samedi 27 septembre 2008

Miss Nadeau au Rond Point et Zabou Breitman incarne les folles Urgences de notre époque vues par DEPARDON


GAMMA/AARON LYNETT/TORONTO STAR/PRESS
La comédienne et réalisatrice Zabou Breitman lors de la présentation de son film "L'Homme de sa vie" au Festival international du film de Toronto, le 9 septembre 2006.
Un article du Monde décidément j'aime de + en + cette dame

C'
est l'un des spectacles les plus attendus de la rentrée théâtrale - pour ne pas dire attendu au tournant. Et c'est une vraie réussite : dans Des gens, Zabou Breitman adapte au théâtre des scènes de deux films documentaires de Raymond Depardon, Urgences (1988), tourné aux urgences psychiatriques de l'Hôtel-Dieu, à Paris, et Faits divers (1983), qui suit le quotidien de policiers du 5e arrondissement parisien.

Drôle d'idée, se dit-on en rentrant dans la salle. Bonne idée, se dit-on en sortant. Parce que Zabou Breitman en a fait un spectacle fin, drôle et touchant, qui pose en douce quelques questions sur la normalité et la folie, et sur le regard que l'on porte sur elles. Loin de trahir la justesse d'approche du grand documentariste, la comédienne et metteuse en scène, en faisant de ces tranches de vie filmées un matériau théâtral, en dégage l'essentiel : leur universalité.

C'est induit par le principe même du spectacle. Les scènes extraites des deux films - surtout d'Urgences, en réalité - sont jouées, par Zabou Breitman et son partenaire, Laurent Lafitte, à la virgule près, comme s'il s'agissait d'un texte canonique. Les comédiens reproduisent aussi les gestes, les attitudes, les accents, les phrasés des personnes filmées qui, ainsi incarnées, deviennent des personnages.

Comme elle nous paraît proche, du coup, cette humanité pitoyable et bouleversante, dont le pétage de plombs n'est que le revers de l'aliénation sociale. Des gens dessine ainsi, dans le subtil montage de scènes qu'il opère, le tableau d'une société mal en point, telle qu'elle n'a pas beaucoup évolué depuis les années 1980.

CAMÉLÉON

La réussite tient aussi à la légèreté d'un spectacle où rien n'est jamais asséné, et qui nous mène en douceur de l'hilarité devant des situations surréalistes à la conscience de la gravité et de la souffrance. Légèreté d'un décor mobile, qui suggère avec économie l'univers de l'hôpital ou du commissariat. Et légèreté du jeu des deux comédiens, Zabou Breitman plus que son partenaire, très humain mais encore un peu vert. Elle, c'est un caméléon, qui glisse d'un rôle à l'autre avec une facilité confondante. Mais ce qui est peut-être le plus fascinant, ici, c'est le langage. Un langage qui n'a pas été travaillé comme dans une pièce de théâtre classique, et qui pourtant a un relief, un rythme, une saveur, une poésie inimitable, celle de la vie, quand on sait la regarder à hauteur d'homme, comme Raymond Depardon.

"Des gens", d'après "Urgences" et "Faits divers", de Raymond Depardon. Mise en scène : Zabou Breitman. Avec Zabou Breitman et Laurent Lafitte. Petit Montparnasse, 31, rue de la Gaîté, Paris-14e. Mo Edgar-Quinet. Tél. : 01-43-22-77-74. Du mardi au samedi à 19 heures ; dimanche à 15 h 30. Jusqu'en décembre. De 10 € à 34 €. Durée : 1 h 30.
Fabienne Darge

et un autre (article du Monde) sur Madame Claire Nadeau au Théâtre du Rond-Point



Une journaliste vient d'être licenciée. Brutalement, sans voir le coup venir. Le matin, elle est arrivée dans son bureau de rédactrice en chef du magazine Vogue, à New York, comme d'habitude. Elle a senti "le sang" quand elle a vu que tout le monde l'évitait. On lui a fait savoir qu'une lettre l'attendait. La lettre mettait fin à son contrat. La rédactrice en chef a enfilé son manteau, et elle est partie, dans le silence général, sans dire un mot.


C'était en 1971 et elle s'appelait Diana Vreeland (1903-1989). Depuis 1962, elle faisait la pluie et le beau temps dans le célèbre magazine de mode qu'elle avait "relooké" - comme on dirait aujourd'hui - en cassant les codes de la mise en page et en faisant appel à des photographes de la trempe de Richard Avedon, Helmut Newton ou David Bailey. Mais, au bout de neuf ans de règne sans partage, "elle avait fait son temps", pour reprendre l'expression infiniment sympathique de ses détracteurs.

C'est cette femme-là que l'on retrouve aujourd'hui au coeur de La Divine Miss V., une pièce américaine sans prétention, qui dessine le portrait d'une personne qui était d'abord un personnage, odieux et attachant, redoutable et insensé, mais soutenu par une devise de vie : "Il faut avoir du style, disait-elle. Ça vous aide à vous lever le matin." Cette femme-là, Claire Nadeau l'interprète impeccablement, au sens où elle reste dans son propre style d'actrice, à la fois dessiné, sans façon et porté par un plaisir de jouer qui fait tout simplement plaisir à voir.

La Divine Miss V., de Mark Hampton et Mary Louise Wilson. Avec Claire Nadeau. Théâtre du Rond-Point, 2 bis, avenue Franklin-D. Roosevelt, Paris-8e. Mo Franklin-Roosevelt. Tél. : 01-44-95-98-21. Du mardi au dimanche, à 18 h 30. De 10 € à 28 €. Durée : 1 h 20. Jusqu'au 26 octobre.
Brigitte Salino

Et j'ai revu 2 pièces (c'estimportant de revoir des spectacles pour être sensible aux différences entre les représentations, le rythme...)
La Vie devant Soi avec Myriam Boyer et les 3 autres comédiens qui sont très bien, tous les mardis tarif unique : 20 €
là au Théâtre de l'Oeuvre,
BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN, Le Shakespeare de Philippe Person, avec Anne Priol et Sylvie Vancleven au Lucernaire, avec plaisir et émotion pour le texte et leurs interprètes.

À propos de grandes dames du Théâtre il y a Madame Judith Magre à L'Athénée
et Madame Marie Laforêt dans Callas au Théâtre de Paris...

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