mardi 11 novembre 2008

Une mauvaise critique, qui me fait sortir de mes gonds, sur OTHELLO....

Une mauvaise critique, qui me fait sortir de mes gonds, sur OTHELLO...
déjà, je vais y aller ce soir même, je ne puis plus attendre que tel ou tel autre ami, soit prêt convaincu, que j'ai réservé les places... envoyé un plan.

Car voilà pour le théâtre il faut y aller en douceur, il y a mystère aux réticences à aller voir à détester aimer.
Être dérangé avant d'aimer, c'est souvent comme cela.

Et je ferais la queue avec un bon livre dans la tempête car c'est complet.

Mais lorsqu'on est Critique Pro que diable ! on se doit de regarder en large en Technicolor en visionnaire, on peut ne pas aimer et l'on se doit de le dire et l'écrire soit, mais ne rien sauver, s'empêtrer dans : ...l'acteur principal n'est pas noir et c'est dommage...
Cela m'a écarquillé les yeux, c'est quoi ce conformisme inversé, ce passéisme de toujours voir la stature de Monsieur Welles Orson, dans Othello ou Macbeth.

Mais je serais émue que Charlie Chaplin, Charlot ait été Othello, "le noir est couleur de lumière", (lire l'article de Télérama,"l'outre-noir") va falloir quand même arrêter la Obamania-nivellement par le bas.
Le comique, le clodo, peut se transformer en amoureux, en prince éconduit sur la planète Trou Noir, de la Jalousie. Dans "les Lumières de la ville", Charlot n'est-il pas amoureux, d'une aveugle.

Le Maure est arabe et ça ne convient pas à Madame la critique, il est fragile et alors Michel Fau dans Iago, représente peut-être le cynisme, la manipulation tapie dans les mots, il compte pour du beurre ?
et si le metteur en scène avait travaillé sur d'autres oppositions plus souterraines et mêlées diffusées que celles du textes.

J'ai une amie éclaireuse qui coure aux 1ères et qui aime beaucoup les acteurs, qui elle non plus n'a pas aimé mais elle a dit avant tout que ce n'était pas du théâtre pour nouveaux spectateurs...
que c'était long... mais elle a parlé de l'autre rôle : Iago, inoubliable, là aussi Michel Fau.
La longueur, bon ça me fait rire, je rappelle que l'Odéon est dirigé par Monsieur Olivier Py et qui a écrit une pièce de 24h, "la Servante".

Je sais on ne peut pas parler d'un spectacle sans y être allé...
Quoique !






Premier Shakespeare de la saison, un "Othello" gadget à l'Odéon
LE MONDE
La rentrée théâtrale de novembre tire des bords d'une pièce de Shakespeare à l'autre : quatre sont à l'affiche ce mois-ci à Paris. Quatre pièces très différentes, et emblématiques du génie élisabéthain : Othello, pure tragédie, est au Théâtre de l'Odéon jusqu'au 7 décembre ; Mesure pour mesure, tragi-comédie passionnante et mal connue, à la MC 93 de Bobigny, jusqu'au 2 décembre ; à partir du 12, on pourra voir, toujours à l'Odéon, aux Ateliers Berthier, la plus féérique des comédies : Le Songe d'une nuit d'été ; enfin, au Théâtre Nanterre-Amandiers, à partir du 21, il y aura la reprise de Coriolan, sans doute la plus grande pièce politique du répertoire occidental, dans la belle mise en scène de Christian Schiaretti.



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On commencera donc avec cet Othello que l'on se dépêchera d'oublier : le spectacle est d'une indigence rare sur les plateaux du Théâtre de l'Odéon. L'équipe semble avoir comme à plaisir multiplié les contre-pieds stériles. A commencer par cette nouvelle traduction, qui tire vers la dérision une des plus bouleversantes tragédies de Shakespeare. Elle est due à Rémi De Vos, auteur de comédies qui attrapent joliment l'air du temps. Son talent n'est pas en cause. Mais peut-être n'était-il pas, ici, l'homme de la situation.

DÉCOR DE LEGO GÉANT

L'univers visuel déployé par le metteur en scène, Eric Vigner, confirme cette tendance au gadget plutôt qu'à la réflexion de fond : costumes d'heroic fantasy à la limite du ridicule et décor de Lego géant recouvert d'écriture en braille, signifiant l'aveuglement du héros. Mais le choix le plus contestable concerne l'acteur qui joue Othello. D'abord parce que Samir Guesmi n'est pas à la hauteur du rôle, qui exige à la fois puissance et fragilité - souvenons-nous d'Orson Welles, dans le magnifique film qu'il a tiré de la pièce (1952).

Mais surtout parce que, en choisissant un acteur d'origine arabe, et non pas noir, Eric Vigner se prive de la dimension essentielle de la pièce. Tragédie de la jalousie, Othello est, d'abord et avant tout, tragédie du rapport entre le noir et le blanc. A travers l'histoire d'amour fatale entre Othello, le Maure de Venise, et la blanche et pure Desdémone, Shakespeare interroge, de toutes les façons possibles, les représentations qui s'attachent à ces deux couleurs, leur symbolique, et les ravages intimes qu'elle produit.

Il aurait été particulièrement intéressant de les mettre en jeu sur la scène du théâtre aujourd'hui, ces représentations, à l'heure où un candidat noir a été en mesure d'accéder à la présidence de la plus grande puissance mondiale. Cette erreur majeure est à l'image d'une mise en scène d'où sont absents le tragique, l'immense poésie shakespearienne qui inscrit l'homme dans le cosmos, et qui faisait écrire à Victor Hugo que dans Othello "la nuit est amoureuse du jour". Il faudra attendre les productions suivantes pour retomber, peut-être, "in love with" Shakespeare.

Othello, de William Shakespeare. Avec Bénédicte Cerutti, Michel Fau, Samir Guesmi, Thomas Scimeca...
Théâtre de l'Odéon, place de l'Odéon, Paris-6e. M° Odéon. Du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 15 heures, jusqu'au 7 décembre. Tél. : 01-44-85-40-40.
De 7,5 € à 30 €. Durée : 2 h 40.

Fabienne Darge

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