mardi 14 août 2007

Comment jouer la folie... à ce propos deux pièces "ce serait un samedi soir...de juin" et "Illusions comiques" les 2 vont se rejouer. Cinoche à 3 €


Comment jouer la folie...le délire du chagrin, l'ivresse, la peur, la colère.... ces états, ces excès, qui font froid dans le dos, qui suggèrent que si l'on s'y colle... on risque d'y rester...

On risque quoi ?

Déjà, se rappeler que l'on n'est pas seul, on est dans le corps, on est ce corps, on est là pour jouer, pour entrer et sortir de scène; pour rejouer cet état, ce texte, ces gestes, ces déplacements, alors la règle c'est le jeu, les maîtres : les mots.

Lucides restons et notre garde fou sera la maîtrise du plaisir... plaisir à jouer, partager avec le public. Ne jamais oublier le public, on ne joue pas pour soi, entre soi, ou pour un"private-joke" avec les collègues...

J'ai vu un spectacle en chantier, puisque c'est une ébauche qui sera reprise ultérieurement en forme longue. C'était une ébauche, un monologue, une adaptation d'un délire mis en écriture, et non pas mis en paroles. Ce texte est à plusieurs temps : futur, présent, passé ; les superpositions sont très belles, et tout cela se complique car c'est en fait au conditionnel : une rencontre, celle d'un fou et d'une prostituée...
Comme c'est une ébauche, il y a trois beaux néons bleus, un costume à la mode comme un peu pour les danseurs : costard juste en noir et direct sur la peau donc pieds nus, seul avec une poupée de chiffon grandeur nature...

Vous en dis-je trop déjà ? Eh ! bien je continue...
ces prémices m'ont déplu, car cette mise en espace repose seulement sur la mise à nu de la fragilité de l'acteur -on pourrait dire de la sincérité de l'acteur- et ce n'est pas cela jouer la folie devant un public. Cela c'est mettre le spectateur en position de voyeur et risquer que l'acteur n'ait plus de garde fou.

Résumé de ce spectacle présenté à l'Étoile du Nord

Ce serait un samedi soir au commencement de juin
Récit tragique et drôle...

... d'une rencontre entre une prostituée et « le jeune homme malade mentalement » , « le schizophrène » , « le psychotique » , ainsi que l'auteur du récit s'intitule lui-même.
L'écriture de Wolfson est une machine de guerre contre l'ordre établi, le pouvoir, qu'il soit politique familial ou linguistique et nous permet, espérons-le, de questionner et d'affronter, avec une salutaire folie et souvent une jubilante ironie, la déraison d'une angoisse universelle.

Auteur: d'après Le Schizo et les langues de Louis Wolfson
Mise en scène: Sylvie Reteuna
Artistes: Michel Jurowicz
En contraste je veux vous reparler du jeu de MICHEL FAU, dans Illusions Comiques d'OLIVIER PY. Vous pourrez revoir cette pièce à la rentrée de l'ODÉON.


et vous pourrez aller le voir ensuite jouer dans une pièce de Thomas Bernhard :
L'Ignorant et le Fou mis en scène par Emmanuel Daumas au THÉÂTRE DE L'ATHÉNÉE

Car c'est exactement ce qu'il sait faire dans tout son jeu tout sauf cela, ce jeu qui tient du figuratif à la peinture, du naturalisme à la photo. Lui, il joue, il crée, il fait des ruptures, use de tous les changements de costumes possibles, il se masque, il est tous les masques que nous n'osons pas. Et ce n'est pas un cabotin car il a la justesse de tout son corps, par le plaisir qu'il donne et qu'il se donne, c'est un grand et c'est tous les petits. Il excellait dans les rôles dits de méchants. Il passe instantanément le mur d'un état extrême à un autre, il devient ange, femme ou amoureux-fou, car comment peut-on être amoureux autrement. Il s'est tellement battu avec lui-même qu'il est vainqueur de tous ses combats et fâché avec tous les réducteurs de ses autres lui-mêmes. Ce serait un extraordinaire Cyrano et aussi un inoubliable Malvolio dans la Nuit des Rois ou comme mauvais fils, le bâtard Edmond dans le Roi Lear et sans oublier Richard III.

Mais pour moi il reste mystérieux entre l'Aiglon, Lolo la terrine, le Fou Tiroir, Le méchant frère des Brigands de Schiller ou le Diable ou L'Ange du Soulier de Satin. Et une certaine filiation avec Buster Keaton (c'est Olivier Py qui le dit) donc vous comprenez bien qu'il dérange autant qu'on le jalouse.

Revenons au cinéma très vite car la batterie de mon cerveau réduite à la petite fenêtre de ce blog va exploser, nous avons vu en DVD des films exceptionnels dans un style très différent en haut de mon coeur : BAMAKO de Abderrahmane Sissako et BLOOD DIAMOND de Edward Zwick.

BAMAKO c'est un OVNI, beau et intelligent, original dans le mélange des genres et qui laisse dans l'esthétique des images sur les gens tout leur mystère.
L'AFRIQUE
dans une cour de maison c'est beau comme des femmes qui lavent et teignent les toiles des couleurs de l'Afrique, une enfant qui dort près d'un ventilateur, comme un fermier Grio qui chante sans sous titres et traduction, on comprend tout c'est un des passages les plus émouvants.
BLOOD DIAMOND c'est un film américain c'est donc un condensé très efficace de toutes les recettes : séducteur aventurier, violence affichée, émotion sur le sort des victimes, les yeux bleus de la journaliste idéaliste, la beauté des enfants femmes héros africains. C'est un film engagé dénonciateur des abus des trafics mondialistes un peu comme LORD OF THE WAR, et moins fort que THE CONSTANT GARDENER.



Après DÉJÀ VU de Tony Scott.

C'est de la très bonne science fiction auquelle on ne s'attend pas et qui vous attend dans vos rêves comme dans la Littérature poétique, le livre de sable de Borgès, mais là aussi c'est un film américain très bien mené avec des acteurs une bande son de très haute tenue.

Après JE VAIS BIEN NE T'EN FAIS PAS de Philippe Lioret


Après DANS PARIS de Christophe Honoré, LA TOURNEUSE DE PAGES de Denis Dercourt, LE SERPENT d'Éric Barbier.
Avec FILS DE PERSONNE de Guillaume Canet(dont j'ai déjà parlé) je me dis qu'une nouvelle veine du cinéma français s'affiche innove irrigue nos rêves et nos cauchemars, nous délivre, nous vole, nous entend, nous comprend et nous fait sortir du carcan de la norme, règlement, pas fumer, pas manger, pas arriver en retard, être riche ou looser .....
Et bravo, aux acteurs...

Après TRISTAN et ISOLDE de Kevin Reynolds

Bien après mais dans ma sélection : MON MEILLEUR AMI de Patrice Leconte


Et puis au cinoche dans les derniers films, au cinoche vu le festival à Paris avec surtout un tarif à 3 euros ne vous privez pas du dernier Chabrol : LA FILLE COUPÉE EN DEUX, ça se déguste en plein écran.

dimanche 12 août 2007

Lenteur mémoire lecture encore Proust et Auvray-Nauroy, la folie, l'ivresse, la violence comment les jouer...avec le corps. HOST FLANDRES : DVD

Je reviens sur mes deux dernières lectures après dilution, relecture, travail de mémoire dans la lenteur de ce Paris au mois d'Août, vous avez vu les Vélibs pour les plus fauchés, les plus malins , c'est gratuit la 1ère d'1/2 h c'est presque gratuit tout le temps, il faut prévoir changer de bicyclette toutes les 1/2 h, une station tous les 300m, à condition d'avoir un abonnement annuel etc...ou un ticket d'1€ par jour (ce n'est pas très facile d'accès leur site, leurs stations) faut pas rêver non plus, les anars vous pouvez vous rendormir, c'est pas encore pour demain la gratuité des transports en commun, la suppression des voitures dans les villes etc...!

LECTURES extraits du Proust-Visconti Histoire d'une affinité élective de Florence Colombani

"Probablement, ce qui fait défaut la première fois , ce n'est pas la compréhension, mais la mémoire. Car la nôtre, relativement à la complexité des impressions auxquelles elle a à faire face pendant que nous écoutons, est infime, aussi brève que la mémoire d'un homme en dormant pense mille choses qu'il oublie aussitôt(...)"

"Je trouve très raisonnable la croyance celtique que les âmes de ceux que nous avons perdus sont captives dans quelque être inférieur, dans un bête, un végétal, une chose inanimée, perdues en effet pour nous jusqu'au jour qui pour beaucoup ne vient jamais, où nous nous trouvons passer près de l'arbre entrer en possession de l'objet qui est leur prison. Alors elles tressaillent, nous appellent, et sitôt que nous les avons reconnues l'enchantement est brisé. Délivrées par nous, elles ont vaincu la mort et reviennent vivre avec nous."

Ce que reproche Proust au cinéma, c'est justement d'être incapable de restituer la sensation dans toute son épaisseur :
"Une heure n'est pas qu'une heure, c'est un vase rempli de sons, de projets et de climats. Ce que nous appelons la réalité est un certain rapport entre ses sensations et ses souvenirs qui nous entourent simultanément - rapport que supprime une simple vision cinématographique, laquelle s'éloigne par là d'autant plus du vrai qu'elle prétend se borner à lui - rapport unique que l'écrivain doit lui retrouver pour en enchaîner à jamais dans sa phrase les deux termes différents."


Extraits "Le Chant d'amour le plus violent que je connaisse"de Stéphane Auvray-Nauroy

C'est une lecture limpide, qui vous travaille longtemps après, quelles rencontres peuvent être le chant d'amour d'Édith Piaf et l'écriture de Duras dans nos corps d'acteurs et cette réponse de Marguerite Duras à l'auteur, alors âgé de 15 ans. Les dessins comme des idéogrammes à l'encre de chine, d'après des photos des deux femmes, sont de Jean-Paul Chambas.

"Matériau tellement vivant de l'écriture - des écrivants, comme dit Barthes, pas des écrivains - qu'un interprète s'en nourrit jusqu'à l'incarner.
Comme l'acteur sur le plateau qui ne joue pas un personnage, mais qui donne son corps en pâture à la langue de l'auteur.
L'acteur cherche physiquement les pulsions organiques qui ont pu inonder l'auteur quand il a écrit.
Chaque mot est un son.
Et chaque son est l'expression d'une sensation physique de l'auteur.
Sur la partition , dans le livre il reste le son, le mot.
L'acteur part du son pour tenter de découvrir la pulsion générique qui l'a généré, la sensation physique qu'il recèle.
L'acteur part à la recherche du corps de l'auteur, là où s'est fécondée l'écriture.
Chaque mot, chaque son est une empreinte du corps de l'auteur.
C'est ce précipité chimique et organique du corps de l'acteur et du corps de l'auteur qui crée le personnage.
Ce n'est pas l'acteur qui joue le personnage."
(...)
"Arletty, qui n'aimait pas PIAF, croyait médire en affirmant que "Piaf ne chantait pas avec le cœur mais avec le bas-ventre".
Comment le corps de l'acteur pourrait-il s'animer sans le bas-ventre ?
Et quel hommage lui rend-elle !
Piaf était était cette interprète "vaginale", travaillant avec "bouche, anus et sphincters".
Ce sont les termes que revendique Valère Novarina pour tout acteur dans son Théâtre des Paroles.
Et les acteurs savent que ce sont des termes concrets.
Que ce sont bien ces organes-là qui sont le plus sollicités sur le plateau.

L'Art de Piaf, comme celui de Duras, c'est cette expérience inouïe du corps qui le revendique, qui l'agit, qui le place en premier écoutant.
C'est à cet endroit-là qu'elles travaillent l'une et l'autre.
C'est à cet endroit-là qu'elles nous font travailler l'une et l'autre.
Et, comme Régy, Rabeux ou Degliame, parce qu'elles nous font travailler à cet endroit là parce qu'elles cessent de nous faire considérer qui nous sommes comme un corps étranger, elles modifient nos perceptions, libèrent des sensations et ainsi modifient notre compréhension du monde.

Elles deviennent subversives.
Non pas par le discours, mais par l'expérience physique qu'elles peuvent nous faire vivre.

On ne sait pas comment on aime.
On ne le sait jamais.
Pour le savoir un peu, on peut essayer de le dire un peu.
Ça sert à ça les mots d'amour.
Essayer de comprendre comment on aime.
Qu'est-ce que c'est ça : aimer;
Qu'est-ce qu'il y a derrière.
On nous dit un sentiment.
On nous dit même un beau sentiment.
Lacan, lui, dit qu'aimer "c'est vouloir donner ce que je n'ai pas à quelqu'un qui n'en veut pas".

On sait juste qu'on ne sait pas très bien d'où ça nous vient et ce que ça motive en nous.
Alors pour chacun d'entre nous, on a les mots, les mots d'amour.
Les dire, les écrire pour nous permettre d'interroger un peu ce que je suis, de quoi je suis fait.
Tout ce que j'ignore de moi-même.
Et de l'autre.
Elles avaient ça en commun Piaf et Duras : les mots d'amour. "
Et nos DVD, je ne vous ai pas parlé de FLANDRES ?



Ce film m'a rappelé celui de Clint Eastwood : Mémoire de nos pères.
Certes ce n'est pas le même traitement mais la rigueur y est extrême la caméra se situe à même notre conscience, la densité des personnages nous empêche de fermer les yeux sur quoique ce soit et de juger quiconque.
Ce sont des films durs à regarder de toute nécessité pour qu'enfin les guerres diminuent....


Le deuxième c'est le film coréen : Host que j'ai vu dans la stupéfaction, tout y est en filigrane, l'histoire les guerres les manifestations inutiles les symboles de l'Asie et ceux des États Unis, la bêtise l'inconscience l'humour la tendresse. Et la créature est ignominieuse un ramassis de tous ces égouts avec leurs trêves.

vendredi 10 août 2007

"Ratatouille" au cinéma, "On vous rappellera" au théâtre et chez SFR, cette toujours... très bonne vieille PÉLERINE et en DVD Le Labyrinthe de Pan

Je ne sais pas si vous avez le cœur dans les talons avec ce temps gris au retour des vacances pour ceux qui en reviennent car j'en connais bien-sûr qui ne sont pas encore partis et qui sont au bord de l'explosion...

Soit les 35h ne sont pas suffisantes...soit elles sont insuffisantes...
Suivez mon raisonnement, dans le tertiaire, avec les centres d'appels voir récente épopée SFR, l'essor des technologies, les bureaux sont devenus un peu des élevages industriels du service en batterie... le seul moyen de résister, c'est de préserver l'esprit d'équipe, l'ambiance, l'entente entre les gens mais jusqu'à quand ? jusqu'où ?

Car leur grande trouvaille un peu comme les collèges bâtis comme provisoires dans les années 70, les situations à flux tendus, les situations intermédiaires de l'effort sur toutes les pertes de temps, de l'exagération auditée, ces états de faits contrôlés DURENT DURENT jusqu'au malaise, la fatigue extrême, les vacances... la pré-retraite, pardon ! les départs négociés. Y A PAS DE SOLUTION, on a tout essayé... Même l'embauche, à quel taux et donc à quelle extrémité.

Comme cela les nouveaux entrants élevés au CDD CNE ou contrats d'INTÉRIM... et avec la déshérence du syndicalisme, je vous dis pas comme ils vont être obligés, exploités, culpabilisés l'employé restant du tertiaire sera toujours très peu augmenté et bientôt il n'y en aura plus besoin que de trois fois moins... En attendant on est de la chair à anticipation, compromission.

Car à cette période des deux mois d'été, c'est impératif de s'en sortir... pour ne pas être enterrés à la rentrée et allez y, gavez les ! d'objectifs, d'obligations, de culpabilité, il faut bien remplacer le travail bien fait. Baclez tout, c'est rapide ça passe et ça rapporte ça circule les volatiles ça re-consomme en passant pour se désennuyer du stress, faites vite règlement : tout va bien ! l'imagination, la gratuite est sous contrôle bancaire. Et vive les affaires nouvelles....


Après cette rubrique : ça va mieux en le disant, comme je vous le disais... Mon ami m'attend, en passant très vite, (car il faut toujours aller vite) courrez voir -vite- Ratatouille car c'est un bon moyen de disjoncter de résister d'être heureux avec ceux qui sont petits, râleurs tenaces de leur univers, ce film c'est sur le mode résistant joyeux.


Et sur un mode beaucoup plus esthétique, lucide et singulier le Labyrinthe du Faune de Pan.
C'est le film de Luigi, j'ai attendu qu'il sorte en DVD mais je ne regrette pas car j'ai pu pleurer tout le manque d'humanité qu'il y avait en l'homme et retourner dans le monde des fées sans rien perdre de ma lucidité. Faire travailler son imagination, ça aiguise. En regardant un tel film vous avez l'Histoire le Cinéma et la Beauté.

Et puis à propos d'un lieu de tous les goûts, comme au Festival Off d'Avignon, eh ! bien il y a toujours un retour possible au Théâtre du Lucernaire et de voir ou revoir l'excellente Pélerine Écossaise comme un bon vin : apprécier cette pièce de jeunesse de Guitry, je vis je suis vivante les clowns ne sont pas morts ils aiment le théâtre et le public. Des comédiens excellents il faut retenir leurs noms : Sylvie Van Cleven étonnante émouvante pimpante qui pourrait jouer dans la Série "Desesperate housewives" comme antidote, Olivier Guilbert comme un touchant Casanova, Michel Baladi un clown absolu, un fou shakespearien visionnaire sans aucune prétention, à notre mesure, Caroline Victoria une jeune femme charmante et intrigante ?! (pourquoi c'est incompatible) et en alternance les Élégants : Emmanuel Barrouyer ou Nicolas Djermag .

LA PELERINE ECOSSAISE

De Sacha Guitry
Mise en scène Philippe Person
Avec Michel Baladi, Emmanuel Barrouyer ou Nicolas Djermag, Olivier Guilbert, Sylvie Van Cleven, Caroline Victoria

Au cours A Dinard, dans leur maison, loin de tout, Françoise et Philippe vivent tranquillement leur bonheur... Peut-être trop tranquillement. La présence d'un jeune voisin et la venue d'un couple vont venir bouleverser leur bel équilibre. Pourquoi Françoise et Philippe, si heureux en ménage, frôlent-ils l'adultère? La faute à qui? La faute à quoi? La pèlerine écossaise prendra alors une importance inattendue.

Avec une insolente liberté de ton et un extraordinaire sens du dialogue, Sacha Guitry allie cruauté et grâce, amère philosophie et éclats de rire..

Du mardi au samedi à 20h00
Jusqu'au 8 septembre 07 mais on annonce déjà une prolongation....




Et pour finir je vous garde un spectacle intelligent et plein d'énergie de la part d'un très beau couple de comédiennes : "On vous rappellera" de François Rimbau. Il y a quelques années je n'aurai pas aimé ce spectacle je n'aurai même pas songé à y aller mais comme le film RATATOUILLE le met en exergue, n'oublions pas, le talent peut naître partout.

Je suis un peu puriste je n'aime pas trop les pioches les mélanges. Le théâtre pour moi c'est autre chose.

Mais bon ça suffit il faut des mélangeurs des essayistes des passerelles et en voilà une...
Cette pièce relate avec originalité provocation et humour toutes les aberrations de l'apprentissage du métier de comédien : castings arnaques formations... Je dis de façon un peu ringarde c'est l'esprit CANAL +, mais cela permet de bien s'attendre à ce qu'on va voir.

Et ce spectacle il est le fruit acharné d'une personne qui bosse à côté... et qui passionnée a trente idées par jour, il écrit il danse il joue il participe il co-met en scène, il est heureux il rend heureux. Ce que je retiens de cette petite salle aux très bons sièges un peu chaude les soirs d'orage (mais c'est rare) c'est la forêt de rires, d'éclats de rire du public...

Car on rit comme après une heure d'histoires très drôles et très bien racontées pardon jouées et ficelées, elles sont sacrément jolies ces demoiselles, la blonde et la brune.

lundi 6 août 2007

Il y a des animaux comme des lieux qu'il est difficile d'approcher... le Gîte de la Daine, ASPISI


- Ce mois d'août c'est n'importe quoi, tout toi, ce Blog débloque...
- Un peu comme un journal de vacances...
- les journées sans été plutôt de retour de vacances ?
- sans amis. La vie la mort conspirent l'une avec l'autre ou "tout contre" l'autre, malgré tout les hôpitaux sont moins pleins.
- alors soyons les plus joyeux
- pour être quittes
- pour être avec...
- l'éponge et l'eau du bain
- l'arroseur et l'arrosé ? les clowns ne sont pas désespérés?
- pas pour leur public, pas quand ils jouent, sinon ils ne font plus rire personne.....



En surplomb des montagnettes au bout d'une draille, dans la forêt et la garrigue je connais un gîte celui de la Dame : LE MAZET DE LA DAME.


Un gîte de France aux trois épis, il y a pour le plaisir des yeux et des senteurs : un champ de vigne et un champ de lavande, le parc, la piscine sont à disposition, les dimensions et proportions sont humaines, c'est un gîte de charme à l'italienne au bout d'une allée de lauriers, le lit est à baldaquin et les couleurs des carrelages et des peintures : beiges roses et grenats.

Le prix du Mas est raisonnable comme pour une invite au partage du luxe.

C'est à 10km de Barbentane. Et les petits déjeuners sont délicieux, la viennoiserie est faite maison, imaginez les brioches aux pralines, les pains aux raisins (des raisins infusés dans le rhum), les croissants au feuilleté si léger et beurré à souhait...

Et si je vous parlais de mon amour des histoires d'animaux.

Certains certaines s'aguerrissent devenus adultes et fustigent le dessin-animé animalier par exemple, comme des bêtises qui risqueraient de les infantiliser ! Pauvres petites choses boudeuses de leur plaisir, d'autres beaucoup plus nombreux regardent ces films sous prétexte d'accompagner leurs enfants, leurs neveux (ce qui n'empêche pas !) et n'ont pas d'avis, reconnaissent un peu formels que les histoires sont faciles moralisantes etc... empreintes de "l'esprit américain".

- ah ! c'est pour cela, la photo du Bambi ?
- Car sans Walt Disney, je crois que je n'aurais pas eu tant de joie d'approcher, de caresser cette gazelle européenne sortie de mes livres plus que du cinéma de Walt Disney.

Mon premier dessin animé au cinéma Le Prado à Aulnay-sous-bois je pense que ce fut les 101 Dalmatiens avec ma Grand-Mére, je devais avoir 15, 16 ans...
Mon imprégnation vient des films commentés, mis comme images dans des livres de contes, Blanche Neige et/ou des journaux : le journal de Mickey.
Voilà il faut comme se justifier répondre aux accusations...

J'aime les films, les histoires extraordinaires de bêtes, les complicités incroyables des enfants seuls avec les animaux. C'est, ce qui a développé mon attirance pour l'apprivoisement des animaux les plus étranges chez les hommes, à commencer par ceux tyranniques qui détestent leur concurrence, qui fustigent l'abêtissement, le gâtisme comme s'ils avaient peur de descendre de leur piédestal de race supérieure.
Parenthèse à ce sujet lire l'article du Monde 2, la grande enquête : "A quoi pensent les animaux ?" Boris Cyrulnik neuropsychologue et éthologue a écrit : "Le jour où on acceptera enfin qu'il existe une pensée sans parole chez les animaux, nous éprouverons un grand malaise à les avoir humiliés et considérés aussi longtemps comme des machines." Voir également l'exposition à la Villette : Bêtes et Hommes où l'on suggère une intelligence à mieux vivre ensemble(je n'y suis pas encore allée, ça commence le 12 septembre, mais j'irai avec ou sans mon Ami).

Et puis il y a eu les ateliers Pixar qui nous ont libérés du complexe en créant cette histoire de "rat de goût" je me dis que je vais m'ennuyer sans les affiches du petit rat qui ne s'appelle pas Ratatouille (sur ce site : 7 mn de film) dans le métro, on s'ennuie tellement dans le métro qu'on se raccroche à rien et à tout.

En dessous du grand Musée qu'est devenu Paris, il y a quelques dizaines d'années quand je revenais de mes cours de théâtre, je descendais à Palais Royal, je saluais Molière, à la fontaine Molière et dans la nuit j'avais l'impression que toutes les rues devenaient des décors qu'avec des fenêtres sans rien derrière. Sans personne de vivant derrière.

Les statues comme les pigeons quelquefois ne dormaient pas à cause des éclairages et j'inventais un jeu pour qu'ils ne s'envolent pas, leur parler...leur jouer mes textes.

Et revenons à cette femelle daim européen, c'est une apprivoisée du Gite de la Dame, c'est une daine. Elle et nos hôtes sont perdus et protégés par leur art de vivre et donc sachez bien qu'il faut refermer à clé, le parc de la daine. Échappée comme la chèvre de Seguin elle pourrait aller loin galoper de ses si jolies fines et longues pattes, jusqu'à 70km/h pour se retrouver au bout du fusil d'un chasseur.

J'ai rencontré à mon retour au Festival parisien: "on n'arrête pas le théâtre" à l'hilarante dernière de "La Nuit des Rois" un jeune metteur en scène pour moi toujours aussi jeune que les deux fois où j'ai failli jouer dans une de ses pièces...
Il est très brillant ses yeux perçants et son rire sonore accentuent son charme. Malgré que j'ai seulement failli jouer dans ses pièces, je l'aime dans son écriture singulière, sa provocation, sa façon de mélanger sa musique, ses rythmes intérieurs à son théâtre. Certains l'accusent de grandiloquence, prétention, sont prêts à l'assassiner comme pour tous les gens qui sortent du lot, nous ressemblent un peu et pas vraiment. On les jalousent énormément. Il n'est pas snob pour un rond et il n'est fâché avec personne ; il est autoritaire, il sait ce qu'il ne veut pas. Dans ces spectacles déjà produits, il y en a un que j'affectionne (eh oui, j'en ai déjà parlé) mais comme vous le savez l'apprentissage passe par la répétition et qui s'appelait : Décharges.

Et comme affichait le festival IN d'Avignon, cette phrase de René Char : "L'acte est vierge même répété."

(dito ce blog en 01/07) Décharges...Du chant du bouc au chant du cygne.
L'Empire Occidental s'écroule et masque sa ruine par la prolifération de l'image. L'image communique la supériorité de l'Occident, dernière lumière d'un astre qui s'éteint et dernière velléité de la conservation de l'espèce. L'acteur se demande ce qu'il représente encore aux yeux du public, seul, debout sur une décharge qui a envahi petit à petit le théâtre… à moins que ce ne soit une marée noire. L'acteur attend avec le public que quelque chose se passe (What's happening ?) - le public a pitié de lui et lui, il a pitié de tous : il aime. Mais il aime aussi à refaire le sacrifice qui longtemps fut la seule action au théâtre, "le lieu où l'on voit."

J'en reparlerai surement encore parce que je m'en souviens bien, le même personnage disons le narrateur, le créateur, le metteur en scène était joué par un homme, lui (car à l'origine il est comédien... ou musicien ou écrivain) et après son passage, exactement le même texte est réincarné joué par une femme.

Eh ! bien cet homme là de mon blog a dit : "si un jour tu parles de plantes et d'animaux je t'appelle pour que tu interrompes, tout de suite...."

Je vais donc attendre toute la journée ?!





IL S'APPELLE FRÉDÉRIC ASPISI
vous allez bientôt entendre reparler de lui, il travaille en solo à un texte écrit par lui seul, un texte à la première lecture que j'ai trouvé insupportable, ma chair de femme s'en souvient.



et là c'est nous...