vendredi 30 avril 2010

Au Lucernaire : Stabat Mater

Mes deux chapeau bas, à Annie Mercier et à la Programmation artistique du Lucernaire.
Hier soir je suis donc allée au Lucernaire voir Stabat Mater à 21h30 malgré la fatigue qui m'a fait fermer les yeux (comme d'hab très peu de temps) j'ai tout ressenti j'ai tout pris dans le caisson.
Comme dit un de mes amis, "une vraie leçon de théâtre".

Dans l'escalier pour la file d'attente, j'ai vu Karine qui descendait d'Attila Reine des belges, faut dire qu'en ce moment les belges ...
Elle était avec une copine, elles étaient ravies, elles vont battre le rappel : "c'est excellent !"

J'ai vu Thibault à la Caisse bien-sûr j'ai encore oublié de lui demander son adresse mail.

Stabat Mater, Antonio Tarantino, le texte peut décontenancer, la mise en scène  trop réaliste aussi n'aide pas toujours, on n'est pas au cinéma on est au théâtre, mais le jeu..
l'hyper réalisme ce serait de l'entendre en italien surtitré !

Bon les filles vous êtes assez nombreuses dans le cours, il faut aller voir jouer Annie Mercier, son déplacement chaloupé, sa démesure, ses petits gestes : les cheveux qu'elle rejette en arrière, comment elle boit à la bouteille, comment elle prend le public à témoin, comment elle s'avance sur lui, comment elle change de registre : voix grave, cri, voix émouvante, ruptures, toujours très audible...
Et pourtant dans la salle il n'y avait que 25 personnes.

Qu'est que foutent les gens, ils ont besoin d'espoir... ou de mensonge ?
certes mais au lieu d'attendre une place illusoire puisque c'est complet à la Cartoucherie : Les Naufragés du Fol Espoir, allez-voir ce décapant là.

L'espoir  j'en prendrais bien aussi, certes mais pas sur une base de mièvrerie, alors car c'est vite fait, il faut entretenir la  lucidité par le CRU d'une Brigitte Fontaine et pour cela relever les bras de chemise, il faut se colter avec la violence :
"L'intelligence c'est pas un cadeau pour les pauvres..." c'est dans cette pièce.

Le théâtre faut laisser infuser, décanter, parfois on sort de là en colère contre ce qu'on imagine être les Autres, alors que c'est contre soi, la vie, la mort, qu'on en a, on a repêché de l'âpreté dans le regard et dans le cœur.
C'est ce matin juste que j'ai reconstitué le puzzle, que je l'ai décollé de mes habitudes comme celle d'écouter en ce moment les textes de Guitry ou de Tchekhof..
Tiens aujourd'hui justement dans le métro j'ai raté ma correspondance en en lisant une de pièce de Guitry, entièrement, La Prise de Berg-op-Zoom.
Ce qui m'a fait de la peine hier là sur le coup, c'est que la comédienne elle s'est donnée seulement à 25 personnes dans la salle qui étaient contentes, qui applaudissaient à tout rompre, surtout le silence des absents.
Mais la comédienne elle n'est pas revenue au troisième rappel... Trop triste.

Il faut y aller ou sinon vous n'apprendrez jamais ce qu'est aussi ce théâtre là.
Et en tous cas Chapeau au choix de cette programmation exigeante et déconcertante.

jeudi 29 avril 2010

Ma ballade à vélo

Ma ballade à vélo : Rue de l'abbé Groult à Place du Colonel Fabien


Mes 3 points d'ancrage du matin d'hier lors de ma ballade à vélo...

Je voulais écrire quelque chose en direct de ma ballade à vélo, une urgence empêchée cela fait 2 jours que ça couve, grommelle, reste inarticulé en moi…
Et après je vous lâche avec cela...

Le vélo ça allège les chagrins, ça soulève les idées reçues.

-C’est mieux que le théâtre

-Ce matin, j’ai repris le métro ;

Les avancées plus que les retours permettent des pointillés

-Tu parles de quoi …

-De mise en page…


Pour aller au boulot, j’ai repris le métro aujourd’hui.. et je suis bien seule


Donc hier  matin en sortant ma gazelle du garage à vélo, j'ai rencontré le chien bouledogue "bringé" (c’est ce mot là qui signifie zébré chez les chiens ?! -en général c’est plus courant pour les boxers, quand ils ont une robe, un pelage fauve avec des rayures noires)

Le chien, il avait l’air de se demander : « Tiens elle est à vélo, difficile de lui faire la fête avec cet animal mécanique à ses côtés -il a des jambes ou des ailes ?  … »


Et puis une fois partie, j’ai rencontré une petite fille d’environ 3 ans noire avec plein de petites tresses elle avait un imper rose et marchait lentement à cause d’un ours en peluche qu’elle trainait déguisé en esquimau, tout aussi grand qu’elle. Elle s’est retournée sur moi et m’a fait un grand signe de la main. « Bonjour ! » lui ai-je crié, alors que je voulais lui dire merci.


Un moment, j’ai ressenti une odeur de bonheur, était-ce du seringa ou des lilas –à cet endroit ?

Comme trajet j’ai pris le mieux, c’est longer la Seine par la piste cyclable ombragée, serait-ce des platanes ?

Mais non, ce sont des marronniers en fleurs, c’est cela l’odeur du bonheur.

Retenir l’instant sur le moment-même, une grande liberté. Cet instant est parfait et je peux le retrouver quand je veux. Ou du moins à tous les printemps.

Retenir l’instant, c’est une campagne publicitaire pour la poésie dans le métro qui m’a fixé sur cette pensée là. Dans le métro, le contraste est tellement saisissant qu’on ne peut la louper. L’illustration, c’est un pot de fleurs avec une plante, une première tige , une première feuille.

-C’est pour cela que si le Paradis avait existé, ce serait l’Eden, un jardin.

Où c’est que j’ai appris cela, en cours pour de la Publicité, justement.


 J’ai revu presqu’à hauteur de la gare de l’Est sur le boulevard de Strasbourg, un autre poupon, un petit garçon avec du bleu dans ses vêtements, avec une grosse peluche, genre lion, difficile à traîner, même dans une remorque à tricycle. Et j’ai pensé les parents sont déraisonnables puis… les petits enfants sont ambitieux, cette génération nous sauvera, nous qui nous ? ma petite nièce de 7 ans, les grandes aussi qui d’ici là vivront longtemps loin de la retraite ! en attendant comme disent les syndicats et le Patronat, les pires années sont devant nous…



Le vélo arrimé avec ses 2 cadenas, semble vous attendre comme dans un western, c’est un peu long d’attacher ses 2 ailes et la selle, mais c’est tellement décevant quand on sort et que la place est vide.

Il paraît que sur Paris avec les Vélibs, il y a beaucoup moins de vols de vélos.

-Comme quoi ?

-Comme quoi, quoi ?

-Je n’ai pas l’énergie là, de me lancer dans un débat, mais avec un raccourcis certes, j’ai envie de dire s’il y avait du boulot ou un revenu décent pour tout le monde, il y aurait moins de délinquants…



Quand j’ai rangé mon vélo, il y a juste une dame dans mes âges, qui m’a demandé une pièce pour manger, j’ai répondu non.

-parce que j’avais peur de la revoir tous les jours, parce que c’est pas vrai que c’est pour manger, parce que je donne déjà aux Restaus du cœur…

-parce que… ce n’est pas un argument.



Ah ! j’ai oublié de vous dire quand je passe assez tôt derrière l’École Militaire, je vois les chevaux

qui se dégourdissent les pattes avec leurs maîtres…  c’est comme moi avec mon vélo.

Et puis surtout, que ma petite nièce, Nanou, vole depuis quelques jours en vacances sur l’Ile de Ré sur son vélo sans petites roues…

Voilà, j’ai exprimé sur ce sujet tout mon « content ».


Et si vous en avez marre de prendre l’avion prenez le vélo, c’est le sous titre d’un livre….

Merci aux lecteurs.



Sujet : Politique et Quotidien.

mardi 27 avril 2010

Mes théâtres et à vélo : photos



Mes théâtres et à vélo

Je ne vais plus vous écrire autant mais je penserai à vousEt tout aussi intensément car je vais reperdre ! (effet de rupture au théâtre) pardon, reprendre mes promenades à vélo. Moins de métro, signifie beaucoup moins de temps mort, quand on peut disposer bien-sûr, d'une place assise pour s'asseoir et prendre des notes.
Conséquences, je devrais me lever bien plus tôt, 1 heure de trajet, le vélo ouvre la tête au vent à Paris et à d'autres pensées,  c'est le seul moyen de voir les mauves les violets, de sentir en passant le parfum des glycines et des lilas en fleurs. Ils déteignent même sur les nuages.
S'y rendre par le chemin le plus agréable avant de finir sa carrière, au boulot, les pires années sont devant nous, disent de concert les syndicats comme la direction des entreprises, alors ménageons notre corps et notre esprit en équilibre...
Le sourire aux lèvres et la tête haute.
 Quotidien et Vie en Entreprise






lundi 26 avril 2010

L'espoir féminin du théâtre aux Molières 2010, Plus belle la vie,

 C'est parti trop vite de mon Iphone, je sais, je suis un peu adic moi aussi avec ce bel objet qui
me rive à la fois proche et loin des Autres... me rapproche de la vie loin du bureau "Envoyé de mon Iphone" quelle fatuité que cette publicité gratuite et pré-inscrite sur tous les mails qu'on envoie...
Je disais donc que Line Renaud était touchante quand elle parlait de
la petite porte par laquelle elle était venue au théâtre, elle vient
du Music Hall...
Le Théâtre est quelquefois "imbu" comme un peu son grand-cousin
l'Opéra et au Lucernaire comme au Festival d'Avignon Off, on pratique ouverture lien créativité
mélange et simplicité, ce qui n'ôte pas à l'exigence. Et donc son Directeur Philippe Person
revendique pour les spectacles du Lucernaire, théâtre indépendant, la possibilité d' être nommés nominés aux Molières.

La jeune femme,  espoir féminin aux Molières 2010 venait d'Avignon.

L'espoir féminin du théâtre, c'est Alice Belaïdi, elle a parlé du Théâtre du Chêne Noir à Avignon,
le Théâtre public et privé ne s'y épousent-ils pas ? Allez voir sur le site la galerie de leurs portraits d'artistes

Je vous ai trouvé ce matin une photo de la charmante jeune
comédienne, son sourire éclatant, ses parents dans la salle, vive le théâtre...

C'est devenu assez constant sur France 2 hier Antenne 2 les fondus enchainés sur les personnages attachants, qu'ils soient comme ici un peu entre avenir et passé fiction et réalité privé et public.
"Plus belle la vie" n'est-il pas entre la photo (voir ce si beau film "Smoke" où le personnage interprété par Harvey Keitel prend une photo du quartier tous les matins à la même heure du même endroit). "Plus belle la vie" est entre l'album photo la série et l'ancien feuilleton.
Comment s'appelait l'émission de Jacques Martin où il faisait chanter les enfants, "L'École des fans"y étaient invités les parents ? le présentateur disait : "Tes parents sont dans la salle ?" hier dimanche soir Michel Drucker a dit cela aussi à la jeune femme pour toucher un large public...
Michel Galabru a raconté ses anecdotes comme Line Renaud et ils étaient plutôt convaincants.
L'anecdote sur Louis Jouvet : "Vous êtes au conservatoire, Mademoiselle et pas pour longtemps ?"
Il l'a rectifiée en précisant que la jeune femme passait une scène de Psyche et qui commence donc par "Où suis-je ?". Tout le monde a ri qui connaît Psyche, c'est pourtant de MOLIÈRE ?
Les jeunes femmes autorisent le ridicule, l'émotion et tant de mensonges à une époque d'hypocrisie. La meilleure démagogie, l'utilisation du cliché, c'est le théâtre aussi ? comme dit  Galabru, on a supprimé "au Théâtre ce soir" à la télévision alors que c'était une entrée en matière avant que d'aborder d'autres textes plus ardus.
Cet article est fagoté, et donc je vous le livre encore dans la confusion et pourtant je m'y suis attelée plusieurs fois...
J'ai joué 2 fois au festival d'Avignon Off, 3 fois même...  ce sont parmi mes plus beaux souvenirs de rencontre avec le public et j'y ai appris à tracter, distribuer les tracts, cela aide pour le syndicalisme...

Les Molière suite....

Les Molière ont redoré leur vitrine leur blason plutôt grâce à Laurent Terzieff et aussi au Théâtre en présentant en 1ère partie un très efficace Feydeau : Feu la mère de Madame, mis en scène par le grand mécanicien du Privé Jean-Luc Moreau et qui n'a reçu d'ailleurs aucun prix. Il y avait de la Grande Contestation dans l'air grâce surtout aux comédiens d'Ariane Mnouchkine et aussi à Nicolas Bouchaud en porte parole des intermittents. C'était pas trop pompeux grâce à Galabru et à Dreyfus... C'est Guillaume Gallienne l'espoir... Et puis il y a eu une autre belle consécration, celle d'Alain Françon.
Les femmes étaient bien là aussi. : Dominique Blanc la comédienne, Gaëlle de Malglaive la fée Lumières... Frédéric Mittérand a voulu répondre, il aurait mieux fait de s'abstenir, sa porte est ouverte a t-il précisé mais rien sur le grand désengagement de son Ministère.
  Mais il n'y a rien encore depuis ce jour sur Internet, sauf sur le blog de TFI, sur France Inter ils passent en boucle les beaux bons mots de Laurent Terzieff qui a consacré le rapprochement soudé du Public et du Privé.
Il y a eu un moment Drucker digne sur l'anniversaire de la mort de son frère ; la Télé a aussi ses drames mis en scène sobrement.
Les Molières, une affaire de famille sur JDD
Michel et Marie Drucker présentent la soirée créée par Jean.

"On fait un métier d’amnésiques." Les traits tirés par un mois d’avril où la mort de son frère le hante, Michel Drucker n’a pourtant pas la mémoire qui flanche. Il présentera la 24e cérémonie des Molières avec sa nièce Marie, ce dimanche sur France 2, en direct de la Maison des arts de Créteil et en hommage à son frère disparu en 2003: "Ce jour, c’est l’anniversaire des obsèques de Jean. Il a fait naître les Molières en 1984." Année précisément où Georges Cravenne (créateur des César), pressé par la critique et quelques têtes de proue du métier, était venu voir Michel en lui suggérant l’idée d’une "fête du théâtre". "Vous devriez en parler au PDG de France 2", osa-t-il. "Mais c’est mon frère!", répondit Michel, avant que Jean ne donne son aval d’un: "D’accord, si tu les présentes."

Il s’y appliquera, puis s’arrêtera "par manque de temps". Il y reviendra en 2004, pour une soirée catastrophe "à la bougie et sans micro" dont la retransmission sera annulée à cause de la grève des intermittents. Cette année, il est convaincu que cette édition se fera cette fois avec éclectisme. "La cérémonie sera à l’image de Guillaume Gallienne, l’une des révélations de l’année. Il ne craint pas de passer de la Comédie-Française à des sketches sur Canal." Avec pour marraine Line Renaud, "ô combien légitime", la soirée sera pour la première fois décentralisée. Pour gagner du temps et du rythme, Michel et Marie remettront seuls les molières. "Place aux gagnants vivants et aux hommages à Jean Anouilh ou Jean-Louis Barrault."

L’an passé, les Molières avaient enregistré leur plus basse audience avec 1,5 million de spectateurs. Un échec qui ne l’effraie pas : « J’ai quarante et un ans de service public, le rare espace où, quand on entend le mot “culture”, on n’a pas envie de tourner le poste. Patrick de Carolis a reprogrammé avec succès le théâtre en direct sur France Télévisions. Le public va se réconcilier avec la scène sur petit écran. Il suffit de lui donner envie. » Et Drucker de rappeler qu’il est un enfant d’Au théâtre ce soir. "Luchini m’a fait lire Céline et il était coiffeur avant d’être acteur. Les intellectuels me font peur." Il compte appliquer la philosophie de Pierre Desgraupes pour les Molières : "Sois populaire, mais digne. L’image, c’est l’audience."
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La 24e cérémonie des Molières, dimanche, 20 h 35, France 2. sur donc le Blog de TF1 NEWS

"Proposée par France 2 et l'Association professionnele et artistique du théâtre (APAT), réalisée par par Jérôme Revon, et présentée par Michel et Marie Drucker, la Cérémonie des Molières a eu lieu dimanche soir. Voix off Jean-Philippe Viaud. A suivre en direct dès 21h25 depuis le théâtre de Créteil.



Par rapport aux éditions précédentes, sa durée était raccourcie et, surtout rappelle Michel Drucker, elle va débuter par une présentation de théâtre : "Feu la mère de madame" de Feudeau. "Line Renaud en sera la marraine. C’est elle qui, après la représentation, va déclarer ouverte la 24e Cérémonie des Molières et, ensuite, nous allons aller très vite. Nous allons rendre hommage aux comédiens disparus en écoutant une chanson de Jean Ferrat. Marie et moi annoncerons les pièces et comédiens en compétition dans toutes les catégories et remettrons les récompenses aux lauréats. Il n’y aura pas de remettants. La soirée va ainsi s’achever beaucoup plus tôt qu’avant. Et puis il y aura quelques surprises... "



La liste des gagnants ci dessous. La Nuit des Rois apparaissait comme le grand favori. Côté comédiens, Guillaume Galienne que le grand public a découvert dans Le grand journal avait de fortes chances de remporter le Molière de la révélation.



Molière du théâtre public

- La Cerisaie, Anton Tchékhov, mise en scène d’Alain Françon, Théâtre national de la Colline.

- Les Naufragés du Fol Espoir d’Hélène Cixous & Ariane Mnouchkine, mise en scène d’Ariane Mnouchkine, Théâtre du Soleil.

- Notre terreur, d’ores et déjà, mise en scène de Sylvain Creuzevault, Compagnie D’ores et déjà.

- Ode Maritime de Fernando Pessoa, mise en scène de Claude Régy, Les Ateliers contemporains.



Molière du théâtre privé

- L’Habilleur de Ronald Harwood, mise en scène de Laurent Terzieff, Théâtre Rive Gauche.

- L’Illusion conjugale d’Eric Assous, mise en scène de Jean-Luc Moreau, Théâtre de l’Œuvre & Théâtre Tristan-Bernard.

- La Nuit des Rois de William Shakespeare, mise en scène de Nicolas Briançon, Théâtre Comédia.

- La Serva Amorosa de Carlo Goldoni, mise en scène de Christophe Lidon, Théâtre Hébertot.



Molière des compagnies

- Compagnie Louis Brouillard : Cercles / Fictions, mise en scène de Joël Pommerat.

- Compagnie Eric Lacascade : Les Estivants, mise en scène d’Éric Lacascade.

- Compagnie de l’Inattendu : La Ménagerie de verre, mise en scène de Jacques Nichet.

- Compagnie D’ores et déjà : Le Père Tralalère, mise en scène de Sylvain Creuzevault.



Molière de la pièce comique

- Les 39 marches de John Buchan & Alfred Hitchcock, mise en scène d’Éric Métayer, Théâtre La Bruyère.

- La Cage aux Folles de Jean Poiret, mise en scène de Didier Caron, Théâtre de la Porte-Saint-Martin.

- Miam Miam, mise en scène d’Édouard Baer, Théâtre Marigny.

- Mission Florimont de Sacha Danino, mise en scène de Sébastien Azzopardi, Théâtre Tristan-Bernard.

- Thé à la menthe ou t’es citron ? de Danielle Navarro-Haudecoeur & Patrick Haudecoeur, mise en scène de Patrick Haudecoeur, Théâtre Fontaine.



Molière du théâtre musical

- Les douze pianos d’Hercule de Jean-Paul Farré, mise en scène de Jean-Claude Cotillard, Compagnie des Claviers.

- Tatouage, Alfredo Arias, Groupe TSE, Théâtre du Rond-Point.

- Une diva à Sarcelles, Virginie Lemoine, Théâtre de la Huchette.

- La Vie parisienne, Jacques Offenbach, Alain Sachs, Théâtre Antoine.



Molière du comédien

- Jean-Quentin Châtelain dans Ode Maritime

- Jean-Claude Dreyfus dans Le Mardi à Monoprix

- Robert Hirsch dans La serva amorosa

- Daniel Russo dans Les Autres

- Laurent Terzieff dans L’Habilleur et Philoctète



Molière de la comédienne

- Dominique Blanc dans La Douleur

- Anny Duperey dans Colombe.

- Isabelle Gélinas dans L’Illusion conjugale.

- Anouk Grinberg dans Les fausses confidences.

- Norah Krief dans La Dame de chez Maxim.

- Hélène Vincent dans Alexandra David-Néel.



Molière du comédien dans un second rôle

- Henri Courseaux dans La Nuit des Rois.

- Xavier Gallais dans Ordet.

- José Paul dans L’Illusion conjugale.

- Yves Pignot dans La Nuit des Rois.

- Gilles Privat dans La Dame de chez Maxim.

- Hugues Quester dans Casimir et Caroline.



Molière de la comédienne dans un second rôle

- Fabienne Chaudat dans Colombe.

- Claire Nadeau dans La serva amorosa.

- Julie Pilod dans La Cerisaie.

- Isabelle Sadoyan dans Les fausses confidences.

- Josiane Stoleru dans Le Démon de Hannah.

- Dominique Valadié dans La Nuit des Rois.



Molière de la révélation théâtrale féminine

- Alice Belaïdi dans Confidences à Allah.

- Andrea Bescond dans Les 39 marches.

- Mélanie Laurent dans Promenade de santé.

- Agnès Pontier dans Yaacobi et Leidental.



Molière de la révélation théâtrale masculine

- Maxime d’Aboville dans Journal d’un curé de campagne.

- Sylvain Creuzevault dans Notre terreur.

- Guillaume Gallienne dans Les garçons et Guillaume, à table !

- Alexandre Zambeaux dans Parole et guérison.



Molière du metteur en scène

- Nicolas Briançon pour La Nuit des Rois.

- Alain Françon pour La Cerisaie.

- Eric Métayer pour Les 39 marches.

- Jean-Luc Moreau pour L’Illusion conjugale.

- Claude Régy pour Ode maritime.

- Jean-François Sivadier pour La Dame de chez Maxim.



Molière de l’auteur francophone vivant

- Eric Assous pour L’Illusion conjugale.

- Daniel Danis pour Terre océane.

- Emmanuel Darley pour Le Mardi à Monoprix.

- Pierre Notte pour Les Couteaux dans le dos.

- Joël Pommerat pour Cercles / Fictions.

- Sébastien Thiéry pour Qui est monsieur Schmitt ?



Molière de l’adaptateur

- François Berreur pour Ebauche d’un portrait.

- Huguette Hatem pour La Grande Magie.

- Dominique Hollier pour L’Habilleur.

- Gérald Sibleyras pour Les 39 marches.



Molière du créateur costumes

- Pascale Bordet pour Colombe.

- Nathalie Thomas, Marie-Hélène Bouvet et Annie Tran pour Les Naufragés du Fol Espoir.

- Patrice Cauchetier pour La Cerisaie.

- Michel Dussarrat pour La Nuit des Rois.



Molière du créateur lumière

- Laurent Béal pour Colombe.

- Joël Hourbeigt pour La Cerisaie.

- Gaëlle de Malglaive pour La Nuit des Rois.

- Eric Soyer / Jean-Gabriel Valot pour Cercles / Fictions.



Molière du décorateur-scénographe

- Catherine Bluwal pour La serva amorosa.

- Pierre-Yves Leprince pour La Nuit des Rois.

- Philippe Quesne pour La Mélancolie des Dragons.

- Eric Soyer pour Cercles / Fictions.

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ça y est cela arrive sur le Parisien, le théâtre fait du foin grâce à la Télé Publique, deviendraient-ils contestataires sur Antenne 2 ?

dimanche 25 avril 2010

Molières, "il ne faut pas les boycotter à cause du Lucernaire..."

"il ne faut pas les boycotter à cause du Lucernaire..."
me dit mon ami
à cause de la lettre que son directeur du Lucernaire leur a adressé et que j'ai recopié ici
voir "messages plus anciens"
alors comme cela je dirais  les élus de mon choix : Jean Quentin Chatelain et l'Illusion Conjugale...
Jean-Quentin Chatelain cela veut dire Claude Régy mais je n'ai pas vu sa dernière mise en scène
et "L'Illusion Conjugale" ça veut dire Jean-Luc Moreau : doubles rôles en tant qu'acteur et metteur en scène que j'ai vue et revue, la pièce (3 fois). Et bien-sûr Laurent Terzieff.
Il n'y a pas de nominé Michel Fau (ils attendent qu'il ait 80 ans pour lui remettre un Molière d'honneur ! ou ils ont un peu peur de ce qu'il pourrait dire, à tort, mais il y a Norah Krief, cela pour les gens que je connais. 
Je me demande si à l'inverse du bide qu'a été la cérémonie de l'an passé présentée par notre actuel Ministre de la Culture le journaliste Michel Drucker aura révisé ses fiches et saura par exemple parler un peu de Laurent Terzieff ou de Claude Régy.
Image du Parisien 24/04/10

Créteil, maison des arts et de la culture, hier. Sur la scène, aussi large que celle de l’Opéra Garnier, les répétitions s’enchaînent pour régler la transition entre la pièce de Feydeau, qui sera jouée demain en première partie de soirée, et la 24e cérémonie des Molières.
(lp/anne-laure abraham.)

Les Molières 2010 en petite vadrouille francillienne de Saison
sur Agora Vox
"Le nombre des Molières à attribuer, le dimanche 25 avril 2010, est à géométrie variable, comme à l’accoutûmé, puisqu’en passant de 19 à 17, la 24ème Cérémonie décentralisée à Créteil, renonce, cette année, à la catégorie « Spectacle jeune public ».

Avec 45 pièces citées au premier tour de vote, 14 d’entre elles ont obtenu ensemble, 50 nominations.

Les 31 autres pièces se partagent, chacune, 1 nomination.

Il est à noter que ce cumul de 81 nominations est exactement identique à celui de 2009.

La parité de plus en plus recherchée entre théâtre privé et public, étendue à toutes les régions, aboutit néanmoins à une sélection, non suffisamment représentative de la saison 09-10.

En effet au panorama parisien, manquent par exemple pêle-mêle, « Le mec de la tombe d’à côté », « David & Edward », « Tous les Algériens sont des mécaniciens », « Les aventures de la Diva et du Toréador », « Une comédie romantique », « Je l’aimais », « Oncle Vania », « Les joyeuses commères de Windsor », « Désiré », « Brel, de Bruxelles aux Marquises », « Boire, fumer et conduire vite », « Timon d’Athènes », « Vivien Leigh », « Zorro », « Le Voyage de Victor », « Hiver », « La Traversée de Paris », « Simplement compliqué », « L’Avare », « Abraham », « Les femmes savantes » et bien d’autres….

Si les trois « Maison de poupée » avec respectivement Chloé Réjon, Audrey Tautou & Marina Foïs ont marqué la saison, de leur empreinte spécifique à l’égard d’Ibsen sans toutefois être distinguées par le jury des Molières, il n’est pas improbable que le « Journal d’un curé de campagne » et « Une Diva à Sarcelles » puissent, eux, en jouer les remarquables outsiders avec Brigitte Faure & Maxime d’Aboville.

Ceci dit, les sept nominations accordées à « La nuit des Rois » mis en scène par Nicolas Briançon sont amplement méritées, de même que les cinq à « La Cerisaie » par Alain Françon, les quatre aux « 39 marches » par Eric Métayer, les trois à « L’Habilleur » par Laurent Terzieff et bien entendu les deux aux « Naufragés du fol espoir » par Ariane Mnouchkine.

Si en guise d’hommage à son actualité artistique foisonnante, Catherine Hiegel n’aura eu droit qu’à être congédiée par ses pairs de la Comédie Française, l’assemblée des Molières ne s’est pas sentie, elle, autorisée à exprimer son point de vue autrement qu’en ne citant la vénérable maison qu’une seule fois pour « La Grande Magie », spectacle créé, lors de la saison précédente.

Gageons, en perspective, qu’il y aura d’autres grands rendez-vous entre désormais l’ex-doyenne, le spectacle vivant et Les Molières. "



Le Palmarès des Molières 2010


Molières 2010 : les nominations

29/03/2010     | Mise à jour : 13:34     Réactions (6)
Voici la liste des nominations dans les principales catégories des Molières 2010, les récompenses du théâtre français, qui seront remises le 25 avril lors d'une soirée retransmise en direct sur France 2 :

THEATRE PUBLIC
- "La Cerisaie", Alain Françon, Théâtre national de la Colline
- "Les Naufragés du Fol Espoir", Ariane Mnouchkine, Théâtre du Soleil
- "Notre Terreur", Sylvain Creuzevault, Compagnie D'Ores et Déjà
- "Ode Maritime", Claude Régy, Les Ateliers contemporains

THEATRE PRIVE
- "L'Habilleur", Laurent Terzieff, Théâtre Rive Gauche
- "L'Illusion conjugale", Jean-Luc Moreau, L'Oeuvre et Tristan-Bernard
- "La Nuit des rois", Nicolas Briançon, Théâtre Comédia
- "La Serva Amorosa", Christophe Lidon, Théâtre Hébertot

COMPAGNIE
- "Cercles/Fictions" de Joël Pommerat, Compagnie Louis Brouillard
- "Les Estivants", Eric Lacascade, Compagnie Eric Lacascade
- "La Ménagerie de verre", Jacques Nichet, Compagnie de l'Inattendu
- "Le Père Tralalère", Sylvain Creuzevault, Compagnie D'Ores et Déjà

PIECE COMIQUE
- "Les 39 marches", Eric Métayer, Théâtre La Bruyère
- "La Cage aux folles", Didier Caron, Théâtre de la Porte Saint-Martin
- "Miam Miam", Edouard Baer, Théâtre Marigny
- "Mission Florimont", Sébastien Azzopardi, Théâtre Tristan Bernard
- "Thé à la menthe ou t'es citron ?", Patrick Haudecoeur, Théâtre Fontaine

COMEDIEN
- Jean-Quentin Châtelain dans "Ode maritime"
- Jean-Claude Dreyfus dans "Le Mardi à Monoprix"
- Robert Hirsch dans "La Serva Amorosa"
- Daniel Russo dans "Les Autres"
- Laurent Terzieff dans "L'Habilleur" et "Philoctète"

COMEDIENNE
- Dominique Blanc dans "La Douleur"
- Anny Duperey dans "Colombe"
- Isabelle Gélinas dans "L'Illusion conjugale"
- Anouk Grinberg dans "Les Fausses Confidences"
- Norah Krief dans "La Dame de chez Maxim"
- Hélène Vincent dans "Alexandra David-Néel"

REVELATION THEATRALE FEMININE
- Alice Belaïdi dans "Confidences à Allah"
- Andrea Bescond dans "Les 39 marches"
- Mélanie Laurent dans "Promenade de santé"
- Agnès Pontier dans "Yaacobi et Leidental"

REVELATION THEATRALE MASCULINE
- Maxime d'Aboville dans "Journal d'un curé de campagne"
- Sylvain Creuzevault dans "Notre Terreur"
- Guillaume Gallienne dans "Les garçons et Guillaume, à table!"
- Alexandre Zambeaux dans "Parole et guérison"

METTEUR EN SCENE
- Nicolas Briançon pour "La Nuit des rois"
- Alain Françon pour "La Cerisaie"
- Eric Métayer pour "Les 39 marches"
- Jean-François Sivadier pour "La Dame de chez Maxim"
- Jean-Luc Moreau pour "L'Illusion conjugale"
- Claude Régy pour "Ode maritime"

AUTEUR FRANCOPHONE VIVANT
- Eric Assous pour "L'Illusion conjugale"
- Daniel Danis pour "Terre océane"
- Emmanuel Darley pour "Le Mardi à Monoprix"
- Pierre Notte pour "Les Couteaux dans le dos"
- Joël Pommerat pour "Cercles/Fictions"
- Sébastien Thiéry pour "Qui est monsieur Schmitt ?"

GUITRY à L'Opéra Comique : Ô mon bel inconnu, comédie musicale de Reynaldo Hahn

 Ô mon bel inconnu
Il ne faudra pas le louper, c'est 2 jours à la saison prochaine les 20 et 21 janvier, la musique est de Reynaldo Hahn, l'ami musicien de Proust... avec une causerie un des premiers jours de Janvier, vers 18h d'un des maris d'Yvonne Printemps : Benoît Duteurtre qui " réinventa une véritable musique de la prose fondée sur la vocalité de son temps." Cela c'est de 16 à 18 h le samedi 8 janvier.
Quand on vous envoie les programmes à l'avance des théâtres, il y en a quelques uns qui sont presque des œuvres d'art et comme ils vous sont distribués les premiers, on les lit, les dévore comme si l'avenir allait en être que meilleur. Et dans ceux là, les ceux d'Opéra, qui sont les plus beaux, celui de L'Opéra Comique dirigé par Jérôme Deschamps est à cheval... entre tout ce qu'il y a de mieux, du répertoire de la modernité et de l"effet bouffe comique, de l'illustration (Jean-Ignace-Isidore Gérard dit Jean-Jacques Grandville) la panacée des arts du mélange. Si j'étais instituteur ou prof je m'en servirais comme support au désir de mieux connaître, surtout déjà, avec les tout petits à cause des images et/ou avec les chers anciens qui vous rappellent à eux à cause des dates, des noms, des rengaines.
Pour ceux qui ne le sauraient pas ces programmes sont gratuits, il suffit de les demander, on vous les envoie ou de réserver à votre nom et adresse des places, la saison précédente pour les recevoir comme un cadeau la toute première fois.
" Un programme fondé sur la rencontre de notre mémoire musicale avec la création contemporaine".
Et il conclut Jérôme Deschamps dans son édito :
"Avec toute l'équipe du théâtre, avec jubilation et curiosité, l'Opéra Comique continue de tisser entre le répertoire d'hier et les créateurs d'aujourd'hui entre le bel héritage du passé - parfois étrange - et la sensibilité moderne, ces liens ténus et plus forts que tout qui nous permettent de vivre pleinement et que l'on nomme culture."

vendredi 23 avril 2010

Le Phare de Ré: Une programmation cinq étoiles

C'est ce soir si vous voulez y allez voir ou revoir BEAUCOUP DE BRUIT
POUR RIEN de Shakespeare mis en scène par Philippe Person à la
Couarde la Maline,
http://www.pharedere.com/actualite/Une-programmation-cinq-etoiles-1527.html
Blog du Midi Libre VERGÈZE pour résumer l'adaptation et citer la distribution que beaucoup connaissent bien...
"un nouveau spectacle théâtral : « Beaucoup de bruit pour rien » de William Shakespeare, librement adapté par Philippe Honoré et joué par la Cie Philippe Person.

Le metteur en scène, Philippe Person, a pris le parti de transposer l'action de cet oeuvre de shakespeare aux Etats Unis dans les années 50 : ses héros sont devenus des GI's et ses héroïnes, des jeunes filles qui écoutent Elvis.

Un joyeux sacrilège, une comédie classique brillamment compressée que des acteurs de talent (Michel Baladi, Emmanuel Barrouyer, Olivier Guilbert, Anne Priol, Sylvie Van Cleven et Caroline Victoria) interprètent avec fougue et réalisme.

Bénédict et Claudio, de retour de guerre, rendent visite à Léonato. Léonato a une fille, Héro, dont Claudio tombe follement amoureux et une nièce, Béatrice. Cette dernière, célibataire endurcie, ne cesse d’exprimer son dédain pour le mariage et l’amour.

Bénédict, lui aussi, ne jure que par le célibat. Ce point commun suffirait à les rendre complices mais, au lieu de se séduire, ils s’assassinent à coup de bons mots. Autour d’eux, on s’évertuera à les faire se marier…et dans le même temps, Don Juan,
frère bâtard, s’attachant les services de Marguerite, la servante, voudra faire échouer le mariage de Héro et Claudio..."

Les Oiseaux d'Aristophane au Français et Eté de Carole Thibaut à l'Étoile du Nord

Deux articles sur Webthea- Les Oiseaux avec des photos
et puis...
j'aime cette histoire de bourrasque dans un couple et d'une amie extérieure aurais-je le temps d'y aller, jusqu'au 24 avril
Eté de Carole Thibaut par Gilles Costaz
Les femmes du bord de mer
Paris, l’étoile du nord jusqu’au 24 avril 2010

"Au bord de la mer, un couple prend des vacances. Ils ont un petit enfant et la vie a déjà fait chez eux de discrets ravages. La jeune femme manifeste sans cesse son amour, lui est gêné par tant d’affection. Ils s’irritent au lieu de se comprendre. Il part un jour, pour un court entracte, parce qu’on l’appelle, dit-il, à son travail. Elle se met à parler à une inconnue, à lui confier le bébé. Cette femme est une photographe professionnelle. C’est dire qu’elle appartient à une autre planète. Face aux gens simples, elle peut passer pour une personne compliquée. Pourtant, les deux femmes s’aiment d’amitié, partagent entre elles plus de choses qu’elles ne le pensaient au départ. Le mari revient et la femme photographe s’en va, non sans laisser un album contenant quelques documents qui témoignent de ce temps fugitif. Et la vie d’avant reprend, peut-être pas tout à fait comme avant. Carole Thibaut est un auteur-metteur en scène qui, avec sa compagnie Sambre, compte déjà depuis une dizaine d’années dans le paysage théâtral. Cet Eté, qu’elle définit comme « une pièce sur le regard », n’appartient pas à son registre polémique ou franchement douloureux. Tout est dans la suggestion, l’impalpable, le secret, la fêlure invisible, les silences d’avant et d’après les mots. Qu’on y fasse allusion à la photographie n’est pas étonnant. Carole Thibaut capte une banalité qui, exposée, devient étonnamment éclairée et éclairante. Elle place et déplace ses acteurs dans une lumière et un décor minimal où tout est sans éclat mais sans faux-semblant. Du texte à la mise en scène et aux images projetées discrètement en arrière-plan, tout paraît quotidien et tout est saisissant. Isabelle Andréani, qui joue l’épouse à travers des états d’âme souffrant sous l’écorce de la gentillesse, Jacques Descorde, qui interprète le mari en dessinant le machisme ordinaire, et Sophie Daull, qui incarne la photographe en nuançant une supériorité sociale qui s’effrite, forment un trio de grande qualité. C’est une estampe où le trait est, sans effets, d’une justesse foudroyante.
Eté de Carole Thibaut, mise en scène de l’auteur, scénographie de Eté Carole Thibaut et Patricia Labache, lumières de Didier Brun, son de Pascal Bricard, costumes de Magali Pichard, vidéo de Carole Thibaut, avec Isabelle Andréani, Sophie Daull et Jacques Decordes. Etoile du Nord, tél. : 01 42 26 47 47, puis à Fossses les 9 avril et 7 mai, à Villiers-le-Bel le 11 mai. Durée : 1 h 15. Texte aux éditions Lansman."


 Les Oiseaux d’Aristophane Par Dominique Darzacq
Le ramage et le plumage
Paris, Comédie Française et en alternance

"La démocratie ne serait-elle qu’un caquetage de volière ? Oui, semble nous répondre Aristophane dont la verve satirique ne s’exerça pas seulement contre les bellicistes ou les corrompus. Plus réactionnaire que hardi démocrate, il ferraille également contre les utopies de son temps. Avec Les Oiseaux, c’est l’échec d’un rêve, la création d’une cité idéale qu’il met en scène.
Fatigués de vivre au milieu des procès, deux athéniens, Pisthetairos (Fidèle ami) et Evelpidès (Bon espoir), décident de fuir la ville. Guidés, l’un par une corneille, l’autre par un choucas, ils vont rendre visite à la Huppe, un humain devenu oiseau par la volonté des dieux, pour lui demander s’il avait connaissance d’un coin tranquille où ils pourraient s’établir. Séduit par le récit idyllique de la vie des oiseaux que leur fait la Huppe, Pisthetairos, qui réfléchit vite et est beau parleur, convainc les oiseaux de fonder une cité idéale qui fera barrage entre les hommes et les dieux. Située à égale distance des uns et des autres, Coucou-les-Nuées se voit assaillie d’intrus d’en haut et d’en bas.
Les oiseaux qui ont cru aux beaux discours, verront leur rêve de cité idéale se fracasser contre l’exercice du pouvoir de Pisthetairos qui en a pris les commandes. Dindons de la farce, il devront se soumettre à l’ordre démocratique ou servir de casse-croûte en cas de rébellion. Si le rêve d’une cité idéale reste actuel, la fantaisie débridée qui l’emmaillote, présentée aux jeux d’Athènes en 414, est farcie de jeux de mots et d’allusions à une actualité immédiate qui nous échappent aujourd’hui, à des personnages que nous ne connaissons pas. Pour résoudre la distance, Alfredo Arias, qui signe l’adaptation et la mise en scène, substitue « la réalité immédiate » d’Aristophane à la sienne, aujourd’hui, et la met à sa main de créateur pour qui le théâtre est la seule terre habitable. Ainsi, sous l’aile des volatiles d’Aristophane greffe-t-il un zest d’ADN de célèbres personnages de théâtre, qui deviennent les chimériques intermédiaires entre les citoyens et ceux qui les gouvernent.
Une chatoyante fantaisie musicale

Et puisque Les Oiseaux font leur entrée au répertoire de la Comédie Française, c’est elle qui devient le rêve de la cité idéale. Ce qui ne manque pas de sel quand on sait que les avatars des lois démocratiques qui régissent la vénérable institution font de Catherine Hiégel, comédienne majuscule et de ceux qui la font rayonner, une sociétaire honoraire ! Ironie suprême, pour un de ses derniers rôles au Français, c’est à elle qu’échoit celui de l’habile maître d’œuvre de la Cité des oiseaux à qui elle inocule en finesse, toute sa menaçante vérité.
Par ses allusions aux problèmes et travers de notre moderne société, comme dans sa manière de jouer sur tous les registres, de la farce, du grotesque, de la caricature comme de la féerie, la translation de Coucou-les-Nuées en Coucou-sur-scène (beaux décors de Roberto Platé) est fidèle à l’essence comme à l’esprit d’Aristophane. Elle s’opère en une fastueuse et chatoyante fantaisie musicale, magistralement emplumée par l’inventive Françoise Tournafond qui signe les costumes, mais qui souffre des mélodies un peu trop conventionnelles de Bruno Coulais. Un inconvénient heureusement compensé, à quelques exceptions près, par l’alacrité d’une troupe qui s’amuse et nous amuse de la métaphore. Parmi ceux-ci, outre Catherine Hiégel, Loïc Corbery, Coryphée survitaminé, Catherine Salviat Huppe-Folle de Chaillot chef de troupe déterminée, Hervé Pierre clown Fregoli, composant un irrésistible Karl Lagerfeld vendeur de décrets. Par la faconde imaginative de leur jeu, ils donnent tout son jus à un spectacle qui conjugue divertir et réfléchir. Aristophane ne faisait pas autre chose."
Les Oiseaux d’Aristophane. Traduction, adaptation, mise en scène Alfredo Arias Avec Catherine Salviat, Catherine Hiégel, Martine Chevalier, Alain Langlet, Céline Samie, Loïc Corbery, Nicolas Lormeau, Shahrokh Moshkin Ghalam, Hervé Pierre, et les élèves-comédiens de la Comédie Française : Camille Blouet, Christophe Dumas, Florent Gouëlou, Géraldine Roguez, Chloé Schmutz, Renaud Triffault ; Comédie Française, salle Richelieu en alternance jusqu’au 18 juillet Durée 1h30 tel : 08 25 10 16 80
Texte publié à l’Avant-scène théâtre
photographie : Brigitte Enguérand

lundi 19 avril 2010

Mort de l'actrice Madeleine Marion, personne ne me l'a dit, il y a un mois... et un de ses élèves Éric Génovèze

Mort de l'actrice Madeleine Marion, pensionnaire à la Comédie-Française

sur l'Huma
"L’actrice Madeleine Marion, qui a souvent joué sous la direction d’Antoine Vitez et était pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2002, est décédée dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 80 ans, a annoncé la Maison de Molière dans un communiqué.

Née le 23 avril 1929, élève de Béatrix Dussane au Conservatoire dans les années 50, Madeleine Marion s’est très largement consacrée au théâtre, apparaissant dans des mises en scène de Sacha Pitoëff, Jean-Pierre Vincent, Roger Planchon, Jean Négroni ou encore Julie Brochen.

Son nom restera attaché à celui d’Antoine Vitez, dont elle était proche et pour lequel elle avait joué dans le mythique "Soulier de satin" de Claudel qui avait résonné dans la nuit d’Avignon, entre les murs du Palais des papes, en 1987.

Entrée au Français le 1er septembre 2002, elle y a joué dans des spectacles de Christian Schiaretti ("Le Grand Théâtre du monde" de Calderón), Bob Wilson ("Fables" de La Fontaine) ou encore André Wilms ("Les Bacchantes" d’Euripide).

"Cette grande femme à la voix chaude, aux yeux de velours était l’amie de tous. Sa voix respirait Claudel naturellement et ses accents chantants modulaient toujours singulièrement les textes", écrit l’administrateur général de la Comédie-Française, Muriel Mayette, dans un hommage.

"Elle fut le professeur attentif, adoré de beaucoup d’entre nous, sachant donner confiance à l’élève qu’elle suivait, lui apprenant le souffle et le déploiement", poursuit-elle, en saluant "une personnalité grave et aérienne, une voix presque masculine qui remontait dans les aigus tout en tendresse".


 Sur Figures de style
"Comédienne passionnée par la transmission de son Art, Mado fut professeur d’interprétation au CNSM de 1988 à 1995 et marqua ses éléves par sa générosité, son rayonnement, et son amour pour les autres. De grands comédiens tels que Jeanne Balibar, Philippe Torreton, Eric Génovèse, Julie Brochen, Amira Casar (…) ont suivi ses cours et ont gardé d’elle le souvenir d’une comédienne douce, grande, rebelle, iconoclaste, courageuse et assoiffée d’absolu. Elle enseignait avec passion, enthousiasme, et avec la sensation d’avoir appris, grâce à cette charge, «une quantité de choses que l’on fait comme acteur, mais que l’on ne structure pas consciemment». Elle faisait travailler Claudel pour l’énergie et la dilatation du verbe, et Racine pour la lumineuse construction du langage.
J’ai eu personnellement la chance de croiser Mado durant mon enfance. Impressionnée par cette grande femme à la voix grave et satinée, au regard réservé mais profondément affectueux, qui marchait lentement, plongée dans ses pensées, j’aimais lui poser une multitude de questions sur le théâtre. C’est son regard grave lié à ses blessures familiales qui restera le plus marqué dans ma mémoire. Ce même regard se transformait sur scène en un écho magnifique et bouleversant du texte dont elle savait s’habiter, je pense notamment à son rôle dans « Rimbaud, dernière escale » mis en scène par Nada Strancar au Théâtre Molière en 1999."

Je l'ai déjà dit sur ce blog.
Je l'ai rencontrée dans un café auprès d'École Militaire, nous avions parlé plus d'une heure, en tant qu'actrice, je l'ai vue sur un écran plus que sur une scène.
"une voix presque masculine qui remontait dans les aigus tout en tendresse".
Elle a été plus professeure de théâtre au Conservatoire que Comédienne.
Elle n'a pas été méchante, elle n'a pas eu à l'être, elle était grande et passionnée, elle a laissé la place.

Sur ce dernier site Figures de style  un de ses élèves Éric Génovèse
comédien à la Comédie Française.

RAPPELS MAGA ZINC du théâtre privé : Invitation FEYDEAU/ Bientôt François MOREL au Rond Point

INVITATION
sur Rappels magazine du théâtre privé

La Compagnie des Indes
R&G Productions
La Maison des Arts de Créteil
ont le plaisir de vous inviter
à 1 représentation gratuite et exceptionnelle
de la pièce Feu la Mère de Madame, de Feydeau
mise en scène par Jean-Luc Moreau

Avec
Emmanuelle Devos,
Patrick Chesnais,
Sébastien Thiéry
Christine Murillo

Cette représentation, donnée devant un public privilégié, servira de préparation à la diffusion en direct de la pièce, sur France 2, le dimanche 25 avril, en préambule de la cérémonie des Molières 2010.
Une occasion unique de découvrir de manière exclusive une version moderne de ce chef d’oeuvre du vaudeville !

Vendredi 23 avril à 18h à la Maison des Arts de Créteil (MAC)
Place Salvador Allende - 94000 Créteil
Parking gratuit Hôtel de Ville, en contrebas du théâtre
Métro Ligne 8 Station Créteil – Préfecture.
Durée de la pièce : 45 minutes

Réservation obligatoire,
en précisant invitation Rappels, le nombres de places souhaitées,
au 01 41 09 78 80 ou par mail : invit@compagniedesindes.tv


 Comme sur Rappels François MOREL un second album de chansons Le soir des Lions et
Sur ARTISTIC.REZO est au Rond Point Du 26 mai au 27 juin 2010


   

FRANÇOIS MOREL
Ses spectacles oscillent sans cesse entre l’absurde et le touchant, le grave et la drôlerie. Acteur et auteur de talent, François Morel multiplie les expériences avec une gourmandise réjouissante. Quand il nous parle de lui, il parle forcément de théâtre…

Rappels. Quand et comment vous est venue la vocation?
Je l’ai depuis toujours, je crois. C’était d’ailleurs la scène qui me faisait envie, plus que le théâtre particulièrement. J’avais envie d’être dans le poste de télévision, dans les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier. Puis je suis allé voir des chanteurs. Je me rappelle, par exemple, Georges Moustaki. Après, je voulais devenir Georges Moustaki. Puis j’ai vu Le Bourgeois Gentilhomme avec Louis Seigner…

Et ça vous a donné envie de devenir Monsieur Jourdain?
Plutôt d’être Louis Seigner! En le regardant, j’ai compris que quand on jouait, on vivait plus. Alors j’ai commencé à jouer. Modestement. En fin d’année scolaire, j’imitais mes professeurs. C’était magique. Je pouvais me moquer et tout le monde riait. Personne ne me punissait. C’est là que je me suis rendu compte que j’adorais être sur scène. J’aimais l’idée d’avoir peur avant et de dépasser cette peur. Depuis, je cherche juste à multiplier ces moments-là.

“En regardant Louis Seigner,
 j’ai compris que quand on jouait, on vivait plus”.

On sait maintenant d’où vous vient le goût du jeu. Mais à quand remonte celui de l’écriture?

Je crois que j’ai commencé à écrire à l’adolescence. Des choses plutôt drôles parce que c’est ce qui me rend heureux. J’aime l’absurde de Bernard Haller ou de Jean-Claude Carrière. Dire des choses et en même temps, en comprendre d’autres. Mais surtout, être drôle. Faire rire les gens. Donc, comme je n’étais pas du tout matheux et en même temps plutôt bon en rédaction (j’allais dire en français, mais en fait, l’orthographe ce n’était pas exactement ça non plus), j’ai fait une maîtrise de lettres à Caen. Puis un peu de théâtre à l’université. C’est là que j’ai vraiment compris: il fallait que je sois sur les planches. Alors je suis parti à Paris pour intégrer l’école de la rue Blanche. On était en 1981, j’y suis resté trois ans.

Gardez-vous de bons souvenirs de ces années d’apprentissage?

Oh oui ! Pour la première fois, j’y rencontrais des gens qui avaient la même passion que moi. On a passé des mois à répéter un spectacle qui ne s’est finalement jamais monté, mais on prenait un plaisir extraordinaire. Puis il y a eu la première mise en scène de Michel Cerda. On jouait des sketchs pour les comités d’entreprise. Au même moment, Guy Bedos jouait son spectacle au Gymnase. On lui avait envoyé une lettre pour lui dire que nous ne comprenions pas que, bien qu’on ait joué devant plus de seize personnes la veille à Saint-Georges-Des-Groseillers, nous n’ayons toujours pas été invités à son spectacle. Quelques jours plus tard, sa secrétaire nous a appelés pour nous dire qu’on l’avait fait beaucoup rire et on a eu nos invitations.

Au-delà de cette superbe réussite, est-ce que ce n’était pas difficile de jouer devant si peu de monde?
Je me suis toujours pensé comme un vin de garde. Je n’ai pas un physique qui s’étiole. Alors j’étais content, j’apprenais mon métier. D’ailleurs, ça énervait mes camarades car, quand j’appelais les salles pour vendre mon spectacle, je disais que j’étais élève comédien. Ils me disaient que ce n’était pas avec ce genre d’arguments qu’on allait y arriver. Mais c’est comme ça que je me sentais.

Quand vous êtes-vous dit que vous étiez vraiment comédien?
Quand j’ai commencé à en vivre. Assez vite finalement, parce que j’avais des références financières assez modestes. Je gagnais autant qu’un ami instituteur, mais je faisais ce que j’aimais. Ça, c’était inestimable.

Comment vos parents ont-ils réagi à cet engagement? Ils vous ont encouragé ?
Pas vraiment. Ma mère était très inquiète. Quand j’ai été pris rue Blanche, elle s’est effondrée en sanglots. Son fils partait pour une vie dangereuse et inquiétante. Mon père m’a un peu plus soutenu. Il voyait quand même que j’avais un certain talent pour faire ça. Mais on ne cherche l’approbation de personne dans ce genre de vocation. C’est un engagement personnel. On n’est pas là pour rassurer. Moi, de toutes manières, je n’avais pas le choix: je n’étais tellement pas doué pour le reste, il fallait que je m’accroche à mon talent.

Mais le succès s’est un peu fait attendre…
C’est vrai. Pourtant, je ne me suis jamais dit que le monde était injuste. J’avais quand même l’impression d’avancer. D’ailleurs, je n’aurais pas su quoi faire d’un succès à 22 ans. Moi je préférais travailler. Mon premier succès, c’était au Théâtre des Variétés. Un petit rôle dans Les dégourdis de la onzième, avec Robert Hirsch et Darry Cowl. La pièce n’a pas été un gros carton mais pour moi, le succès c’était déjà d’y participer.

Depuis cette première pièce, on vous a souvent vu au théâtre et un peu moins au cinéma. C’est un choix?
Effectivement, il ne s’est pas passé une année sans que je sois au théâtre. Mais je ne sais pas si c’est un vrai choix. C’est juste que le cinéma ou la télé sont des choses plus ou moins périphériques dans ma vie. Je me sens honoré, quand on me propose des projets ailleurs qu’au théâtre. C’est comme une parenthèse dans ma vie, C’est une croisière, en fait: pendant ces escales, je vais me promener ailleurs. Mais je me sens plus à ma place au théâtre. Au théâtre, on est le patron.

Ça vous plaît d’être le patron?
Pas forcément. Mais disons qu’au théâtre on sait ce qu’on donne alors que devant une caméra, on se fait voler. Mais attention, quand il y a de beaux voleurs, ça me plaît.

La notoriété est venue quand vous avez rejoint la troupe des Deschamps. Comment s’est passée votre rencontre?
J’avais très envie de travailler avec eux. J’aimais la précision de leurs spectacles, le côté burlesque et humain. Même si, à l’époque, certains de leurs projets faisaient polémique, moi ça me parlait. J’avais fait une maîtrise de lettres, j’aimais le théâtre, je cherchais quelque chose d’exigeant et populaire. Les Deschamps offraient ça, ils déclenchaient des rires extraordinaires, alors j’ai écrit une lettre à Jérôme Deschamps. Quelque chose d’assez naïf où je lui expliquais que je voulais apprendre à mes personnages à se taire. Les silences, c’était ce qui me plaisait chez les Deschamps. Finalement, leurs spectacles n’ont jamais été aussi bavards…  Bref, suite à ma lettre, il m’a invité à venir faire un stage. Nous étions nombreux, et les premiers jours, j’étais un peu intimidé. Puis est arrivé le moment où l’on devait se présenter, chanter une chanson ou dire quelque chose. Et déjà, j’ai parlé de fromagerie. J’ai expliqué que mon père voulait que je reprenne la fromagerie familiale alors que ma mère chanteuse et metteuse en scène voulait que je fasse ce stage pour lui ouvrir les portes du succès. Moi, j’hésitais entre les deux carrières.
Là, j’ai senti que je déclenchais à la fois l’hilarité et la consternation. Certaines personnes se demandaient si je n’étais pas en train de dire la vérité. Je me suis même senti obligé de préciser à Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps que j’étais quelqu’un d’autre. Ils m’ont dit: “Même si c’est faux, c’était vrai”. C’est un beau compliment, non? Ça voulait dire que je m’autorisais à être acteur. Finalement, ce n’était pas si évident que ça.

Puis il y a eu les Deschiens. Quels souvenirs gardez-vous de cette période?
Essentiellement positifs bien sûr. Mais on ne se rendait pas vraiment compte de l’ampleur du phénomène, parce qu’on ne s’arrêtait jamais de travailler. On continuait à jouer des spectacles. L’hystérie générale qui s’est emparée du phénomène nous faisait rire. Parfois, on avait quand même un peu l’impression d’être les Beatles. C’était démesuré. Et ce n’était pas tout à fait nous. Ça a sans doute changé un peu la vision que les gens avaient de nous, mais pas notre envie d’être comédiens.

Pendant cette période vous continuiez à écrire?

Disons plutôt que je commençais à écrire sérieusement. J’ai écrit un livre qui s’appelait Adrien, les mémoires qui deviendra plus tard Les habits du dimanche. Puis sous l’impulsion d’un éditeur, j’ai écrit un roman, Meuh, l’histoire d’un adolescent qui se transforme en vache. Ecrire, ce n’est rien d’autre qu’improviser devant une feuille blanche. C’est ce que nous faisions avec les Deschamps dont les pièces tenaient beaucoup à l’invention des acteurs. Comme on était une troupe de gens qui s’aimaient bien, ça fonctionnait plutôt bien.

Pourtant vous avez fini par quitter la troupe. Pourquoi ?

Il arrive un moment où on a envie de reprendre la parole, de retrouver une sorte d’indépendance.

D’ailleurs, pour votre premier spectacle, vous étiez seul sur scène.

Oui, enfin, je m’étais quand même débrouillé pour avoir une fanfare tous les soirs avec moi. Comme un souvenir de la troupe qui passait. Mais c’est vrai que j’étais seul pour Les habits du dimanche. C’était le spectacle qui voulait ça. C’était assez introspectif sur l’enfance…

Cette pièce a eu un joli succès. Vous avez une affection particulière pour elle ?

Oui. Comme pour les autres. Mais c’est vrai que ce spectacle a eu un beau parcours. Il y a eu les tournées, Malakoff, le Théâtre de la Renaissance. Il a eu une belle vie et ça a été dur de l’arrêter. J’ai dû me forcer un peu. Je l’ai filmé pour garder une trace, mais je pense que j’aurais pu le tourner encore.

Ensuite, il y a eu des pièces de Feydeau puis vous avez initié Collection particulière, votre tour de chant. Comment en êtes-vous venu à cet exercice ?

C’est venu d’une rencontre avec Reinhardt Wagner qui a trouvé un intérêt aux textes que j’écrivais. Quand on en a eu un certain nombre, il m’a dit qu’il allait bien falloir les chanter. Puis Jean-Michel Ribes m’a mis en scène et ça m’a rassuré. Je me suis dit que même si ce n’était pas de la bonne chanson, ce serait au moins du bon théâtre. C’était quand même un spectacle avant tout. Il est né sur scène et je n’en ai fait un disque qu’après.

“Ecrire, ce n’est rien d’autre
qu’improviser devant une feuille blanche”.

Ce qui n’est pas le cas de votre nouvel album, Le soir des lions ?
Non, pour ce deuxième album, j’ai voulu travailler différemment. J’ai d’abord enregistré les chansons avant de les penser pour la scène. Et même pour la scène, ce sera différent. Je me suis orienté vers quelque chose de plus music-hall, avec Juliette qui fera la mise en scène. Je me suis rapproché du concert en me demandant comment je pourrais m’inscrire là-dedans.

On retrouve dans vos chansons ce qui fait votre signature: de la drôlerie et de la gravité. Comme dans Bien des choses, le spectacle que vous avez joué avec Olivier Saladin. C’est recherché ?
Je fais ce qui me vient. Pour Bien des choses, j’avais écrit cet échange de cartes postales pour deux comédiennes. Par un concours de circonstances, les deux ont été obligées d’annuler. J’ai appelé Olivier et ça c’est fait comme ça. Le plaisir des retrouvailles a fait le reste. On ne devait faire qu’une ou deux dates, ça s’est très vite transformé en tournée.

Vous êtes fier de ce succès ?

Content en tout cas, oui. En début d’année, nous n’étions pas cités parmi les événements théâtraux et finalement on a été complet tout le temps.

Vous pensez que le public a toujours raison ?
Je ne sais pas s’il a toujours raison, mais il n’a pas toujours tort. D’ailleurs, ça me rappelle cette citation de je ne sais plus qui: “Le public adore. Il est bien le seul.”

Propos recueillis par Nicolas Roux


BIO EXPRESS
Figure emblématique des mythiques Deschiens, qui ont fait le bonheur de Canal + de 1993 à 1996 (puis de 2000 à 2002, avec une seconde salve de sketchs), François Morel faisait déjà partie de la troupe de Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps depuis 1989. Passé par l’école de la rue Blanche après des études de lettres modernes, le comédien trouve dans le bric-à-brac poétique de spectacles tels que Lapin chasseur, Les frères Zénith, Les pieds dans l’eau ou C’est magnifique, un univers taillé sur mesure pour son talent comique. François Morel est parti vers d’autres horizons dès la fin des années 1990, mais ce savant équilibre entre drôlerie vacharde et nostalgie attendrie reste sa signature. Au théâtre, on l’a retrouvé chez Feydeau ou Dubillard (Le Jardin aux betteraves en 2004, puis Les diablogues en 2007), mais c’est surtout dans ses propres pièces que François Morel a conquis un public toujours plus large: Les habits du Dimanche (2000) et dernièrement, l’irrésistible Bien des choses dans lequel il retrouvait son complice des Deschiens, Olivier Saladin (création en 2006, puis tournée et reprise à la Pépinière fin 2009).
Au cinéma, sa présence reste plus discrète, mais François Morel apparaît tout de même au générique d’une quarantaine de films. Des comédies, pour la plupart (de Michel Blanc, Etienne Chatiliez, Gérard Jugnot, Bertrand Blier, Jean-Michel Ribes…), mais aussi des polars (Un couple épatant et Après la vie de Lucas Belvaux, en 2003) et quelques beaux ovnis (Quand la mer monte… de Yolande Moreau et Gilles Porte en 2004; Alliance cherche doigt de Jean-Pierre Mocky en 1997).
Depuis 2006, François Morel se consacre également à la chanson, sur ses propres textes. Après Collection particulière, il signe un second album, Le soir des lions, sorti fin mars.



Autres extraits : vous trouvez ce magazine dans tous les théâtres privés...

PHOTOS de répétitions et je veux aller voir les Oiseaux... Tchekhov : prochain de nos spectacles petits mots et le Cheik blanc de Fellini

Les mères amères les fils et les filles uniques -atrophies de l'étouffement, l'isolation, les couvertures de blocages pour simplement en-tendre le son de la voie aimée et ou haïe ; maman fille mais où es-tu grand-mère ? la guerre des pouvoirs imbriqués, jalousies, le rôle du père médiateur. Relations de la guerre des trois.
rien de ce qui est de toi,
Haies de moi à toi,
qui me hait ? moi, ta mère unique
rien de ce qui est de toi est né de moi,
N'apprendre qu'à remercier, accepter,  ralentir toutes les pulsions de libérations
Je veux tant te comprendre, te contenir que je te rejette,
je ne réfléchis pas, plus par moi-même, dans la glu,
l'intelligible n'est surtout pas là!
Rien de toi ne me ressemble : ratures, déchirures, couvertures, défaites,
débâcle de l'amour gratuit : -ne crains rien, petite mère, je ne ferais rien tant mieux que toi,
A ses temps, les gestes atrophiés, inexprimés ; on s'étreignait tout habillé pour ne pas caresser la peau incarnée.
A sept ans ?
Son temps s'arrête quand l'âge de raison vient, je renais
A mon temps, les enfants se mettaient nus mais ne se touchaient que dans la glace du miroir, avant d'aller sur scène ou entre deux couloirs noirs, la pupille et l'éteint, le tain de la glace sans tain.
La caméra gratte les fenêtres, pare-brises dépolis, photos pour y voir.
Les manteaux trainent au soleil, les mères qui soigneusement les brossaient après chaque sortie au milieu du dehors : des autres... les enfants adultes les resalissent toujours,
Ils n'entretiennent "les oiseaux comédiens" que leurs plumes...

Il y a beaucoup d'enfants ébouriffés, maladroits chez les apprentis du vol  vers l'infini, l'aller sur scène ? c'est dans un rectangle pas plus grand qu'une salle de séjour avec deux portes vers les autres pièces et une grande baie vitrée sur la mer qui s'entend et qu'on ne peut oublier, il faut oser lui parler à la mer ou à l'océan, ça dépend des courants d'air du ciel et du vent... ça dépend des soirs. Écouter la mer comme dans ses coquillages, aux publics rendus mollusques quelquefois, la scène c'est comme la plage de minuit.
Chez "les oiseaux comédiens", chez les amateurs qui ne veulent jamais finir leurs préliminaires : d'apprentissage du texte, c'est inédit pour chacun, le refus de grandir, retourner en congélation c'est à dire dans un ventre froid, indifférent comme l'écho de sa propre voix. Les enfants non-désirés n'arrivent pas à apprendre leurs textes ?!
Pratiques de la méditation pour faire silence de toutes ses voix parasites ?

Ils écoutent, la voix solitaire qui les juge, demandez-vous qui c'est ?
Ils sont encore dans le murmure de leur père-mère à l'oreille qui bâillonnent tous leurs cris et ou les virent en fous-rires, pour que l'apprentis-sage ne sache, ne se lâche.
Au théâtre le texte n'est qu'un moyen de faire silence et de marcher beau et de vibrer en chansons de gestes.

On ne frappe plus, quand c'est le spectacle, il va falloir y aller tout seul pour sauver le tout et aussi les autres...
textes sus et costumes qui brillent, maquillages, accessoires, les téléphones s'arrêtent dans les coulisses
vous êtes enfin sans autres pensées que jouer et avec ce public.

Hier j'ai vu très tard "le Cheik blanc" premier film noir et blanc de Fellini, j'en connaissais déjà toute la musique.
C'est à savoir, à voir et à revoir, sur un des câbles de la télévision : rétrospective de tous les films de Fellini, mes chers élèves pour l'intelligible, vous devriez faire des soirées Fellini. L'acteur y est montré.
C'est Alberto Sordi, la femme clown Giuletta de Federico, Federico et Giuletta... comme c'est beau comme aussi le Casanova de Fellini et tant d'autres de ses films.

Et donc à la Comédie Française, il y est joué avec Madame Catherine Hiegel, dernier spectacle à la Comédie Française, de la doyenne redevenue sociétaire honoraire... Les Oiseaux d'Aristophane, dans une mise en scène d'Alfredo Arias. Les oiseaux sont des "Oiseaux comédiens".

Et si quand, on mourrait, on redevenait oiseau ? loin loin de la société à ras de terre.
Il faut toujours mourir un peu pour rentrer sur scène.

Notre prochain spectacle d'élèves sera sur Tchekhov : Oncle Vania, La Cerisaie, La Mouette, Les trois sœurs, longs extraits des grandes pièces, scènes de groupe.
Pour toutes les photos des répétitions, allez voir sur Face Book
http://www.facebook.com/album.php?aid=45373&id=1577173448&l=3af04c2c41
http://www.facebook.com/album.php?aid=45990&id=1577173448&l=a9050c2435


vendredi 16 avril 2010

Fwd: Soirée AFGHANE ce dimanche à la Java


je n'ai pas encore pris toutes marques traces repères dans le 10ème où je viens de déménager pour le boulot. Mais je sais qu'il y a un axe dans ce quartier c'est le Canal. Un axe de survie pour les exilés afghans...
et puis silence... jour nuit hiver printemps reconduction guerre vie mort
soirée de soutien...merci bien

Bonjour,

A bloquer dans vos agendas et à faire circuler dans vos réseaux ;-)

Ce dimanche soir à la Java, à Paris, une soirée de soutien aux exilés Afghans du canal organisée par La Cantine afghane.
Une occasion de marquer votre soutien en venant faire la fête avec les exilés, et voyager en musique le temps d'une soirée avec divers concerts placés sous le signe de la rencontre et de l'échange.

Plus d'information sur :
La cité Afghane

Et sur Facebook

A très bientôt
Leïla

La Java, 105, rue faubourg du temple M° Belleville
Dimanche 18 avril à partir de 18h30
Entrée 10€

Tarantino écriture comtemporaine de théâtre/ La Fausse Suivante aux Bouffes du Nord

sur theatrecontemporain.net




Stabat Mater au Lucernaire d'Antonio Tarantino 

l'affiche en arrête certains, c'est important l'affiche mais quand même ! au théâtre, ce n'est qu'un détail mal interprété avant d'avoir vu le spectacle seul le spectacle...il faut y courir m'a t-on dit (plusieurs fois) l'actrice et le texte sont bouleversants, bousculants car c'est aussi cela le théâtre, je ne peux pas pour le moment, ateliers week-end de travail... de théâtre justement, mais après j'y vais seule ou accompagnée...


sur allegro c'est le même auteur (que Stabat Mater au Lucernaire) 


"Deux hommes patientent pendant des heures dans une salle d'attente. L'un est un schizophrène qui comme beaucoup de personnes atteintes de cette maladie mentale ont besoin d'une prestigieuse figure historique ou religieuse pour tenter de rassembler des pulsions désordonnées. Il se prend, lui, pour le Christ. Il est accompagné d'un infirmier habitué aux phrases qui ricochent dans le vide de celui dont il a la garde.

Celui-ci parle au triple galop, se lance dans des discours d'une beauté incongrue, passe du- coq- à l'âne et ne cesse malgré l'avis d'interdiction affichée sur le mur d'allumer des cigarettes. L'infirmier a l'expérience qui lui permet d' apaiser l'homme à la fois absent à lui-même et d'une indécidable étrangeté.


Tout ensemble inquiétant et drôle, ce duo est sans doute le plus déroutant et juste qui traite de la folie. Son auteur, l'italien Antonio Tarantino a beaucoup arpenté les hôpitaux psychiatrique et est, de plus, l'un des écrivain de théâtre les plus inventifs du moments. Ce sont les deux acteurs, Olivier Cruveiller et Paul Minthe, qui parviennent par la force de leur jeu à rendre leurs personnages ébranlants, qui ont proposé à Jean-Yves Ruf de mettre cette pièce en scène. Il a été si enthousiasmé par ce texte qu'il a non seulement accepté leur proposition mais veut aussi en 2012 monter avec les mêmes interprètes deux autres pièces de Tarantino.

Jean-Yves Ruf est, comme il l' a à maintes reprises prouvé, l'un des hommes de théâtre les plus aptes à s'attaquer à des œuvres hors du commun. Son spectacle à la justesse de ces inoubliables films sur la folie que furent Fous à délier de Marco Bellocchio et San Clemente de Raymond Depardon."

Jusqu'au 16 avril Théâtre 71 Malakoff tel 01 55 48 91 00 MC de Grenoble du 27 au 30 avril


sur Webthea

Par Bruno Bouvet
La fausse suivante de Marivaux
Délicieuse cruauté
Paris-Théâtre des Bouffes du Nord, jusqu’au 15 mai 2010

"Le raffinement, l’humour délicat et le sens de la comédie musicale de Lambert Wilson imprègnent totalement la mise en scène de La Fausse suivante qu’il a choisie d’installer dans l’écrin hors d’âge des Bouffes du Nord. Manœuvres et intrigues se jouent à fleurets mouchetés, la violence des assauts se cache sous le masque de la politesse exquise et il n’est même pas interdit de chanter (et de danser !) pour oublier la triste réalité humaine, gouvernée par les intérêts financiers et les basses compromissions. Certains regretteront peut-être que le spectacle ne mette pas suffisamment en relief la satire sociale et n’insiste pas sur les échos actuels de la toute puissance de l’argent. Mais Lambert Wilson est plus à l’aise dans les habits du fabuliste que dans le costume du polémiste et il faut lui savoir gré de tenir parfaitement son parti pris d’apparente légèreté, au fil d’une mise en scène fluide et primesautière, servie par une remarquable distribution.
Le bal des faux-semblants
Transposant l’action dans la campagne anglaise des années 20, le metteur en scène orchestre avec bonheur le bal des faux-semblants et des illusions perdues puisqu’ici l’amour vrai a perdu la partie depuis longtemps au profit de la quête d’espèces sonnantes et trébuchantes. La « demoiselle de Paris » ne tarde pas en faire la douloureuse expérience. Pour mettre à l’épreuve Lelio, l’homme qu’elle doit épouser mais qu’elle n’a jamais vu, elle se présente à lui, déguisée en chevalier. Son futur mari, trompé par le travestissement, s’ouvre à cet inconnu de sa situation amoureuse. Il s’est engagé avec une fort riche comtesse tout en promettant ses faveurs à la demoiselle de Paris, bien plus fortunée encore. Il se délierait bien de son premier engagement s’il ne devait s’acquitter alors d’une somme fort conséquente. Tout au calcul de ses intérêts, Lelio demande au (faux) chevalier de séduire la comtesse : si elle succombe, il sera délivré de son engagement initial. Le chevalier prolonge la ruse et accepte le stratagème. Celui-ci fonctionne à merveille jusqu’au moment où les serviteurs dévoilent le sexe véritable de la demoiselle de Paris transformée en chevalier : celle-ci se fait donc passer pour une suivante et réussit à démystifier le cynique Lélio (Fabrice Michel, juste et convaincant) dont l’appât du gain était l’unique moteur.
Avec des accents inédits de féminisme, Marivaux célèbre la victoire de l’indépendance d’esprit, laissant poindre derrière le brio d’une langue admirable la cruauté du système social. Dans un décor de toiles claires, derrière lesquelles chacun se livre à un espionnage incessant, traquant les mensonges et les travestissements de la vérité, le chevalier trouve en Anne Brochet un(e) épatant(e) interprète. On éprouve un réel bonheur à assister à l’épanouissement complet de la comédienne, jouant à merveille de son apparence « garçonne » avant de révéler tout le charme de sa féminité. Virevoltante et séduisante, elle entraîne dans son sillage l’ensemble des comédiens, touchants, fins et drôles. En particulier la douce Christine Brücher, émouvante comtesse qui croit sincèrement avoir touché l’amour avant de réaliser douloureusement sa méprise. Vérité, illusion, finesse de l’esprit et utopie des sentiments : cette délicieuse Fausse Suivante nous fait goûter une nouvelle fois le charme amer de Marivaux et le génie de sa plume."
La fausse suivante de Marivaux. Mise en scène : Lambert Wilson. Scénographie : Sylvie Olivé. Distribution : Anne Brochet (Le chevalier), Christine Brücher (La Comtesse), Eric Guérin (Arlequin), Pierre Laplace (Frontin), Trivelin (Francis Leplay), Fabrice Michel (Lélio), Ann Quennsberry (La gouvernante). Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis boulevard de la Chapelle 75010 Paris, jusqu’au 15 mai. Du mardi au samedi à 20 h 30, matinée supplémentaire le samedi à 15 h 30. Tél : 01 46 07 34 50.
Photo Pascal Gély