jeudi 30 avril 2020

Que faire en attendant ? réapprendre à lire à haute voix

Bonjour à toutes et à tous 
Alors nous restons donc en attente de bonnes,  disons de meilleures nouvelles !  
En attendant que faisons-nous ?
Eh! bien, pour ma part, 
j’enregistre des lectures pour les enfants une fois par semaine,  avec quelques amis pour une sorte de radio du confinement en région.
A tous je dirais comme fruit de cette expérience que la version la plus resserrée courte, est souvent la meilleure et c’est la première prise, le premier enregistrement ; mais faut-il le lire avant, le texte en conditions, c’est à dire à voix haute et s’écouter là sans jugement, sur notre « retour » ou écoute intérieure de notre voix,  car comme le disait,  l’autre,  ce matin à la radio chaque voix est unique et encore plus émouvante si elle découvre ses failles.  Gardez votre accent votre phrasé votre singularité ! 
Pour tout vous dire les premiers 15 jours j’enregistrais tous les jours avec « vision »et c’était moins bien, comme une contrainte essoreuse de se regarder dans un miroir pour parler à l’autre : quelle idée !?😊

Florence Le Corre lit Virginia Woolf c’est ce que j’appelle s’approprier un texte et laisser libres ses mains qui sait pour nous délivrer, nous aussi essayons. Pour moi il manque juste une chose avant ces sincères remerciements donner le désir de lire la suite envoûter le silence... mais bon c’est pas simple et il faudrait comme un micro velouté ultra-sensible et qu’à la voix sans reverb... écho... comme j'avais pu voir au Lucernaire : Xavier Gallais dans le Fantôme d'Azyadé (voir Art sur ce blog) http://nathpasse.blogspot.com/2020/03/le-fantome-dazyade.html
mais ce n'était pas une lecture....
Et pourtant tout le monde préfère les Visio-conférences... Même si elles étêtent toutes les relations de leur mystère, si elles rajoutent un imparfait un indirect un autre temps d’après.  
Comme si du théâtre, on enlevait le vivant.
Une lecture idéale de tant de textes qui reste légère et s’adresse à tous c’est une des meilleures actrices que je connaisse. Sur ce site il y a une lecture pour enfants différents textes et un poème de Cécile Coulon : je ne reste pas longtemps. c’est pour moi une pépite de la lecture et il n’y a pas d’image de « soi... » qui confiné encore plus. .
Céline Milliat-Baumgartner 


La voix invite à une autre dimension, comme une mise en scène,  une projection intime à travers la voix de l’autre ; comme si on était relié  d’imaginaire à imaginaire, comme un peu quand on lisait la lettre d’une âme sœur ; déjà on imagine le narrateur, notre imagination n’est pas restreinte parasitée,  par la mauvaise image statique et le plus souvent mal à l’aise du lecteur. 
mais si le lecteur est à l’aise joue bien pardon lit bien pourquoi ne pas en voir le film ?
Certes mais en général on se lasse très vite de toutes les lectures elles ne doivent être qu’episodes extraits ou introduction comme si on préfèrait alors se saisir du bouquin....
Arrêtons les critiques les disques audio pour les non-voyants par exemple sont très bien. J’ai une nièce qui les préfère aux livres papiers dans les transports en commun, on les écoute comme passe temps on les reprends à chaque trajet.
Sinon pour lire à voix haute il faut être intelligible penser à ce qu’on dit et non pas à sa liste de courses, il faut respecter la ponctuation les ruptures d'idées les passages d'un personnage à un autre. Il faut traduire le sens du texte que veut dire l’auteur. Se reprendre, préciser un sens pourquoi pas, sans pour cela s'y astreindre trop souvent par des « Pardon ! »on n’est ni en conférence de presse ni en réunion de management. Attention au froissement des pages... En aucun cas une lecture ne peut être qu’un déchiffrage de syllabes, il faut en trouver la musique mais surtout garder sa singularité sa spontanéité.Ne pas chanter comme à mon époque on le faisait de tout à l’école comme si le par cœur était une figure imposée comme si apprendre n’était surtout pas comprendre. Tout était cumulable comme un chant de tables de multiplication à la limite si l’air était celui convenable on se fichait bien des résultats des chiffres et des mots. 
À très bientôt ! Prenez soin de vous en attendant et soyez le moins possible inquiets juste ce qu’il faut pour se préserver !? Respirez à fond et parlez-fort écrivez en gros caractères mettez vos lunettes ! Gardez cette ouverture à l’autre restez sur le fil du mystère de la relation de la compréhension :  l’empathie que l’on comprend ce qui est entre les mots même pour les touts petits !?
Allez je vous embrasse librement sur les joues, le front, et les  mains : comme avait fait un homme avant que les portes du métro ne se referment. Semez de l’inoubliable, tout être est possible d’inoubliable....
Nathalie Feyt 
En ligne en Visio cette édition du Théâtre du Rond Point

Quelle voix quel texte et cette manière de seulement incliner la tête en échangeant d’axe pour changer de personnage pour les lectures en public pensez y et aussi rupture de timbre....

https://www.twitch.tv/videos/605986244
la musique est celle d'un percussionniste Manu de Lago et choisie par le metteur en sons et en ligne, notre ami Spiderlab Le livre c'est le Seigneur des Hautes Buttes














samedi 25 avril 2020

les films avec chiens chats etc... : les incroyables randonnées voyages et histoires..dont Baby YODA et.Série sur Arte TV : Dérapages

En ces périodes de confinement les livres pour adultes ne me suffisent pas, je les trouve soit mauvais soit saoulants ennuyeux surtout propices à l'endormissement, les BD je les trouve ou retrouve différemment  soit écrits trop petits dans les bulles, soit trop de dessins et peu d'histoire, je suis dans un énervement critique, comme si les livres m'assignaient à plus de confinement encore, comme les bousiers qui n'arriveraient pas à trouver de direction.



Les films les séries soit mais il me faut du jamais encore vu ou des personnages attachants... chercherais-je un amour sans fin ?



Et pour cela je dois repasser par la case enfance attachement sans chantage ni contrefaçons ni intox ou fakes des histoires qui durent autant que faire se peut...

voilà le fruit de mes élucubrations d'après aussi les post FB avec ou sans retouches... en vrac sans coiffure comme nous tous...




Dans les séries de films les incroyables randonnées voyages histoires de chien m'ont sortie de cette longue parenthèse ; j'ai vu la dernière mouture ou la dernière réadaptation de 2019 sur Canal+ : l'Incroyable voyage de Bella (Note 6/9...) après la veille avoir revu presque à l'exactitude RATATOUILLE, au niveau mémoire : des grands instants....notamment le critique culinaire et sa ratatouille.
C'est difficile de revoir un film et d'éprouver l'intensité d'émotion d'origine.....
Avec les films d'enfance cela marche plus ou moins selon les évolutions de chacun....

Comme contre exemple dans la famille films pour adulte : 9 mois ferme ! la deuxième fois que nous le voyons, c'était hier jeudi 30ème jour de confinée, et nous étions tous les deux près sur notre 31... de disponibilité et rien ou presque comme ressenti, même que très peu de sourires sauf à la fin... à cause du confinement qui fait écho à l'enfermement dans le film ???

"Emotions anciennes
Se laisser tomber en enfance n’est pas y retomber. C’est se délester de « soi », ce quant-à-soi des grandes personnes qui contraint à n’extirper de la mémoire que des souvenirs figés en frise chronologique. Chanson bretonne cherche plutôt à élucider l’origine d’émotions si anciennes qu’elles semblaient enfouies, ignorant pour ce faire la logique chronologique, à la façon des enfants eux-mêmes : « Les jours pour eux s’ajoutent aux jours, non pas pour construire une histoire mais pour s’agrandir, occuper l’espace, se multiplier, se fracturer, résonner. »
"Tomber en enfance
un poudroiement doré entre les mots les plus simples..."

alors je me dis que j'aurais besoin de mots simples qui racontent le poudroiement doré d'entre les mots.....
"Il était une fois..."
justement les animaux qui n'ont pas les mots que leur présence

C'est tellement vieux qu'il n'y a pas sur You Tube la VF de la BO

Revenons à nos incroyables traversées, voyages, randonnées, (tous sur la nouvelle chaine Disney où vous trouvez aussi les Pixar, Marvels, Star Wars : avec le dernier né Mandalorian et Bébé Yoda)





Ces films pour enfants : ces incroyables, les 4 sont des voyages à travers forêt nature canadienne américaine, un seul se passe surtout dans une grande ville San Francisco

Donc ces films avec Incroyables chiens et même chats par ordre chronologique et cela sur presque 60 ans avec toutes les mutations du cinéma avec truquages puis effets virtuels :
le 1er dont j'avais le souvenir n'a d'autre effet que la voix off certes omni présente...
L'incroyable randonnée 1963 (6/9)
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Incroyable_Randonnée
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Incroyable_Randonnée


Le 2 ème, avec des voix pour les pensées des animaux et c'est assez réussi pour le jeune boxer américain Chance, pour les trois en fait par leurs singularités, je fus, je suis encore tellement absorbée par ces films, sur le même chemin d'enfant que je ne les départagerais pas d'où la même note et avec ce dé-confinement promis, je mets un stop aux chiffres, j'en ai une indigestion, des chiffres, des milliards, des prêts sur 100 ans....


L'incroyable voyage 1994 (6/9)
L'incroyable voyage II à San Francisco1996 (6/9) que vous dire c'est absurde mais on mais je marche je cours et à la fin je suis tellement contente qu'une telle famille puisse être même pensée : avec trois enfants et trois animaux .... au départ.

Je n'en dirais pas plus même dans des films comme cela, il ne faut pas spolier la fin, même quand on la sait arriver dès le départ....






Sur Arte TV/ DÉRAPAGES avec Éric Cantona Alex Lutz scénario tiré de Cadres noirs de Pierre Lemaitre réalisation Ziad Doueiri (Baron noir)
Dérapages (1/6) https://www.arte.tv/fr/videos/083866-001-A/derapages-1-6/
TT On aime beaucoup et moi aussi j’aime beaucoup c’est un thriller avec 2 acteurs atypiques que je suis sans réfléchir : Alex Lutz et Éric Cantona... c’est excessif et alors rappelez-vous avant de rester confinés les abus du management.... des directions d'entreprises des journées work-well en commandos ou presque...
Télérama
Abonné
Critique par
Guillemette Odicino
« J’ai jamais été un homme violent. Je n’ai jamais voulu tuer personne […]. Quand j’ai compris à quel point j’étais en colère, j’ai pris peur, mais c’était trop tard. » Éric Cantona, collier de barbe et tricot de peau sans manches sur tatouages, nous parle face caméra. Pardon… Alain Delambre, cadre senior au chômage, nous raconte, dans une construction ingénieuse de flash-back, comment il en a eu marre de multiplier les jobs ingrats pour faire face à la précarité, et espérer, en vain, repeindre les murs lépreux de l’appartement familial acheté à crédit. L’espoir peut être fatal : lorsqu’un cabinet de recrutement lui propose une sale mission pour une grosse multinationale, il accepte, mais, cette fois, il arrivera armé…
On plonge sans réserve dans cette série qui mêle polar social, drame familial et chronique judiciaire, à condition d’adhérer à ses deux postulats puissants : un ton pamphlétaire, mais gorgé de dérision, porté par la voix et tout le corps d’un Cantona quasi schizophrène (chef de famille affolé d’un naturel confondant et vengeur social soliloquant), et une peinture effrayante, outrée, du cynisme libéral qu’incarne Alex Lutz en pdg glaçant.
Avec sa mise en scène tout en lignes de fuite et en décors vitrés à la Michael Mann, ce thriller finit, surtout, par dessiner le passionnant portrait d’un homme ordinaire, pris dans une folie de terre brûlée, de non-retour, et rendu sourd à l’amour de ses proches par un système broyeur d’ego

mercredi 22 avril 2020

Liste de mes films 2019/2020

Ma nièce préférée, elles le sont toutes chacune dans leur genre avec les périodes de distance dues à la pudeur à l’élan des nouvelles rencontres des voyages du partir... loin, où loin a cause seulement du confinement où l’on est ailleurs ailleurs qu’à la simple portée d’un trajet en transport en commun... comme quoi le confinement pour s’éloigner n’est pas si incompatible que cela....pour se perdre de vue ou même se retrouver... ma nièce préférée nous demande à ses tontons tatas tata Thalie notre liste des films  :


Lara Jenkins 
Cold war *
Les délices de Tokyo •
Le cas Richard Jewell *
Joker ***
L’odyssée de Choum animation *
le prince oublié animation *
L’extraordinaire voyage de Marina *
La fille au bracelet
Call me your name *
Marriage story *
Histoire d’un regard documentaire *
#Jesuislà
le photographe film indien
Misérables *
The Irishman *
So long my son *
J’accuse *
Le traitre  **
L’angle mort **
Donne-moi des ailes *
Ceux qui travaillent *
Sorry we missed you
Martin Eden *
Pupille **-2018- revu pour la 3ème fois  
Une grande fille *
Roubaix une lumière *
Fête de famille 
Fourmi 
L’amour est une fête *
Toy’s story 4 animation **
Bohemian Rhapsody **
Yesterday 
Bécassine 
Le daim
Douleur Gloire et beauté **



lundi 6 avril 2020

Les films et documentaires à la TÉLÉVISION

Ai vu sur le petit écran de la télévision Autopsie d’un meurtre il y’a qques jours sur OCS et La veuve Couderc sur Arte, quels films ! et après il y avait hier sur Arte deux docs un sur la grande Simone Signoret une ouvreuse de portes en largeur sur « l’éternel féminin » « peau de chagrin ». Après il y avait un doc sur l’extraordinaire danseuse gitane : La  Chana toute en profondeur et en improvisation pour relier la terre et le ciel... une Sarah Bernhardt si vous n’aimez pas le flamenco regardez le vous serez estomaqué La Chana - Le flamenco est ma vie





La Chana - Le flamenco est ma vie

https://www.arte.tv/fr/videos/092167-000-A/la-chana-le-flamenco-est-ma-vie/

Tous les jours à 11h je lis sur Twich : les mémoires d’un âne

Tous les jours de la semaine sauf week-end  eh oui même à la retraite
même confinée le week-end c'est sacré
une lecture pour les petits de Nathalie Feyt ici 
écoutez avec vos yeux, regardez avec vos oreilles!
Vous pouvez couper votre téléphone et fumer à la fenêtre de la cuisine .





vendredi 3 avril 2020

Anne-Marie la Beauté de Yasmina Reza

J17  de confinement, je pensais,  mais non ! 19
Si j'avais gardé en moi la flamme et dieu sait ! si chez moi il faut aller chercher beaucoup de bois remuer souffler sur le brasier pour l'attiser,  le "par coeur" j'aurais appris ce petit livre, ou tiens j'aurais demandé à une élève amateur dans nos âges, d'en travailler des passages de son choix, car ce texte joue touche juste à point, tout l'éphémère, le non-dit aussi, d'une vieille comédienne ou plus exactement d'une vieille ex-comédienne, un peu comme moi.
Il est dédié à André Marcon(pour moi immense comédien) il est même écrit pour lui.
On s'en fout des genres c'est de la "beauté intérieure" J'aurais pu tout vous recopier, mais je ne suis pas sûre que vous seriez allés jusqu'au bout... sur un blog !
Je vous en ai gardé pour la faim 
Et c'est un récit sans plainte, une adresse au public, il a la dignité de sa couleur : « Anne-Marie La Beauté, à Saint-Sourd. »
Ce spectacle devait se jouer au Théâtre de la Colline du 5 mars au 5 avril au petit -théâtre de la Colline. Toutes les représentations ont été annulées.

Extraits : 
p 23
Quand un acteur de Saint-Sourd passait, on s'arrêtait pour voir. La rue semblait vide après

p 29
Longtemps tu attends ton heure, il se peut même qu'elle  arrive brièvement avant que la roue tourne et fasse de toi une ombre. Dans un cagibi avec un réchaud, tes breloques empilées et tes dentelles

p 35-36
C'était une époque heureuse
Le monde ne courait pas encore à la catastrophe comme aujourd'hui. Tu balançais une canette de bière par la fenêtre, tu t'en fichais

p 37-38
C'est vrai que je montre certains signes inquiétants. L'autre jour j'ai jeté mes lunettes à la poubelle et hier j'ai ouvert le frigo avec les gants en amiante pour saisir une compote 
Avec mon mari ça n'arrivait pas. Ou rarement. J'étais sur mes gardes. Ce n'était pas le genre d'homme à rire de ces choses 
Au lever, il fallait que sa tasse à café soit déjà posée sur la tablette de la machine, pastilles mise et qu'il n'ait plus qu'à appuyer. Croyez-le ou non, ça me plaisait d'y penser. J'aimais lui préparer son dispositif matinal
Je regrette mon mari 
Des petites manies on en a tous 
Je suis vieille maintenant, avoir une main à attraper c'est important 
Je le dis sans sentimentalité attention. 
Je n'ai jamais été une sentimentale. 
Enfin si, j'ai été une sentimentale malheureusement, mais en secret, sans le gnangnan  qui est associé à ça
J'aurais aimé jouer Elvire. Giselle l'a joué.
...
Alors que dans Elvire il faut arriver sur scène avec un glaive et son armure de chevalier 
Je l'aurais bien fait madame… 
Un homme qui entend cette plainte devrait capituler, aussi débauché soit-il. L'autre est un abruti. C'est un satané con ce Don Juan. Je n'ai jamais pu le voir en peinture

p 39-40
Ça m'a embêté de ne plus voir Corinna. J'aimais bien cette gosse. Je lui faisais des déguisements avec les restes de costume. On jouait à Pierre feuille ciseaux
J'avais dit à Giselle de me la confier de temps en temps. Mais elle était partie dans une autre vie 
Il ne faut pas s'apitoyer 
Sur scène on ne laisse rien derrière soi. 
La scène se fout de qui l'occupe Giselle, Giselle Fayolle, Anne-Marie 
Aucune trace de personne. 
Ni odeur ni ombre.

p 41
Je croyais monsieur que n'ayant plus rien à faire, je verrais à nouveau la lenteur du temps. C'est tout le contraire, les jours et les nuits s'enchaînent à une allure vertigineuse. Littéralement vertigineuse

p 44
Avant mon mari, j'ai eu plusieurs amants. Mais je m'attache trop vite J'en ai eu un qui avait une Matra-Simca, avec trois places à l'avant. Il conduisait couché sur son siège. Couché à tombeau ouvert en tenant le volant de loin. C'était sa promotion sociale 
Il ne supportait aucune contradiction. Si j'avais le malheur de dire Oh attention Serge ! Il disait quoi ??! Ses muscles du menton faisait glingling et on voyait qu'il en avait au moins pour trois mois à faire la gueule
Je manquais de légèreté. Mon corps était léger mais pas mes pensées
Avec les hommes vous savez Mademoiselle, la beauté extérieure c'est bien mais la beauté intérieure c'est jamais bon
Je le dis avec gravité parce que c'est grave.

p 46
(la phrase de ce confinement)
Qui perd à s'ennuyer monsieur ?

p 52-53
Hélas Monsieur, ça a été merveilleux, parce que je me suis retournée, elle a dit, Anne-Marie !… Ma chérie ! 
Elle m'a serrée dans ses bras, ce qu'elle n'avait fait avec personne d'autre dans ce foyer. J'ai tout de suite demandé des nouvelles de Kikine. Kikine avait 13 ans. On ne l'appelait plus Kikine. Giselle se souvenait de Pierre feuille ciseaux et de la petite qui se trimbalait dans les pendrillons en coupant des trucs imaginaires avec ses doigts. Je l'ai félicitée pour sa nouvelle fille, nous avons parlé des années, de Mireille Camp et de Raymond Lys. De Poupi Canella qui faisait carrière dans le music-hall 
Je lui ai présenté mon mari. Elle disait aux gens, c'est Anne-Marie Mille ! On était à Clichy ensemble !
Est-ce qu’ils mettront la prothèse en titane dans l’urne après ma crémation ?
Yasmina Reza
Anne-Marie la Beauté

Anne-Marie Mille n’avait pas le physique pour le cinéma, comme elle le dit elle-même. La consécration dont rêvent les acteurs, c’est son amie des débuts Giselle Fayolle qui l’a connue. À la mort de Giselle, Anne-Marie évoque leur vie : l’enfance à Saint-Sourd dans le Nord, la chambre de la rue des Rondeaux, le Théâtre de Clichy, les personnages qu’elles ont incarnés, la gloire et la banalité domestique. 
Anne-Marie nous dit le chagrin et la joie d’une vie de théâtre, la froideur des lumières et des murs sans mémoire. C’est aussi un hymne aux obscurs qui ont cru en leur étoile, aux oubliés qui ont brillé pour quelques-uns.
Avec Anne-Marie la Beauté, André Marcon et Yasmina Reza poursuivent une collaboration commencée avec Une pièce espagnole. C’est la cinquième fois qu’ils se retrouvent pour une création. « Il fait partie de mon écriture », dit-elle de lui.




équipe artistique

texte et mise en scène Yasmina Reza
avec André Marcon
assistanat à la mise en scène Oriane Fischer
scénographie Emmanuel Clolus
avec le peintre Orjan Wikstrom
lumières Dominique Bruguière
costumes Marie La Rocca
coiffures et maquillage Cécile Kretschmar
musique interprétée par Laurent Durupt
suivi de texte Alta Martiny
Les costumes et le décor ont été réalisés par les ateliers de La Colline