Ce matin j'écoutais Arno, et juste avant, j'avais retrouvé Rebecca Manzoni sur Eclectik que je ne raterai pour rien au monde.
Si ! si le samedi matin je suis chez nous, si je peux me réveiller en douceur et prendre mon petit déjeuner, boire mon thé lentement, en écoutant à la radio cette femme là... ça va beaucoup mieux, malgré tout...
Je sais, j'en ai déjà parlé... Pourquoi ce blog ?
-mais vous passez comme cela par hasard et vous vous saisissez dans mon grenier de n'importe quelle photo, objet- alors je me répète... je complète :
Il fut un temps où j'écrivais des lettres qui sont restées pour la plupart sans réponse... donc sur le blog malgré l'absence de commentaires, je persévère infiniment.
Donc revenons à Rebecca sur France-Inter, elle radios-copiait Philippe Katerine chez lui...
Un homme-femme dont j'aime bien sa dernière chanson où il arrête le son... un régal total. Plus ça va, disait-il, plus il est attiré par le minimal, une chanson qui ne dit rien : un ou deux trois mots...
Et puis j'ai répondu par mails à des amis et j'ai reparlé donc réécrit sur le Songe d'une nuit d'été...
Et...
je ne comprends pas pourquoi je ne vous ai pas plus parlé de cette actrice réveilleuse,
c'est une "émouvante" aurait dit Jean Genet, "Notre Dame des fleurs" cette actrice et compagne de Jean-Michel Rabeux : Claude Degliame. Claude Degliame qui me touche beaucoup par son ambivalence, sa force, sa féminité, elle est très belle.
J'ai toujours l'impression que cette femme est au milieu de tous les combats : mythologie modernité, homme femme, mère fille, beauté laideur, tyran victime, vulgarité dandysme, c'est un être de grâce comme vous le savez : Audrey Hepburn, Marlène Diétrich, Delphine Seyrig ,Verlaine et Rimbaud...
Une sortie possible, une élégante. Très imprécisément, du souvenir d'une toute petite fille, elle a le port de tête, le regard modeste et fort, les yeux rieurs de ma grand-mère, qui était une élégante, à la grande jalousie de ma mère...
Il y a deux spectacles mémorables, des cadeaux absolus de jeu et de mise en scène : le Phèdre, sa propre mise en scène où elle jouait tous les rôles et Emmène-moi au bout du monde, de Blaise Cendrars et mis en scène par Jean-Michel Rabeux, que je n'ai vu que 2 fois...
Et quel couple de théâtre avec Jean-Michel Rabeux,
un couple de théâtre ce sont deux personnes qui se vivent ensemble et résistent artistiquement, visionnaires, mutants, ils persévèrent funambules à prendre d'ultimes risques et toujours comète, à en entraîner d'autres, à en conseiller d'autres et ce parmi les plus jeunes les plus exigeants.
Et comme nous le disions avec Christophe Sauger, qui excelle lui aussi, comèdien dans le Songe d'une nuit d'été, en sortant d'une discussion pour les spectateurs menée par Jean-Michel Rabeux : "on l'écouterait des heures, c'est un artiste respectueux et digne dans ses engagements."
Nous avons bu une fois avec Claude Degliame, un chocolat dans un café à l'allemande, place du Châtelet, j'accompagnais un ami et depuis presqu'à chaque fois que je la vois sur scène, je l'attends après, fan-femme-fane, du silence des combes des limbes et des cintres. Actrice parmi les actrices.
...Biographie... quelques fragments...
"Claude Degliame Mauvais genre
« Je suis du côté de l’impur, et j’aime ça… »
Quiconque a vu un jour Claude Degliame sur une scène de théâtre ne pourra jamais oublier sa voix. Impure ? Peut-être. Sombre, rocailleuse, chargée d’un vécu qui évoque le trouble et l’érotisme. Il est fréquent de parler de la féminité des acteurs, plus rare d’évoquer la masculinité des actrices. Que ce soit chez Genet, Copi ou Olivier Py, Claude Degliame joue les « monstres », les personnages sanglants, sexuels…
« J’ai joué beaucoup de travestis quand j’étais ado, j’avais la voix encore plus grave car je fumais énormément. Souvent, on me prenait pour un garçon ou un transsexuel. Cela arrive aujourd’hui encore ! Jeune ça m’inquiétait … et ça me plaisait. J’étais partagée entre l’acceptation de mon identité et le désir de ne pas être normale. Au théâtre, si j’interprète une femme on verra davantage mes seins, c’est tout. C’est à l’intérieur du corps que tout se joue. »
...
« Quand j’étais débutante, je me faisais du souci. J’avais l’impression qu’être actrice ne servait à rien, que c’était ridicule, dérisoire. Aujourd’hui, j’aime le théâtre parce que c’est dérisoire. Je trouve que l’on est beaucoup moins à côté de ce qu’on pourrait appeler la vie que bien d’autres gens qui ont l’air de faire des choses qui servent à la société. »
...
"Au théâtre, elle a travaillé avec Claude Régy dans Les Gens déraisonnables sont en voie de disparition et Par les villages de Peter Handke, La Trilogie du revoir et Grand et petit de Botho Strauss, Elle est là de Nathalie Sarraute ; avec Jean-Michel Rabeux dans L'Homosexuel ou la difficulté de s'exprimer de Copi, La Fausse suivante de Marivaux, Déshabillages (Comédie mortelle), Onanisme avec troubles nerveux chez deux petites filles, L'Eloge de la pornographie, Légèrement sanglant, Les Charmilles, Nous nous aimons tellement (textes écrits par Jean-Michel Rabeux), Ce qui est resté d'un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers et foutu aux chiottes de Jean Genet, Phèdre de Jean Racine, L'Amie de leurs femmes de Pirandello ; avec Olivier Py L'Apocalypse Joyeuse ; avec Bruno Bayen dans Les Fiancées de la Banlieue et Faut-il choisir pour rêver ? de Bruno Bayen ; avec Jacques Lassalle dans L'Heureux stratagème de Marivaux, Emilia Galotti de Lessing, Le Misanthrope de Molière ; avec Antoine Vitez dans L'Echange de Paul Claudel.
Elle a mis en scène et joué dans Phèdre de Jean Racine au Théâtre de la Bastille."
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