dimanche 30 octobre 2016

Piaf 100 ans à la Comédie-nation, un théâtre qui ouvre large ses portes à toute la diversité handicaps compris sur scène et pas seulement dans la salle

Le jeu des acteurs passionnés ne change pas, quasiment pas, presque jamais, avec le temps... L'amour est derrière et au delà des images, souvenirs etc... Piaf : par Monica-Éline-Stéphane avec la projection d'un film de Frédéric Aspisi, c'était incommensurable, pas à dire décrire avec des mots, dans ce petit théâtre Comédie-Nation, mais nous on était là..... et je continuerais à aimer les amants, l'horizon, les oiseaux, le théâtre, la chanson avec entre autres : Piaf Monica, Piaf Eline, Piaf Stéphane, "Arrêtez la musique !"
Et on s'est promis de se donner RDV pour les 200 ans de la naissance de Piaf...

Ce spectacle à passé la Mer et le Grand Nord, il était pour les Norvégiens et les Français. ainsi quand Éline entonnait les paroles en norvégien, ou traduisait quelques moments, j'avais l'impression de savoir le parler le Norvégien. Ma mère a assez raconté qu'on avait des origines viking, nous les normands. 
Après le spectacle bilingue (la plus grande  partie était en français, Piaf oblige !) et aussi parce que les deux Norvégiennes chantent parfaitement le Piaf et parlent le français. Éline a fait ses études de comédienne (cela se dit études de comédien) chez Florent avec un jeune homme comme professeur Stéphane Auvray-Nauroy, il y a presque 20 ans, je l'ai vue jouer ensuite, elle a toujours été impressionnante. Il y a six ans, elle est retournée s'installer en Norvège et continuer le théâtre dans la petite ville d'où elle venait et c'est là qu'elle a rencontré Monica, dans une librairie. Toutes deux,  elles y mettent du coffre et de l'émotion qui ne racole pas... Vous allez me dire mais Monica  est une femme handicapée, dans un fauteuil, avec certains muscles et membres paralysés ? Oui et alors sur scène cela se remarque 3 secondes puis on l'entend, on voit, on perçoit son sourire, on trouve ensuite qu'elle a une jolie robe et que les quelques gestes de sa main droite, mettent "de la lumière à son front"....elle nous paraît bien plus jeune que les autres, elle nous raccroche à la force de l'enfance. Monica connait en français, je rappelle qu'elle est norvégienne et qu'elle a appris le français au lycée, Monica connait  340 et quelques, chansons par cœur comme Stéphane d'ailleurs, et tous les deux à leur façon, ont le même cœur, c'est à dire placé très haut. 

Je voulais revenir au film de Frédéric Aspisi, il date d'environ d'un an ;  ce sont les trois protagonistes qui se rendent ensemble au Père Lachaise sur la tombe de Piaf, le film il semble les accompagner, c'est tout et c'est bien. En fait il pose tous les jalons, pour que nous élargissions notre champ de vision donc de rêves. Monica à certains moments pleure et l'on croit qu'elle a mal au dos, à cause des pavés, ou à cause de la mauvaise suspension du fauteuil, ce qu'on est cons ! C'est parce qu'elle a peur des pentes, de tout ce qui descend dans la vie. Et là, j'ai compris que si je ne m'étais jamais sentie libre sur mes deux jambes, j'aurais toujours eu peur de tomber à l'eau comme quand j'étais petite, quand je passais sur les ponts qui traversaient les rivières.  Quand elle chante, "non je ne regrette rien" arrivée sur la tombe de Piaf avec ses trois fleurs dans sa main, on explose et de pleurs et de joie parce qu'elle y est arrivée qu'elle est toute seule en gros plan, mais pas trop gros et que c'est beau. Le film s'arrête. Et sur scène après, on les retrouve tous les trois souriants, proches, incarnés et eux mêmes et comme différents, mais c'est nous qui avons changé. Il faut passer par le pathos, pour ne pas y sombrer....parce que les chansons de Piaf, excuse-moi avec "un aigle sur le dos" ou "légionnaire" ils meurent tous à la fin... Mais ce n'est pas du pathos, c'est la vie dans tous ces recoins, dont les plus sombres, on meurt tous, la vie transcendée par l'amour, c'est à dire l'amour le plus fou, qui prend dans le bas-ventre, proche de l'évanouissement et non pas correct et dans la tête, alouette ! L'amour qui dure même une fois qu'on aime plus. Parce qu'après la mort, comme dit Pascal, il y a une vie, celle des autres...
Pour la 1ère fois j'ai ressenti que les acteurs et les spectateurs étaient tous frères, qu'on pouvait les intervertir. ....et avec les musiciens aussi, car chansons sans musique.... 
Dans ce spectacle, il y a deux musiciens norvégiens, une pianiste et un accordéoniste : Piaf oblige ! Pourquoi a t'elle fait du piano parce qu'un marchand de pianos démarchait chez ses parents et la 3ème fois les parents ont dit oui. L'accordéoniste ? Il ne voulait pas en jouer, ne savait pas, mais voilà que le groupe où il jouait voulait faire danser les gens, alors ils sont allés frapper chez un fermier qui avait deux accordéons, le groupe en a acheté un à 60 €..... Les hasards, tous les hasards des rencontres sont racontés..... Ah oui ! et je me souviens que la seule chanson que la pianiste savait interpréter  au piano, c'était la Vie en rose, la seule chanson que Piaf a écrite  : paroles et musique.  Ses habituels compositeurs paroliers de l'époque avaient trouvé sa chanson nulle .....
Cet article j'ai voulu lui garder toute sa spontanéité mais j'ai dû le reprendre plusieurs fois, préciser corriger, mettre la ponctuation, la spontanéité ça ne se traduit pas sauf entre chaque spectateur quand ça passe avec les acteurs les chanteurs les musiciens et c'est pour cela que c'est aussi ça ! l'amour....et sans, on regrette jusqu'à, d'être né.


jeudi 27 octobre 2016

Hector et Lola au Théâtre Astral du Parc Floral



Je vais au théâtre astral Parc Floral de Vincennes, faut compter mini 1h30 de trajet. Lundi AM ou demain à 15h si les enfants sont là, ils pourraient venir,avec moi. C'est notre amie Sophie l'attachée de presse du théâtre, il y aura des réducs ou par BilletRéduc.
Voilà le pitch :

Hector et Lola, 2 êtres que tout oppose et pourtant  une énigme survient... un trésor à découvrir ?c'est à 2 qu'ils vont partir à l'aventure. Un conte d'aujourd'hui avec Lola princesse de la rue et Hector qui se croit le plus fort,  c'est à dire avec au moins 4 tuyaux d'échappement !!! (c'est une allusion un private- joke avec la maman et le petit garçon que je garde de  temps en temps, oui toujours le même et qui cherche la voiture la plus rapide en regardant et comptant le tuyaux d'échappement).


Un témoin d'une représentation m'a écrit
"Très beau spectacle. Une rencontre amoureuse inattendue. 
Les trois générations semblaient intéressées, touchées et conquises.
Ils est  court et dense, 25 mn."

Entretien avec Michel Fau revue Tchaika

https://revuetchaika.wordpress.com/2016/10/09/un-dejeuner-avec-michel-fau/

Revue Tchaika ils font des fautes à  pas mal de noms propres Desbordes, St Céré, Dardenne sauf Fau Py Fellini Vitez Chéreau mais par contre ils savent restituer à l'exact la personnalité de Michel Fau. Il est au dessus des sectes du théâtre ou plutôt utilise des chemins de traverse. Mais lui aussi n'aime pas tout mais s'il sait imposer ses références ce n'est pas un dictateur. Pour assurer les productions comme d'autres actuellement il mélange les stars et les sans nom : c'est à dire acteurs qu'au théâtre, selon chaque projet. Je veux dire par là qu'il n'impose pas une "troupe" sauf techniquement pour les décors les lumières les maquillages et les costumes. Et croyez moi c'est par là qu'un style demeure, qu'on soit Fau ou Chéreau. Il a toujours su même dans le récit d'une interview me faire beaucoup rire et un peu pleurer. Le petit monde du théâtre sait passionnément reconnaître et détester, mais tous ne savent pas respirer sous l'eau d'une "orgie d'émotions", sauf à se tenir comme moi, hors du champ de bataille.

et en bonus
https://www.franceculture.fr/personne-michel-fau.html# une interview sur France-Culture avec un inoubliable extrait de Michel Fau dans Illusions Comiques de Juillet 2016

UN DÉJEUNER AVEC MICHEL FAU

Comment avez-vous découvert le Théâtre ?
Par les marionnettes. Ma mère m’a offert des marionnettes quand j’avais cinq ans. Ensuite, elle m’a emmené au théâtre. Elle faisait partie d’une certaine bourgeoisie de province qui a son abonnement au théâtre municipal. Nous allions tout voir : des pièces de théâtre, des opérettes, des opéras, etc. Parfois, nous allions à Paris voir autant des pièces de Molière que du théâtre expérimental, auquel je ne comprenais rien. Voyant que les spectacles me plaisaient, elle renouvelait l’expérience.
A 10 ans, j’ai dit que je voulais être acteur.

Entre cette vocation et votre entrée dans la profession, que s’est-il passé ?
J’ai intégré le conservatoire d’Agen. Là-bas, j’ai entendu parler du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris (CNSAD), j’ai compris qu’il fallait monter à Paris.
C’est ce que j’ai fait, dès que j’ai eu dix-huit ans.
La première chose que j’ai faite a été de préparer le concours du CNSAD. J’ai travaillé mes scènes de concours avec Monsieur Yves PIGNAULT qui avait un cours privé. J’ai passé le concours de la classe libre du Cour Florent où je n’ai pas été pris.
(c’est drôle parce que plusieurs années après j’y ai dirigé des stages).
J’ai passé le concours de l’école de la rue Blanche et je n’ai pas été pris. Enfin, j’ai tenté, deux fois, le Conservatoire et j’ai été pris (en passant la scène de Valère et Marianne dans Tartuffe et un Pinter.)
Au Conservatoire, j’ai compris que ce que j’aimais n’était pas à la mode.
Je rêvais de jouer Topaze de Marcel PAGNOL (qui est vraiment une très grande pièce) et les élèves travaillaient KOLTÈS et les autres auteurs à la mode. Les professeurs me disaient : « tu en fais trop », « trop d’effets de voix », « tu fais trop rire », etc.
Heureusement, il y a eu de belles rencontres comme avec Pierre VIAL ou Michel BOUQUET. Michel BOUQUET a vu des choses en moi. Il a vu le tragique. Je ne le soupçonnais pas, je voulais faire rire, être un clown ! Il m’a fait comprendre qu’un clown c’est tragique. Je me souviens, il me faisait travailler une scène de Feydeau et il m’a dit : « il faut que tu joues Lorenzaccio comme tu joues Feydeau ». Je me suis dit : « Mais qu’est-ce qu’il raconte ? ».
Longtemps après, j’ai compris qu’il avait tout compris !
A l’époque, j’habitais chez mon frère qui construisait déjà des décors de théâtre. Mon frère, ma sœur et moi avons toujours voulu faire du Théâtre. Nous nous sommes influencés les uns les autres. Nous étions comme un cirque, nous avons inventé un truc à nous qui date de l’enfance. Mon père ne comprenait pas très bien, mais ma mère nous soutenait, elle était géniale. Et moi, j’étais totalement inconscient : je croyais que tout se passerait bien.
Et tout s’est bien passé, au début. Après tout est devenu plus compliqué.
Je ne pensais que Théâtre. J’allais au théâtre tous les jours, j’allais tout voir, aussi bien au Privé, aux Boulevards (j’allais voir toutes les pièces de Jacqueline MAILLAN et de Maria PACÔME) qu’à Chaillot ou à Nanterre.
C’était un foisonnement formidable.
A l’époque, il y avait Patrice CHÉREAU à Nanterre et Antoine VITEZ à Chaillot. Le théâtre de Vitez me plaisait, c’était très lyrique. C’était ce théâtre là que j’avais envie de faire. (Ce qui ne correspondait pas trop à « l’air du temps » dans la fin des années 80)

Qu’est-ce qui s’est passé quand vous êtes sorti du Conservatoire ?
En sortant du Conservatoire, je n’avais pas de boulot ou des projets qui ne me plaisaient pas. J’ai fait des spectacles avec le Jeune Théâtre National, mais c’est un cache misère (il dure trois ans). C’était très dur. Le théâtre commençait à devenir très sérieux dans le Public. J’étais trop baroque pour le théâtre public, trop bizarre pour le théâtre privé et trop expressionniste pour le cinéma.
Et il y a eu Olivier PY. J’ai fait dix spectacles avec lui. C’est énorme. Il me trouvait génial, il m’a écrit des pièces. C’était un des rares au Conservatoire qui me trouvait génial.
Je n’étais pas nul mais j’étais bizarre.
Quand je suis devenu l’acteur d’Olivier PY, les autres metteurs en scène ne m’ont plus rien proposé.
J’ai essayé de travailler avec d’autres metteurs en scène : Stéphane BRAUNSCHWEIG, Eric VIGNER, Jean-Michel RABEUX avec qui j’ai fait quatre spectacles puis j’ai commencé à faire des mises en scène d’opéra. De ce biais-là, j’ai commencé à avoir des idées très précises de ce que je voulais faire.
J’adorais l’Opéra. Olivier Déborde qui dirigeait le Festival de Saint Serré et l’Opéra de Dijon, m’a demandé de faire mes premières mises en scène d’Opéra. Et au bout d’un certain temps, je me suis dit que j’étais bête de ne pas monter du théâtre. (Je montais TOSCA, je montais COSI FUN TUTTE, je pouvais bien monter du théâtre.)
A ce moment-là, tout le monde me disait : « tu ne vas pas jouer et mettre en scène ». Pourtant pendant très longtemps, le théâtre a fonctionné de cette manière-là. Et moi, je voulais faire les deux comme Louis JOUVET ou Jean VILAR. Si je ne faisais que la mise en scène j’étais frustré. J’aurais dû le faire dès le début mais je n’avais pas la force.
J’ai commencé à faire des mises en scène et celles-ci ont été appréciées du public ou des médias alors je me suis dit :  » je fais ce que j’ai à faire !  » Il faut faire ce que l’on a à faire.
Aujourd’hui, je fais le théâtre qui me plaît, qui me faisait rêver quand j’étais enfant : un mélange de grotesque, de poésie, d’extravagance et de chic. Je pense que je ne pourrais pas faire un Théâtre sérieux dans le sens où il se prendrait au sérieux. J’aime que les choses soient folles, soient violentes, soient grotesques, ou décalées.

Comment vous êtes-vous structuré pour monter vos spectacles ?
Des gens m’ont provoqué. Pour l’opéra, Olivier DEBODRE me l’a demandé, Michel VUILLERMOZ m’a proposé de travailler avec lui sur une pièce de David MAMET pour le Théâtre du Rond-Point, Fleur de Cactus c’est une idée de Catherine FROT, Maison de Poupée c’était pour Audrey TAUTOU, GUITRY pour Julie DEPARDIEU, etc.
Je me suis occupé de la production. Je connaissais un peu le milieu, j’ai rencontré Frédéric FRANCK qui était quelqu’un de très cultivé, qui connaissait les acteurs. Il nous a aidé.
Au tout début, j’ai essayé de monter une compagnie mais ça m’a désespéré : les dossiers de subvention, les rendez-vous avec la DRAC, etc. Je voulais monter un Feydeau, et on m’a tellement découragé que je ne l’ai pas fait. C’était un travail de Titan.

Quelle image vous avez du Théâtre ?

Le théâtre parle de l’humain de façon poétique ou sublimée que ce soit sous forme de Tragédie ou de Vaudeville. Pour moi le théâtre doit décoller de la réalité. J’aime l’opéra pour cela. Il parle de nous d’une manière surdimensionnée. J’ai du mal avec la réalité, avec les codes de la société.
Je fais du théâtre pour me décoller du sol.

Est-ce important que le Théâtre soit un Art ?
C’est drôle parce qu’il n’y a pas longtemps, les gens du « show-business » m’ont dit : « Vous êtes un véritable artiste ! ».
J’essaie de faire un Théâtre d’Art.
Je ne fais pas du Théâtre par ambition, j’aurais pris les choses autrement… J’ai eu toutes les tentations pour le faire, pour faire un plan de carrière, calculer ou prendre le pouvoir mais je ne suis jamais rentré dans ce jeu-là. Ce n’est pas une question d’éthique. Je ne suis juste pas fait pour cela. Par conséquent, je pense, par défaut, que j’ai une démarche artistique.
J’ai refusé des projets très attrayants, où j’aurais pu gagner beaucoup d’argent. J’ai refusé de travailler avec des acteurs très chics et très reconnus parce qu’ils ne correspondaient pas à mon geste artistique.
Je ne peux pas travailler avec un acteur qui ne me fait pas rêver.

Comment définiriez-vous ce geste artistique ?
C’est quelque chose que je n’ai pas maîtrisé.
J’ai fait ce que j’avais à faire, enrichi de tout ce que j’étais, de toutes les expériences que j’avais eues, de toutes les lectures que j’avais faites. C’est peut-être un peu prétentieux, mais je le pense, je crois que j’ai inventé mon monde à moi.
J’ai l’impression de faire un Théâtre très classique et très conventionnel mais je me rends compte que ce n’est pas le cas. Dans Maison de Poupée par exemple, il y avait une scène que je pensais très classique et elle a déchaîné des passions parce que j’avais proposé quelque chose de très expressionniste.
Après j’ai peur d’être comme les metteurs en scène qui appliquent une recette, quoiqu’ils montent. Pour cette raison, j’essaie toujours de partir du texte et d’aller vers des textes différents pour ne pas refaire éternellement le même spectacle. Je crois que souvent le metteur en scène rabaisse le texte. Souvent une pièce de théâtre à la lecture parait géniale mais une fois montée, elle semble moins bien. Cela devrait être le contraire. Les metteurs en scène veulent donner leur vision de la pièce. Je pense qu’il faut partir du texte, même quand c’est BARILLET et GREDY, qui peut sembler un Théâtre plus léger. Je sais que pour le Misanthrope je me suis laissé guider par le texte. J’ai essayé de ne pas avoir d’aprioris sur la pièce. J’ai essayé de tout prendre au pied de la lettre.

Comment les choisissez-vous, ces textes ?
Je cherche, je suis curieux, je continue à lire, je n’ai pas de guide ou de piste, je lis des choses très différentes, très mélangées.
Enfant, j’avais envie de connaître tout le théâtre. Je n’avais pas d’aprioris, je lisais tout. Après j’ai eu des aprioris, comme on nous apprend à en avoir. Aujourd’hui, j’essaie de les casser.
Dans les textes, ce qui m’intéresse c’est la forme, l’écriture, la musique de l’écriture. J’aime également quand le texte dit quelque chose, sinon il m’ennuie.
Il y a beaucoup d’auteurs qui ne parlent de rien ou qui parlent du vide. Cela m’ennuie.

Que pensez-vous du milieu du Théâtre ?
J’ai mis du temps à m’imposer dans ce monde-là: le milieu du Théâtre. J’essaie de naviguer dans ce monde qui est complètement protéiforme. Je navigue d’un univers à l’autre et cela me plaît.
Je n’ai aucune conviction politique.
Je suis terrifié par le monde.
Je n’ai pas de solution.
Je ne suis pas mondain.
Je suis timide.
Je me sens un peu à part et un peu seul.
En revanche, ce qui m’énerve c’est les sectes. Le Théâtre est très sectaire.
Je pense que c’est bien de faire des choses différentes. Je crois que les acteurs ont envie de bouger les repères mais c’est dur, très dur. Je veux bouger ces lignes. Je ne le veux pas par provocation, mais juste parce que le monde est comme ça. Le monde ne ressemble pas uniquement à un film des frères DARDENNES, il ressemble aussi à un film de FELLINI

lundi 24 octobre 2016

Magritte à Beaubourg : la trahison des images

Pour tous ceux qui comme moi se sont dit : Magritte, je connais, eh bien non... surtout qu'ils volaient haut ses rêves. Vous savez pourquoi il s'est fâché avec Breton, parce que ce dernier a demandé lors d'une réunion, que la femme de Magritte retire de son cou une petite chaîne avec une croix en or. Elle est partie et son mari l'a suivie, car il était amoureux fou de sa femme....

"Tous les jours (sauf mardi) de 11h à 21h
https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/c65EMjd/r45MbXB
Nocturne jusqu'à 23h tous les jeudis soirs, et tous les lundis soirs à partir du lundi 3 octobre

L’exposition Magritte. La trahison des images propose une approche à ce jour inédite de l’œuvre de l’artiste belge René Magritte. Rassemblant les œuvres emblématiques, comme d'autres peu connues de l’artiste, provenant des plus importantes collections publiques et privées, l’exposition offre une lecture renouvelée de l’une des figures magistrales de l’art moderne.

Une centaine de tableaux, de dessins, et des documents d’archives, sont réunis pour offrir au public cette approche qui s’inscrit dans la ligne des monographies que le Centre Pompidou a consacré aux figures majeures de l‘art du 20e siècle : « Edward Munch. L’œil moderne », « Matisse. Paires et séries » et « Marcel Duchamp. La peinture, même ». L’exposition Magritte. La trahison des images explore un intérêt du peintre pour la philosophie, qui culmine, en 1973, avec Ceci n’est pas une pipe que publie Michel Foucault, fruit de ses échanges avec l’artiste.

Dans une conférence qu’il donne en 1936, Magritte déclare que Les affinités électives, qu’il peint en 1932, marque un tournant dans son œuvre. Ce tableau signe son renoncement à l'automatisme, à l’arbitraire du premier surréalisme. L’œuvre, qui montre un œuf enfermé dans une cage, est la première de ses peintures vouée à la résolution de ce qu’il nomme : un « problème ». Au hasard ou à la « rencontre fortuite des machines à coudre et des parapluies », succède une méthode implacable et logique, une solution apportée aux « problèmes » de la femme, de la chaise, des souliers, de la pluie… Les recherches appliquées à ces « problèmes », qui marquent le tournant « raisonnant » de l’œuvre de Magritte, ouvrent l’exposition.

L’exposition sera présentée dans un format restreint à la Schirn Kunsthalle Frankfurt, en Allemagne du 10 février au 5 juin 2017.

Commissaire : Mnam/Cci, Didier Ottinger"

4, 5... reproductions de mes tableaux préférés pour leur titres aussi(mais allez-y pour de vrai les voir, sur place, c'est tellement une illusion de couleur les reproductions par rapport aux vrais tableaux, c'est comme si on les déguisait pour nous les rendre indifférents....) : la Mémoire, Variante de la tristesse, les Mémoires d'un saint, Les Amants...
Et j'en ai repeint ma mémoire de plein d'autres tableaux, l'Art de la conversation, la voix de l'absolu, l’Évidence éternelle (un nu de femme en cinq petits tableaux espacés  les uns au dessus de l'autre, le cerveau imagine complète les manques), 
l’Évidence éternelle
Le Blanc-Seing 1965(la cavalière qui cache les arbres)....il y avait un monde fou : 75mn d'attente dimanche... plus tard il a plu fort, on voit le dehors du paquebot Beaubourg,  et il y avait encore quelques parapluies qui attendaient... après on est allé dans Beaubourg regarder au sous sol en passant, l'annonce de la rétrospective intégrale de Jafar Panahi, et puis pour ne pas quitter ce lieu ou seul ou avec de la compagnie on se sent bien et ensemble, j'ai pris à la cafette un vrai thé chaï avec de la cardamome(c'est un thé au lait, boisson nationale en Inde, on vous en sert toute la journée, c'est Pascal qui m'a raconté).
la Mémoire

Variante de la tristesse

les Mémoires d'un saint

Les Amants

samedi 22 octobre 2016

mon premier festival : Graine de champion film documentaire pour enfants

Un film documentaire pour enfants vu au cinéma à l'Entrepôt dans le cadre de mon premier festival,  avec une présentation pour les enfants des centres aérés les plus proches. C'était une avant-première : Graines de champion. Je suis curieuse car je n'ai pas souvent entendu parler de doc pour enfants et cela m'a attirée les yeux, l'oreille et le coeur(eh oui encore, il a été très sollicité mon coeur cette fin de semaine. 3 films 3 sports et 3 enfants et bien sûr tout est intéressant. Dans les spectateurs un dernier groupe est arrivé en retard pour la présentation et j'ai donc bien précisé aux deux enfants à côté de moi que c'était un documentaire avec des enfants de la vraie vie. Un petit gars m'a répondu ils sont comme nous pas déguisés.... Grâce à ce film j'ai tout compris des règles du Sumo et de l'escrime de compétition. Quant au contrôle de mes émotions je crois que j'ai encore du boulot sur la planche...Emmenez-y vos enfants et surtout si comme moi enfant j'avais décidé de ne pas m'intéresser au sport. S'ils sont déjà convaincus par le sport tant mieux, il savent déjà qu'à se dépenser comme des enfants on grandit sans devenir ni des brutes ni des tristes mais qu'il va falloir passer par la case souffrance et ne pas y rester.

Maison de poupée bientôt au Lucernaire

Pourquoi, j'ai hâte de voir cette pièce parce que j'aime je doute parce que je vis et que je ne joue plus mais que j'ai toujours comme une seule passion, le théâtre de chevillée aux coins de mon emploi du temps, parce qu'en ce moment s'il y a deux pièces qui me tiennent a coeur pour parler comme Arnaud Arbessier (précédent article sur son seul en scène aux Déchargeurs : Par coeur) ou Robert Guediguian entendu dans l'émission sur le cinéma :on aura tout vu, à France-Inter, ce sont Maison de poupée et la Cerisaie parce qu'en quelque sorte elles sont accolées à notre époque. Comme le disait Robert Guediguian La Cerisaie qu'il relie tous les ans, parce qu'un monde est en train de sombrer et que l'on n'a pas envie de chuter avec lui. Maison de poupée parce que comme le disait Michel Fau, les modèles bourgeois n'ont pas beaucoup évolués depuis 1879 en reprenant les mots d'Ibsen,  "La vie n'est pas triste -la vie est ridicule et ça, c'est insupportable!"
Pourquoi parce que l'un prend à revers notre tristesse et l'autre à bras le corps les plus fous ou les plus amoureux pour les sortir de leur vie toute tracée... c'est à dire Nora et Krogstad, qui ne vont pas du tout évoluer comme attendu...



Rester vertical et Annie Ernaux

Une amie me dit qu'elle veut me faire participer à une lecture sur des auteurs engagés un client de sa librairie va lire le dernier jour d'un condamné à mort de Hugo moi j'ai pensé à Virginie Despentes Léo Ferré et Charles Fourier sur l'école de l'amour http://classiques.uqac.ca/…/nouveau_monde_amoureux_intro.ht… Et puis Duras et maintenant mais c'est bien-sûr Annie Ernaux d'autant que je reviens du cinéma où j'ai enfin vu un film singulier que je reverrais : Rester vertical, de l'inconnu du lac, Alain Guiraudie, c'est un film de poète d'images et d'utopie qui reflète tous nos manques toutes nos misères et toutes nos proximités, il filme les corps comme les routes comme les paysages comme les animaux comme la mort sans fin... ce film en le voyant, j'ai eu l'impression que j'étais la seule à le voir à l'avoir aimé.
http://www.lemonde.fr/cinema/article/2016/08/23/rester-vertical-alain-guiraudie-debout-devant-les-loups_4986624_3476.html 

Parce que il n'y a pas d'amour raté....




Rester vertical , vent debout, devant les loups.

Par coeur de et avec Arnaud Arbessier, un seul en scène qui nous rapproche


ParCoeur vu par Evelyn Trân (Critique au monde.fr)
Qui ne se souvient de sa première émotion en récitant par cœur une poésie à la demande d’un maître ou d’une maîtresse ? Pour ma part, ce moment fut fabuleux. J’ignorai le mot trac mais j’étais terrorisée . Or au fur à mesure que les mots s’échappaient, sortaient du gouffre, j’ai éprouvé que le professeur m’écoutait. J’en fus tellement étonnée ! De quel texte s’agissait-il, je l’ai oublié mais il remue invisible dans ma mémoire, il me parle certainement comme il a parlé à ce professeur.
Passeur de mots, c’est l’un des plus beaux métiers au monde; j’ai connu un poète mourant, qui ne touchait plus terre, qui communiquait grâce à ses poésies pétries en lui qu’il continuait à balbutier comme si elles faisaient partie de son corps, de ses mains, de ses yeux. C’était lui !
Arnaud ARBESSIER, comédien, fils de Louis ARBESSIER de la Comédie Française, nous raconte simplement sa relation avec les mots, une relation amoureuse. Il dit que les mots sont magiques et que oui, il importe pour la vivre cette passion, d’apprendre par cœur un texte quel qu’il soit pourvu qu’il soit aimé.
Il remonte à la source, il nous parle de son père qui savait si bien dire le poème Villequier de Victor Hugo, de sa rencontre avec des textes de Léo FERRE.
Deux fleuves parallèles mis en musique juste par la voix, le poème Villequier et le poème Il n’y a plus rien . L’un s’adresse à Dieu pour demander pourquoi sa chère Léopoldine est morte, l’autre, révolté et sauvage gravit des chemins de dépression intense. Je me souviens encore de Léo FERRE chantant Avec le temps dans une émission de Jacques MARTIN, à la fin de sa vie. Lui si combatif, avait l’air si désespéré, si las !
Mais les fleuves ne cessent de cligner des yeux, ils vivent après tout. La chanson Avec le temps interprétée par Arnaud ARBESSIER peut dire autre chose, laisser s’exprimer quelque lumière derrière le désespoir.
Écouter Il n’y a plus rien à travers la voix d’Arnaud ARBESSIER c’est comme grimper sur un chemin de montagne caillouteux, les yeux dans le vent, la poussière, le soleil. Il n’y a plus rien, il y a tout.
Quel bel hommage aux poètes, aux comédiens ! Quelle belle rencontre ! Laissez penser les mots en vous puisque en vérité les mots agissent d’une certaine façon comme des cailloux qui scintillent sur les chemins qui touchent vos semelles. La ligne n’est pas droite bien sûr, le parcours prend du temps, c’est presque une aventure, c’est toujours de l’or au bout de la course !
Paris, le 5 Décembre 2016 Évelyne Trân

publié sur FB par moi...
Hier je serais bien restée dans une poche de théâtre plus longtemps, dans la petite salle cabaret des Déchargeurs, pour écouter ressentir : "les hommes qui arrêtent de pleurer font la guerre" pour un seul en scène : Par cœur avec et d'Arnaud Arbessier et d'Hugo et de Ferré et de l'ecclésiaste... Et au fait on dit Ferré comme les ferrets de la reine ou Fairé comme faire et...?
A la fin toutes les coutures de notre cœur semblaient re-tenir... Au théâtre quand il y a un échange intime avec chaque spectateur qui comprend enfin pourquoi il est là, pourquoi il aime le théâtre, c'est bien. Parce que Arnaud Arbessier a l'élégance de se présenter et on voit bien qu'il sait tout faire... de "l'art dramatique" et puis il nous dit simplement sa révolte, et puis "avec le temps" comment il a pensé à son père comédien du français capable d'apprendre, de jouer, de remplacer au pied levé n'importe quel rôle du répertoire. Parce qu'au français c.-à-d. à la Comédie Française, il y avait une tradition : l'apprentissage de tous les textes du répertoire pour remplacer dans le monde entier en tournée le moindre défaillant, pour représenter la culture française au kilomètre, un peu comme les chanteurs d'opéra. Lui n'a rien de ce passé ampoulé et plein de rivalité, il est seul pour nous prendre la main et nous dire à quel point ils font du chemin, les textes appris par coeur, quand on les ré-offre à quelqu'un, ils commencent à vivre dans l'espace-temps avec des formules magiques retrouvées pour tous enfin nous comprendre. Il nous confie à quel point il aime ça être en scène pour faire du théâtre, il nous sort la culture, les poèmes de la vitrine... "Il y a un temps pour tout, il y a un temps pour planter, il y a un temps pour arracher ce qu'on a planté....."

Ah je ne vous ai pas dit c'est tous les vendredis à 19h30 du 9 sep 2016 au 16 déc 2016
http://www.lesdechargeurs.fr/
et ce serait bien que ce spectacle sème des petits cailloux plutôt que des miettes de pain pour qu'on le suive et qu'il soit joué dans d'autres salles plus grandes, comme le Paradis au Lucernaire. 

lundi 17 octobre 2016

Olivier Steiner La main de Tristan présentation au club Silencio

https://www.facebook.com/nathfeyt/posts/10209410475890314
Combien c'est difficile d'être pudique aujourd'hui lui le sait... Eux deux Olivier Steiner l'écrivain et Emmanuel Lagarrigue l'artiste, se connaissent depuis longtemps, ils le savent différemment... Et en amitié c'est indissociable....
Dans une lumière comme une couverture rouge, des musiques, des bruits de pluie, une citation, des mots, des silences habités, incarnés, incarnats, une chanson qui embrasse et la lecture de ce texte qui nous redécouvre. Et puis une interrogation une interview de l'écrivain par un autre jeune homme Leonard quelque chose,  qui d'égal à égal puis devient plus complice et qui nous parle à l'oreille...

et maintenant que fait Olivier Steiner ?
il vole...

Expo rue du retrait Pascal Briba


L'expo rue du retrait... (dans le cadre des portes ouvertes rue du retrait chaque
année). Une oasis ce dimanche. Oh oui comme c'était bien cette expo de fin d'après-midi d'un dimanche d'automne, rue du retrait et avant dans la rue qui monte de Mesnilmontand, qui monte tant, sous le soleil, comme si le pays tout entier avançait au travers de tous les arts de vivre. 
Bien loin de ces milliers de réactionnaires qui défendent la famille d'avant hier,  et tapent sur des femmes libres : les Femen. 
Et là, dans un lieu magique,  cette expo, atelier  paradis grande pièce pour tous, dont plantes vertes et un très doux petit chien noir, il faut être amoureux pour monter si haut, pour l'art de peindre ce qu'on a au dedans et par la route des rencontres qui passe forcément auprès du bleu de la mer de Bretagne. Je fus accueillie et réconfortée et en plus j'en ai pris plein les mirettes. Et on a bu des coups à cet endroit de Paris qui a contenu dans le passé des vignes et des guinguettes et d'autres choses aussi....
Du plein soleil à la nuit... un dimanche de "manifestation pour tous"...

les perles de la librairie : envoyer des livres à l'autre bout du Monde

Nikita Gilles : Aujourd'hui, j'ai vendu un livre en fonction de son poids en grammes. La dame voulait envoyer un cadeau à l'autre bout du monde et ne voulait pas que son colis dépasse un certain poids histoire de ne pas payer les yeux de la tête à la poste... et donc elle a fait son shopping avec sa petite balance en pesant une bonne vingtaine de BD's. Si si. O_o

-D'où l'intérêt de lui expliquer que l'envoi des biens culturels est 70% moins cher à la poste...

vendredi 14 octobre 2016

Robert Hirsch : Avant de s'envoler, au Théâtre de L'Oeuvre

http://m.canalplus.fr/?vid=1418164#

Je ne suis pas aussi enthousiaste que le rédacteur de cet article parce que le théâtre est fragile, et qu'il y a des différences  entre deux représentations et surtout aux premières, entre chaque regard de spectateur, entre le moment différent pour chacun où l'on se retrouve claquemuré dans sa propre vie. Cette pièce me concerne qui sait un peu trop directement, j'avais ramené avec moi un peu de froid du dehors, mais j'en ai retiré certaines phrases dont le poème sur l'oiseau qui chante avant de s'envoler et qui nous rassure dans nos cauchemars. 
Et puis le premier cri d'une actrice, trop perçant, la mise en scène trop réaliste, le décor comme la boîte noire retrouvée de maisons de mes grand-mères, depuis longtemps disparues, m'ont donné envie de fermer les yeux, de ne pas être là. Mais j'ai aimé plein de choses dans cette pièce l'oscillation entre non dits et poésie, entre comment finir sa vie, comment interpréter les absents quand on retrouve leurs écrits, les gestes, les non gestes. Je n'ai pas dormi tout m'est parvenu comme si on se rappelait plusieurs rêves à la fois et au matin après cette nuit j'ai été d'accord que le présent est comme le nom l'indique un cadeau à ouvrir. Dans la pièce il y a eu l' écho d'une autre phrase comme quoi la vie peut être interminable... à des moments et comme dans le film d'Haneke l'amour finit très mal et que faire...
Et puis,  je me suis dit que j'avais bien de la chance de voir jouer Monsieur Hirsch et Madame Sadoyan. et le théâtre de l'Oeuvre à fait peau neuve, l'accès aux toilettes est encombré pour ce spectacle un peu prévu pour le public senior (très nombreux au théâtre) et pas seulement le dimanche AM en matinée. Le bar l'Ubu est extra et surtout qu'il est ouvert avant et après le spectacle. Et pour revenir aux comédiens de cette pièce je me suis dit aussi que c'était le prologue d'un vivre ensemble autrement que de voir dans l'une distribution autant d'acteurs différents et de tous les âges.
Et puis qui sait comme l'écrit Tchekhov dans la Cerisaie : pour Trofimov l'éternel étudiant : "Et qu'est-ce que ça veut dire -on meurt ? Peut-être l'homme a-t-il une centaine de sens, et n'y en a-t-il que cinq qui périssent quand il meurt, les cinq que nous connaissons -et les quatre vingt quinze autres restent vivants.". 
Ce théâtre de l'Oeuvre depuis que j'y viens que j'y ai joué une fois a changé 3, ou 4 fois de direction et à chaque fois des petites choses voire de grandes choses ont été recomposées réadaptées rouvertes refermées et je me suis dit que cela me touchait un peu trop pour que ce soit un théâtre ordinaire. J'y ai ma meilleure amie qui a plusieurs casquettes de techniciens et elle aussi a vu et encore de plus près, tous ces changements, pour elle c'est encore pire, c'est comme si ce théâtre était entre sa peau et sa maison. Et nos peaux au moindre coup bleuissent.
C'est une ébauche d'article, un article qui restera inachevé car je sens pertinemment deux choses que la pièce à besoin de se roder, et qu'en moi elle fera son chemin. Pour ces deux raisons ne la manquez pas car je peux vous dire que le public pour la plus grande part a  manifesté longtemps par ses bravos et ses applaudissements son contentement. 
Si je peux j'y retournerais. 

mercredi 12 octobre 2016

Une veritable chanteuse de tango Jacinta et de Kurt Weil aussi





Ma chère Nathalie,
J'espère que mon courriel te trouvera en pleine forme!
Voici l'annonce d'un concert pour la sortie d'un CD
Si cela te dit, la chanteuse argentine a une voix magnifique et son accompagnateur est un virtuose de l'accordéon jazz.
Je t'embrasse, ainsi que Pascal.
P.

P.S. On peut trouver des places sur Billetreduc 

Cela me dit, mon cher P. mais j'ai trop de choses à faire comme les retraités.... qui parlent tout seul, le reste du temps....



Kohlhaas à la Loge 77 rue de Charonne...

http://lajaseuse.fr/2016/10/07/kohlhaas/
une critique :"Viktoria Kozlova (...) a cette passion qu’ont les conteurs d’histoires de faire surgir des images dans les yeux des auditeurs.
Là où on est, il n’y a rien, il n’y a qu’elle, et pourtant nous partons loin, dans un passé qui semble soudain très présent."
http://www.estrarre.fr/theatre/?p=1410 
mes Messages sur FB dans l'ordre du temps,sur FB il faut répéter, mais rester sincère pour ne pas trop vieillir du cœur

Il faut y aller absolument il reste des places jeudi et ce théâtre la loge est une arche pour un théâtre d'origine, qui redonne la base et l'essentiel du théâtre, se sentir redoré du blason et bouleversée du cœur. Je vous assure qu'on en a besoin. Longtemps encore après on y revoit ré-entend ressent tout, cours-y vite mon ami, l'actrice est prodigieuse et nous offre, excusez le peu, un autre monde... La mise en scène, les lumières : une épure, comme si c'était à peine quelque chose d'autre, le théâtre, que de raconter quelque chose à quelqu'un, de la bouche, du corps, de l'oreille et de notre cœur par ses yeux, la spectatrice, le spectateur restent bouche ouverte et tout le monde après applaudit longtemps pour rester encore là au temps présent, rester dans le lieu où ça s'est passé, la bouche ouverte. Après ce spectacle itinérant se rejouera dans une bibliothèque, j'y retournerai avec mon Chéri qui ne l'a pas vu et à qui ça plaira tant.... Je crois bien. je vous tiendrai au courant.
photo d'une représentation au centre social Kirikou (juin 2016), photo de Romain Kosellek.
 

Courrez-y il reste des places jeudi, vendredi c'est complet.... L'actrice est prodigieuse ! Le texte, la mise en scène, les lumières, sans en avoir l'air, changent tout et si vous étiez comme un peu fatigué vous allez ressortir de là regonflé à bloc, contre toutes les injustices qui dessèchent tant, cousent les bouches et les paupières.
Tout d'abord ce petit théâtre : La Loge dans cette cour aux appartements en mezzanine extérieures avec des balcons ferrés aux plantes vertes, semble une oasis, un lieu en suspends, un radeau de culture. Pas seulement car si vous regardez la programmation, c'est aussi un lieu de débats, de discussions, même si on essaie de pas faire de bruit dans la cour après le spectacle, on est tout simplement heureux d'être là.


vendredi 7 octobre 2016

Paul Vecchiali : Corps à coeur et les autres films dans une rétrospective au Lucernaire

Échange au début repris de FB
-Suis allée revoir Corps à cœur de Paul Vecchiali, Mon dieu comme c'est beau l'amour et le cinéma, j'avais presqu'oublié  combien ce film m'avait fait pleurer de joie. Merci mille et une fois de m'avoir fait retrouver mon rêve.
-Avec Nicolas Silberg en pin-up boy
-En Brando, en combinaison bleue de garagiste et casquette passionnément éperdument amoureux d'une pharmacienne Hélène Surgère  évanescente bougeant sensuelle à chaque plan et avec la grâce d'une Delphine Seyrig pour un amour qui hélas finit... Sur la musique de Fauré, le requiem pour lui la Pavane pour elle.
-A revoir absolument dans sa version remastérisée  et quelle classe naturelle de ce Monsieur Paul Vecchiali à plus de 80 ans, rencontré à la fin de la projection au cinéma du Lucernaire
Il dit aussi qu'il déteste l'expression public et que ces films s'adressent à chaque spectateur, qu'il essaie de les faire rentrer chacun, dans son rêve, parce que ses films, sont ses rêves. Il dit que la scène initiale de ce rêve est celle du refus de l'homme par la femme, de sa maîtrise d'elle même, de son amour, de sa sensualité, de sa sexualité. Cette scène et celle des mots d'amour sont mes préférées... Mais je vous laisse découvrir ce film et l'attendre ne lisez aucune critique et même pas mon romantique retour. Un des spectateurs dans mes âges a dit : "j'ai bien fait d'attendre, c'est encore plus fort." C'est un film de 1978. Paul Vecchiali a parlé aussi de son amour de Godard, de ses plans inutiles au film, tellement beaux qu'ils le font pleurer à chaque fois. De son cinéma pur à Jean-Luc Godard.
Et ce monsieur a l'humilité de dire  : "si on n'entre pas dans mon film je comprends qu'on puisse le considérer comme ennuyeux."
Je voulais encore vous dire qu'après tout ce temps...presque 40 ans  on ne se reflète pas de la même façon dans ce film : les scènes du marché, les scènes où il s'installe SDF près de la pharmacie les voitures, les mécaniciens autos... Tout devient anachronisme ou anticipation et l'on se souvient combien l'indépendance l'autonomie des femmes étaient encore conflictuelles, combien il y avait peu de personnes vivant à l'abandon dans les rues et encore moins dans leurs voitures. ce qui ne bouge pas et ressort comme le nez au milieu de la figure c'est Le mystère de la passion. Les personnages secondaires sont dignes d'un film de Truffaut  et leurs histoires d'amour à chacun la sienne, une phrase résonne quand le Désir est si fort... La suite... dans le film.





Et donc au Lucernaire deux autres films sont projetés : Femmes, femmes, et L'Étrangleur dans cette rétrospective et bien-sûr j'irais aussi voir le dernier : Le Cancre qui vient juste de sortir avec Hélène Surgère, non pardon, elle est partie morte de maladie comme Delphine Seyrig, elles toutes deux vivent vivront à travers leur vie de cinéma remastérisée, avec donc entre autres Catherine Deneuve, Françoise Lebrun, Annie Cordy.... 

Je viens de me rappeler pourquoi  j'avais arrêté d'aller voir ses films parce que j'étais un peu obtuse fixe dans mes choix de comédiennes et contrairement à lui je détestais Danielle Darieux à l'époque. 
-pourquoi ? parce que la référence absolue de mes aînées et que pour moi elle ne jouait pas, mais se montrait, paradait à l'économie... BIen plus tard j'ai compris la diversité des actrices et donc il y a Delphine Seyrig Hélène Surgère et Danielle Darieux et Simone Signoret et Annie Girardot et Pauline Carton.  Pour  se rapprocher des moins de vingt ans : Chantal Ladesou, Isabelle Huppert, Isabelle Carré, Corinne Masiero, Anne Alvaro, Emmanuelle Bercot, Léa Seydoux... Mais j'ai encore mes préférées et mes détestées mais c'est de moi à moi. Et pour les hommes ? VIncent Cassel tu le détestes vraiment ? Même pas, même plus, car je l'ai même trouvé touchant filmé  par Maïwenn dans Mon roi, -ce n'est pas le même genre de film d'amour que Corps à coeur-.  Je préfère quand même encore et toujours Michel Fau Pascal Demolon et Jean-Pierre Bacri à Vincent Cassel.