samedi 30 décembre 2006

Retour, reflexions, coup de chapeau et expire(s) 2006, Julien Clerc,


Retour, réflexions, expire(s) 2006, Julien Clerc : Une vie de rien, Réfugié, Place Clichy ; expositions que l'on loupe : les danseuses cambodgiennes au Musée Rodin, Rouault (inspiré de Gustave Moreau... vous connaissez le musée de ce dernier ?) et Matisse, ballades dans Paris, voyages que l'on fera : le Kerala, le Bhoutan, le Ladakh et puis un petit village du sud de l'Italie dont j'ai perdu le nom mais que je retrouverai, le partage de la lenteur, des délicatesses, exaspérations, les films que l'on déteste : Les Uns et les Autres et le Cercle des Poètes disparus....
Voilà en quelques mots les rubriques auxquelles vous avez presque échappé, mais je tiens à vous signaler les bémols de la vie pour sortir de la gamme, la norme de tout le carcan, imposé à commencer par les familles et les amis de la famille : certains... les clans, l'entreprise, la mode, le moment de la mode, de la politique...
Pour en fumer la volupté.
Il peut y avoir un opportunisme éclairé (comme une tyrannie paraît-il) à ce propos coup de chapeau aux enfants de Don Quichotte magnifique titre, nom de Compagnie, compagnons,
Je vous invite à ne fermer les yeux que pour vous endormir, à bon entendeur bonne année, à réinventer des mots pour que se déroulent, se désintègrent les à priori...
comme dans les proverbes, à plaisir, à démonter quand on s'ennuie dans le train dans les moments merveilles où l'on étire les petits riens du temps... la vie n'est faite que de cela, il ne se passe presque rien... L'amour sans humour... et l'humour sans amour ? L'humour des uns ne fait pas rire les autres...
Et l'humour... je n'ai jamais pensé que l'humour était la solution à tous les échanges verbaux... Regardez comme à la télé les chaînes généralistes regorgent d'humour en cette fin d'année pour faire avaler la pilule
Dans l'humour il y a des degrés, des finesses que l'on omet.
L'humour, la dérision, l'ironie et le talent autodidacte, frôlements de la poésie et de la naïveté (pas celles sacralisées mais celles à tiroirs des grands et sales gosses)
Et l'humour... c'est savoir se couler dans une ambiance ( ah tiens en voilà un mot que je déteste je vous en parlerai plus bas... si j'ai le temps : -chrono phage, j'exècre au façonnage même du mot, une aussi maligne invention que "positifs" voir aussi dans Little Miss Sunshine la leçon de Communication Positive... n'oubliez pas d'y courir même sous la pluie...
Et l'humour... 3 fois hélas ! donc n'est quelquefois que de l'ironie de la haine, de l'envie, de la vengeance larvée quitte à nous foutre dehors les moins doués, les intérimaires, les nouveaux venus, quitte à prendre le pouvoir , l'humour bouffon...
"alors, luttons !" (La Tisbé dans le Tyran de Padoue), avec l'apprentissage de la répartie... la tolérance des incongrus, la mise en confiance lors des premiers essais... "alors, luttons !" et haut les coeurs
L'humour est aussi "la politesse du désespoir"... pensons aux enfants de Don Quichotte...
"Nous sommes tous, tous, tous des réfugiés"
et donc je donne un coup de chapeau à Julien Clerc pour quelques églantines... "L'assassin assassiné", "le patineur" et d'autres roses grosses et odorantes : "ce n'est rien "...
que j'ai cueilli en pointillé depuis mon adolescence et aussi à Etienne Roda Gil.

samedi 23 décembre 2006

Recette "salade de fruits" et théâtre


Salade de fruits "jolie, jolie"
Je vous donne la recette enfin, il faut de très bons fruits à point mûrs, il faut les goûter sentir, les ressentir dans leur mélange, parfumer le moins possible, leurs différences de goûts exhalent et se conjuguent par leur jus.
Donc, je mets un ananas très juteux, trois mangues qui pleurent le sucre et sont sensibles au toucher, les fruits les plus lourds sont les plus sucrés, cinq kiwis, deux bananes et deux pommes Chanteclair : elles sont fermes et très bonnes.... je sème de la poudre de cannelle.
et voilà !
donc, en fin de repas avant de se séparer ça rafraîchit le monde et les esprits...

Dans les bonnes recettes, je peux vous conseiller d'aller au théâtre -comme c'est étonnant... pendant les fêtes, car souvent on s'y retrouve, on s'y parle, les comédiens ont la grâce,
on communie et chacun rentre chez soi avec un tissu de rêve neuf, un cadeau à retrouver en intimité avec soi... une histoire à se raconter avant de s'endormir.
Je vous ai conseillé depuis longtemps déjà deux pièces comme cela, qui vous suivent par bulles... "Le Gardien" (qui se joue aussi les soirs de réveillon) et "Délivrez Proust" (pour les autre soirs) voir dans ce blog.

C'est presque déjà Noël, ce soir y aura du monde....

Juste Joyeux Noël de vacances et de lumière du ciel dans les yeux, fêtes de grande occasion, prière, chaleur des petits riens et surtout le nécessaire en partage, pensées
mille et une......
Cinéma ne pas oublier : Miss Little Sunshine, Lady Chatterley, Casino Royale, Le..... Volver, Prête-moi ta main et tous ceux que je n'ai pas encore vu : Les Infiltrés, l'au revoir de Monsieur Altman... Coeurs

The Machinist... c'est au Club vidéo
Et un soir avec des amis ou seul en bonne compagnie de soi...
avec un peu des meilleurs mets et une demi bouteille de champagne,

Revoir La Vie est belle de Frank Capra ou L'Arnaque...
ou La route Madison... selon, et puis musique : tous les plus grands airs, chansons préférées, Groupes, The Best.... une BD ou un poème il en faut toujours à disposition au cas où...
A ciao et bonsoir, j'ai plein de trucs à faire Bourvil ! non, salade de fruits, et purée pour les enfants saucisson et rôti... chocolats....
Prenez-soin de vous.

samedi 16 décembre 2006

Romeo Castellucci, mémoire... ça viendra









- C'est un peu ta drogue ton grog ce blog mais où avais tu-mis tous ces mots ces impressions ces images que personne ne t'aurait jamais demandées....
Maintenant c'est dans ton blog sur internet, c'est un leurre cette communication ouverte au monde entier ''ce n'est pas parce qu'on communique plus vite et au monde entier qu'on se comprend mieux" tu te souviens on a entendu cela quelque part, Jean-Michel Ribes à la radio, c'est bien la radio, écris des articles des poèmes un livre une adaptation des nouvelles envoie aux éditeurs un livres de photos....
- j'exulte car je gamberge et je me dis que j'ai omis tant de personnes qu'il faudrait une grande foire à la farfouille dans mon blog ... "ça viendra" mon blog va s'appeler "ça viendra"
- ça risque de devenir prosaïque abscons hermétique...
- non, il ne faut pas devenir paresseux car nos esprits sont appelés à être de plus en plus utilisés... et cette menace : l'oubli la maladie de la mémoire les angoisses de confusion mentale....
Il faudrait que je cite des personnes atteintes dans leur dignité par oubli, pas de chance : c'est la vie, c'est pas toujours triste : Asia Minor, les Affinités électives....
Connaissez-vous Catherine Piétri et Frédéric Constant, ils ont joué mis en scène des spectacles ambitieux : les Affinités électives. Ils ont joué dans plusieurs festivals sur les plus grandes scènes Théâtre de la Ville Théâtre du Rond-Point. Eux ils continuent mais leurs spectacles : Titanic City, On ne met pas un fusil sur la scène si personne ne va s'en servir d'après La Mouette de Tchekov, ces spectacles ont disparus presque désintégrés. Pas d'acheteurs... parce que quoi ? pas de carnets d'adresses, parce que leur singularité, leur talent à eux n'ont pas été compris ou respectés ? Miroir aux alouettes, tout cela comme mon blog barque d'illusions
Et en musique rock-progressif... c'est comme cela qu'on dit ? :
Asia Minor... un groupe des musiciens, un chanteur auteur-compositeur... un batteur une guitare basse...
" Style Camel , progressif mélancolique, guitare à la King Crimson ,
flûte délicate et émouvante, une petite merveille !".
Et ils sont maintenant dispersés... la guitare basse et le musicien auteur-compositeur chanteur, ils sont restés ensemble et ils ont trois filles....

Mémoire : comme dans cette phrase d'Annie Girardot aux Césars : "si le cinéma m'oublie moi je ne l'oublie pas"

Mais revenons à Roméo voilà des années qu'ils sont sous le régime politique de Berlusconi,

C'est un vieil article c'est un vieux spectacle que j'ai vu à l'époque et dont je me souviens ...
j'ai dû superposer certaines images vivantes en ma mémoire comme dans ma chair et sur ma peau. Quand c'est la 1ère fois que l'on voit ses spectacles qui sont autre chose qu'une pièce qu'une esthétique qui décrient et qui renversent c'est comme si on voyait un théâtre retourné des acteurs extra-terrestres bien-sûr on ne comprend pas tout, on assimile le vertige. Il y a le textes, les sous-textes, les clichés, les dessus, les sens dessus dessous... Les fossiles d'habitudes se fendillent et vous frémissez riez refusez, c'est à plusieurs degrés de préhension, de compréhension. Quelqu'un d'autre en vous se met à la place du spectateur et il peut gravir descendre le paysage-décor fantasque et si triste et si beau, et pas seulement se débrouiller à brouiller les pistes...
Comme me disait une amie c'est quelque chose que l'on n'a jamais vu et qu'on oublie pas....
Simplement.

Romeo Castellucci Genesi : from the museum of sleep
mise en scène de l'auteur

Entretien avec Romeo Castellucci par Bruno Tackels :

(voir aussi)

Bruno Tackels : Si l'on réfléchit à la réception de vos spectacles en France, on s'aperçoit d'une situation assez particulière : d'un côté vous avez obtenu la reconnaissance de lieux importants, comme le festival d'Avignon, ainsi que la fidélité active de lieux comme le Maillon ou le Kunstfestival des arts à Bruxelles, mais de l'autre, on sent comme une sorte de timidité des programmateurs, qui tient sans doute à la division massive du public que suscitent vos spectacles. Comment votre travail est-il recu en Italie? Connaissez-vous le même type de division et de rejet?

Romeo Catellucci : Nous préparons nos spectacles en Italie, dans la ville de Cesena, mais la plupart du temps, paradoxalement, la présentation de notre travail se fait en dehors de l'Italie, ailleurs en Europe. Notre situation n'est pas mauvaise, loin de là, et elle est en train de changer, grâce à nos relations avec les institutions culturelles. Mais il faut dire que la situation et la réglementation des structures théâtrales italiennes sont pour le moins paradoxales. Par exemple le travail que nous faisons à l'étranger, dans toute l'Europe n'est pas reconnu en Italie. Cette situation s'explique par le pouvoir énorme de la bureaucratie, qui n'arrive jamais à suivre les décisions prises sur le plan politique. Et les politiciens eux-mêmes ne savent pas gérer les richesses artistiques, ils n'ont pas de connaissances réelles du travail qui se fait en Italie. Ceux qui décident de la politique culturelle basent leur travail de diffusion sur des choses très conventionnelles et ils ne connaissent pas du tout les tendances nouvelles qui se dessinent dans la création.

B. T. : C'est comme s'il y avait deux vitesses, celle de l'Institution qui conserve certaines valeurs traditionnelles, et celle, plus souterraine, de créateurs qui débordent l'Institution et rencontrent davantage le public italien.

R. C. : Oui, c'est assez juste. Mais il faut dire que le public est prêt à recevoir ces formes qui déjouent les conventions.

B. T. : Le public italien a l'air plus prêt, ou davantage préparé qu'en France, où les réactions ont été prticulièrement virulentes, du moins au festival d'Avignon.

R. C. : C'est vrai qu'il n'y a pas eu de réactions aussi violentes à Rome, même si des gens sont sortis de la salle également. Il faut dire qu'à Rome, notre travail est connu d'un public depuis plus longtemps qu'à Avignon ou Strasbourg. Il est possible aussi que les réctions du public sont plus fortes à Avignon, parce que c'est un festival qui a une tradition forte et dominante, avec un poids pédagogique très perceptible. On sent que ce festival porte encore toute l'idéologie de l'après-guerre, contrairement à l'Italie, où les institutions théâtrales sont plus faibles et laissent donc plus de liberté. En revanche, elles sont beaucoup plus ignorantes et ne sont absolument pas prêtes, intellecuellement et culturellement, à défendre de projets nouveaux. L'argent est distribué selon une politique géographique, qui obéit à des critères sociaux et territoriaux, voire politiques. La valeur artistique n'est pas du tout prise en compte. Les hommes politiques ont même inventé un terme tout droit sorti de Kafka, le "coefficient artistique", qui montre bien que le seul critère de l'argent est l'argent, et pas la valeur de ce qui est au travail.

B. T. : En France, il y a un autre critère décisif, et pas forcément le meilleur, c'est la presse, qui peut, en fonction de ce qu'elle écrit, faire exister ou disparaître un projet de compagnie. Comment se passent les relations entre les artistes et la presse en Italie?

R. C. : L'influence de la presse n'est pas si grande chez nous. Il n'y a que quelques journaux qui ont un impact. Et ce n'est pas tant lié au journal qu'au critique dramatique qui a écrit le texte. Quand Franco Quadri écrit dans "La Republica", tout le monde fait attention à son avis, il crée vraiment une opinion esthétique ; si c'est un autre journaliste, personne n'y fait attention..Si Quadri écrivait dans "l'Unita", les gens achèteraient ce journal là pour lire les textes de Quadri. Un autre critique important est Bartolucci, qui a beaucoup fait, avec Quadri, pour "déprovincialiser" l'Italie. Ils ont suivi tous les groupes artistiques des années soixante-dix, ils ont fait connaître en Italie ce qui se passait d'important aux Etats-Unis et ont été de véritables guides dans le payasage artistique de l'époque.

B. T. : Concernant ton propre parcours, quels ont été les chocs de théâtre qui t'ont fait voir sa nécessité pour toi, les empreintes fortes qui ont infléchi et déterminé ton travail?

R. C. : Je pense à deux expériences très fortes dans mon adolescence. La première est la mise en scène de Richard III par Carmelo Bene. L'autre spectacle qui m'a marqué est le travail d'une troupe de Florence, qui s'appelait "Il Carozzone", plus connue sous le nom "I Magazzini criminale". Leur spectacle, mis en scène par Federico Tiezzi, s'appelait Punto di rottura (le point de rupture), c'était un travail fulgurant par la force qu'il dispensait. Ils définissaient eux-mêmes leur théâtre comme un travail "analytique existentiel". Leur recherche provenait aussi des performances du "body art". Voilà les deux faits marquants que je peux évoquer, mais je n'en vois pas d'autre.

B. T. : Quel cheminement as-tu suivi pour en venir à faire du théâtre? Au départ, tu ne te destinais pas à cette forme artistique.

R. C. : J'étais étudiant à l'Académie des Beaux-Arts de Bologne, ainsi que ma soeur Claudia et ma femme Chiara Guidi. Nous venons d'un milieu très différent de celui du théâtre. Nos références culturelles étaient liées à la peinture, en particulier à l'art contemporain. Du coup nous avons été reçus dans le monde du théâtre avec une certaine suspiçion, un peu comme un corps étranger. C'est d'ailleurs grâce au critique dont je parlais tout à l'heure, Bartolucci, que nous avons été remarqués et que nous avons pu commencer à travailler à Rome. A cette époque, Rome était vraiment la référence théâtrale. Tout ce qui se passait d'important, dans les arts vivants comme dans les arts plastiques, était à Rome. C'est également dans cette ville que se faisaient connaître les expériences étrangères, notamment américaines. Aujourd'hui, c'est devenu une ville impossible, une ville lourde et atavique, qui n'est plus attentive à la culture. Elle est retournée à son ancienne provincialité et se moule entièrement dans des formes muséales. C'est une vieille ville qui se maquille pour son jubilé. Même les partis de gauche sont entièrement mobilisés par cette fête religieuse, qui est en fait purement commerciale. C'est totalement obscène de voir que partout, depuis Berlusconi, la logique spectaculaire tient lieu de politique. La gauche défend la même politique que les partis de droite, avec plus de petitesse et de mesquinerie ce qui lui a d'ailleurs fait perdre beaucoup de voix. Que ce soit dans le domaine social ou en politique étrangère, en particulier en Ex-Yougoslavie, ses choix sont partout desastreux, avec l'hypocrisie en plus. S'engager en politique est une impasse totale aujourd'hui. La politique n'a plus aucun sens. Il faut la réinventer. Dans La Société du Spectacle, Guy Debord considérait le système italien comme un intermédiaire entre le bloc soviétique centralisé et le bloc impérialiste américain. Mais depuis que le chef de gouvernement est un chef de télévision, c'est un véritable chaos dans lequel la politique n'existe plus. Seul règne le spectaculaire.

B. T. : Dans cette grande débâcle générale, est-ce qu'il existe malgré tout quelques ilôts de résistance, comme on a pu le voir en France pour la Bosnie, les sans-papiers ou les comités de chômeurs?

R. C. : Pratiquement pas. Il faut admettre que les catholiques font un travail de fond, très organisé, très structuré, notamment sur le plan humanitaire même l'extrême-gauche le reconnaît. Il existe quelques mouvements militants, mais ils sont minuscules et n'ont pas d'impact sur les gens, comme on a pu le voir en France avec les sans-papiers de l'Eglise Saint-Bernard. La classe politique italienne suspecte ces groupes et leur empêche tout accès à la médiatisation.

B. T. : Pour revenir à l'origine plastique de ton travail théâtral, qu'est-ce qui a rendu nécessaire le passage à la forme scénique? Qu'est-ce qui t'as poussé à passer de deux dimensions à trois? Comment en es-tu venu à travailler avec ces matériaux sensibles que sont les corps, humains et animaux? De la même façon, dans tes spectacles, on ne peut pas dire qu'il s'agirait juste de performances. Il y a sur ton plateau la présence affichée d'une narration. Ton théâtre est très fortement narratif. Qu'il s'agisse de l'Orestie, de Gulio Cesare ou du Voyage au bout de la nuit, il y a dans les trois cas une référence fidèle et explicite à des écrivains qui racontaient des histoires, avec la nette volonté de les voir jouées. Tes spectacles respectent parfaitement cette attente, puisqu'ils donnent à voir l'histoire, et c'est en ce sens ils sont éminnement théâtraux.

R. C. : Plus que le terme d'histoire, je préfère le mot de drame. Nous n'avons jamais vraiment voulu travailler sur la narration, si on entend par ce mot la volonté de représenter et d'illustrer une histoire. La narration implique une illustration qui éclaircit l'histoire. Notre travail cherche plutôt à donner corps à un drame. Quant à savoir ce qui nous a poussé vers le théâtre, je ne le sais pas. Je crois plutôt qu'on est tombé dedans sans l'avoir vraiment décidé. Pour nous le théâtre a toujours été un espèce de jeu, depuis l'enfance. Encore aujourd'hui, quand le travail se passe bien, j'éclate de rire. Il y a d'abord cette idée que le théâtre est un divertissement, même si ce n'est pas franchement drôle. Le rire est une décharge nerveuse, un éclat qui anticipe sur la mort et qui protège de la mort. Cette relation entre le rire et la mort a été mise en évidence par des structuralistes comme levi-Strauss ou Propp. Walter Benjamin parle aussi de l'importance de la comédie à l'intérieur de la tétralogie grecque. Aux trois tragédies faisait face une comédie, drame satyrique ou farce. Cette comédie était absolument nécessaire pour contrer la catharsis manquée dans le drame. Contre Aristote, Benjamin pensait que la tragédie manquait la catharsis. La comédie permet cet immense éclat de rire qui va résoudre la tension nerveuse et hystérique, biologique et sociale qui s'est accumulée dans la tragédie. Ce rire permet la catharsis de la tragédie, et non dans la tragédie. C'est une libération "de" la tragédie elle-même, et non "dans" la tragédie. Cette vision est tout à fait anti-aristotélicienne.
Sans doute Aristote est le seul a parler de cette question de la catharsis, mais il reste ambigu, parce qu'il ne dit jamais qui est affecté par la catharsis, le héros ou le spectateur. Il est vrai qu'il en parle à une époque où la tragédie a déjà disparu < Euripe, le dernier des tragiques est déjà mort. Si l'on remarque bien, qu'il s'agisse d''dipe ou d'Oreste, les héros de tragédies, au moment du prétendu dénouement, ne sont pas libérés de leur poids tragique. Quand Oreste se présente devant l'aéropage pour être jugé, les voix pour et contre sont à égalité. Et ce n'est que l'intervention de la déesse Athéna qui va lui donner la liberté. Il s'agit d'un "truc", qui ne résoud rien. Même libre, il n'en sera pas pour autant libéré et purifié. D'un point de vue social, pour le public de l'époque, la fin d'Oreste ne peut pas apparaître comme une libération. C'est donc la présence de la farce qui offre la structure rituelle authentique capable de susciter cette libération. Cette structure rituelle authentique ne se trouve pas à l'?uvre à l'intérieur de chaque tragédie et de chacun de ses personnages. Elle ne se dégage qu'en envisageant la macro-structure de l'agon (conflit) dramatique, le plan global de la tétralogie, trois tragédie suivies d'une comédie. Pour les concours, chacun des auteurs devait donner la structure globale du conflit, en préparant trois tragédies et une comédie. C'est ici que l'on comprend les rapports étroits du théâtre avec le sport, qui est né comme élaboration du deuil.

B. T. : D'après cette conception, le théâtre expose de manière dramatique, tensionnelle et tendue, une situation qu'il ne va pas résoudre directement. C'est exactement ce que tu fais dans tes spectacles. Et c'est probablement là que certains spectateurs sont, au sens propre, choqués par ce qu'ils voient. En aucune manière tu ne dis : Celine est un salaud, Celine a raison, Celine exagère, etc

R. C. : Le théâtre qui essaie de produire de la résolution est inacceptable. Il me donne l'impression d'être encore à l'école. C'est même pire, parce que ce type de théâtre voudrait nous faire croire qu'il dit la vérité. Même Brecht est tombé dans ce travers et cette prétention dogmatiques. Il est beaucoup plus juste pour le théâtre de laisser passer une inquiétude. C'est préférable parce qu'on demande alors aux gens qui y assistent de continuer l'histoire, de produire la part qui manque.

B. T. : Face à cette manière de faire le théâtre, il faut bien reconnaître que le Voyage au bout de la nuit a été, pour certains spectateurs, un rendez-vous manqué. Beaucoup de spectateurs ne viennent pas au théâtre pour travailler et inventer cette part manquante.

R. C. : Non, ils viennent pour reconnaître ce qu'ils connaissent déjà et pour être intellectuellement consolés. Cela devrait s'arrêter avec l'école où l'on reconnaît ce qu'on désire voir. Ce type de consolation produit de l'inertie, un marécage d'eaux mortes pour la pensée, alors que l'expérience théâtrale doit être un voyage, un chemin vers l'inconnu. C'est une aventure.

B. T. : La distinction que tu viens de faire entre ces deux attitudes face au théâtre se retrouve également dans le travail des critiques dramatiques. Il y a ceux qui acceptent de mettre des mots sur l'inconnu, et ceux qui le refusent paresseusement. C'est notamment le cas de journalistes comme Fabienne Pascaud, qui dénonçait dans le Télérama du 28 juillet 1999 "les élucubrations "faussement avant-gardistes, vraiment prétentieuses et stupides" du Voyage au bout de la nuit. De tels jugements à l'emporte-pièce expriment la peur de ne pas reconnaître et identifier ce que l'on voit - d'où la référence (sans fondement) aux avant-gardes. Et puis il y a cette incroyable manque d'humilité dans la façon de généraliser une perception singulière : "on ne supporte plus les élucubrations faussement avant-gardistes". Au nom de quelle prétendue supériorité une critique peut-elle nous impliquer, par ce "on" médiocre, dans ses propres limites (qui pourraient être belles, si elles étaient reconnues pour ce qu'elles sont, les limites de tout regard)?

R. C. : Le terme d'"avant-garde" n'a vraiment aucun sens pour définir notre travail. L'avant-garde est une sorte de croyance inversée, qui a besoin des choses du passé pour pouvoir vivre. Le problème de ce genre de formules critiques est qu'elles restent vagues et générales. De quelles avant-gardes parle-t-elle. A quels spectacles fait-elle référence. De quels artistes s'agit-il? Bob Wilson? Ou les avant-gardes européennes? Il faudrait un long débat pour pouvoir étayer sérieusement ce genre de jugements critiques. Il y a là une médiocrité scandaleuse qui rend les gens paresseux.

B. T. : Il est clair que l'article le plus intelligent sur le spectacle a
été écrit par Frédéric Ferney dans le Figaro.

R. C. : C'est vrai.

© 2001 "Théâtre-contemporain.net".

vendredi 15 décembre 2006

MICHEL FAU et TAKESHI KITANO

Des rencontres, l'un et l'autre, une vie fantastique, qui vous semble toucher finement presqu'absolument de l'élégance à l'exigence, au mot artiste.
L'un est français l'autre est japonais, l'un est au théâtre trop rarement l'autre était plus connu comme cinéaste en France qu'au Japon.
L'un a été est mon ami, et je ne le vois que très rarement mais fidèlement il pense à moi et m'invite, nous invite, à chacun de ces spectacles, l'autre je le vois comme acteur et réalisateur à la fois avec mes yeux d'enfant mes yeux de comédienne et ceux de la balbutiante amateur de peintures et de couleurs. C'est donc un poète vivant ?
Les deux ont le goût de la singularité et de la provocation, ce sont des êtres à part. Ils ont l'élégance du geste qui n'appartient à personne d'autre qu'à eux. Ils vous touchent et signent à des endroits non-identifiés. Ils ont le sens de la cruauté. Aux rôles de méchants, ils donnent l'impression concrète que la terre tourne et qu'aucun homme, aucun d'entre eux n'est simplement bon ou méchant. Ils sont prêts à tout, à une transformation physique dans un rôle, ils ont tous les deux été décolorés, mais ils ne font pas n'importe quoi, et pour ça, ils sont épinglés comme ayant du caractère...
Je me tue à répéter à ceux qui veulent marcher sur les planches : "allez voir jouer Michel Fau..."
L'autre jour un ami d'un ami, m'a dit : "j'ai vu quelque chose d'extraordinaire au théâtre c'était chez Monsieur Ribes du Rond Point, c'était d'Olivier Py c'était : "ILLUSIONS COMIQUES""
Voir l'article de Nedjma Van Egmond
"La dernière création d’Olivier Py est un hommage au théâtre et aux acteurs. Il faut y aller pour le rire, pour les trouvailles extravagantes, pour l’écriture lumineuse et bouffonne de son auteur et pour Michel Fau, immense acteur."
Simplement pour finir, pour aller vite, car la vie n'attend pas, il n'y a que "24 h chrono" je ne veux tuer personne ni obliger qui que ce soit à aller au théâtre mais il y a des retrouvailles joyeuses à un soi englouti enfoui et pour moi c'est passé par là....par le théâtre quoique Kieffer Sutherland ? !
Mais si vous passez par Michel Fau au théâtre et Takeshi Kitano au cinéma, n'hésitez pas à entrer, il y a toujours de la lumière.

jeudi 14 décembre 2006

Des traces des Vies paralléles des trous noirs insoupçonnés...

Je voulais vous "tracer" (résonnance nouvelle d'un vieux mot à l'origine aimable et "loisirable": l'archéologie, la chasse, les photos, la vie des animaux....) l'évolution insoupconnée du travail au quotidien, dans la vie de bureau, dans les nouvelles moeurs de communication.
Justement au bureau, on trace... sur ordinateur, sur une sorte de logiciel : un "outlook" adapté, on trace les résumés de toutes nos communications.
Dans les anciens dossiers "papier", on notait mais dans ce logiciel donc, relié au téléphone, on trace ce qui évite de trainer, on trace toutes les communications téléphoniques sans exception, les erreurs dans un dossier "poubelle".
Pour interrompre, il faut le signifier à la machine, en se mettant en pause, en post-appel, en back-office. Why ? What ? Qu'est-ce que c'est ? "Les temps modernes" ?
C'est ÉQUITABLE ET TRANSPARENT, le compteur affiché sur un téléviseur dans chaque bureau nous trace et ne nous lâche pas. T'est "loguée", ça s'écrit comment? c'est anglais d'origine ? ça vient du "LOFT" de la logique, du logement... T'es logué ? Relié qui sait, ça risque de vous stigmatiser au complexe d'Oedipe et surtout une invit à couper le fil une bonne fois pour toutes, tandis que "loguée", ça fait jeune, non ? Dans ces bureaux la moyenne d'âge est de 48 ans, alors vous pensez si c'est bien de prendre un coup de jeune, merci chers directeurs organisateurs audits à tous genre, vous nous comprenez, nous envoyez dans la dimension du réveil, de la modernité à toute vitesse "l'avenir ne recule pas" (j'ai lu cela dans une vitrine de livres, sur une B.D)
Et c'est partout comme cela, alors vous comprenez !!!!! "La porte est grande ouverte, si vous n'êtes pas contente changez de service..."
Hop faut que j'y aille les horaires sont des impératifs sur notres plates-formes d'envol téléphonique... Et je n'ai que 20 heures en moyenne téléphone, avec des conversations qui quelquefois vont jusqu'à 10 mn... beaucoup trop... le reste des activités tracées c'est propre :
bilan nos chiffres chaque semaine... "ça balance pas mal ! " ces comptes.

Je vous raconterai comment l'on en bascule de ce jardin suspendu, plus tard la suite du feuilleton......

plus tard...
Donc l'autre jour, pendant une conversation au téléphone je me suis endormie, j'ai basculé pendant cinq secondes trou blanc, ou trou noir, j'ai repris conscience pour dire à mon interlocuteur : le mieux serait de rappeler la bonne personne celle qui gère votre dossier, demain matin ? l'homme avait raconté autre chose, la césure le laissa un peu interloqué, mais il me répondit : Ah bon !
Je mis tout mon zéle à lui raconter qu'il fallait faire le n° de la ligne groupée et attendre la voix de l'hôtesse virtuelle et choisir ensuite la 4ème option avant de composer le code poste de la gestionnaire...
Ma vie parallèle serait le rêve et le sommeil, le temps de repenser à mes lectures, à mes spectacles, aux gens véritables que je rencontre sur le chemin du travail, comme cette si jolie jeune Maman qui demeure au Pré St Gervais. Que je n'avais pas revue depuis trois ans au moins ; son bébé il a plus d'un ou deux ans ? On correspond régulièrement on s'envoie des photos par mail, je la surnomme ma mail-amie, une sorte de Mélanie d'"Autant en emporte le vent" des mails... Et là, de se revoir toutes les deux dans la rue, face à face elle si jolie dans son parka rouge, en retard bien-sûr, nous étions émues muettes et dépitées, mais c'est comme cela. Je n'ai vu son bébé qu'en photo, et elle doit le promener régulièrement au Bois de Boulogne : quoi à 500m derrière chez nous pour sortir aussi les chiens : Gromit et Michka...
Nous étions émues, comme si on avait été séparées en exil un peu,
plutôt qu'en prison, obligées de nous écrire des lettres...
C'est drôle, non... et cela nous avait fait le même effet, il y a quelques temps quand nous nous étions téléphonées incapables de reconnaître les voix. Ca me rappelle "Denise au téléphone" un film anglais, je ne sais plus qui l'a réalisé
Nos amis qui habitent la Bretagne le Lot qui se voient toutes les semaines qui passent qui se retrouvent pour boire un coup pour une fête : "tu resteras bien dormir parce qu'avec les contrôles sur la route..."
Nos amis ils se demandent combien de temps on va tenir encore, ils sourient et ont la délicatesse de ne pas en rajouter.

Il n'est pas trop tard...
À cette approche des fêtes où comme je vous l'ai déjà dit je fus souvent seule par le passé, je pense avec tendresse à nos morts et je revoyais quelques passages dans ma tête d'un film que je vous conseille aussi, vivement, il s'agit Des "Ailes du Désir" de Wim Wenders avec toujours cet extraordinaire Bruno Ganz qui joue le rôle d'un ange. Ange déchu par choix, il revient sur terre.
Je me disais donc assise dans le métro, juste après les heures d'affluence, que les morts venaient peut-être nous visiter en touristes. Car quelquefois dans le métro, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, on se demande pourquoi certaines places libres restent libres... le temps de notre voyage notre regard notre pensée, et donc je me disais c'est peut-être la présence invisible d'un mort, qui invisible à mes yeux bien-sûr essaie de rentrer en contact avec moi et me chuchote : "tiens bon tout cela n'est qu'une vaste farce... une fois morts, nous n'en savons pas plus, nous ne savons pas ce que nous allons devenir par quel souffle d'absence nous allons être engloutis et ressortir sous quelle forme ? ça dépend des religions... Nous pouvons ne parler qu'en silence et par télépathie entre morts c'est simple. Nous pouvons nous déplacer sur le souffle d'une respiration, profonde qui inspire expire qui apaise et qui médite... N'importe où mais en touriste.
Il faut par contre beaucoup d'amour réciproque d'écoute et d'imaginaire attention à l'autre pour rentrer en contact avec les vivants. Quelques comédiens amoureux photographes écrivains sont prédisposés...
... Il y a des cours et justement comme il manque des professeurs...
Même avec Philippe Noiret... et Bruno Colomb... ils embaûchent ? Il y a combien de générations de morts anonymes au minimum ? La postérité ? Eh, pardon ! ma grand-mère et mon dernier chat ils vont... ils sont où ?
Là bien-sûr vous imaginez je suis arrivée, j'ai besoin de toute mon enfance, de ma capacité à me raconter des histoires sans y croire, à m'inventer des vies parrallèles qui en rejoignent d'autres plus accidentées ou plus courbes ou plus noires ou plus vertes et crues.
Là bien-sûr vous imaginez je suis arrivée, Richelieu Drouot le quartier des banques et des assurances, je descends, ciao Philippe, embrasse Bruno.
Bon, j'ai fini c'était long, c'est n'importe quoi ton blog maintenant, va me dire mon premier correcteur, c'est une pluie d'informations...

À cette approche des fêtes
Juste un mot encore , les esseulés même si ils sont un peu fous un peu tristes ou voir toujours très bien avec trop plein de RDV demandez-leur ce qu'ils font pour les fêtes et n'hésitez pas à prendre un pot véritable à les inviter enfin pour de vrai et pour un long temps.
Comme dit mon ami, Pascal pour ceux qui ne le connaissent pas, la lenteur -longueur des messages oblige- c'est une sorte de philosophie pour elle....

mardi 12 décembre 2006

Erri de Luca : lire, une aventure éprouvée de l'homme ...


Je voudrais convaincre ce jeune adolescent qui m'a dit qu'il ne voulait pas lire que ça ne le branchait pas... Comme un peu pour se refuser, se retirer d'un vieux monde, source d'influence d'érudition et de pouvoir délégué aux bobos, aux intellos, aux cultureux en tous genres, aux vieux.
Ce presque jeune homme en revanche aime bien le cinéma, toutes sortes de cinémas et aussi les bandes dessinées, comme beaucoup, il lit les images... il les sélectionne, les critique, les analyse graphiquement cinématographiquement.... il n'est pas béat comme beaucoup les décrivent.
Qu'est-ce qui s'est donc passé entre le livre et lui ?
Je me souviens d'une réflexion d'émulation en quelque sorte, d'un ami cultivé, à sa manière... "il y a un temps pour lire et un temps pour vivre..."
Et cette affiche qu'une amie m'a offerte où l'on voit une sorte de monstre plus laid, plus gros, plus méchant qu'un Gremlins et qui bouffe un livre... et il y a écrit au dessus : " je ne lis jamais ça risquerait de me donner des idées... " Si vous passez par chez nous, elle est au dessus des chiottes, vous ne pouvez pas la manquer...
Pour la lecture, il faut laisser du temps au temps, initier peut-être sans appuyer rabâcher, comme si cela faisait partie d'un régime de santé : pas de sucre, des légumes et des livres de quoi dégouter toute une génération...
Mon temps : pour ma génération, c'était courant de nous empêcher de lire, trop c'était un risque d'oisiveté, de volupté et cela justement pouvait donner de mauvaises idées... politiques...

Et puis, tiens ! dans ce vrac, je pense à deux profs de théâtre : l'un qui reprochait aux élèves d'une voix fulgurante leur manque de culture tout en sachant partir d'eux de leur cultures à eux, leurs musiques, leur danse ou leurs textes... sans complaisance.

Et de cet autre prof, que je connais très bien pour l'assister quelquefois, lorsqu'il demande ou suscite d'un élève qui travaille le Bourgeois Gentilhomme de Molière, il lui précise en passant : "tu connais l'histoire ? parce qu'on n'est pas obligé de connaître..."
Ces deux profs sont pour moi les meilleurs accoucheurs de soi, les plus généreux soutiens d'exigence. Les en chacun, déclencheurs de désirs, d'aventures humaines, les recolleurs de porcelaine : comment retrouver le jeu, les textes, les émotions, la respiration, la gestuelle l'élégance naturelle ? à chacun la sienne.

Voilà mais si je vous entraîne sur cette piste c'est pour reparler de PROUST... "PROUST est une statue du commandeur et pourtant sa lecture est une des plus belles aventures humaines..." C'était dans une critique du Figaroscope.

A propos de lecture et de résistance au temps des blablas, je voudrais vous parler d'un auteur qui vous change oui qui vous change la vie il est italien argentin...
Erri de Luca , mon livre de découverte : Trois chevaux roman chez Gallimard
des extraits
au début les premières lignes :
"Je lis seulement des livres d'occasion.
Je les pose contre la corbeille à pain, je tourne une page d'un doigt et elle reste immobile.
Comme ça, je mâche et je lis.
Les livres neufs sont impertinents, les feuilles ne se laissent pas tourner sagement, elles résistent et il faut appuyer pour qu'elles restent à plat. Les livres d'occasion ont le dos détendu, les pages une fois lues, passent sans se soulever."
....
"Je lis des vieux livres parce que les pages tournées de nombreuses fois et marquées par les doigts ont plus de poids pour les yeux, parce que chaque exemplaire d'un livre peut appartenir à plusieurs vies. Les livres devraient rester sans surveillance dans les endroits publics pour se déplacer avec les passants qui les emporteraient un moment avec eux, puis ils devraient mourir comme eux, usés par les malheurs, contaminés, noyés en tombant d'un pont avec les suicidés, fourrés dans un poêle l'hiver, déchirés par les enfants pour en faire des petits bateeaux, bref ils devraient mourir n'importe comment sauf d'ennui et de propriété privée, condamnés à vie à l'étagère."


à son propos et à propos de la RÉSISTANCE au temps qui sait devra t'on se tourner vers l'ITALIE

Les débats de l'Obs
«Respire pour nous»
L'écrivain italien Erri de Luca, ancien militant gauchiste et ouvrier, parle de son pays, de l'alpinisme, de son amour des langues et des Ecritures saintes

Génération
Militant, ouvrier, écrivain, je suis autodidacte en tout. J'ai un dégoût de l'école. J'en suis sorti en jurant solennellement que de toute ma vie je n'aurais plus aucun maître. J'aime apprendre des langues vivantes ou mortes, découvrir des grammaires nouvelles ou d'autres alphabets. Qu'ils soient hébraïque ou cyrillique. Mais sans maître. Du point de vue politique, je n'ai eu qu'un seul maître : ma génération, celle des insurgés politiques des années 1970 en Italie. L'époque et cette génération m'ont appris à parler, à me battre et à reconnaître la valeur du « nous ». Aujourd'hui, je ne peux appliquer ce pronom à rien. Je suis resté loyal à cette génération dont beaucoup de ses membres sont aujourd'hui en exil ou en prison. La vraie noblesse que je lui reconnais, c'est de n'avoir, avec une absence absolue d'égoïsme, rien fait pour elle-même. Je ne serai jamais quitte de ce passé avec le mouvement d'extrême-gauche Lotta Continua. Je suis un homme coupé en deux, la moitié de mon histoire est toujours dans les prisons et dans les exils, où les victimes de la loi sur les repentis expient encore. Le prix a été très lourd. La défaite était sans doute inéluctable. Les repentis en ont été les instruments les plus efficaces.

J'appartiens au xxe siècle. Je suis né en 1950, mais j'ai le sentiment avec ma génération d'être aussi contemporain de la première moitié de ce siècle du fait que nous nous sommes appelés « communistes révolutionnaires ». Nous avons inventé, sans adhérer au parti officiel, un communisme imaginaire. Ce mot « communisme », c'est la première moitié du siècle qui l'avait inventé. Ce fut pour nous la possibilité de perturber le cours ordinaire des pouvoirs, de les harceler à l'usine ou dans la rue ; la fraternité de la lutte est définitive. Celle de la cordée est toujours provisoire. Une fois la corde dénouée, c'est fini.

A la surface
L'alpinisme et l'écriture sont pour moi des temps de fête. Ecrire n'a jamais été pour moi un travail. Au contraire, le temps de l'écriture est un temps que je sauve quand la journée de labeur est terminée. Grimper me procure un désert provisoire. J'aime le désert. Il me parle, mais je sais que je n'en suis pas un résident. J'aime les Ecritures saintes que j'ai traduites de l'hébreu ancien, mais n'étant pas croyant je ne suis pas, là encore, un résident des textes sacrés. J'y suis de passage. La haute montagne est aussi pour moi un désert. Elle m'attire parce qu'elle est vide de nous. Je n'escalade pas pour me rapprocher de l'infini ou d'une quelconque divinité, mais pour m'éloigner, me détacher de moi-même.
La montagne est pour moi une surface. On monte sur une surface, fût-elle verticale, on ne creuse pas. Je suis alpiniste, pas spéléologue. Quand je nage dans la mer, je ne plonge jamais. Je suis quelqu'un qui, sur la mer, la neige, les rochers ou l'Ecriture sainte, reste à la surface. Quand on escalade une paroi, on est à quatre pattes et on retrouve notre allure primitive. La tête est au ras du sol. Elle n'a plus la même importance. Quand on est debout, la tête domine tout.
L'escalade est une fête parce que personne ne vous envoie en haute montagne. Chacun est un envoyé de soi-même. C'est un monde gratuit. Le contraire du monde du travail. C'est l'endroit où je préfère gaspiller mes forces jusqu'à la quasi-extinction de mes ressources physiques. L'escalade, c'est la vidange totale des énergies afin qu'elles se reproduisent ensuite en soi. Le travail d'ouvrier ou de manoeuvre, c'est le gaspillage d'une énergie vendue. Il faut apprendre à l'économiser pour pouvoir retravailler le lendemain. C'est une école de la résistance et de la discipline. Quand on fait un mouvement maladroit, on gaspille de l'énergie. En revanche, si le mouvement de faux ou de pioche est fait avec style, on l'économise. L'élégance, la beauté du geste, c'est la combinaison du minimum d'effort et du maximum d'efficacité. La beauté du geste est le résultat de l'intelligence physique, ce n'est pas une coquetterie du corps. Tout ce que j'ai appris, je l'ai appris avec mon corps. Je suis ni cérébral nispéculatif. C'est pour cela que je reste à la surface. Les profondeurs, ce n'est pas mon monde.

Les voix
L'ouïe a toujours été pour moi le sens le plus important. Je vois avec mes oreilles. Quand on raconte une histoire à un enfant, il la voit. Dans mon enfance, j'avais toujours l'oreille collée aux murs et aux portes. Je voulais apprendre les histoires des autres. «L'ouïe, c'est un puits», dit David dans un psaume. Mon oreille est un puits. Les mots des autres y sont gardés. Dans le Nouveau Testament, personne ne prend de notes. Les voix y sont pourtant comme imprimées. Je lis et traduis à haute voix les textes sacrés. Quand j'écris, je bouge les lèvres. J'ai besoin d'entendre les voix, sinon ce que j'écris sonne faux. J'écris pour être fidèle aux voix que j'entends. Si je les trahis, la page est morte.
En mai 1999, je suis allé à Belgrade pendant que l'Italie et les alliés bombardaient la ville. J'écumais de rage et n'ai pu trouver la paix que sous les bombes lancées par mon pays. Le son des sirènes d'alerte, je l'ai reconnu. Je l'avais déjà entendu, enfant, dans les récits de ma mère. Les bombardements aériens sur les villes ont été la bande sonore du xxe siècle.

Les absents
J'écris pour donner une autre chance au passé. Je n'invente pas des histoires puisque ce sont les miennes. En ce sens, je suis un écrivain limité. Donner une seconde chance au passé, ce n'est pas changer l'histoire, c'est offrir aux personnages qui sont pour moi des personnes aimées une nouvelle possibilité de se rencontrer. Ma page devient leur lieu de rencontre. Le passé s'invite toujours chez moi et devient au moment de l'écriture mon présent. J'oublie beaucoup mais, quand apparaît grâce à une étincelle de mémoire une personne absente et aimée, je fais tout pour la garder. Je n'ai pas un bon rapport avec les morts. Je ne parviens à m'habituer à aucune absence, celle d'un mort ou d'un ami prisonnier. Je fais en écrivant de la résistance. Je refuse de signer un armistice. C'est ainsi que j'ai la possibilité de réécouter leurs voix.
Je suis l'héritier des désirs de mon père. J'ai hérité de ses dettes et de ses frustrations. Il écrivait des livres impubliables. Mais à Naples, ma chambre d'enfant était dans sa bibliothèque. Il m'a transmis son désir des livres. Alors qu'il était mourant et aveugle, j'ai pu lui remettre mon premier livre publié. C'était plus important pour lui que pour moi.

Haute montagne
Une grande partie de l'Ecriture sainte est alpiniste. L'arche de Noé se pose sur le mont Ararat, Moïse disparaît sur le mont Nébo après qu'il était monté sur le Sinaï recevoir les tables de la Loi. Moi, j'escalade des montagnes en sachant qu'il n'y a personne et pas de rendez-vous avec un Dieu. En haute montagne, les pensées sont à court d'oxygène et les mots sont rares. Il ne faut pas les gaspiller. Accroché à une paroi, toutes nos paroles sont de toute façon dispersées par le vent. Là-haut, tous les mots ne peuvent être que nécessaires. J'écris des petits livres car je sais que je suis l'hôte du lecteur et de son temps. Par politesse, je dois faire court. Quand quelqu'un me dit : «J'aurais aimé en lire plus», je considère cela comme un merveilleux compliment. Il faut quitter la table avant d'en être chassé. Je suis un invité. En haute montagne, je ne suis jamais un propriétaire. Uniquement un passant dans ces lieux inhabitables et inhabités. C'est pour cela que je ne plante jamais de pitons dans la roche. J'aime emprunter les pitons des autres, pas ajouter les miens. C'est ce que fait aussi mon écriture, qui suit les traces de bouts de vies passées, sans en inventer une nouvelle.
En montagne, je m'aperçois que la beauté du monde n'est pas décorative mais la raison même de la vie. La vie n'existe que par sa force de beauté. Il ne faut surtout pas exploiter cette beauté, ce serait un travail de mort. J'aime l'idée qu'il y a une poussée irrésistible qui va du bas vers le haut et qui contredit les lois de la gravité. Les plantes, le moindre brin d'herbe ont une poussée verticale. Les marées, les vents ascensionnels montent. L'escalade obéit à cette loi de la nature. Le peuple de Babel qui a voulu inventer une montagne pour rejoindre le ciel a été châtié et dispersé. On ne peut inventer une montagne. On ne peut qu'obéir à sa surface, jusqu'au sommet. La haute montagne vous démasque. Là-haut, c'est l'épreuve de vérité. Chacun s'y révèle dans son propre dénuement. On ne peut rien cacher. Parfois, des amis prisonniers politiques me demandent avant une expédition himalayenne «Respire pour nous.» Je comprends leur demande, mais je ne peux y répondre. Pourtant, le verbe « demander » est au coeur de la vie. Il faut oser demander. Moi, je n'ose pas. Mon père était un maître des questions. Il était si curieux du monde et des gens. Je l'admirais pour cela. Admirer pour moi, c'est savoir ce dont je ne suis pas capable. L'admiration crée une distance infranchissable. C'est ce qui en fait un si beau sentiment.

L'Italie
J'appartiens de moins en moins à l'Italie. Je n'appartiens qu'à la langue italienne. Ce sont les Italiens qui ont produit Berlusconi, pas le contraire. N'ont-ils pas élu l'homme le plus riche du pays, pour lui préférer ensuite, de justesse, un professeur d'économie. C'est toujours la même idolâtrie de l'économie. Je n'attache pas trop d'importance à mon pays. Il n'est dangereux que pour nous. Nous ne risquons plus de nuire au monde, comme dans les années 1930, en inventant le fascisme en Europe. Cela me rassure que nous soyons insignifiants, ce qui veut dire inoffensifs. Même si en gardant encore des troupes en Irak nous affichons toujours une ridicule volonté de puissance qui me couvre de honte.

Les trois livres à emporter sur l'île déserte
Les Ecritures saintes échappent au domaine de la littérature. J'emporterai donc « Don Quichotte » et deux recueils de poésie du xxe siècle, mon siècle, dont sans doute un d'Anna Akhmatova.

Né en 1950 à Naples, Erri De Luca fut un des dirigeants de Lotta Continua, puis ouvrier maçon. Il fait paraître son premier livre
à l’âge de 40 ans et est l’auteur de nombreux livres dont « Montedidio » (prix Femina étranger 2002).
Il publie ce mois-ci quatre livres chez Gallimard : « Sur la trace de Nives », « Comme une langue au palais », « Au nom de la mère » et « le Chanteur muet des rues » (avec François-Marie Banier).

Gilles Anquetil
Le Nouvel Observateur

lundi 11 décembre 2006

le temps la consommation le temps le théâtre en réaction La Réaction....














La consommation, le temps, le théâtre, en réaction : La Réaction....
Trois piéces je pense à trois piéces dont deux récentes que je viens de découvrir sur.... indirectement le temps, il est temps de vivre autrement d'accepter que nos enfants soient différents en continuité ou en réaction de ce que nous sommes ou de ceux que nous avons été jusqu' à quand jusqu'à où jusqu'à quoi...
Il est temps, tout le monde ou presque s'affiche pratiquant de la fête de Noël, dont moi, je dois le dire, dont moi ?! Car j'aime être dans la foule qui se presse devant les vitrines en fête, les gens... avec leur liste de cadeaux prêts à donner, s'endetter, particper à toutes ces oeuvres carricatives qui emballent, qui peuplent tout notre trajet de la boîte aux lettres du matin aux caisses du soir de la plupart des magazins petits ou grands.
Pourquoi ?! Parce qu'on a le droit exceptionnel de participer ensemble à un don d'acter à la générosité, dans une liberté, celle de regarder la lanterne magique où ce que tu touches tu vois tu rêves étincelant sensuel électronique pleins de jeux insoupconnés, tout cela tu peux te l'acheter ou l'offrir et les enfants sont là avec nous ils rient ils crient ils sont fatigués mais motivés car c'est Noël, c'est l'hystérie de la consommation... mais en même temps c'est une fête un spectacle d'éclairages à tous vents... c'est la promesse d'une semaine de liesse, d'oubli de bien des rancoeurs de bien des déceptions c'est un carnaval de l'achat , et pour cela pour ces yeux pétillants il faut se culpabiliser et se déculpabiliser, instantané religieux, en versant son aumône, son obole aux petits frères aux associations aux bénévoles qui se preoccupent des rejetés des illetrés des vieux des esseulés des malades des affamés...
Car quand enfin serons-nous le plus grand nombre presque tous en paix, en fête, tous à la joie de se rencontrer sans s'exclure, de se faire des cadeaux même un peu ploucs... car excusez-nous, mais c'est aussi une fête très populaire, avec ce vieux mensonge du père Noël et sa tronche de "vieil alcoolique..." (ça je l'ai entendu dans un spectacle en train de se faire "une scène de méninges", un vieil enfant personnage qui dit qu'il auraitpréféré savoir que ce sont les parents qui font les cadeaux et pas le père Noël avec sa tronche de "vieil alcoolique.")
JE VOUS EN REPARLERAI des spectacles en train de se faireje pense déja à deux très importants pour moi, de Shakespeare "Le songe d'une nuit d'été" monté par JM Rabeux et ce spectacle de deux amis Luigi Cilenti et Eric Sala, écrit joué et mis en scène par eux deux : "Scènes de méninges". L'un dans le temple du théâtre MC93 Bobigny et l'autre sur une petite scène de 12m2... je ne sais plus où et quel nom ? mais je le retrouverai je vous en abreuverai, car pour les deux ça promet ... c'est, ce sera en Février-Mars...
Oui voilà le temps comment le court-circuiter ? En retard comme en avance en parler, annoter,
commenter, retenir abandonner puis retrouver ? il y a bien des moyens....
Mais au départ de cette rubrique, je voulais vous parler de trois pièces... que j'avais vues et en passant je vous rappelle le petit bijou du Lucernaire sur Proust ne manquez pas ce RDV ... temps perdu, temps retrouvé ?! quel bijou fantaisie d'orfèvrerie exquise au LUCERNAIRE : Délivrez Proust... voir plus bas.....
Les trois pièces
c'est IN NOMINE de Antoine Pickels avec Christophe Garcia
Il fallait le voir le ressentir un acteur exceptionnel seul en scène un auteur metteur en scène belge, un vertigineux théâtre qui vous réanime du fond de soi.

c'est Torch Song Trilogy de Harvey Fierstein m.e.s. par Christian Bordeleau avec une excellente distribution, celle que j'ai vue en alternance avec Emmanuel Barrouyer.
D'ailleurs à bien réfléchir cette pièce dans le miroir des pensées, ressurgies certaines de l'inconscient, je crois que c'est grâce à lui à son élegance rouse et en filigrane à son autorité subtile, quej'ai la marque en mes souvenirs de cette pièce.
Je le connais comme comédien, mais je ne l'ai jamais vu aussi longtemps sur scène dans un rôle et je me demande ce que foutent certains metteurs en scène avec leurs distributions et ne parlons pas du cinéma ou les hiérarchies restent intangibles : il y a les premiers rôles et puis la friture des autres. Cela reste du théâtre à l'américaine, qui des fois vous reconduit dans une ambiance série télé-vérité avec conversation dans la salle à manger, l'émotion passe soit, mais c'est proche de la manipulation télévisuelle alors qu'au début et toute la première partie, on est dans tous les sens du termes, au théâtre avec plein d'idées originales et sous un claquetis de lumières

c'est Le Pays lointain de Jean-Luc Lagarce monté par Rodolphe Dana
Un texte très écrit intime singulier et tenu à distance. Un projet généreux et le public s'y précipite.
Pas de mise en scène un collectif, les acteurs se présentent en face du public et se calent là, face à face avec un jeu froid quelques accents de blague et d'hystérie. Sinon tout le monde le public y compris est dans un rapport banal celui d'être sous une lumière ni belle ni glauque, des anonymes...
Doit-on épingler le théâtre de Rodolphe DANA ?
une sorte de Woody Allen du théâtre plein de choses qui sont dites et suggérées il a choisi une bonne pièce c'est hyper réaliste, actrice comme il en a été question dans ce projet, j'aurais défendu mon rôle et j'aurais joué différemment j'aurais tenté... ma mère, une mère touchante et digne...
Au dehors quand je vois la pièce, je suis furieuse, je ne suis pas touchée par ce jeu et je me dis qu'ils jouent mal, notamment les rôles des homos, ils sont trop extérieurs, c'est délicat pour un hétéro de jouer un homo, plus fin, peu s'en sortent.
Philippe Noiret s'en était sorti...
Des jeux froids extérieurs et subtils peuvent toucher voir Christophe Garcia voir Frédéric Aspisi
Et beaucoup d'acteurs homos sont subtils de fait car eux ça leur est obligé de jouer les hétéros.
Toute interprétation doit-être subtile car tous les êtres sont complexes voir les plus vils... voire l'interprétation d'Hitler par Bruno GANZ.


Donc, vous avez compris, c'est la première de ces trois pièces, qui ne se joue plus que je préfère (vous le savez le théâtre est extrèmement volatile) ; toutes trois ont un lien essentiel avec la liberté d'être homosexuel, avec l'élan vital que cette liberté donne à l'être, tous les talents... celui du don de l'écriture du jeu de la fête de l'entraide de l'amitié de l'entrain de l'art de vivre ...
c'est le temps de l'accomplissement avec ou contre ses parents, à moins que l'extrême violence jusqu' à la destruction ne soit, n'arrive par...
dans une vie d'enfant retrouvé perdu devenu adulte, ne soit, n'arrive par...
jusqu'à l'éxécution quand on casse du PD, par "l'homophobie".
Le terme est médical mais y a rien tant qui me révolte et qui me fait pleurer devant toutes les fêtes, quand on exclut ceux qui ont été mes meilleurs amis pendant tous ces presque vingt ans où j'étais esseulée... jusqu'à la rencontre de l'ami avec qui je vis, à l'âge de 50 ans,
Le théâtre en réaction La Réaction.... c'est la pièce au théâtre de la Bastille : Le Pays lointain...
Pas le texte mais la mise en théâtre....

dimanche 3 décembre 2006

LE GARDIEN de Harold Pinter

Théâtre de l'oeuvre
Mise en scène de Didier Long
Avec Robert Hirsch, Samuel Labarthe, Cyrille Thouvenin.
Attention cette pièce et ces acteurs sont dangereux ils vous tendent un miroir qui risque de vous faire courir un peu plus vite le soir si vous rencontrez le cauchemar d'être rendu au point zéro très proche pour la vie en soi de chacun. A manipuler, les mensonges sont des plantes vivaces. Sur les planches ils sont délimités. Monsieur Hirsch vous êtes brillantissime et les deux autres comédiens sont très présents aussi. Un tout petit bémol le soir où je suis venue, il n'y avait pas la grâce des grands soirs où l'on joue véritablement ensemble avec ses partenaires. Vous êtes pourtant un excellent passeur Monsieur Robert Hirsch, si fortement vénimeux vénéneux dans ce personnage. Merci d'être aussi entier à notre plaisir de vous voir jouer.
Les folies, sont à retardement pour chacun et des boomerangs pour la société. Norme oblige. Ce texte traduit et réactualisé par Philippe Djian est un miroir sans tain.

samedi 2 décembre 2006

la rubrique de Bello et Luigi



Bello, vous avez compris, c'est le chat et Luigi c'est son maître, qui lui va au cinéma je lui cède donc la parole :

... "mes deux derniers films (cad ceux qui m'ont parlé) : "Libero" (ut supra), pas révolutionnaire ... mais "sain", italien à souhait( la familia!!), ce qui était la mienne cela tombe bien .
Et "Le labyrinthe de Pan" : film hispano-mexicain avec un (très) grand Sergi Lopèz ... film ambitieux qui joue sur plusieurs genres et registres (fantastique, dramatique, voire horreur ... celle de la guerre, de la torture...)
avec moult matière ... pour les +/- psy (en herbe, les pros, etc.) ... avec un modèle d'aliénation familial (encore!) par la parole enfermante du disparu (par exemple).
Mais il y a tout plein d'autres choses à dire après avoir vu ce film ...PS: Qq.scènes peuvent faire très peur!