lundi 30 mars 2009

ANNE ALVARO DIMITRIADIS MC93 comme les films d'Angeopoulos


L'actrice Anne Alvaro porte le long cri de Dimitriadis


Cette femme comédienne donne sens au théâtre qu'attendez-vous pour l'aller voir, elles ne sont plus si nombreuses, ils ne sont plus si nombreux

SENS ce mot délie, unie corps et âme.
Valadié et Roussillon sont dans la Cerisaie et Michel Fau.... lui était dans le Soulier...
Le temps de le dire de l'écrire et le temps est perdu la séance est finie la saison est passée...

SENS ce mot est bipolaire...

"Une femme traverse une langue, comme on traverserait un pays en guerre ou un fleuve en crue. Cette femme est actrice, l'une des plus grandes : Anne Alvaro. A la MC93 de Bobigny, jusqu'au 7 avril, elle fait entendre un texte d'une force brûlante : Je meurs comme un pays, long cri tragique lancé par le poète grec Dimitris Dimitriadis, il y a trente ans, au sortir de la longue nuit de la dictature, et porté par un souffle hors du commun.

La voici donc, Anne Alvaro, cette actrice si douce et si forte, fine silhouette rouge comme le sang de la vie et celui des massacres, portant, seule, cette voix qui charrie, en une sorte de long cauchemar, toute la sauvagerie dont l'homme est capable. La portant, oui, tant cette parole prend corps, dans le bel espace conçu par la metteuse en scène Anne Dimitriadis (laquelle n'a aucun lien de parenté avec le poète). Un espace aux murs éraflés qui évoque la fin d'un monde, la Mitteleuropa et une Grèce nocturne comme celle des films de Theo Angelopoulos.

Anne Alvaro ne connaissait pas Dimitris Dimitriadis avant que la metteuse en scène ne lui fasse lire certains de ses textes, il y a quelques années. En France, ce poète et dramaturge de 65 ans, par ailleurs traducteur en grec de Genet, Blanchot ou Bataille, avait été oublié depuis sa découverte par le jeune Patrice Chéreau, en 1968, avec sa pièce Le Prix de la révolte au marché noir.

Oublié, donc, jusqu'à sa redécouverte, ces dernières années, notamment avec ce texte, Je meurs comme un pays, déjà porté au théâtre en 2003 par Yannis Kokkos. La saison prochaine, plusieurs des pièces de Dimitris Dimitriadis seront montées au Théâtre de l'Odéon, à Paris : son directeur, Olivier Py, souhaite ainsi mieux faire connaître un auteur majeur.

Anne Alvaro jouera dans l'une d'entre elles, mise en scène par Giorgio Barberio Corsetti. "C'est une écriture très particulière, fait observer la comédienne. Elle exige que l'on y plonge, et fait participer à une sorte d'expérimentation spirituelle. Je meurs comme un pays, notamment, emmène dans un voyage très paradoxal : plus on avance dans la lecture ou l'audition de l'horreur, plus on est "séduit", accroché par la puissance jubilatoire de la langue. Cet effet carnavalesque de danse macabre amène une énergie, une force de vie, et non un état de terrassement, de perte, d'anéantissement."

La comédienne et sa metteuse en scène n'ont pas voulu, pour ce texte écrit en 1978 mais qui peut évoquer aussi bien les conflits récents dans les Balkans que les guerres les plus archaïques, renvoyer à des références trop précises. "Dimitris Dimitriadis m'a envoyé une petite lettre dans laquelle il me dit ceci, raconte Anne Alvaro : "Le texte n'est pas contemporain des événements, ce sont les événements qui sont contemporains du texte.""

"Cela n'a donc pas fait partie de mon travail d'interprète de m'imprégner de tel ou tel évènement contemporain, poursuit-elle. Mais le texte est d'une telle force évocatrice qu'un des derniers soirs je me suis avancée sur le plateau, et c'est l'Algérie qui est venue... Pourtant, j'ai d'abord et avant tout voulu me laisser traverser par ce fleuve de mots chaotique, puissant, être ce porte-voix à même de restituer le texte avec le moins d'écran, le moins d'interprétation possible."

"OUVRIR LE CORPS, LE VIDER"

Pour cela, pour déployer cette voix aux modulations uniques qui est celle d'Anne Alvaro, la comédienne chante, avant d'entrer en scène : "J'en ai besoin, pour ouvrir le corps, le laver, le vider... Pour que cette matière textuelle puisse être complètement réunie dans mes entrailles. D'autant plus avec ce texte, qui associe la femme devenue stérile et la terre dévastée, la femme dont le pays a dévoré les entrailles, mais qui crie son refus de la mort..."

Oui, Anne Alavaro porte les mots de Dimitris Dimitriadis, comme on porte un enfant que l'on délivre, et qui vivra d'une vie propre. Et l'on en sort traversé soi-même par cette langue de beauté et de violence, où les mots brûlent de dire encore et encore, au-delà de l'anéantissement.

"Je meurs comme un pays", de Dimitris Dimitriadis (traduit du grec par Michel Volkovitch, éd. Les Solitaires intempestifs). Mise en scène : Anne Dimitriadis. MC93, 1, bd Lénine, Bobigny (Seine-Saint-Denis). Mo Bobigny-Pablo-Picasso. Tél. : 01-41-60-72-72. Lundi, mardi, vendredi et samedi à 20 h 30, dimanche à 15 h 30. Jusqu'au 7 avril. De 9 € à 25 €. Durée : 1 h 15."

Fabienne Darge
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Après 2, 3 jours on ne peut rien oublier de cette actrice là de ce texte là de cette mise en scène.
J'étais seule au milieu du troisième rang. Glacée désespérée et si heureuse aussi de savoir pourquoi j'aime tant le théâtre.
C'était tellement âpre terriblement présent joué. Quel manifeste tragique. La mise en scène est épurée vaste et si intelligente que tout nous parvient. Bravo !!! J'ai été très impressionnée.

Je vous signale les petits messages de JM Rabeux s/ Face Book que je viens de découvrir :

Jean-Michel Rabeux a vu je meurs comme un pays à la MC93, a chialé comme un enfant, immense texte, immense actrice, il suffit d'aimer le théâtre et on part loin, loin.

Jean-Michel Rabeux précise : l'auteur c'est Dimitris Dimitriadis, l'actrice c'est Anne Alvaro, le spectateur scotché c'est moi.

vendredi 27 mars 2009

BASHUNG GAINSBOURG à la rentrée au ROND POINT "L'homme à tête de chou"



"La voix de Bashung va à nouveau résonner sur scène dans un spectacle

Au-delà de l'absence, sa voix enveloppera encore le public dans un rendez-vous sur scène qui prendra la teinte d'un hommage. L'automne prochain, les spectateurs retrouveront Alain Bashung pour une ré-interprétation de "L'homme à tête de chou", album-concept de Serge Gainsbourg, dans un spectacle créé à Grenoble puis présenté au Théâtre du Rond-Point à Paris.
Rencontre, par-delà la mort, entre deux géants qui avaient collaboré sur l'album "Play Blessures" (1982) de Bashung, "L'homme à tête de chou", chorégraphié par Jean-Claude Gallotta, sera également un pont entre musique et danse, 33 ans après sa sortie.
L'artiste, enterré vendredi au cimetière Père-Lachaise, avait enregistré les chansons et les réorchestrations "il y a plus d'un an" afin de permettre au chorégraphe de travailler. Conscient de l'aggravation de son état de santé, il "nous a dit qu'il ne souhaitait pas s'engager sur" scène, mais "que nous pouvions par contre utiliser la voix enregistrée avec la musique", a souligné Jean-Marc Ghanassia, producteur du spectacle, joint jeudi par l'Associated Press.
"Choqués" par l'annonce du décès, "à un moment donné, on s'est demandé ce qu'on allait faire. Et je pense que c'est important d'aller jusqu'au bout maintenant", car Bashung "y a cru", il "est allé presque jusqu'au bout". Pour Ghanassia, le "défi reste donc le même, la seule chose, c'est qu'on est beaucoup plus triste".
L'idée de monter sur scène l'album de Gainsbourg racontant l'amour fatal d'un journaliste pour une shampouineuse, Marilou, a "germé" chez Jean-Marc Ghanassia "il y a environ quatre à cinq ans". L'objectif était que toutes les chansons "immortelles et magnifiques" soient "mises en valeur et en vie à travers une chorégraphie".
Une fois que Gallotta "a dit oui" au projet, l'idée de faire appel à Bashung, "l'un des plus grands interprètes et créateurs de musique rock actuels", s'est "très vite imposée". "On a trouvé que c'était formidable que ce soit chanté par Alain, qui amène une émotion avec une énorme économie de moyens".
La proposition a beaucoup plu au musicien: "tout de suite, il s'est mis à y travailler, à réfléchir, à contacter un orchestrateur arrangeur". Denis Clavaizolle s'est occupé de la réorchestration et des musiques additionnelles "sous la supervision d'Alain Bashung", car il fallait réaliser un "spectacle d'une heure dix" alors que l'album dure un peu plus de 30 minutes et qu'il soit "dans l'esprit des chansons".
Notre dernière réunion "a eu lieu il y a un petit peu moins d'un mois", raconte Jean-Marc Ghanassia. Il s'agissait d'"organiser le travail de finalisation de la bande avec Denis Clavaizolle" et Jean Lamoot "choisi par Alain" pour "les mixages des différentes parties musicales". "On a convenu aussi de réenregistrer un certain nombre d'instruments."
D'après lui, le spectacle doit être présenté à la mi-novembre à la Maison de la culture de Grenoble, avant d'être accueilli au Théâtre du Rond-Point à Paris et de partir en tournée en province à compter de 2010.
Soulignant la "longue histoire" qui existe entre Bashung et Gainsbourg, Jean-Marc Ghanassia observe que des "accords, des harmonies, des sonorités tomberont un petit peu différemment" par rapport à l'album originel. Et surtout, dit-il, il y a "la voix d'Alain qui est extraordinaire: vous avez vraiment une transfiguration qui est impressionnante".
Copyright © 2009 The Canadian Press. Tous droits réservés.

jeudi 26 mars 2009

Olivier Py, homme de théâtre sur tous les fronts/ FÊTE DU CINÉ

Je ne pourrais pas revoir le Soulier de Satin et cela me peine, m'a peiné... c'est comme un RDV que j'ai manqué, une histoire avec de l'amour qu'on ne choisit plus, avec Dieu aussi pour une athée.
J'aime les grandes odes où tout y est et où personne n'est trahi.
Claudel avec Olivier Py, je me souviens, il y a 6 ans... personne n'est trahi, ni l'amour, ni Dieu, ni Claudel, ni Olivier Py, ni le THÉÂTRE, , ni les COMEDIENS, ni le PUBLIC.
C'était la première fois que j'amenais l'homme de ma vie... au théâtre.
Tout se répète pourtant, si on le choisit, si l'on veut que l'amour se vive à perpéte....

Sinon j'ai vu 4 films à la Fête du Cinéma à 3,50 €
c'était bien, les salles presque toutes pleines...
Welcome (la salle (et moi) avons applaudi)
Séraphine Miracles que Yolande Moreau et Séraphine, il y a encore l'expo ?
Last chance for love Pépites du jeu, que Dustin Hoffman et Emma Thompson
comme ce film que je croyais anodin léger m'est resté... Vivre seul avec ses fantômes préférer ses déceptions... et ne plus s'en rendre compte, fermer la porte à tous les inconnus... j'ai pratiqué longtemps et sans le théâtre, les amis, la lecture, les films, comment l'aurais je compris pour moi que je faisais trop de ma différence, de mes chagrins, mon miel... comment arrêter de se heurter aux mêmes parois vitrées sans se voir...
Slumdog Millionaire bravo à toutes ces personnes que je n'aurais jamais rencontrées et à l'INDE.
Je les ai tous aimés oui, ces films comme ils m'ont appris, réconfortée, fait voyager loin d'ici, comprendre, aimer... donner envie de jouer jouer jouer... et de me révolter.
et deux concerts à l'OLYMPIA salle mythique,
oui ARTHUR H et David BYRNE le second c'était plus dans les goûts dans les cordes... de mon ami (je n'y suis pas allée)
les deux oui, TRÈS BIEN...comme ça fait du bien, j'en reparlerai "sur la ligne blanche"... du temps


interview : Olivier Py sur Pariscope


« Dieu écrit droit avec des lignes courbes »

Olivier Py, homme de théâtre sur tous les fronts

Auteur dramatique, romancier, metteur en scène, réalisateur, acteur et chanteur, Olivier Py cumule les casquettes. Rencontre avec un "poète" du 21ème siècle, bien dans ses baskets.
Propos recueillis par Laurent Adicéam-Dixit.

-Après un premier travail analytique, "rechausser", si je puis dire, Le Soulier de satin, n’est-ce pas là se lancer à nouveau à l’assaut d’une même épreuve ?

-D’une même épreuve, oui. Cette histoire entre moi et Le Soulier de satin n’était pas finie, comme avec les acteurs d’ailleurs. Il fallait encore l’accomplir parce que quatre mois de travail ce n’était pas suffisant pour avoir une vision plus profonde de l’œuvre. Et puis, face à l’enthousiasme et à la demande considérable du public, nous avons décidé de retravailler la pièce. Je me souviens à l’époque, nous avons refusé beaucoup de monde, et malheureusement, on refusera encore du monde aux dernières représentations. Quant à la rejouer, l’avenir nous le dira...

-Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans cette œuvre ? Et qu’y a-t-il de commun entre vous et Claudel si ce n’est votre foi ?

-Ce qui me touche d’abord, c’est que c’est une grande œuvre. C’est probablement un des textes les plus importants du 20ème siècle. Un ouvrage qui se met à la hauteur des plus grands textes de théâtre de l’humanité. Je crois que je suis plus proche de Claudel par le théâtre que par la foi. Les thématiques religieuses sont importantes aussi dans mon œuvre, mais elles sont plus mystiques que religieuses. Dans Le Soulier de satin, ce n’est pas la seule chose. Il faut se garder de voir cette pièce comme une apologie de type « catholique », ce serait tout à fait faux, ce n’est pas précisément là qu’est l’œuvre. Ce que j’aime dans ces grandes œuvres, c’est tout un système. Ce sont des œuvres qui aspirent à la totalité, elles ne sont pas systématiques, elles sont systémiques, elles essaient d’aborder tous les sujets. Quand on me demande : « qu’est-ce qui vous plaît dans Le Soulier de satin ? Je ne peux pas répondre car justement ce qui me plaît, c’est la totalité.

-Une globalité ?

-Oui c’est ça. Une grande œuvre de théâtre qui a un sujet n’est pas une grande œuvre de théâtre. Dans Le Roi Lear ( Shakespeare ) il n’y a pas de sujet. Il n'y a de sujets que dans le mauvais théâtre. Quand ça parle de quelque chose, c’est toujours très mauvais signe. Le Théâtre parle du Monde et de l’Humanité. Le Soulier de satin le fait à sa manière, de façon très originale et unique. Sa manière est de convoquer tous les théâtres car ce n’est pas une œuvre qui a une unité de style. Le Soulier de satin, c’est une proposition afin qu’au théâtre tout soit possible, que tous les styles de théâtre y compris la farce, le roman historique, le grand poème lyrique, un petit bout de comédie musicale, y soient abordés.

-Psychologiquement, après quelques représentations, comment vous sentez-vous ? Cette mise en scène fastueuse où vous ne reculez devant rien, a-t-elle été une torture du corps et de l’esprit ?

-Non, ce n’était ni une torture du corps ni une torture de l’esprit. Si ça l’était, cela serait voué à un échec. Ce spectacle a été fait dans la joie. Avec l’équipe, on est très fatigués, être sur scène deux fois de suite, soit 11 heures au total est à la limite de ce que peut faire l’être humain. Philippe Girard qui joue Rodrigue a le rôle le plus lourd, il est là du début à la fin. Mais une torture, le terme est faux, bien que ce soit une épreuve physique véritable.

-De quoi cette œuvre est-elle vecteur pour vous et le public ?

-Je crois que pour le public c’est une très grande histoire d’amour. C’est d’abord une très grande parole sur l’amour qui n’est pas du tout commune parce qu’elle articule le rapport entre deux êtres au contexte politique et à une certaine forme de métaphysique et elle le fait d’une manière très originale. Dans la plupart des œuvres occidentales, tout au moins, le désir amoureux et l'aspiration religieuse s’opposent, leur relation est traitée sur le mode du conflit. Alors que cette œuvre, en quelque sorte, dit le contraire. Elle dit que le désir sexuel conduit à la connaissance et notamment à la connaissance de Dieu. Je dois dire que je n’ai aucun autre exemple dans l’histoire de la littérature qui le fasse de cette façon là et certainement pas dans la littérature occidentale ou d’aspiration judéo-chrétienne.

-Pourquoi avoir repris les mêmes comédiens ? Jeanne Balibar et Philippe Girard entre autres ?

-Je les ai pris parce qu’ils étaient les meilleurs et je les ai repris parce qu’ils étaient les meilleurs ! De toute façon, techniquement, il n’était pas envisageable de faire ce spectacle avec une autre équipe. Mais bon, ils tous répondu à l’appel.

-Pourquoi ce frontispice sur la scène « Dieu écrit droit avec des lignes courbes », d’où provient-il ?

-C’est l’exergue du Soulier de satin, donc c’est aussi un exergue du livre, c’est l’ouverture du livre. C’est un proverbe portugais que Claudel cite comme pour résumer l’œuvre.

-Depuis votre nomination en mars 2007 à la direction du Théâtre National de l’Odéon, comment décririez-vous vos prérogatives et comment envisagez-vous l’avenir ?

-Je veux d’abord rendre cette maison ouverte et vivante afin qu’elle ne soit pas muséale. Le théâtre ne peut pas se permettre d’être muséal. Il faut que cette maison vive au-delà de sa programmation théâtrale. Je voudrais que les citoyens se rendent compte que cette maison leur appartient, qu’ils y viennent d’abord pour voir du théâtre mais aussi pour prendre la parole, écouter ceux qui parlent, assister à des lectures. L’idée est que cette maison soit ouverte, elle devrait être un lieu de rencontres, un lieu politique au sens fort, car ça me touche beaucoup. Ensuite, je pense qu’elle est un bon outil pour continuer la démocratisation de la culture, notamment en terme de théâtre. Moi je ne fais pas du spectacle, je fais du théâtre, ma mission se limite au théâtre et ça, c’est vraiment important. Et la troisième chose, c’est qu’elle a quand même une force de production, en ce sens, elle est importante pour la vie théâtrale et la vie littéraire. Je tiens beaucoup à ajouter : et la vie littéraire. Je crois que quand la littérature et le théâtre sont séparés, c’est mauvais pour le théâtre et pour la littérature. J’espère faire de cette maison un lieu où cette connexion se retrouvera.

-Un théâtre ouvert également aux connexions étrangères ?

-Oui, c’est tellement évident que j’oublie de le dire. Ce théâtre, c’est le Théâtre de l’Europe. Il est à dimension européenne et non pas franco-français bien évidemment !

-Etes-vous dans une résilience ? Qu’est-ce pour vous la résilience ?

-C’est un terme que j’ai utilisé quelquefois à propos des contes de Grimm, parce que je crois que ce sont des contes de la résilience. Mais non, je n’ai pas vécu de traumatisme majeur, je ne peux pas dire que je sois dans la résilience si ce n’est que la perte de l’enfance reste une chose terrible, mais j’ai été relativement épargné par le destin et par l’infortune. Par conséquent, je ne peux utiliser ce mot là avec la gravité et l’espérance qu’il requiert. J’ai eu la chance d’avoir une bonne étoile, donc, j’essaie d’être dans la gratitude et de rendre ce qui m’a été donné.

-D’où vient votre foi ?

-La foi ne peut venir que de Dieu, c’est lui qui croit à travers nous.

-S’est-elle manifestée à un moment précis ?

-Elle n’est pas venue à un moment précis car justement on se rend compte qu’elle a toujours été là. Elle ne vient pas de mon éducation, elle vient directement de l’Esprit, c’est Dieu qui sème à travers nous.

Le Soulier de satin , jusqu'au 29 mars au Théâtre de l'Odéon

dimanche 22 mars 2009

PROMENADES



"Courres-y vite", tellement neuf et proche, ces incongruités avec le jeu du comédien, phrases jouées comme des redites avant même qu'elles soient...
Le quotidien, le couple donc l'adultère, la grand-mère qui assène, les amis, l'ambigüité de tous les amis, les bruitages l'irruption du décor.
C'est très fin et ça parait léger comme un bijou d'orfèvrerie discret mais étincelant de modernité... et c'est joué par tout plein de comédiens... très très bien
Promenades
de Noëlle Renaude
mise en scène Marie Rémond


Avec : Caroline Arrouas, Jean-François Auguste, Christophe Garcia (lui je le connais bien et je l'aime beaucoup comme ami et néanmoins comédien), Christiane Gufflet, Valérie Keruzoré, Nicolas Maury, Alexandre Steiger
Bob quitte Mag et rencontre Pat, est trahi par Jim, quitté par Pat et Marie-Claire, déçu par Tom avant de disparaître mystérieusement sur le chemin.
Il est question d’une disparition et de tous les petits évènements qui la précèdent. Il est question d’une rupture, et de tous les petits évènements qui la suivent. Et d’un parcours chaotique, d’une errance plutôt, qui nous conduit des canaux parisiens au lac des cygnes, de la ville à une nature aux paysages faussement paisibles, où Bob finit par se perdre. Le heurt des êtres qui ne parviennent pas à se parler, les quiproquos, les micro-évènements qui s’entremêlent et se cognent, auront finalement raison de lui.

Promenades a été mis en espace à Théâtre Ouvert par Marie Rémond en 2006.
Il a bénéficié de l'aide à la création de la DMDTS en 2006.

Coproduction Théâtre Ouvert, Cie Ceci-Cela - Marie Rémond

Théâtre Ouvert

Jardin d'hiver 4 bis, cité Véron
75018 Paris - France
Tél : réservation 01 42 55 74 40 / administration 01 42 55 55 50
Le 24/03/2009 19:00
Le 25/03/2009 20:00
Le 26/03/2009 20:00
Le 27/03/2009 20:00
Le 28/03/2009 20:00 16:00

BELLAMY et pour répondre à la crise MANIFESTATION du 19/03











Ces photos ont été prises par l'homme qui partage ma vie de tous les jours, les meilleurs comme les autres... elles sont belles, non !

Vous allez me dire en passant par ces photos que je suis LUTTE OUVRIÈRE...
Je suis syndicaliste et le syndicat principal de mon entreprise n'appelait pas à manifester, ils pratiquent une certaine politique égoïste de l'autruche, parce qu'ils considèrent jusque là maitriser les grandes manœuvres de réorganisation de l'entreprise, en accord, en jumelage avec la Direction. J'appartiens à un syndicat qui dit des choses vraies qui est conseillé, constitué par des militants de Lutte Ouvrière.
Et ces militants disent des vérités, ils n'obligent personne à militer mais eux militent toujours se placent en avant des risques des réponses juridiques sociales malgré tout.
Alors je les suis, et hier j'ai écouté entendu Nathalie Arthaud et je me suis dit qu'elle avait aussi quelque chose à dire.


On parle d'OBAMA qui donnerait une dimension poétique à la politique...
En attendant je vous réponds donc que si les manifestations sont une des grimaces de la Crise. Il y a des gens qui ne sont pas des extra-terrestres et qui sont dans la rue, licenciés, touchés par la Crise, et qui sont très loin du monde paillettes qu'on nous met en avant.
BELLAMY
Justement le cinéma de Chabrol, a trait au contraire de certains autres films qui viennent de sortir sur les écrans, avec les gens, la vie, le cinéma, l'art, la politique, le populaire, sans aucune démagogie. C'est un exemple rare d'instinct et d'intelligence. Et sa complicité avec Depardieu en est le drapeau, un vrai bonheur.
Gérard Depardieu, quand il réfléchit, quand il joue, quand il souffre quand il est reluqueur, bricoleur,quand il est dans ses pensées, tout son corps joue - énorme aujourd'hui - on l'oublie très vite. Être énorme, c'est cacher toutes ses souffrances et ses sensibilités prendre un répit une armure mais c'est aussi subir, être comme cela, voilà. Et ces deux Chabrol et Depardieu, se font clowns compères qui ont eu beaucoup de chance dans leur vie qui ne se plaignent jamais qui réfléchissent mais qui adorent la bonne chère et la chair aussi...
Ils réfléchissent aussi sur le coup de la digestion.
En passant je ne sais si c'est Simenon ou Chabrol mais ils dénoncent pas mal le monde des Assureurs, des escrocs à l'Escroquerie. Le Monde des Différences qui excluent jusqu'à la cruauté... jalousie, vengeance.

samedi 21 mars 2009

L'enterrement d'ALAIN BASHUNG hommage dernier

Je ne sais pas pourquoi, j'ai quitté comme pour y rester les devants de l'accès de l'Église de ST GERMAIN DES PRÉS.
Il y a des désirs et des non désirs aussi...

J'avais mis comme tous les jours mon feutre et mon cuir, je suis arrivée, la messe était commencée et derrière les barrières on m'a laissée avancer,
j'étais en retard quand j'ai peur de la réalité je suis toujours en retard
j'étais comme close
j'ai regardé des hommes et une jeune femme silencieux respectueux aux yeux rougis et qui souriaient à leurs amis,
et puis il y a eu la partie sermon, retransmise sur grand écran, le discours du curé qui parlait d'un amour qui n'en finit pas d'un amour qui ne déçoit pas...
comme si ça n'existait qu'après la mort...
je crois que c'est cela qui a commencé à m'exaspérer.
Le curé son visage et ses yeux semblaient pourtant bons humbles et sincères, il nous a parlé en tant que "résidents"...
il nous a demandé d'être généreux
il y avait deux écuelles à dons
autour du cercueil... de son cercueil
Là j'ai continué à m'exaspérer...
Et puis il y avait eu un photographe qui parlait à son téléphone, et puis deux trois personnes qui voulaient photographier le grand écran avec leur téléphone portable, et une dernière personne qui voulait voir, disant qu'il y avait des grandes têtes devant...
Là je l'ai regardée et lui ai demandé avec mes yeux froids dans les siens rieurs,
vous voulez voir quoi, il fallait arriver plus tôt,
et puis je dirai même déjà,
il y a eu sa femme qui a parlé, nul sermon que serment, serrement,
qu'une émotion trop tôt arrêtée, elle a parlé d'un voyage de silence et d'amour qu'en quelques années, il lui avait fait traversé des siècles
et que leur fille Poppée était arrivée, qu'ils étaient seuls quelquefois à se comprendre,
et qu'avec son fils David le fil quelquefois emmêlé mais jamais coupé...
Alors Chloé, tu étais seule aussi
tu parlais habillée de tes grands cheveux d'âme sœur digne lente sans pleurer,
blanche comme toutes les fleurs sur le cercueil
aux poignées d'argent...
Et la petite dame derrière qui me poussait toujours pour voir !?
car après il y a eu le long dédale des gens proches amis musiciens personnalités qui venaient avec leur geste et leur cœur bas,
gros, caresser et ou bénir ton dernier costume de scène, en bois verni brillant comme un lustre...
Et j'ai failli dire à la petite dame il n'y a rien à voir dégagez,
je suis plus grande et je ne vois rien non plus que la buée
que l'écran et comme vous je vois des gens de dos
et c'est bien comme cela...
il y a eu des musiques de Johnny Cash qui cernaient et cassaient le fil de temps
pour nous rappeler à ses sons, ces musiques que tu as patiemment passionnément
recueillies
avant d'égrainer et de les marier pour les lier à jamais avec des mots hirsutes tout droits sortis entre deux rochers silences
et puis et je dirais trop tard, ça y est c'était vrai, les gens, puis ton cercueil sont ressortis de l'église de St Germain des Prés
et comme seul véritable hommage au saltimbanque
il y a eu la forêt d'applaudissements noire et clairvoyante,
ton public a applaudi une dernière fois si longuement.

Et ensuite les gens se sont dispersés, canalisés par tes flics trop peu aimables,
comme la veille à la manif contre la Crise.
Et moi je suis rentrée chez moi et je n'ai pas pu continuer
aller me rendre au Père Lachaise qui sait par respect pour ses deux enfants.

J'irai quand tout sera calmé et recouvert quand habitué au sein de la terre
tu n'auras plus peur et que moi non plus...
J''ai arrêté ce dimanche, non c'est samedi, d'écouter en boucle tes musiques chansons
et je me suis remise au choix aléatoire et là seulement aussi j'ai commencé à lire récupérer quelques articles sur ton dernier périple en voyageur solitaire...
oh Suzanne c'est par Bashung que j'ai enfin compris les paroles de la chanson de Léonard Cohen, et que j'ai arrêté d'être aussi folle...
sa guitare est sans cordes

Depuis je chante dans ma tête le voyageur solitaire de Gérard Manset...

Sur LIBÉRATION

Avant programme DU IN avec REGY/Jean-Quentin CHATELAIN


sur site rue du Théâtre[événement] Avant programme du Festival d'Avignon 2009 [IN]

Un rendez-vous aux accents du monde

Une affiche très internationale pour ce 63è festival (In) avignonnais qui se déroulera du 7 au 28 juillet 2009. Les directeurs Hortense Archambault et Vincent Baudriller l'on construit avec l'artiste d'origine libanaise, le canadien Wajdi Mouawad.

Voilà exactement 700 ans, la ville d'Avignon accueillait son premier pape. Huit autres suivront avant que Rome ne redevienne la capitale de la chrétienté. Occasion pour Marie-Josée Roig, maire d'Avignon, de souligner que la cité que l'on nomme toujours « des Papes » a retrouvé ses pèlerins grâce à un autre « pape », Jean Vilar, le créateur de ce festival en 1947.

Seront-ils toujours aussi nombreux aux rendez-vous de juillet ces pèlerins passionnés de spectacles vivants ? Parce qu'il y a crise, quand même. Les co-directeurs de la manifestation - Hortense Archambault et Vincent Baudriller - répondent par l'offensive : « Dans la période difficile que notre société traverse, nous souhaitons ce Festival créatif et insolent, énervé et enthousiaste, en aucun cas résigné ».

Reconnaissons que le programme présenté ce 18 mars en Avignon cherche délibérément à « interroger le monde ». De Beyrouth à Montréal, de l'Afrique (Madagascar comprise) à l'Europe d'est en ouest et du nord au sud, c'est à un vrai voyage dans les écritures théâtrales, chorégraphiques, plastiques et aussi, plus nouveau ici, cinématographiques, que veut nous convier ce festival. La personnalité de Wajdi Mouawad n'est pas étrangère à ces choix. Cet auteur-acteur-metteur en scène connaît les guerres (le Liban, son pays de naissance) et l'exil -il s'est installé à Montréal (Canada) après un passage par la France. Il aime le récit, la narration, le croisement des cultures. Le programme, pas tout à fait définitif, ne dit pas autre chose.

Ouverture dans la Carrière de Boulbon avec le cinéaste israélien Amos Gitaï qui propose un spectacle total où l'image cinématographique ne sera pas absente, où Jeanne Moreau sera omniprésente. Pour monter cette « Guerre des fils de la lumière contre les fils des ténèbres » (7-13 juillet), Gitaï s'est inspiré de « La Guerre des Juifs » de Flavius Josèphe. Cette production voyagera au cours de l'été des festivals (Athènes-Epidaure, Barcelone-festival Grec, Istanbul) qui ont formé avec celui d'Avignon le réseau Kadmos. Le chorégraphe espagnol Israel Galvan occupera cette Carrière de Boulbon (18-26 juillet) avec « El final de este estado de cosas, redux » (La fin de cet état de choses, redux), un flamenco bousculé avec notamment des images projetées.

Dans la Cour d'Honneur, du 8 au 12 juillet, Wajdi Mouawad regroupera trois de ses pièces déjà présentées séparément, « Littoral, Incendies, Forêts », et les proposera pour des nuits entières. Une 4è, « Ciels », ou l'odyssée d'un personnage qui veut rentrer chez lui, sera présentée à Châteaublanc/Parc des expositions du 18 au 29 juillet. L'ensemble est annoncé sous le titre « Le Sang des promesses ».

Toujours dans cette Cour d'Honneur, le Polonais Krzysztof Warlikowski qui avait déjà surpris le public d'Avignon il y a peu , revient avec « (A)pollonia » (16-19 juillet) qui s'inspire d'Euripide, Eschyle, Hanna Krall et autres. Et ce sont les Flamands Johan Simons & Paul Koek qui clôtureront sur la grande scène ce festival (23-29 juillet) avec « Casimir et Caroline » de Horvath, auteur mort à Paris en 1938, plus que jamais d'actualité par son regard sur les crises des sociétés occidentales.

La surprise Claude Régy

Retour du Belge Jan Fabre à Avignon avec « Orgie de la tolérance » (9-15 juillet) et de l'Italien Pippo Delbono avec « La Menzogna »/Le Mensonge (18-27 juillet) dans le Cour du Lycée Saint-Joseph. Retour encore de Jan Lauwers et sa Need Company avec sa trilogie « La Chambre d'Isabella »/« Le Bazar du Homard »/« La Maison des cerfs », l'ensemble présenté sous le titre « Sad face-Happy Face » (12-18 juillet) à Château Blanc-Parc des expositions. Dans ce même Parc, on verra avec intérêt la dernière création de l'iconoclaste suisse Christophe Marthaler « Butzbach-le-gros, une colonie durable » (23-26 juillet).

Autres figures très attendues, le Canadien Denis Marleau (« Une fête pur Boris » de Thomas Bernhard), Rachid Ouramdane (« Des témoins ordinaires »), la chorégraphe Maguy Marin (sa pièce n'a pas encore de titre), Joël Jouanneau (« Sous l'oeil d'Oedipe » d'après Sophocle, Euripide), Christophe Honoré qui retrouve Victor Hugo et son « Angelo, Tyran de Padoue ». Des surprises sont annoncées du côté de Stefan Kaegi/Rimini Protokoll (« Radio Muezzin »), de Lina Saneh & Rabih Mroué (« Photo-Romance ») ou de Dave St-Pierre (« Un peu de tendresse bordel de merde! »... Mais la plus grande, peut-être, est la présence pour la première fois au festival de Claude Régy qui créera « Ode maritime » de Pessoa avec Jean-Quentin Châtelain. Tout arrive.

vendredi 20 mars 2009

LUCERNAIRE : Je me souviens Jérôme ROUGER et DVD Captations des spectacles en DVD dont ceux de la Cie PHILIPPE PERSON

"Je me souviens" Jérôme ROUGER

Un spectacle comme un cadeau

Théâtre Lucernaire, salle Paradis, Jérôme Rouger se dévoile. En prévision de l’anniversaire de la mort de Georges Perec, dans quatre ans, il écrit des « petits morceaux de quotidien » commençant par « Je me souviens ». Il se souvient, nous nous souvenons avec lui.

Un ordinateur portable au centre de la scène, un écran sur lequel on projette des images, et Jérôme Rouger, seul, tout de noir vêtu, qui prend en photo le public. Arroseurs arrosés, nous restons cois, intrigués. Les premiers rires fusent. Silence, ça commence, mais pas par la voix : par l’écrit. Jérôme Rouger tape sur son ordinateur des phrases que nous lisons, projetées sur l’écran. Un dialogue muet se dessine entre le public, cet écran et le comédien. Ce procédé permet de dire ou de faire quelque chose, tout en l’illustrant sur l’écran de façon décalée, apportant des dessous insoupçonnés au texte.

« Je me souviens… », la première phrase est dite. Les souvenirs sont universels, chacun en a. Jérôme Rouger, lui, puise les siens à Terves, dans les Deux-Sèvres. Son écriture est simple et directe. Elle transmet avec simplicité les bribes d’un univers. Les morceaux de vie sont associés sans souci de fil conducteur, rythmant le spectacle à coups de « Je me souviens », déplacements, images et séquences musicales répétitives. Jolies anaphores…


© Cédric Ridouard

Au détour des mots se succèdent les visages. La galerie de portraits rappelle des gens et des situations déjà croisés : juste et drôle, en plus d’être vrai. C’est à se demander qui nous sommes, au fond, puisqu’on se reconnaît partout. Apparemment, tous fait du même bois, nous rions quand il parle du devoir d’enfant, imposé, d’embrasser des joues qu’il préférerait éviter, propos appuyé par une photo de croupe de vache.

Mon œil, un peu trop graphiste, n’a pu s’empêcher de tiquer à la vue de certaines photos amateurs. J’ai cependant vite oublié ce détail, car elles sont absolument cohérentes avec le propos. La mise en scène de Jean-Pierre Mesnard a lié le tout avec précision. Certains personnages, comme celui du père, par exemple, sont à chaque fois évoqués au même endroit de la scène. Avec un travail de lumière lui aussi précis, notre œil peut voyager familièrement dans ce monde dès les premiers instants.

Quand le mot fin apparaît sur l’écran, on a passé un bon moment. Touchés, oui. Jérôme Rouger et son univers sont attachants, ils nous rappellent ou nous renvoient si bien au nôtre. Quoi de plus beau que de tenter d’extraire de soi une quintessence, de l’articuler, et de la polir jusqu’à l’offrir, encore palpitante de fragilité ? Un spectacle comme un cadeau, humble, juste et plein d’autodérision : une belle façon de se rappeler sa propre humanité. ¶

Laurie Thinot
Les Trois Coups
www.lestroiscoups.com
Je me souviens, de Jérôme Rouger
Compagnie La Martingale • 7, rue de la Citadelle • 79200 Parthenay
05 49 94 32 19
martingale@cc-parthenay.fr
http://www.lamartingale.com/
Mise en scène : Jean-Pierre Mesnard
Avec : Jérôme Rouger
Création lumière : Cédric Ridouard
Réalisation bande-son : Laurent Baraton
Le Lucernaire • 53, rue Notre-Dame-des-Champs • 75006 Paris
Réservations : 01 45 44 57 34
Du 4 mars au 25 avril 2009, du mardi au samedi à 19 heures, relâche le 16 mars 2009
Durée : 1 heure
15 €


Donc si vous voulez réserver et aller au Lucernaire, n'hésitez d'aucune manière, d'autres spectacles bien-sûr dont EX-VOTO, on m'en a parlé pour les comédiens ; le texte, vous savez c'est Xavier Durringer, cinéma et théâtre ont bénéficié de son écriture, je n'aime pas non plus par ex : le film la Haine de Kassovitz... je sais il n'en est pas l'auteur, mais il y a comme une parenté.
Je n'aime pas Durringer... je préfère MINYANA par exemple : INVENTAIRES
c'est de mon époque...

LA NUIT DE L'IGUANE Ah Tennessee...MC93 Phrases inacceptables


pour voir d'autres photos de cette pièce avec Tchéky Karyo et Sara Forestier, allez sur ce site protégé de photographes professionnels 1D PHOTO

Ce n'est pas parce que Johnny Halliday a fait une chanson sur Tennessee Williams, qu'il faut le noyer au purgatoire des écrivains...
J'en aime deux beaucoup des écrivains de théâtre américains et je me demande dans ma liste, si je ne les ai pas oubliés vieille tête émotive captive obsolète et amnésique.
Eugène O'Neill et Tennessee Williams, les 2 ont donné lieu et scénario à des films avec de très grands interprètes et réalisateurs...

Il y a 2 phrases inacceptables sur lesquelles je reviendrai... entendues et qui m'ont laissée muette coi sans émission de sons tordue dans le ventre... Je sais je suis délicate et en plus comme le droit à la lenteur je revendique le droit à la lenteur et à la délicatesse pour tous
Restons solidaires et d'une extrême gentillesse.

-Ils sont où les gens qui subissent la crise ?
-Bashung on s'y attendait, car on avait bien vu ces derniers temps dans quel état il était, non ?

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Critique LA NUIT DE L'IGUANE
Georges Lavaudant épure l'oeuvre de Tennessee Williams
LE MONDE | 18.03.09 | 16h02 • Mis à jour le 18.03.09 | 16h02


L'être humain est une jungle. Ainsi le voyait Tennessee Williams, qui vit un retour en grâce, ces temps-ci. L'écrivain américain (1911-1983), tant aimé pour les films qu'il a inspirés, d'Un tramway nommé désir à Baby Doll, avait été laminé par les avant-gardes des années 1960-1970 : trop lourdement psychologique, pensait-on, trop naïf. Trop théâtral, pour tout dire.

Mais le théâtre a ceci de beau qu'avec lui l'histoire n'est jamais finie : quand une oeuvre est forte, elle finit toujours par vivre une nouvelle vie, incarnée par de nouveaux corps. C'est ce qui arrive aujourd'hui à Tennessee Williams. Après l'Allemand Frank Castorf, voici que Georges Lavaudant relit lui aussi l'auteur de Doux oiseau de jeunesse. Le metteur en scène, qui ne chôme pas depuis son départ du Théâtre de l'Odéon, en 2007, offre ainsi, à la MC 93 de Bobigny, la redécouverte d'une pièce magnifique : La Nuit de l'iguane. Loin, très loin du film mythique de John Huston avec Ava Gardner et Richard Burton.

L'histoire est celle d'un homme "au bout du rouleau", "au bout du voyage". Il a été pasteur, dans une autre vie. Aujourd'hui, il balade, dans des voyages organisés, des vieilles filles frustrées ou des businessmen pressés. Mais là, pour lui, c'est le dernier voyage : il s'échoue au Mexique, à l'Hôtel Costa Verde, coincé entre la jungle et la mer.

Et tout au long d'une longue nuit, il est confronté à quatre femmes, qui chacune incarne un choix de l'existence. Maxine, la patronne de l'hôtel, ce serait la force de vie la plus concrète, l'énergie brute. Hannah, la peintre, l'idéal artistique. Charlotte, la jeune fille, les tentations de la chair (fraîche). Mlle Fellowes, enfin, l'institutrice, le puritanisme et les conventions.

Georges Lavaudant va droit à la dimension profonde de la pièce, débarrassée de tout folklore, dans cette mise en scène qui s'inscrit dans le superbe décor stylisé de Jean-Pierre Vergier : une ligne de cactus géants, piquants, vénéneux, et presque rien d'autre. La nuit mexicaine, la jungle alentour n'en sont que plus présentes, ainsi suggérées. Et la belle traduction de Daniel Loayza contribue à cette épure, qui gomme le côté bavard que peut parfois avoir l'écriture de Williams, mais conserve toute son efficacité théâtrale.

Dans cette atmosphère légèrement fantastique, la pièce prend le cours universel et bouleversant d'un homme sur le chemin de sa délivrance. Cet homme, Shannon, qui se dégage des rets aussi bien sociaux qu'intimes qui l'enserrent, advient grâce à un acteur, Tchéky Karyo, que l'on n'avait pas vu aussi bien au théâtre depuis très longtemps. Son Shannon manque un peu d'assurance, mais il est taillé dans l'étoffe fragile de la vie, avec ses hautes aspirations et ses défaites, ses forces de vie et ses pulsions de mort, ses instincts grouillants et sa soif de beauté.

Il forme, ce Shannon, un couple magique avec Hannah. Cette Hannah qui l'aide à rejoindre son "essentielle humanité" est jouée par une Dominique Reymond fabuleuse, irradiante. On ne peut malheureusement pas en dire autant de l'ensemble de la distribution, ce qui empêche le spectacle de déployer toutes ses qualités. Sara Forestier, la belle découverte de L'Esquive (2004), le film d'Abdellatif Kechiche, confirme son exigence et sa fraîcheur dans le rôle de Charlotte, mais d'autres personnages sont trop lourdement surlignés, à l'image de la Maxine d'Astrid Bas ou de la Mlle Fellowes d'Anne Benoît.

Inégal, le spectacle de Lavaudant dégage pourtant ce qu'il y a de particulièrement beau dans cette Nuit de l'iguane, et qui tient à la capacité de Tennessee Williams à créer des images simples et fortes. Comme cet iguane que l'on délivre de sa chaîne, en une nuit où, dans la solitude des êtres, jaillit un moment de vérité, qui ne résout rien, mais porte en lui-même sa propre nécessité.

La Nuit de l'iguane, de Tennessee Williams (nouvelle traduction de Daniel Loayza). Mise en scène : Georges Lavaudant. Interprètes : Astrid Bas, Anne Benoît, Tchéky Karyo, Sara Forestier.
MC 93, 1, bd Lénine, Bobigny. Mo Bobigny - Pablo-Picasso. Tél. : 01-41-60-72-72. Lundi, mardi, vendredi et samedi à 20 h 30, dimanche à 15 h 30. De 9 € à 25 €. Jusqu'au 5 avril. Durée : 2 heures.
Fabienne Darge
Article paru dans l'édition du 19.03.09.

mercredi 18 mars 2009

Nouvelles CIE PHILIPPE PERSON 2 spectacles 2 messages 2 représentations 19 et 23/03

URGENT
j'écoute en boucle "la mélopée" de BASHUNG si prince il y a, c'est, c'était prince des Mille et une nuits Shéhérazade de la musique, revenu au néant, repris par les Ténèbres.


Et la vie de notre Théâtre , les spectacles continuent malgré la grève, à côté...

Des nouvelles de Philippe Person et sa Cie Professionnelle
Un autre homme à la classe discrète
et qui se bat tout le temps en sourdine et élégamment
il ne se pose plus de questions si c'est sa seule voie

PHILIPPE PERSON
deux de ses spectacles se rejouent demain et lundi prochain...
le Délivrez PROUST c'est un des spectacles que je préfère de tous ceux que j'ai vus... de tous les théâtres et du sien
messages mail impressions cyan je fais vite noir....

DELIVREZ PROUST
se joue jeudi 19 mars
au Théâtre LE VILLAGE
à Neuilly sur Seine à 21 heures
Rue de Chézy. M° Sablons

"Pour cette représentation, je ne peux pas vous inviter car ce n'est pas la compagnie qui organise.

Pour celles et ceux que ça intéressent, merci aussi de me le dire par mail.
Je réserverais les places et négocierais un tarif réduit."
*************************************************
A très vite

Philippe
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Bonjour à toutes et à tous

"Ce mail pour rappeler aux absents de ces dernières semaines que Lundi prochain, le 23 mars
il n'y aura pas cours pour cause de représentation à La Pépinière."
LUNDI 23 MARS à 21H 7 r LOUIS LE GRAND PARIS 2ème Métro OPERA
d'après Pascal Bruckner
adaptation Philippe Honoré
mis en scène par Philippe Person
avec Pascal Thoreau
L'EUPHORIE PERPÉTUELLE la suite...
A lundi

Bises collectives

Philippe Person

mardi 17 mars 2009

Meurtrie et pourtant j'ai besoin d'en parler... Merci, Monsieur Bashung suite... et enterrement


-J'ai du chagrin et plein de gens viennent là en passant
je voulais vous dire que si vous vouliez comme d'autres...
porter vos pas et lui rendre un dernier hommage c'est après après demain après le jour de grève et de manif. C'est vendredi vers 11h30 une messe sera célébrée
C'est à St GERMAIN DES PRÉS et ensuite au Pére Lachaise.
Il y a un Pére dans le nom de ce cimetière, comme si c'était un peu le copain prêtre ou le nom d'un troquet, mais là c'est le dernier,
à ce propos sur France Inter ou Info ils ont rapporté l'anecdote d'un cafetier qui a mis un disque, un CD ? de Bashung (vidéos) et qui a dit : "un peu de respect, c'est toute ma génération ?"
Il y a l'Article l'hommage de Libé qu'une copine m'a passé,
il y a surtout BLEU PÉTROLE son dernier disque, à écouter en boucle
car si Monsieur Bashung vous m'avez aidé à vivre surtout à cette période avec ce disque
vous pourriez nous engager sur une voix rare et lactée celle de se respecter jusqu'au bout
de s'aimer plus de donner ce qu'il y a de plus beau et de s'en aller sous un feutre et des lunettes noires.
Je viendrais avec mon cuir aussi noir car il se pourrait qu'en plus vous m'aidiez à accepter l'inacceptable point final.
Nous aider à vivre à aimer à donner le plus beau et à mourir aussi...
j'y serai avec un foulard bleu pétrole mon cuir donc et mes vieilles bottines pointues
mon feutre et mes lunettes noires
et aussi quelques mimosas que vous aurait bien offert Mme Barbara ou qui sait Harvey Keitel.
Je dis merci à ses proches et je leur dis aussi...
je ne sais pas mais comment à tous les blessés réparés l'instant d'une musique et de ses mots à tous ceux là aussi, je dis courage, soyez digne de le recevoir,
il vous a dit des paroles et vous avez été guéris....

Le plus beau des liens, c'est celui qui a été mis en commentaire par un anonyme, ici bas,
sur une lecture blanche de Bashung avec Chloé Mons des lettres de Calamity Jane à sa fille...
Deadwood 1880, "... T'abandonner m'a presque tué... T'as une belle écriture, ça m'a fait honte de la mienne..." "le monde aura perdu un homme loyal et au cœur sincère" "je ne suis pas aussi noire que je me suis peinte" ... "et songe que je suis solitaire"
C'est comme cela qu'il faut lire les lettres d'une voix blanche, en contraste une musique nait,
une musique est née...
Et aussi
Sur ce site de France Culture tout y est, une interview au journal belge, Le Soir, des vidéos, ses albums, tout en écho et en dignité artistique s'il y a un seul site à visiter c'est celui-là.


Chloé Mons, Calamity Jane, Alain Bashung, Rodolphe Burger par Chloé Mons, Alain Bashung, Rodolphe Burger
La Balade de Calamity Jane
Naïve - 31/01/2006


Après la découverte des lettres écrites par Calamity Jane à sa fille, Chloé Mons, tombée amoureuse de ce texte, trace les 1ères lignes d'un projet où se mêlent déjà les lettres et ses chansons. Aussi est-ce dans un Atelier de Création radiophonique (ACR) qu'elle s'entoure de Alain Bashung et de Rodolphe Burger dans le studio alsacien "Klein Lebereau", pour parfaire ce "film sonore". Alain Bashung lit et fait sonner son harmonica, Chloé Mons chante, les deux se mêlant au jeu de guitare si particulier de Rodolphe Burger... Huit chansons inédites interprétées par Chloé Mons, dont 3 duos (2 avec Alain Bashung et 1 avec Rodolphe Burger) viennent ponctuer la lecture.
MERCI anonyme, MERCI (jamais un merci ne nous fut donné et rendu à cru et à cœur comme celui par Bashung lors de ses derniers concerts je sais je l'ai déjà dit..; donc cher anonyme ).
vous voyez il y a des histoires d'amours entre artistes qui mènent un peu plus loin que les éternelles impasses dois-je continuer ?....
on peut faire quelque chose à deux voix... quand on s'est choisis amoureux et artistes

Ô et puis Messieurs Arno et Manset, vous serez là aussi présents entre portées et silences, à l'enterrement...
il ne faut pas laisser les imbus rendre hommage et faire foule que maintenant,

-il faut laisser faire, chacun reconnaitra les siens... il y a le poids léger de tous ceux qui détestent les enterrements, les foules où l'on se presse pour être vu, quelque soit l'hommage

dimanche 15 mars 2009

Merci Monsieur BASHUNG



Voir article du Journal du Dimanche JDD Bashung la mort d'une légende
sur France 2 c'est dommage qu'ils ont oublié de reproduire la réaction de Jane Birkin, à la sortie du Bataclan, ses mots son émotion, un instant de grâce partagée, qu'ils ont diffusé sur la chaîne
T'es mort, vous êtes rendu aux cieux et aux étoiles qui nous manquent si souvent, y a tellement peu d'hommes qui ont l'humilité d'avoir de la classe, MERCI


"la nuit je mens, osez osez Joséphine, Madame rêve" Monsieur Alain Bashung ne "courrira" plus sur mes notes, mes musiques, avant lui que je ne connaissais pas... chez moi

"Mon ange je t'ai trahi, tant de nuits alité, que mon cœur a cessé de me donner la vie,
... c'est un grand terrain de nulle part avec de belles poignées d'argent"


Je voulais me lever ce matin
pas pour venir ici vous parler de Monsieur Bashung.

J'ai entendu dire encore hier,
pis que pendre des blogs
Alors je me suis dit ce matin,
(je n'ai pas appris avant ce matin
la mort d'Alain Bashung) que je devrais tirer le volet de la pudeur,
pour lui.

c'est au réveil, au radio réveil que j'avais oublié d'éteindre,
dans mon lit,
que j'ai entendu la nouvelle.
Alors comment faire pour être intelligent, élégant, singulier,
un peu à l'image de Monsieur Bashung qui habitait la Goutte d'Or
et qui vivait chantait avec la femme avec laquelle il s'était marié

aimer quelqu'un un homme et une femme c'est respecter ses désirs et aussi ses non désirs et c'est aussi l'amener à s'exprimer avec plus de douceur
c'est la seule personne à laquelle on a envie devant tous comme devant personne
envie ;
de déposer un baiser sur ses lèvres,
à la bouche, déposer un baiser,
son chapeau juste déposer à ses pieds, aussi quand la clope est finie

un BASHUNG qui va nous manquer à mourir

Alors si je m'exprime sur ce blog, tout à trac
c'est que je ne sais que rire et pleurer et pas prier
et que j'ai besoin de fenêtre ouverte sur le beau et sur le monde
avec mes mots
avec ma musique intérieure


c'est que j'ai conscience que quelqu'un peut passer là
et a besoin comme moi d'être réconforté
Alors vous me direz tout le monde s'exprime oui mais mal,
et tout le monde en profite nullement.



Et si on avait besoin d'être éclaboussé par la traine d'une comète
pour lui
osez toujours, ne subissez l'impératif de personne, prenez le temps de vous aimer,
ne soyez pas trop intelligent, soyez un peu comme ça, comme lui...

-pourquoi tu disais que c'est plus difficile pour un homme que pour une femme d'avoir de la classe...
-parce qu'un homme, il doit être plus dénudé... fragile pas habitué...
Il a moins d'artifice à sa disposition,
d'artifice dans la manière et dans "les tulles" costumes, maquillage, démarche
les frontières soit disant, entre vulgarité et élégance,
sont moins marquées

-cite 2 noms
-Bashung et Eastwood, 61 ans et 79 ans
pourquoi la vie t'a si vite rejeté...

J'écoute Bleu Pétrole
et je dis à mon ami, qui par pudeur n'est pas toujours très gentil quand je suis très triste,
pourquoi t'as arrête la musique...
il me répond
parce

que c'était la fin


alors je lui réponds, t'as pas mis l'autre face....


"tu vois ce convoi
qui s'ébranle
non tu vois pas."


Économie de mots, je te voue j'avoue le respect le plus grand le plus infini respect tendre,
mais moi monsieur Bashung le poète, je ne sais pas au revoir, et salue pour moi de l'autre côté du miroir,
quand tu y seras,
lâché par tous ceux qui ont trop de peine pour le moment, dont certains voisins de la Goutte d'Or
et ton chauffeur
salue pour moi chapeau bas, Mme Barbara, les amis de Monsieur Georges , Léo et le Grand Serge..... et le rital de Serge.

samedi 14 mars 2009

Pour ceux qui comme moi aiment...MOLIERE GEORGES DANDIN


J'en ai entendu le plus grand bien, d'un ami du metteur en scène
-alors c'est normal si c'est un ami...
-mais quand on est fier comme lui à nouveau de l'avoir comme ami...
c'est qu'il n'a pas démérité, c'est qu'on est doublement heureux et comblé.
Et cette inflexion de la voix, je la reconnaitrais entre mille... ce sourire, cette façon délicate, d'insister, sans trop en dire...
voyez-vous
et puis par ailleurs depuis longtemps je connais la réputation de ce Monsieur Mario Gonzalez
grand spécialiste du travail du masque au Conservatoire.
En son temps, il y a fait travailler : Maria de Medeiros...(vous connaissez son album bercé de musique brésilienne : "a little more blue" allez faire un petit tour, ce n'est pas impératif, sur son site officiel,un clip qui a de la classe, ses yeux sont, au battement de paupière près, de la musique visible, audible, presque touchée).


Allez-voir si vous le voulez-bien aussi pur Georges Dandin, revenons au travail du masque, les photos sur le site du théâtre 13...

3 mars > 12 avril 2009
Mardi, mercredi et vendredi à 20h30
Jeudi et samedi à 19h30 - Dimanche à 15h30

George Dandin
de Molière
Mise en scène Mario Gonzalez
Comédie tragique masquée - 1h30 sans entracte

Avec Mariana Araoz, Etienne Champion, Evelyne Fagnen, Stephan Kalb, Marcela Obregon, Christophe Patty et Eric Tinot.

Assistant mise en scène Didier Girauldon, Masques Etienne Champion, Scénographie Bertrand Siffritt, Costumes Sylvie Berthou, Emmanuelle Ballon et Michèle Amiel, Lumières Jean Grison

Production Collectif Masque. Coproduction le Théâtre 95 de Cergy-Pontoise (Scène Conventionnée aux écritures contemporaines) et la Cie Annibal et ses Elephants. Avec le soutien de l’Adami, La Cave à Théâtre de Colombes, la Ville de Saint Gratien (Val d’Oise) et la Cie Sara Llorca. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.

SALON DU LIVRE

LIVRE MER
La plus grande librairie, le Salon du Livre, est ouverte en même temps que le salon de l'Érotisme...
Le Grenelle de la Mer,
épuisement des ressources, de plus en plus profond les usines de la mer, pêchent et détruisent la faune sous-marine... et à cause de cette mode : le poisson plus sain
les projets les plus fous remorquer les icebergs pour donner de l'eau à l'Europe.
Et si il y avait la guerre pour appropriation des ressources : quel éreintement cela serait pour l"écologie...
Ils font fort toujours plus fort, quels beaux monstres nous sommes...
J'ai fermé la radio bien-sûr, ils ont insisté aussi sur France-Inter qu'il allait faire beau.
Ouf !
cochenilles du quotidien, comment les détruire,
je m'en vais faire du théâtre et retrouver l'équipe du samedi matin....

Allez en attendant au salon du Livre dégusté un feuilleté de poésie après une farandole de BD, et avoir glané tous les romans du monde.
Pour échapper à toutes les prisons
Le verbe lire comme le verbe aimer ou rêver ne supportent pas l'impératif... a dit Pennac

vendredi 13 mars 2009

PY LE SOULIER SUR ARTE LE 21 mars de 13h à minuit en INTEGRALE

Py relève à nouveau le défi du "Soulier de satin", "pièce-monde" de Claudel

Les intégrales je sais c'est complet, si vous ne pouvez le voir ou le revoir 6 ans après comme moi, achetez en poche, au moins le livre... ou par deux soirées dans la semaine, je sais cela passe comme une éclipse de théâtre.
mais si vous voulez, vous pouvez faire comme moi, vous lever un dimanche tôt le matin et devant le théâtre vous mettre dans la file d'attente des places sont toujours délivrées le jour même, bien-sûr pas infiniment...
PARIS | Après l'avoir montée une première fois à Orléans, Olivier Py fait jouer jusqu'au 29 mars au théâtre de l'Odéon à Paris l'intégrale du "Soulier de satin", "pièce-monde" de Paul Claudel, signant une mise en scène à la hauteur de la démesure de la célèbre épopée théâtrale.

cet article du Monde sur Jeanne Balibar qui interprète PROUHÈZE avec cette phrase que lui fait dire Claudel à la fin de la pièce : "C'est l'amour qui refuse à jamais de sortir de cette éternelle liberté dont je suis la captive."
Six ans après l'avoir, présentée au Théâtre de la Ville, Olivier Py reprend cette grande histoire d'amour et de cosmos qu'est Le Soulier de satin. Même parti pris de décor mobile rouge, même distribution avec Jeanne Balibar (Prouhèze), Miloud Khetob (Camille) et, faisant le pont avec la mise en scène légendaire d'Antoine Vitez en 1986, Philippe Girard en Rodrigue. Du théâtre de haute mer pour âmes qui aiment l'exaltation et sont sans peur des ravissements et des chagrins.
sur le Figaro Armelle Eliot

Le Soulier de satin , Théâtre de l'Odéon, Place de l'Odéon (Vie). En deux parties la semaine (mercredi et jeudi à 18 h 30) et en intégrale le samedi et le dimanche (de 13 heures à minuit avec entractes et pause dîner). Tél. : 01 44 85 40 40. Jusqu'au 29 mars.

Art de La Tribune de Genève
AFP | 10.03.2009 | 12:57

J'adore cette photo, un sourire, que vous méconnaissez peut-être d'Olivier Py ou que vous avez oublié.

© AFP | Olivier Py le 3 mai 2007 à Paris, devant le théâtre de l'Odéon-Théâtre de l'Europe
"Heureusement qu'il n'y a pas la paire!", ironisait Sacha Guitry à propos de cette "pièce-marathon" découpée en quatre journées, rarement jouée en raison de sa durée: neuf heures - onze heures de spectacle en comptant les entractes - pour raconter l'amour impossible entre Dona Prouhèze (Jeanne Balibar) et Don Rodrigue (Philippe Girard) et de multiples histoires à travers le globe.

Olivier Py, rôdé aux longues pièces, a monté en 2003 à Orléans l'oeuvre de l'auteur catholique, qui n'avait pas été jouée en France depuis 1987, année où Antoine Vitez l'avait présentée, pour la première fois en intégrale, au Festival d'Avignon. Avant Vitez, Jean-Louis Barrault en avait monté une version raccourcie.

Six ans après sa création et une tournée mondiale, la tétralogie est présentée à l'Odéon avec une vingtaine de comédiens. "Les acteurs reviennent en ayant traversé toute l'oeuvre, ce qui leur permet d'aller plus loin", explique le directeur de l'Odéon, selon lequel "l'apprentissage" du "Soulier" est sans fin.

Cette fois, ce dramaturge engagé et catholique a voulu mettre davantage l'accent sur la dimension politique de l'oeuvre de Claudel le diplomate - il fut ambassadeur au Japon et aux Etats-Unis.

"La scène de ce drame est le monde" sont les premières didascalies du "Soulier", dont l'action se situe entre le XVIe et le XVIIe siècle, quand l'humanité découvre que la terre est ronde.

"On a l'impression que le Rodrigue et le Claudel de 1929 ont incroyablement prophétisé le monde où nous vivons maintenant, qui n'est plus le monde d'avant la chute du mur", explique dans le programme de salle le metteur en scène, qui y voit une allégorie de la mondialisation.

Claudel abolit aussi les frontières théâtrales en mêlant les genres: théâtre élisabéthain, Nô japonais, commedia dell'arte... Aux scènes lyriques et dramatiques se succèdent des scènes de comédie parfois totalement burlesques apportant une respiration bienvenue.

La mise en scène, vivante et fluide, est servie par une scénographie mobile signée Pierre-André Weitz, avec de vastes structures à étages montées sur roulettes, imitant notamment des façades d'églises de style jésuite.

Jeanne Balibar livre une interprétation remarquable de Prouhèze, portant de bout en bout les trois premières journées. Michel Fau, John Arnold et Sissi Duparc exploitent de leur côté brillamment l'écriture baroque de Claudel.

Philippe Girard campe un Rodrigue touchant sur la fin mais son jeu manque parfois de couleur, peinant à transmettre l'amour fou qui l'habite.

Le spectateur, lui, est convié à une expérience théâtrale unique dont la durée ne se fait pas (trop) ressentir, malgré un texte ardu. "Le Soulier de satin" est présenté en version intégrale les samedis et dimanches à 13h00, en deux parties en semaine à 18h30.

Le 21 mars, le site internet d'Arte diffusera la pièce en direct, de 13h00 à minuit. Elle sera ensuite disponible sur le site pendant plusieurs mois (arte.tv/soulierdesatin).

MERCI Monsieur CLINT EASTWOOD GranTorino


Vous connaissez CLINT EASTWOOD, -article sur rue 89 : journal des dissidents des révoqués de Libé- vous n'avez pu rester en dehors d'un de ses films qui que vous soyez, quelque soit votre génération, quelque soit je dirais votre origine, votre appartenance socio-culturelle, quelque soit votre désespoir, vos amours, vos illusions et vos opinions politiques.
Pourquoi ? Parce qu'hier encore pour son dernier film le GRAN TORINO, malgré toutes les critiques enthousiastes que j'avais lues ou entendues et qui quelquefois avant la découverte d'un film, vous grignotent un peu votre plaisir, malgré tout cela, j'ai été surprise, heureuse, à côté des personnages dans l'écran, à côté d'eux, j'ai ri, j'ai pleuré et je me suis dit en sortant que tout n'était pas perdu.
Et avec mon Amidou, en sortant, nous avons discuté, heureux d'être allés au cinéma, les autres gens trainaient dans la salle, je me souviens du sourire du jeune voisin de ma rangée, pendant les dialogues échangés entre le Polack et le Rital avec le Niaké.
Quelle dimension, à cette vie parallèle, que ce cinéma là.
L'humour, la distance, la précision, les limites, jusqu'où peut-on en rire ?
La vieillesse, la vie, la mort, l'amitié, la relation parent enfant, le deuil, la guerre, le pardon, la joie de vivre,
la différence des cultures et alors ? la relation à un chien, le plaisir total de la belle voiture : celle de Starsky et Hutch (c'est mon chéri qui m'a expliqué) : la Gran Torino, comment s'apercevoir qu'une femme est éprise d'un homme : le regard, les armes : quelle importance quel symbole ambivalent est-ce aux États-Unis...
Eh oui tout cela y est, comme dans un très bon roman, avec des images qui vous portent et vous emportent.
Et en plus je me dois de rester digne de ne pas m'affecter en sachant que c'est le dernier film où je vois CLINT EASTWOOD dans un film en tant que comédien.

J'espère que vous allez bien, Monsieur CLINT EASTWOOD, pour réaliser d'autres films.
Car voyez-vous, j'ai encore besoin de vous, comme hier soir après une sale journée sans humour, sans respect,
au boulot que des petits combats pervers orgueilleux ou je devais être formée et où je n'étais que prétexte à d'autres règlements de comptes.
Oui vous savez dans tout ce déroulé de petites contrariétés,que le quotidien professionnel.
(Celui qui peut m'expliquer simplement le publipostage sur Word, je l'embrasse à l'avance...)
Comment effaroucher à vie une équipe de personnes et se garder la primeur, le savoir-faire...
je vous donne son nom...
NON NON pas de doute, je ne suis pas pour la délation,
je vais faire comme Monsieur Clint, je vais réfléchir, dans un sens ma nouvelle collègue est innocente, c'est son arme, son système de défense, d'être reconnue.
Comment la convaincre du partage et de la joie à ça ?
Bon.
Et puis, pour combattre la perturbation à mon âge, du changement et des transports en commun augmentés, la solution : le plaisir de la lecture, intact, qui vous sort de toutes les prisons.
Le recours à l'Ipod quand il y a trop de monde et qu'on doit rester debout. Et une fois repéré l'horaire creux toujours le même, quand on peut, entre 9h et 10h, la lecture assise d'un bon roman. Là, IAN MAC EWAN : Samedi

lundi 9 mars 2009

Quelques photos de passionnés à jouer à aimer le théâtre et à propos des spectateurs qui s'endorment au Soulier de Satin/ Harvey MILK

LE COURS DU SAMEDI MATIN au Lucernaire, ils préparent leur spectacle sur.....
cette chronique leur est surtout consacrée

Nos chers élèves, ils y mettent tout leur cœur et leur professeur ne compte pas sa peine son enthousiasme,
il fourmille, pétille d'idées,d'intelligence de scène, à leur contact ;

bien loin des considérations de longueur de texte, de longueur de rôle des professionnels


quoique...

pour le moment je n'assiste plus Philippe sur ce cours je vais y revenir.
Ainsi, j'aurai retrouvé un œil neuf, plus critique.

-Pourquoi, ne viens tu plus à ce cours là ?
- Parce que déjà, ils se débrouillent très bien, notent, s'entraident.
Et comme je l'ai dit à quelques-uns, trop de fatigue nuit, il faut savoir comment les choses se font et je n'en pouvais plus.
Si le lundi, je commence ma semaine trop fatiguée, le mercredi je dors sur tous les sièges, le vendredi je m'endors au boulot...
et donc comme tous les dimanches aussi nous allons en banlieue voir un de nos chers aïeux,
"je n'ai plus une minette à moi" comme dirait Tardieu dans "Un mot pour un autre"

Il me faut un matin par semaine préservé où je m'occupe que de moi où je peux trainer et me réfugier loin des quolibets....
Dans l'ensemble nos élèves et Philippe surtout, ne disent rien comprennent et me recueillent telle que je suis,
mais au boulot ou avec certains amis goguenards, vous voyez ce que je veux dire...

En passant,
ce n'est pas comme avec Michel Fau ou Olivier Py !
quand ils proposent d'aller les voir pour 11 heures de théâtre, dans le Soulier de Satin, ils savent que les gens, certains, vont s'endormir au théâtre, mais ils vont s'y réveiller, imaginer, rêver pour rattraper les progressions des personnages, l'histoire. Pour recoller, pour se recoller aux morceaux de leur vie, de la pièce, de cette bible enfouie en nous-mêmes.

Ils vont s'approprier le texte la poésie comme si on leur avait conté pour qu'ils s'endorment...
Je sais de quoi je parle car je l'ai vu lors de sa première apparition production création, au Théâtre de la Ville, mais en deux soirées.
-Et cette fois à l'Odéon ?
-j'ai très envie de me téléporter jusqu'à l'Odéon, un samedi ou un dimanche, entre jour et nuit pour l'intégrale de 13H à 24H.
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Je suis allée au cinéma, j'ai dormi là aussi. Je n'en parlerai donc pas complètement. Mais de la partie que j'ai vue, j'ai trouvé cela comme un peu trop convenu.
Sean Penn y est exceptionnel et l'histoire d'amour du début est de celles dont on a rêvé.
Et après cela m'a paru trop respectueux, genre exacte reconstitution.
C'était Harvey Milk, mais quel beau combat politique.

extrait d'un article du Parisien (voir lien plus haut)
"Il confie d'ailleurs que ce rôle, comme les autres, il l'a beaucoup travaillé pour obtenir l'interprétation qui a bluffé tout le monde : "Je n'ai pas de don spécial", explique-t-il, "mais cela s'apprend, et quand je travaille sur un personnage, je travaille avec mes tripes, à l'instinct. (...) En tout cas, quand j'ai envisagé de faire "Milk", ce n'était pas pour des raisons politiques mais parce que le scénario était formidable et que le personnage avait des échos contemporains. Harvey Milk m'a inspiré."
Et Sean Penn inspire le débat... Un cercle vertueux en somme.
Et LES PHOTOS DU COURS... là ça vient...









A bientôt et en pleine forme les amis.