lundi 27 février 2017

Aller au cinéma ou faire l'amour Christine Masson quel beau titre


Bob Livion : "on aura tout vu sur France-Inter"
Je voudrais vous entretenir d’un petit livre que j’ai trouvé délicieux. Ce livre s’appelle « Aller au cinéma ou faire l’amour ». L’auteur ? Christine Masson herself, qui s’est bien cachée d’en parler à l’antenne. Sa pudeur l’honore, cette découverte inopinée faite à la caisse d’une librairie n’en est que plus charmante… Mais venons en au livre… Après des années de télévision, après les dix ans qu’elle vient de passer au micro d’On aura tout vu, elle a décidé de prendre la plume et elle a bien fait. Pour raconter quoi ? Des souvenirs de cinéma forcément. Ecrit à la première personne, « Aller au cinéma ou faire l’amour » est donc une promenade au fil de sa mémoire, à la rencontre de tous les cinéastes, acteurs, actrices qui l’ont marqué l’espace d’un interview, d’un échange, d’un regard parfois. C’est très touchant, émouvant, drôle souvent, à la fois léger et profond et ça rayonne d’un amour immodéré, passionnel, inconditionnel, pour ceux dont les images, les idées, les voix, les gestes nous transportent chaque fois que nous entrons dans l’obscurité ensorcelée des salles de cinéma qu’elle même n’hésite pas à qualifier d' "églises". Des coquetteries mais jamais de complaisance, de l’émotion mais pas de lyrisme surfait, tout est dans le tempo rapide, presque radiophonique, de l’écriture, dans la sincérité parfois joliment insolente de ses sensations. Et puis, le casting fait pâlir, de Steven Spielberg à Jane Campion, d’Abel Ferrara à Lars Von Trier, de Maurice Pialat à Aki Kaurismaki, c’est un générique haut de gamme qu’elle égrène. Ça foisonne d’anecdotes : du silence de Robert de Niro à la bienveillance de Depardieu, d’un bide avec Coppola à la réalisation d’un rêve grâce à Fatih Akin, les films se mélangent aux personnalités qui se mélangent à la réalité qui se mélangent in fine dans la tête de Christine Masson… Et notamment dans l’un des plus beaux chapitres du livre, celui consacré à Harrison Ford, dans lequel un interview qui l’agonit d’ennui lui fait se remémorer d’autres rencontres, couronnées magiquement par quelques pas de danse avec John Woo. Je ne serais pas complet si je n’évoquais pas ce qui est pour moi la plus belle leçon du livre, que Christine Masson décline de chapitre en chapitre, à savoir que le cinéma est une expérience solitaire et que l’on va voir des films pour apprendre à vivre. Rien que pour comprendre comment elle développe cette idée essentielle, il faut lire ce livre, très joliment illustré par Yann Legendre et que les éditions Textuel ont transformé en un bel objet…

Orphan Black pour sortir des enfers sans se retourner

http://www.lexpress.fr/culture/tele/orphan-black_1306838.html
Sarah  Tatiana Maslany et Felix Jordan Gavaris un couple de personnages et d'acteurs exceptionnels, auxquels nous croyons absolument... une série envoutante pour nous deux et aussi à la maison du bonheur, chez ma belle-soeur et mon beau-frère nos nièces , merci de nous en avoir suggéré habilement la vision...

 Tatiana Maslany et Jordan Gavaris


Jordan Gavaris
Tatiana Maslany

un dernier spectacle de Claude Regy

Claude Regy
– Je ne demande pas à mes acteurs de connaître par cœur leur partition. Il faut la laisser flotter, travailler sur les égarements possibles. Le premier jour donc, nous lisons le texte à haute voix, j’apporte des commentaires, je suggère des images, mais je n’ai aucune idée de la suite. Pour aller loin, il faut être ignorant."

Le square Saint Lambert est rouvert


Les rats sont-ils morts en tous les cas il reste des zones interdites à cause de la dératisation qui suit son cours mais le parc est rouvert après deux mois de grilles closes, quel contentement de retrouver mon jardin, tout le monde est là les enfants les vieux les noirs les arabes les blancs les jeunes qui fument les asiatiques qui jouent au foot avec leur rejeton les rires les cris les gardiens et même le soleil qui pointe son nez du côté de mon arbre. Je suis sauvée...


mercredi 22 février 2017

Discours dans une vie au Théâtre de l'œuvre

C'est à 19h c'est un spectacle déroutant avec ses discours partagés avec le public, plus impliqué d'une certaine façon que le partenaire car les deux acteurs ne jouent jamais ensemble. 
À chaque moment important de leur vie, ces deux amis très différents s'adressent à nous.
Le texte est volontaire à l'évidence concret populaire, quelquefois la mise en scène nous perd comme si les deux personnages étaient à chaque étape d'un nouveau discours de leur vie, trop différents : vêtements, introduction....
Mais c'est un petit bémol car les deux acteurs transcendent tout cela et nous font passer par toutes les émotions, toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.
Toute une vie, c'est si peu, c'est même vite fait, vu d'avion. Après le lendemain on repense à eux, ces deux personnages sont comme un peu entrés dans notre vie. On pleure on rit comme on dit mais on en ressort comme un peu différents, avec l'urgence de voir pour de vrai ses meilleurs amis et de les tenir un peu plus longtemps dans nos bras. Car ce spectacle est aussi en filigrane un hymne au miracle de l'amitié qui dure...


mardi 21 février 2017

Mr Bean devient Maigret / Jack Bauer devient président

http://www.lci.fr/tele/mr-bean-dans-la-peau-de-maigret-une-idee-pas-si-saugrenue-pour-le-fils-de-simenon-2026172.html
Vu par curiosité fascination pour l'acteur et les adaptations anglaises de Maigret... avons-nous adapté Sherlock Homes ? J'ai aimé car le jeu de cet acteur est particulier à la fois distant et très sensible. C'est bien filmé. La reconstitution du Paris historique fait penser par ses couleurs son folklore à un décor de comédie musicale.
Il y a quelque chose dans le jeu des grands comiques clowns comme de trop méticuleux quand ils abordent des rôles dramatiques. Mais comme ils l'utilisent pour jouer, on a l'impression d'une grande porosité, on lit, transfère nos pensées plus facilement, comme si le moindre clignement d'oeil, la vibration d'un sourcil nous sortait de tous les soucis de notre vie. Et puis les policiers le fameux suspense nous tient suspendu au dessus du cours du temps parce qu'on cherche on croit comprendre on s'égare et puis c'est la fin le dénouement tant attendu. 



Je ne résiste pas à vous communiquer un site sur FB où sont réunies les vidéos burlesques de Mr Bean surtout celle très réussie où il fait son sandwich, sur un banc.
https://www.facebook.com/pg/mr.bean143/videos/

Et j'avais oublié que Mr Bean ressemble à Fillon.

Kiefer Sutherland dans Designated survivor
http://culturebox.francetvinfo.fr/le-bento/2016/11/01/kiefer-sutherland-president-malgre-lui.html
http://www.telerama.fr/series-tv/kiefer-sutherland-designated-survivor-donne-une-image-moins-rigide-de-la-politique,149322.php

J'ai tanné mon chéri pour qu'on ait Netfix pour retrouver je crois avant tout la voix de cet acteur Kiefer Sutherland le fils de son père.
Et je m'endors un peu au bout de deux épisodes, parce qu'on ne sort pas assez de la Maison Blanche, parce que cela manque un peu de coup de théâtres ou plutôt il y en a trop de petits. Et les personnages secondaires importants sont  là pour servir l'histoire, donner du suspense, de l'action, mais j'ai l'impression qu'il n'y arrivent pas. Nous en sommes qu'au 8 ème épisode.... Mais bon, ce n'est pas grave, je retrouve le premier de mes acteurs américains préférés. Et sa voix ronronne à mon oreille. Et je ne m'ennuie pas car j'imprime tout... 

Mes bribes de pensées 19/01/2017


Je pensais ce matin à l 'amour qui tient malgré les séparations, les rituels, les manies, le respect du territoire de chacun, les figures imposées où l'un se prépare en espérant pouvoir le faire seul, sans parler, en râlant par onomatopées, dans ce silence de marbre, avant de retrouver, la complicité d'un au revoir, bonne journée, des mots si petits au lieu de s'étreindre. Alors qui, quoi ? où ça l'amour ? dans le roman, le cinéma, oui pour sûr, mais aussi par l'amitié des chats, des chiens, des animaux familiers qui ne referment jamais la lumière de leurs yeux quand perché sur le rebord d'une fenêtre ou derrière une grille, la haie, ils vous aperçoivent, enfin de retour. L'animal qui s'attache à ses deux maîtres, fait passer de l'amour, de la douceur, dans le fond, jusqu'aux souvenirs et toujours dans les rêves. Et ceux qui n'aiment pas les animaux ? Ils font dans l'âpreté des malentendus, des ruptures de tons, de rythmes de vie, de l'absence pure et forte comme le manque.

samedi 18 février 2017

Enfin la fin, à l'étoile du Nord dernière ce soir, go go go !... avec Christophe Garcia

c'était une reprise !? au théâtre de l'étoile du Nord, Enfin la fin, ce texte de Turini : un auteur autrichien corrosif comme Thomas Bernhard et comment dire laissant de la place pour penser par
soi-même, rire, attraper des profondeurs de la poésie... ce n'est pas un vilain mot au théâtre. Et c'est joué mis en scène comme après la
dernière bande de Beckett... On est a la fois juge : comment ne pas détester ce personnage manipulateur, ne se trouvant plus, et tirant sur toutes les ficelles de la séduction et aussi presque de l'affection pour sa proximité et son courage son regard sur le jardin de son enfance. Qui l'a refroidi autant ? la vie....
Allez-y ça se joue encore ce soir, ne manquez pas ce vertige grâce au jeu inspiré débordant et si intime de Christophe Garcia masculin féminin enfant animal et qui danse si librement...malgré son grand manteau et son pyjama rayé pieds nus dans ses charentaises. Il est méconnaissable avec sa perruque grise d'homme à femmes...
Ce qui est incroyable c'est qu'on est au théâtre on le sait et on se dit quand même va t-il se tuer ou non ?
Ses élèves chez Florent, certains étaient dans la salle, ils étaient debout à la fin, et ils avaient bien raison. Car n'oubliez pas que cet homme acteur et professeur de théâtre est aussi un ange, c'est ce que je me suis dit quand j'ai eu l'occasion hélas unique de jouer avec lui et de danser le tango, avec lui, ce garçon est un ange et il peut tout jouer et en plus il m'a appris à jouer au whist.
Ah et puis l'Etoile du Nord est toujours ouvert même pendant les travaux ainsi il ressemble à un refuge une cave pendant les bombardements médiatiques électoraux de la vraie vie qui vous prend dans ses bras et vous lâche...
http://www.etoiledunord-theatre.com/programme/item/70-enfinlafin

vendredi 17 février 2017

Heidi avec Bruno Ganz film merveille pour enfants

C'est incroyable, comme ce film
est exceptionnel, ce film pour enfants par rapport aux malheurs de Sophie. Le rythme, la photo, les jeux des comédiens, les enfants... Heidi, dans la montagne, son grand-père, les chèvres son ami qui  ne veut pas apprendre à lire, la méchanceté ordinaire, la gentillesse véritable d'une enfant sensible qui
apprend à lire pour connaître la
fin des histoires et pour ensuite en écrire
Message laissé sur FB 
il y a Depardieu Gérard et il y a Bruno Ganz...  dans ce film touche à tout des émotions sans mièvrerie ou astuces, références cinéma, une histoire rien qu'une histoire, avec une petite fille sensible comme son sourire. Je ne résiste pas à vous raconter une scène double où la petite fille après la ferme, la montagne, les chèvres et la vie libre chez son grand père, elle arrive dans une grande maison bourgeoise allemande où l'enfant de la maison Klara lui montre en complicité comment manger, se servir des couverts en catimini pour échapper au regard de vipère de la gouvernante. Et bien après la petite Heidi retournera dans ses montagnes auprès de son grand père et la jeune Klara après de longues lettres échangées viendra  leur rendre visite. Heidi lui apprend alors, à boire à même la jatte, le lait de chèvre, à lécher ensuite le récipient de la crème déposée.... Apprendre à désapprendre...

lundi 13 février 2017

Jérémie Droulers au Chat noir

Un deuxième concert qui reste intime mais qui grandit aussi en lui et avec nous et sa soeur Flavie à la basse ... alors on se met au fond pour rester debout, on reconnait les anciennes chansons, sa Mamie blue en 2CV, ses rouages du temps, la mer mais la sienne celle du Nord et puis les nouvelles chansons d'amour...  et je me dis il faut que les virages se prennent que le temps passe et que le partage soit encore plus grand... c'est très personnel mais je me suis dit quand il chante il a le sourire d'un petit garçon obstiné de musique avec des mots, faites qu'il le reste obstiné avec ses guitares du temps....Les photos sont encore de Pascal Kandel. On a tous chanté sur Bowie Heroes et sur celle de Leonard Cohen So long Marianne... en hommage joyeux... pour continuer, "raison d'être"... Moi aussi Jérémie sur l'ile déserte j'emporterais une chanson de Leonard Cohen mais aussi une des tiennes...

vendredi 10 février 2017

Depardieu chante Barbara avec Gerard Daguerre aux Bouffes du Nord


J'y étais hier (mon article vient de disparaître)j'y étais hier à la 1ère j'ai les mains bleues à force d'applaudir debout il est ils sont revenus trois fois les Gerard Daguerre et Gerard Depardieu il a dit ce n'était pas prévu.... Dans le public quelqu'un a dit on va t'aider on les connais toutes je sais que vous les connaissez toutes, j'ai bien fait de chanter avec elle Lily Passion ? oui a répondu la salle en tout dernier il l'a rechantée Lily passion mais au contraire de "la petite cantate" et "dis quand reviendra-tu" ils, nous ne connaissions pas les paroles, ...que lui, alors nous avons fait Lalalaire en sourdine et en larmes. Quelle joie inimaginable que ce partage : il interprète les textes écrits par Barbara, il chante les chansons de Barbara, c'est un murmure, un souffle, c'est entre le chant et les mots d'amour laissés à notre oreille, c'est aussi un cri au milieu du chant, c'est sa voix,  il offre toute sa sensualité devant ou derrière le grand piano noir de Barbara qui sonnait jusqu'aux cintres c'est à dire au ciel... Ses mains ses cris le Perlimpinpin il l'a chanté vous ne pouvez pas imaginer combien c'était beau... J'avais mis ma belle robe, j'étais allée chez le coiffeur, j'envoyais des baisers en larmes et cette soirée c'était un cadeau de ma meilleure amie. J'ai repensé à une autre fois où j'ai vu pour de vrai Gerard Depardieu et son fils Guillaume c'était à l'enterrement de Barbara avec des mimosas sous un rayon de soleil là aussi on avait tous chanté dis quand reviendras tu on ne savait pas là alors que ce serait au Theatre des Bouffes du Nord....
http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/photos_depardieu_chante_barbara_julie_roxane_jean_ses_enfants_etaient_aux_bouffes_du_nord_386287
http://www.leparisien.fr/lille-59000/aux-bouffes-du-nord-l-hymne-de-depardieu-a-barbara-10-02-2017-6669927.php
http://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/depardieu/gerard-depardieu-en-chante-barbara_2055719.html

Comme quoi il n'a pas disparu l'article pèle-mêle coeur et mémoire ça fait jamais du copié-collé :
Cela fait deux fois que mon article disparaît mais quelle fadasserie l'écriture virtuelle, il suffit de sauvegarder Nathalie, oui mais j'écris sur l'émotion ressentie hier soir à la 1ère je veux corriger et plus rien ... Quel échange entre le public et les deux Gerard merci bravo j'ai eu les mains bleues tellement j'ai applaudi debout comme tout le monde. En larmes j'ai envoyé des baisers j'avais mis ma jolie robe tous mes bijoux, j'étais allee chez le coiffeur et après trois rappels Gérard Depardieu a dit ce n'était pas prévu,, le public a répondu on va t'aider, on les connaît toutes ! -oui je sais que vous les connaissez toutes... J'ai bien fait de chanter avec elle Lily Passion ? -Oui... mais là on ne pouvait pas rechanter avec lui quand il l'a repris la chanson de Lily, on a fait Lalalaire en sourdine. Avant on a repris "la petite cantate" et "dis quand reviendras-tu ?" Alors je me suis souvenue du moment où j'avais déjà vu Gerard Depardieu a l'enterrement de Barbara avec Guillaume son fils, ils portaient le cercueil et tous à une éclaircie avec des mimosas dans les bras on a chanté "dis quand reviendras-tu ?" Je ne savais pas alors que ce serait aux Bouffes du Nord. Le perlimpinpin, l'Aigle noir c'était incroyablement beau et fort, écarquillant la nuit, nos yeux, soufflant sur la mort. Devant derrière le grand piano noir da Barbara accrochant avec ses mains tout son corps la sensualité la douceur la force ... Pour arrêter les guerres intimes déjà et retrouver pour une messe païenne la joie du partage total au delà de la vie la mort, c'est cela le spectacle: la musique et l'interprétation de toutes ses forces d'âme, de corps et d'autre chose le mystère peut être. Bravo mille mercis et une pensée... C'etait cette soirée si réel dans ce Theatre que j'ai repris ancre et encre trois fois cet article dix fois Je l'aurais réécrit pour vous, lui elle et moi...



jeudi 9 février 2017

Cuisine et dépendances sur Webthéâtre

http://www.webtheatre.fr/Cuisine-et-Dependances-Un-air-de
Gilles Costaz

Cuisines et Dépendances puis Un air de famille renouvelèrent l’écriture de la comédie, qui commençait à s’essouffler en France, en 1991 et 1994 (si l’on excepte quelques grands auteurs comme Yasmina Reza ou Louis-Charles Sirjacq). Comment résonnent ces deux pièces de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui aujourd’hui qu’elles sont reprises en diptyque dans une mise en scène d’Agnès Jaoui mais avec de nouveaux interprètes ? Cela reste toujours un plaisir raffiné, grâce à un style facétieux et à un art de la satire qui va au-delà de la simple observation amusée de nos contemporains. C’est l’image douce-amère de nos petites vies !
Les sujets de chaque pièce sont connus, puisque ces textes ont été portés à l’écran. Dans Cuisine et Dépendances, un couple de bons bourgeois reçoit une personnalité de la télévision qui se conduit comme un goujat ; ils applaudissent toutes ses incartades, tandis qu’un ami hébergé dans l’appartement observe la lâcheté du couple et les fractures sentimentales qui se produisent. L’originalité de la pièce est que tout est vu de la cuisine : une bonne part des événements sont relatés par les personnages lorsqu’ils passent à l’office. Seul, l’invité mal élevé, qui est pourtant le personnage principal, reste invisible : il est entièrement perçu à travers le dialogue des autres. C’est d’une construction très adroite. Dans Un air de famille, une mère, ses enfants et la belle-fille se retrouvent, comme tous les vendredis, dans le restaurant de l’un des fils. Ce devrait être la fête, mais tout va mal : dans le travail comme en amour, presque tous ont des problèmes qu’on se cache et qui se dévoilent, faisant monter la tension, dans l’ambiance alcoolisée du bistrot. Là aussi, les histoires des uns et des autres se croisent dans un habile manège.
La distribution est dominée par Grégory Gadebois, qui reprend les rôles de Jean-Pierre Bacri : c’est un comédien d’une puissance et d’une émotion rare. Mais tous les rôles sont tenus avec finesse : Léa Drucker est différente d’un rôle à l’autre et aussi juste en femme déçue par la vie qu’en godiche. Nina Meurisse déploie un jeu sensible et secret. Laurent Cappelluto a une présence différente des autres, avec une distance malicieuse. Jean-Baptiste Marcenac cadre parfaitement deux figures de français moyen qui tentent d’être au-dessus de la mêlée et restent dans la médiocrité. Alors, si l’on ne peut voir les deux spectacles mis en scène au petit point par Agnès Jaoui, lequel choisir ? Ils sont d’une grande qualité l’un et l’autre mais l’on peut préférer Un air de famille, qui bénéficie de l’interprétation de Catherine Hiegel, magnifique en mère de famille péremptoire, et où l’écriture se fonde davantage sur la dualité entre la comédie pure et l’émotion à fleur de mots.
Cuisine et Dépendances, Un air de famille de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, mise en scène d’Agnès Jaoui, assistanat de Stéphanie Froeliger, décor d’Alban Ho Van assisté d’Ariane Bromberger, lumières de Dominique Bruguière assistée de Cathy Pariselle, musique de Xavier Jacquot, costumes de Nathalie Raoul assistée de Lucie Maggiar, avec Grégory Gadebois, Léa Drucker, Laurent Capelluto, Jean-Baptiste Marcenac, Nina Meurisse dans les deux pièces, et Catherine Hiegel uniquement dans Un air de famille.
Porte Saint-Martin, les deux pièces, en alternance semaine après semaine, du mardi au vendredi à 20h, dimanche à 16 h. Le samedi à 17h et 20h30 : intégrale des deux pièces, avec Cuisine et Dépendances d’abord, puis Un air de famille. Tél. : 01 42 08 00 32. (Durée : 1 h 30 chaque pièce). Textes à L’Avant-Scène Théâtre.

Aller vite voir NOCE, cette dé-construction de la société, est décapante et forte au Lucernaire

Les acteurs sont tous incroyablement bons, la mise en scène est déboussolante. On y repense le lendemain, fiers d'avoir été là.
Le théâtre peut être décapant limpide et rendre intelligent avec une nouvelle paire de lunettes pour regarder en face la vie, sa vie.
c'est une claque et en même temps, je n'ai pu que me dire : comme c'est vrai qu'on se la pète, quand on est à l'intérieur d'un groupe.... on se remonte d'un cran pour regarder les autres. J'ai ri aussi... à tous ces mouvements, ustensiles qui servent à quoi : faire la fête... hahaha
Le mariage ou la noce ? l'exclusion, le passage de l'enfance au monde adulte tout y est.
http://www.scenaviva.com/noce
https://lestroiscoups.fr/12472-2/
Du théâtre qui dérange qui ne nous laisse pas indemnes mais qui nous attache à chaque personnage.