samedi 30 janvier 2010

Photo Haïti Blog Inter : Théâtre et comment... ça va ?


Haïti ils n'ont pas de morphine ?!


Guillaume Gallienne sur Canal Plus à la Comédie Française, le plus doué à vouloir toucher tous les publics et dans un one man show à l'Athénée comme Denis Podalydès à Chaillot.
Joël Pommerat dans SEUL, aller voir sur le blog Inter partout vous ne m'attendez-pas quand même ? !
Festival A court de Forme, à venir
autres spectacles que nous sommes allés voir dont un premier d'une Cie Ni une ni deux d'Eugène Durif
Quel texte d'Eugène Durif et quelle générosité d'acteurs, quelle lumière quel plaisir dans leurs yeux...
Haïti ils n'ont pas de morphine ?! on leur substitue, des vols détournés sur la République Dominicaine ?! De qui se moque t-on ?!
Je répète nous répétons j'ai été élue comme représentante syndicale au bureau au travail.
Et je dois remplacer mon cher metteur en scène pour ses cours parti au milieu de la France en tournée avec un, deux spectacles
Notre atelier Feydeau c'est les 7 et 8 Février pensez-y ? avec Chat en Poche précédé d'Hortense a dit je m'en fous !
Et aussi j'ai ré-entendu quelque part pour travailler un texte n'hésitez pas à le changer d'humeur d'intentions, passez le par la colère la peur et le sentiment amoureux "il en restera toujours quelque chose" a dit un grand réalisateur King Vidor
à Anna Karina

lundi 25 janvier 2010

un Diamant du théâtre : l'intégrale de la Fabrique imaginaire 4 spectacles : Ève Bonfanti et Yves Hunstad au T.O.P


C'est un petit bijou, l'Intégrale en plus... des 4 spectacles j'en ai vu 2, le 1er "la Tragi-comédie"que je n'ai jamais oublié dans les années 80 au théâtre des Bouffes du Nord.
Et le dernier "Au bord de l'eau" que j'ai vu l'été dernier sous un chapiteau à Avignon.
C'est tout ce que je suis, ce que j'aime, ce que j'aurais aimé faire au théâtre en plus d'avoir joué avec Philippe Person. Philippe Person le connait car comme lui cela fait plus de 25 ans qu'ils se consacrent au Festival Off d'Avignon, presque tous les ans.
Il est si grand Yves Hunstad au sens propre et figuré et si simple.
Là, c'est au TOP (Théâtre de l'Ouest Parisien)courrez-y vite, je suis en retard pour vous prévenir...
Vous apprendrez tout sur le comédien, et comme c'est simple de faire rire, du fond de soi.
"Quand l’acteur devient-il personnage ? Que devient sa personne dans le jeu ? Comment peut-on croire à ce qu’il n’est pas possible de croire ? Ève Bonfanti et Yves Hunstad ôtent le masque. Avec humour, et audace, ils exhibent le fil de l’illusion et autres ficelles de la scène et observent quand et comment naît le théâtre…"
du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h.
durée : 1h30

samedi 23 janvier 2010

Théâtre de l'Oeuvre / DAVID & EDWARD deux Michel, Aumont et Duchaussoy


David & Edward - Théâtre de l’Œuvre
de Lionel Goldstein
Bien-sûr j'y suis allée, nous y sommes allés tous les deux, certains d'y voir des acteurs donc du théâtre. La pièce ronronne encore des rires du public pouffés, mi retenus mi délivrés. Un torrent de bravos. Ah ! ces Michel, quels anges, djinns, démons ils nous font déguster toutes les saveurs du théâtre, comme si jouer c'était naturel en somme. Ce texte s'adresse à tous les amoureux qui quelquefois vieillissent bien, c'est new-yorkais plein d'à propos.
- d'humour juif ?
- pas tellement juif , d'humour tout court.
Depuis hier, je suis sur un petit nuage, j'ai acheté le texte, après je suis allée voir Michel Aumont qui ne me connait pas bien-sûr et je lui ai dit Merci pour ce grand pardon... partage. Pardon ! je vous adore... Je n'ai pas eu le temps bien-sûr de lui parler de la mise en scène d'Antoine Vitez de Huis Clos à la Comédie Française où il jouait Garcin, c'est là que tout a commencé de mon admiration, bien-sûr ou peut-être pas... J'aurais bien bafouillé un peu plus longtemps en compagnie de son sourire mi amusé, mi habitué, bienveillant en tous cas, la tête légèrement un peu penchée...

L'autre Michel, Duchaussoy a quitté le foyer, les loges assez vite, je l'ai félicité aussi, il nous a dit : "je regarde en passant les gens avec insistance car je suis miraud, pour vérifier si ma fille n'est pas là."
Ces grands vieux comédiens virtuoses, quelle musique ils ont déclenchée ...

J'ai écrit ce matin à l'adresse de nos chers apprentis comédiens sur FB ou Face Book :
"Allez-voir l'irrésistible Michel Aumont, pour moi c'est tellement du bon théâtre, bonheur assuré, le Michel Duchaussoy n'est pas mal non plus ; quand il chante -très bien Carmen- lui aussi, assis, sur un banc (référence à cette photo insolite d'un autre comédien sur Face Book : Julien Buchy) l'écoute de son partenaire Michel Aumont : j'ai failli y rester de rire ! au théâtre de l'Œuvre, David & Edward.
et cette phrase : "... ne pensez-vous pas que le secret d'une relation qui dure c'est une pointe de torture ?"
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Bien-sûr je vais y aller car c'est à la fois une histoire d'amitié et une histoire d'admiration et de lieu.
Être en amitié avec un magicien de l'ombre, un technicien, un régisseur plateau, c'est passer de l'ombre à la lumière, du froid au chaud à la fermeture des loges, c'est parler encore longtemps après et de tout. Les techniciens de théâtre sont des généreux de leur temps de leur professionnalisme, ils connaissent tout du lieu et des êtres, le plus souvent sans beaucoup de reconnaissance, ils ne donnent pas leur amitié durable sans confiance et ce sont des raconteurs d'histoire. Ils savent à l'avance presque si le spectacle va être bien ? Bien mieux que les directeurs de théâtre. Rares sont les théâtres où hélas ! on leur demande leur avis.
Pas loin de là il y a aussi un petit restaurant où vont souvent les régisseurs, le patron est un des leurs, sa femme s'en occupe à plein temps. Ce n'est pas très cher, c'est petit, restez discrets et simplement écoutez, vous saurez tout d'où et de qui ? La Marotte, 4 rue de Parme Paris 9 ème, c'est pas cher, mais c'est bon et c'est comme familial : la famille de théâtre, des théâtres privés du coin.

JEUDI, 21 JANVIER 2010 14:40 CYRIL MASUREL ACTUALITÉS - THÉATRE
A partir du 19 janvier 2010
Théâtre de l’Oeuvre

sur Artistik Rezo


© Claire Besse
"Une rencontre fulgurante, un duel poignant autour d’une histoire d’homme et de passion. Une œuvre qui explore la toile complexe du mariage et de l’amitié avec ses secrets et ses mensonges, un tableau vibrant des mystères qui enveloppent les relations humaines.

New-York, dans les années 80. Deux hommes se rencontrent pour la première fois sur la tombe d’une défunte. L’un est son mari, l’autre son amant. Ils vont peu à peu découvrir qu’ils ont partagé l’amour de cette même personne depuis cinquante ans. Mais s’agit-il vraiment de la même femme ?

Les mots de Marcel Bluwal

"Deux hommes en scène que tout sépare. Et un personnage qui est le seul dont on parle et qu’on ne voit jamais : « une arlésienne » dans notre argot de théâtre. Ou plutôt deux, « une arlésienne à deux visages »

Le pari de l’auteur est passionnant et rare. Deux des plus grands acteurs français se sont donnés au propos et moi aussi. C’est difficile mais avec les deux Michel, Aumont et Duchaussoy, qu’est-ce qui est difficile ?

Marcel Bluwal met en scène pour le théâtre et l'opéra et réalise pour la télévision et le cinéma. De 1975 à 1980, il enseigna au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique.


David & Edward
De Lionel GOLDSTEIN
Traduction Eliane ROSILIO
Mise en scène Marcel BLUWAL
Assisté de Anne HEROLD
Avec Michel AUMONT et Michel DUCHAUSSOY
Scénographie Catherine BLUWAL
Lumières Jacques ROUVEYROLLIS
Costumes Claire BELLOC

A partir du 19 janvier 2010
Du mardi au samedi à 21h - Matinées samedi à 18h30 et dimanche à 15h30
Réservations : 01 44 53 88 88
Prix des places : 42€ - 36€ - 30€ - 20€
Moins de 26 ans : les mardis, mercredis, jeudis 10€

Théâtre de l’Oeuvre
55 rue de Clichy
75009 Paris
Métro Place de Clichy

lundi 18 janvier 2010

Théâtre et Cinéma excuses mille et une pensées en attente


Sous l'œil d'Oedipe mis en scène par Jouanneau, Pipo Delbono au théatre et Invictus (art. du Monde diplomatique) au Cinéma, j'ai aimé, beaucoup aimé, grand merci, Morgan Freeman est exceptionnel et je soutiens les discussions au sujet de ce film ; mais ces deux semaines je n'ai pas de temps du tout alors...
Au sujet de ce film et dans un autre genre je relève toutes les "esquissades " les éclipses à propos d'Avatar
Patience sagesse élégance compassion.... Il en manque tant et tant.
"Rendre la douleur féconde" cette phrase est de Camus le mythe de Sisyphe

Mille et une pensées que je garde perdrais et alors donc ...

mercredi 13 janvier 2010

Danse : faits d'hiver/ Combas : les roses rouges


Pascal Allio, Thierry Baë
Faits d'hiver 2010 Danse agenda sur PARISart
12 janv.-05 fév. 2010
Paris 4e. Micadanses
La danse fête ses auteurs... Fort du succès des dernières éditions, le festival parisien entame sa douzième année avec 7 créations au programme, dont Show Time de Philippe Ménard et Pièces démontées de Mille plateaux associés. Nouveau partenaire, le théâtre Paris-Villette offrira au public 4 soirs de représentations en plus !


Communiqué de presse
Philippe Ménard, Eléonore Didier, Herman Diephuis, Les gens d'Uterpan, Felix Ruckert, Serge Ricci, Pascal Allio, Thierry Baë, Raphaël Cottin, Nicolas Maloufi, F. Ramalingom, Mille Plateaux associés...
Faits d'hiver 2010

Faits d'hiver s'affirme comme le festival de danse contemporaine parisien, par son ampleur, ses partenariats, la diversité de ses lieux de diffusion et maintenant sa longévité puisqu'il propose en 2010 sa douzième édition. Le point à souligner est également la volonté d'engager la diffusion de pièces contemporaines vers des séries. Ainsi, quatre représentations de la dernière création de Serge Ricci sont proposées (Des arbres sur la banquise), comme trois de celles de Thierry Baë (Tous ceci (n')est (pas) vrai) et de Herman Diephuis (Paul est mort).

En janvier 2010, sept créations sont prévues : Show Time de Philippe Ménard, ! Kung solo d'Eléonore Didier, Nocturne démocratie des Gens d'Uterpan, L'interprète ou témoin de l'intime de Pascal Allio, Sei solo de Raphaël Cottin, Pièces démontées de Mille plateaux associés.

Lieux partenaires : théâtre Paris-Villette, Mains d'oeuvres, Théâtre Silvia Monfort, Théâtre de la Cité internationale, L'étoile du nord, Auditorium Saint-Germain (MPAA), Micadanses.

Programme

12-13 janvier, 20h00
Philippe Ménard : Show Time, L'Etoile du nord

12-13 janvier, 21h30
Eléonore Didier : ! Kung solo, Mains d'œuvres

14-15 janvier 20h00 et 16 janvier 19h00
Herman Diephuis : Paul est mort, Théâtre de la Cité Internationale

17 janvier, 19h00
Les gens d'Uterpan : Nocturne démocratie

18-19 janvier, 20h30
Felix Ruckert : On Pain and Presence, Micadanses

20 janvier, 19h30 et 21-22 janvier 21h00 et 23 janvier, 19h30
Serge Ricci : Des arbres sur la banquise, Théâtre Paris Villette

25-26 janvier, 20h30
F. Ramalingom : Comment se ment, S. Prunenec : Ouvrez, Micadanses

28-30 janvier, 20h30
Thierry Baë : Tout ceci (n)'est (pas) vrai, Théâtre Silvia Monfort

01-02 février, 20h30
Pascal Allio : L'Interprète ou témoin de l'intime, Micadanses

03 février, 19h30
Raphaël Cottin : Sei solo, MPAA- Auditorium St Germain

04 février, 19h30
Nicolas Maloufi : Les Effondrés, MPAA-Auditorium St Germain

05 février, 20h30
Soirée "Tapis rouge" : Mille Plateaux associés, G.Sesboué-V.Moin, Micadanses



Créateurs
Pascal Allio, Thierry Baë, Raphaël Cottin, Eléonore Didier, Herman Diephuis
Geisha Fontaine, Philippe Ménard, Sylvain Prunenec, Serge Ricci, Felix Ruckert

Lieu
Paris 4e.Micadanses

Autres expos des artistes
Ecrans de Danse n°7
Swing
Danses partagées
Hors saison
Tout ceci (n)’est (pas) vrai ! Kung solo
Programme Faits d’hiver
Paul est mort
Ciao bella
D’après J.-C.
Festival Artdanthé printemps 2008
Hors séries #51, du musée Fabre aux Ursulines


les roses rouges de Combas

mardi 12 janvier 2010

Ce matin à France Inter Monsieur Rohmer et Cocteau/Mesguich au Lucernaire : Le bel Indifférent

Ce matin je voudrais dire Bravo à Stéphane Guillon et pardon à Nicolas Demorand et Merci à Monsieur Rohmer.
Que j'ai ri de sa rubrique ce matin : "Marion Maréchal (petite fille de Le Pen) nous voilà !!!" Surtout ne changez pas Monsieur Stéphane Guillon de vous revendiquer des Marx Brothers et de tirer à boulets rouges sur les politiques qui en toute imunité perdent le sens moral et pratiquent le lynchage et/ou le racisme. Et avec autant de drôlerie !
Pardon Nicolas Demorant je vous érafle, j'abime l'orthographe de votre nom dans ce blog alors que pour moi le matin vous êtes un compagnon de vie, un demeurant, un repère. J'ai la mémoire d'une bête de compagnie en vieillissant et mes lapsus sont limpides. Plus je vieillis et plus je deviens sincère, avec des amis et des personnes qui me prennent en inimitié et que je repère sous mes airs quelquefois fatigués. A faire l'œil extérieur des années durant pour les élèves plus rien semble vous échapper c'est à la fois terrible et beau et simple.
Merci à un élève qui est allé voir un spectacle que je n'ai pas pu voir et qu'il a beaucoup aimé je partage un peu ainsi beaucoup par télépathie
Je voulais dire merci à Monsieur Rohmer de m'avoir conté en images la vie, les secrets des Nuits de la pleine lune avec Pascale Augier, Tchéky Karyo et Fabrice Luchini, une des plus grandes émotions de mon cinéma à moi.

Parce que Cocteau m'a séduite depuis longtemps pour ses défauts qui sont comme des qualités pour moi : surfait suranné lyrique accessible et émouvant avec un sens dramaturgique très éclectique et poétique. Les poètes qui ont touché le plus grand nombre ne sont pas forcément des ronflants des affichés démagogiques conservateurs comme d'un style pompier...
et je pense qu'en associant ces 2 textes Monsieur Mesguich nous fait nous retrouver toucher comme une grande classe des engouements "populaires" comme pour Madame Édith.


Théâtre Le Lucernaire (Paris) janvier 2010
Le bel indifférent - La Charlotte

Textes de Jean Cocteau et Jehan-Rictus, mise en scène de Daniel Mesguich, avec Catherine Berriane et Florent Ferrier.

Ca commence comme ça : l’actrice est déjà en scène quand on arrive dans la salle. Immobile sur son siège, elle nous regarde chercher nos places, nous déshabiller et asseoir avec, dans les yeux, un mélange d’inquiétude (que vont-ils penser de moi ?) et de consternation (sont-ils vraiment aussi cons qu’ils en ont l’air?). Cela dure un petit moment… et l’on finit par ne plus bien savoir où se mettre, face à ce regard insistant.

La comédienne s’avance ensuite sur le bord de scène… et entonne une chanson réaliste, enfilant tous les lieux communs du genre : histoire d’amour lamentable d’une fille trop bonne pour un marlou qui ne la mérite pas. On est d’abord un peu gêné par cette lumière crue sur ce visage et ce corps pas forcément gracieux. Le chant a capella est d’autant plus risqué qu’il arrive de but en blanc - sans que le personnage nous ait encore été présenté. Et puis, au bout d’un petit instant de malaise : la ferveur avec laquelle elle interprète sa goualante finit par nous gagner (in extremis) à sa cause…

La pièce peut alors commencer, dans le prolongement du couplet/refrain-type déjà évoqué : une pauvre fille amourachée d’un gigolo qui lui mène la vie dure, et s’entête à ne pas répondre à ses lamentations-admonestations. Habile mise en abîme, la pleureuse s’avère être une chanteuse de caf’conc’, ce qui rend d’autant plus cruelle la question existentielle : est-ce la chanson triste qui lui dicte sa vie, ou sa vie pathétique qui inspire la chanson ?

On commence par rire à ce dialogue de sourds : le bel indifférent du titre est un beau gosse un peu trop bien sapé, sortant de chez une poule nourricière ("une vieille, en plus !", s’exclame la malheureuse qui l’attendait en se rongeant les sangs). Sa décontraction excessive et son mutisme forcené créent un effet comique impayable, face à l’hystérie de la délaissée. Et puis, le pathétique reprend le dessus : malgré ses menaces (le quitter, se pendre, etc.), la pauvre fille se jette à ses pieds et s’écrase dès que le beau mâle fait mine de se tirer…

C’est peu dire que le propos de la pièce est daté : créée par Edith Piaf en 1940, elle colle parfaitement aux archétypes d’amoureuses éperdues interprétés dans ses premières chansons. Un univers de bohème parigote où les p’tites femmes ont de la gouaille, de la répartie… et une aptitude incommensurable au malheur. Pas question de féminisme ici : les hommes ont beau être des salauds (surtout les bellâtres un peu mac’ dont elles raffolent), elles les auront toujours dans la peau !

Si la mèche est courte (une scène de ménage à sens unique, étirée sur presque une heure), les trois ou quatre rengaines qui l’entrecoupent apportent un contrepoint bienvenu : elles donnent une force mélodramatique supplémentaire à un texte qui se complait un peu trop dans l’anecdote. Il faut saluer le talent de Catherine Berriane, qui grâce à son interprétation puissante (et néanmoins sensible), parvient à donner chair au cliché jauni esquissé par Cocteau.

Non content de rajouter des chansons pour pallier aux insuffisances du texte, le metteur en scène Daniel Mesguich a aussi eu l’idée de lui adjoindre une œuvre de Jehan-Rictus intitulée "La Charlotte". Il s’agit du monologue d’une pauvresse, poème écrit dans un vocabulaire argotique savoureux, qui fleure bon le Paris popu du début du 20ème siècle.

A priori, on peut trouver ce procédé (allonger la sauce d’une pièce courte) un peu artificiel… Les deux textes se font écho, et pourraient s’avérer redondants : ici aussi, on dirait qu’un cliché de chanson réaliste s’anime ; là encore, les suppliques de la pauvresse (aux passants pour un peu de sous, à la Vierge pour un peu de veine) ne reçoivent aucune réponse.

Mais la comédienne réussit à changer son registre en une fraction de seconde, et emporte le morceau. Elle qui semblait souffrir les pierres sous les coups sourds (et muets !) de l’indifférence masculine, se fait rieuse et grimaçante dans ce nouveau rôle. Sa voix se transforme, rocailleuse et graillonnante en diable, bien loin de la pureté a capella d’antan. Le monologue de la bougresse complète donc admirablement la saynète mélo précédente, achevant en apothéose tragi-comique ce qui aurait pu, sinon, nous laisser sur notre faim.

On n’a jamais eu une grande affection pour Cocteau, qui nous a toujours semblé ronflant en tant que poète, limité comme dramaturge, et un poil surfait au cinéma… Pour nous, ces trois petitesses additionnées étaient (et sont toujours) loin de faire la somme nécessaire au statut de grand artiste qui lui est accordé.

Pourtant, ce spectacle vaut le coup d’œil grâce aux ajustements qu’il se permet : les chansons et le texte final sont des béquilles qui permettent à une (toute) petite pièce de se tenir un peu plus droite, un peu plus haute. Cela donne une représentation plus riche et nuancée que prévue. Cerise sur le gâteau : nous faire entrevoir la magie de l’art dramatique (ce transformisme d’un rôle à l’autre), grâce à une excellente comédienne : Catherine Berriane.



Nicolas Brulebois

vendredi 8 janvier 2010

Prolongations MISERABLES/ Notre atelier FEYDEAU 7 et 8 février/ Orléans pour commencer ENEAS, neuf

MISÉRABLES le spectacle est prolongé au Lucernaire jusqu'en mars, mais n'attendez pas les beaux jours et pour se laver se réchauffer après toutes ces indignités de la vie, ces froidures.... allez-y dés maintenant ça "re-hope" (je m'essaie au langage SMS) ou ça redonne l'espoir sans pédanterie, pour partager avec tous... justement



Le décor
et la Photo sont de Vincent Blot
avec Emmanuel Barrouyer Philippe Person Anne Priol
En raison du succès, le spectacle est prolongé jusqu'au 20 mars.

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À nos élèves, l'Atelier Feydeau ou L'Autre Scène se produira au Lucernaire, soirées privées mais vous pouvez tous venir, le soir à 20 H 45 (comme d'habitude, soyez là une demi-heure avant). Prenez contact avec moi si vous voulez réserver, les dimanche soir 7 et lundi soir 8 Février. Une soirée composée pour votre plus grand plaisir de 2 pièces : Hortense a dit je m'en fous en lever de rideau suivie de Chat en poche (les deux pièces ont été réduites pour un spectacle d'1H30) dans une mise en scène de Philippe Person avec Vincent Agius Hélène Dadoune Paul Derome Grégory Guillotin Anne Guyot Béatrice Holland Francine Kéravel Antoinette Mussier Pascal Ponsart et votre assistante dans un petit rôle sous entendu bien-sûr qu'il n'y a pas de petit rôle et qu'il faut s'y remettre à la bicyclette... (humour oiseux de 6h du matin) Je ne pouvais pas jouer la belle Otéro elle est seulement évoquée dans une des 2 pièces...
sur ce dernier point si vous voulez vous renseigner 2000 ans d'histoire lui est consacré aujourd'hui sur France-Inter à la Belle Otéro, morte seule à 96 ans alors qu'elle a séduit milliardaires princes poètes, elle dansait aux temps chauds...


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D'abord à Orléans au Centre Dramatique National, puis à Paris-Villette, entre autres en tournée
Enéas, neuf
c'est la suite d'une grande Fresque (voir plus bas) et c'est aussi une création de et avec... un peu comme Misérables des frondeurs et des passionnés aujourd'hui ne peuvent aller qu'au bout des choses pour monter des créations.... en France
et c'est avec une des plus grandes comédiennes que je connaisse en France : Catherine Piétri



je n'ai pas le temps de tout bien finaliser pour une fois
mais vous êtes des pros d'Internet alors faites le lien...
Conception et mise en scène: Frédéric Constant
Assistante à la mise en scène: Sophie Affholder
Dramaturgie: Xavier Maurel
Collaboration artistique: Catherine Pietri
Scénographie: Denis Fruchaud assisté de Corinne Forsans
Costumes: Muriel Delamotte et Anne Deschaintres
Lumière: Christophe Pitoiset
Son: Joris Chrétien
Régie générale: Benoit André
Régie lumière: Jérôme Allart
Avec: Véronique Affholder, Amélie Gonin, Geoffroy Guerrier, Guillaume Junot, Jean Lescot, Catherine Pietri, Pierre Poirot, Christophe Vandevelde

MAR 12 JAN 2010 à 20H30
MER 13 JAN 2010 à 19H30
JEU 14 JAN 2010 à 20H30
VEN 15 JAN 2010 à 20H30
SAM 16 JAN 2010 à 17H00
SUPPLEMENTAIRE DIM 17 JAN à 15H00

Réservations et informations pratiques
Tel: 02 38 81 01 00 /email: billetterie@cdn-orleans.com


"Après Tableau autour de G, la compagnie Les Affinités Electives prolonge son périple dans la mythologie grecque et romaine. Enéas, neuf est le deuxième volet du projet Les années de cendres, chroniques des temps de guerre, qui propose de réfléchir notre époque en interrogeant la guerre. Et si le monde, depuis son origine, n’était qu’une guerre entrecoupée par des instants de paix ?

C’est à partir de L’Enéide de Virgile qu’est bâti le spectacle. Ce poème qui s’inspire de l’Iliade et l’Odyssée d’Homère raconte les aventures du rescapé troyen, Enée, ancêtre mythique du peuple romain. Pour Frédéric Constant, l’œuvre de Virgile est un point de départ, une source d’inspiration qui donne à penser notre présent. Dans une joyeuse mise à distance du mythe, le texte nous donne à lire une tragédie existentielle ; une histoire dans laquelle il semblerait que ce soit Enée qui supporte le tragique. D’un bout à l’autre de sa vie, il le porte comme un poids trop lourd dans son être, dans ses espoirs, dans ses errances et dans son sentiment de ne pouvoir s’appartenir. Énée, héros ou anti-héros ? Symbole ou figure ? Il est un peu tout cela à la fois dans un monde où hommes et femmes, "semblables à des demi-spectres, cherchent les bribes d’un futur dans lequel s’inscrire pour reprendre vie".

Formé au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, Frédéric Constant est acteur et metteur en scène. Il a notamment joué sous la direction de Jean-louis Thamin, Yves Pignot, Jean-Pierre Vincent, Alain Bézu, Catherine Marnas, Bernard Lévy, Georges Lavaudant, Dominique Pitoiset, Gilberte Tsaï.
Il a ancré son travail de metteur en scène en Région Centre où il fonde la compagnie LES AFFINITÉS ÉLECTIVES en 1997. Leur première création, TITANIC CITY, posait déjà les bases d'un travail collectif qui considère le théâtre comme matière et comme possible pour le spectateur de porter un autre regard sur le monde présent.

En savoir plus...

Téléchargez le dossier artistique

Coproduction: Centre Dramatique National Orléans/Loiret/Centre, CDR de Tours, Equinoxe - Scène Nationale de Châteauroux, Les Affinités Electives
Coréalisation: Théâtre Paris-Villette

En tournée
19 JAN—21 JAN 2010
Centre Dramatique Régional de Tours
28 JAN 2010
Théâtre 95, Cergy-Pontoise
25 FEV2010
L’Hectare, Scène Régionale de Vendôme
2 MAR 2010
Équinoxe, Scène Nationale de Châteauroux
17 MAI – 3 JUIN 2010
Théâtre Paris-Villette


Théâtre d'Orléans, Boulevard Pierre Ségelle, 45000 Orléans


Téléphone : 02 38 62 15 55

Fax : 02 38 62 20 98


Courriel production@cdn-orleans.com

Site web : www.cdn-orleans.com





lundi 4 janvier 2010

La Noce Brecht mise en scène par Patrick Pineau à MC93/ ce soir tard Philippe Person chez Michel FIELD



C'est un grand acteur et réalisateur pardon metteur en scène, Patrick Pineau, c'est un nouveau souffle qu'il a su donner au Théâtre de Tchekov et Brecht est assez rare.... pour s'y rendre

LA NOCE / BERTOLT BRECHT MISE EN SCENE PATRICK PINEAU
du 09 Janv au 2 Fevrier 2010 à MC93 BOBIGNY
sur Spectacles et Musiques du Monde
"..la fête va tourner à la catastrophe jusqu’à ce que les règlements de compte atteignent un seuil paroxystique, faisant voler en éclats, les convenances dans lesquelles, les uns et les autres placent leur existence, qu’il s’agisse de réputation, , d’apparence, d’argent ou de propriété…"
présentation de la pièce
Pour la noce, tout a été préparé comme il faut : mariés et invités ont revêtu leurs habits de fête, les hôtes ont prévu un repas de noce digne de ce nom, l’ami a préparé son discours. Les invités essaient d’être conciliants et sociables... Tout le monde tente de produire l’ambiance festive sans laquelle une noce ne saurait être réussie : on rit, on chante, on danse, on boit.
Mais progressivement la fête va tourner à la catastrophe jusqu’à ce que les règlements de compte atteignent un seuil paroxystique, faisant voler en éclats, les convenances dans lesquelles, les uns et les autres placent leur existence, qu’il s’agisse de réputation, , d’apparence, d’argent ou de propriété… Le sens de la convenance, agit ici comme un poison, responsable de leur souffrance en même temps qu’il en révèle toute l’humanité.
Ecrite en 1919, La noce chez les petits bourgeois, intitulée à l’origine La noce et toujours publiée sous ce titre dans sa version allemande, est une des premières pièces de Brecht qui a vingt et un ans lorsqu’il l’écrit.
Il y a dans la noce quelque chose de très sérieux et qui déborde largement le cadre d’une fête de mariage ratée. Brecht montre la rudesse des rapports humains, ce qu’ils ont de rugueux, d’épineux, de mal rabotés, et l’intéresse particulièrement le moment où ils basculent dans la violence et l’injustice, violence d’une injustice ordinaire.
Il observe la manière dont les hommes se comportent les uns avec les autres, se gâchant mutuellement l’existence. Il n’y a vraiment pas de quoi rire. Et pourtant on rit, et on rit même beaucoup, comme si le parti pris de Brecht était le sérieux d’en rire, ce qui correspond à la définition même de l’ironie (…). "Magalie Rigaill
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Lundi soir, 1 heure du matin, il faudra être en forme ou enregistrer:

Reportage dans l'émission de Michel Field : "Au Field de la nuit", sur MISERABLES

MISERABLES
du lundi au samedi à 20 heures au Lucernaire
D'après Victor Hugo
Adaptation : Philippe Honoré
Mise en scène : Philippe Person
Avec : Anne Priol, Emmanuel Barrouyer, Philippe Person


Je profite de l'occasion pour vous informer que le spectacle est prolongé.

BONNE ANNEE 2010 à toutes et à tous !

Amicalement

Philippe Person

Et c'est possible de "podcaster " sur TF1 ?
L'émission est disponible en ligne, on parle de la pièce à partir de 51:46 : http://videos.tf1.fr/au-field-de-la-nuit/l-emission-du-lundi-4-janvier-5621607.html


Là ce matin j'écoute France-Inter et j'ai appris que Lhasa est morte à 38 ans des suites d'un cancer.
Sa voix dans ma voie depuis un concert au REX va me manquer. À la croisée des continents, aux ailes de cette voyageuse, je dépose un baiser.

Camus dépeint par tous les angles comme radiographié...
"Sans une liberté vraie, sans un certain sens de l'honneur, je ne puis vivre..." ai-je retenu.
"Sans liberté vraie sans un sens de l'honneur, je ne puis vivre(...)"

samedi 2 janvier 2010

AVATAR ou le film de la vie...


Après AVATAR, je n'entends rien dans la salle, le public part assez vite rendre ses lunettes d'une autre vision qui fait comme pénétrer perméabiliser le cinéma en nos rêves, cauchemars, images, absence de pensées enfin, méditations ; projections de soi vers un ailleurs possible.
C'est un film réfléchi, d'évasion totale vers un autre peuple, vers une autre planète, comme un fond sous marin lointain, sans eau de mer, sans pollution, vers une autre nature transcendée par la lumière. Il y a des montagnes de roches suspendues comme des nuages. Il y a d'autres animaux beaux à force de les regarder comme préservés depuis les ères préhistoriques avec des anémones devenues graines volantes comme celles de pissenlit symboles signes de spiritualité, une sorte de courant d'énergie, d'ondes au delà de la vie des espèces avec la nature.
Les gens y vont par wagon dans le monde repus occidental voir AVATAR et en ressortent silencieux. Ça ne les change pas soit, car c'est un film drapeau et pas manipulateur. C'est enfin un témoignage en images,, comme vivant d'un état des lieux reflétant la discordance, le paradoxe, les contradictions de notre existence de prédateur suprême et d'enfant voir de poète. La poésie qu'elle soit japonaise iranienne ou surréaliste, "le ciel par dessus le toit" est rivée à ce qu'on n'ose plus appeler la nature.
Avatar : j'ai aimé en bloc en choc et en détail. Avatar, touche à tous les étages : grand-public jeune public amoureux d'animation et de cinéma de photographies de paysages de documentaires....
Je savais que cela allait bien finir et j'étais contente infiniment de ce répits, c'est un film anglo saxon Cameroun est canadien, c'est un film à plein de cœurs et peu de pics et pas cucul la praline car l'histoire d'amour, la place du peuple, de ce peuple et de ces femmes de Pandora, comme un peu indiennes, est prépondérante.
Pour tous ceux celles qui ont été bercées par Dalva de Jim Harrison, c'est un film de retrouvailles. Pour les jeunes c'est un film épousailles et d'espoir en un monde nouveau déjà au cinéma ; les acteurs épousent donnent vie aux avatars du virtuel. Et puis si vous avez un peu joué aux jeux électroniques, vous vivez cet état délicieux de rêver en sensations les yeux ouverts, avec à contrario la re-descente d'émotion et la vision sur la réalité quand on sort du caisson ou de sa pièce, son antre...
Comment se rejoindre, se rassembler, se reconnaître, manifester par Internet déjà au minimum.... On est tellement primitif dans notre société d'isolés juxtaposés.
Réalité- j'ai des courses à faire, des papiers à ranger, la toilette...
un cadeau ?! il fait presque beau par dessus les murs les toits les nuages, sortons, marchons librement...
je vais sortir du reflet bleuté de mon ordinateur sur le visage et réouvrir les yeux, car dehors il y a des liens imperceptibles à tisser.
Si vous faites du théâtre vous connaissez la part de mystère dans le lien avec le public, si vous aimez les animaux, par exemple les chiens les chats, les chevaux,, mais avec les cochons, les poules, les vaches ça marche aussi bien peut-être mieux mais on les a condamnées aux élevages industriels. Et les poissons bien-sûr aussi, les poissons ils ont la malchance de ne pouvoir crier aux humains qu'on les dévore qu'on les assassine sans même une prière...
-c'est cela Avatar, alors c'est cucul, non car il y a qui est au delà de la sensiblerie de la démagogie il y a malgré tout ce qu'on sait une pureté....
J'adore quand elle feule la jeune femme "indigène"Na’vi longiligne et souple comme un grand félin;
-ouais, mais bleue c'est idiot...
- Mon professeur d'histoire, qui s'appelait Monsieur Simon et qui avait créé un groupe de théâtre, avait une coccinelle bleue, portait des chemises bleues. Le lundi matin, il était d'une humeur de chien, il n'ôtait pas son imperméable et nous faisait faire des devoirs d'histoire : livre ouvert. Il nous a emmenés à Reims en Allemagne au cinéma voir les Damnés de Visconti... eh bien là ils nous aurait emmené voir Avatar.
-Comment peux tu marcher à ce genre de film et aimer les films de Luigi Visconti ?
-Justement dans des genres très différents c'est la même exigence : un désir de fasciner.
-Quel rapport avec ton prof d'histoire, au départ, de ton délire....
-il nous disait à nous ses jeunes élèves de 15 ans, que son rêve, c'était d'avoir la peau bleue...
bleu tiens comme le film culte de Besson : Le Grand Bleu, et ne vous en déplaise, c'est la couleur de la spiritualité....
et puis ils ont des yeux de chat...

Allez-y, c'est presqu'aussi bien pour la planète que de trier vos ordures.... et comme dit ma nièce de 7 ans, "c'est bon pour la Planète".

vendredi 1 janvier 2010

Denis Podalydès à Chaillot entre autres...

Un article bien sage celui-là, sur cet homme, qui a beaucoup de chance.
Ma prière pour 2010 ne méprisez pas qui que ce soit, car souvent il est la partie immergée d'un système qu'il ne maîtrise ni ne représente. La Publicité, les acteurs qui font de la publicité, Fellini en a fait..., les chanteurs qui interprètent... seulement, les mannequins qui sont trop belles... les gens qui ne semblent rien faire et qui gagnent beaucoup d'argent.
"Ne crachez pas de jurons ni d'ordure" sur les histrions les acteurs les interprètes....
ou bien sinon allez-y ouvrez vos ailes et sculptez votre vie pour un geste et pour le tenir sur scène le répéter avec grâce et persévérance,
pour la beauté du geste...

Cultivez la sagesse lien liant à la compassion ;
On va tous mourir un jour c'est certain mais on se rapproche de l'été.
Soyez cultivés mais je vous en prie pas sujet à la revanche et ainsi au pouvoir de vous sentir plus fort et de mépriser l'ignare le naïf le vierge le gaffeur le fumeur de gitane le gros que vous étiez avant.

Bon je vous laisse avec
"Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française depuis près de dix ans, s'enivre de travail, au théâtre en tant qu'acteur dans L'Avare et La Grande Magie, mais aussi en tant que metteur en scène dans Le Cas Jekyll. A l'aube de la nouvelle année, l'artiste se livre pour le magazine Madame Figaro, en ayant sélectionné des mots... qui forment une encyclopédie des plaisirs. Extraits.

Grand amoureux de la vie, Denis possède une énergie fascinante qui lui permet de ne jamais mettre de côté le théâtre, alors qu'il est si présent au cinéma. Cette année, il a participé avec talent à des longs métrages aussi passionnants que différents : La Journée de la jupe face à Isabelle Adjani, Bancs publics, le film au casting réjouissant, la surprise du box office Neuilly sa mère, Rien de personnel avec Jean-Pierre Darroussin et Mélanie Doutey, mais aussi Une affaire d'Etat avec André Dussollier. Ce n'est pas tout, l'acteur a également prêté sa voix à deux dessins animés : Mary & Max et Kerity la maison des contes. Cette pluralité des choix s'explique facilement pour Denis : "Je suis un schizophrène ! Je ne sais pas vivre dans l'univoque. Je veux toujours tout et son contraire." Comment tenir le coup avec un tel agenda ? En toute simplicité, il répond : "Mettre en scène me repose de jouer, jouer me repose de la mise en scène."

Si les mots coulent de source pour cet artiste, tout n'est pas évident : "Même dans la vie, j'ai beaucoup de mal quand il faut prendre des décisions." Parfois, il est même dans l'attente pour les rôles. Néanmoins, elle révèle plus une ouverture d'esprit qu'une passivité : "Moi, je n'ai jamais rien réclamé. Un peu par timidité, et aussi parce que je crois qu'il faut garder la porte ouverte."

Lire un entretien de l'un des frères Podalydès - son frère Bruno est réalisateur - nous entraîne dans l'univers d'un dévoreur de mots malicieux, érudit mais jamais pédant. Un réel plaisir qui nous fait voguer d'idées en idées. L'outrage et le sacrilège : "Il ne faut pas [en] avoir peur. [...] Il ne faut pas hésiter à bousculer les formes." Enfin la séduction pour les acteurs : "Comment plaire et comment séduire ? Ce n'est pas n'est pas une question indigne. Pourtant, on en a honte."

S'il se présente comme "quelqu'un du passé plutôt que comme quelqu'un du présent" pour qui la mémoire est plus importante, une chose est sûre, Denis Podalydès est une grande personnalité qui va continuer de briller dans le futur.

Denis Podalydès joue dans L'Avare jusqu'au 21 février et La Grande Magie jusqu'au 17 janvier à la Comédie-Française. Il co-dirige la pièce Le Cas Jekyll où il a le premier rôle, oeuvre présentée du 7 au 23 janvier au Théâtre national de Chaillot à Paris."