévert chanson de la Seine dit par Emmanuelle.

-Extrait du livre Jour de ressac de Maylis de Kerangal sur le tramway et la mer dit par Guillaume

-Réda "sur le pont des martyrs" dit par Nathalie 

-Autre extrait de Jour de Ressac sur la ville de Rouen  qui devait être lu par Guillaume(ce texte a été omis par le lecteur perdu dans les retrouvailles des pages et remplacé par ce qui reste d’une ville totalement détruite par les bombes. Bcp plus court mais percutant. 

« Quand nous ressortons de chez Jacqueline, il fait nuit, le quai de Southampton est désert, nous marchons en silence sous les arcades de la rue de Paris, les faisceaux des réverbères projettent des ombres sur les façades des immeubles, ils auréolent le béton qui se colore rosé, bleuté, brun, émoussent les angles, et sans doute qu nous voyons en cet instant notre ville comme nous ne l'avons encore jamais vue: l'architecture nous dit quelque chose qui n'est pas la Reconstruction, ni la Renaissance, la Réparation, tout ce qui commence par re pour que reviennent les rêves perdus, non, elle est la trace matérielle de ce qui a disparu, elle nous rappelle que notre ville est hantée: il y avait une autre ville avant, voilà ce qu'elle nous raconte. »

Intermède musical par Philippe et Nadine 

-Julia Deck texte court sur la place des fêtes lu par Sylvie

-extrait de Ravage de Barjavel dit par Emmanuelle

-extrait de Jean-christophe Bailly lu par Jérémie l'île neuve

-extrait de  Annie Ernaux notre prix Nobel femme, sur la banlieue et les centres commerciaux un journal, notamment à Cergy lu par Patrick

-premier chapitre du livre de Thomas Reverdy Le grand Seccours lu par Anne

-extrait d'un texte de Balland lu par Sylvie

Intermède musical 2 : Bruxelles chanté par Jeremie Droulers

-La place de Clara Luciani lu par Anne

-Texte sur Tokyo de Nothomb lu par Nathalie

-texte d'Aragon lu par Anne-Sophie Paysan de Paris

-texte d'Hervé le Tellier lu par Emmanuelle

-texte sur les deux vieux à Venise lu par Nathalie
-texte de Timothée Pierrot lu par l’auteur et ensuite il a lu Rimbaud 

Et finish musical. Nadine et Philippe

Sans oublier le texte de Thomas Clerc, Paris Musée du XXI ème Siècle lu par Patrick Guyot
Les photos de Léo sont à la librairie en cartes postales j’en ai choisi quelques unes et elles ont toutes trouvé leur place dans les rayonnages de nos niches à livres 











Désormais Cinéma pour tous les films Letterbox ou FB

C’est énervant « fetnathpass » pseudo sur Letterboxd



Je suis obligée de reporter rabâcher ce que j’écris d’un côté sur FB https://www.facebook.com/share/v/qnja5spP9pvbEz6A/?mibextid=WC7FNe 
Letterboxd fetnathpass et à l’occasion Insta https://www.instagram.com/feytnath/profilecard/?igsh=dHkya2gyeTJncm9l et Threads. 
Je suis sur Threads en tant que @feytnath. Installez l’application pour suivre mes threads et mes réponses.
Si vous voulez en savoir plus sur mon activité rechercher sur ces réseaux 
Je répertorie un peu et c’est suffisant je ferme mon parapluie de vieux blog.  
https://www.threads.net/@feytnath?invite=0

mercredi 25 septembre 2024

À son image



A son image c’est un film mieux qu’un documentaire et qui vous laisse en plein… entre tous les conflits et les hommes plus corse que jamais… plus libanais… plus israélien plus en instance…. En absence en présence de Dieu….ou des hommes vers quels temps ? à conserver continuer  à découvrir se battre contre les colons… qui les instrumentalisent? Là pourtant ce sont des années 1980 à l’aube du XXIᵉ siècle mais la focale est sur la place de la femme dans une Corse plus patriarcale plus visiblement qu’ailleurs…une jeune photographe Antonia (Clara-Maria Laredo)
https://youtu.be/9hWoWeIe3jU?si=vmE38159ZD1bLDV1

Avec des comédiens professionnels et d’autres amateurs et ça se voit ou pas ?! Avec Louis Starace dans le rôle de Pascal…. 

https://www.ubba.eu/fiche/acteur/louis-starace

Une interview de Thierry de Peretti qui joue aussi le prêtre dans Corse Matin

lundi 23 septembre 2024

L’Avare au Lucernaire - Reprise


Demandez le programme :

La note d’intention de Philippe, PERSON et Florence Le corre, metteur(e)s en scène

Nous avons monté la avare comme une comédie féroce, voire un thriller commis ! L’argent ne circule plus  : il est capté par Harpagon et cette accumulation est obsession. Ce que raconte la pièce, c’est comment cette maladie qu'est l'avarice a des retentissements sur toute une maisonnée. Nous sommes ici aussi au coeur du système patriarcal : un père fou mais cependant tout puissant. C'est parce que les enfants refusent de se soumettre à la folle loi du père que tout devient possible. Souvent chez Molière, chacun ne joue pas son rôle, ainsi Valère n'est pas l'intendant que l'on croit, Jacques est aussi bien cuisinier que cocher, Frosine n'est pas au seul service d'Harpagon etc. C'est aussi ce joyeux désordre qui nous intéresse. Le décor épuré, témoin de cet argent que l'on a mais que l'on cache, laisse place au jeu et à l'intrigue pure. Bien sûr ici Harpagon n'a pas les traits du barbon: le spectateur acceptera le code. Nous n'avons pas voulu monter la pièce « façon XVIIe » puisqu'aussi bien elle parle d'aujourd'hui. C'est la marque du génie.

LE MOT DE BENOIT LAVIGNE, directeur du Lucernaire

On connait tous L'Avare, célèbre comédie de Molière représentée pour la première fois le 9 septembre 1668. Inspirée de La Marmite de Plaute, c'est une comédie de caractère avec comme personnage principal le vieil Harpagon patriarche, obsédé et obnubilé par l'argent.

On a tous en mémoire certaines répliques comme « Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger » ou encore « La peste soit de l'avarice et des avaricieux », mais aussi « Au voleur ! Au voleur ! À l'assassin ! Au meurtrier ! ». On n'oublie pas les prestigieux interprètes que furent Jean Vilar, Louis de Funès, Michel Serrault, Michel Bouquet et plus récemment, Bruno Podalydès ou Michel Boujenah. Mais ici, c'est la jeune troupe des élèves du Lucernaire qui s'empare de l'œuvre avec enthousiasme, folie et virtuosité. Ensemble, sous la direction pleine de fantaisie de Florence Le Corre et Philippe Person, ils dynamitent la pièce, nous offrant une version moderne, joyeuse, enlevée de ce grand classique intemporel.

Car Molière nous parle avec génie et nous fait rire de ce que Sophocle appelait le « fléau des humains », l'argent qui déchire les cœurs et les familles, qui brouille toutes relations humaines et sociales, aiguise les plus vils instincts et rend les hommes totalement fous. Il se moque aussi avec cruauté et dérision du patriarcat qui veut imposer sa loi et de ces hommes ridicules qui veulent rester jeunes à tout prix. D'intrigues en rebondissements, de coups d'éclat en coups de théâtre, nous suivons avec délectation les tribulations du vieux barbon et des jeunes amoureux Mais on le sait, chez Molière, tout est bien qui finit bien et l'amour triomphe toujours à la fin.

C'est donc un plaisir que de rire à cette comédie toujours d'actualité, de se moquer des traver de l'espèce humaine et de la société et de se divertir grâce à l'énergie, la fougue, le talent de ce jeunes comédiens dont c'est, pour la plupart, leur premier spectacle.

Car c'est cela aussi le Lucernaire, un théâtre qui offre sa chance à de jeunes comédiennes comédiens de se produire et de montrer tout l'éventail de leur art.


Oui le programme les notes de ceux qui ont choisi la pièce de la monter et de la produire, met en appétit mais vous  ne serez pas déçu car vous pourrez faire comme nous et emmenez vos amis et leurs enfants car après vous verrez ils seront heureux

Je les suis les élèves de cette école avec joie et je me retrouve comme quand je prenais des cours moi-même dans une école privée et que par l’intermédiaire d’une amie qui était rentrée au Conce au conservatoire national d’art Dramatique j’assistais aux cours aux représentations.

Quand on reproche aux personnes de ne pas avoir fait d’études générales supérieures ou autres méfiez vous car en candidat libre en auditeur libre je pourrais être Docteure es théâtre 

Au conse par contre ça n’a pas bougé il y a une sélection Il y a toujours  une sélection et une limite d’âge disons que les profils y sont un peu moins stricts étriqués « 1 400 candidats pour 30 places annuelles ».

Mais revenons à l’Avare au spectacle proposé par l’école pro du Lucernaire au bout de deux ans  c’est génial car voyez vous je n’ai jamais aussi bien entendu cette pièce et comme je viens de prendre 70 ans j’ai l’oreille paresseuse et l’esprit de découverte redécouverte un peu embué ou émoussé. J’y suis tellement allée voir ou revoir ces pièces mais lâ.. j’ai bondi 

Sursauté ri et applaudi….



Là c’est le fameux La Flèche valet de son fils, qui aux prises avec L’avare Harpagon, se fait fouiller à corps soupçonné d’avoir volé quelqu’argent. Il est incroyable à chaque fois qu’il parait sur scène pour nous faire ressentir sa joie d’y être là sur scène il s’y jette et se relève on s’attend à ce qu’il réplique : « Même pas mal ! »courrez y vite même si vous êtes en différend avec votre famille vos bailleurs ou votre premier ministre car ce texte est de tous temps très instructif.

Molière dans le texte 

« ELISE. - Vous moquez-vous, Valère, de lui parler comme vous faites ?

VALÈRE. - C’est pour ne point l’aigrir, et pour en venir mieux à bout. Heurter de front ses sentiments est le moyen de tout gâter; et il y a de certains esprits qu’il ne faut prendre qu’en biaisant, des tempéraments ennemis de toute résistance, des naturels rétifs, que la vérité fait cabrer, qui toujours se roidissent contre le droit chemin de la raison, et qu’on ne mène qu’en tournant où l’on veut les conduire. Faites semblant de consentir à ce qu’il veut, vous en viendrez mieux à vos fins, et...

ÉLISE. — Mais ce mariage, Valère ?

VALÈRE. - On cherchera des biais pour le rompre.

ELISE. — Mais quelle invention trouver, s’il se doit

conclure ce soir.

VALÈRE. - Il faut demander un délai, et feindre quelque maladie. »

Et mon post initial qui se repépète

Mais l’art du théâtre c’est la répétition le travail et la sincérité le don le jeu la liberté du corps l’envie de voler sur scène et d’y être beau beau belle à tomber et se relever. Quoiqu’il advienne ! J’y suis retournée et c’est la 3 eme fois avec nos amis et c’est incroyable comme cette adaptation repeinte en hymne à la jeunesse à la modernité à la tolérance à la dignité enjouée même « des avaricieux » le temps s’y arrête. Ah ce qu’ils sont heureux de jouer ces jeunes gens sortant de la 9 eme promotion de l’école de théâtre, ça redonne envie de retourner au théâtre pour voir ou revoir tous les classiques. À ce propos j’irais revoir aussi le doc rue du Conservatoire où les élèves eux mêmes ont adapté Hamlet, Hamlet joué par une femme, là c’est l’avare joué par un jeune homme. Mais c’est vrai qu’il y a de plus en plus des vieux avares de leur jeunesse par le truchement de la chirurgie esthétique. 

Bon je voulais signifier que Philippe Person ça fait très longtemps qu’il fait jouer les rôles les grands rôles par des femmes… Là, c’est en duo qu’il signe la mise en scène avec Florence Le Corre cette pièce parle de l’argent mais aussi des migrants… et comme rarement car les familles séparées par les naufrages … se retrouvent…

la semaine c’est à 18h30 le dimanche à 15 h nous étions 6 nous sommes sortis heureux pour ensuite prendre un goûter heureux et nous avons parlé de tout ce que nous voulions voir au théâtre le Père Gorio au théâtre des Gémeaux parisiens,  la double Inconstance, les lettres d’excuses de et avec Patrick Chesnais Un monde fou adapté par et avec Éric Métayer : ces 3 derniers spectacles sont au Lucernaire… Merci aux jeunes gens de L’avare ambassadeurs du théâtre si heureux d’être sur scène si sincères ! Les lumières de Tom Bouchardon sont rieuses elles aussi… https://www.lucernaire.fr/theatre/lavare/



Voilà les deux acteurs qui m’ont enthousiasmée dans les rôles de Valere et Harpagon 

mercredi 18 septembre 2024

Paradise is burning

Ce film m’a donné envie de me brûler par la danse, car là aussi la musique est très importante. Un vent d’apocalypse qui épouse l’espoir pour trois filles deux ados très proches, dont l’une presqu’adulte, et la dernière très jeune… 7 ans.
Les enfants sont à la fois surprotégés dans nos pays riches et aussi abandonnés pour un rien… pour jouer se reconnecter par le téléphone. Il ne peut y avoir que découverte de l’autre qu’avec effraction fascination d’une autre maison… Ce film se décline au choix, comme vous l’aurez perçu, il est à entrées multiples… il y a corrélation avec des chiens laissés à l’abandon alors que d’autres chiens sont toilettés habillés chaussés…. La liberté passe par l’abandon… la scène du karaoké m’a fait penser à un film de Kaurismaki. Bravo les filles !

https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Bianca-Delbravo-la-revelation-de-Paradise-is-burning
Interview très intéressante sur le hasard et la nécessité d’être comédienne et comment le devenir sans brûler les étapes…
- Chéri, si on partait s’installer en Suède après tout cela….

mardi 17 septembre 2024

BEETLEJUICE BEETELJUICE / LE PROCÈS DU CHIEN

BEETLEJUICE BEETELJUICE :

Comme j'ai ri et aimé ce film, c'est tombé pile-poil dans mon cerveau, j'ai ri aimé les délires esthétiques Michael Keaton est aussi bon que Nicholson Monica Bellucci est lâchée belle comme dans les danses paralympiques de l'ouverture des JO, j ai éclaté de rire, je n'étais pas seule dans la grande salle les rires étaient comme un peu étouffés déjà au royaume des morts. Et les autres acteurs actrices danseurs ? Les femmes les jeunes les moins jeunes ? on s'en fout on s'habille de tous les maquillages de tous les effets spéciaux et ielles sont belles comme le jour... pardon la nuit. Ce film m'a fait pleurer aussi sur la relation mère fille retrouvée, la maison à déménager... tout y était je n'ai pas vu le premier mais je vais y aller...

et les chats sont avec leur maîtresse au ciel purgatoire c'est à dire dans la salle d'attente de l'éternité. Bob m'a émue... son rôle d'assistant de Beetlejuice, qui sait... dernière info : je n'ai pas vu encore le premier mais ça va pas tarder..... j'ai retrouvé le Tim Burton que je préfère. La maison emballée... Merci Tim

La musique est tellement… on était plusieurs à rester pendant le générique, à danser de l’intérieur 


LE PROCÈS DU CHIEN 
Excellent film que le procès du chien pour sa réalisatrice actrice principale et si bien entourée à commencer par le chien son maître son coach les juges … les extraits photos…. Rien non rien de rien je n’oublierai rien de ce film qui en dit long sur toutes les oppressions coercitions mises à genoux….




jeudi 29 août 2024

Emilia Perez et le roman de Jim

Emilia Perez 

Je ne me suis pas rendue compte tout de suite que dans ce film les personnages masculins genres patriarcaux voir violents sont comme des bulles de savon et c’est tellement rare qu’on s’y sent renaître. Bien sûr à la fin… mais rien non de rien je ne regrette rien, et tous ces visages qui chantent jouent dansent comme tous les gens qu’on aime après avoir été relégués dans des casiers marchands : « damnés de la terre ». La musique la musique je veux dédier ce film à toutes les femmes qu’on aime en soi et ailleurs…



Critique : Emilia Pérez, de Jacques Audiard

Quand on est critique, de cinéma ou autre, émérite exigeant, on n’est jamais content, on ne décrit pas ce qu’on a vu dans un film, à l’écran exactement, mais ce qu’on aimerait y voir et pour moi c’est un peu facile limite bof ! J’avais un ami de théâtre les amis de théâtre sont comme tous les amis à notoriété possible ils s’aiment sont jaloux rivalisent et ne savent plus ouvrir les yeux sur une nouvelle forme une biggaree qui touche à tous les autres arts cinéma danse musique rencontre réelle d’autres cultures la rencontre des sons des langues elles-mêmes comme dans Aguirre ou la colère de Dieu d’autres corps secrets et mensonges d’autres visages paysages

Le roman de Jim 

Quel beau film quelle émotion au large d’immenses 

paysages quel cinéma quels acteurs quels jeunes enfants 

même si je me demande comment fait-on pleurer les 

tous petits attend t-on l’heure du biberon !? Pas besoin 

de la refaire ils sont toujours justes même avec des 

adultes inconnus. Ce film nous a laissé tous les deux dans 

les larmes au balcon….Et comme dans un roman un 

feuilleton on ne perd rien ni personne. Ni victime ni 

bourreau ça croque, la vie les rencontres ! Chacun avec 

ses angoisses ses mensonges dans le Jura quand on y 

monte l’été on y respire.



« Matériau tellement vivant de l'écriture - des écrivants, comme dit Barthes, pas des écrivains - qu'un interprète s’en nourrit jusqu'à l'incarner.
Comme l'acteur sur le plateau qui ne joue pas un personnage, mais qui donne son corps en pâture à la langue de l'auteur.
L'acteur cherche physiquement les pulsions organiques qui ont pu inonder l'auteur quand il a écrit.
Chaque mot est un son.
Et chaque son est l'expression d'une sensation physique de l'auteur.
Sur la partition, dans le livre il reste le son, le mot.
L'acteur part du son pour tenter de découvrir la pulsion organique qui l'a généré, la sensation physique qu'il recèle.
L'acteur part à la recherche du corps de l'auteur, là où s'est fécondée l'écriture.
Chaque mot, chaque son est une empreinte du corps de l'auteur.
C'est ce précipité chimique et organique du corps de l'acteur et du corps de l'auteur qui crée le personnage.
Ce n'est pas l'acteur qui joue le personnage. »
Stéphane Auvray-Nauroy le chant d’amour le plus violent que je connaisse. Piaf-Duras 
https://www.critikat.com/actualite-cine/critique/emilia-perez-2/

JO la cérémonie des JO paralympiques

@thisisluckylove 


C’est vrai qu’il a la classe d’un Freddy Mercury, je l’ai dit avant de lire l’article de Libération. Eh bien c’est le moment que j’ai préféré de ce travail colossal, c’est pour moi la signature de l’Art avec le sport de souligner d’interroger et de donner un écrin à notre avenir. 
« Réunir ceux qui s’aiment »
Cette dernière manifestation dansée musicale m’a transhumée m’a faite sortir de mes champs de raisonnement. 
Et surtout reprendre le sentier ensoleillé de mes désirs de jeunette de « réunir ceux qui s’aiment. »
Bravo à tous lui Thomas Joly et son armée libre d’artistes d’artisans de techniciens de bénévoles et de ceux qui l’ont représenté sur scène 
On aurait dit que la Tour Eiffel était vivante ouvrait grand ses yeux.

vendredi 28 juin 2024

Avec toi je ne crains rien-Alexandre Duyck-Actes Sud/ Les règles du mikado-Erri de Luca

Avec toi je ne crains rien Alexandre Duyck Actes Sud 
Donc voilà bien longtemps que je n’avais pas trouvé un livre qui m’a aspirée je l’ai tu d’une seule traite. Comme j’ai presque l’âge des ennuis indéracinables, je n’ai pas deux sous de jugeote pour me représenter une carte, un plan j’aimais tant me laisser guider par mon père petite, que je n’ai jamais appris et puis ma mère qui essayait de faire sa copilote avec les cartes comme avec ses souvenirs n’était pas très douée dans le 1 er registre mais impressionnante dans celui des registres, classement chronologiques et j’ai du vouloir lui ressembler et puis c’était presque un compliment pour moi elle n’a pas … le sens de l’orientation… et pour le reste je ressemblais à mon père : elle est dans quelle classe votre fille ? -…..
Dans ce livre on comprend l’original bonheur des enfants avec leurs parents et la marque indélébile de ce départ de vie quand après même à quatre ans ils deviennent séparés insultés orphelins…je ne peux pas vous raconter l’histoire elle a été médiatique mais j’aimerais bien demander à l’auteur 
Alexandre Duyck, est ce que l’un des jumeaux qui a passé sa vie d’adulte à rechercher ses parents jusqu’à la folie dans le glacier avait trouvé l’endroit, ne serait-ce que par défaut…. 
Je ne vous mettrais aucun extrait car ce serait comme retirer un peu de neige à un paysage alpin, vous savez quand le froid était cuisant et la neige abondante même dejà à partir du 15 août….
Lisez-le je ne peux pas vous le prêter car je vais l’envoyer à une amie qui habite les Alpes hautes et donc pas suisses !?  Y a qu’avec elle que je partage de cette façon mes livres car c’est si facile en amitié de se perdre une fois adultes… surtout si on manque d’imagination. Si on s’en tient à la calomnie ça s’appelait du « on-dit-que … c’est devenu un fake… c’est tellement facile de recroqueviller les fleurs…surtout celles des hauteurs après les dénivelés qui se comptent et vous rendent inégaux à moins de se tenir enlacés…






Les règles du Mikado Erri de Luca 

Pour les détracteurs toujours avisés d’Erri de Luca https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-masque-et-la-plume/le-masque-et-la-plume-du-dimanche-23-juin-2024-1905854 et je n’ai pris que des extraits et j’ai évité les quelques lignes sur les animaux si simples et pour vous laisser voguer sur votre quotidien du moment, je ne vous  découvrirais rien ou si peu de l’autre personnage à qui il écrit des lettres… longues. Un cahier. (Pour en sortir de cette période il va falloir s’endurcir manifester  résister car voter ne suffit pas ou tout quitter) 
Les photos n’ont rien à voir mais permettent de me donner du cœur à une de mes promenades préférées passer du XV ème au XIV ème par la rue de la Convention…pour aller chez ma libraire préférée Au plaisir des yeux https://www.facebook.com/share/p/iFYrV2JpEnTNi6kf/?mibextid=WC7FNe 
où j’ai acheté ce livre. 



« La mer est l'opposé de la terre. Elle ne permet pas de regarder d'en haut, elle est horizontale, égale. Elle arrête les pas et pourtant c'est aussi une voie libre.

Tu l'as vue calme, sans rivage à l'horizon, jusqu'au point où l'air se confondait avec l'eau. Tu as eu envie de monter dessus.
Tu étais arrivée à ton point de départ. »

« J'ai plus d'années que de kilos. Les vieux doivent être légers.
L'humanité a été jeune, ce n'est que récemment qu'elle s'est mise à vieillir en masse. C'est un temps inconnu, plus que la jeunesse.
Aucune expérience de vieillesse précédente ne peut servir d'exemple.
Le matin, je fais l'appel, j'invite chaque partie de mon corps à dire présent. Je commence par les pieds pour finir par la nuque.
Je dresse le plan de la journée, les activités indispensables et les superflues. Le feu, l'eau, la soupe, l'hygiène, sont des nécessités, puis je dois ajouter la lecture et le jeu pour l'entrainement des pensées.
La durée du jour est un tour du monde.
Le soir, je me retrouve aux antipodes, la nuit me ramène au point de départ.
Je vis sans montre. Si je me réveille dans le noir à cause d'un bruit, d'un rêve, je n'ai pas besoin de savoir l'heure. Je me concentre sur les battements de mon cœur.
Ils sont plus lents en hiver, je palpe mes carotides pour les sentir.

Je pense à ma mère. Pendant les bombardements, avant de descendre dans l'abri, elle passait une minute à se coiffer devant son miroir pour être présentable.
Une minute pendant un bombardement, c'est un temps énorme à perdre ou à trouver.
Son aspect avait la priorité.
Aujourd'hui, je sais que cette minute d'amour-propre lui donnait du courage. Elle résistait à la force supéricure avec la force mineure de la dignité.
Elle disait que lorsqu'on va payer ses impôts, il faut bien s'habiller et ne pas se donner un air misérable.
La guerre était pour elle un impôt sur la vie des gens. Il fallait se présenter de façon correcte.
J'essaie de suivre son exemple.
Je préserve le feu, avec le reste des braises j'allume celui du matin, je réchauffe mon repas, je sèche mes vêtements.
Je te raconte ces petites choses importantes.
Je retrouve en elles une règle du Mikado: attention aux moindres mouvements, faire avec intention, sans automatisme.
Je lave mon bol sans laisser d'odeur qui puisse attirer des animaux.
Je laisse dehors le marc de café pour couvrir une éventuelle trace d'aliments. Je me sers de la cendre pour dégraisser ma casserole avant de la laver.
Le sommeil arrive, je m'y plonge en quelques minutes.
Au réveil, je remercie, je ne sais qui, mais j'ai envie de dire merci. »

« Mon corps s'endurcit. Mes bras et mes jambes sont les branches d'un arbre. C'est sans doute pour ça qu'on appelle le corps un tronc.
J'ai perdu en taille, mes vertèbres se sont rapprochées en me retirant des centimètres.
C'est une compacité inconnue, elle me transforme en fibre végétale. »
Erri de Luca 
Les règles du mikado

« Écoute, moi je n’ai pas d’enfants ni de petits enfants et je ne cherche pas à adopter.
J’échange quelque chose avec ceux que je rencontre loin des routes.
Je ne fais aucune différence d’âge. Tu me traites de vieux, d’accord, mais j’ai le même âge que toi, je vis à la même époque. Les générations n’existent pas pour moi. Tant que nous vivons, nous sommes contemporains. Nous sommes deux personnes. »








mercredi 19 juin 2024

Présentation des scènes de 1 ère année 2024 Promotion 9

Oh comme le sort le destin l’inimitié des dieux s’acharne sur ce que j’écris au fur et à mesure sur ce blog, tout mon message s’est envolé manque de concentration, je ne risque pas d’éconduire, d’influencer, de phagocyter, je ne savais même pas comment s’écrivait ce verbe pour moi c’était lier quelqu’un, le réduire à un fagot…)
Bon revenons à ce groupe promotion 9 et à leur spectacle de fin d’année avec leurs deux profs Philippe Person et Gregory Corre (que je ne connais pas, que je ne connaissais pas, mais qui pour moi connaît tout du théâtre…et sait en rire).
Ils m’ont redonné espoir et fierté, oui le théâtre est un refuge et aussi un lieu de partage unique où l’on s’incarne et se désincarne. Où l’on éteint les portables ! où l’on comprend les sous-textes, où l’on titille, accroit les sensibilités, où l’on met des protections pour mieux s’en dévêtir, où l’on se tient à distance, où l’on apprend les entrées les sorties…où l’on arrête de s’autocentrer et de s’écouter penser… où l’on se jette à corps perdu 
Et eux ils ont tout cela…
J’ai écrit à notre groupe amateur et donc à l’un d’entre eux : Dushan et à leur prof de théâtre ce message :

Hier je n’ai pas fait de selfies avec Dushan et Alicia (nous les connaissons parce qu’ils nous ont aidé pour notre spectacle Blanc-voir article précédent) j’étais tellement émue, rieuse, j’ai pleuré, j’ai eu envie de décrocher les étoiles qui restent si souvent tapies dans les cintres si on ne les décroche pas : les élèves de la première année promotion 9 m’ont émerveillée pour leur présentation de première année, j’ai vu et revu des scènes que je n’avais jamais vu travailler avant… trop difficiles ! Et en plus ils écrivent eux mêmes, oui ils sont chez eux au Lucernaire et ne prendront pas la grosse tête car ils sont ensemble et savent écouter et projeter… leur énergie et surtout ils créent, proposent travaillent et n’attendent pas seulement le regard de l’autre…



allez y si vous pouvez jeudi 20 juin à 13h30 au Lucernaire 





À Philippe Person 
Et quelle Phèdre ! Elle est mieux que notre Lydie(qui avait d’autres scènes et qui n’était pas mal du tout voir article ci-dessous) par contre Oenone était moins bien que notre Jacqueline. Il faudrait mélanger les amateurs et les pros les vieux et les jeunes les vieux qui joueraient les jeunes en plus, on l'a toujours fait….
Dushan, Alicia oui, bravissimo, pour leur élégance de funambules, sauf quand son regard se perd encore un peu, mais elle ne le perdait pas quand Alicia jouait son propre texte avec Michael Delis, inspiré par la réunification des deux Corée -voir article ci-dessous- mais je ne sais pourquoi ils restent mes préférés eux-deux car plus accessibles comme Alexandre J. L'enfant prodige, Alice ne projette pas encore assez quand c'est son texte. J'ai adoré aussi la mère dans la Maison de Bernarda Alba et comme je te l'ai dit les Lucrèce quel brio, quelle tragédie hugolienne et si on regarde de haut si burlesque aussi. Sacha quand il se lève de la baignoire et fait tomber la serviette qui lui sert de pagne il ne se laisse à aucun instant déstabiliser c'est naturel !? Et Théo dans la Cerisaie, ils sont tous bien dans leur diversité éclatante…. « Avec panache » après les avoir vus on pense encore à eux longtemps après… 
Et puis comme Benedetta  : je crois à l’amour… et comme Lisebelle pour une « Ultime bataille »…
@ecole.lucernaire
Benedetta Antonella @yohanmarguier
@MarieBrocquehaye @alex_jblay
Jeanne Trinité         Julien Botinelli
Eleonore Arras       Alexandre Chapelon
@alicia_brudley         @dushan-delicillien
AliceMace             @SachaRoySainte-Marie 
Selma Hubert          @theobrugnans
@fairouzouanli       April Civico
@lisebelle.sarah     Constance Rocher
Alba Chatelier          Aurelie Manier