dimanche 27 janvier 2008

La Tosca à Dijon mise en scène par Michel Fau/Phèdre 1992 /un mot sur 24h Chrono




Les mises en scènes d'Opéra durent perdurent s'exportent voyagent le chant sublime le tragique et accompagne longtemps en soi les meilleurs souvenirs.
Cette mise en scène je l'ai vue dans une de ses premières moutures il y a 4 ans et elle m'accompagne comme la mise en scène que je rêvais secrètement pour cet Opéra.

J'aime l'Opéra en "amateur(e)", en midinette, ma grand-mère boulangère me les faisait écouter à la radio. Plus c'était dramatique, plus c'était beau.
Donc cette Tosca mise en scène par Michel Fau correspond à la démesure auquelle enfant j'aspirais et que je n'osais pas m'avouer.
Adulte, j'en mesure la perversité.

Mes deux préférées d'histoires c'était je crois la Tosca et Turandot(tirée d'une légende chinoise : "la Princesse aux Enigmes").
C'est très violent, corruption torture chantage et Art s'y côtoient.

24h Chrono à côté surtout la dernière saison c'est rien ! (en fait je le concède cette dernière saison est assez décevante les zones de remplissage sont faciles et délitent la tension. Le temps devient concret et ce n'est pas non plus du Chantal Ackerman. Les acteurs sont toujours très bons, le conseiller Thomas Lennox et le mari de Chloé Morris O'Brian particulièrement).

Revenons à notre Scène Lyrique...
La Prière de la Tosca, je me l'écoutais avant de jouer, quand je jouais,
juste avant de quitter tremblante ma maison,
alors que dans mon premier rôle je jouais Panope dans Phèdre .

Panope elle a une dizaines de vers et une des dernières phrases de la pièce puisqu'elle annonce à Thésée la mort de Phèdre ; je tombais à genoux en larmes et je disais en fond de scène chaque soir : "elle expire, Seigneur".
Philippe Person était assistant de Stéphane Auvray-Nauroy. Michel Fau jouait Théramène, Catherine Piétri Aricie. Je les faisais tous un peu sourire avec mon sens "lyrique". Cette Panope je la jouais comme le chœur, le Peuple, entre "Voici" et"Gala" esclave mais digne.
On ne m'en demandait pas tant mais Stéphane Auvray-Nauroy voulait qu'on soit tous incarnés.
Et nous l'étions à part Phèdre...

Phèdre jouée par Armande Altaï, oui vous avez bien lu, personne ne s'en souvient car elle a été très décue et donc a été très décevante aussi, pour nous tous et surtout pour sa partenaire principale qui interprétait magistralement Oenone

: Yveline Ailhaud Pensionnaire
Entrée à la Comédie-Française
en 1984 départ en 1988

Et c'était plein tous les soirs.
c'était en 1992 du 7 janvier au 19 février
c'était ma presque première fois

et ma dernière fois c'était il y a 3 ans dans une mise en scène d'une amie aussi comédienne et ex-assistante de Philippe Person : Sophie Balazard "Je suis ta mémoire". Je jouais en quelque sorte le rôle de sa Grand-Mère malade et morte de la maladie d'Alzheimer.

Ceci dit pour les personnes qui me demandent si je joue, si je fais partie d'une Compagnie....
quand j'assiste Philippe Person dans ses cours à des comédiens de grand talent et qui progressent à la vitesse de leur amour du théâtre, des comédiens amateurs... assistante depuis cinq ans.

Scène Lyrique
Tosca
[Dijon] Le tyran et la diva



Dijon. Auditorium. 20-I-2008. Giacomo Puccini (1858-1924) : Tosca, opéra en trois actes sur un livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica d’après Victorien Sardou, créé à Rome en 1900. Mise en scène : Michel Fau. Décors : Bernard Fau. Costumes : David Belugou. Lumières : Joël Fabing. Avec : Cécile Perrin, Floria Tosca ; Juan Carlos Valls, Mario Cavaradossi ; Alain Fondary, Baron Scarpia ; Eric Demarteau, Cesare Angelotti ; Christophe Lacassagne, le sacristain ; Christophe Hudeley, Spoletta ; Pierre Marti, Sciarrone ; Dragana Serbanovic, l’archange. Chœur d’enfants de CNR de Dijon (chef de chœur : Yves Klein), chœur et orchestre du Duo Dijon, direction : Claude Schnitzler.

Tosca nous apparaît toujours parmi les œuvres lyriques du siècle précédent comme une des plus percutantes et sans faiblesses. Le scénario organisé autour de trois personnages obéit presque à la règle des trois unités, sans temps morts ; la progression dramatique se déroule inexorablement et la psychologie des personnages est plus subtile qu’il n’y paraît. La musique de Puccini est absolument admirable, par ses suggestions, par sa fausse simplicité, et elle laisse la voix maîtresse du jeu. Michel Fau nous présente cet ouvrage comme « une étrange cérémonie macabre, fiévreuse, perverse, sensuelle, sanglante et sauvage » et il nous fait participer à ce rituel par sa mise en scène.

Scarpia est en fait le personnage principal, comme nous l’avaient laissé deviner Illica et Giacosa. Il est un tyran qui use et abuse de son pouvoir, mais il n’est en rien une simple allégorie du mal : il avoue des appétits sensuels pervers et en même temps il sait parfaitement se servir des nobles sentiments de Tosca pour parvenir à ses fins. Ses rapports troubles avec la religion, qui est le fondement même du pouvoir à Rome sont traduits symboliquement par les deux couleurs de ses costumes, le noir des prêtres et la pourpre des prélats. Un portique à pilastres permet d’évoquer la splendeur écrasante des palais romains et une descente de croix peinte par ou à la manière de Véronèse ou de Tintoret évoque la sensualité de l’art baroque. La Piéta de ce tableau est réemployée au dessus d’un autel latéral et elle devient alors une statue de déesse menaçante.

Alain Fondary, qui a mené une brillante carrière de baryton à travers le monde, est époustouflant : une présence scénique presque écrasante s’allie chez lui à des qualités vocales de puissance et de souplesse. Il montre Scarpia comme un homme de pouvoir impitoyable dans le premier acte, et dans le second comme un fauve cruel qui joue avec délectation de sa victime. Cécile Perrin nous a fait vivre un grand moment d’émotion avec Vissi d’arte, que le public a applaudi sans réserve. Juan Carlos Valls possède une voix ronde et puissante, qui s’épanouit avec une grande sensibilité dans le très célèbre air E luce van le stelle. Son jeu de scène peut cependant parfois sembler un peu conventionnel. Les rôles secondaires sont bien assurés et donnent à l’ensemble de la distribution un caractère d’homogénéité. Nous avons aussi bien apprécié les interventions des chœurs, et en particulier des chœurs d’enfants.

Claude Schnitzler est décidément un magicien et depuis 2006 il revient régulièrement à Dijon pour notre plus grand plaisir. C’est la deuxième fois qu’il dirige ici une œuvre de Puccini et il sait faire chatoyer les sonorités si particulières de cet auteur : il fait ressortir la transparence de son orchestration, mais il met aussi en valeur les couleurs sombres des cuivres, en particulier dans le leitmotiv de Scarpia. En somme, même si beaucoup de spectateurs connaissaient déjà cette œuvre, le public n’a en aucun cas été déçu par cette version à la fois originale et brillante.

Crédit photographique : © DR

par Joelle Farenc (21/01/2008)

dimanche 20 janvier 2008

STAGE de 2 jours à la fin du mois avec Philippe Honoré

Philippe Honoré

C'est un metteur en scène écrivain auteur de nombreuses adaptations dont celles de certains spectacles de Philippe PERSON que vous avez vus : DELIVREZ PROUST - L'EUPHORIE PERPÉTUELLE d'après Pascal BRUCKNER

Philippe Honoré organise un stage de deux jours, à Paris, le dimanche 27 janvier en après-midi et le lundi 28 en soirée.
Si vous connaissez des personnes que cela pourrait intéresser, si vous-mêmes, n'hésitez pas à le contacter pour avoir plus d'infos au 06 07 27 51 63 .

C'est avec lui que j'ai joué Marie Tudor dans un stage sur Victor Hugo.

Bon stage.

A propos de Clovis Cornillac et quelques chiffres de la politique culturelle...


Je parle souvent de ma grande admiration un peu béate des acteurs américains. Harvey Keitel etc... vous le savez si vous furetez un peu sur ce blog, ne pas oubliez jamais que tout ici est de l'interprétation personnelle du mélange gazeux.
Les blogs c'est comme la presse les films les autres parutions BD les spectacles, il faut trier selon ses exigences ses goûts et quelquefois se laisser aller.
Certains blogs certaines salles certaines revues à force d'être hétéroclites deviennent des poubelles. Mais dans les poubelles si vous triez bien il y a des merveilles... on en a dégoté quelques-unes.

Bref ne pas avoir peur de s'y perdre un peu dans les intestins d'Internet.

Et donc je voulais en arriver aux acteurs français et sérieusement je vous signale : Clovis Cornillac, il peut-être fier de sa maman Myriam Boyer et vice et versa et en plus il ne dit pas trop de conneries... lui !
"Ma mère m'a eu très jeune, et élevé. J'ai découvert la balle en même temps qu'elle : les illusions et les désillusions, les bonheurs les tristesses je les ai vécus avec elle, et j'ai gagnébeaucoup de temps. J'étais le témoin d'injustices terribles : Myriam refaisait le monde à la maison avec des gens qu'elle trouvait magnifiques, et qui la détruisaient ensuite... Cette violence professionnelle était ni plus ni moins celle de la société, mais dans les années 70, le milieu était encore porté par l'utopie soixante-huitarde, et les claques étaient d'autant plus violentes..."


Voir le dernier article de Télérama.

et quelques chiffres de la politique culturelle... voir art. de l'Humanité

"Un cas mérite d’être souligné, le Théâtre de la Bastille que dirige Jean-Marie Hordé dont on connaît les choix de créations si originaux. Fin 2008, il sera au bord d’un dépôt de bilan si l’intervention nationale ne l’épaule pas."

samedi 19 janvier 2008

La Nuit nous appartient dans la nouvelle salle anciennement Paramount rachetée par Gaumont...



La Nuit nous appartient dans la nouvelle salle anciennement Paramount rachetée par Gaumont...

pourquoi je souligne et cite ces distributeurs...


Parce qu'à force de voir des vidéos à la maison , je ne m'attendais pas à retrouver une joie, celle d'aller au cinoche, de voir dans une salle avec rideau, un film, plus de 15 jours après sa parution, un film en VO avec jusqu'au projectionniste qui masque les pubs en oubliant de remonter le rideau rouge, vous savez ces rideaux rouges là, avec des paniers de petits plis...

Et après il nous a fait poireauter le projectionniste, pour le film... il était allé prendre un café pendant les pubs... La nostalgie juste ce qu'il faut.

Et après tout le monde était bien disposé, on a vu le film, on n'a plus entendu une mouche voler. Les respirations étaient harmonieuses, les têtes toutes enfouies dans leurs épaules leur fauteuil.

Et je suis sortie hagarde, j'ai pleuré ensuite à gros sanglots, pétrifiée de froid alors que nous sommes en plein redoux comme vous le savez...
L'effet catharsique s'est produit avec retard quand je suis revenue seule dans le métro.
Mon ami était là mais il rentrait sous la pluie à vélo, la nuit. Un bon moyen de rester chacun de son côté accroché à son seul film.

Nous avons aimé nous ne sommes presque rien dit, mais nous nous sommes promis de le revoir en vidéo.

Joaquin Phoenix a du Marlon Brando ou du Orson Welles, acteur.

Sa façon de marcher, une larme...

Et le réalisateur est "un allumeur de réverbères", c'est un rythme, une lenteur à plusieurs niveaux des couleurs sombres, des intérieurs et ma peur si forte alors qu'aucune complaisance est faite à la violence. Coppola, Eastwood.

C'est vrai dans ce film pour Bobby (Joaquin Phoenix) tout allait si bien un nouveau nom une vie de fêtes et d'argent une histoire un amour fort sensuel sexuel et pas brutal deux personnes qui s'entendent avec ce qu'ils sont leurs familles leurs origines leurs compensations leur bêtise leur lâcheté la vie quoi un enchevêtrement de hasards qui font dire que tout va bien puisqu'on gagne beaucoup d'argent.
Les idées la légalité le sordide on en a une vague idée on entend des choses mais tout chabite alors bon, à quoi bon ! Et puis tout se dérègle et alors quoi il faut mieux choisir...
Ce film n'est pas du tout une apologie de l'ordre c'est un tissu un écran donné aux tragédies sociales à la beauté d'un cinéma qui infuse lentement.

Depuis le film de Jacques Audiard : De battre mon cœur s'est arrêté, je n'ai rien rencontré d'aussi proche et d'aussi lointain.

Mais Graig, il a une façon de maquiller le noir en couleur un bref instant. L'histoire d'amour n'est pas importante elle a sa place c'est tout. Et pourtant, quand il reçoit son diplôme à l'américaine devant toute l'institution de la police, il pense la reconnaitre dans l'assistance et ce n'est pas elle, cela pourrait être elle, pourquoi quand on s'aime tant on s'aime si mal au point de quitter l'autre quand il choisit enfin sa vie...

Vous le verrez ce film (critique du Monde) j'en suis sure pour des tas de raisons l'affiche, les acteurs, la fille et vous verrez vous y penserez longtemps après, et pas seulement parce que c'est aussi une histoire de frères... parce que les dialogues, mais parce qu'il vous aura appris quelque chose sur vous-mêmes.

Robert Duvall voilà aussi un acteur qui vieillit bien, je crois que c'est sans réfléchir que je choisirais les films où il joue.
Ses ruptures, ses colères sont à vous faire frémir totalement.

En vieillissant j'ai aimé les albums de photos et je me demande si je ne vais pas préférer le cinéma au théâtre.

En revenant de "la Petite Douleur"et les tg.STAN "Terribles drames minuscules" de Thomas Bernhard


En revenant de voir La Petite Douleur que je vous conseille toujours aussi fortement.
Pinter ce n'est pas aussi vertigineux que Thomas Bernhard mais une fois acceptée la désensibilisation obligatoire, ce sont des auteurs qui rendent plus intelligents, lucides voir désespérés.
C'est très difficile de parler de cette pièce :
La Petite Douleur, elle m'a renvoyée à l'impunité qu'ont certaines personnes qui méprisent les immigrés de l'Est, ce sont les derniers arrivés.

Et de ces gens très intelligents riches et élégants : anglais qui ont la folie de se payer le monde.

Tuer faire souffrir achever un insecte dans un pot de marmelade n'est amusant qu'un temps...

Dans cette pièce les acteurs sont aussi capables de travailler dans le détail et la rupture de jeu.
Ils sont exceptionnels dans ce qui s'appelait avant "la diction", pas un mot dans les monologues n'est évincé. C'est un travail de miniatures persanes que la mise en scène : beau et essentiel ; les deux protagonistes de départ dans ce théâtre, avec des miroirs sans tain, une théière d'argent, une tasse grise, des costumes gris et des chaussures si fines pour la femme qu'elles soulignent la beauté de sa jambe. Truffaut n'est pas loin un couple très beau qui prend le petit déjeuner dehors...

Mais voilà les miroirs suspendus du fond de scène vont nous refléter, nous décomposer jusqu'à la perte du sens et à la violence sans garde-fou.

Je voudrais saluer les comédiens et tout particulièrement celui qui joue le personnage muet toute la pièce. Sa présence d'abord comme l'hologramme de son visage dans le miroir devient fascinante. Il parait ensuite comme un personnage de conte, le roi des neiges, ou le petit vendeur d'allumettes, ou un pauvre et puis non, un noble russe blanc exilé... un personnage de Tchékov.

J'adore Tchekov et Woody Allen, c'est comme cela. Qu'est-ce que cela vient faire ici ?
juste en passant je vous cite cette phrase de Woody Allen : "Si Dieu existe, j'espère qu'il a une bonne excuse."

Une amie qui était là, m'a parlé des Belges à voir au Théâtre de la Bastille, des Belges que je ne connais pas ! eh ! non, vous pouvez essayer d'y aller mais c'est complet jusqu'à la fin. Au théâtre en général même quand c'est complet, si vous y allez une heure avant vous pouvez récupérer quelques places sur liste d'attente après qu'ils aient répertoriés les annulations. J'ai vu comme cela bien des pièces mais là je n'en ai plus le courage.





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d'après l'article de LA TRIBUNE


Terribles drames minuscules

L'auteur autrichien Thomas Bernhard était considéré comme scandaleux et provocateur par ses compatriotes. Ses courts récits pointent des gens qui ne contiennent pas leur racisme. Un trio d'acteurs du groupe tg.STAN théâtralise cinq des "Dramascules" de l'auteur. Un peu haché mais saignant.

C'est un sacré fouillis sur la scène du Théâtre de la Bastille (Paris). Des planches, une télé, des rangées de cintres, des panneaux ou encore des enseignes, le tout enchevêtré au milieu de ce qui ressemble à une piste de cirque sur laquelle un chapiteau va vite s'écrouler. Les comédiens du groupe belge tg.STAN, Jolente De Keersmaeker, Sara De Roo et Damiaan De Shrijver - des habitués du Festival d'Automne à Paris et du théâtre de la Bastille - s'engagent sans trop d'équilibre dans des changements de costumes avant de faire entendre des textes courts de Thomas Bernhard, l'auteur autrichien au verbe rageur mort en 1989 (*), dans un spectacle titré ""Sauve qui peut" pas mal comme titre".

Dans l'oeuvre du "scandaleux et provocateur" Bernhard - il dérangeait par ses invectives à l'encontre de ses compatriotes et de ses voisins allemands qu'il accusait de "contourner" leur passé nazi -, le trio belge a précisément choisi cinq "dramascules", ces chroniques ou drames minuscules de la vie ordinaire qui, sous des dialogues façon "le temps n'est plus comme avant" ou "l'voisin n'a pas d'chance", sont d'une méchanceté, d'un racisme ou d'un cynisme terrible.

Dans "Glaces, Un mort, Match, Acquittement, Le mois de Marie", récits repris ici par tg.STAN, Thomas Bernhard appuie sur ce qui fait le terreau des peurs du monde: l'autre, cet étranger fondamental synonyme de danger. Que ce soit dans "Match" (pendant que son mari reste scotché devant la télé pour un match de foot, la femme s'engage dans un soliloque délirant bourré de peurs et de haine), dans "Le mois de Marie" (deux bigotes parlent près d'un cimetière où l'on enterre un M. Geissrathner mort dans un accident avec un cycliste turc...) ou encore dans "Un Mort" (deux femmes sortant de l'église croient voir un mort dans un rouleau de papiers jeté sur la bas-côté du chemin... en fait des affiches nazies égarées par le mari de l'une des deux pour une campagne politique !!).

Les trois comédiens ne manquent pas d'irrespect pour rendre la violence de la parole de Bernhard. Surtout quand, en fin de partie, ils font entendre la "Marche de Radetzky", célèbre marche de Johann Strauss "bissée" à chaque concert du nouvel an par les Viennois mais aussi symbole de la chute de l'empire austro-hongrois, dans le roman de Joseph Roth. Mais ils poussent parfois trop dans le détail et la rupture de jeu, encombrés qu'ils sont par le fatras qui les entoure, pour emporter une totale adhésion.


""Sauve qui peut" pas mal comme titre" jusqu'au 20 janvier à Paris (01 43 57 42 14). A Toulouse (1-2 février) au théâtre Garonne, à Aix-en-Provence (4-5 février) au théâtre A. Vitez, à Lyon (du 11 au 15 février) au Point du Jour, à Strasbourg (13-14-15 mars) au Maillon et à Genève (du 17 au 21 mars) au théâtre St-Gervais.

(*) A lire le Quarto (Gallimard, 952 pages, 25 euros) titré "Récits 1971-1982" et riche de textes autobiographiques ("L'Origine", "Le Souffle"...) accompagnés d'un ensemble biographique remarquable, notamment un entretien avec André Müller.

vendredi 18 janvier 2008

2 pièces à ne pas manquer

tous les vendredis samedis 20h et dimanche 17h

Les Echantillons présentent :

S' IL REVIENT



« L'Amour mis à mal par la société et ses conventions"
drame comique de Lévy Blancard
Avec : Nassima Benchicou, François Rimbau, Heike Brunner, Nathalie Tassera, Frédéric Pieters, Sophie Picciotto

Metteur en scène : : Lévy Blancard

A l'encontre de sa famille, de la société et des normes Gaëlle Erion de Sigisbée attend le retour de l'homme. Nicolas voudrait l'épouser, Julie voudrait l'aider, la mère voudrait la marier mais voilà Gaëlle ne veut rien entendre. Une nouvelle loi va tout bouleverser interdisant les foyers exclusivement féminins. Il faut trouver une solution vite, très vite...Et s'il revient?

THEATRE TALLIA (salle Roxane) 40 rue de la Colonie 75013 Paris – Métro Place d’Italie ou Tolbiac
TARIF 16 EUROS - TARIF REDUIT 10 EUROS
Réservations : 01.45.80.60.90
www.tallia.fr
ou virgin fnac billetreduc et points de ventes habituels…


ON VOUS RAPPELLERA



DERNIERE LE 26 JANVIER 18H :
« Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les castings… sans jamais oser en passer un »

James D.Chabert : "Le monde des castings mis en pièce "

Une comédie de François Rimbau
Mise en scène François Rimbau et Lévy Blancard
Avec Nathalie Tassera, Lévy Blancard et François Rimbau (ou Sophie Picciotto)
Lucie. Léonore.

Deux comédiennes que tout oppose et qui n’ont qu’un but : gagner leur vie en exerçant leur art.
Elles se détestent depuis le premier jour mais c’est ensemble qu’on leur donnera une chance de se faire remarquer.
De castings en auditions elles découvrent les coulisses d’un métier où celui qui n’a pas ses entrées dans le « cercle des privilégiés » a toutes les chances de vivre les expériences les plus farfelues.
Jusqu’au jour où, la malchance aidant …

THEATRE TALLIA (salle Roxane) 40 rue de la Colonie 75013 Paris – Métro Place d’Italie ou Tolbiac
tous les samedis 18h

Attention dernières irrévocablement !

TARIF 16 EUROS - TARIF REDUIT 10 EUROS
Réservations : 01.45.80.60.90
www.tallia.fr
ou virgin fnac billetreduc et points de ventes habituels…
http://whodunnitproductions.free.fr

Rappel Une petite douleur de Harold Pinter du 11/01 au 27 /01

Bonjour à tous, j'en ai déjà parlé plus bas je l'ai annoncé avec affiche détails en décembre (16 Décembre),je vous le rappelle. Feydeau c'est bien mais Pinter c'est plus... proche de nous!

J'y vais ce soir. Studio Le Regard du Cygne M° Télégraphe ou Place des Fêtes 210 rue de Belleville PARIS 20ème.

Une petite douleur de Harold Pinter


Mise en scène par Eram Sobhani

Avec Stéphane Auvray-Nauroy, Guillaume Bursztyn et Michèle Harfaut



commence le 11 janvier au studio le Regard du Cygne jusqu'au 27/01 à 20h relâches les lundi et mardi


Si vous souhaitez assister à ces représentations

merci de réserver vos places au 09 50 03 37 18 ou sur boucheouverte05@yahoo.fr

jeudi 17 janvier 2008

La reprise de Gaïa et Prométhée La Compagnie des Gobes-Lune






Des lieux comme des dieux je vous en fais l'éloge ici...
Juste vous dire d'aller voir d'abord ce spectacle Gaïa et Prométhée
c'est très urgent à 19h ce dimanche et le we prochain.

Ce sont les dieux de l'Olympe et si vous avez essayé de les imaginer, vous ne les avez jamais vus représentés ainsi,
aussi beaux et jeunes de corps et d'âmes. Le choix de la pièce : ni classique ni contemporain ni bouffe ni militant...

-Le texte est un peu donneur de leçons, moraliste ?
-Non, oui, c'est un composite en vers.
-Il y a des maladresses ? -
-Ils sont dix acteurs et une chanteuse et quelle chanteuse. Et c'est tellement culoté investi. L'humour n'en est pas absent. Ils reprennent une pièce en vers d'1h45 pour deux week-ends
Une montagne orangée de très beaux jeunes gens avec du talent de l'esprit frondeur et de la passion ; ça m'a rajeunit d'un coup. Aphrodite Hermès Arès... j'étais malade le matin et remise sur les rails le soir en attendant les planches... lesquelles ? la scène et les saluts.
Gaïa et Prométhée
Dans un théâtre que je ne connaissais pas du tout, et la cuisine et le vin sont bons au petit bar du théâtre où l'on peut s'asseoir pour une soupe, une tarte salée ou sucrée, le gâteau au chocolat est excellent m'a dit mon ami, vous savez les gourmands...
LE THÉÂTRE DE LA REINE BLANCHE M° LA CHAPELLE.

Le début de l'aventure :
Une des comédiennes en larmes parlait des difficultés à trouver un théâtre pour leur pièce, de ses partiels, dans le métro, sur la banquette d'en face il y avait le programateur de la salle... Laissez le hasard vous conduire, les dieux ce sont eux.


Faîtes circuler cette information et venez nombreux à la reprise de la première pièce des Gobes-Lune, on vous attend avec impatience au sommet de l'Olympe...
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La Compagnie des Gobes-Lune

est heureuse de vous proposer d'assister à la reprise de sa première création qui se jouera au Théâtre de La Reine Blanche
2bis passage Ruelle à Paris 18ème, métro La Chapelle ligne 2

les samedi 19 et 26 janvier prochain à 21 heures
et les dimanches 20 et 27 janvier à 19 heures



Gaïa et Prométhée

d'Enri Wegmann

réservation au 01.40.05.06.96 ou reineblanche@free.fr


Adaptation et mise en scène
Adrien Dupuis-Hepner et Maud Landau

Assistanat physique et vocal
Jessica Fitoussi

Décor
Zaven Najjar

Costumes
Maaike-Elise Stofferis

Lumières
Jean-Christophe Duthoit

Son
Pierre Vaillant

Maquillages
Claire Lubas


AVEC

Florent Bresson
Frederic Chaboud-Casanova
Rémy Chevillard
Maud Landau
Marie-Sophie Lequerré
Lindsay Mitcham
Anna Moysan
Harold Savary
Elise Touchon-Ferreira
Pierre Vaillant

et

Jessica Fitoussi (chant)


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Le destin des hommes vu à travers le prisme des dieux Grecs. La fable est simple : dans un univers corrompu par l’argent, la drogue, et la paresse, l’avenir de l’humanité repose sur les épaules d’un couple atypique : un titan enchaîné à son rocher et à ses illusions et une déesse Terre fatiguée. Reste le pouvoir du Verbe et des sentiments…

Peut-être ces dieux sont-ils simplement devenus plus humains que nous ?

Cette première pièce d’Enri Wegmann brouille les pistes et mélange les genres. À l’archaïsme des mythes anciens, répond la modernité du langage et du propos. Les situations cocasses succèdent aux instants tragiques, et le drame se noue pour tâcher de dénouer notre destin.

dimanche 13 janvier 2008

Le théâtre sauvé par le cinéma Jean-Luc Jeneer Figaroscope

Je vais juste en passant vous dire mes résolutions...
Me taire, quand je n'ai pas vu ou ne connais ni un film, un livre une pièce, une exposition...
C'est pour cela que je laisse la place aux critiques dont c'est le métier.
Mais ainsi vous verrez par ces deux articles de journaux de tendances (est-ce que cette expression s'utilise encore...) différentes voir opposées, ils parlent des mêmes spectacles et donc moi aussi...
des spectacles qui n'ont aucunement besoin d'être découverts puisqu'ils sont encensés partout, puisqu'ils ont des stars de cinéma...

Et comme ce blog s'étend sur plusieurs années vous verrez que ce thème les stars du cinéma au théâtre est répété rabâché ruminé à chaque soit-disante rentrée...

J'ai entendu quelque part que le président que vous savez du pays que vous savez avait voulu rencontrer l'écrivain français le plus édité, le plus publié...

Et tout d'un coup j'ai été comme prise de vertige.

Et si ce blog n'était qu'un jeu du ramasse miettes et n'informait qu'en boucle de ce qui se disait déjà partout pour avoir des éclaboussures d'Audimat.

A l'origine j'ai aimé passionnément le théâtre qui m'a ouvert des sas vers d'autres mondes dont la culture littéraire dramatique, dont certains grands maîtres, dont les poètes les ouvrages spirituels les musiques contemporaines lyriques la peinture le cinéma tout le cinéma

et le plaisir de se mettre beau en joie de partager les planches et les costumes







L'Hôtel du Libre Echange de Feydeau :
Pinglet (Clovis Cornillac) et Marcelle (Irina Dalle) lancés dans une aventure bondissante.



Le théâtre sauvé par le cinéma


Jean-Luc Jeneer

11/01/2008


Pour remplir les salles de spectacle vivant, on fait de plus en plus appel aux vedettes du grand écran. La preuve cet hiver encore.

Que deviendrait le théâtre aujourd'hui sans le cinéma ? On peut se poser sérieusement la question en comptant le nombre de vedettes du grand écran qui vont fouler les planches en ce début d'année 2008.

Jugez-en : Isabelle Huppert, Jean-Pierre Marielle, Arielle Dombasle, Cécile de France, Clovis Cornillac, Carole Bouquet, Lambert Wilson, Daniel Auteuil, Fabrice Luchini, Tchéky Karyo, Christophe Malavoy, Anna Mouglalis...

Que du grand monde ! Sans parler de Mathilda May, Arthur, Florence Foresti et même de Patrice Leconte qui met en scène, à L'Atelier (1), une pièce du romancier Patrick Cauvin, Héloïse, avec Rufus et Agathe Natanson.

Est-ce le signe d'une nouvelle crise du théâtre ? Sans doute un peu. Mais tous les théâtreux vous le diront : elle est récurrente depuis que le théâtre est théâtre. Le théâtre dit privé est effectivement à la peine (voir les chiffres éloquents de fréquentation publiés dans Le Figaro Magazine du 15 décembre).

Quant au théâtre public, il semble courir après une quête de modernité et une recherche de forme qui, s'il ne fait pas fuir le public, du moins le rend sceptique et frileux. La vedette, le « bankable » comme on dit aujourd'hui, apparaît donc pour beaucoup de directeurs de théâtre comme un Zorro qui permettrait de préserver les recettes.

On songe, par exemple, à un Jean Rochefort appelé en pompier cet automne au Théâtre de la Madeleine pour pallier la défection de la pièce que devaient jouer Emmanuelle Béart et Charles Berling. Ce spectacle visiblement écrit à la va-vite voyait notre moustachu national, superbement lui-même, s'en donner à coeur joie dans la complaisance narcissique. Rochefort lisait la plupart du temps les textes (comme le fait Jean-Pierre Marielle à L'Atelier (2), mais, au moins, c'est annoncé !) et misait toute la réussite de son spectacle sur son capital de sympathie.

Ce procès, on ne peut pas le faire à tous les comédiens célèbres. Nul ne pourra accuser Isabelle Huppert de ne pas prendre le théâtre au sérieux. Elle l'a assez prouvé dans son parcours professionnel. Une carrière où elle s'est confrontée avec les plus grands metteurs en scène, de Claude Régy à Robert Wilson en passant par Jacques Lassalle. Aujourd'hui, au Théâtre Antoine (3), si elle se laisse diriger par Yasmina Reza, qui signe elle-même la mise en scène de son excellente pièce Le Dieu du carnage, c'est bien qu'elle est dans une envie de bon théâtre et qu'elle a confiance dans le talent de cette touche-à-tout exceptionnelle. De même pour Daniel Auteuil, qui se confronte à l'un des plus beaux rôles du théâtre classique : l'Arnolphe de L'Ecole des femmes de Molière, au Rond-Point (4).
Son metteur en scène est Jean-Pierre Vincent, ancien administrateur de la Comédie-Française et chef de troupe respecté.

Même chose encore pour Fabrice Luchini, qui a toujours mené de pair le cinéma et le théâtre et qui est capable, sur son seul nom, après son triomphe à la Gaîté-Montparnasse, de drainer des foules avec des textes difficiles dans le très grand Théâtre de la Renaissance (5).

Clovis Cornillac, lui aussi, est un comédien habitué des planches. Il reste fidèle au Théâtre de la Colline (6), avec un classique de Feydeau, L'Hôtel du libre-échange, et à Alain Françon qui l'a fait quasiment débuter. Les belles Arielle Dombasle - Don Quichotte et l'Ange bleu, au Théâtre de Paris (7) - et Carole Bouquet - qui reprend Bérénice de Racine avec les Wilson père et fils aux Bouffes du Nord (8) - sont elles aussi des habituées de la scène.



La surprise, l'étonnement même, devrait plutôt venir d'Anna Mouglalis. L'égérie de Chanel révélée au cinéma par Claude Chabrol va jouer le rôle-titre de la superbe pièce de Kleist, La Petite Catherine de Heilbronn, dans une mise en scène d'André Engel, l'un des metteurs en scène les plus inventifs et les plus doués de sa génération, aux Ateliers Berthier (9). Mais c'est surtout Cécile de France et Eddy Mitchell que l'on attend au tournant : ils sont réunis, au Théâtre de la Madeleine (10), pour jouer Le Temps des cerises, une pièce de Niels Arestrup mise en scène par Stéphane Hillel. N'en doutons pas : le grand Schmoll est capable de tout !

(1) 0.892.70.78.20. (2) 0.892.70.78.20. (3) 01.42.08.77.71.(4) 01.44.95.98.21. (5) 01.42.08.18.50. (6) 01.44.62.52.52. (7) 01.48.74.25.37. (8) 01.46.07.34.50. (9) 01.44.85.40.40. (10) 01.42.65.07.09.

mardi 8 janvier 2008

Une rentrée riche en stars au théâtre : le choix de Libération

Vous verrez l'article critique : Les planches du salut. Théâtre. Un début riche en stars et propositions.
part du succès d'audience pour le théâtre à la télévision : Les Fugueuses (que je n'ai pas conseillé sur ce blog) et s'étend à la diversité des pièces à voir en ce début d'année dans le privé et dans le théâtre subventionné dit "public".
Dont Les trois sœurs... L'hôtel du libre-échange... La Petite Catherine... Bérénice...

dimanche 6 janvier 2008

une pièce à relire, une à voir/2 DVD exceptionnels/Débat au Théâtre de la Bastille

J'ai relu Harold et Maude de Colin Higgins adapté par Jean-Claude Carrière et je me suis dit qu'au lieu d'essayer de convaincre un metteur en scène d'un nouveau parti-pris pour Roméo et Juliette avec deux cinquantenaires comme interprètes, il fallait mieux redonner vie à l'ouvrage des années 70. Ça nous colle à l'époque, car nous replongeons dans la même étroitesse de vision pour le couple, le retour aux valeurs morales, le ballet des alliances et des hypocrisies, le désengagement culturel...
Et donc les écrits, les pièces (voir plus haut : Voltaire's Folies) retrouvent toutes leur pertinence et leur brio pour le plaisir... et certes pour la réflexion aussi pour ne pas trop désespérer.

Au fait si un comédien aux allures d'adolescent a envie de jouer cette pièce avec moi j'ouvre une souscription. Qu'il se fasse connaître avant que j'ouvre une fenêtre annonce, j'ai encore quelques années devant moi, du moins je l'espère.

Extrait SCENE 3
-ils sont perchés dans les arbres installés sur une grosse branche-
Harold a 18 ans et Maude 80 ans.

Harold. Est-ce que vous priez ?

Maude. Je communie.

Harold. Avec Dieu ?

Maude. Avec la vie.

Harold. Et Dieu, vous y croyez ?

Maude. Comme tout le monde.

Harold. Ah ! bon !

Maude. Évidemment, si vous creusez un peu...

Harold. Mais Dieu qu'est-ce que c'est pour vous

Maude. Il a beaucoup de noms Brahma, le Tao, Jehovah. Pour moi, mon point de vue est celui du Coran : "Dieu est amour."

Harold. C'est dans les Évangiles.

Maude. Ah ! Tiens !

Harold. Un fameux cliché entre nous;

Maude. Cliché aujourd'hui demain pensée profonde et vice versa. Tout ce que je sais quand je regarde cet arbre c'est qu'il a beaucoup d'imagination. (Montrant son tricot.) N'est-ce pas ravissant. J'ai appris à tricoter l'année dernière.

Harold rit et s'allonge sur le sol.
Harold. On est vraiment bien ici. J'ai l'impression d'être un enfant. (Maude rit.) Vous savez ce que j'aimerais faire ?

Maude. Non. Quoi ?

Harold. Des cabrioles.

Maude. Qu'attendez-vous ?

Harold. J'aurais l'air idiot.

Maude. Et après ? Tout le monde a le droit d'avoir l'air idiot de temps en temps.

Harold. Bon.
Il se lève fait quelques cabrioles.

Maude applaudit. Il rit. Elle se débarrasse de son tricot.

Maude. Oh ! la roue Je vais m'assouplir un peu.
Ce qu'elle fait. Elle s'agenouille, forme un triangle avec ses mains et s'élance. Elle se tient en équilibre sur la tête, à la grande joie d'Harold.
Harold s'agenouille.

Harold. Vous devez croire que vous marchez sur le ciel.

Maude. Comme un nuage.

Harold. Vous êtes un nuage. Suspendu sans cesse entre ciel et terre. Vous êtes très belle.

Maude. Vue à l'envers ça peut passer. (Elle retombe.) Sacrés cheveux, de quoi ai-je l'air ?

Harold. La plus belle personne que j'ai jamais vue.


Maude. (elle sourit) Vous me donnez l'âme d'une collégienne.
Il l'embrasse sur la joue.

Harold. Merci pour cette journée.

Maude. Exquise n'est-ce pas Et nous la voyons maintenant qui s'achève. Le soleil s'en va. Il nous précède. Nous allons rester seuls avec l'obscurité et les étoiles. C'est ce qui l'a soutenue, malgré le froid, la faim. Et les miradors.

Harold. Que lui est-il arrivé ?

Maude. Je l'ai vue mourir en 1943. Le lundi de Pâques. Comme tant d'autres. Regardez !

Harold. Vous avez un numéro sur le bras .

Maude. Je ne suis pas la seule. Regardez.
Il regarde dans la direction qu'elle lui montre.

Harold. Ce n'est qu'une mouette.

Maude. (calme) Pendant sa détention à l'Ile du Diable? le capitaine Dreyfus a décrit des oiseaux magnifiques. Beaucoup plus tard, en Angleterre, il réalisa que ce n'étaient que des mouettes. Venez, Harold. Les mouettes sont des oiseaux magnifiques.

Une pièce à voir : Les trois sœurs de Tchékov monté par Patrick Pineau à Bobigny

2 DVD Ne touchez pas à la hâche de Rivette (Guillaume Depardieu est un OVNI, dans l'éventail jeunes comédiens français.
j'aimerai qu'il devienne réalisateur en plus).
et Boulevard de la Mort de Tarantino.

Débat au Théâtre de la Bastille
Au regard de la situation critique des théâtres dans le contexte politique, Jean-Marie Hordé, directeur du Théâtre de la Bastille, a décidé d’organiser une rencontre autour du thème : Art et politique : éloge de la discorde. Cette rencontre aura lieu au théâtre le lundi 28 janvier à 20 h. Seront présents pour animer cette rencontre Jean-Marie Hordé, Bernard Sobel, Pierre Meunier (metteur en scène), Emmanuel Wallon, sociologue (professeur à la Faculté Paris X-Nanterre).

Théâtre de la Bastille : 01 43 57 42 14