vendredi 26 avril 2024

Borgo

J’ai raconté le film à ma copine de partage de fiction elle était  régisseuse elle comprend au travers de ce que voient ses ami(e)s ce que sont les films et les pièces de théâtre qu’elle ne pourra pas voir car en province et une régisseuse en cheffe de théâtre à la retraite... ça gagne pas des mille et des cents…
C’est une artiste de la recomposition de sa petite maison en musée de l’humanité et de ses arts vivants, au travers entre autres de sa famille son père décorateur théâtre puis libraire de « beaux livres ». Les murs de sa maison en sont pleins de livres de tableaux de programmes d’affiches miniatures, la maison de sa grand-mère n’était pas un château…ça cache aussi les fissures…. 
Mais revenons au film d’autres le Prophète…
Borgo c’est vrai tellement qu’on cherche le mystère dans chaque personnage, et il y en a dans le service ouvert du pénitencier de Borgo. Le commissaire aussi qui est-il ? A-t’il tout deviné ou pas ? Sommes nous tous surveillés ou surveillants ? À tous les niveaux ? Le seul square de liberté serait-il la Corse l’enfance la délinquance : les fous les militaires et les enfants disait déjà Jean Eustache je crois… sauveront le monde 


Dans le jeu de Michel Fau on peut lire si on s’intéresse un peu comme les traces de fantômes de commissaires et de leur subalterne Maigret Bourrel voir même Eliot Ness… il lui manque le chapeau…mais c’est bien-sûr 
C’est un film où l’on lit les trames du passé et du présent des images des paroles échangées et de leurs non-dits mystère et à quel point nous sommes
tous courageux ou lâches borderline ou responsables tissés avant tout de mystère à la frontière de la fiction et de la réalité.

Corps Premiers/ La machine à écrire/ La fièvre/ Le pire stagiaire

Lorsque je vais voir mes amis de théâtre et que je leur parle de mon envie de rejouer personne ne m’écoute sérieusement, en art théâtral là en l’occurrence en l’œilleton du théâtre-âtre y a pas mal de monde sur le carreau, faut choisir les plus performants… là aussi on sucre les subventions on dessale personne n’a envie de redonner une chance un plaisir à une vieille un peu folle rigolote mais qui parle trop…Cultivée. Mais, autodidacte et surtout qui ne sait pas jouer dans la vie, à l’image de marque en étant du pouvoir si fluctuant de rester à la proue du bateau en y travaillant sans cesse,  une tête artiste et en se faisant reconnaître pour cela il faut manger les têtes les plus naïves au départ. Trier les bons grains de l’ivraie.
À revoir le goût des autres. Et ils ne sont ni vengeurs ni donneurs de leçons et aiment boire un verre avec chacun….
En tête à tête ce sont tous des « gentils » ceux que j’aime dans cette petite planète si petite planète qui se croit toujours « élitaire pour tous ». Alors qu’il est urgent de sauver toute la planète. Capables comme certains de m’avoir sauvée extirpée un temps d’une pente glissante vers la folie…..Missionnaires dans les régions, étudiantes ou loin de tout, au Nord à l’Est dans le monde du travail de sauver des vies….de semer des poussières d’étoiles. Mais aucun d’entre eux ne vit en couple avec autre qu’un alter-égo ou reste seul. Ils n’épousent pas une agricultrice ou un comptable.. Mais il faut mieux être deux pour résister car avant tout ce sont des acharnés passionnés résistants. Ce sont des moines ils doivent amener à eux par le rayonnement de leur travail incessant. 

Mais pour cela le sport comme la religion sont encore plus collectifs ?! certes ! Et à force de courir on peut se lacher et le corps sait saura on volera avec un corps recouvert de plumes et des os si légers. Et tous les individus ont besoin du groupe et de la planète la plus égalitaire pour tous avant-c’est le plus difficile, d’être fraternel sans scier les plus fragiles…. Ou tuer les déjà es qualifiés les ceux à lunettes…. 
S’il y a un Dieu qu’il m’appelle il doit y avoir une porte de sortie -oui mais c’est à vous de la trouver ! Chacun et tous ensemble -mais jusqu’à quand ?!

*Voir la série Canal + : la Fièvre certes il faut être abonné riche d’autant qu’on fait de + en + , la chasse aux pauvres : non abonnés. 

*Voir les 3 docs de Nicolas Philibert au cinéma l’Arlequin Sur l’Adamant/Averroes et Rosa Parks/ la machine à écrire et autres sources de tracas, heureusement qu’il y a tjrs des anonymous qui redonnent en streaming. 

*Voir au Théâtre c’est juste cette semaine, dernière ce samedi à 18h00 ce soir à 20h30 « Corps premiers » auteur metteur en scène Cédric Orain  à l’autre bout de Paris la Banlieue Est à « L’échangeur » près de la Porte de Bagnolet. C est un excellent objet de théâtre avec trois acteurs étonnants d’une présence hors normes. J’ai ri pleure et applaudi à tout rompre. La mise en scène est belle délicate on entend tous les gestes on voit tous les mots…. (Voir liens ci dessous.)

Bon personne  n’a envie vraiment, de me revoir sur scène à part moi et de me faire travailler n’empêche que j’ai rejoué et sérieusement pour un large public grâce à lui Greg Guillotin. 
Et oui lui a compris que j’ai le seul pouvoir de ma voix fêlée comme empêchée et de ma sincérité.
Dans certaines études sociologiques de l’histoire de l’humanité on constate que dans les premières sociétés humaines on mangeait les vieux avant de comprendre qu’ils pouvaient s’occuper des petits enfants et de l’histoire et de la magie du groupe. 
#lepirestagiaire @gregguillotin @cedricorain #corpspremiers #lamachineaecrireetautressourcesdetracas @nicolasphilibert
Photo mise en ligne par David Reybier : le chasseur sur ce piège en Belgique : il y a un an, déjà 





https://lechangeur.org/programmation/spectacles/corps-premiers

mardi 16 avril 2024

Bis repetita

Merci Pierre Kandel pour tes critiques car elles nous ont permis d’aller voir BIS REPETITA à Perigueux un lundi, le beau temps s’en était allé et le lundi en Province tout est fermé ou presque à part les cinémas
CGR où la qualité d’accueil est exemplaire. 
Que ce film est bien fait, bien joué, pas ennuyeux une minute et plein d’espoir pour les professeurs de latin, les élèves, c’est intelligent pas intello-fatiguant, pas dans l’air de toutes les dernieres hunes clivantes.
Nous avons souri et j’ai ri sur le choix de l’idalgo italien… les ados sont très bien ; Louise Bourgoin Xavier Lacaille inégalables 
Et nous avions du mal à quitter la salle vous me connaissez un peu, sans pouvoir en parler avec quelqu’un, mais nous n’étions pas seuls dans cet état de semi lévitation, une jeune femme aussi et qui nous a raconté qu’elle était prof de français lettres classiques et donc de latin et que c’était ses élèves qui lui avaient écrit une lettre et offert la place de cinéma…
nous a t’elle dit dans un large sourire…
(Noémie Lvosky au début de sa carrière de prof avant que d’être proviseure…-vous voyez !?)
La vie est épatante quelquefois même quand on sort d’un film qu’on a aimé…..et que le soleil et l’animation quotidienne de Perigueux n’y sont pas…..

Extrait :
« La réussite du film tient autant à l’écriture ciselée qu’à la manière d’orchestrer la surchauffe du récit par la rencontre, en un point précis, d’éléments qui n’auraient jamais dû passer autant de temps ensemble : des lycéens un peu mous, un thésard fatigant, une prof qui s’en fout de tout. Et, pour les rassembler, une langue morte, élément central sur lequel on n’aurait pas misé pour une comédie, et qui s’avère pourtant un puits sans fond de situations drôles et poétiques.

Compil de reprises latinisées

Emilie Noblet s’en remet totalement à la partition de son actrice, Louise Bourgoin, qui s’est beaucoup illustrée dans le drame, mais à qui manquait depuis quelque temps l’écrin d’une comédie taillée sur mesure : elle traverse le film les mains dans les poches, un sourcil levé, repliée sur son impassible ironie. En face, on n’oubliera pas la révélation d’un corps burlesque, Xavier Lacaille en Rodolphe, le latiniste zélé et idéaliste, qui a fait le voyage en emportant sa compil de reprises latinisées de standards de variété – dont une version mémorable de Pour que tu m’aimes encore, de Céline Dion. C’est à lui que revient l’amère désillusion : celle d’avoir fait le voyage avec des élèves qui n’ont jamais appris une seule déclinaison latine et qu’il faut remettre à niveau – croit-il.

Lacaille fait figure de contrepoint absolu à Bourgoin. On reconnaît de loin cette petite musique : celle des contraires qui s’attirent. Si Bis repetita prenait son élan dans le film scolaire, c’était pour mieux atterrir en terre romantique. Passant d’un genre à un autre, c’est comme si le film se décantait sous nos yeux, se débarrassant avec une grande élégance du superflu, pour livrer une formule confondante de simplicité : boy meets girl. »




lundi 8 avril 2024

James Brown mettait des bigoudis

James Brown mettait des bigoudis :
Je voudrais sortir l’orgueil de l’admiration ce n’est pas parce qu’on n’a pas découvert un auteur une autrice que l’on ne peut pas y revenir. C’est comme le théâtre Marigny je n’y étais jamais allée, écrin trop prestigieux j’avais plus fréquenté le côté Théâtre du Rond-point des Champs Elysées… toutes ces étiquettes se désintègrent pour moi
Elles ont fait leur temps 
Cette pièce m’a fait autant de bien que les films documentaires de l’Adamant et de l’Averroes et Rosa Parks 
Une sorte de compagnonnage entre la folie le jeu l’enfance si on donnait l’égalité à chacun des fous avec nous on trouverait la
Liberté et la Fraternité 
Yasmina Reza vise haut pour mettre bas les masques tous
Les masques
Et parle comme personne de l’amitié de son ébullition et des vapeurs dans lesquelles elle nous laisse à nous mêmes après son passage.
Et donc de l’immense « seul au monde » désormais comment y parvenir sans mensonges et arriver à garder le niveau de flottaison hors les postures, figures imposées de rivalité victimaires ou des records… hors toutes les « livres de chair » et d’argent….
Un des personnages le père dit quelque chose comme tout le monde m’appelle Lionel… alors je réponds à ce prénom mais je ne sais pas qui je suis…..et ce personnage interprété par André Marcon est pour moi le plus touchant sans en comprendre toutes les lignes… il est si touchant…
Comme chacun de nous qui n’osons pas vraiment aller au delà des normes de la vie toute tracée…. aller loin comme Jacob et Philippe interprétés par Micha Lescot et Alexandre Steiger,  les femmes ne sont pas
De Reste 
dans l’envol de leurs singularités dans les rôles de la psy : Christèle Tual et la mère Pascaline quand elle appelle son Lionnel : Amour, joué par la fameuse : Josiane Stoleru 
La musique ah quelle musique
Quel son que le trombone à coulisse et
Quand tout le monde danse même si ça ne dure
pas on n’avait qu’une envie danser avec eux de tout notre corps quelqu’il soit le sait-on son genre dans la danse exactement hors les gonds des duos. Le musicien c’était Joachim Latarjet. 
La mise en scène de l’autrice Yasmina Reza c’est une communion délicate pour nous rêver autrement et ailleurs.
Je crois que vu notre  âge et vu notre placement corbeille côté jardin nous n’avons pas perçu toutes les paroles,
mais toutes les intentions et tous les silences et tout ce qu’on appelle aujourd’hui du « bon son ».
🙏
@YasminaReza @JoachimLatarjet @AndreMarcon @AlexandreSteiger @MichaLescot @ChristeleTual et @JosianeStoleru


dimanche 31 mars 2024

Averroes et Rosa Parks

Averroes(philosophe et médecin arabe du 12 ème siècle)  et Rosa Parks : ce film doc de Nicolas Philibert : « a 2 m de mon lit je suis à l’étranger » graffiti sur un des murs de cet immense hôpital.
Les êtres sont tellement vrais o mon dieu ce que j’ai ri de cette relecture de la « folie » avec ces questions qui fusent dans les réunions avec les soignants on rit on pleure mais jamais au dépends des êtres. 
Les plus convaincants ?!  tous ont chacun la conscience de leur solitude, de la précarité qui les attend dehors, la revendication de leur mal et la double peine : la vieillesse la solitude. Oh je ne les oublierais jamais ils sont si bien filmés Ils sont comme ceux que j’ai rencontrés dans le service fermé de l’hôpital de Sarlat. Ah comme il faudrait plus de soins de soignants de lieux comme l’Adamant(autre film doc du même réalisateur, collecteur de profonde humanité) . Mais combien ceux là font leur maximum ! comme ceux d’ailleurs. 
J’ai vu ce film à l’Arlequin la salle n’était pas pleine, les salles de ce cinéma à l’ancienne sont grandes belles on y respire on peut même y parler prendre un café au foyer. Mais ce que je puis vous assurer c’est que le partage est garanti des émotions des rires affranchis de tout jugement comme celui pour cet homme encore jeune passé par toutes les écoles études et qui parle une demie dizaine de langues polyglotte et qui se sent prêt à révolutionner l’enseignement et nous fait y croire. Et qui a besoin de retourner en Inde pour les ondes de tous les autres mondes et de ses vies antérieures…. Ce film dure plus deux heures et on s’ennuie pas une seconde et on voudrait rester avec eux encore un peu… et avec cette jeune fille qui veut se consacrer à transformer sa vérité en art….


Oui ce film me fera tenir debout comme « éclaireuse » dans ma vieillesse. Merci Nicolas-Philibert #averroesetrosaparks



Allez voir mais je l’ai dit déjà ici : Une famille et sur FB je suis restée plus nuancée frustrée pour Pas de Vagues 
Là un podcast sur Rebecca Manzoni j’en ai pas perdu une miette même si elle habite à St Ouen près du Stade Bauer et je suis un peu jalouse….pas vrai pas de cela seulement. La jalousie c’est animal mais comme eux les animaux d’accord certains savent en rire

Photo via @jeanlucmessina

dimanche 24 mars 2024

Les bonnes au Théâtre 14

Les bonnes encore une salle pleine pour connaître l’origine de la haine : l’enfermement l’ordre établi la hiérarchie sociale la charité la compassion la fausseté des relations ancillaires. 
Je me suis dit cette nuit en dormant après avoir vu cette dernière (les dernières de spectacles exceptionnels sont toujours exceptionnellles,) Michel Fau aurait adoré cette épure et aussi cet imaginaire suspendu entre tous les fantasmes et les travestissements transexualité pour ses chemins de traverse. J’ai pensé à son récital emphatique. Oui je connais Lili Elizabeth Mazev mais là je l’ai retrouvee avec tous ses possibles, ses dimensions à danser, à rompre entre jeu tragique et jeu burlesque sans entraves et à se retrouver dans la prison d’une vie toute tracée, étouffée jusqu’à tuer pour de rire ou pas …la fêlure de sa voix découpe pour moi tous les textes les intentions, les rêves…
Le théâtre 14 est un endroit où dès l’accueil on croit possible que le théâtre puisse changer la vie. 
Il y avait des « scolaires »la salle est trop petite se dit-on quand c’est complet, je me suis
dit aussi, on va se mettre pas loin des scolaires et ainsi pendant la danse, la musique je voyais leurs visages s’illuminer se tourner vers leurs copains, amis. Quand on aime au théâtre on est complices comme jamais autrement ailleurs…..
L’avantage du placement libre : l’égalité mais pas seulement…
Après sur le chemin du retour on a retrouvé notre voisine, une place porte son nom voisine et amie et comédienne chanteuse : Jenny Alpha, elle est morte il y a plus de dix ans déjà, elle avait été mariée à un poète, à presque cent ans nous étions allés, 
Boire un ti punch chez elle. Elle est morte peu de temps après la mort de sa sœur….
Le théâtre permet que se rejoignent les vivants et les morts 

Sur @Thread
Ah oui c’était magique cette interconnexion entre public et acteurs  auteur metteur en scène et toute l’équipe d’accueil du théâtre 14 pour la dernière des Bonnes. Tous les acteurs  petit rôle y compris Le laitier si hiératique seul et nu, m’a fait penser à celui de drôle de drame et à ma première fois du jeu d’un petit rôle… lui un laitier moi une morte….
et une porteuse de jarre mais cela faisait trois apparitions avec celle d’une mère de soldat, après bien-sûr Panope…. dans Phèdre 
…..je l’ai félicité
Je lui ai dit que tout metteur en scène très inspiré donne ensuite aux petits rôles si bien joués et assumés d’autres rôles plus grands au théâtre car ce n’est pas rien que de jouer un fantasme….












jeudi 21 mars 2024

Une famille

Une famille enfin réparée mais consciente sensible sans aucune démission face a ce qui longtemps était caricaturé (voir scène chez Ardisson) ou en eau stagnante comme « innommable ».

Une famille qui en arrive à Christine  et à Léonore… (photo)
ce film documentaire est à bien des moments une leçon de cinéma sans aucun « gras », artifice, c’est là, dit et discuté :
 -sur le couple qu’elle formait avec le père de Léonore des années après malgré tout c’est une renaissance.
 -avec son avocat quand sa belle mère a porté plainte contre elle pour atteinte à sa vie privée ….
Malgre les réactions bourgeoises et comment dire recroquevillées des grands-mères… L’une complète l’autre mais il demeure pas moins vrai qu’elle a
Fait comme elle a pu sa mère 
L’autre la belle mère avec son goût son bon goût de collectionneuse privée…sa compassion.
On voit dans ce grand appartement stasbourgeois un très grand format, un tableau d’art contemporain un canapé de cuir blanc l’œuvre marque de grandes traces noires et rouges sur fond blanc qui sont  comme en contradiction criante avec la propriétaire, mais pas avec ce qui se passe, se dit enfin….à l’instigation de Christine Angot. 
La propriétaire est assortie aux couleurs de son intérieur pantalon blanc pull léger ocre doré près du corps fin, quoiqu’agé, maquillée quotidien elle est coiffée, en carré blond vénitien, le plaid est assorti au pull….quel manque de vie! 
Il y a une autre conversation entre sa mère et elle qui en dit long sur leur attachement sur leur propension au bonheur d’où ces souvenirs filmés de la petite fille âgée de  moins de deux ans qui revient du boulanger… je n’en dit pas plus j’ai eu les larmes aux yeux car trois générations après, la conscience de Léonore  vis à vis de sa mère est comme l’œuvre de ce peintre coréen qui ne peint que des gouttes d’eau : lavée répararée par les larmes comme par les vagues de la mer sur les plages hors saison.
Merci infiniment. Moi aussi je me sens réparée. Les attouchements sexuels qui ne sont pas des viols sont à l’enfance (Christine Angot avait 13 ans….) au mieux du pire une congélation une hibernation quand dure le déni. 
La Mer chanson de Charles Trenet par Caetano Veloso



vendredi 15 mars 2024

Scandaleusement vôtre

Ce film n’est pas lourd, il est burlesque et le burlesque n’a pas de date sauf si l’on veut se délecter à recréer l’univers anglais pour s’y sentir mieux. Mais à bien y regarder et je l’ai toujours pensé les lettres sont un peu l’ancêtre des réseaux sociaux. Car les relations épistolaires pouvaient devenir comme un virus écrire tous les jours….et ne plus pouvoir s’arrêter !?

J’ai trouvé une critique du Monde à notre écho : « Pourquoi pas… »  tous les acteurs sont bons et surtout ils ne sont pas aux mensurations d’un milieu bobo européen : ils jouent, ils jurent, ils boxent …. Ils donnent des coups de boule. Ils écrivent, ils expulsent le trop de restrictions morales puritaines anglicanes  du début  du XX ème siècle, ils sortent des carcans du jeu murmurant de notre époque. Ce film nous a plu à tous les deux. 
Il est fictif comme tous les films tirés d’une histoire vraie.



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https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/03/13/inspire-d-un-fait-reel-scandaleusement-votre-propose-une-plongee-dans-la-societe-anglaise-etriquee-du-xx-siecle_6221824_3246.html

Scandaleusement vôtre s’inspire d’un fait réel qui, dans les années 1920, secoua Littlehampton, petite ville balnéaire du sud de l’Angleterre : un flot de lettres anonymes et ordurières atterrissent sans discontinuer dans la boîte aux lettres d’Edith Swan (Olivia Colman), l’une des femmes les plus respectables du comté. Tous les regards se portent naturellement sur sa voisine, Rose Gooding (Jessie Buckley), une jeune veuve de mauvaise vie qui passe ses journées au pub, éduque seule sa fille et jure comme un charretier – en somme, la coupable idéale. Le différend entre voisines finit par secouer tout le quartier, qui se déchire entre partisans d’Edith et défenseurs de Rose.

Scandaleusement vôtre ausculte la respectabilité étriquée de la société anglaise du début du XXe siècle sur fond d’intrigue à énigme : menée par une policière récalcitrante, l’enquête finira par conduire à une résolution des plus surprenantes. La forme, elle, l’est un peu moins : tout se passe dans les clous du film à costumes, liquidant son stock de pittoresque british. Sa réalisatrice, Thea Sharrock, n’oublie pas de tordre son fait divers pour le faire coïncider avec les standards de l’époque : inexplicablement, la sororité finit par triompher de la haine de voisinage. Ni l’insolence naturelle d’une Jessie Buckley, ni la folie dans l’œil d’Olivia Colman ne parviennent à rehausser un film qui, tout en visant la satire, s’organise pour être parfaitement inoffensif.

jeudi 14 mars 2024

La vie de ma mère, le royaume de Kensuke

https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/sorties-de-films/le-royaume-de-kensuke-une-adaptation-animee-tres-reussie-du-roman-de-michael-morpurgo_6337369.html
Le royaume de Kensuke ce film n’est pas japonais mais 
Pays : Grande-Bretagne, Luxembourg, France

Je suis allée voir ce film à la projection scolaire c’est à dire en version française au Pathé Convention.
J’ai entendu l’animatrice dire aux tout-petits qui remettaient leurs gilets jaunes « oui moi aussi j’ai pleuré » alors j’ai regardé tous ces petits enfants que j’avais très peu entendus avant car ils étaient au Paradis et puis soudain ils ont senti combien c’était facile de tout détruire, d’arracher d’écraser. La vie face a la beauté l’amour la naïveté des petits ourangs outans si proches de notre espèce fait pleurer car on est maintenant tous vieux face a cet arrachement la beauté n’est qu’une estampe. Et pour s’en consoler les chiens joueurs et si constamment fidèles sont-ils aujourd’hui plus que jamais nos seuls amis….






La vie de ma mère 


Ah oui j’avais hâte et j’ai senti un partage avec les personnes présentes même si nous étions un peu clairsemées. C’est bien mieux de voir « les fous » de près car ils ne sont pas
Si différents de nous !?! Surtout quand ils sont interprétés par
d’aussi bonnes sensibles débordantes puis presque mutiques personnes. Les fleurs au temps des textos et des appels qui n’aboutissent pas sont indispensables. Et les fleuristes attentionnés aussi. À la chanson de Julien Clerc /Françoise Hardy : fais moi une place c’était déjà pas loin mais à la chanson de fin ma mère d’Arno j’ai ouvert les vannes les écluses et je me dis que j’aurais pu être cette mère là si j’avais eu un seul enfant et si mon compagnon son père était mort….j’ai beaucoup aimé le désir de sensualité le désir de se faire des copains des complices partout si facilement…d’être sensible à tout à la mer retrouvée et à son coucher de soleil. Les rôles autour sont très bien tenus aussi : l’associé, sa Mémé au fils, l’amie qui devient l’amoureuse… bref c’est un film réaliste et tendre c’est un film que je n’oublierai jamais. Et j’étais un peu triste de ne plus les voir dans l’écran et je suis donc restée jusqu’à la fin du générique. La fin je la souhaitais tellement qu’ils y sont arrivés. La fin m’a fait penser à cet autre film qui m’avait fait tant de bien Green Book, que je l’ai vu et revu à la télé et autant aimé au ciné qu’au petit écran.
Par contre ces affiches chargées de comment on doit voir le film avec les réactions les échelles de superlatifs c’est pas appétissant…
Surtout jeunes apprentis comédiens aux gens qui viennent vous féliciter après vous avoir vu dans un film ou sur scène au théâtre et qui ont quelquefois du mal à trouver leurs mots n’allez pas leur dire que vous n’étiez pas bien ou que vous étiez beaucoup mieux un autre soir etc… ces recettes là sont à échanger avec des psys ou des gens du métier….ne vous plaignez pas à ceux qui après vous avoir vu jouer vous arrivent les yeux brillants, ne blessez pas leurs rêves 😴

mardi 12 mars 2024

Le jeu de l’amour et du hasard

NOTE D'INTENTION DE FRÉDÉRIC CHERBOEUF, le metteur en scène

Jouer et mettre en scène Marivaux aujourd'hui, c'est allumer un feu d'artifice de questions : comment mettre en jeu des corps contemporains immergés dans la beauté, la rigueur et les difficultés de la langue du xviiie siècle ? Comment concilier sensualité et intelligence ? Comment relever le défi formel du verbe tout en s'interrogeant sur la façon dont ce texte questionne notreépoque ? Comment jouer avec amour mais sans respect ? Le jeu de l'Amour et du Hasard est une pièce à la modernité stupéfiante qui met en scène une promesse: celle d'une révolution

sensuelle et politique. Une réinvention de l'amour ! L'affranchissement des plus faibles germe dans le dernier acte : c'est le signe évidemment prémonitoire de la révolution de 1789 et de l'abolition des privilèges. Mais c'est pour nous, spectateurs d'aujourd'hui, le miroir d'une autre révolution portée par la jeunesse, une révolution sans conteste féminine et qui irrigue toutes les générations: celle de la redistribution des dominations sexuelles Ce souffle insurrectionnel qui est un souffle de vie, a été le moteur de notre travail

e moteur de notre travail

hes.

LE MOT DU LUCERNAIRE PAR BENOIT LAVIGNE, le directeur de la programmation théâtre du Lucernaire 

Le jeu de l'amour et du hasard par le collectif L’émeute a été mon coup de cœur du dernier Festival d'Avignon. Mis en scène aver délicatesse, virtuosité et folie par Fréderic Cherboeuf. le spectacle est magnifique. Il est empli de d’énergie, d'excentricité, d'humour et de sensibilité, on se plait à voir la passion amoureuse disséquée, chamboulée, moquée et idéalisée a la fois. On rit devant les quiproquos, les rebondissements, les malentendus tissés par Marivaux. On s'émerveille de la jeunesse et de la fougue des amants. On se détecte de a diablerie, des turpitudes imaginées par les protagonistes eux-mêmes.

On s'émeut devant la naïveté, la fragilité et la force des sentiments.

Écrite en 1730, Le Jeu de l'amour et du hasard est une des plus sublimes, célèbres et jouées des pièces de Marivaux. On y retrouve tout ce qui fait le génie de son théâtre : le travestissement, l'échange de rôles entre maitres et valets, son art machiavélique des intrigues, la beauté, la musicalité, le raffinement du langage. Mais surtout, l'auteur fait preuve d'une extrême modernité dans l'analyse des rapports humains. Il prône la liberté des coeurs, donne aux femmes le pouvoir de décider de leur vie, ce qui est pour l'époque une révolution en soi.

Il interroge au scalpel l'amour, nous montre ses mille et une facettes, questionne l'être et le paraitre, la condition des classes, le désir et l'envie avec intelligence et drôlerie.

Car Le Jeu de l'amour est du hasard est surtout une comédie. On s'y amuse follement et le spectacle nous entraine dans une folle journée déjantée, musicale, sensuelle où la fantaisie règne en maître. Les acteurs Frédéric ou Mathieu, Jérémie, Adib, Lucile, Dennis Justine ou Camille, tous issus du cours Florent, rivalisent de talent et nous emportent dar un tourbillon joyeux fantasque et enivrant..


À voir parce que c’est un partage. Tous les personnages sont en lumière il n’y a pas un seul défaut de rythme ;  dans le public les enfants les adultes n’en ont pas perdu une miette et n’avaient pas envie de remettre leurs masques en sortant…. Il faisait beau en sortant il ne pleuvait plus en sortant et on s’est refait la pièce après….autour d’une bolée de cidre ou d’un verre d’eau.
C’est prolongé jusqu’en juin c’est un Collectif ils s’appellent l’émeute ! 

Le jeu verbal de Michel Bernardy

https://www.jeuverbal.fr/
Voilà le blog passionnant de Michel Bernardy qui est décédé mais
qui enseignait au Conservatoire 
Passionné 
Ses élèves aimait ses cours pour apprendre à respirer déjà le texte 




Questions à... Michel Bernardy
par Alexie Lorca Lire, avril 2001
     Le jeu verbal ou Traité de diction à l'usage de l'honnête homme
Michel Bernardy L'Aube
210 pages.
Prix : 7,47 € / 49 FF.
( malheureusement le livre du jeu verbal est épuisé.  Vous ne le trouverez que d’occasion)


Qu'est-ce qu'un honnête homme?
M.B. Un être humain qui tend à s'humaniser davantage! En affinant notre relation au langage, par exemple, nous affinons ce qui nous compose. Nous nous bonifions. L'art, en général, aide à cette évolution. A son contact, nous devenons plus humains.
Quel enseignement un professeur de diction apporte- t-il à un comédien?
M.B. Il lui apprend à «respirer une phrase», à comprendre où elle va, à savoir où placer les césures, les silences. En résumé, à maîtriser et à prendre possession de la forme d'un texte.
Cela demeure subjectif. Un acteur interprète...
M.B. Je préfère dire qu'il incarne. Or, incarner un texte, c'est apprendre une nouvelle langue. Et il y a évidemment autant de langues différentes qu'il y a de textes différents. Un acteur est en quelque sorte un polyglotte pour qui la phrase est source d'inspiration. Aujourd'hui, on a trop tendance à minimiser la réalité et la puissance de la forme. Mettez face à face un jeune musicien et un jeune comédien. Le premier a une connaissance parfaite de la forme d'une partition. Il est capable d'analyser chaque phrase musicale, chaque silence, chaque rupture de rythme. Ce n'est malheureusement pas le cas de tous les jeunes comédiens...
Mais l'analyse d'un texte ne peut pas être objective...
M.B. Si, il y a des règles, comme en musique. Les compositeurs ne notent pas toutes leurs intentions sur une partition. C'est le travail d'analyse musicale qui permet aux musiciens de la comprendre. C'est pareil pour un texte. Prenez cette phrase: «J'ai rencontré un marchand de tapis chinois.» Qui est chinois? Le marchand ou les tapis? Il est évident que le contexte donne la réponse. Le phrasé est suggéré par l'auteur. Mais c'est au comédien de transmettre au spectateur le sens juste du texte. Ensuite, chaque interprète donne une nuance, une modulation qui lui est personnelle. Distribuer des césures dans un texte, c'est aller au-delà des mots. Il ne peut y avoir de liberté que s'il y a connaissance et contrainte. C'est un métier…..

lundi 11 mars 2024

Dîner lecture du 09/03/24

Une soirée un dîner lecture qu’on aurait voulu qui ne finisse jamais. J’avais relu pour cela l’insoutenable légèreté de l’être avec Pascal : « einmal ist keinmal »
Je suis de plus en plus persuadée que cela peut être contagieux pour lire et faire lire et parler d’autres choses et par contagion bienheureuse attraper quelques jeunes et leur donner ce désir de communiquer  : désir de rester vivants et de partager. À tous les âges. 




….hier nous avons lu avec plusieurs personnes -certaines que l’on rencontrait pour la première fois- des extraits de morceaux choisis le thème c’était sur la mascarade les masques, le plus jeune d’entres nous, il a lu un texte sur le masque,  tres vivant accessible et touchant; sa mère sur le jeu de l’amour et du hasard avec comme stratagème 3 petites peluches pour jouer tous les rôles, Philipp d’Ecosse nous a conté l’apparition étrange d’un fantôme qui a changé sa vie, sa compagne la lumière au travers des vitraux de Soulages et un texte de Christian Bobin sur Conques ;  notre ami compagnon et Papa du jeune homme au masque et avec son épouse organisateurs de la soirée et cuisiniers du poisson du cake aux petits pois etc…c’était bon… il nous a transporté par Soljenitsine l’archipel du goulag : comment rester humain en prison en camp parler parler   (En 2007, il reçoit le prix d'État russe des mains de Vladimir Poutine et meurt en 2008) Patrick et sa compagne, nous ont lu une page d’un blog qui réalisait que le choix dans la vie était soit : avoir raison ou être heureux et combien cette dystrophie  humaine pouvait être douloureuse non seulement pour la personne elle-même mais pour ses proches,
et Patirick nous a lu son extrait d’un autre Patrick, Modiano et nous étions partis partants pour Voyage de noces…et Emmanuelle sa femme nous a aussi parlé des dictionnaires que personne dans nos milieux notre époque connectée ne consolent, ne consultent plus, en nous lisant quelques définitions du dictionnaire supperflu de Desproges. 



Milan Kundera l’insoutenable légèreté de l’être j’avais je nous avais choisi ce texte pour écho à cette légende du mensonge et de la vérité qui vont se baigner et pour cela se déshabillent . Le mensonge nage vite et sort et se rhabille avec les habits de la vérité et lorsque nue la vérité cherche à se rhabiller à son tour, elle ne peut prendre les vêtements du mensonge et c’est pour cela qu’elle resta nue….

La légende sur le mensonge et la vérité

« La légende raconte qu’un jour la vérité et le mensonge se croisèrent.
– Bonjour, dit le mensonge.
– Bonjour, répondit la vérité.
– Belle journée, dit le mensonge.
Alors la vérité se pencha pour vérifier si c’était le cas. Cela l’était.

– Belle journée, répondit alors la vérité.
– Le lac est encore plus beau, dit le mensonge.
Alors la vérité observa le lac et vit que le mensonge disait la vérité et elle hocha la tête. Le mensonge courut vers l’eau et dit :

– L’eau est encore plus belle. Nageons.

La vérité toucha l’eau du bout des doigts et se rendit compte du fait que l’eau était réellement bonne et à partir de là, elle eut confiance en le mensonge. Les deux enlevèrent leurs vêtements et nagèrent tranquillement. Quelques temps après, le mensonge sortit, s’habilla avec les vêtements de la vérité et s’en alla.

La vérité, incapable de s’habiller avec les vêtements du mensonge commença à marcher sans habits et tout le monde s’horrifia alors en la voyant. C’est ainsi qu’aujourd’hui, les individus préfèrent accepter le mensonge déguisé en vérité à la vérité à nue. »

Tableau de Jean-Léon Gérôme intitulé "La vérité sort de son puits" (1896)



Première partie La légèreté et la pesanteur :
« Il y a bien des années que je pense à Tomas. Mais c'est a la lumière de ces réflexions que je l'ai vu clairement pour la première fois. Je le vois, debout à une fenêtre de son appartement, les yeux fixés de l'autre côté de la cour sur le mur de l'immeuble d'en face, et il ne sait pas ce qu'il doit faire.
Il avait fait connaissance avec Tereza environ trois semaines plus tôt dans une petite ville de Bohême. Ils avaient passé une heure à peine ensemble. Elle l'avait accompagné à la gare et elle avait attendu avec lui jusqu'au moment où il était monté dans le train. Une dizaine de jours plus tard, elle vint le voir à Prague. Ils firent tout de suite l'amour ce jour-là. Dans la nuit, elle eut un accès de fièvre et elle passa chez lui toute une semaine avec la grippe.
Il éprouva alors un inexplicable amour pour cette fille qu'il connaissait à peine. Il lui semblait que c'était un enfant qu'on avait déposé dans une corbeille enduite de poix et lâché sur les eaux d'un fleuve pour qu'il le recueille sur la berge de son lit.
Elle resta chez lui une semaine puis, une fois rétablie, elle retourna dans la ville où elle habitait, à deux cents kilomètres de Prague. Et c'est ici que se situe le moment dont je viens de parler et où je vois la clé de la vie de Tomas : il est debout à la fenêtre, les yeux fixés de l'autre côté de la cour sur le mur de l'immeuble d'en face, et il réfléchit :
Faut-il lui proposer de venir s'installer à Prague? Cette responsabilité l'effraie. Qu'il l'invite chez lui maintenant, elle viendra le rejoindre pour lui offrir toute sa vie.
Ou bien, faut-il renoncer? Dans ce cas, Tereza restera
serveuse de brasserie dans un trou de province, et il ne la reverra jamais.
Veut-il qu'elle le rejoigne, oui ou non ?
Il regarde dans la cour, les yeux fixés sur le mur d'en face, et cherche une réponse.
il revient, encore posiours, à l'image de cette femme couchée sur son divan; elle ne lui rappelait personne de sa vie d'autrefois. Ce n'était ni une maîtresse ni une épouse.
C'était un enfant qu'il avait sorti d'une corbeille enduite de
poix et qu'il avait posé sur la berge de son lit. Elle s'était endormie. Il s'agenouilla près d'elle. Son haleine fiévreuse s'accélérait et il entendit un faible gémissement. Il pressa son visage contre le sien et lui chuchota des mots rassurants dans son sommeil. Au bout d'un instant, il lui sembla que sa respiration se faisait plus calme et que son visage se soulevait machinalement vers son visage. Il sentait à ses lèvres l'odeur un peu âcre de la fièvre et il l'aspirait comme s'il avait voulu s'imprégner de l'intimité de son corps. Alors, il imagina qu'elle était chez lui depuis de longues années et qu'elle était mourante. Soudain, il lui parut évident qu'il ne survivrait pas à sa mort. Il s'allongerait à côté d'elle pour mourir avec elle. Il enfouit son visage contre le sien dans l'oreiller et resta longtemps ainsi.
A présent, il est debout à la fenêtre et il invoque cet instant. Qu'était-ce, sinon l'amour, qui était ainsi venu se faire connaître ?
Mais était-ce l'amour? Il s'était persuadé qu'il voulait mourir à côté d'elle, et ce sentiment était manifestement excessif : il la voyait alors pour la deuxième fois de sa vie!
N'était-ce pas plutôt la réaction hystérique d'un homme qui, comprenant en son for intérieur son inaptitude à l'amour, commençait à se jouer à lui-même la comédie de l'amour?
En même temps, son subconscient était si lâche qu'il choisissait pour sa comédie cette pitoyable serveuse de province qui n'avait pratiquement aucune chance d'entrer dans sa vie !
Il regardait les murs sales de la cour et comprenait qu'il ne savait pas si c'était de l'hystérie ou de l'amour.
Et, dans cette situation où un homme vrai aurait su immédiatement agir, il se reprochait d'hésiter et de priver ainsi le plus bel instant de sa vie (il est à genoux au chevet de la jeune femme, persuadé de ne pouvoir survivre à sa mort) de toute signification.
Il s'accablait de reproches, mais il finit par se dire que c'était au fond bien normal qu'il ne sût pas ce qu'il voulait :
On ne peut jamais savoir ce qu'il faut vouloir car on n'a qu'une vie et on ne peut ni la comparer à des vies antérieures ni la rectifier dans des vies ultérieures.
Vaut-il mieux être avec Tereza ou rester seul ?
Il n'existe aucun moyen de vérifier quelle décision est la bonne car il n'existe aucune comparaison. Tout est vécu tout de suite pour la première fois et sans préparation. Comme si un acteur entrait en scène sans avoir jamais répété. Mais que peut valoir la vie, si la première répétition de la vie est déjà la vie même? C'est ce qui fait que la vie ressemble toujours à une esquisse. Mais même « esquisse » n'est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l'ébauche de quelque chose, la préparation d'un tableau, tandis que l'esquisse qu'est notre vie n'est l'esquisse de rien, une ébauche sans tableau.
Tomas se répète le proverbe allemand: einmal ist keinmal, une fois ne compte pas, une fois c'est jamais. Ne pouvoir vivre qu'une vie, c'est comme ne pas vivre du tout. »
* L’enfant trouvé mythe Moïse.

Pour revenir à notre soirée dîner lecture….episode… 
épistolaire eh oui je n’écris que sur les réseaux mais c’est aussi un partage pour rester vivante….


….J’avais choisi de l’insoutenable légèreté de l’être le passage avec la chienne de Tomas et Teresa : Karenine en rapport avec le thème masques et mascarade
Car chez nos amis ça manque un peu d’animaux… quand j’étais enfant j’aimais déjà tant les animaux que j’aimais aller chez les adultes qui avaient des chiens ou des chats oiseaux ou même poissons parce que la conversation ne s’arrêtait pas qu’à eux 
Maintenant adulte grande je penche pour tous les plaisirs… la reconnaissance et l’aller retour vers d’autres mondes.

Quatrième partie 
l’âme et le corps
« Tereza rentra vers une heure et demie du matin, alla à la salle de bairs, enfila, un pyjama et s'allongea à côte de Tomas. Il dormait. Penchée sur son visage, au moment d'y
poser les lèvres, elle trouva a ses cheveux une odeur bizarre.. longuement, elle y plongea les narines. Elle le reniflait comme un chien et finit par comprendre : c'était une odeur féminine, l'odeur d'un sexe.
A six heures, le réveil sonna. C'était le moment de Karénine. Il se réveillait toujours bien avant eux, mais n'osait pas les déranger. Il attendait impatiemment la sonnerie du réveil qui lui donnait le droit de bondir sur le lit, de piétiner leurs corps et d'y enfouir son museau. Au début, ils avaient essayé de l'en empêcher et de le chasser du lit, mais le chien était plus têtu que ses maîtres et avait fini par imposer ses droits. D'ailleurs, Tereza constatait depuis quelque temps qu'il n'était pas désagréable de commencer la journée à l'appel de Karénine. Pour lui, l'instant du réveil était un bonheur sans mélange : il s'étonnait naïvement et bêtement d'être encore de ce monde et s'en réjouissait sincèrement. En revanche, Tereza s'éveillait à contrecœur, avec le désir de prolonger la nuit et de ne pas rouvrir les yeux.
Maintenant, Karénine attendait dans l'entrée, les yeux levés vers le portemanteau où étaient accrochés son collier et sa laisse. Tereza lui passa son collier et ils allèrent faire les courses. Elle acheta du lait, du pain, du beurre et, comme toujours, un croissant pour lui. Sur le chemin du retour, Karénine trottait à côté d'elle, le croissant dans sa gueule. Il regardait fièrement autour de lui, ravi sans doute de se faire remarquer et d'être montré du doigt.
A la maison, il resta à l'affüt sur le seuil de la chambre avec le croissant dans la gueule, attendant que Tomas s'aperçoive de sa présence, s'accroupisse, commence a gronder et feigne de le lui arracher. Cette scène se répétait jour après jour. Ils passaient cinq bonnes minutes à se poursuivre à travers l'appartement jusqu'à ce que Karénine se réfugie sous la table et dévore bien vite son croissant.
Mais cette fois-là il attendit en vain la cérémonie matinale. Un transistor était posé sur la table et Tomas écoutait. »

Et j’avais timidement… envisager de lire aussi toujours à propos de Karenine 
Mais on n’a pas eu le temps de tout faire de tout lire de penser à tout car une fois c’est jamais, l’avenir n’est que dans la répétition avec réparation.
Pour moi ce chien ressemble à celui du film de Justine Triet : Anatomie d’une chute mais en plus en mieux il est batard selon l’auteur : un mélange de Saint-Bernard par sa mère pour sa tête et de chien-loup par son père pour le corps.

« La mère était le saint-bernard d'un collègue de Tomas. Le père était le chien-loup du voisin. Personne ne voulait des petits bâtards
et son collègue avait mal au cœur à l'idée de les tuer.
Tomas devait choisir parmi les chiots et savait que ceux qu'il ne choisirait pas allaient mourir. Il était dans la situation d'un président de la République quand il y a quatre condamnés à mort et qu'il ne peut en gracier qu'un.
Finalement, il choisit l'un des chiots, une femelle qui semblait avoir le corps du chien-loup et dont la tête rappelait sa mère saint-bernard. Il l'apporta à Tereza. Elle prit le toutou, le pressa sur ses seins, et l'animal fit aussitôt pipi sur sa blouse.
Ensuite, il fallut lui trouver un nom. Tomas voulait quơn sût, rien qu'à ce nom, que c'était le chien de Tereza, et il se rappela le livre qu'elle serrait sous son bras le jour où elle était venue à Prague sans prévenir. Il proposa d'appeler le chien Tolstoï.
« On ne peut pas l'appeler Tolstoi, répliqua Tereza, puisque c'est une fille. On peut l'appeler Anna Karénine.
— On ne peut pas l'appeler Anna Karénine, une femme n'a jamais une petite gueule aussi marrante, dit Tomas. Plutôt Karénine. Oui, Karénine. C'est exactement comme ça que je l'ai toujours imaginé.
— Est-ce que ça ne va pas perturber sa sexualité de s'appeler Karénine ?

Septième partie 
Le sourire de Karenine

4
Pourquoi le mot idylle est-il un mot si important pour Tereza ?
Nous qui avons été élevés dans la mythologie de l'Ancien Testament, nous pourrions dire que l'idylle est l'image qui est restée en nous comme un souvenir du Paradis. La vie au Paradis ne ressemblait pas à la course en ligne droite qui nous mène dans l'incoanu, ce s'était pas une aventure. Elle se déplaçait en cercle entre des choses connues. Sa monotonie  n'était pas ennui mais bonheur.
Tant que l'homme vivait à la campagne, au milieu de la nature, entouré d'animaux domestiques, dans l'étreinte de saisons et de leur répétition, il restait toujours en lui ne serait-ce qu'un reflet de cette idylle paradisiaque.
… 
Comment expliquer que les règles d'une chienne éveillaient en elle une grande tendresse, alors que ses propres règles lui répugnaient? La réponse me semble facile : le chien n'a jamais été chassé du Paradis. Karénine ignore tout de la dualité du corps et de l'âme et ne sait pas ce qu'est le dégoût. C'est pourquoi Tereza se sent si bien et si tranquille auprès de lui. (Et c'est pour cela qu'il est si dangereux de changer l'animal en machine animée et de faire de la vache un automate à produire du lait : l'homme coupe ainsi le fil qui le rattachait au Paradis et rien ne pourra l'arrêter ni le réconforter dans son vol à travers le vide du temps.)
Du chaos confus de ces idées, une pensée blasphématoire dont elle ne peut se débarrasser germe dans l'esprit de Tereza: l'amour qui la lie à Karénine est meilleur que l'amour qui existe entre elle et Tomas. Meilleur, pas plus grand. Tereza ne veut accuser personne, ni elle, ni Tomas, elle ne veut pas affirmer qu'ils pourraient s'aimer davantage. Il lui semble plutôt que le couple humain est créé de telle sorte que l'amour de l'homme et de la femme est a priori d'une nature inférieure à ce que peut être (tout au moins dans la meilleure de ses variantes) l'amour entre l'homme et le chien, cette bizarrerie de l'histoire de l'homme, que le Créateur n'avait sans doute pas prévue.
C'est un amour désintéressé : Tereza ne veut rien de Karénine. Elle n'exige même pas d'amour. Elle ne s'est jamais posé les questions qui tourmentent les couples humains : est-ce qu'il m'aime? a-t-il aimé quelqu'un plus que moi? m'aime-t-il plus que moi je l'aime? Toutes ces questions qui interrogent l'amour, le jaugent, le scrutent, l'examinent, est-ce qu'elles ne risquent pas de le détruire dans l'œuf? Si nous sommes incapables d'aimer, c'est peut-être parce que nous désirons être aimés, c'est-à-dire que nous voulons quelque chose de l'autre (l'amour), au lieu de venir à lui sans revendications et de ne vouloir que sa simple présence.
Et encore une chose : Tereza a accepté Karénine tel qu'il est, elle n'a pas cherché à le changer à son image, elle a acquiescé d'avance à son univers de chien, elle ne veut pas le lui confisquer, elle n'est pas jalouse de ses penchants secrets.
Si elle l'a élevé, ce n'est pas pour le changer (comme un homme veut changer sa femme et une femme son homme), mais uniquement pour lui enseigner la langue élémentaire qui leur permettrait de se comprendre et de vivre ensemble.
Et aussi: son amour pour le chien est un amour volontaire, personne ne l'y a contrainte. 

avec elle. Elle n'a pas ranis
était telle qu'elle était, mais parce que c'était sa mère.)
Mais surtout : aucun être humain ne peut faire à un autre l'offrande de l'idylle. Seul l'animal le peut parce qu'il n'a pas été chassé du paradis. L'amour entre l'homme et le chien est idyllique. C'est un amour sans conflits, sans scènes déchirantes, sans évolution. Autour de Tereza et de Tomas, Karénine traçait le cercle de sa vie fondée sur la répétition et il attendait d'eux la même chose.
Si Karénine avait été un être humain au lieu d'être un chien, il aurait certainement dit depuis longtemps à Tereza :
« Ecoute, ça ne m'amuse plus de porter jour après jour un croissant dans la gueule. Tu ne peux pas me trouver quelque chose de nouveau?» Il y a dans cette phrase toute la condamnation de l'homme. Le temps humain ne tourne pas en cercle mais avance en ligne droite. C'est pourquoi l'homme ne peut être heureux puisque le bonheur est désir de répétition.
Oui, le bonheur est désir de répétition, songe Tereza.
Quand le président de la coopérative allait promener son Méphisto après le travail et rencontrait Tereza, il n'oubliait jamais de dire : « Madame Tereza! Si seulement je l'avais connu plus tôt! On aurait couru les filles ensemble ! Aucune femme ne résiste à deux cochons! » A ces mots, le goret poussait un grognement, il avait été dressé pour ça. Tereza riait, et pourtant elle savait une minute à l'avance ce qu'allait lui dire le président. La répétition n'enlevait rien de son charme à la plaisanterie. Au contraire. Dans le contexte de l'idylle, même l'humour obéit à la douce loi de la répétition. »

*Mephisto cochon apprivoisé qui se promenait comme un chien avec son maitre president de la coopérative agricole. Karenine l’appréciait car contrairement aux autres chiens il n’était pas enchainé à sa niche et n’aboyait pas bêtement.

« La vraie bonte de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu'il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c'est ici que s'est produite la plus grande déroute de l'homme, débâcle fondamentale dont toutes les autres découlent.
Une génisse s'est approchée de Tereza, s'est arrêtée et l'examine longuement de ses grands yeux bruns. Tereza la connaît. Elle l'appelle Marguerite. Elle aurait aimé donner un nom à toutes ses génisses, mais elle n'a pas pu. Il y en a trop. Avant, il en était encore certainement ainsi voici une trentaine d'années, toutes les vaches du village avaient un nom. (Et si le nom est le signe de l'âme, je peux dire qu'elles en avaient une, n'en déplaise à Descartes.) Mais le village est ensuite devenu une grande usine coopérative et les vaches passent toute leur vie dans leurs deux mètres carrés d'étable.
Elles n'ont plus de nom et ce ne sont plus que des « machinae animatae». Le monde a donné raison à Descartes.
J'ai toujours devant les yeux Tereza assise sur une souche, elle caresse la tête de Karénine et songe à la déroute de l'humanité. En même temps, une autre image m'apparait : Nietzsche sort d'un hôtel de Turin. Il aperçoit devant
lui un cheval et un cocher qui le frappe à coups de cravache.
Nietzsche s'approche du cheval, il lui prend l'encolure entre les bras sous les yeux du cocher et il éclate en sanglots.
Ça se passait en 1889 et Nietzsche s'était déjà éloigné, lui aussi, des hommes. Autrement dit : c'est précisément à ce moment-là que s'est déclarée sa maladie mentale. Mais, selon moi, c'est bien là ce qui donne à son geste sa profonde signification. Nietzsche était venu demander au cheval pardon pour Descartes. Sa folie (donc son divorce d'avec l'humanité) commence à l'instant où il pleure sur le cheval.
Et c'est ce Nietzsche-là que j'aime, de même que j'aime
Tereza, qui caresse sur ses genoux la tête d'un chien mortellement malade. Je les vois tous deux côte à côte : ils s'écartent tous deux de la route où l'humanité, « maître et possesseur de la nature », poursuit sa marche en avant. »Milan Kundera,
Toujours L’insoutenable légèreté de l’être. Chapitre 3 de la septième partie : le sourire de Karenine 







jeudi 7 mars 2024

Bolero

Bolero : Faut y aller vite et dans une belle salle avec des comédiens aguerris au théâtre ! Ce qui donne un film joué et non seulement photographié avec un bon son….
On y va à  Beaugrenelle parce qu’il y a du soleil dehors déjà, avec pour nous, « un supplément d’âme » dedans !
On y est allé, je répète il faut y aller, Pascal s’est un peu endormi mais il n’a pas eu l’impression de ne pas avoir tout suivi ou compris car ce qui est bien c’est que ce film est créatif on se fait son film dans le film Maurice Raphaël Ravel  Personnaz est très convaincant, les femmes nombreuses sont toutes très bien à part Doria Tillier qui selon Pascal « minaude » trop…je dirais rien car elle ne m’a pas gêné je me suis laissé hypnotiser par la musique et la sensibilité du personnage et comment ne pas aimer un tel enfant d’une telle mère interprèté par Anne Alvaro.. Vincent Perez est lui aussi très bien.


J’ai dit à Pascal en sortant demain on réécoute toute la musique de Ravel et de Debussy comment déjà ? 
- Iberia de Debussy j’ai un vinyl dans mes vieux disques.
 À la fin, le ballet de fin est merveilleux. Jeanne Balibar est elle aussi exceptionnelle, elle sait tout faire chanter danser jouer, elle sait tout faire sauf se faire oublier, et elle a bien raison. 
Le ballet son ballet puisque c’est elle la commanditaire, Ida Rubinstein chorégraphe cela s’appelait-il déjà ainsi ? Était-elle, russe basque espagnole, passionaria…  elle suit à sa façon, les indications véhémentes du Maestro. 
Sinon il y a une deux trois scènes autour de grands gants rouges qui bruissent encore en moi….
Anne Fontaine évite pour moi tous les clichés en les affrontant, les énonçant comme nos composants, fluctuants en nous humanisant. No sex. Car elle sort des lignes comment s’affranchir des genres et des modes sexualisés rester un éternel jeune homme et refuser les impasses ? 
L’amitié de sa gouvernante Sophie Guillemin : Madame Rouveleau est traitée avec autant de soin que la relation avec sa muse ou avec sa mère. 
Ce film après l’avoir vu s’épluche encore longuement avec toujours plus de délicatesse retrouvée malgré toutes les vicissitudes des jours qui passent avec son lot d’impossibles. 

vendredi 1 mars 2024

Les comédies au ciné et à la télé dans l’ordre : le clan, le dernier des juifs, les sexagénaires, cocorico

J’ai vu deux trois quatre comédies dans ces derniers mois à intervalle rapproché comme pour faire tampon aux mauvaises nouvelles enterrements de personnes, proches de proches, dont le sourire était comme un bouquet de fleurs toujours de saison dans nos paysages affectueux : des personnes aimantes 
et pour faire face aux films labyrinthes : la bête et Zone d’intérêt. 
1er essai au Cinéma j’ai vu seule, Cocorico bon titre ?! Et puis tout se dégonfle à force d’étirements et seule au ciné dans une grande salle quand personne rit… ou si peu au fur et à mesure. 
2 ème essai tjrs au ciné la sur le blvd Montparnasse aux 7 Parnasse nous deux avec une amie : le dernier des juifs ( j’ai bcp aimé la singularité j’ai ri avec écho dans les derniers rangs proches car petite salle ) cette vie qui sourit qui pleure qui est extrêmement pudique comme dans une improvisation d’acteurs sincères qui jouent la situation jusqu’au bout de leurs cheveux. 
3 ème essai seule à la maison : les sexygenaires avec ce doux charme qui émane d’un duo de comédie et du charme pudique de Thierry Lhermitte j’ai pu apprécier pleinement l’âge qu’il interprète et qui est mien. Presque 2 ans de plus , il a !!?
4 ème essai et dernier qui touche au but vu avec mon Chéri et qu’est-ce qu’on a ri sur le conseil de notre frère cinéphile de ouf Pierre Kandel car j’en ai entendu nullement parler au Masque…et la plume 
La bande annonce vous en donne un avant-goût mais le reste est tout à l’avenant dont le générique. Ils viennent du théâtre corse… viva Merci infiniment 

mercredi 28 février 2024

9 eme promotion des élèves du Lucernaire : À LA CROISÉE DES DESTINS, LES CANCANS, CLASSIQUE X 13

À la croisée des destins, des cancans,  de la vie  et du classique, j’ai vu et bien vu un
spectacle inouï des élèves de 1 ère année du Lucernaire école professionnelle. C’était comme si surtout à la première partie, après avoir recherché les dieux, les héros, il fallait regarder à travers la vie et le théâtre mais de toutes ses forces pour trouver avant tout la paix la civilisation l’art du théâtre et la dignité. Toutes les dignités oubliées sur scène  sont enfin regardées. Au théâtre on peut supprimer toutes les injustices et rire rire rire cancaner et aimer… au delà de toutes les guerres cad des vengeances et de la haine. 
La scène est leur terrain de jeu avec costumes quels costumes inoubliable Diane Athena 
Les acteurs sont nombreux 23 quel travail en si peu de temps quel ressort.  Marie Montegani et Nathalie Boutefeu leur ont donné toutes les occasions d’être des amoureux des déesses des héros à jamais repoussés tel Ulysse Orphée et puis iels se retrouvent dans les fils de marionnettes sous les masques de la comédie italienne entre médisances ordinaires, serviteurs farfadets et amoureux enfin alertes de toutes leurs forces, leurs corps. Le dernier pan « classique » de Philippe Person mêlait humour et grandiloquence des Feydeau Molière Hugo… 13 auteurs,  pour sortir enfin de toutes les ombres, les fantômes, les obsessions, les imitations, les répétitions, pour surgir dans la lumière et aimer infiniment et passer le relais pour que s’exprime la force de la jeunesse. Bravo Bravo Bravo !!! à la 9eme promotion de l’Ecole d’art dramatique du Lucernaire,

Avec l'ensemble de la Promotion 9

@FAIROUZOUANLI, @BENEDETTAANTONELLO, @ELÉONOREARRAS, @JULIENBOTTINELLI, @ALICIABRUDEY, @MARIEBROCQUEHAYE, @NINABARD-BONNET, @THÉOBRUGNANS, @SOLUNACHAFFARD, @ALEXANDRECHAPELON, @SOPHIECHASSELAT, @ALBACHATELIER, @APRILCIVICO, @DUSHANDELIC-ILLIEN, @ADRIENGAUDIN, @SELMAHUBERT, @ALEXANDREJABOULAY, @ALICEMACE, @AURÉLIE MANIER, @YOHANMARGUIER, @CONSTANCEROCHER, @SACHAROYSAINTE-MARIE, @JEANNETRINITÉ

J’ai mis la photo du plus vieil arbre du square d’à côté, (square St Lambert) parce que pour vivre et passer les hivers et la séparation d’avec toutes ses feuilles et attendre l’éclosion de ce nouveau printemps, il a besoin d’entendre ou de sentir rire jouer les enfants chanter les oiseaux impatients des amours printanières et qu’on le regarde un peu aussi dans toute sa nudité. 
Car « les nouvelles sont mauvaises » et c’est difficile « de déjeuner en paix » tout autour de la planète… 












lundi 26 février 2024

Les César 2024

Le Monde abonnée 
Discours de Judith Godreche aux Césars 

« C'est compliqué de me retrouver devant vous tous ce soir.
Vous êtes si nombreux.
Mais, dans le fond, j'imagine qu'il fallait que ça arrive.
Nos visages face à face, les yeux dans les yeux.
Beaucoup d'entre vous m'ont vue grandir.
C'est impressionnant, ça marque.
Dans le fond, je n'ai rien connu d'autre que le cinéma.
Alors, pour me rassurer, en chemin, je me suis inventé une petite berceuse.
« Mes bras serrés, c'est vous, toutes les petites filles dans le silence,
Mon cou, ma nuque penchée, c'est vous, tous les enfants dans le silence,
Mes jambes bancales, c'est vous, les jeunes hommes qui n'ont pas pu se défendre.
Ma bouche tremblante mais qui sourit aussi, c'est vous, mes sœurs inconnues. 
Après tout, moi aussi, je suis une foule.
Une foule face à vous.
Une foule qui vous regarde dans les yeux ce soir.
C'est un drôle de moment pour nous, non ?
Une revenante des Amériques vient donner des coups de pied dans la porte blindée.
Qui l'eût cru ?
Depuis quelque temps, la parole se délie, l'image de nos pairs idéalisés s'écorche, le pouvoir semble presque tanguer, serait-il possible que nous puissions regarder la vérité en face ?
Prendre nos responsabilités ? Etre les acteurs, les actrices d'un univers qui se remet en question ?
Depuis quelque temps, je parle, je parle, mais je ne vous entends pas, ou à peine. Où êtes-vous? Que dites-vous ? Un chuchotement. Un demi-mot.
« Ça serait déjà ça », dit le Petit Chaperon rouge.
Je sais que ça fait peur.
Perdre des subventions.
Perdre des rôles.
Perdre son travail.
Moi aussi.
Moi aussi, j'ai peur.
J'ai arrêté l'école à 15 ans, j'ai pas le bac, rien.
Ça serait compliqué d'être blacklistée de tout.
Ça serait pas drôle.
Errer dans les rues de Paris dans mon costume
de hamster.
Me rêvant une Icon of French cinema...
Dans ma rébellion, je pensais à ces termes qu'on utilise sur un plateau. Silence.
Moteur demandé.
Ça fait maintenant trente ans que le silence est mon moteur.
J'imagine pourtant l'incroyable mélodie que nous pourrions composer ensemble.
Faite de vérité.
Ça ne ferait pas si mal. Je vous promet.
Juste une égratignure sur la carcasse de notre curieuse famille.
C'est tellement rien comparé à un coup de poing dans le nez.
A une enfant prise d'assaut comme une ville assiégée par un adulte tout-puissant, sous le regard silencieux d'une équipe.
A un réalisateur qui, tout en chuchotant, m'entraine sur son lit sous prétexte de devoir
comprendre qui je suis vraiment.
C'est tellement rien comparé à 45 prises, avec deux mains dégueulasses sur mes seins de 15 ans.
Le cinéma est fait de notre désir de vérité.
Les films nous regardent autant que nous les regardons.
Il est également fait de notre besoin d'humanité. Non ?
Alors, pourquoi ?
Pourquoi accepter que cet art que nous aimons tant, cet art qui nous lie soit utilisé comme une couverture pour un trafic illicite de jeunes filles ?
Parce que vous savez que cette solitude, c'est la mienne mais également celle de milliers dans notre société.
Elle est entre vos mains.
Nous sommes sur le devant de la scène.
A l'aube d'un jour nouveau.
Nous pouvons décider que des hommes accusés de viol ne puissent pas faire la pluie et
le beau temps dans le cinéma.
Ça, ça donne le ton, comme on dit.
On ne peut pas ignorer la vérité parce qu'il ne s'agit pas de notre enfant, de notre fils, notre fille.
On ne peut pas être à un tel niveau d'impunité, de déni et de privilège qui fait que la morale nous passe par-dessus la tête.
Nous devons donner l'exemple.
Nous aussi.
Ne croyez pas que je vous parle de mon passé, de mon passé qui ne passe pas.
Mon passé, c'est aussi le présent des deux mille personnes qui m'ont envoyé leur témoignage en quatre jours... C'est aussi l'avenir de tous ceux qui n'ont pas encore eu la force de devenir leur propre témoin.
Vous savez, pour se croire, faut-il encore être
cru.
Le monde nous regarde, nous voyageons avec nos films, nous avons la chance d'être dans un pays où il paraît que la liberté existe.
Alors, avec la même force morale que nous utilisons pour créer,
Ayons le courage de dire tout haut ce que nous savons tout bas.
N'incarnons pas des héroïnes à l'écran, pour nous retrouver cachées dans les bois dans la vraie vie ; n'incarnons pas des héros révolutionnaires ou humanistes, pour nous lever le matin en sachant qu'un réalisateur a abusé une jeune actrice, et ne rien dire.
Merci de m'avoir donné la possibilité de mettre ma cape ce soir et de vous envahir un peu.
Il faut se méfier des petites filles.
Elles touchent le fond de la piscine, se cognent, se blessent, mais rebondissent.
Les petites filles sont des punks qui reviennent déguisées en hamster.
Et, pour rêver à une possible révolution,
Elles aiment se repasser ce dialogue de Céline et Julie vont en bateau [film de Jacques Rivette, sorti en 1974] :

Céline : « Il était une fois.

Julie : Il était deux fois. Il était trois fois.

Céline : Il était que, cette fois, ça ne se passera pas comme ça, pas comme les autres fois. »

Judith


Seuls détails, elle n’est pas très punk sur cette photo, certes apparemment, puisse t-on aussi regarder à travers le Monde et comment sont traitées les femmes dans le reste de ce monde plutôt qu’entre nous et notre consensuelle condescendance, notre tutoiement d’affranchis et de nantis. 
Et puis ici on s’est battus, non ? contre le retour moral-bienséant de la sexualité cadenassée, ily a quelques années, non dizaines d’années les années 70 étaient -elles impossibles : anarchie peace and love ?
et puis la lame de fond puritaine revient c’est tout bénéfice que de traiter la moitié du problème. 
Les violeurs pour la plupart l’ont été eux-mêmes violés, abusés, quel enfant n’a pas poussé à bout son entourage ; l’accompagnement l’écoute de ces soit disant bourreaux mais parents aussi, n’est plus de mise en psychiatrie….
Sur l’Adamant, merveille de documentaire méthode sans tri d’être et de vivre avec tous les soit disant cinglés en de belles conditions à été relégué aux oubliettes 
La folie le déni sont en tous et un chacun l’art en est la transcendance mais faut arriver à s’écouter entre les lignes.
Lorsque j’étais enfant j’avais une dizaine d’années un monsieur de l’âge de mon père m’emmenait faire la sieste avec attouchements quelques tripotages comme un peu un jeu… c’était sa vision de la libération il n’y connaissait rien. 
Yourcenar a écrit aussi qu’un oncle l’avait rejoint ado dans la sa salle de bain pour la faire frissonner au travers des voiles appelés peignoirs, elle n’a ni crié ni fermé la porte. On ne va pas déterrer l’homme de Neandertal pour lui passer les menottes.
Surtout que celui là était un doux,  mon tonton du Béarn,  plutôt qu’un violeur…
Et a t’on donné les recettes du bonheur ? Les mises en scène les retours à une violence contrôlée 
sont sources de jeux sexuels ça l’a été la strangulation dosée etc ne serait elle pas due à la naissance avec le cordon ombilical autour du cou….

-Maman comment fait-on les bébés !?
-T’as qu’à regarder les animaux !? 
-Les chattes traumatisées tu crois qu’elles dorment plus longtemps chaque jour ?
-Oui sûrement pour en faire des rêves plus réparateurs

Voilà mais contrairement à certains hommes de mes amis mais pas mon compagnon, je considère que Judith Godreche a besoin d’être entendue et qu’elle a le courage de le faire. Savez-vous qu’il en faut plus que du courage pour parler sincèrement même en lisant un texte devant une salle pleine et éclairée dont on voit tous les visages… Ce n’est pas une imposture ni une recette de retour à la hune des infos. 
Les autres meilleurs moments du cinéma via Canal + Bolloré et au travers de cette remise de César 2024, 49 ème cérémonie.
En notre pays à force de se protéger on oublierait qu’il y a des murs ou des guerres ailleurs. 
Les ponts c’est de penser qu’il faut surtout réagir renaître après les traumatismes et ne pas rester autocentrés avec le risque de s’autodétruire.
Cela me fait penser à ce livre de Boris Vian, le dernier ou une mère mettait ses enfants sous cloche dans une bulle…l’arrache-cœur. 

Parenthèses ce film Chien de la casse que nous avons vu avec mon compagnon à la maison sur Canal + nous a beaucoup touché et redonné foi et courage en la réparation des cabossés. 

Dans ce film comme dans Anatomie d’une chute (celle de l’homme genre) il y a un chien notamment symbolique. 
 
Les Animaux ne doivent pas
être maltraités ; je suis pour certains (je le sais) trop sensible aux bestioles mais bon je considère que ce n’est pas au dessus de nos forces et il faudra des décennies encore pour en arriver là et quand on regarde autour du monde par d’autres civilisations touaregs ou amazonienne on vit ensemble et on respecte la vie depuis l’origine. 

Jacques Jean Sicard, sur ce film césarisé en passe d’être oscarisé : Anatomie d’une chute, 
a écrit sur son mur FB et je l’ai republié en écrivant-disant : Magnifique coup de théâtre que cet angle de vue  ! Il est vrai que Samuel 
par la déclaration de l’actrice Sandra qui joue le rôle de Sandra sa femme, 
forcément sous « l’emprise » de sa réalisatrice et qui a enfin obtenu le rôle principal,   dans sa déclaration très vivante (car c’est une bonne comédienne) n’a t’elle pas dit qu’elle ne s’attendait pas à ce que la France la prenne dans ses bras (Cannes et Césars). 
Merci JJS avec vous on n’arrête pas de réfléchir et c’est à notre portée.



Les deux meilleurs moments de cette soirée 







vendredi 23 février 2024

Le dernier des Juifs


Allez-voir ce film il faudrait que tout le monde et surtout les pas-cons y aillent, les autres ne vont pas lever le pied dans la descente de leurs opinions et ça va leur faire mal et ils ne vont pas vraiment essayer d’avoir un espoir…un rire réparateur 
Dépêchez il n’est plus dans trop de salles…



https://youtu.be/0kcREJRuTiY?si=QKDeDmBblQzqsdui

Nous étions aux 7 Parnassiens un des cinémas indépendants dont la programmation est encore mieux qu’au Chaplin St Lambert. Le dernier des juifs est très touchant en plus d’être intelligent mais pas appuyé. J’aime le personnage principal sa mère mais aussi son cousin et cette indécision si compréhensible.  Le passage où il essaie de placer des pompes à chaleurs est extra comme Agnès Jaoui Officiel tout au long du film. On y croit tellement à eux deux. Le combat d’initiation à je ne sais quelle lutte fait penser à Charlot boxeur…. Et sa maîtresse !? Que de tendresse et de sincérité dans leurs jeux…

Le post de mon amie Catherine Piétri 
Au cinéma le 24 JANVIER  « Le dernier des Juifs » 
Ou le dernier des Mohicans ou le dernier des Justes!
Magnifique film de Noé Debré
Si sensible, intelligent et poétique, poignant et tellement tellement drôle! 
Magnifiques acteurs
Longue vie à ce film nécessaire et qui fait un bien fou! 
MERCI Noé S Debré #michaelzindel Agnès Jaoui Officiel
#ledernierdesjuifs  Ad Vitam Cinéma Le Méliès

Et aussi je vous mets l’échange pour ceux qui adorent 
#lepirestagiaire @gregguillotin par texto à propos de ce film avec mon amie 

-moi
À quoi reconnaît-on un poulet casher d’un poulet Halal !?
Ah j’ai bien ri et encore plus
Aujourd’hui 
Merci,  pour moi le personnage principal et son cousin dans la voiture puis chez le premier client m’ont fait penser à Greg GUILLOTIN (et un peu aussi aux Tontons  flingueurs -rajouté)
Je t’enverrai mon avis sur blog en premier. 
😘
-elle
Contente que tu aies ri
En effet le réalisateur a raconté que toute la scène dans la voiture (qui durait plus d’une heure) était une impro!


Allez-y go les ceux qui aiment toutes les vidéos cachées de Gregguillotin du pire stagiaire du pire gendre… et les premiers qui n’ont pas encore vu à ce moment recherchez le : la vraie vie de Bengui à l’hippopotamus
Je vous donne le meilleur un des meilleurs moments parce que j’y suis un peu. Mais il y en a d’autres… en Auvergne chez Lacoste les mots fléchés l’arbitre à la pétanque…@bengui @leo @lamamandeBengui


jeudi 15 février 2024

La Bête, Past Lives, Bonnard Pierre et Marthe

La Bête je ne mettrais pas d’étoiles même pas une sur cinq si je m’écoutais ce film n’est vraiment pas indispensable le trop d’intelligence cinéphile face au trop d’intelligence artificielle avec l’exercice appliqué de reconstitution historique de la grande inondation de Paris en 1910, seul moment d’action selon mon compagnon qui à force de voir des films pensum n’a plus vraiment envie d’y aller. Mes derniers choix May December et La Bête l’ont véritablement ennuyé avec un détour par le film coréen Past Lives. 3 films d’amour tiens donc…j’arrête pas de lui dire depuis on ira voir DUNE…mais c’est à la fin du mois…
Donc en deux mots la Bête ce n’est pas Allien et des films sur la romance c’est le plus mauvais des trois sans oublier Pierre et Marthe. 

Past Lives film américain-coréen 
Après plusieurs jours (plus d’une semaine) ce film me reste. Les acteurs les silences c’est tellement crédible et aussi imprégné pour moi du film de Wong Kar Wai in the mood for love(le film qui m’a fait aimer les arbres peut-être. 
Il me hante réparateur après avoir vu cette aberration du Cinéma français La Bête 


Bonnard Pierre et Marthe sur Instagram


feytnath 

Le générique pour attester des travailleurs du décor des décorateurs assistants qui ont fait un travail magique on y vivait avec les personnages. Tiens j'ai même dit si on retournait à la campagne... pour éviter la vie bobo....bourgeoise. Le film Pierre et Marthe est une superbe histoire d'amour tous les personnages y sont à part entière. Et on rayonne avec eux André Marcon dans Monnet, quand à Cécile de France et Vincent Macaigne y sont à peindre. Dans les films de ce réalisateur la vraie vie vient de la peinture...

Il y a 2 jours  Aimé par tavrain92



vendredi 9 février 2024

La Zone d’intérêt

https://theconversation.com/dans-la-zone-dinteret-une-allemagne-nazie-toute-a-sa-jouissance-materielle-222686
Voilà j’y suis allée et cette critique en lien,  n’en est pas une c’est l’analyse historique philosophique du film, mais ce film ne m’a rien apporté sensiblement et voir même à la matière, à la manière de faire du cinéma.  Je suis sortie du film dans les premières,  l’écran gris pigmenté qui nous scinde de la réalité mais qui est le champ vide de tous les remplissages possibles….cet écran vide (au début comme à la fin) n’est pas une erreur mais une volonté du cinéaste.  Le déroulé du générique venait de s’animer. La dernière scène et les scènes oniriques pigmentées en noir et blanc sont pour moi des exercices de style sans aucun souffle d’espoir certes mais denuées de justesse beauté sensibilité humaine, elles ne sont qu’une construction de pigments agités et ce n’est pas cela pour moi le cinéma, c’est laid comme un sac de plastique vide qui vole au travers de nos vies désormais. Ah j’oubliais c’est original…. Les acteurs illustrent le propos. 
En sortant du cinéma un monsieur assez jeune m’a attendue et souriant alors je lui ai dit : « on en est enfin sortis » et il m’a répondu… « je crois oui mais c’était long. » 
Si tout est suggéré hors champ grisé rien n’a de vie mais ce n’est pas cela car on en est sortis momentanément peut-être, mais on en est sortis, non ?



Qu’en a pensé le Masque et la Plume ? Pour une fois je suis d’accord avec Xavier Leherpeur et Pierre Murat ensemble…

Je vous mets le commentaire érudit en copié-collé de Jacques Jean Sicard écrivain cinéphile que j’apprécie pour dissiper certaines de mes illusions amateures autodidactes de « spectactrice ». Mais je n’aime pas plus le film car pour moi il s’agit d’aimer le cinéma et de le savoir…qu’on cherche dans les films une entrée de secours ! Comme cette
Par exemple je n’avais pas compris que c’était le rêve de la fille du couple qui attend son père. 
Et cette conclusion généralité sur le couple comme prison pour tous les couples n’est aussi qu’une autre interprétation… et rejette le doute…


"La Zone d’intérêt" (2024) de Jonathan Glazer. 

Glazer est précédemment l’auteur d’"Under the Skin", qu’on peut traduire par Sous la Peau. Immédiatement, j’ai rapproché son dernier travail de "Jeanne Dielman", film où Chantal Akerman passe « sous la peau » de l’existence apparente de son personnage par le moyen de la vie quotidienne, pour accéder au final à la prostitution qui la soutient, au plaisir et au meurtre. "Zone d’intérêt" ménage le même passage sous l'épiderme à partir de la douce aliénation ménagère, jusqu’à la tuerie de masse. Deux mondes en un seul, qui coexistent sans échange. Le concept de « banalité du mal » formulé par Hannah Arendt à l’occasion du procès d’Adolph Eichmann, retombe toujours sur ses pieds, jamais pris en défaut depuis, en dépit des chicaneries intellectuelles. Jonathan Glazer le reprend en lui donnant un tour esthétique : la dischromie de l’image. Il décolore la peau du réel, entre les deux mondes mitoyens et jumeaux, le gris de l’univers concentrationnaire et le pastel de la vie domestique. Sans que le voisinage produise un choc, une réaction émotionnelle. La décoloration est représentée et vécue comme un paradoxe depuis longtemps socialisé, une contradiction anciennement apaisée. Originelle ? La ligne fade de la décoloration est réhaussée par le rêve-cauchemar d’une des enfants du couple Höss. Dans une atmosphère de négatif photographique, elle y devient une glaneuse de fruits et de légumes, une marchande des quatre-saisons onirique, qui dépose son butin et ses bouquets au pied des outils dont se servent les détenus, qui les trouveront peut-être au matin, un fois l’aube et l’épouvante revenues. Ce rêve n’est que la manifestation d’une impuissance morale ; ce cauchemar, presqu'un assentiment à ce contre quoi on ne peut rien. Le film s’achève sur ce qu’il est, une description de la vie quotidienne : dans notre présent de 2023, des femmes de service font le ménage dans les salles et les couloirs du musée d’Auschwitz-Birkenau, parallèlement Rudolph Höss, dans les escaliers d’un bâtiment officiel de 1944 a la prémonition de ce qui l’attend (en 1947, il sera pendu par le cou à l'intérieur de l'enceinte du camp d'extermination dont il fut le commandant). Imperturbable, presque surpris du désagrément, il ne comprend pas.

Plus je reviens sur "La Zone d’intérêt", plus son rêve devient central. Le rêve-cauchemar puisqu’il est l’intrication des deux. Celui-ci fait directement allusion au conte "Hansel & Gretel" des frères Grimm, mentionné au cours de l’histoire, je ne me rappelle plus s’il accompagne ou non une des scènes oniriques. La « maison de sucre » du conte, érigée par la vieille ogresse, destinée à piéger les enfants, est le modèle du merveilleux dévorant ou de la dévoration merveilleuse. Le profond tissage du film, du rêve et du conte me renvoie à celui du poème et de la prose chez Baudelaire, c’est le même prosaïsme lyrique, si je puis m’exprimer ainsi. Le tissage déploie une puissante ambiguïté propre à l’enfance revisitée par un esprit adulte. Je finis par me demander si Glazer y voit moins la conséquence du couple vie quotidienne-tuerie, que son origine.

Le rêve-cauchemar est d’abord suscité par l’une des filles du couple Höss. Il est précédé par une courte scène où cette enfant est à l’intérieur de la maison, assise sur la marche d’un escalier, de trois-quarts face à la porte d’entrée, vue de dos, son père s’inquiète de son attente, la prend dans ses bras et l’emporte. Puis le rêve essaime dans la campagne polonaise, sautant les demeures, d’une cuisine à un piano, passant d’un jeune cerveau à un autre jeune cerveau, résistance infantile, bientôt vaine.

Et puis l’univers de Höss est la proie du son, cette terreur moderne. Le silence, traditionnellement associé à la chambre et au vœu qu’on en fait, est le lieu de l’exaspération assourdie d’un bruit indéfinissable, une hantise dont l’entier du monde serait possédé. "La Zone d’intérêt" ne distingue plus le recueillement intime d’un peuplement de voix infâmes. Car c’est bien de l’intérieur que vient la rumeur, on y entend le spongieux de la tumeur qui grossit sous la peau. La femme n'est pas exempte. Edwige Höss partage avec son mari la pourriture conjugale et celle de la tuerie comme elle a partagé leurs amours adolescentes. Un couple ça partage tout, jusqu'à l'absurde, jusqu'à la lie. Putain de vie, on ne sait jamais ce quelle nous réserve !
 
Commentaire d’un autre des ses familiers :Éric Wahlmore
qui confirme que c’est une interprétation que de penser que les scènes oniriques sont le rêve d’une des filles du couple 
« Daniel Airam pour moi, c'est un film aussi important que La dernière étape de Jakubowska, Shoah de Lanzmann et Le Fils de Saul de Nemes. Ce que Jacques Jean Sicard omet de dire, c'est que le film oscille génialement entre réalisme (je cite Dielman également pour La zone d'intérêt) et installation d'art contemporain, comme dans Under the skin, ce qui est injustement reproché au film sur un camp d'extermination. C'est précisément ce qui en fait l'intérêt. Dire que le rêve provient d'un des enfants de Höss est une interprétation, c'est beaucoup plus ouvert. De façon générale, marre de l'expression de "banalité du mal" (Arendt), expression sortie du contexte conceptuel et, en général, mal comprise, soit ressortie à chaque fois qu'un film sur le Shoah sort. Cela devient, malheureusement, un poncif journalistique et dénature le propos précis d'Arendt. Je ne dis pas que c'est le cas ici mais ce n'est pas assez développé. »