lundi 30 décembre 2019

La belle Hélène

Oh j’en suis à la moitié et je le regarde en voiture sur mon petit écran de tél., vivement la maison, pour saisir l’ampleur de ce tableau, quel écrin dans lequel on a envie de tamiser toutes les réalités pour qu’elles soient comme dépassées. Les hommes les femmes du chœur sont comme mis en beauté donc féminisés et j’ai bien ri déjà : le poupon pour Achille, la lettre tenue à l’envers,  pour le calembour et vous Jean-Claude Saragosse, le plus crédible des fous ambassadeurs à la voix grave pour nous entraîner vers un pays des merveilles...  bravo à vous tous....des baisers musicaux quelles voix quels jeux d’acteurs, quels maquillages, costumes, perruques, décors, accessoires, animaux géants... Les embouteillages, la grève tout cela on oublie.... en vous écoutant, regardant... même d’une lucarne. 

Voilà c’est fini !!! J’ai tout, re-regardé la première moitié sur notre grande télé et j’ai regardé la suite en me disant mais comment ça peut s’arrêter là.
C’est unique c’est pour moi aussi la suite un peu de ce film avec Catherine Frot  sur Miss Jenkins : Marguerite de Xavier Giannoli avec aussi Michel Fau dans le rôle de son professeur de chant, une résurrection du jeu mélangé au chant lyrique, n’y a t’il pas une frontière à dépasser, Michel Fau s’en affranchit comme dans le film, où il chantait Paillasse, un opéra très mélo, sur la jalousie d’un clown. C’est avec beaucoup d’humour que Michel Fau joue une scène de lever de rideau à plus de la moitié où il joue qu’il n’arrive pas à jouer les grands textes, en Menelas le roi de ceux qui s’imaginent le roi des cocus, et qui le deviennent.... Les opéras qu’ils soient bouffes comiques ou mélos, plus on les regarde plus on s’y téléporte.... quand c’est mirifique....



mercredi 18 décembre 2019

The Irishman



Je n’ai pas parlé d’avoir vu sur Netflix : The Irishman et je suis d’accord avec cette critique, après avoir digéré, cette vision qui me reste, d’un vieil homme en maison de retraite : Robert de Niro qui demande qu’on laisse la porte de sa chambre ouverte la nuit, pendant qu’il dormira..... Mon chéri lui n’a pas accepté les métamorphoses on n’y croit pas regarde Al Pacino combien il est voûté et j’avais envie de lui répondre... comme certains qui ont une scoliose à l’adolescence ou même à 40 ans... c’est tellement bien filmé bien joué, que c’est marquant comme les pages de notre passé de cinéma. Les personnages sont des artistes avec un maquillage, ils changent d’âge de siècle de vie de costume comme de personne. Après presqu’un mois c’est comme une légende et après avoir vu le traitre je dis qu’on aurait du produire au cinéma les deux. Netflix si on n’y prend garde va produire les chefs d’œuvres à venir et laisser aux grandes salles, le cinoche commercial. Ce que j’ai regretté c’est l’emploi, le rôle, du personnage d’Harvey Keitel, si maigre...Mais c’est comme cela Scorcese a préféré Robert de Niro à Harvey Keitel à la base.




lundi 16 décembre 2019

La chaleur de Victor Jestin

https://youtu.be/yEoTKnMH3gI
À la Hauteur de ses ambitions, car jamais perdu, ni aspiré par aucun genre, ni références. Très littéraire mais limpide et très vivant. Et comme dans la vie les histoires d’amour finissent toujours mal !!! Mais de son livre on ne s’en sort pas indemne. Lisez le mais ne cherchez pas l’auteur sur les réseaux sociaux il en est exempté...





Sur la photo à la Librairie de mes ami(e)s il s’efface derrière ses lecteurs. lectrices  et m’a laissé une bien belle dédicace, nous avons parlé comment, entre autres choses,  chaque lecteur habite dans un livre,  comment il singularise sa lecture, lui corne les pages, moi je note avec des croix sur les pages ou mets entre crochets des passages au crayon à papier. Nous avons dit qu’à relire tous nos extraits, on revit, revoit tout le livre, le nôtre. 

Mon premier post sur FB avec ces photos car nous avons parlé aussi de Gloria Mundi : il en est parti au bout d’une heure tellement les personnages des deux jeunes couples lui ont semblé insupportables dans ce film. C’est vrai que le personnage de Léonard de son roman est d’une autre planète.

La signature de Victor Jestin : La chaleur sur la photo avec Sylvie Anne Anabel, ce roman est si pur, une épure d’entre les mots, musical, sensuel et pas une once de vulgarité (contrairement au film Gloria Mundi de Guedigian et j’ai compris pourquoi ?  parce que les caricatures de personnages associent des idées : les jeunes arrivistes et drogués sont sexués : le sexe au milieu d’autres perversions uniquement attribuées aux jeunes). À lire absolument et ce livre se déroule à la période des vacances sur un camping dans les Landes, à l’âge qu’on dit merveilleux celui dé l’adolescence à l’âge adulte en passant par
l’esseulement de l’apprentissage amoureux... ce livre est incandescent et « pas seulement en surface« , sous « la chaleur » exactement... 
Bravo.

Extraits 
P 10 
Cette nuit là j’ai préféré me relever et marcher dehors. Tout était calme de ce côté. Les tentes et les bungalows se confondaient en nombre. Seul le distributeur de préservatifs continuait à briller. Ça disait protégez-vous. Ça disait faites-le, surtout. Chaque soir les ados en achetaient, fiers et honteux. Acheter, c’était déjà le faire un peu. Souvent ça finissait en ballon de baudruche et ça crevait dans les airs, comme un nerf qui claque au fond du cœur.
P 40-41
D’habitude, nous passions les vacances en famille chez les grands-parents. Mais celles-ci avaient constitué un horizon depuis l’automne. Les parents s’y étaient accrochés. Certains soirs en rentrant du travail, ils nous avaient montré des photos des Landes et des vidéos en direct pour voir la plage à toutes les saisons. Ç’a avait été de longs préparatifs. D’abord, acheter des tentes, du matériel de camping et des body-boards. Traverser ensuite la France. Sur place il avait fallu payer encore pour la vue, l’emplacement, l’accès direct à la plage. Enfin il y avait eu les sorties et les restaurants pour aller jusqu’au bout du plaisir. On avait répété souvent que le paysage était beau, « vachement beau », pour le rentabiliser. Une fois, un nuage gris s’était pointé dans le ciel et chacun de nous, même Alma, avait feint de ne pas le voir, pour que rien ne gâche la joie. 
P 67-68
J’ai tenté d’imaginer ce que cela faisait d’être lui en permanence, mais je n’ai pas réussi non plus.
En face, un homme repliait sa tente. Je l’avais déjà vu. Il devait avoir 40 ans et il n’était pas très beau. Une semaine auparavant, il est arrivé seul sur cet emplacement trop grand pour lui. Il avait rempli l’espace avec une table, des chaises et des guirlandes lumineuses. Il avait installé sur le coffre de sa voiture une antenne qui lui permettait d’avoir la télévision dans sa tente, ce que la majorité des campeurs jugeait de mauvais goût. Il s’en était peu servi. Il était souvent resté dehors à regarder les gens passer, surtout les femmes. Le matin seulement, il était allé courir dans la forêt. Personne n’était venu s’asseoir sur ses chaises.  Ses guirlandes s’étaient détachées plusieurs fois et il les avait toujours remises en place. Il achevait ses vacances maintenant, on ne le reverrait plus. Il disparaîtrait en franchissant ce porche qu’il avait franchi le samedi d’avant, dans l’autre sens en klaxonnant.
P 80-81
Elle ne m’aime pas. Elle ne m’aime plus. J’ai mis l’éternité dans deux heures qui n’étaient rien pour elle, elle est partie laver son linge et elle est revenue.
P 85-86
–T’as envie de quoi, alors ?
–Je ne sais pas…
–Qu’est-ce que tu veux, au fond ?
–Je ne sais pas… Je ne sais pas.
J’étais gêné. Ça l’amusait.
–C’est pas grave si tu ne sais pas. Et puis c’est peut-être juste ta musicologie qui t’intéresse pour l’instant.
–Merci.
–D’ailleurs qu’est-ce que tu écoutes, comme musique ?
–Un peu de tout…
–Les gens qui disent ça, on a envie de les frapper.
–Pardon. J’aime bien… La musique classique.
–Je connais pas beaucoup de choses en musique classique, mais j’adore Chopin.
–Chopin, ce n’est pas de la musique classique à proprement parler, l’ai-je corrigé en rougissant. C’est plutôt de la musique romantique.
Elle a souri et s’est excusée d’un signe de tête. J’ai eu envie d’autres questions.
P 104
La majorité de ceux de notre âge se fédéraient autour de gens comme Yann. Un détail dans leur regard ou le timbre de leur voix leur valait naturellement de mener les troupes. Ils irradiaient avec quelque chose de chaud, d’incandescent tout en surface qui suffisait à éclairer les yeux des autres, bien qu’à l’intérieur tout soit vide et froid, sans aucune musique.
P 110 
Les vacances nous presseraient entre leurs mains jusqu’au bout.

dimanche 15 décembre 2019

Le Traitre


https://www.senscritique.com/film/Le_Traitre/critique/193027940
Quel film trois heures ? je n’ai rien vu du temps réel j’étais en contre plongée 3 heures durant !!! quel acteur je ne savais plus du tout dans quel pays j’étais en sortant ! Au cinéma Chaplin Saint-Lambert aux dimensions humaines du ciné club de mon quartier nous étions une bonne poignée de spectateurs totalement conquis en plus de Pascal et moi, inséparables quand il s’agit de l’Italie. Allez-y c’est aussi bien que le Parrain avec un accent un fond vrai comme dans la Strada.
Je ne vous redis qu’une chose : allez-le voir c’est mieux que tout autre choix, c’est incroyable, inoubliable d’être saisi à ce point par l’histoire d’un personnage dès les premiers plans. C’est tellement bien construit... on plonge comme Falcone dans un univers si différent qu’attendu, ce fameux code d’honneur, on comprend malgré tout et tous, ce qu’il était pour lui, la balance, le repenti, le criminel.... à la fin du film on se dit que pris dans les mêmes griffes de la vie, on aimerait avoir fait comme lui... je n’exagère pas, c’est cela rendre crédible un personnage, certains réalisateurs français devraient en prendre de la graine !!! J’y ai pensé cette nuit et j’y repense encore.

samedi 14 décembre 2019

Un beau livre : LES MODELES et leurs peintres d'Olivier Renault

Pablo Picasso Méditation 1904, New York Museum of Modern Art
Extrait du livre de Olivier Renault Les modèles et leurs peintres : 

Pablo Picasso et Fernande Olivier 
Un jour de 1905, Fernande fume de l’opium avec Picasso et est traversée par une révélation : « Tout alors semble beau, clair, bon.
Je dois peut-être à l’opium de m’avoir fait comprendre le sens véritable du mot « amour », amour en général. Je découvris que je comprenais enfin Pablo, je le "sentais" mieux. Il me semblait que c’était lui que j’avais toujours attendu. L’amour était monté en moi comme un sentiment subitement épanoui. Un rapprochement curieux me le faisait apparaître comme une partie de moi-même, tel que mon imagination désirait qu’il soit, oui ce sentiment qui ne me quitte pas je suis sans doute la cause de ma résolution presque subite de lier ma vie à la sienne. »


Ces modèles sont souvent peintres elles-mêmes, artistes, marginales.

Johanna Hifferman, la belle irlandaise, James Abbot McNeill, La fille en blanc 1862 Washington : National Gallery of art

Gustave Courbet Femme à la vague
Alfred Stevens : Le dimanche des rameaux au boudoir, 1862

Victorine Meurent Edouard Manet: la Femme au perroquet, 1866, New York Metropolitan Museum of Art.
La femme au perroquet, en robe de chambre, elle hume un petit bouquet de violettes ; le perroquet symbolise aussi bien la pureté que la luxure tandis que le monocle, un attribut essentiellement masculin, peut connoter le lesbianisme. 
Claude Monet : La capeline rouge, 1873, Cleveland, Museum of Art

Marie-Clémentine Vallandon, Federico Zandomeneghi, Le café de la nouvelle Athènes, 1885, Coll. Part.



Pablo Cargallo Kiki de Montparnasse 192, Paris Musée d'Art Moderne


Ricardo Canals : Une loge aux courses, 1904

Le pire stagiaire tournage avec Grégory Guillotin.

 Avec Grégory Guillotin au départ Bengui le fils de Nathalie Nathalie Bengui, on s'est retrouvés pour une caméra cachée moi en tant que Nathalie Feyt : comédienne, c'était bien, lui dans le rôle de Samuel moi encore de sa daronne pour le Pire stagiaire pour C8, qui sera diffusé dans 3 mois.
L'équipe à la Prod à la réalisation et au jeu était super motivée. Les gens qui aiment sont toujours très professionnels et très délicats avec tous, c'est un rayon de soleil dans toute cette opacité et des nouvelles rencontres.
C'est aussi une belle expérience de jeu car on ne peut pas jouer son texte, même si on en a, il faut en priorité écouter avec toute la présence possible et répondre en incarnant le rôle et utiliser les mots du personnage avec bien-sûr le plus de sincérité possible. Ne pas stresser respirer on peut tout rattraper si on regarde vraiment si on observe, joue avec la personne piégée.



  



  













Le Raincy boucherie de toutes les viandes...
Hier j’étais dans le 93, là au Raincy, comme c’est étrange de retourner dans la banlieue qui a été si longtemps le décor de ma jeunesse, le Raincy, Montfermeil c’était pas très loin d’Aulnay s/s Bois de Vaujours où j’ai passé toute mon enfance et mon adolescence, ma jeunesse. Le Raincy c’était bien plus tard, l’endroit où habitait mon premier metteur en scène de théâtre et hier j’y étais pour un tournage d’un jour : du premier au dernier plan....particulièrement humain. Pourquoi ? Dans cette banlieue du 93, qui vous donne tout et vous le reprend, je me suis sentie enfin pour la première fois à nouveau chez moi, car ce tournage fusionne avec les « gens » et les sort du hors champ. Une dame m’a fait  comprendre deux choses, qu’elle avait quitté Paris pour habiter et travailler à Montfermeil car elle était fatiguée de l’anonymat dans lequel on vit à Paris. Et aussi les mères trop protectrices, ne protègent qu’elles mêmes, mais sûrement pas leur enfant. Ainsi, elles ne leur rendent pas service... et pourtant on rêve de cela quand on a des mères trop laxistes et vice versa... Un juste milieu sans soit disant sacrifice, c’est le climat à trouver même avec les enfants d’adoption... les amis d’un jour ou les amis pour toujours .

mercredi 11 décembre 2019

Gloria Mundi


Ce film j'y pense encore car il est théâtral dans l'écriture et partage les avis de spectateurs  : depuis ces publications, deux personnes m'ont dit l'une dans les 50 ans : "c'est génial" et l'autre de 25 ans : "je suis parti au bout d'une heure, les jeunes ne sont pas du tout crédibles... c'est une caricature."

Sur FB et pour le Groupe Fans du Masque et la Plume, j'ai publié la critique de Télérama et mon commentaire : 
Télérama pour Gloria Mundi
Abonné
Critique par
Jacques Morice

Une naissance, des retrouvailles familiales. Mais dans Marseille en mutation, la jeune génération a enterré la solidarité. Un terrible mélodrame social.
On ne peut pas dire que La Villa, aux accents tchékhoviens et crépusculaires, respirait l’optimisme. Gloria Mundi s’ouvre, au contraire, sur une naissance. Celle de Gloria, dans les bras de sa maman, Mathilda (Anaïs Demoustier), à la maternité, où les proches défilent. Il y a son mari (Robinson Stévenin), sa mère (Ariane Ascaride), son beau-père (Jean-Pierre Darroussin), sa demi-sœur cadette et le copain de celle-ci. Il manque Daniel (Gérard Meylan), le père de Mathilda, qu’elle a peu connu… Mais peu après, il sort de prison, et cherche à reprendre contact. Le repris de justice fait alors connaissance avec sa famille recomposée.
Son ex-femme et Richard, chauffeur de bus, n’hésitent pas à l’héberger. Du côté des jeunes générations, c’est plus compliqué. Sa fille, qui lui bat froid, est à cran, énervée par tout, son bébé, son boulot de vendeuse, son mari. Daniel constate que les temps sont difficiles. À part le jeune couple formé par Bruno (Grégoire Leprince-Ringuet) et Aurore (Lola Naymark), profiteurs cyniques maquillés en néo-entrepreneurs, les autres ont du mal à joindre les deux bouts.
On est loin de l’Estaque, dans les nouveaux quartiers d’affaires (la Joliette) ou les secteurs de passage (Plombières). Dans un Marseille en chantier, qui mute, hybride, glacial. Ce manque de chaleur est raccord avec la dégénérescence sociale décrite, la disparition de la solidarité, de l’entraide. En pleine guerre économique, les habitants sont prêts à tout pour survivre.
Gloria Mundi, vingt et unième long métrage de Robert Guédiguian, est un mélodrame social, implacable et simple. Où nous touche surtout le personnage de Daniel, bloc de solitude, rêveur et mélancolique, qui écrit des haïkus. Chez lui et les deux autres formant le noyau dur historique (Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin) de l’œuvre transparaît maintenant quel­que chose de la vieillesse. Le trio est relégué au second plan, au profit des nouveaux de la troupe. Car c’est la ­jeunesse, porteuse d’énergie, que Guédiguian filme en priorité. Il la montre multiple, arriviste ou compatissante. Instable surtout, précarisée, atomisée. Disparu, le combat collectif d’antan. Disparu, même le cocon du couple. Il ne reste que des individus sous pression, qui se font du mal et se trahissent pour satisfaire des pulsions — le cinéaste s’essaie même à des scènes d’amour crues et perverses. Gloria Mundi s’avère finalement d’une noirceur rageuse.
****************************
Critique de la critique après avoir vu le film,
——————————
Non, Daniel (Gérard Meylan) ne recherche pas à reprendre contact... c’est La mère de Mathilda, son ex-femme jouée par Ariane Ascaride qui le recontacte lui envoie une lettre avec une photo de sa petite fille....
Non les personnages jeunes ne sont pas « contrastés »...à part celui peut-être joué par Robinson Stévenin, mais les gentils sont des minables....
On est sortis de ce film décontenancés et ce matin nous en avons reparlé je l’ai même conseillé à une jeune femme Cordelia que je vois une fois par semaine quand je vais à l’atelier du Quartier : Yoga.
Pourquoi décontenancés ? parce que le couple qui se sort de la précarité est ignoble : les Tenardier en jeunes, ils n’ont pas d’enfants ils exploitent la misère et en tirent bénéfice que pour acheter de la coke....gadgets fringues scooters ; qui n’a pas au moins un scooter est un loser...
Les vieux sont touchants à certaines scènes touchantes ; la réalisation oui mais bon je ne crois pas aux personnages dans l’ensemble, ils n’ont que des relations suggérées sur le papier et sont tous très seuls. je crois plus aux figurants petits rôles....les Arabes de l’hôtel qui jouent au backgammon, la femme médecin qui
n’avait pas l’intention de porter plainte.
Ce f
ilm est malgré tout inoubliable et les arguments que les gens se donnent dans leur solitude pour laisser de côté leurs idées ou leurs valeurs sont très bien vus. Les syndicalistes délégués protégés par la loi sont eux aussi devenus des privilégiés ....
Allez-y et après retournez voir Hors Normes si vous êtes trop déprimés.



Commentaires

  • Denis Salmonles erreurs de pitch dans la critique de Télérama n'ont pas beaucoup d'importance, par contre le dernier paragraphe est bien vu.

  • Dominique Duguetje trouve les personnages d Ascaride,Meylan et Daroussin beaucoup plus interessants et attachants que ceux des 2 jeunes couples un poil caricaturaux a mon sens.Je trouve que les denonciations sont en trop grand nombre et du coup un peu baclees.
    Enfin bref je n ai pas completement adherer et je le regrette beaucoup,La Villa m avait aussi decue.
    4

  • Marie Claude GardienJe partage..trop c est trop...
l'avis de mon beau frère Pierre Kandel, tellement bien résumé, cinéphile et faisant partie du groupe : Fans du Masque et la Plume :  Gloria Mundi : très réservé sur ce Guédiguian, qui oppose gens honnêtes écrasés par le malheur et salopards profiteurs qui ont tous les vices. On est dans le roman feuilleton, parfois émouvant (ne pas abuser quand même de la merveilleuse «Pavane pour une infante défunte» de Ravel), parfois agaçant (l’attaque du Uber, le beau-fils sniffeur, le sorti de prison poète). Mais c’est inattaquable, tant le message est grave.
  •  Aussi réservée que toi sur ce Guediguian mais depuis que nous l’avons vu nous n’arrêtons pas de revenir dessus et de nous repasser les scènes les plus glacées : l’altercation entre le délégué du syndicat de ménage et Ariane Ascaride et aussi les scènes sexe pas tout à fait sordides comme Al Pacino et sa petite montagne de coke sur son bureau... quand « trop».. devient courant !
    1

lundi 25 novembre 2019

Mort de Jean Douchet et dernières nouvelles de Claude Régy



Jean Douchet entre Agnès Varda et Jean-Luc Godard à Paris en juin 2010 Crédits :  MIGUEL MEDINA - AFP


...comme je suis triste, j'étais allée  à ses cours ouverts à tous il était là avec quelques uns de ses étudiants dans la salle avant de voir le film et après,  c'était un réenchanteur de "l'art d'aimer" le cinéma.... du premier plan au dernier du générique d’ouverture  au générique final. Ils nous apprenait à regarder vraiment ce qu'il y avait dans un film, Godard mais pas seulement, je me rappelle de Valmont de Milos Forman qu'il préférait à celui de Stephen Frears : Les liaisons dangereuses plus manipulateur et avec le jeu des comédiens tels que John Malkovich Glenn Close... que j'adorais la discussion, fut passionnante. Le cinéma doit avoir l'exigence de ne pas se substituer à une oeuvre littéraire...


Via jeannebalibar et philippe.duke sur Instagram « Lubitsch croit à une discipline du plaisir. Car la vie ressemble à un casse-tête épicurien où chaque instant serait volé à la mort. Il faut donc vivre, sourire, et prendre ce qui vient. plaisir immédiat, physique, mais aussi plaisir de société. Il n’y a de plaisir que dans l’instabilité permanente. » Jean Douchet 1929- 2019



Ah enfin un metteur en scène d'accord avec moi...!!!
extrait : – Que faites-vous le premier jour de répétition?
– Je ne demande pas à mes acteurs de connaître par cœur leur partition. Il faut la laisser flotter, travailler sur les égarements possibles. Le premier jour donc, nous lisons le texte à haute voix, j’apporte des commentaires, je suggère des images, mais je n’ai aucune idée de la suite. Pour aller loin, il faut être ignorant.
https://www.letemps.ch/culture/claude-regy-suis-alle-bout-quelque-chose-peutetre-audela?utm_source=facebook&utm_medium=share&utm_campaign=article&fbclid=IwAR2Y9Ift_rG-2t8XxoRRh1RnoseG-sTPcjs0xRkNPe5gj62NgaZUFTpSWJ8

Claude Régy: «Je suis allé au bout de quelque chose et peut-être au-delà»

Il a magnétisé les plus grands acteurs, Gérard Depardieu, Michael Lonsdale et Isabelle Huppert. A 93 ans, le metteur en scène français signe son ultime spectacle, «Rêve et folie», à l’affiche du Théâtre de Vidy dès mardi. Rencontre à Paris avec un alchimiste de la nuit

Sous les toits, Claude Régy attend son visiteur comme le hibou dans sa forêt. Il est là, laineux sur l’escalier qui conduit à son repaire parisien, ce nid dissimulé dans les hauteurs d’un immeuble patricien. Il vous embrasse de ses petits yeux plissés où passe souvent la lueur d’un étonnement. Comme si dans chaque chose, même la plus triviale, il y avait toujours une faille, la possibilité de l’inconnu.
Mais on entre dans sa pièce de travail, ce belvédère ordonné où il rêve depuis si longtemps, chasse l’inutile, s’harmonise en vieil enfant. Claude Régy, 93 ans, vit comme un moine taoïste. Sur une table, des livres, dont «Les Démons» de Dostoïevski qu’il relit, mais aussi un recueil de poèmes de Georg Trakl, ce jeune homme hanté qui enjambe les interdits, dans les bras de sa sœur adorée, dans l’extase des paradis artificiels, dans l’espérance d’un accomplissement. D’une apocalypse au fond qui le sauverait du désespoir.
...

Le Temps: Pourquoi Georg Trakl, cet enfant déchiré de l’empire austro-hongrois?
Claude Régy: Je l’ai découvert il y a deux ans en lisant son histoire qui m’a fasciné, notamment sa passion incestueuse pour sa sœur. Je me suis plongé ensuite dans ses poèmes et j’ai eu la conviction qu’il fallait faire un spectacle sur son écriture, sur ce qu’elle souffle. Trakl a lu Arthur Rimbaud grâce à sa gouvernante, il s’inscrit dans son sillage.
– Qu’ont-ils en commun?
– Tous deux bouleversent l’interdit pour accéder à l’inconnu. Mais Georg Trakl est une contradiction vivante. Il a mûri pour cet inceste qui a illuminé toute sa vie une culpabilité conventionnelle. Il est exceptionnel parce qu’il secoue tous les tabous de la bourgeoisie, ceux qui concernent le sexe, l’alcool, les drogues. Mais il n’échappe pas à son éducation chrétienne.
– Quelles qualités doit posséder un acteur pour s’engouffrer dans cette matière?
– J’ai avec Yann Boudaud une relation particulière. Il a beaucoup joué pour moi à une époque et puis il en a eu assez. Il me trouvait trop obsessionnel. Il a changé de métier, il s’est tourné vers la maçonnerie, il a construit des maisons. Quelques années plus tard, il est revenu et ne m’a plus quitté. Ses qualités? Une puissance physique très grande, une voix particulière, une folie suffisante surtout pour affronter Trakl. Une petite folie, ce serait sans intérêt: il s’agit ici de toucher à des zones graves de l’âme.
– Que faites-vous le premier jour de répétition?
– Je ne demande pas à mes acteurs de connaître par cœur leur partition. Il faut la laisser flotter, travailler sur les égarements possibles. Le premier jour donc, nous lisons le texte à haute voix, j’apporte des commentaires, je suggère des images, mais je n’ai aucune idée de la suite. Pour aller loin, il faut être ignorant.
– N’avez-vous jamais de vision préalable du spectacle?
– J’espère bien que non. Je suis d’une école de gens qui ne savent pas. Sinon, comme explorer?
– La lumière, c’est-à-dire chez vous cette ligne de crête avant la nuit, est capitale dans vos spectacles. A quel moment la déterminez-vous?
– Elle naît d’une manière secrète, instinctive. Il est important que le son, le corps, l’ombre s’interpénètrent. L’élément essentiel à mes yeux est le texte. Et à partir de là, l’acteur et donc le public. L’ambition est de constituer une identité de l’écriture, de l’interprète et du spectateur.
– Vous dites privilégier le gros plan au théâtre. Pourquoi?
– On ne peut pas vivre certaines expériences dans des salles de mille spectateurs. Il faut préserver une intimité. D’où le rôle de la lumière. Quand j’ai monté «Ode maritime» de Pessoa avec Jean-Quentin Châtelain en 2009, je me suis aperçu que le travail de l’acteur était plus sensible s’il n’était pas éclairé. J’essaie de créer cette zone-là, impalpable, entre l’ombre et le jour. Les deux éléments se mêlent et à partir de là des images peuvent naître pour le spectateur.
– Vos acteurs ne jouent pas un rôle au sens convenu du terme. Ils sont conducteurs d’une parole, à la limite de la tonalité parfois.
– L’acteur est comme l’auteur, il est traversé. Je veux dire par là qu’il est d’abord un passeur, il s’abandonne aux forces qui l’animent. L’écrivain Peter Handke affirme que quand il se met à sa table, il ne sait pas ce qu’il va écrire. Ça devrait être la même chose pour l’interprète.
– Quelles sont les indications que vous lui donnez?
– On ne peut pas le dire. Il faut là aussi préserver le non-savoir, le non-agir, ces notions qui font partie du tao, cette philosophie qui est une des découvertes de ma vie. C’est parce qu’on est passif d’abord, immobile et silencieux, qu’une action et une parole seront possibles.
– Vous avez noué des liens forts avec d’immenses écrivains, Peter Handke, Nathalie Sarraute, Jon Fosse, Marguerite Duras. Qu’est-ce que cette dernière vous a apporté?
– C’était dans les années 1960, j’étais un inconnu et je lui ai demandé si je pouvais monter sa pièce «Les Viaducs de la Seine-et-Oise». Elle m’a dit oui et elle est venue à toutes les répétitions. Elle s’est retirée ensuite pour écrire un roman, «L’Amante anglaise». Elle m’appelle quelque temps plus tard et me dit: «Je crois qu’on peut faire du théâtre avec ça.» Ce qu’elle m’a appris ce jour-là, c’est que le théâtre, ce n’est pas une pièce, mais une écriture.
– A 18 ans, comment imaginiez-vous votre vie?
– Je ne pouvais pas penser que je ferais du théâtre. Je viens d’une famille bourgeoise protestante très conventionnelle. Mon père était officier, il voulait que je sois fonctionnaire dans l’administration coloniale. Il m’avait interdit de faire du théâtre: «Si tu tombes là-dedans, tu ne seras qu’un raté et un aigri.» J’ai donc fait du droit pour lui obéir, jusqu’au jour où un de mes camarades m’a lancé à Paris: «Pourquoi te consacrer au droit si tu ne penses qu’au théâtre?» J’ai traversé la Seine et j’ai poussé la porte du Théâtre Sarah Bernhardt alors dirigé par Charles Dullin, un maître. Son école était au dernier étage, tout en haut du bâtiment. Le soir, nous passions par le grenier pour accéder en catimini au poulailler et assister à ses spectacles.
– Avez-vous été heureux?
– Je ne crois pas au bonheur. On franchit le mur de l’impossible, sinon à quoi bon vivre. Et surtout à quoi bon faire ce genre de métier.
– Vous êtes intéressé par la science, par ce qu’écrit notamment Jean-Claude Ameisen, ce médecin et biologiste, producteur sur France Inter de l’émission «Sur les épaules de Darwin». En quoi est-ce inspirant pour vous?
– Il dit que la mort est une façon de sculpter le vivant. Parce qu’à chaque seconde, un million de cellules meurent, parce qu’elle est donc présente dans notre organisme, jusque dans la vie fœtale. De cette mixité entre la vie et la mort je me suis toujours occupé. On les dit antinomiques, or elles coexistent. Chercher dans cette direction donne beaucoup de force.
– «Rêve et folie» est-il vraiment l’acte ultime?
– Je le reprendrai sans doute avec «Intérieur» de Maeterlinck que j’ai monté en 2013 avec des acteurs japonais. Mais il n’y aura plus de création. J’ai l’impression d’être allé au bout de quelque chose et peut-être au-delà.

*«Du régal pour les vautours», Lausanne, Cinémathèque, lu à 18h30.
«Rêve et folie», Lausanne, Théâtre de Vidy du ma 28 février au 4 mars; http://www.vidy.ch/
...