mardi 19 décembre 2023

Expo au Musée d’Orsay Louis Janmot…




Autoportrait 



2 gravures autour de la légende de Faust


































Ce dernier tableau pour moi est horrible l’effet du supplice de Mezence recherche est ainsi exprimé….
Wikipédia Du roi Mézence ou Mezentius, qui aurait appliqué ce supplice:
Il allait même, en guise de torture, jusqu'à lier des cadavres
à des vivants, mains contre mains et visages contre visages,
et ces êtres, en se liquéfiant en pus et en pourriture,
trouvaient ainsi une mort lente, dans une affreuse étreinte
— (VirgileÉnéide, L VIII)
« Textes de l’exposition en gros caractères »

À la disposition de chacun à l’entrée de l’expo

Louis Janmot le poème de l’âme 1835-1881

Le poème de l’âme, œuvre à la fois picturale et littéraire est le projet d’une vie, par le peintre, lyonnais, Louis Janmot. Il raconte l’épopée d’une âme sur la terre en 34 tableaux et dessins conservés au musée des Beaux-Arts de Lyon, formant deux séries distinctes et accompagné d’autant de poèmes en vers. L’exposition invite à parcourir l’histoire de cet âme à embarquer avec les personnages pour un voyage initiatique, à les suivre dans leur quête d’absolu. Présenté en partie à l’exposition universelle de 1855, remarqué par Charles Baudelaire et Théophile Gauthier, le cycle n’obtiendra jamais le succès espéré. Janmot était-il trop singulier pour son temps, comme le pensait, Eugène, Delacroix, admirateur et défenseur  du poème de l’âme ? 
Dans l’exposition, cinq «cabinets» permettent d’explorer les inspirations philosophiques, spirituelles et littéraires, du peintre poète et de découvrir ses affinités avec d’autres artistes de William Blake, à Odilon Redon, qui ancrent bien le poème de l’âme dans le XIXe siècle.
1er cycle
Les 20 années d’élaboration du premier cycle du poème de l’âme, aurais pu donner lieu un ensemble stylistique ment très Parables. Il se dégage pourtant de cette série de 18 tableaux, une grande cohérence visuelle. Les fonds évoquent des décors de théâtre devant lesquelles les personnages se déplacent, latéralement, comme sur une scène renforçant de la sorte, l’impression de continuité. Le peintre poète raconte ainsi le parcours initiatique d’une âme, sous les traits d’un jeune garçon, vêtu de rose, que l’on voit grandir et évoluer de tableaux en tableau. Sa quête existentielle, passe par la rencontre avec son âme sœur–une jeune fille, vêtu de blanc–qui, comme lui, aspire au ciel, à la pureté à l’harmonie, on suit les étapes, les vicissitudes de leur parcours : naissance, petite, enfance, éducation, amour, naissance et rêves d’idéal. L’apparence quiétude de cette première série, en contraste, avec la seconde est souvent contredit par des détails niché dans les œuvres, ainsi que par les poèmes envers qui souligne à chaque étape, le caractère tragique du destin de l’âme. 
Second cycle
Pour le second cycle du poème de l’âme, Janmot abandonne la peinture pour le dessin. Le fusain est associé à des réhauts colorés sur des feuilles de dimensions similaires à celles des tableaux. L’atmosphère est plus sombre, ce qui est renforcé par le médium. Marquée par la perte de la femme qu’il aimait. Le jeune homme affronte le désespoir. il cherche une issue dans les plaisirs, cède à la tentation et au doute, mais ne trouve que la souffrance. Une fin heureuse, mais ambiguë, marque l’aboutissement de ce parcours initiatique : il retrouve au ciel sa bien-aimée. Le ton pessimiste fait écho aux épreuves que Janmot, rencontre lui-même dans sa vie personnelle. La tonalité est également plus politique, en phase avec l’évolution conservatrice des milieux catholiques des années 1860-70. 
Cabinet 1 : épopées picturales et illustrées
Les cycles peints sont habituellement conçus pour s’intégrer dans une architecture. Parmi ce que Janmot a pu connaître dans sa jeunesse : l’histoire de Psyché de Raphael (1518), pour la villa Farnesina, à Rome, et la vie de Saint-Bruno d’Eustache le Sueur(1645–748), pour la chartreuse de PARIS (musée du Louvre). Mais le poème de l’âme s’intègre dans aucun lieu spécifique.
C’est plutôt l’alliance de la peinture et de la poésie qui préside à sa conception, comme dans les « livres enluminés » de William Blake. Il faut donc se tourner du côté de la littérature et de l’illustration pour trouver les sources de Janmot. L’artiste s’inspire des poésies épiques et philosophiques de son temps, comme la chute d’un ange dans Alphonse de Lamartine   (1838), la divine épopée d’Alexandre Soumet ((1840)), ou encore des grandes épopées européennes, interprété par les artistes romantiques : la divine comédie de Dante (1303-1321), le paradis perdu de John Milton (1667) ou la chanson des Nibelungen, légende médiévale allemande.
Cabinet 2 : l’âme et l’ange gardien
Au cours du XIXe siècle, en particulier avec le romantisme, puis le symbolisme, la représentation de l’âme prend une importance considérable. Les artistes répondent de manière variée, au même problème iconographique : comment représenter une entité immatérielle, distincte du corps, ayant une existence au-delà de la mort ? Tour à tour l’âme prend la forme d’une figure féminine ailée, allégorie de la pureté et de la spiritualité, ou de matérialise sous l’aspect d’une ombre ou d’un flux s’échappant du corps. Janmot, quant à lui, la représente sous les traits d’un jeune garçon, s’élevant vers les cieux. la légèreté de l’âme, délivré de la pesanteur terrestre est le dénominateur commun d’œuvre diverses. Les ailes, attributs de l’âme, peuvent la faire confondre avec son double céleste, l’ange gardien, qui connaît lui aussi un grand succès populaire au XIXe siècle de la littérature enfantine et des manuels de piété au plus grandes œuvres littéraires et artistiques de l’époque.
Cabinet 3 : l’idéal
L’œuvre de Janmot se caractérise par un même archétype féminin, comme hors du temps, qui s’impose tout dans ses créations. S’il prend pour modèle des proches, parmi lesquels son épouse ou ses filles, il les transforme au fil de ses études en fonction de son idéal esthétique. Son goût croise plusieurs sources formelle : la perfection du dessin de son maître, Jean-Auguste Dominique, Ingres, l’antique, et la grâce de la Peinture, florentine de la renaissance, en particulier celle de Sandro Botticelli. Les figures féminines du Poème de l’âme, mêlent les références à la Vierge, dont le culte connaît alors un essor considérable, et la littérature, contemporaine ou passée. Janmot s’inspire très directement de la divine comédie du poète médiéval florentin Dante, alors très appréciée par les milieux romantiques, mais aussi catholiques. Le parcours du héros en porte la trace, quête d’une bien-aimée perdue qui emprunte à Dante le nom de Beatrix.
Cabinet 4 : cauchemar, les dangers de l’inconscient
Le rêve, très présent, dans le poème de l’âme, est tour, à tour, mélancolique, mystique, sensuel ; il s’aventure aussi dans des contrées dangereuses, lorsqu’il devient cauchemar. Janmot a peut-être eu connaissance de ce thème, alors pris dans la littérature et les arts, par les gravures d’œuvre de ses prédécesseurs, telles que le suisse  Johann Heinrich Füssli, l’anglais William, Blake ou l’espagnol Francisco de Goya. À son tour il explore les tourments psychiques et ce que l’on nommera bientôt l’inconscient. L’artiste a pu être initié par deux amis médecins, aliéniste à ces thématiques qui trouveront un écho auprès des symbolistes, puis au temps de la psychanalyse, des surréalistes. Odilon Redon a fréquenté Janmot, il lui a peut-être emprunté son goût pour le fusain. Max Hernst et Salvador Dalí n’ont pas connu le poème de l’âme. Mais Dali a exprimé sa curiosité pour l’artiste, en le découvrant, dans une exposition en 1968 .
Cabinet 5 :  paysage et réalité
Le paysage, c’est une large place dans les scènes du poème de l’âme ; il participe à l’action en s’accordant à l’État du personnage principal. S’il se forme en tant que peintre d’histoire, Janmot est sensibilisé à la pratique du paysage par deux de ses camarades lyonnais, Paul Flandrin et Florentin Servan.
A leurs côtés, il apprend l’étude en plein air pour trouver des motifs qu’il reprendra ensuite dans ses compositions. La plupart des décors sont inspirés du Bugey dans l’Ain, qui offre un aspect contrasté, alliant falaises escarpées, plateau aux prairies, verdoyantes et marais. Janmot est attaché à cette région, d’où sa famille est originaire. L’été au fil des années 1840 et 1850, il séjourne à Lacoux chez son ami Servan. Flandrin, les rejoint fréquemment, et le trio peint de concert dans la campagne environnante.
Juste pour conclure
 on s’est retrouvés(j’étais allée avec une amie à l’expo, une amie qui aime les expos) et avec les enfants et leur père, eux pour voir, et avec Pascal mon compagnon pour revoir une dernière fois Piège pour un homme seul à la Michodière et ils sont à l’apogée de leur art… ah les dernières ça roule tout seul des émotions se desagraphent…ce sont des gens dans la vie et sur scène des monstres burlesques farces et tragiques pour certains..


Les enfants n’en n’ont pas perdu une miette au Théâtre de la Michodière 
J’entendais leurs rires et les voyais tous attentifs ça c’est Noël …




vendredi 15 décembre 2023

Expo au 57 rue Sedaine





 Élu là il est arrivé chez nous ! Pascal Briba, mon autre Pascal a dit mais c’est un musée Pascal Briba ici…Non, c’est une série de fils invisibles qui relient les êtres comme les artistes à leurs œuvres et quand on les rencontre à l’expo puis quant on les garde les regarde chez nous ils sont à notre mesure et on se sent funambules….
Mais il y en a d’autres chez nous Isabelle Cochereau Cyril Accorsi et encore à l’expo Monica Mariniello (sculptures/peintures) et Fredde Rotbart (dessins au crayon noir/à papier). Passez y vous ne serez pas restés sur votre quant à soi, allez jusqu’au 57 rue Sedaine et à côté il y a d’autres boutiques friperies vente de brioches des caves bistrots tout près du Théâtre de la Boutonnière où vous avez sûrement amoureux du théâtre vu un spectacle en ébauche en répétition publique ou bien vous y êtes allés pour une représentation amateurs d’un Tchekhov… une Cerisaie au Théâtre de la Boutonnière. Souvenirs de 2017
C’est jusqu’au 31 décembre l’expo au 57 rue Sedaine. Il y a des idées de petits cadeaux des miroirs de poches…
Il fait toujours beau aux expos…


Isabelle Cochereau son dessin s’endort à la nuit.


Et celui là, j’en ai profité pour lui trouver un petit cadre.
 



J’aime tellement ce gentil chien stressé tellement parce qu’il aime….tellement « Galopin de nos corps »


Ces masques sont-ils sans voix ? Cyril Accorsi était plus adepte de la vie en rose avec sa série de bigoudènes d’avant….








Une journée particulière, Migration

Une journée particulière 
Pourquoi un tel film si marquant dans nos têtes pourquoi pas l’immerger au théâtre ? et à part l’acteur qui joue le rôle du mari et que je ne comprenais pas alors que nous étions sur des strapontins au 2 ème et au 3eme rang d’Antonietta interprété par la lumineuse Laetitia Casta… et de Gabriele par Roschdy Zem. Oui la mise en scène est sage dans les traces, les empreintes du film, mais si je pense que le début est était trop long, les pans de décors classiques qui tournent ne m’ont pas gênée. Car ils dansent d’un endroit à l’autre. C’est si peu de chose un mur…Ici chez elle, ici chez lui, ici sur la terrasse…Mon compagnon Pascal était devant moi mais son dos était heureux d’être là comme jamais, après, c’est lui qui m’a parlé de Laetitia Casta « lumineuse », son rire... Roschdy Zem est serait un professeur de théâtre idéal humble secret élégant et incarné dans tous les rôles. Il rend son mystère à son personnage. Et aussi cette façon qu’il a de danser son pas. Il quitte la scène en imperméable et salue aussi dans ce vêtement masquant plutôt que protégeant…la salle était comble et le public était comblé…





Migration
Piou piou et ses darons ! 

Elle est encore petite. Ses parents la nourrissent. 


À propos  d’oiseaux, j’ai vu le film Migration sur une famille de colverts mais il y a des pigeons avec leur chef : la cruche…. plein d’autres canards un oiseau du paradis deux hérons et un homme : super Méchant une sorte de fils caché du critique culinaire de Ratatouille. Nous étions 5 dans une petite salle suspendue au Gaumont Convention : deux mères et leurs fils. J’ai ri mais j’ai surtout versé ma larme toujours au même tire-larmes : quand les enfants sont reconnus par leurs parents. Ah personnellement j’ai par contre peu apprécié le court métrage avec les Minions avant. La version française est doublée par Pio Marmaï  et Laure Calamy, ils sont épatants dans le couple des parents colverts. Vous pouvez emmener toutes les âmes d’enfants…..

lundi 11 décembre 2023

Enfants sauvages, Les trois mousquetaires II

Enfants sauvages à Nanterre théâtre jeune public.
3 posts sur FB
-J’ai, nous avons passé un excellent week-end, d’amour et d’amitié avec entrain entraide soutien en s’en foutant du temps….grâce à ce spectacle si classe comme disent les jeunes, disaient.
Nous sommes tous des enfants sauvages cadenassés, et les animaux ? Les animaux domestiques aussi … 
les hommes tous sauf les fous les poètes les acteurs faiseurs  de cirque théâtre qui jouent dans un spectacle qu’ils aiment. 


-… alors tu imagines avec un enfant sauvage…. Le ramener dans sa forêt et lui donner l’opportunité de choisir après sa maison et lui donner l’opportunité de jouer le spectacle qu’il aimerait devant un public qui passerait par là. Merci #maisondelamusiquedenanterre Cédric Orain et Celine Milliat. C’était indispensable et j’étais  à côté d’un petit garçon de 3-4 ans qui faisait avec sa maman comme le chat de cette mini histoire… et puis après il n’a plus bougé ou presque. Vive Cédric Et Céline qui nous prouvent qu’au théâtre l’amour et l’amitié durent plus de trois ans….  Ah il reste quelques dates en tournée

-Il n’y a que ces acteurs là dans ce spectacle là pour vous le prouver que nous sommes tous des enfants sauvages, cadenassés, ce spectacle a été créé a Paris au Théâtre Paris Villette Compagnie #latraversee avec Celine Milliat et un acrobate inoubliable Petteri Savikorpi et le comédien David Migeot 

Les trois mousquetaires la suite : Milady 


D’abord Ils sont quatre… eh bien j’ai moins aimé mais là où c’est contradictoire c’est que j’ai déjà envie de voir la suite… Dans l’ordre le roi Athos alors que d’habitude je n’aime pas trop Vincent Cassel et surtout la Reine et sa suivante Constance Bonacieux… À la fin nous étions un peu déçus désœuvrés par la fin mais les acteurs sont épatants…. Et au moins il fait le même temps dans le film que sur Paris en sortant un vrai temps anglais ou belge… et nuit. À propos, on n’y voit pas le temps passer. Mais comme on a un peu pris les dernières places on était un peu trop près. Les applaudissements étaient mollassons. 


Ils sont quatre…

Au Gaumont Aquaboulevard 

samedi 9 décembre 2023

Radio on aura tou vu, Cinéma : La Chimère

France Inter -  "Louis Garrel et Julien Frison, un roi et son frère" ….Excellente émission avec ces deux comédiens connaissant si bien leur métiers d’acteur au cinéma de comédien au théâtre et pour Louis Garrel de réalisateur. 



Histoire sans paroles….

Louis Garrel est fils de et même petit fils de et amoureux de Laetitia Casta mais il sculpte la réalité par tous ses talents réunis 
Plus de 35 mn consacrées à leur interview avec plein d’indications sur le travail d’acteur et la différence entre le cinéma et le théâtre.
Après il y a les films qui sont sortis et avec Pascal nous avons vu la Chimère et sans retenue aimé l’anglais et les italiens un plaisir aussi de revoir Isabelle Rosselini en vieille dame si belle et digne à côté de ses filles ignobles… j’ai beaucoup aimé Pascal à peine moins, et j’aurais voulu une image après le générique pour en savoir « plus et encore » sur le personnage principal et sa chimère ….la déesse ux animaux….


Et je vais aller voir Migration la famille de Colverts le film d’animation. Et le Graiind Magasin aussi promis sans les enfants ils sont devenus trop grands….
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/on-aura-tout-vu/on-aura-tout-vu-du-samedi-09-decembre-2023-9475322

jeudi 7 décembre 2023

Ricardo et la peinture

 1 ère impression 

Ricardo et la peinture film de Barbet Schroeder Ricardo Cavallo film encore vu à l’Entrepôt. Je suis revenue pour photographier le cinéma, à la sortie même j’ai discuté avec des spectateurs émerveillés comme moi et ces trois personnes étaient encore là à attendre devant le cinéma. Car c’est vrai le bonheur est dans ce film. Dans l’art, l’histoire de l’art à travers cet artiste, son art de vivre. En rentrant après manger, pour vous dire, j’ai fait le même menu que lui… Voir la vie, la nature, le plaisir de peindre et tout son travail son deroulé, le temps, l’étude l’observation à même de son œuvre, comment s’y jeter à bras le corps. Et puis il y a l’amitié entre ces deux hommes qu’ils sont beaux quand ils se promènent au Louvre de dos, comme lorsqu’ils sont en pleine nature auprès des arbres comme dans cette caverne au bord de l’océan. Et puis il y a l’école de peinture dans le Finistère qu’il a ouverte dans la maison d’à côté école gratuite, il faut leur offrir le dessin, la peinture aux enfants pour qu’ils soient  mieux armés pour la vie. C’est  bien mieux qu’une visite au musée ce cinéma, car quelle lumière, quels guides. Et cela se déroule sur plusieurs lieux avec un retour sur sa période à Paris près de Paris, dans sa chambre de bonne intacte avec la grande cave… et ses promenades pour peindre mais aussi son matériel…. Je ne vous dis pas tout même si je vous en dis beaucoup… 
Là aussi pour voir l’entièreté du film il faut attendre la fin du générique.
N’oubliez-pas, c’est sur le bonheur…







Après la nuit 

- Le bonheur est dans ce film. -Oui c’est un documentaire. -Le peintre, non, je ne le connaissais pas avant d’avoir vu ce film… et si je n’ai pas encore réussi à convaincre qui que ce soit d’y aller jusque là et oui, ça me rend triste…. Toute l’histoire de la peinture y est évoquée avant le XV e S les peintres étaient des « artisans ». Comme en Grèce ancienne les sculpteurs sculptaient et les peintres peignaient ensuite.. Cet homme cet ami s’est installé en pleine nature dans le Finistère il a ouvert pour les enfants une école libre et gratuite…. C’est mieux qu’une visite guidée car c’est son ami depuis 40 ans et un merveilleux cinéaste :   Barbet Schroeder qui le filme… et tous sont filmés réalisateur éditeur galeriste assistants  et les enfants du village, c’est du bonheur qui lève comme une très bonne pâte à crêpes 


mercredi 6 décembre 2023

Anselm de Wim Wenders

Anselm Kiefer par Wim Wenders cet artiste allemand plasticien a le même âge que le realisateur. Ils ont 9 ans de plus que moi, Je suis allée voir ce film à l’entrepôt, cinéma indépendant, où les personnes qui nous accueillent, sont très proches souriantes et parlent aussi des films pour lesquels elles donnent des billets. « Sans le cinéma je meurs »ai-je dit à une jeune femme. 
Anselm Kiefer je l’ai découvert au musée Rodin mon compagnon m’avait dit que j’y étais allée à cause de son nom Kiefer homonyme de Kiefer Sutherland…à cause aussi d’un cancer qui me faisait préférer la tranquillité de ce jardin et cette exposition m’avait comme ce film secoué entre art mythologie et ces désastres humains que sont les guerres. Anselm a 78 ans comme Wim ce sont des poètes absolus et presque rendus muets par leurs contemplations de toutes les superpositions d’images. Quand on ressort et qu’on a visité tous les souterrains de ses œuvres  d’Anselm et par écho les souterrains de nos pensées réflexions et qu’en sortant il pleut sur le soir tombé dans une rue illuminée rue Raymond Losserand pour les fêtes de Noël. On n’a plus peur de rien car tout peut arriver partout…
Je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas allée  voir à côté de chez nous, en 2022, l’exposition au Grand Palais Éphémère  bref le cinéma pour moi résume concentre tous les mondes souterrains externes artificiels et un peu seulement mythologiques 
« Je pense que les êtres humains ont un défaut de fabrication. » Anselm Kiefer

https://images.app.goo.gl/HdTFzD1g4CTMcRhB8



lundi 4 décembre 2023

Perfect days, Napoleon

C’est le retour à la réalité en sortant du cinéma, j’ai écouté ce matin  le Masque et la plume et comme une des auditrices qui a écrit une lettre et que lit Jérôme Garcin je me demande pourquoi je les écoute car pour moi ils deviennent prévisibles ils adoraient hier  les filles du feu et détestent aujourd’hui le temps d’aimer… jusqu’à comparer les pissotières de ce film et celles de Tokyo dans le dernier film fiction de Wim Wenders ….
C’est un mélodrame le temps d’aimer, que j’ai beaucoup aimé pour sa lenteur, ses interprètes dont les enfants. Les scènes à Châteauroux ne sont pas historiques mais un peu comme au théâtre avec des acteurs….des verres vides et des bougies, ce n’est pas une reconstruction reconstitution numérique…. Ils ont tout faux sur la fin du film….elle est ce qui m’a amenée jusqu’aux larmes réparatrices….
Bon l’hiver les fêtes c’est compliqué pour les orphelins surtout quand ils sont enfants uniques de marchands de jouets, et le cinéma me dorlote et je n’ai pas autant de recul que les critiques avertis….casseurs intello du film aussi de Dupontel, on ne peut pas mélanger les genres le burlesque et le politique, la tragédie et l’historique un peu théâtral, avec une fin mélo qui m’a touchée….
Sinon j’ai vu Napoléon. Et oui Joaquim Phœnix n’a pas 24 ans, là aussi il faut sortir des cadres et Hamlet non plus…. Ou rarement au théâtre !? Et je suis d’accord avec l’auditeur qui a parlé de la scène du retour d’Elbe face à son 5 ème régiment qui le tient en joue... On a toujours pour moi envie qu’il gagne, ce Napoléon qui revoit sa vie, même si à l’époque on cumulait des nombres insensés de victimes et dans tous les camps. La guerre était la seule façon de partir tout quitter et être payé, entretenu !? 
 Bref il n’y avait qu’une dizaine de personnes dans la grande salle vendredi après midi pour Napoléon réalisé par un anglais. Pauvre monde secoué toujours par les haines ancestrales. Alors que Ridley Scott ne l’est pas. La Guillotine pour la Reine immigrée et émigrée cad riche à l’époque ne l’est pas, c’est pour nous faire sentir comment et pourquoi les futurs hommes de pouvoir regardent…  J’irais voir la version longue. 
Et sinon je suis allée voir Perfect days la petite salle là, elle était archi pleine et cela s’est terminé avec des applaudissements mais je suis partie avant la fin du générique alors qu’il ne faut pas, il y avait une surprise à la fin. Comme quoi les écouter…au Masque instruit par petit peu. J’y retournerais…. Quel bel acteur alors que j’avais détesté PARASITE ; j’ai lu souri pleuré embrassé ma ?! sa sœur,  regardé l’arbre et le vagabond AVEC LUI... Ce film est aussi bon pour moi que le film de Jim Jarmush Ghost dog avec Forest Witacker 
France-Inter - "Cinéma - Que valent "Napoléon", "Rien à perdre", "Le temps d’aimer", "The Killer"… ?" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-masque-et-la-plume/le-masque-et-la-plume-du-dimanche-03-decembre-2023-5497468

Le retour à la réalité après avoir vu un film qui m’a bouleversée : Le temps d’aimer de Katell Quillévéré 

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-masque-et-la-plume/le-masque-et-la-plume-du-dimanche-03-decembre-2023-5497468

vendredi 1 décembre 2023

Le temps d’aimer


LE TEMPS D’AIMER
Je ne pouvais pas attendre même si ce film n’est pas celui que j’attendais justement c’est une des raisons pour l’aimer, infiniment et être un peu certaine que je l’aimerais comme un jalon du temps comme Bagdad Café ou Paris Texas… mais là, c’est ici en France en Bretagne à Châteauroux puis à Paris… il est un jalon du temps pour nous faire mesurer qu’actuellement l’homosexualité n’est plus repréhensible par la loi, mais protégée par elle. Et que leurs désirs aux homosexuels, pouvaient être bisexuels et d’avoir des enfants…. Que l’amour le désir qui nous propulsait aussi vers une poésie intime secrète un çabinet des curiosités de soi… est à la source du devenir humain. Le mensonge aussi est dilaté dans ce film comme protection et ensuite…. Ce film a ce « joli titre » le temps d’aimer…. 
Les acteurs y sont beaux dans leurs différences et leurs rencontres et leurs singularités profondes leurs départs, leurs seules portes de sorties… Vincent Lacoste est méconnaissable de sensibilité et de tempérament fiévreux. Anaïs Demoustier est la partenaire sous le soleil, la nuit, à tous les temps, exactement, parfaite. J’ai aimé aussi les scènes de sexe amoureuses. 
Et puis les relations avec les enfants et leurs personnalités pas étriquées, pas en position unique, de faire-valoir des adultes. 
Et puis j’étais si contente de l’avoir vu seule et après juste de téléphoner pour en parler à un ami.
Le Figaro titre « CRITIQUE - En s’inspirant d’un secret de famille soigneusement tu par sa grand-mère, Katell Quillévéré met en scène une grande histoire d’amour où le tragique le dispute au romanesque. »
J’aime ces essais estampes resserrés au cinéma de tragédies disputées au romanesque, Inspirées d’autres tragédies soit disant « antiques » « archéologiques ».

lundi 27 novembre 2023

PROPOS DE MICHAËL LONSDALE

PROPOS DE MICHAËL LONSDALE : via Moni Grego 
« Les artistes sont très souvent schizophrènes. Mais il faut qu’ils le soient pour être artistes. Ils inventent un monde à eux et ainsi ils peuvent vivre. Avec leurs lois, parce qu’ils ne supportent pas les lois du monde. Heureusement pour eux qu’ils sont schizophrènes.
L’art est le lieu de libération, leur bouée de sauvetage. Chagall par exemple peint des vaches vertes dans le ciel parce qu’il voit des vaches vertes. Il les voit. C’est un lieu de liberté absolue.
Les artistes sont souvent très en avance sur leur temps. Le temps n’a ni d’arrière, ni d’endroit… Il leur faut ça pour vibrer, pour vivre. Ce n’est pas dans la réalité de notre monde. Ils se soignent à condition de faire comme ils sentent. Tout le monde est extrêmement coincé, d’abord par l’éducation : « Je fais ceci, pas cela .» Et puis vient le moment où : « Je fais autre chose. » Cela peut passer par les sons, les notes de musique, les couleurs… Une autre chose inexprimable.
Bien sûr, à propos des vaches vertes dans le ciel, on peut parler de la folie…
Les montres molles, par exemple, quand elles ont été peintes par Dali, n’existaient pas dans la réalité. Maintenant si. On commence à en fabriquer. Elles étaient pressenties. De même les prophéties extraordinaires de Victor Hugo sur le monde industriel annoncent la catastrophe. Les artistes savent.
C’est difficile quand on est dans le mortel de parler de l’immortel. Je ne pense pas que les humains puissent penser à quelque chose qui n’existe pas. Ce qu’ils pressentent existe. Mais nous sommes limités dans notre temps. L’esprit, le spirituel nous sortent de là. On est là, et puis un jour on n’est plus du monde des vivants. »
LE THEÂTRE
Jouer, c’est jouer avec la présence du public qui réagit directement par des pleurs, du silence, des rires. C’est comme si vous racontiez à quelqu’un qui est là une histoire. C’est magnifique. Certains soirs avec Madeleine Renaud, quand on jouait « L’amante anglaise », il y avait des temps comme les aimait Claude Régy où le public ne bronchait pas, entièrement suspendu à ce qui se passait. Face à ce public qui regarde bien, qui écoute bien, vous osez faire des choses que vous ne feriez pas avec une salle qui bouge, moins attentive. Le public, tous les soirs, est un monstre à plusieurs têtes. Il y a une personne là, mais elle a dix, quarante, cinquante, cent, deux cents, parfois mille têtes et c’est pourtant un cœur à cœur.
Un professeur de lettres disait : « Quand mes élèves m’écoutent bien, ça me rend plus intelligent… » Quand on sent une écoute qui est d’accord avec vous, vous osez aller plus loin.
Un acteur prend le rôle qu’il est capable d’exprimer. Un bon metteur en scène choisira des gens pour jouer tel timide, ou tel violent, selon la nature du rôle. Pour un bon acteur, on dit qu’il faut une rencontre à mi-chemin, ce qui veut dire qu’il ne faut pas que le rôle devienne vous, qu’on ne voit plus que vous, comme certains acteurs qui jouent à peu près tout pareil, et il ne faut pas non plus que le rôle vous envahisse au point que vous n’êtes plus vous-même. Il faut donc apporter votre vie, votre sensibilité et votre rythme, votre vision du personnage.
Il faut inventer tous les jours. Ne pas faire systématiquement les mêmes gestes, les mêmes effets, comme on dit. Quel terrible mot ! Des fois les gens rient à telle ou telle réplique ; alors à force l’usure s’installe et on a tendance à rechercher l’effet un peu mécaniquement. Cela devient beaucoup moins drôle. Enfin, c’est tout un art.
J’ai vaincu ma timidité. C’est un lieu où il faut s’exposer. Un acteur doit se montrer au-delà de ce que l’on voit de lui. Vous parlerez au public, vous lui ferez des confidences que vous ne ferez à personne dans la vie. Et vous montrerez des choses que vous ne montrerez pas dans la vie. C’est donc un dépassement de soi par lequel on se rend compte que l’on est capable de façons de penser complètement différentes. Cela élargit énormément le comportement et on découvre des manières d’être insoupçonnables. On se retrouve brutalement métamorphosé par un rôle. Quand ce sont des rôles de méchants, avec de mauvais sentiments, on s’aperçoit que l’on peut être très agressif.
A force de simuler les sentiments, on finit par bien les connaître dans la vie et on s’aperçoit assez vite quand les gens parlent faux ou sincèrement. On le sent. Il y a un ton, une inflexion, juste un petit déraillement de la voix qui nous fait dire : « Cette personne ne dit pas la vérité ». Il y a des gens qui mentent très bien, puis d’autres non ; mais on sent quand les gens parlent justes, vrais, qu’ils sont eux-mêmes ou quand ils ont un langage fabriqué, tout posé d’avance. 
Pour être comédien, il faut avoir une capacité d’observation, d’imitation et être pleinement soi-même quand on est quelqu’un d’autre. La nécessité d’être comédien vient sans doute d’un malaise de vivre, déjà et d’une incapacité d’accepter la vie telle qu’elle est. A travers des personnages, on s’envole, on voyage… « Je est un autre ». Nous sommes plusieurs autres…
LE CINEMA
Le cinéma est un art fait de tas de choses, de rapports, d’échanges, de plusieurs possibilités. Michel Simon jouait si complètement que ce n’était pas la peine d’essayer de le diriger. Ce qu’il faisait spontanément et naturellement était formidable… Mais d’autres acteurs demandent comment jouer la scène. Ce sont des acteurs de construction, qui doivent penser les rôles des mois à l’avance. Puis il y a des natures instinctives, dont je fais parti, qui ne savent pas ce qu’elles vont faire. Je ne me construit pas du tout comme un personnage. Au moment de jouer les choses viennent et si je commence à penser le rôle, cela ne donne aucun résultat. Pour moi, le cinéma est l’art de l’invention immédiate et spontanée. Vous avez parfois des réalisateurs exigeants, comme Bresson qui voulait absolument vider les gens pour qu’ils ne soient plus que l’ombre d’eux-mêmes, absents, vous voyez ? Cela tuait les pauvres comédiens qui ne pouvaient rien exprimer de ce qu’ils ressentaient. Il fallait rentrer dans le système bressonien qui consistait à ne plus rien être. Ce dépouillement donnait un résultat… Des acteurs le supportaient, d’autres en étaient malades. Après vingt cinq, trente prises, les gens étaient épuisés. Crises de nerf, pleurs à n’en plus finir. Jeanne Moreau n’aurait pas pu le supporter ; grande comédienne, elle savait d’instinct ce qu’il fallait faire. Il y a des gens qui vous manipulent de façon idiote et qui vous font mal jouer. Cela m’est arrivé l’année dernière. On m’empêchait de voir les choses. Je ne mettait soi-disant pas assez de mystère dans un rôle qui n’en impliquait pas. Cela m’a complètement détruit. Ceci dit, les directions des metteurs en scène sont parfois succulentes. Quand c’est bien sollicité… Un bon metteur en scène devine les gens. Il sait aussi comment leur parler.
LA PEINTURE
« J’aimerais beaucoup parler de la matière. J’aime la matière qui est visitée, c’est-à-dire, respectée. Dans les œuvres que l’on voit, souvent la matière est crachée, jetée, vomie sur la toile. Je n’aime pas cela parce que la matière, pour moi, c’est sacré. Je la trouve belle quand elle est habitée par une grande paix, une considération énorme. Un soin et une intention qui font que ces petits bouts de peinture sur une palette avec un peu d’huile –je vois la matière chez Rembrandt, chez Titien, chez Bonnard- sont transfigurés par une présence. Celle de l’amour de ce que l’on est en train de faire. Avec un respect de la matière. On ne peut pas la jeter, la cracher…
Les artistes sont souvent mal compris, mal reçus. Ils expriment quelque chose qui est de l’ordre d’une nécessité profonde chez eux… d’absolu. Ils ont tout à coup une inspiration, il leur faut dire ça et pas autre chose. Peindre, c’est ce mouvement. Les couleurs viennent, une couleur en appelle une autre. Je ne sais jamais ce que je vais peindre. Je commence par un gribouillis et là-dedans commence à se former des choses que je suis et que je complète. Je fais un tableau et après je suis obligé de le retravailler entièrement pour arriver à cette musique. La couleur est le témoignage de l’harmonie et du bonheur. J’aime beaucoup les coloristes : Klee, par exemple. Savoir faire chanter les couleurs.
Voilà ce que je ressens quand je peins. Alors il y a des moments terribles où on ne trouve pas. On gratte, on travaille… Il faut une patience ! Je crois que l’on est appelé à faire quelque chose qui n’est pas compris. On ne comprend pas ce que l’on fait. Mais il y a un besoin impérieux de faire tel trait, telle trace de couleur, de donner une telle intensité à une couleur, ce champ entre les couleurs. Une symphonie…
Il m’arrive de travailler sur trois ou quatre toiles à la fois. Puis je laisse reposer et je passe à autre chose… et le tableau m’apparaît tout d’un coup dans son évidence ou dans son manque… Il faut encore retravailler. On demande souvent aux artistes : « Mais qu ‘avez-vous voulu peindre ? » Cette question est impossible ! Comme si on demandait à quelqu’un : « Pourquoi êtes-vous ce que vous êtes ? » On est comme on est ! On ne peut pas expliquer. Ou la peinture touche les gens, ou les gens ne lui sont pas sensibles.
Il ne faut surtout pas avoir la volonté de dire : « Tiens, je vais faire un beau tableau. Je vais mettre du vert, du rouge, du bleu. » Non, il y a quelque chose d’inconnu en nous, il faut lui donner la parole, lui laisser le temps, la place de s’inscrire ; quelque chose qui ne relève pas de notre volonté. En art, la volonté tue… « Je veux faire ça, et ce sera bien comme ça. » Il faut une position beaucoup plus modeste et se dire : « Laissons la place à l’inspiration et à ce qu’elle va nous faire faire. Laissez venir en vous des choses qui vous sont inconnues. »
J’allais au musée d’Art Moderne, avenue du Président Wilson, je me rappelle, il y a longtemps. Il y avait des salles entières remplies de croûtes des gens qu’on exposait officiellement. C’était eux qui avaient du talent. Maintenant les croûtes sont dans des remises et on n’en parle plus. Ce qui est vraiment sincère, d’une nécessité profonde, ou je dirais d’une pureté, réapparaît avec le temps. Georges de la Tour, on l’a complètement ignoré, et puis un jour, on a rassemblé ses toiles pour une grande exposition. On a été stupéfait de voir qu’il avait été oublié pendant trois siècles… La justesse, la vérité ressortent. C’est pour cela qu’une majorité d’artistes ne sont pas compris de leur temps. C’est trop fort, trop nouveau, en avance… Prophétique parfois.
LA SPIRITUALITE
Le « JE » c’est le moi. Et le « MOI » n’est pas très intéressant. C’est le « SOI » qui est intéressant. Ce que nous sommes dans notre être profond. Ce qu’on est. Mais le « MOI », c’est la volonté. « Moi je suis ci, moi je suis ça. C’est moi qui, c’est moi que. » Je pense que l’on reçoit un don et c’est un cadeau du ciel. J’aime beaucoup cette phrase d’Einstein : « Le hasard, c’est Dieu qui vient sur terre incognito ». C’est joli. « MOI », « JE », sont le signe d’un grand malaise, d’une préoccupation de soi qui met en évidence la peur de ne pas être ou la difficulté d’être, contre laquelle on s’affirme. Cela tend vers ce que j’appelle l’ego. La source d’inspiration n’est pas là. On a une capacité que la vie… Dieu… nous a donnée, et nous allons la développer en sincérité, en vérité, en drame parfois, aussi, comme chez Van Gogh…
Je rapproche parfois Duras et Sainte Thérèse de Lisieux, cette gamine morte à vingt-quatre ans et qui n’a pas beaucoup vécu. Elle était arrivé à mettre l’amour au premier plan. Une grande révélation à une époque où la religion était plongée dans la peur, la menace, l’enfer, la punition… Elle a dit : « Dans l’Eglise, je serai l’amour. » Ce besoin d’absolu et d’amour me fait penser à Marguerite. Par d’autres chemins, bien sûr, mais toujours ce désir de quelque chose de presque impossible… Le seul écrivain qui parle de la passion et d’amour comme cela. Ce que le Vice-Consul veut dans « India song », c’est quelque chose d’impossible.




dimanche 26 novembre 2023

Un article sur BARBARA ma chanteuse dans Télérama

 
Barbara cet hommage article date de 10 ans, pourquoi ne l’ai-je jamais publié sur mon blog…
Parce qu’il était cookie collé et que j’aurais voulu ressembler à cette photo…. Et commencer à écrire comme toi après la mort de mes « idées noires » qui sait c’est un premier souffle pour effacer le temps perdu dit-on mais toutes deux nous savons qu’uni fruit doit mûrir vieillir se gâter pour être rendu à la terre….
CHERCHER LA FEMME
La Petite Cantate à son amie disparue.
Un chant d'amour aux étudiants de Göttingen.
L‘inceste, sans doute, dans l’Aigle noir...
On la disait mystérieuse. Pourtant, elle livrait tout dans ses chansons.

Par Valérie Lehoux
Le 24 novembre, cela fera quinze ans que Barbara a disparu. Ses chansons, elles, restent étonnamment vivantes. On les entend dans des films, et dans la voix de jeunes interprètes, de Daphné à Mika (!), qui ne finissent plus de s'en emparer. C'est simple : de tous les géants de la chanson, Barbara est de loin celle que l'on chante le plus. A Paris, en ce moment, au moins quatre spectacles la célèbrent. Et on ne compte plus ceux, comédiens, cinéastes, romanciers ou même politiques, qui la citent comme une référence. Pourquoi, alors que les radios ne la diffusent quasiment plus ?

Parce que la femme, d'abord, reste un modèle de liberté : à une époque où les chanteuses interprétaient des textes d'hommes, elle fut l'une des premières à endosser les siens.1
Contre toutes les normes des années 1950 et 1960, elle imposa aussi une image : une étrange silhouette de grand oiseau noir et un visage anguleux, mystérieux, aux antipodes des blondes au nez retroussé. Les trois décennies suivantes, elle osa enfin rompre avec les lois du showbiz et de la promotion, pour ne plus chanter que lorsqu'elle en avait envie, sans forcément sortir un disque ou s'afficher sur les murs des villes. Un demi-siècle plus tard, tant d'audace et de détermination restent exemplaires.

Mais si, au-delà du personnage, l'œuvre demeure à ce point vivace, c'est que rien, encore, n'a pu en altérer la puissance. Barbara ne chantait pas pour se distraire ou pour gagner sa vie, mais pour se relever des outrages qu'elle avait subis : l'inceste, d'abord, puis la fuite subite d'un père qui ne s'expliqua jamais, ni ne lui demanda pardon. C'est d'ailleurs à sa mort que Barbara se mit à écrire, chaque mot devenant un pas de plus sur le long chemin de sa reconstruction. Son moyen d'avancer, et finalement de vivre. Voilà pourquoi, quand elle chantait son enfance, ses amours ou ses deuils, on y percevait tant d'urgence et d'intensité. Barbara faisait de la chanson une absolue nécessité, renvoyant chaque auditeur à sa propre vérité. Dans un documentaire télé diffusé cette semaine 2, la chanteuse Camille le dit très justement:
« Elle vous raconte son histoire avec tellement de force, que vous êtes obligé d'entrer en vous-même, avec la même force. »
Mais autant sur scène Barbara se donnait, autant ailleurs elle se dérobait. Aux journalistes troublés qui l'interrogeaient sur son inspiration, elle lançait, bravache, «je n'ai aucune imagination!», se gardant bien d'en dire davantage… Longtemps, les chansons se seront donc passées de toute explication. Depuis, on a découvert quelques-uns de leurs secrets —elle-
même en a livré dans ses Mémoires inachevés 3. Voici un peu de sa vie, en une dizaine de chansons toujours très actuelles.  



«NANTES» 1959

Dix ans après s'être volatilisé sans laisser d'adresse, son père meurt à Nantes. Barbara, qui chante déjà à l'Ecluse mais vit encore, très chichement, chez sa mère, décide aussitôt de se rendre à Nantes, où elle n'est jamais allée. Ce voyage, elle le raconte dans une chanson qu'elle mettra trois ans à terminer. Elle l'interprète pour la première fois en novembre 1963, au Théâtre des Capucines, à Paris, lors d'une soirée réservée aux jeunes artistes. Dans le public se trouve la journaliste Denise Glaser, tellement bouleversée qu'elle décide de l'inviter dans son Discorama, émission detélévision mythique, et de fabriquer une fausse pochette pour cette chanson qui n'existe pas encore sur disque. Aujourd'hui monument du répertoire français, tantes est l'un des classiques de Barbara le moins repris par la jeune génération. Sans doute parce qu'il est trop personnel.

LA SEMAINE BARBARA

«Je suis une femme qui chante avant tout», affirmait Barbara. C'est donc à des jeunes femmes qui chantent aujourd'hui que Didier Varrod confie le soin d'évoquer l'artiste dans l'émouvant documentaire Un beau Jour... Barbara, réalisé par Nicolas Maupied et diffusé par France 5 le dimanche 25 novembre à 8h30.
Une belle idée d'amoureux de la chanson, tant les mots de la Dame brune résonnent joliment dans les propos de Camille, Daphné, L, La Grande Sophie et Olivia Ruiz, mêlés aux séquences d'archives.
Côté radios, France Inter propose une journée spéciale le 24 novembre : coup d'envoi dès 0 heure avec un Pop, etc. sur l'album La Louve; à 8h20, Jean-Louis Aubert est l'invité de la matinale; à midi, Philippe Meyer s'intéresse à la Barbara interprète; à l9h20, Vincent Josse visite son Atelier (à écouter en Podcast à tout prix) en compagnie notamment de Marie Chaix; enfin, à 20 heures, soirée spéciale avec un Pont des artistes entièrement consacré à la chanteuse (avec La Grande Sophie, William Sheller, Babx, Christophe ou Baptiste Trotignon), puis la diffusion du concert de 1965. A Europe 1, les festivités commencent dès le jeudi 22 : Des clics et des claques (à 20 heures) reçoit le neveu de Barbara, Bernard Serf; le lendemain, On connait la musique (à 22 heures) lui est consacré; et rebelote
le samedi, de 22 heures à 1 heure, avec un concert hommage de Daphné, puis le Musicorama de 1968. Dernière pièce du dispositif: dimanche, à 11 heures, dans II n'y en a pas deux comme Elle.





« DIS, QUAND REVIENDRAS-TU? » 1961

Barbara est amoureuse - ce n'est ni la première, ni la dernière fois ! Mais cet homme-là, elle y tient suffisamment pour quitter Paris et le suivre à... Abidjan. Là-bas, elle s'installe dans sa grande maison blanche, fuit le soleil, trouve un engagement dans une boîte à chansons interlope. Mais la vie d'expatriée ne lui convient pas: n'y tenant plus, elle repart a Paris au bout de quelques semaines. Pour son amant lointain, elle écrit Dis, quand reviendras-tu? Et la chante à l'Ecluse... sans oser dire qu'elle en est l'auteur. La chanson deviendra pourtant son premier succès ; cinquante ans plus tard, c'est aussi son titre le plus repris. La Grande Sophie en a fait une très belle version sur son album Des vagues et des ruisseaux (2009). Jean-Louis Aubert l'a interprétée pour le film de Philippe Claudel, II y a longtemps que je t'aime (2008).
Bénabar, Isabelle Boulay, Martha Waimwright et beaucoup d'autres la chantent sur scène...

« GÖTTINGEN » 1964

La Seconde Guerre mondiale hante encore les esprits. De père et de mère juifs, Barbara a passé le conflit à se cacher, parfois séparée de sa famille... Moins de vingt ans plus tard, quand un étudiant allemand l'invite à chanter chez lui, à Göttingen, elle refuse. « L'Allemagne était comme une griffe. 4» Puis, devant son insistance, finit par céder. Mais une fois sur place, catastrophe : le piano promis n'est pas là et les transporteurs de pianos sont en grève ! Des étudiants de Göttingen décident alors d'aller chercher un instrument chez une vieille dame de la ville, et de l'amener eux-mêmes jusqu'au théâtre. La chanteuse n'en revient pas. Son contrat est prolongé d'une semaine. Et le dernier soir, pour les remercier, elle crée Göttingen, première chanson de réconciliation franco-allemande. Depuis, elle en est l'emblème. François Mitterrand l'a plusieurs fois citée. Le chancelier Schröder en a lu un extrait lors du quarantième anniversaire du traité de l'Elysée. Et le 22 janvier prochain, alors que l'on fêtera les 50 ans de ce pacte, il y a fort à parier qu'une fois de plus on l'entendra. « Faites que jamais ne revienne le temps du sang et de la haine, car il y a des gens que j’aime, à Göttingen, à Göttingen...»


« UNE PETITE CANTATE » 1965

Liliane Benelli, sa pianiste à l'Ecluse, se tue lors d'un accident de la route. A ses côtés, Serge Lama, qui gardera longtemps les séquelles de l'accident. Quand Barbara l'apprend, elle sort de scène ; et s'écroule à l'annonce de la nouvelle. Un mois plus tard, lors d'une présentation à sa maison de disques, elle chante Une petite cantate, en hommage à son amie disparue. Le nom de Liliane Benelli reste méconnu, mais deux chansons majeures lui ont été dédiées : la Cantate de Barbara et D’aventures en aventures, de Serge Lama. La Cantate résonne toujours: dans Camille redouble, le personnage incarné par Noémie Lvovsky la fait chanter à ses parents, comme une prière païenne, et l'enregistre pour garder leur voix au-delà de la mort. C'est la plus forte scène du film.

« MA PLUS BELLE HISTOIRE D'AMOUR » 1966

En 1964, Barbara a fait la première partie de Georges Brassens, à Bobino. Instant charnière qui la révèle au grand public. Elle y revient, l'année suivante, cette fois en vedette. Et fin 1966, elle y chante de nouveau, tête d'affiche incontestée. Fait exceptionnel, elle se lève de
son piano pour déclarer au public «Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous. » C'est une
chanson-somme, un manifeste, qui évoque ses quinze années de galère, d'espoirs et de décou-   ragements, jusqu'au Bobino de 1965 qui l'a enfin consacrée. « Ce fut un soir en septembre, vous étiez venu m'attendre, ici même, vous en souvenez-vous?»... De ce jour-là, jamais plus Barbara ne monta sur scène sans entonner Ma plus belle histoire d'amour «S'il ne devait
rester qu'une chanson, ce serait celle-là», répéta-t-elle mille fois. Les quelques-uns qui se sont essayé à la reprendre, encore récemment, s'y sont cassé la voix.

« MON ENFANCE » 1968

Barbara est en tournée du côté de Grenoble. Soudain, elle voit un panneau sur le bord
de la route: Saint-Marcellin. Pendant la guerre, elle a passé plusieurs années dans
cette petite ville aux portes du Vercors.« Allons-y faire un tour!» lance-t-elle à son
chauffeur. Son assistante d'alors, l'écrivain Marie Chaix, l'accompagne ce jour-là. Elle se la rappelle marchant dans les rues comme une automate, rester longuement près de la maison qu'elle avait habitée avec sa famille, puis remonter en voiture, sans dire un mot. Pleurant derrière ses grandes lunettes noires. Un peu plus tard, Barbara enregistre Mon enfance, souvenir intime, tendre et douloureux de ce retour fugace. «Parmi tous les souvenirs, ceux de l'enfance sont les pires, ceux de l'enfance nous déchirent. » En 2012, c'est cette chanson qui clôt le film de Carine Tardieu, Du vent dans mes mollets. Vincent Delerm ou Calogero la chantent parfois en concert.
« L'AIGLE NOIR » 70

A l'issue d'un Olympia, et trois ans après les adieux à la scène de son ami Brel, Barbara vient d'annoncer qu'elle prenait elle aussi du recul, de peur de tomber dans un «fonctionnariat de la chanson». Au début de l'année, elle s'essaye à la comédie et joue dans une pièce musicale de
Remo Forlani... Echec public et critique. Au printemps, elle débute l'enregistrement d'un nouveau disque et hésite à y mettre l’évocation d'un rêve énigmatique l’Aigle noir Finalement, elle retient la chanson, qui devient le tube de l'été 1970, et le plus grand succès de sa carrière. Mais, sur le disque, elle en a curieusement retiré les dernières phrases. Des années plus tard, on comprendra que L'Aigle noir faisait très vraisemblablement allusion à l'inceste. La version initiale sort aujourd'hui… Les mots, restés inédits pendant quarante-deux ans, peut-être parce qu'elle les trouvait trop explicites, sonnent de façon déchirante : «Au matin, il ne me restait rien. L'oiseau m'avait laissée seule avec mon chagrin... »

Au soir du 10 mai, Barbara voit des milliers de jeunes gens, place de la Bastille, fêter l'arrivée
d'un socialiste à l'Elysée. Emue par cet enthousiasme collectif, elle écrit Regarde, qu'elle crée sur scène quelques mois plus tard, sous un chapiteau géant, porte de Pantin. L'ambiance est euphorique: en moins d'un mois, soixante mille spectateurs, souvent jeunes, viennent lui faire un triomphe dans ce lieu très peu conventionnel pour une artiste de sa trempe. Le récital de Pantin entre dans les annales de la chanson, et les médias rebaptisent Regarde : L'Homme à la rose... Durant l'hiver 2011, en pleine campagne présidentielle, le PS s'empare d'une chanson d'Alex Beaupain, Au départ, pour en faire un hymne ; ses premiers mots
sont un clin d'œil au texte de Barbara.

« VIVANT POÈME »1996

Barbara enregistre son premier album studio depuis quinze ans. Elle en cosigne deux titres avec Jean-Louis Aubert, dont Vivant poème, chanson testamentaire à la beauté crépusculaire. Barbara n'a que 66 ans mais elle est fatiguée; elle a définitivement renoncé à la scène
deux ans plus tôt, et pressent que ce disque sera son dernier. Elle y chante son Vivant poème en solo ; mais une autre version existe, en duo avec Aubert, qui reste inédite. Depuis quelques jours, elle est enfin disponible sur disque 5 : la voix et le phrasé de Barbara y sonnent
comme ceux d'une chanteuse de jazz américaine. Quant au texte, il délivre un ultime message à tous ceux qui l'écoutent. Le legs d'une femme qui cinquante ans durant, aura chanté pour respirer. « Va, ce monde je te le donne. Va, et jamais n'abandonne. [...]La vie est un long poème, que tu vas écrire toi-même. »
1 Avec Nicole Louvier et Anne Sylvestre,
2 Un beau jour... Barbara, par Didier
Varrod et Nicolas Maupied, dimanche 25 novembre, France 5,8h45.
3 Il était un piano noir
éd.Fayard,200p.,30,50?.
4 France Inter, 27 décembre 1996.
5 Une femme qui chante, intégrale,
19 CD Mercury, l50 €.



1968, l'année du Musicorama à L'Olympia, qui sera rediffusé samedi sur Europe 1.



HORS-SERIE TÉLÉRAMA

Quinze ans après sa mort, Barbara, femme et artiste d'une parfaite exigence, reste terriblement moderne. Pour découvrir qui elle fut, pour mieux comprendre son œuvre et pour en mesurer la portée, Télérama réédite son hors-série… En vente dans les kiosques, 8,60 euros, et dans la boutique Télérama.fr.
 voir aussi "La galaxie Barbara"
À VOIR

Exposition de photos inédites à la mairie de Cadaujac(33)
jusqu'au 30 nov. Ouvert dimanche. Rens.: 0619258997