vendredi 23 janvier 2009
"L'acteur créateur n°3" Des scènes amoureuses chez Marivaux
"L'acteur créateur n°3"
Des scènes amoureuses chez Marivaux
Stage conventionné AFDAS
dirigé par Jean Michel Rabeux
Du 6 au 30 avril 2009
en région parisienne
Durée : 140h
Informations complémentaires et modalités d'inscription : www.rabeux.fr / relationpubliques@rabeux.fr / 01 40 21 36 23
Clôture des candidatures : vendredi 6 mars
« Marivaux est parfois considéré comme superficiel parce qu’il semble ne traiter que des affaires de cœur, sinon de corps. Il ne parle pas de l’Histoire, il n’est guère brechtien, quoi. Il se penche sur l’homme par l’intérieur. C’est un peu réac.
Il est incompréhensible à force d’être bavard. Il y a trop de mots, comme il y a trop de notes chez Mozart. Je compare souvent Marivaux à Mozart : sous la virtuosité langagière, sous la légèreté joyeuse, drôle, exquise, se dissimule les profondeurs les plus cruelles de l’âme humaine. Sous le « marivaudage » gît l’eros, dangereux comme un tueur séduisant. Sous Marivaux il y a Sade, ou Laclos, ou le Don Juan de Molière. Il y a ce qu’on a appelé le libertinage, qui ne désignait pas des pratiques érotiques, mais une philosophie remettant en cause les places respectives de Dieu et des hommes, des corps et des âmes.
Et tout cela dans cette langue de plaisir châtiée, complexe, riche, foisonnante. Le foisonnement, le baroque presque, des paroles, semblant servir à la fois de masque et de révélateur à cet esprit impitoyable du XVIII° siècle.
Ces paradoxes, qui sont les paradoxes de tout grand auteur, font que Marivaux me semble un des auteurs les plus difficiles à interpréter de nos jours. C’est sur le fil du rasoir que l’acteur doit se tenir pour ne pas tomber, d’un côté, dans une superficialité badine, et de l’autre, dans une lourdeur démonstrative qui tenterait d’exprimer les profondeurs réelles du texte.
Il s’agit d’être profond certes, humain, mais par la légèreté, pas contre elle. Il s’agit d’être léger mais sans perdre une once de son poids de chair, tentante, désirable, espiègle et cannibale. Il s’agit de vivre le paradoxe pour faire vivre le paradoxe de cette langue et de tous ses sens.
Il s’agit de jouer. Les participants du stage devront préparer des scènes de leur choix dans l’œuvre de Marivaux. Pour resserrer le propos je propose les scènes amoureuses, le mot amoureux entendu au sens large. Je contre proposerai moi-même d’autres scènes et nous tenterons de faire rendre gorge au rouge gorge chatoyant. »
Jean Michel Rabeux, septembre 2008
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