mercredi 20 décembre 2017

Tartuffe 2ème fois et Star Wars les derniers jedi

Le Tartuffe, hier j’y étais à cette représentation exceptionnelle, on y comprend plus de philosophie d’histoire et l’on se sent traversé par des dimensions humaines charnelles plus  qu’en 2h30 de StarWars. Mais le point commun c’est qu’on est estomaqué par le spectacle une fois le rideau levé c’est que les comédiens paraissent tous des héros et qu’on ne s’ennuie pas une minute. Les personnages, plus grands, plus clairs, plus sombres, méchants, colériques,  coupables, manipulant les lois,  sont capables de toutes les adresses, les sentences, les obligations, les frondes, les tartufferies. Ah le grand Cléante Bruno Blairet, si preignant, élégant et entourant et les deux Michel Bouquet et Fau dans Orgon et Tartuffe si touchants et extrêmes sous le même drap, drapeau rouge... quelle mise en scène, quelle distribution, quel rythme, on sort grandis et plus lucides que jamais. comme lavés par grande eau.  Et Dorine et les femmes qui se battent sous leurs corsets et qui aiment malgré tout, pour l’espoir d’une meilleure vie demain... Inoubliable Tartuffe,  j’ai bien fait d’y retourner !!! et quel plateau, quelle salle ! et si j’osais je dirais quel public!
Que ceux qui n’aiment pas le théâtre, déroulé sur 4 générations,  aillent se faire pendre ailleurs, mais quel dommage !
StarWars les derniers Jedis je ne l’ai pas regardé comme pour le Tartuffe bouche ouverte mais je me suis retrouver embarquée par la force déjà du jeu des comédiens et aussi commenpour Tartuffe par les renversements ou l’on se dit là il ne va pas s’en sortir et il s’en sort. Là il triomphe plus rien ne peut lui arriver et un émissaire élégant aux gants rouges arrive. 
Mais la grande différence c’est que Tartuffe si comme nous, vous retournez le voir ce ne sera jamais tout à fait comme la première fois  cela sera encore plus grandiose, tandis qu’au cinéma ce sera pareil à l’identique et il faut beaucoup d’effets spéciaux pour que ça vous bluffe autant. 
Tout le long de la pièce je suis restée la bouche ouverte. 

mercredi 13 décembre 2017

À propos de Johnny Hallyday


via Vincent Josse photo de Jean-Marie Perier
SUITE À LA DISPARITION DE JOHNNY, NOÊL EST REPORTÉ À L'ANNÉE PROCHAINE.(via Antoine Fayard)

Bon je vais vous donner ma version de mon Johnny Hallyday comment il est entré dans ma vie par la petite porte celle de l’émotion due à un film que j’ai adoré et dont personne n’a parlé dans ces derniers hommages : Mischka de Jean-Francois Stevenin (2002)avec un autre acteur Jean-Paul Roussillon décédé et dans ce film le réalisateur fait intervenir Johnny Hallyday et filme comme d’en haut du ciel, du chapiteau un concert merveilleusement et en nous précisant que c’est un ange descendu sur la France et aussi quelques années avant par le récit du concert du Stade de France sous la pluie où personne n’est parti et où il a chanté sous une pluie battante, le récit d’un fan des premiers temps qui a plus de 50 ans célibataire avait deux passions Johnny et sa voiture elle venait de passer son permis à plus de 50 ans. Je lui avais dit t’as dû être trempée et elle m’avait répondu non j’avais mon Kway et aujourd’hui le cadeau du ciel c’est que même si le temps était très froid il était sec et clair. J’ai regardé la télé toute la journée premièrement parce que j’avais envie d’être de leur côté et à leurs côtés aux fans et parce que j’étais très fatiguée. Il y a une autre fois et je me demande si avant d’avoir rencontré Pascal ce n’est pas l’un des derniers meilleurs souvenirs de ma vie de comédienne payée c’est à dire pro, nous devions jouer à Avignon en cours d’année, à Avignon au théâtre des Doms et nous sommes descendus en voiture avec notre metteur en scène, l’autre Nathalie et moi, nous avons acheté un disque de Johnny à la station service, il faisait déjà beau dans mon souvenir et nous avons chanté sur le disque avec les chœurs « que je t’aime » à fond les manettes tout le trajet d’autoroute.
A notre arrivée une autre comédienne et petite amie du metteur en scène, mais ne supportant pas les longs trajets en voiture, était arrivée en train. À nous voir si joyeuses, elle nous a fait la gueule tout le séjour. Jalouse de l’amour, de l’amitié virtuelle en quelque sorte, éphémère le temps. d’une tournée d’une chanson soit en boucle, mais d’une chanson, pour moi elle n’était qu’une rabat-joie....
Et hier, et ce matin c’est à dire 2 jours apres
l’hommage national pour la
mort de Johnny, même si je me situe dans les fans de dernière heure je me souviens (et avec Pascal on l’évoquait ensemble) du film « on connaît la chanson » où André Dussolier chantait : « ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule » ah ce film nous en rions encore Resnais- Djaoui- Bacri, comment réconcilier toutes les religions culturelles pour l’œcuménisme populaire. Merci Monsieur Johnny Hallyday.
http://www.telerama.fr/cinema/films/mischka,58708.php

Laurent Herrou
L’obscénité incessante autour de la mort de Johnny Hallyday — qui a commencé bien avant sa mort, avec le post sur « l’intégral du chanteur bientôt dans un seul coffret », illustration d’un cercueil à l’appui — me fait douter de l’humanité des personnes qui nous entourent. Que le gars mérite ou non le recueillement de la nation est un fait, dans un contexte de crise sociale avéré. Que cette mort-là soit plus relayée que celle d’un autre, que cela choque quelques-uns, d’accord. Mais se réjouir d’une disparition — « encore quelques jours et ce sera vraiment fini » — me dépasse.
Depuis plusieurs années, Facebook est devenu l’exutoire de tout ce qu’il y a de plus malsain, de plus triste, de moins généreux dans l’être humain. La mort y a trouvé une place de choix, qui se décline au quotidien avec son cortège d’indignation — « oh non pas lui » —, ses R.I.P, ses « au revoir et merci, Monsieur ou Madame Machin » (comme si l’intéressé.e l’avait rencontré.e la veille), son énumération, son concours de vitesse et de points marqués — j’en ai plus que toi —, et parfois, rarement, une justesse maîtrisée (Philippe Rahmy, Serge Doubrovsky, cette année) ou un humour aigre-doux inoffensif et touchant (la série d’Alban Orsini qui, pour chaque mort annoncée sur le réseau, poste la photographie d’une autre personnalité avec nom et dates du décédé original).
La question de la mort renvoie chacun — ou le devrait — à sa propre fragilité : ta mort aujourd’hui, c’est la mienne demain. Et que voudrait-on lire ou entendre ce jour-là ? Que souhaiterait-on pour ceux qui restent ? Tant mieux, bien fait, une tristesse généreuse ou un silence respectueux ?
Johnny Hallyday avait une belle gueule. Une sacrée voix. Sur les photographies des années soixante, il respire un bonheur qui le dépasse aux côtés de Sylvie Vartan, sur celles des années quatre-vingt, il explose d’un bonheur auquel il ne s’attendait sûrement pas au bras de Nathalie Baye, sur celles des années deux-mille, il transpire un bonheur animal, instinctif sur scène.
Je n’écoutais pas Johnny Hallyday, je n’achetais pas ses disques, je n’allais pas à ses concerts, je riais devant les Guignols et parfois il m’agaçait, devant sa piscine de Los Angeles ou sur le plateau de Michel Drucker.
Mais sa mort me touche.
Pas au même titre, pas avec le même désespoir que les millions de personnes qui le chantent à tue-tête avec des larmes plein les yeux. Pas comme une épouse qui écrit : « Mon homme n’est plus », et que cette déclaration abasourdit, tant elle est impossible, impensable. Mais comme la fin d’une vie, la fin d’une histoire, la mort d’une génération.

de mes nouvelles pour les amis, la radiothérapie, dépistage cancer colorectal...

La radiothérapie va se terminer j'ai eu droit à tous les effets secondaires...
http://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-sein/Radiotherapie/Effets-secondaires
"UNE ROUGEUR DE LA PEAU
Semblable à un coup de soleil, appelée érythème cutané, elle constitue la réaction la plus fréquente. Elle survient habituellement à partir de la 3e semaine de traitement. La rougeur disparaît lentement et laisse progressivement place à une coloration brunâtre pendant quelques semaines avant le retour à un aspect normal.

Parfois, elle est accompagnée d'une desquamation de la peau au niveau de la zone située sous le sein (sillon sous mammaire).

UNE FATIGUE

L'appréhension des examens et des traitements, les déplacements fréquents, l'attente lors des rendez-vous et la radiothérapie elle-même peuvent provoquer une fatigue physique ou morale. La fatigue dépend de votre tolérance à ce traitement et des autres effets secondaires. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l'équipe soignante afin qu'elle soit prise en charge le mieux possible.

UN ŒDÈME DU SEIN

Il peut apparaître notamment lorsque la radiothérapie est administrée après une chirurgie. Ce phénomène est exceptionnel."
Je n'en fais pas une gloriole, une compétition dans la victimisation : -tu m'as tout fait ! me disait ma mère je pourrais encore lui répondre : -oui j'ai tout eu... dans le sens que cela vous tombe dessus les bonheurs comme les malheurs...
L'oncologue m'a conseillé de faire un dépistage du cancer colorectal et bingo le test est positif, il y a du sang dans les selles et donc ensuite... il me sera prescrit un examen complémentaire : une coloscopie courant janvier.
coloscopie – examen qui permet au médecin d’observer le revêtement de tout le côlon à l'aide d'un tube long et mince muni d'une lumière à une extrémité

http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/colorectal/screening/?region=on#ixzz5199WMETV

Les quatre saisons se sont bouclées depuis le premier diagnostic d'un cancer du sein, le moral le reste du corps l'appétit ? Je me prépare, je nous prépare aux fêtes, nous allons repartir vers la Dordogne pour retrouver exactement les fêtes habituelles en famille c'est à dire chez ma mère à Noël et avec la soeur de Pascal ses nièces au jour de l'an.
Je vais régulièrement pratiquer une fois par semaine le hatha yoga pendant 1h30 et mon corps change doucement (c'est à dire que je n'ai pas seulement les cheveux qui repoussent), j'ai toujours le dégoût de l'alcool et du chocolat et donc je continue à boire de l'eau gazeuse quand je sors du courant, pour faire fête ou prendre l'apéro, la pression sociale est incroyable pour trinquer, boire un verre et même après un tel chamboulement, la première personne qui m'a offert du champagne était une personne qui n'en prend jamais... elle nous a porté une bouteille de mousseux... l'être humain est impénétrable...

L'HEGP l'hôpital européen Georges Pompidou ressemble à une vaste serre qui sert de dispensaire ou toutes les personnes vivent meurent et sont soignées en paix et en douceur.







Mécénat Bibliobox vite plus qu'une semaine....

C'est un beau projet, c'est une expérimentation virtuelle sur le cochon... ça y est c'est fait ! mon action de donner, attention c'est sérieux Proarti tellement que c'est un peu protégé comme site, j'ai du insister, réinitialiser mot de passe etc...
Je sais c'est déjà Noël, il faut faire des cadeaux, mais l'esprit de Noël : le sourire de tous, intensifier les petits moments présents, doit toucher tous azimuts et si vous donnez un petit peu là ... ou un gros peu selon vos envies, moyens, vous aurez leur envol, espoir, de réalisé... Il faut se dépêcher !!! il ne reste plus qu'une semaine, il y a plein de contreparties originales et tournées vers les autres...

via Yuna Moret
https://www.facebook.com/yuna.moret?hc_ref=ARRDAyOQvyEj8UteeOtjh218xGk9xPV9nHYnQw5MLk3F6meqg4kigx_5HQMzc8p-C4s&fref=nf&pnref=story
Le million, le million, le million !!!
Ne loupez pas le coch...on (hi hi hi)
J- 9 avant la fin du crowdfunding, pour nous soutenir c'est ici https://www.proarti.fr/collect/project/bibliobox/0
À chaque don, le palier augmente et Tirelire récupère une partie de ses membres, il sera bientôt un cochon libre !
Merci de nous avoir déjà permis d’atteindre les 50% 
Pour le moment VOUS avez réussi à sauver :
une poitrine avantageuse
un travers oblique
deux bons cuissots
des petits pieds délicats
une queue tire-bouchonnée
une belle paire de fesses
un filet mignon
Tirelire vous donne rendez-vous pour les 60 % ou plus !!
Toute ressemblance avec un cochon existant ou ayant existé est purement fortuite.
#bibliobox #lemillionlemillionlemillion #cochonlibre


Gael Faye : Petit pays, le livre qui m'a donné envie de RE-lire... / Blog des nouvelles de l'Amour A comme Afrique : memotrips blaffalb l'amour est du voyage...

le petit pays de Gaël Faye, un frère...
le Burundi est le petit pays de Gaël Faye, un livre mince mais formidable, géant, simple, beau et sensible, poétique comme j’aime, à la Prévert, qui vous fait rentrer en Afrique comme si ce n’était pas plus loin que l’autre côté de la Méditerranée, de chez vous... et donc il y a là-bas l’horreur presque du jour au lendemain... comment c’est possible ? eh bien comme ça... Les personnages sont si proches qu’on a envie de les garder dans sa mémoire : Gino, Donatien, Innocent, Mme Economopoulos, tous pour qu'ils vivent encore ou revivent au delà des pages, en soi ne jamais les oublier, c'est cela bien connaître quelqu'un. Ce livre m’a donné l’envie enfin de relire vraiment des romans et j’avais arrêté depuis la mort de mon père, depuis sa maladie aussi, qui l’avaient fait ne plus avoir envie de lire et puis toujours être obligé de porter ces foutues lunettes, car chez nous c’était lui et moi, qui lisions... La maladie en plus nous fait tomber de sommeil, avant je ne connaissais que l'expression... C'est l'expérience ultime qui ratiboise la curiosité pour les expériences d'autrui.
C'est une de mes meilleures amies, ma petite Lise, qui me l'a offert, plus jeune que moi et si proche où qu'elle aille et elle est souvent partie, en Afrique notamment. Car c'est comme cela qu'elle et son compagnon ont décidé d'arpenter la vie en n'oubliant pas ce côté là de la Méditerranée : l'Afrique... ils vont aller ailleurs aussi car leurs pas sont semés, en prévision, aussi ailleurs, toujours plus loin la Russie et jusqu'au Japon. Ils voyagent dans une voiture un pick-up une Land-Rover aménagée reconstruite, un 4x4 pour y vivre dedans et ils se font des nouveaux amis extrêmement gentils plus que nous qui consommons à tout consumer...






https://www.memotrips.com/fr_FR/carnet-de-voyage/-lamour-est-du-voyage--267150
"Plus un seul européen ne s'aventure de ce côté de l'Afrique de l'Ouest..."


mercredi 6 décembre 2017

Ernest et Celestine

Ernest et Celestine en hiver : le film garde toute la délicatesse de ses dessins d’origine c’est donc un dessin animé et non un film d’animation c’est un film à 4 histoires : Bibi la première est de loin ma préférée mais les 3 autres sont bien aussi : Le blizzard, le bal des souris, le bouton d’accordéon. Ce qui est incroyable pour moi c’est que malgré mon âge etc... j’ai peur pour les personnages quand ils glissent sur l’étang gelé ou qu’ils essaient de résister au vent d’hiver et depuis la
fin du film j’attends je crois qu’ils reviennent pour cet été, c’est vous dire, ils font de la  musique et ils dansent si bien... et ils dorment aussi blottis l’un contre l’autre comme quelquefois mon chat et moi avec les pattes sur mon bras quand je suis assise sur le canapé.


samedi 2 décembre 2017

Tristesse et joie dans la vie des girafes

Enfin du théâtre intelligent mais pas prétentieux et qui s’adresse à tous et qui nous parle à l’oreille qui murmure aux oreilles des hommes, l’histoire de leur vie.
Comme j’ai aimé ce spectacle si beau, délicat, si bien joué qui touche à l’enfance mais pas seulement, à la parole dans le noir, à la perte, le deuil, la mort oui  a même la vie aussi des enfants et pourtant on rit à cause de l’ours, qui porte le nom de ... et qui rêverait de s’appeler...non je vous le dis pas, un ours qui parle lui aussi mais gris... 
Alors bien sûr je vous préviens c’est complet de chez complet mais il y aura peut-être une séance supplémentaire jeudi prochain au théâtre Sylvia Montfort et si vous avez des enfants pré-ados à partir de huit, dix ans vous pouvez les emmener mais surtout ne croyez pas que c’est un spectacle pour enfants seulement, il est pour tous, il y a plusieurs strates de compréhension et ce spectacle transporte de l’inoubliable pour celui qui ne serait jamais allé au théâtre dit « intelligent » du IN, festival d’automne etc.
En tous les cas je vais pouvoir le raconter au petit lapin en peluche d’un ami... qui m’accompagne depuis 1994 année de sa mort du Sida, le Panpan de Bruno...





dimanche 19 novembre 2017

Au revoir là-haut, Tartuffe cinéma théâtre singuliers

si j’avais 20 ans et que j’ai envie de jouer au cinéma et au théâtre j’écrirai deux lettres une à Albert Dupontel et une à Michel Fau, chacune de dix pages. (à propos d’au revoir là-haut et du Tartuffe)

Car ils sont singuliers et populaires et ne font aucune boulette dans leurs castings ou distributions parce que jamais on ne s’ennuie ni ne s’abêtit a entendre voir leurs one man show leurs

mises en scène réalisations. Ils sont fidèles à eux-mêmes. 

Ce sont mes meilleurs remèdes, ils donnent envie à plein de gens de mieux se connaître au travers d’expériences artistiques. 

Hier nous sommes allés voir au revoir la haut, c’était encore plein au Gaumont-Convention  : eh bien je vous assure que je n’en suis

pas encore redescendue !  J’ai ri pleuré pensé... aimé détesté au travers des personnages.  J’ai même eu envie que le personnage de Laurent Laffite meure. 

https://www.google.fr/amp/www.europe1.fr/culture/laurent-lafitte-cest-rejouissant-de-jouer-un-salopard-3473207.amp

Ce film a deux fins, aussi, comme c’est subtil ça, j’ai toujours dit que je n’avais pas eu d’enfants parce que j’en voulais au

moins deux pour qu’il ne soient pas tout seuls... 

bref revenons au film, c’est aussi burlesque, un petit hommage à Buster Keaton, Dupontel a le même chapeau. Les masques, la fête n’arrêtent rien au contraire, l’histoire et le suspense continuent... le seul problème c’est qu’à un moment le film, c’est fini... je pense que je vais y retourner, oh je ne peux pas non plus ne pas citer l’incomparable Niels Arestrup, quelle profondeur quelle classe, quelle part de mystère insondable.

Un de nous trois a lu le livre et vous savez-quoi il n’était pas déçu il a même précisé à chacun de nous deux fois de suite, il y a tout !! et moi

de lui répondre : même la beauté des

masques. Bravo au jeune homme argentin de 120 battements qui fait battre nos cœurs avec le seul bleu de ses yeux de derrière les masques Nahuel Perez Biscayart...

http://www.lefigaro.fr/cinema/2017/10/24/03002-20171024ARTFIG00237-dupontel-au-revoir-la-haut-est-une-sorte-de-film-d-auteur-a-tendance-populaire.php



mardi 7 novembre 2017

Gauguin, voyage à Tahiti

Hier je me suis trompée de film je devais je voulais voir à mon cinema Chaplin Saint-Lambert les grands esprits et je me suis mélangée dans les horaires et donc il n’y avait que « Gauguin voyage de Tahiti » de Édouard D’élucider, avec Vincent Cassel... Il joue un Gauguin antipathique très bien mais il est vrai que ce film est moins bien qu’un film documentaire avec musique et voix off...(et ces docs là ne sont pas mes préférés bien loin du cinéma de Frederick Wiseman). Pour revenir à Gauguin, moi je n’aime pas ne pas aimer le personnage principal sans savoir si c’est l’acteur ou le personnage, que je n’aime pas.  Ce film devrait s’appeler du prénom de sa femme polynésienne qu’il a heureusement laissé là-bas... et qui a rencontré le beau et aimant Jotepha
Le film aurait du s’appeler Tehura du nom de cette femme si hypnotique, joué par Tuheï Adams et Jotepha est interprété très bien aussi, par Pua-Taï Hikuwa...




Pauline à Paris

Ce livre BD est un petit miracle inter générationnel et surtout il ne se lache pas de la première à la dernière bulle. J’ai mis longtemps à comprendre que c’était écrit par un arrière petit fils tellement je m’identifiais au narrateur... et surtout en passant c’est revoir un siècle d’histoire du côté des pas riches.... des pauvres avec trois guerres dans le caisson. Pauline à Paris par Benoît Vidal Éditions FLBLB il m’a été offert par notre nièce Chouchane Bakirel elle l’a trouvé au festival des bulles à St Malo merci mille et une fois..
La BD a raison de redoubler d’imagination car elle tient encore plus le lecteur à l’objet au support livre... L’ensemble des lecteurs est large à conquérir , et les non lecteurs irréductibles sont en général plus séduits par l’image que par le texte et à notre époque des selfies, cette composition avec les photos des dames devenues si âgées est si justement contemporaine. Bravo !



dimanche 5 novembre 2017

Quadrille au Funambule


http://www.funambule-montmartre.com/quadrille/ sur ce site c'est bien écrit, décrit...

Comme j'ai bien dormi après être allée hier en fin d'après midi au théâtre à la première de Quadrille, avec Pascal... 
Surtout ne faites pas la même erreur que nous, comme l'ascenseur est en travaux à Lamarck-Caulaincourt, on est descendus à Abbesses et on s'est perdus dans ce village de Montmartre où les rues tournent autour de la butte. Alors qu'en sortant à Lamarck-Caulaincourt, après les escaliers c'est à 4mn à pied.  Enfin on s'est perdus séparés(il marche plus vite que moi, Pascal, et il fallait prendre les places, retrouver notre nièce) puis nous nous sommes retrouvés, j'ai demandé 3 fois ma route la dernière fois à un jeune couple avec un tout petit enfant en poussette, avec leur téléphone intelligent qui fait GPS, comme quoi les parisiens ne sont pas tous désagréables, ce sont eux qui m'ont dit, tout le monde se perd dans ce village, et après ils m'ont précisé : "c'est là, après le café à droite, puis vous descendez les marches et  à gauche, la rue Darwin et vous tombez dans la rue des Saules c'est à 4mn et il était déjà 30..." mais c'était vrai, le temps m'a attendue et quand j'ai vu au loin mon Chéri et notre nièce adorée, jamais je n'oublierai ce moment inoubliable, j'ai la photo invisible, en moi :  oh comme j'étais contente... 

-oui et alors cette première ?! -c’est un bijou cette pièce, j’avais oublié, rien de suranné dans ce vaudeville, quel amour humour! Philippe Person est à l’exactitude dans ce rôle de Philippe, Guitry doit être content puisque c’est l’anniversaire de sa mort et c’est un projet mis bout à bout qui a progressé et qui a fini par être mis au monde, mis en scène de cette façon avec ces actrices (les trois filles sont exceptionnelles) -les acteurs ? -l’autre l’acteur dans le rôle de l’acteur américain semble américain, et très bon comédien au sourire ravageur. Le décor de Vincent Blot nous en rapproche le propos, il est vif et léger et pop aussi, sans pour autant l’adapter ou le moderniser comme si cette pièce était visionnaire. J’irais voir l’autre distribution en alternance, parce que j'ai envie de passer deux fois un très bon moment,  je me demande quand même si pour moi ce sera la même pièce !? Il y avait des fleurs, des cris, des bravos, la salle est belle,  les salles sont toujours belles quand elles sont pleines. C'est les 80 ans de la création au Théâtre de la Madeleine et les 60 ans de l'anniversaire de la mort de Sacha Guitry. C’est tous les week-ends les samedis dimanche. Et pour ceux qui ont vu le Dindon cet été au Lucernaire, c'est avec certains de ces talentueux comédiens une suite, une série de rires et de légèreté.

une critique si bien ajustée à croire que l'on a vu la même pièce, et qu'ils la reproduisent à l'identique chaque soir, car nous étions là à la première ...

samedi 4 novembre 2017

Soirée France Inter Rebecca Manzoni Didier Varrod Gérard Depardieu Barbara Gérard Daguerre

https://www.franceinter.fr/emissions/les-concerts-d-inter/les-concerts-d-inter-03-novembre-2017
"Je suis une femme qui chante..."clame Gérard Depardieu c'est son intitulé
Gérard Depardieu est un Ovni dans l'artistique français, il n'a aucun préjugé, il est porté par son coeur et se produit où il veut, c'est un Gargantua qui peut nous donner des moments d'une grâce, d'une délicatesse infinie quand il fusionne avec Barbara et son ex-accompagnateur au piano Gérard Daguerre. C'était bizarre de se retrouver serrés le soir autour de la radio comme lorsque j'étais enfant  avec ma grand-mère surtout quand on écoutait de l'Opéra Turandot, son préféré... la culture presque populaire : l'Opéra à l'époque de ma grand-mère, grâce à certains passeurs chanteurs sans idées préconçues comme Mozart... ou Gérard Depardieu.
Et puis,  c'est aussi un homme qui fait peur, il remonte du plus profond et lance un cri de bête sur par exemple les transactions des héritiers... qui ont dilapidé ses objets, tout son passé à elle, après sa mort, jusqu'à ses mitaines et ses talons...juste avant la chanson que j'ai toujours écouté en larmes : Sid'amour à mort...
Certes ce n'était pas la même soirée qu'aux Bouffes du Nord, il me manquait la présence physique la mienne au milieu du public et le lien tout aussi physique avec l'homme et les esprits invisibles et la musique interprétée hier soir en complicité de plus en plus étroite avec l'acteur auteur chanteur, qui devient de plus en plus chanteur orchestre... mais aussi avec des bribes parlées des "mémoires inachevées" de Barbara : je ne suis pas une chanteuse, je suis une femme qui chante, je ne suis pas une intellectuelle,.. le passage de l'un à l'autre est si lié, attachant. Ce n'était pas tout à fait les mêmes chansons, les mêmes textes, ce spectacle est vivant et marié au moment d'avec le public.
Ah et ce couplet qui m'a fait éclater d'un rire libérateur ou juste avant le rappel d'une petite cantate, il a précisé que désormais il refusait d'appendre les textes qu'il utilisait tout : l'oreillette le prompteur et qu'il avait un troisième cerveau sensible pour juste répéter les mots qu'on lui soufflait à l'oreille et comment Messieurs et Mesdames, il nous les délivre!!! Du 7 au 19 novembre il sera au Cirque d'hiver. Gérard Depardieu ce ne sera pas possible de le cloner ou d'en faire un robot, une motion capture il est en avance ah non il recule il crie il pleure "à force de" il communique avec... l'au delà... vous ne savez pas faire....

Les chansons de cette soirée

  1. Mémoire
  2. Mon enfance
  3. O mes théâtres
  4. A mourir pour mourir
  5. Du bout des lèvres
  6. Marienbad
  7. Drouot
  8. Le Soleil noir
  9. L'Île aux mimosas
  10. Une petite cantate
  11. Sid'amour-à-mort
  12. Les arbres
  13. Au bois de Saint-Amand
  14. Perlimpinpin
  15. Emmène-moi
  16. A force de
  17. Ma plus belle histoire d'amour
  18. L'Aigle noir
  19. Nantes
  20. Dis, quand reviendras-tu ?
  21. Göttingen
  22. Une petite cantate






une vidéo : Dis quand reviendras-tu ? 

mercredi 1 novembre 2017

Les nouveaux locaux de l’école Auvray-Nauroy et le Déluge récital & dernier album(à paraitre) de Zaza Fournier à l'Étoile du Nord jusqu'au 4 nov

http://www.lecoleauvraynauroy.fr/
« c’est un trou de verdure où, coule... une forêt »
Je pensais sans arrêt à ce poème quand j’ai visité l’école dans ses nouveaux locaux : 10 bld Marcel Sembat à St Denis. Parce que c’est juste accessible aux portes de Paris et donc ouvert sur la Banlieue arc-en-ciel. Parce que dans une école de théâtre on y rencontre non pas des morts-vivants comme ce soldat mort,  cadavre d’un jeune encore chaud, comme dans le poème d’Arthur Rimbaud. Parce qu’encore dans notre pays, des jeunes ont envie de créer et d’être responsables, dans ce pays toujours pas en guerre... Mais dans "ce trou de verdure où... coule une forêt" non ce n'est pas ça...il y a des jeunes gens qui les deux pieds dans la réalité travaillent à l’au-delà... 
Et aussi parce que c’est un endroit en construction mais qui vit déjà avec son grand : Accueil,  avec les bureaux pour ses trois Compagnies de théâtre avec ses trois salles de cours dont une réservée aux élèves pour qu’ils travaillent répètent entre eux, parce qu’il y a une bibliothèque pleine de livres -un recueil des oeuvres de Vigny était sur la table- et de DVD, un foyer au cœur de ce lieu avec un tableau d’affichage, comme dans un théâtre, parce que c’est clair vaste et chaleureux parce que ce lieu est dirigé par l’humour, l’amour, l’exigence délicate, la force qui propulse de Stéphane Auvray-Nauroy.  J’y ai vu des élèves d'autres professeurs trois élèves m’ont été présentés : Tristan, Salomé, Ophélie  avec des prénoms de personnages déjà.  Et j’ai tout retrouvé du temps où avec notre premier, non! mon 3ème prof de théâtre, on voulait ouvrir notre lieu mais là, c’est réel et accessible à 2 mn du Métro  et du Tramway, courrez y vite, vous y serez portés si vous y apportez votre désir et votre travail. Je m'y suis sentie comme abritée dans un nouvel horizon.
Et j’ai pensé que les profs de théâtre qui sait sont aujourd’hui comme des poètes d’hier qui travaillent à l’art d’aujourd’hui...
et qui sait font-ils la politique de demain. Il n'y a pas besoin d'une guerre ou d'une révolution pour cesser l'immobilisme.

Le dormeur du val


C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil de la montagne fière,
Luit : C'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


Arthur Rimbaud
Aimer... le tableau est de Nathalie Savary

Tout ce qu'il y a à voir au théâtre, Déluge cette semaine à l'Etoile du Nord, récital de Zaza Fournier, on y va ce soir....
104-zazafournier

"c'est un trou de verdure où chante... une rivière"
Au théâtre de L’étoile du Nord on y était, le jeudi 2 novembre 2017 elle a une voix envoûtante, c’est un petit miracle cela continue jusqu’à samedi. C’est très bien, c'est un tout, un spectacle musical ? non c'est pas ça... on est comme attaché à sentir la suite les intermèdes entre deux chansons sont des apartés avec l'intimité du public, elle a un charme, une précision, une drôlerie élégante si élégante dans ce dédale de toiles, et maintenant elle danse même avec deux partenaires : Diane Villanueva et Juliette Serrad,  une amazone et une sirène, très bien aussi, musiciennes qui chantent avec elle en l’accompagnant aux percussions et au violoncelle. Elle ouvre les eaux et met les sons des vents et de la pluie entre les étoiles et nous, ces trois elfes nymphes arrêtent notre déluge intérieur et quand Zaza Fournier chante en rappel "regarde-moi", on la regarde, on ne sait si le temps ne va pas s'arrêter ou continuer, je chantais en sourdine, les yeux embués de larmes, elles sont uniques toutes les trois...
Et je me suis souvenue de la première fois ou j'étais allée la voir chanter seule avec son accordéon , je m'étais dit, touchée par Mademoiselle tout particulièrement, j'ai perdu Barbara mais j'ai retrouvé Zaza.
Hier Pascal était avec moi,  lui si exigeant pour la Musique, ce n'est pas la première fois qu'il m'accompagne pour la voir et donc non seulement, il m'a offert la place-certes ce n'est pas le prix d'un concert des Stones- mais il était très content de sa soirée, il a même reconnu, dans la voix masculine enregistrée à un moment, celle d'Arthur H...(à vérifier) et moi celle de Bernard Lavilliers, ah l'imagination sollicitée par les voix...
Chut ne le répétez à personne c'est un spectacle poétique et cela fait un bien... monstrueux.


les toiles du décor les cartes graphiques sont de Carlijn van Vlijmen
"Il a pris l'océan
Il est parti 
Il joue dans les courants
Il est parti
Et toi tu pries le vent
Il est parti
Qu'il revienne vivant
Il est parti"



https://www.facebook.com/zazafournier/

dimanche 29 octobre 2017

Lecture publique 24/11 Passion des mots : Éros, Folie, à la librairie Au Plaisir des yeux /Théâtre Phèdre et la pièce de Patrick Modiano : Nos débuts dans la vie

Je vous réannonce le vendredi 24 novembre 2017 à 19h, Friday rouge et non noir, couleur de la passion amoureuse, il y a lecture à la librairie : Au Plaisir des Yeux, avec Anne GuyotNathalie GuyotAnne SophieAnabel GomezJeremie Droulers, Lucile Gubler, Florence Forsythe, Françoise....entres autres lecteurs et avec votre servante Nathalie Feyt

C'était encore mieux que l'an passé... et c'est... un comment dit-on un euphémisme, une litote, les mots ont laissé passer l'émotion auprès du public. presque tous debouts dans les travées avec nous ensemble, parce que les mots, ils étaient lus à voix haute et que nous étions réunis avec cette folle envie toujours neuve, d'être amoureux, de lire, et aussi de danser sur les deux chansons si justement choisies.... de rencontrer des nouvelles vies... d’écouter d’autres les observer jusqu’à oublier notre âge qu’on a des douleurs aux genoux, aux jambes, aux coudes, au cœur 

Le premier extrait :  Le sein de Philip Roth, que j'ai choisi et lu en numéro huit :
ah nota bene : Philip Roth n’est pas plus misogyne que Molière ou Guitry il va falloir arrêter avec ce magistral mensonge anachronique, je suis d’accord avec Alain Finkelkraut pour une fois, ce gardien intempestif de la culture, de l’histoire de la littérature il n’a pas peur de se mettre le dos au vent. Tous les hommes à femmes les amoureux des femmes ne sont pas des harceleurs, misogynes et violents. Milan Kundera aussi ferait partie de la corporation...(entendu à l’émission tant décriée « on n’est pas couché » du 25/11... autre question soulevée pourquoi les français aiment la france et détestent les français....
j’arrête mes digressions.
"C’est quelque chose de voir Claire sur une plage : une blonde aux yeux verts, grande et mince, avec une forte poitrine. En fait, même pendant la période où mon désir était sur le déclin, je n’aimais rien tant que d’être étendu sur le lit à la regarder s’habiller le matin et se déshabiller le soir. Dans le creux des dunes, je détachai le haut de son bikini et le regardais choir. « Tu imagines , dit-elle, comment ils seront quand j’aurais cinquante ans, s’ils pendent déjà comme ça à vingt cinq. –Impossible, dis-je, ils ne tomberont jamais », et la tirant par la main pour la faire mettre à genoux, je me renverse sur le dos dans le sable chaud, je creuse le sable de mes talons , je ferme les yeux et j’attends, bouche ouverte, qu’elle fasse descendre un de ses seins dans ma bouche. Oh, quelle sensation, là, avec la mer mugissante au dessous de nous ! Comme si c’avait été le globe lui-même –quel globe suave et moelleux ! – et si moi j’avais été Poséidon ou Zeus ! Oh, rien ne surpasse les plaisirs d’un dieu anthropomorphe. « Nous irons passer tout l’été prochain au bord de la mer, dis-je, comme font les gens le premier jour des vacances.…"

pour lire à voix haute,  m'a t'on demandé,  ce que j'aurais du dire de manière plus développée et assurée comme ici : s'adresser au public, ne pas se cacher derrière ses feuilles parler fort s'amuser, se laisser emporter par la passion, la laisser venir et en garder l'intensité, sans baisser,  jusqu'au bout du texte de l'extrait, ne pas jouer les mots, ou forcer le trait, offrir son regard... le passage qui a le plus emballé les gens dont le plus jeune homme fut celui à deux voix, l'une en espagnol l'autre la traduction du poème de Neruda en français... mes indications pour ce duo, ne pas se regarder l'une l'autre mais s'écouter,  en offrant vos yeux au public : face public (pour qu'il lise sur vos visages...) et sinon comme l'a toujours demandé Anne-So, donner le nom de l'auteur en fin de texte et surtout pas au début. Activer le mouvement pour ne pas casser le rythme aux enchainements. Les incidents : langue qui fourche, erreur de ligne, c'est la vie et il faut lui donner écho à la vie, sans se laisser déstabiliser. Pour lire à voix haute parler aux autres avec tout son corps debout ou assis, comme l'on se sent le mieux...

Mes textes étaient très chauds, et donc j'ai essayé de les porter avec brio et générosité, gourmande et vivante. Oui, c'est cela rester vivants...







L'ordre des passages, mise en ordre Anne-Sophie Derôme et Nathalie Guyot


Tous resserrés dans cette librairie toujours en fête de reflets couleurs livres et gens..

les musiciens sont dans le fond 

https://public.message-business.com/emailing/47506/1671/emailing.aspx
https://twitter.com/recoing1/status/924414763962167296

merci à Aurélien Recoing pour son partage sur Twitter 

« ŒNONE
Aimez-vous ?

PHÈDRE 
De l’amour j’ai toutes les fureurs. 

ŒNONE
Pour qui ?

PHÈDRE
Tu vas ouïr le comble des horreurs. 
J’aime… À ce nom fatal, je tremble, je frissonne. 
J’aime…

ŒNONE
Qui ? 

PHÈDRE
Tu connais ce fils de l’Amazone,
Ce prince si longtemps par moi-même opprimé ?

ŒNONE
Hippolyte ? Grands Dieux !

PHÈDRE 
C’est toi qui l’as nommé ! 

ŒNONE
Juste Ciel ! tout mon sang dans mes veines se glace. 
Ô désespoir ! ô crime ! ô déplorable race ! 
Voyage infortuné ! Rivage malheureux,
Fallait-il approcher de tes bords dangereux ? 

PHÈDRE 
Mon mal vient de plus loin. À peine au fils d’Égée
Sous les lois de l’hymen je m’étais engagée,
Mon repos, mon bonheur semblait être affermi ; 
Athènes me montra mon superbe ennemi.
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ; 
Je sentis tout mon corps et transir, et brûler ;
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables. 
Par des vœux assidus je crus les détourner :
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner ;
De victimes moi-même à toute heure entourée,
Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée.
D’un incurable amour remèdes impuissants !
En vain sur les autels ma main brûlait l’encens : 
Quand ma bouche implorait le nom de la déesse, 
J’adorais Hippolyte ; et, le voyant sans cesse, 
Même au pied des autels que je faisais fumer, 
J’offrais tout à ce dieu que je n’osais nommer.
Je l’évitais partout. Ô comble de misère !
Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père. 
Contre moi-même enfin j’osai me révolter : 
J’excitai mon courage à le persécuter.
Pour bannir l’ennemi dont j’étais idolâtre,
J’affectai les chagrins d’une injuste marâtre ;
Je pressai son exil, et mes cris éternels 
L’arrachèrent du sein et des bras paternels.
Je respirais, Œnone ; et, depuis son absence,
Mes jours moins agités coulaient dans l’innocence :
Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis,
De son fatal hymen je cultivais les fruits.
Vaines précautions ! Cruelle destinée !
Par mon époux lui-même à Trézène amenée,
J’ai revu l’ennemi que j’avais éloigné :
Ma blessure, trop vive, aussitôt a saigné.
Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée : 
C’est Vénus tout entière à sa proie attachée.
J’ai conçu pour mon crime une juste terreur ;
J’ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur. 
Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire, 
Et dérober au jour une flamme si noire :
Je n’ai pu soutenir tes larmes, tes combats ;
Je t’ai tout avoué ; je ne m’en repens pas, 
Pourvu que, de ma mort respectant les approches, 
Tu ne m’affliges plus par d’injustes reproches,
Et que tes vains secours cessent de rappeler
Un reste de chaleur, tout prêt à s’exhaler. »

Jean Racine, Phèdre, Acte I, scène 3 (1677)
sublime passage merci à la littérature, dont le théâtre si peu présent aux étagères des livres à vendre dans les librairies sauf pour la dernière parution de Patrick Modiano : "Nos débuts dans la vie", inspirée de la Mouette de Tchekhov, éditée dans la collection blanche, en même temps que son dernier roman et quand tu l’achètes le libraire te dit dans un sourire pour acter la complicité : c’est la pièce de théâtre !!!
Photo de Vincent Josse Patrick Modiano rue Madame

2017 Patrick Modiano : Nos débuts dans la vie :
C'est une pièce qui parle de cette nostalgie que l'on ressent dans les théâtres vides ou même un peu avant qu'on y voie un spectacle, là donc dans la salle éclairée, ou bien encore aux périodes de répétition dans un théâtre, que sont devenus les personnages et les interprétations différentes successives des rôles Phèdre Oenone Panope Thésée  et Théramène... 
Quand les théâtres sont hauts dans les cintres automatiquement on lève les yeux, comme dehors vers le ciel. 
Cette pièce les mêle, les enmêle à nos souvenirs réels amoureux, réels ?  

P14
Pourtant le théâtre c'est le théâtre ... Et les pièces qu'on y joue peuvent être différentes, mais c'est toujours les mêmes coulisses, les mêmes loges, le même vieux velours rouge, et la même angoisse avant d'entrer en scène...

P48
Maintenant, je comprends... Tous ces murs, cette scène et ces balcons sont imprégnés par les voix de ceux qui ont joué ici, depuis le début...comme dans une caisse de résonance. Il suffirait d'appuyer sur un bouton qui se trouve peut-être quelque part dans les coulisses et l'on entendrait toutes ces voix, toutes ces pièces, depuis cinquante ans...
...
Est-ce que tu penses vraiment que la salle est toujours vide à deux heures du matin ? Moi, je suis sûre qu'à cette heure là les anciens spectateurs reviennent pour assister aux anciennes pièces... un peu comme l'éternel retour... mais on ne les voit pas.... on ne fait pas assez attention...

P60-61
Quand nous sommes nous rencontrés pour la première fois? Très tard place Blanche, dans le café avant la pharmacie... Elle était assise, seule, à la table voisine de la mienne... Moi aussi j'étais seul... Elle m'a dit : "Je joue un petit rôle au théâtre de la rue Blanche..." J'allais la chercher, le soir... 
...
(Un temps)Quel bel automne c'était... une saison qui ne m'a jamais semblé triste...  elle marque souvent le début de quelque chose...Je l'attendais sur le trottoir, au bas de la rue devant le théâtre... Quelquefois, j'ai l'impression que depuis cet automne là nous montons la pente de la rue Blanche jusqu'à la fin des temps...

P83-84
...Elle sort du théâtre elle s'agrippe à mon bras... Elle me dit que le metteur en scène, Savelsberg est venu à l'entracte dans sa loge pour lui proposer rôle de Nina dans la Mouette, la saison prochaine... Elle ne comprend pas... Savelsberg se déplaçant pour la voir, elle, une débutante, dans une reprise de Noix de coco et lui proposant de jouer Tchekhov... Nous montons la rue Blanche sous cette couche de neige... comme dans un rêve...