samedi 15 juillet 2023

Un livre pour tous les comédiens d’un jour d’une saison ou pour toujours

Les amis d’ici et d’ailleurs Bertrand Anne Lydie Béatrice…. pour ceux qui s’y risquent sur scène s’y collent y reviennent y passent ou y restent je vous suggère de lire ce très « riche » livre d’entretiens de citations de mises au point sur le jeu le fau (!) le vrai….le faux donc. Il est d’Anouk Grinberg, j’aurais lu ça avant qui sait ? De toutes les façons….
Il y a des avis comme celui de Dominique Valadié qui parle et après son metteur en scène Alain Françon, qu’est-ce que la complicité entre un metteur en scène et un acteur. Avant la lecture du livre, j’aurais dit une compréhension des deux et un ressenti sur la même trame. 
Mais oui je crois à ce qu’on appprend à tout âge dans les livres :

DANS LE CERVEAU DES COMÉDIENS -ANOUK GRINBERG

« Dans le puits sans fond du jeu »

P112 à 113
Anouk.– comment tu fais pour jouer quand tu ne sens rien ?
Corinne Masiero.–. Je joue que je ne sens rien. Il vaut mieux que ça ne vienne pas, et que ça soit sincère, plutôt que ça vienne habilement. Quand tu ne sais plus quoi faire, c’est là que le moment est bien, parce que le moment où tu es vrai, tu es souvent ridicule. Et ça c’est beau.
Anouk.– comment tu fais pour pleurer sur commande ?
Corinne Masiero.–Je ne peux pas te répondre, parce que je ne sais pas comment ça marche, mais ça marche. Parfois je pensais à Yannick Noah quand il avait gagné son match. Ça passait à la télé, j’étais toute seule chez ma mère, et voir cet homme se lever comme il a fait, ça m’a fait pleurer. Donc j’y repense et ça marche. Parfois, ça ne marche pas. Mais quand je pleure, ce n’est pas ma tristesse, ce n’est pas moi toute seule, on dirait que je suis un groupe. Ou un robinet.
Anouk.–C’est dur de te montrer ?
Corinne Masiero.–Oui ! Au théâtre, j’ai le trac jusqu’aux saluts. J’ai vraiment peur, et j’ai honte de cette peur. C’est une peur de base. Mais parfois, c’est simple comme là devant toi ou comme quand j’étais petite j’allais faire du vélo, on s’arrêtait , chez des gens que ma copine connaissait dans les vieilles fermes, il n’y avait pas la télé, tu arrivais c’était calme. Si la porte était ouverte, tu entendais un peu de bruit de dehors, on parlait tout bas. Les gens te disaient : vous voulez un café ? Voilà un café ! Tu te disais il faut faire quelque chose, il faut parler… Non il n’y a pas besoin de parler, il faut juste être là. Jouer ça peut ressembler à ça, c’est aussi des vacances, des vacances de réflexion.

Avec un enfant comédien Quentin P113 à
114
Anouk.–À ton avis, si tu joues que ta mère est morte. Est-ce que le chagrin dans ton cerveau est le même que si ta vraie mère mourait dans la vie ?
Quentin.–Oui, je pense, mais il y a deux parties dans ton cerveau. Il y a une partie qui sait que ta mère n’est pas morte. Quand tu joues tu t’éteins la vérité et quand c’est fini tu la rallumes.
Anouk.–Tu penses qu’il est content le cerveau d’être allumé/éteint, allumé/éteint ?
Quentin.–C’est un peu fait pour ça, le cerveau. Il est prêt à tout, non ?

P117 à 119 
Et maintenant je dirais comme Alain Françon :
 « Oui, jouer c’est un exercice d’altérité. Et c’est un éloge de l’hypersensible. On peut l’aborder par plein de biais. Le chemin intelligent qui va aider les acteurs, ce n’est pas l’intelligence, ni le commandement psychologique. Il y a des moyens techniques pour y arriver la matérialité d’un texte, sa ponctuation, les accents toniques, un mot qui se répète souvent, font peu à peu apparaître le courant sous-marin de la partition, sa structure, les émotions. Il faut aussi s’empêcher de faire des continuités psychologiques, aller d’instant, en instant sans mémoire, sans anticiper sur ce qu’il y a après, lâcher la rampe et laisser affleurer toutes les contradictions. Seulement là, on rend justice. Parfois dire à un acteur « marque les points ! » peut ouvrir des chemins. Moi je ne parle pas trop des sentiments pour ne pas encombrer les acteurs. Et en même temps on peut parler de tout c’est ouvert.
Anouk.–On est un peu somnambule ?
Alain Françon.–Plus les acteurs sont somnambules, plus ils sont éveillés.
Anouk.– alors, tu hypnotises ?
Alain Françon.–Non, je ne crois pas. On cherche ensemble l’évidence, et quand on la trouve, c’est qu’on a perdu pied.
Anouk.–Alors, toi, tu les aides à perdre pied ?
Alain Françon.–Le plus que je peux
Anouk, c’est drôle comme métier de faire perdre pied à des gens.
Alain  Françon .–l’endroit où ils vont, c’est le chemin où il n’y a plus de chemin. La grâce des acteurs c’est de faire une chose et son contraire faudrait toujours être dans le paradoxe.
Alain Françon.–Chez les bons acteurs, ce n’est ni vrai ni faux. C’est entre. C’est du jeu humainement expérimenté, mais il ne faut pas se mettre dans des états, il ne faut pas hystériser le jeu.
Alain Françon.–Oui. Je l’accompagne pendant une partie du voyage, mais à un moment il n’y a qu’eux qui peuvent aller plus loin. 

P120
Joël Pommerat, auteur et metteur en scène.–« Je cherche avec l’acteur un certain état de réalité–un mot compliqué, vraiment–, un état de réalité dans le sens physique, du terme, le plus concret qui soit. Rapport à l’instant présent, au temps qui passe un rapport à l’espace autour de soi et aux autres individus qui occupent cet espace […]
Quand un acteur est dans le présent, alors, il existe il y a de la présence, comme on dit. Il est présent. […] je cherche l’intime, je cherche à ce qu’il soit sur le plateau dans un moment de grande proximité et de laisser-être. C’est cela que je veux montrer au théâtre : un laisser-être ; je veux enlever sa maîtrise à l’acteur. Je le mets en situation de ne plus être un comédien arborant et usant de son savoir-faire, mais un acteur qui, par son travail, tente d’enlever, tout ce qui pourrait le protéger, le masquer et lui permettre de se cacher, de garder le contrôle de l’image de lui-même, une sorte de carapace. donc je dépouille l’acteur, je lui demande de se dessaisir du savoir-faire, et de chercher à être sur la scène  publique, dans la même situation que s’il était seul, sans avoir à composer pour le regard de l’autre. […] si vous assistiez à une séance de travail, vous m’entendriez dire les mêmes 10 mots pratiquement tout l’après-midi. Si vous reveniez un an plus tard, vous m’entendriez redire ces même mots. Or, ces mots, quels sont-ils ? Ce sont des mots qu’il faut reprendre comme pour la première fois, car c’est le travail de l’acteur de retourner à ses premières fois pour pouvoir être, ensuite, sur scène, comme pour la première fois. Ses mots, ses principes, les voici :  travailler à partir de soi. […] il ne doit pas se projeter à l’extérieur de lui-même, en imagination. Il doit parler et penser à partir de lui-même. Il doit s’approprier les mots du texte comme si ses mots étaient les siens, c’est-à-dire comme s’il en était lui-même, l’auteur. Sans distance. Il doit rester dans l’innocence de la représentation de ce qu’il va faire, à deux sa création, en aveugle, je dirais. »





samedi 1 juillet 2023

Ces titres de vie : Claude, Jean-Michel, Indiana, Adèle, Vincent, Greg, Nathalie et les autres anonymes …..



Certaines photos sont prétextes à être rejetées par l’intelligence des algorithmes,  ne respectant pas les critères communs de publication sur Blog.com …..aussi vais- je en mettre le moins possible…Et celles de Claude Degliame sont pour moi les plus belles je les « reposte ». Elles ont été ré-effacées. les vidéos elles sont résistantes.


Indiana Jones et le Cadran de la destinée 
« Je suis venue vous dire que je m’en vais ». Ce refrain me hante depuis que j’ai vu ce film, c’est comme si j’appréciais toute la saga depuis que j’avais vu cet ultime épisode. 
Nous étions ensemble à quatre dans la salle 4DX AVEC LES ENFANTS. 
Ils ont aimé dans la grande salle encore un peu clairsemée, on a applaudi avec quelques uns.
 À un moment les méchants hors bien sûr Mads Mikkelsen m’ont un peu soûlée mais pour tout le reste j’ai marché couru presque !
Extrait de la critique de l’Internaute « Avec seulement un regard, un mot, une posture, un bougonnement ou une supplique, Harrison Ford est bouleversant en héros vieillissant, dépassé, accablé et prisonnier de son passé, refusant de regarder vers le futur. Comme si l'acteur en profitait pour faire ses propres adieux aux spectateurs. »

Vu le film Élémentaire de chez Pixar avec le court métrage avant. Surtout comme le recommandait France-Inter on aura tout vu.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/on-aura-tout-vu/on-aura-tout-vu-du-samedi-24-juin-2023-7600461 allez le voir en version française avec Vincent Lacoste et Adèle Exarchopoulos. Ils en distillent un nectar léger drôle et passionné. Il y a bcp de bonnes choses sur les rencontres amoureuses qui soit disant ne peuvent pas se toucher….
Et sur l’assurance tranquille qu’il faut pour communiquer et l’empathie (voir l’anecdote avec l’éponge) ; sur qui sont les « migrants », après les « boat-people », le manque de confiance…. Lorsqu’on est seul, face à des parents valeureux Sur les ceux qui pleurent et les ceux qui ne pleurent pas. Des enfants devant nous ont dit « c’est trop bien » et derrière y a eu des applaudissements et vous savez les salles de ciné sont climatisées avec une glace on est comme ailleurs……comme si rien de « mal » pouvait arriver ….
Théâtre : Aglaë au LOKAL mise en scène de Jean-Michel Rabeux 
Ah comme c’est compliqué complexe les strates de la reconnaissance,  les hiérarchies les mises au ban mais lorsqu’on étudie un auteur il est bon de savoir regarder l’époque les contemporains. Pour rassembler les générations il faut de savantes recherches et de la philosophie….et bien voir ce qui est à voir. « On devient adulte quand on arrive à pardonner à ses parents » ai-je entendu dans une pièce hier….AglaëAu LOKAL (école Auvray-Nauroy)

Aglaë = Claude Degliame, cela m’a pas beaucoup plu, cela m’est entièrement entré au dedans.
Cela c’était hier comme si cela… gommait les barrières frontalières entre tous les temps, passé présent et avenir. La mise en scène est touchante vous allez me dire comment faire une mise en scène touchante…. À priori avec trois fois rien des néons brillants des tabourets une disposition de tabourets  des coins de salle proscenium le public est là pour respirer sentir être touché sur l’épaule par la comédienne si légère comme la nuisette soyeuse noire, les bas noirs, les bottines de Zerline pour les gars, noire sur peau blanche mate un peu. Quand elle passe son peignoir elle dit noir sur noir, c’est bien non? Et moi j’ai ri. C’est avec la comédienne qu’on fait surtout une mise en scène. La légèreté, l’élégance naturelle palpable quand la comédienne passe, s’asseoit boit un verre avec chacun ? Non avec le plus jeune des gars. Toute une vie de pute pute pute….. c’est du théâtre avec l’art brut de la vie et pour la légalisation de la prostitution un spectacle créé il y a 7 ans….comme j’ai dit au metteur en scène =Jean-Michel Rabeux je n’étais pas venue au Rond Point à cause que c’était le chaos dans ma vie ….. cela devait être complet ce soir mais c’est dommage que vous n’ayez pas réservé… En sortant j’ai dit c’est-y pas dommage qu’il n’y ait pas plus de gens qui voient cela, qui vont au théâtre. Prix du billet solidaire 5-10-15€ et avec : on offre un verre….,,je voulais dire que c’est un spectacle où l’on sent tout ce qui est joué, on ne voit pas seulement derrière une vitre d’aquarium, on est assis parmi tous et on sent tout.
Une critique complète sur l’origine du projet : 
https://www.humanite.fr/culture-et-savoirs/theatre/vivre-sa-vie-de-mauvais-genre-jusquau-bout-630874erhttps://www.rabeux.fr/le-lokal/le-lokal.htmlhttps://www.rabeux.fr/le-lokal/le-lokal.ihtml

Politique internationale 
Rubrique : IDÉES DU MONDE le 1er juillet 2023
*les émeutes urbaines se propagent et s’aggravent … « la colère des quartiers est politique, parce qu’elle relève d’une expérience partagée de la dépossession et de l’injustice » Fabien Truong sociologue professeur à l’université Paris VIII
Et p 3 : Mort de Nahël M 
À Aulnay sous bois où j’ai habité les 18 premières années toute ma jeunesse…« En 2005 j’étais sur le terrain, la plupart avaient entre 18 et 25 ans. Là, ce sont des gamins, à partir de 13 ou 14 ans. » Oussouf Siby conseiller municipal d’opposition (gauche).


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L’Afrique : dont l’histoire se réduirait à l’histoire de l’Europe sur ce continent…. 
Ne faudrait-il pas arrêter de rêver ! l’Afrique et enfin d’aborder la réalité de L’Afrique, la découvrir…. l’écouter la traduire dans ses différentes langues et expressions artistiques artisanales et non plus imaginer l’assèchement de la Méditerranée pour exploiter plus vite plus totalement ses richesses. 
Article du Monde du samedi 1er juillet 2023 

Extrait : Sous l’effet de la « double désillusion » des récents coups d’Etat en Afrique de l’Ouest et du chaos croissant provoqué par l’expansion du djihadisme, « les récits commencent à s’enténébrer », observe Elgas. Ce qui hâte le besoin de renouveler le regard sur l’Afrique, selon Anthony Mangeon. Le professeur se souvient des mots de celui dont il fut jadis l’assistant à Stanford, Valentin-Yves Mudimbe. « Il disait que le XIXe siècle a créé des catégories devenues comme des systèmes d’exploitation. Tant qu’on n’en changera pas, on ne comprendra pas. » Comme si, après avoir si longtemps inventé l’Afrique, l’Europe devait encore la découvrir.

La vraie vie…. De Greg GUILLOTIN :
Le Pire stagiaire de Jacky 
Et la vraie vie de sa mère ou plutôt celle de Nathalie FEYT  entre autres 

Le pire stagiaire Samuel et son ami Jacky agent matrimonial en Belgique 
Lien pour la version longue la préférée de tous non ?  https://youtu.be/UKQcJUj8Bjs


Ah si seulement l’humour belge pouvait faire un hors piste jusqu’en France, peut-être que les jeunes gens qui m’abordent dans la rue pour faire des selfies, les fans de Greg GUILLOTIN du Pire Stagiaire seraient des semeurs de musique,  car « tout est musique » et humour avant que où après que d’être tombé dans la révolte ultime forme du désespoir et de la violence contre soi. Car à cette violence là il y a toujours avec l’effet retard, un effet boomerang. «  Pas les écoles ! » C’est à ce moment que le copain du tireur de mortier a poussé son bras pour que le tir de mortier aille vers le ciel et non pas vers la mère, qui elle aussi s’était révoltée, j’aurais aimé avoir son courage et rajouter allez-y tirez aussi sur vos grand-mères et filmer…..tant que vous y êtes »
Il faut des lois bien faites, pour protéger les plus faibles, des plus forts 
et surtout il faudrait de l’écoute et des troupes comme au théâtre,  du désir, de la musique de l’art pour d’autres collectifs, une urgence : un match un récital pour donner un sens à leur vie. Faites en un rap du tonnerre et pas un feu qui est tout sauf de l’artifice et qui fait des dégâts..