lundi 29 août 2011

Impardonnables de Téchiné








LÀ OÙ LES LIVRES SONT CHEZ EUX

J'ai cueilli très vite ce matin cette critique, elle correspond assez bien à ce que j'en pense depuis hier fin d'après midi. J'y suis allée par erreur, dans une salle où je n'ai jamais mis les pieds jusque là... Alésia côté mistral...

je me suis laissée embarquer par la ville les personnages ce qu'ils font d'impardonnable, sur les violences les incompréhensibles dont on est l'otage quand on aime quelqu'un un peu longtemps ou depuis peu. Aimer : les relations homos, hétéros, parents enfants, enfants parents, riches et moins riches, détectives, écrivains et des autres plus incongrus. Les personnages passent par le bateau sur la lagune. Et ils sont locataires d'une grande maison, comme propriétaires d'une petite baraque loin de la ville : "j'ai un bateau c'est d'ailleurs la seule chose que j'ai... "Jeunes, vieux, une bande son par moments presque inaudible des dialogues, rien ne m'a fait sortir de ces personnages. J'en aurais bien repris.
 Le film risque d'être meilleur que le livre ? je verrais bien. À cause de l'adaptation à Venise alors,  ou plus exactement, à cause de l'adaptation aux abords de Venise...
sur Allo Ciné
LÀ OÙ LES LIVRES SONT CHEZ EUX 
Impardonnables, André Téchiné
"Francis décide de s’isoler à Venise pour écrire son prochain roman. Il rencontre Judith, agent immobilier, qui lui propose la location d’une maison sur l’île de Sant’ Erasmo. Rapidement, Francis et Judith vont vivre ensemble. La fille de Francis, Alice, les rejoint l’été avec sa fille adolescente Vicky. Mais au bout de quelques jours, Alice est partie et ne donne plus de nouvelles.

“Impardonnables” est une adaptation du roman de Philippe Djian que je n’ai pas lu. Et si j’ai eu envie de voir ce film, c’est en premier lieu pour Venise (et aussi pour André Dussolier que j’aime beaucoup). Je ne connaissais donc absolument pas le scénario original.

Honnêtement, j’ai trouvé cette histoire assez lente, et longue donc. Mais, bien que n’ayant lu que deux romans de Djian (Incidences que j’avais beaucoup aimé et “Vengeance” le dernier en date que j’ai détesté, et dont je ne pense pas avoir parlé ici), j’ai vraiment retrouvé son univers dans les images de Téchiné, dans les dialogues, dans les regards, dans le jeu des acteurs.

Après m’être renseignée, il s’avère que le roman ne se passe pas du tout à Venise mais au pays basque, à la frontière espagnole. Eh bien j’ai trouvé que transposer l’histoire à Venise était très judicieux. Après tout, la Sérénissime est connue pour tellement de choses, et je ne parle évidemment ici pas de ses attractions touristiques.

D’ailleurs, j’ai aimé voir Venise sous l’œil du réalisateur  : dans les vignes, sous la brume, le soir sans personne dans les ruelles, Venise de loin… Aucune image, ou presque, de carte postale. On sent la vraie Venise, et pas du tout la Venise touristique.

Les relations entre les personnages sont ambigües, les regards d’André Dussolier peuvent faire froid dans le dos…

Alors oui j’ai apprécié ce film surtout pour le jeu des acteurs, pour le fond de l’histoire, même si j’ai toujours du mal à comprendre ce genre de personnages qui ne savent pas vivre et aimer (mais ça c’est la verve de Djian il me semble). Et pourtant, sur le coup j’ai trouvé ça vraiment longuet. Mais à tête reposée, je trouve que c’est un très bon film.

Et je risque donc de me pencher bientôt sur le roman de Djian, à défaut de ne pouvoir partir à Venise prochainement…"

samedi 27 août 2011

Sean Penn, la tête de l'emploi


Article du Monde Magazine du 20 Août 2011
Propos recueillis pas Samuel Blumenfeld

Sean Penn a toujours pris sa coupe de cheveux très au sérieux.
D'abord celle, élégamment négligée, qu'il arbore dans la vie, les cheveux en arrière, foisonnants, avec des épis. Et, plus encore, les différentes créations capillaires adoptées dans ses films. Quand il a regardé sa toison brune dans This Must Be the Place, de Paolo Sorrentino (sortie le 24 août), une coiffure démodée, en vogue dans les années 1980, touffue, stridente, résultat d'une improbable implosion survenue à la base du cuir chevelu, et inspirée de celle du chanteur de Thé Cure, Robert Smith, l'acteur s'est, une fois encore, senti dans la peau d'un apprenti sorcier. Son cœur battait la chamade. Avec cette peur, jamais apaisée, de sembler ridicule. Quelques heures avant la projection officielle de This Must Be the Place au Festival de Cannes, Sean Penn se posait une seule et même question : allait-il s'aimer à l'écran ?
Paolo Sorrentino lui avait glissé avant le tournage qu'il souhaitait lire sur le visage de son comédien «la contradiction d'un homme mûr qui conserve son aspect d'adolescent». Une façon élégante de décrire l'étrange syndrome dont est atteint le personnage du film, Cheyenne, une ancienne gloire du rock cloîtrée dans son château irlandais - retraite d'où il contemple sa gloire passée et surveille les cours de la Bourse. Sean Penn a laissé Paolo Sorrentino lui appliquer - . rouge à lèvres et du mascara. L'acteur a adopté les costumes d'une rock star, à commencer par les talons hauts et d'étranges bottines à lacets. Mais, comme d'habitude, il a revendiqué le choix de la coiffure. « Avec Paolo, se souvient Sean Penn, nous avons longtemps discuté des différences liées à la dépression, en particulier son impact sur l'aspect physique. Lui avait des idées visuelles très précises sur mon physique. Moi, j'en avais sur mes cheveux. Ma coiffure, grotesque et imposante, est l'expression de cette dépression. »

Le malaise de Sean Penn, à l'écran s'entend, passe le plus souvent par la tignasse, véritable jardin secret par lequel transitent tous ses personnages. Les deux mentors de Sean Penn, Marlon Brando - que le comédien avait songé un temps à diriger, dans les années 1990, dans une adaptation de L'Automne du patriarche, de Gabriel Garcia Marquez - et Jack Nicholson - vedette de deux des quatre films mis en scène par Sean Penn, Crossing Guard et The Pledge -, ont offert le même conseil à l'acteur lorsqu'il n'était qu'un débutant : accepter l'humiliation. «Il faut passer outre le regard du public, lui avait répété Brando, ne pas craindre d'apparaître ridicule. »

Sean Penn croyait à ses débuts qu'une paire de bottes suffirait à faire de lui un acteur. C'était après avoir rencontré Anthony Zerbe, un second rôle célèbre dans le cinéma américain des années 1970. Si l'on excepte les parents de Sean Penn, tous les deux comédiens - Léo Penn, rapidement passé à la mise en scène, et Eileen Ryan, retirée des écrans pour s'occuper du foyer familial -, il s'agissait du premier acteur avec lequel le jeune homme engageait une conversation. C'était au lycée, à Los Angeles, à l'occasion d'une journée d'orientation. «Il portait des bottes assez impressionnantes, avec une grande fermeture éclair sur le côté. J'en ai conclu qu'un acteur digne de ce nom devait posséder de telles bottes. J'ai acheté un modèle équivalent, que je portais à l'occasion de mon premier film en super-8. J'ai commencé à partir de cette époque à regarder de plus près le travail des comédiens au cinéma, et celui-ci passait chez ceux que j'admirais par un objet, un signe extérieur. »

BLOND CRÉPU OU EN BROSSE


Depuis, l'identification à un personnage fonctionne souvent chez Penn sur ce principe. Son jeu se révèle le contraire de la méthode de l’Actor's Studio, qui est, elle, plus organique. L'acteur doit puiser en lui-même pour trouver les émotions et les affects d'un personnage. Chez la star de This Must Be the Place, une manière de se mouvoir, une inflexion de la voix, un habit, un objet, le plus souvent une manière de se coiffer, permettent de construire une interprétation. Il sera ensuite temps de bâtir son personnage de l'intérieur.
Avant cela, il lui faut toujours une coiffure. Il y avait celle, longue et blonde, du surfeur débile de Fast Times at Ridgemont High, d'Amy Heckerling, le film qui l'avait révélé au public américain. Ou l'impeccable mise en plis du criminel condamné à la peine capitale dans La
Dernière Marche, de Tim Robbins. La coiffure trop parfaite de Sean Penn contrastait avec le chaos intérieur de son personnage. L'acteur s'était aussi ajouté un bouc et une série de tatouages sur les bras, dont il a conservé une partie.

Il y a encore les cheveux crépus de Dave Kleinfeld, l'avocat véreux qui trahissait son client, un ancien mafieux incarné par Al Pacino décidé à rester dans le droit chemin après sa sortie de prison, dans L'Impasse, de Brian De Palma. Penn s'était isolé en bibliothèque pour consulter des revues de droit, à la recherche de visages d'avocats, et ne trouvait rien de satisfaisant. La lumière est venue par hasard, en feuilletant un ancien numéro du magazine Life. Dans un coin de page figurait une photo minuscule d'un étudiant en droit. Ce fut un coup de foudre. Il savait que le gamin deviendrait son modèle. «Je me suis tout de suite dit : "Putain, je vais arpenter ainsi les rues de New York quatre mois durant ? " Je ressemblais à Bozo le clown avec mes cheveux roux et cette coupe afro. Je portais une casquette dès la journée de tournage terminée pour ne pas avoir l'air con. »
Plus récemment, la coupe de premier de la classe de Sean Penn, cheveux raides, mèche sur le côté pour Harvey Milk, de Gus Van Sant, la biographie filmée du premier conseiller municipal ouvertement gay de la ville de San Francisco, assassiné dans son bureau de la mairie en 1978, marquait une nouvelle étape sur le chemin capillaire de Facteur. Penn avait éprouvé toutes les peines à incarner le militant homosexuel, rôle pour lequel il allait récolter, en 2009, son deuxième Oscar, après celui pour Mystic River de Clint Eastwood. L'acteur, marqué par son hypermasculinité, ne trouvait pas la clé qui lui permettrait de briser son image machiste. «Harvey MiIk m'intéressait au plus haut point. Son combat pour les droits civiques de la communauté homosexuelle trouvait une convergence avec mon engagement politique. Mais la dimension politique ne suffisait pas. Il fallait que la sexualité du personnage soit patente sans devenir caricaturale. Comment allais-je trouver cette part de lui en moi ? Il y a eu des moments où je me disais que je n'allais jamais y arriver. J'espérais, mais sans certitude. » Les choses se sont mises en place grâce aux nombreuses images documentaires consacrées à Harvey Milk. Penn a remarqué la spécificité de sa coupe de cheveux et trouvé une porte d'entrée. «Je suis arrivé sur le plateau avec la bonne mise en plis. C'était bon. J'étais Harvey Milk. »

Peu d'acteurs ont montré, dès le début de leur carrière, un talent aussi évident, comme si tout semblait calé d'entrée. Il y a un plaisir particulier dans cette perspective à revoir les premiers films de Sean Penn, dans les années 1980, tel Taps, d'Harold Becker, avec Tom Cruise, ou Comme un chien enragé, de James Foley. Le jeune acteur y déploie déjà une folie et une intensité rares. Il est tout aussi impressionnant de constater à quel point Penn se révèle d'emblée conscient de son extraordinaire talent et prêt à le déployer sans craindre de manquer d'expérience. « Qui a fait le "printemps arabe" ? Des jeunes gens qui ont faim. C'est un symbole très fort. C'est pareil pour la comédie, ce sont des gamins qui ont faim - MarIon Brando à son époque - qui font le cinéma. J'avais cet état d'esprit dès mes débuts. Je ne souscris pas au dogme de l'expérience.Croire qu’il suffît de se reposer sur la seule expérience vous amènera à faire de la merde. »

SUR LES TRACES DE JAMES DEAN

À ses débuts, Penn était regardé comme une version moderne de James Dean, même s'il affirmait son malaise existentiel de manière plus physique que son prédécesseur. Comme un chien enragé, formidable film qui marchait sur les traces d'À l'est d'Eden, fit beaucoup pour fixer l’image de Penn. À la mère indigne du film de Kazan succédait un père mafieux, tout aussi toxique, un chef de bande dans l'Amérique rurale qui retrouvait sur le tard son fils, incarné par Penn, rintégrait à ses activités criminelles pour, plus tard, au nom de la loi du silence, tenter de l'éliminer.
Le scénario, signé Nicholas Kazan, le fils d'Elia Kazan, accentuait la filiation avec ce cinéma des années 1950, et offrait à Penn la position avantageuse d'héritier de Brando, Montgomery Clift et James Dean. Les cheveux de Penn, légèrement décolorés, avec des mèches blondes, et son tee-shirt à manches courtes, moulant, mettant en valeur sa musculature, visaient justement, de l'aveu même du metteur en scène, James Foley, à rapprocher le jeune acteur de l’érotisme ambigu véhiculé par James Dean.

HÉRITAGE PATERNEL

A l'époque de Comme un chien enragé, Sean Penn devait encore affronter le scepticisme de son père. Léo Penn s'est montré, plus longtemps que d'autres, rétif à la vocation de son fils. Ce recul ne devait rien à un éventuel manque de talent de Sean Penn. Il tenait davantage à un itinéraire personnel douloureux, rendu compliqué par le maccarthysme au début des années 1950.
Léo Penn était l'un des acteurs les plus prometteurs de sa génération, mais sa carrière fut littéralement tuée dans l'œuf par la liste noire. Au lieu de devenir une vedette, il resta cantonné à des rôles secondaires à la télévision et se tourna vers la réalisation. Sean Penn a pour la première fois pris conscience de l'héritage paternel sur le tournage de Judgment in Berlin, en 1988. Le film était réalisé par Léo Penn, à Berlin-Ouest, sur les lieux mêmes où un juge américain avait dû décider, quelques années plus tôt, en Allemagne fédérale, si le détournement d'un avion est-allemand vers la partie ouest de Factuelle capitale allemande était justifié. Sean Penn incarnait un des passagers est-allemands de l’avion venu témoigner en faveur du jeune homme qui avait décidé de détourner l'avion pour fuir le communisme. Ce fut la première et dernière fois que Léo et Sean Penn travaillèrent ensemble.

« Mon père avait largement dépassé la soixantaine, et il est mort exactement dix ans après le tournage. Il avait tenu à m'emmener dans un quartier de la ville allemande où il restait des immeubles endommagés durant la guerre par les bombardements. C'était un dimanche après-midi, il faisait très beau, des gamins jouaient avec leur mère dans un parc à côté. Mon père est devenu très mélancolique : 'Tétais à bord d'un des avions américains qui a lâché des bombes sur Berlin, et je peux t'assurer qu'il ne devait plus rester personne à 400 mètres à la ronde."» Il ne cherchait pas à donner un point de vue, juste à m'expliquer qu'il avait tué des gens.
Nous sommes allés dans un bar le même soir. Mon père était un homme très calme, très serein. Là, il a aperçu un Allemand de sa génération, et s'est avancé en me poussant avec son bras. "Où étais-tu nom de Dieu ?",lui a-t-il demandé. Je savais ce qu'il voulait dire, voilà un juif américain qui regardait un Allemand et se demandait : "Etais-tu, oui ou non, un nazi pendant la guerre ? Si c'est le cas, que faisais-tu lorsque les nazis ont exterminé les juifs ? "Je n'ai plus jamais regardé mon père de la même manière. »
  

Retraite anticipée

 

L'influence du père sur son fils est tangible dans l’engagement politique et humanitaire de Penn, comme récemment à Haïti après le tremblement de terre. Elle se fait aussi sentir à l’écran. «Mon père venait de la scène, il s'était formé au théâtre. Gamin, les conversations à table, même si je ne les écoutais pas, tournaient autour de son métier, et les choses m'entraient dans la tête sans que je m'en rende compte. Chez nous, l'art de la comédie était porté très haut, considéré à sa juste valeur, et c'est dans cet état d'esprit que j'ai commencé dans ce métier. Personne ne voulait plus profiter de la vie que mon père et quand, dans son engagement politique, il nous disait que certaines choses importent plus que d'autres, cela signifiait qu'elles se révélaient indispensables pour un acteur. J'ai intégré cette donnée très tôt. Mon père ne mettait pas en avant le dogme de l'expérience, Il privilégiait le vécu, indispensable pour un acteur digne de ce nom. »

Cette leçon paternelle prend tout son sens quand on constate la réticence de Penn à exercer son talent de comédien depuis qu'il est passé derrière la caméra, en 1991, avec The Indian Runner. Dans la foulée, il avait d'abord décidé de prendre sa retraite de comédien, avançant comme explication le désir de vivre sa vie. Ce qui n'est pas la même chose que mener une carrière. « Mon passage a la mise en scène était guidé par un principe de plaisir. Je voulais observer un grand acteur, Jack Nicholson, et le regarder livrer une interprétation mémorable.
C'est ce que j'ai fait dans mes deux films, Crossing Guard et The Pledge. Je tenais à en être le témoin privilégié. Vous n 'avez pas idée de ce que cela me coûte d'entrer dans la peau d'un personnage. Si vous voulez faire les choses comme il faut, vous devez mettre votre vie entre parenthèses. Quand j'ai fini de travailler, je reprends le cours de mon existence.
Sans quoi, je n'aurais plus rien à raconter. Le carriérisme m'emmerde. Autant devenir une espèce de top-modèle, ce que deviennent beaucoup de comédiens, d'ailleurs. Je sais que si je ne m'intéresse pas à ce qui se passe dans le monde, je n'irai pas loin. » Le tournage de La Dernière Marche terminé, Sean Penn s'était rasé la tête, avait pris sa voiture et disparu plusieurs semaines. «Je sais à peine où je suis allé, mais je devais respirer. Et j'ai respiré. »

Jusque dans les années 1990, Sean Penn restait un Irish working class hero, une icône de la classe populaire irlandaise, auquel le prédestinaient son prénom, son physique, ses rôles et son image publique.
L'acteur défrayant la chronique à la fin des années 1980, passant par la prison après avoir tabassé un photographe, apparaissait comme la version hollywoodienne du hooligan irlandais alcoolique.
Comme beaucoup d'histoires de tabloïd, cette image était un cliché. Son rôle d'avocat juif dans L'Impasse, de Brian De Palma, qui marquait son retour sur les écrans après une retraite de deux ans, semblait le placer sur une tout autre planète. Dans un monde où Penn apparaissait étranger, complètement à contre-emploi. Le comédien devenait un autre. En fait, non. Il était un peu plus lui-même, de manière nette et plus précise.

PEUR SUR LES PLATEAUX


Sean Penn est le fruit d'une triple origine : irlandaise et italienne du côté de sa mère, juive lituanienne par son père. This Must Be the Place apparaît à ce jour, avec L'Impasse, comme l'unique film qui soit parvenu à mettre en scène le métissage de l'acteur. La structure atypique mise au point par Paolo Sorrentino tomberait à plat avec n'importe quel autre comédien. Mais le film était taillé sur mesure. « Sean Penn aurait refusé de faire le film, assure Paolo Sorrentino j’abandonnais l'affaire. C'était Penn ou personne. »

La première partie de This Must Be the Place se tient dans l'espace clos de la demeure dublinoise de Cheyenne, une ex-rock star irritable qu'incarne Sean Penn. Suite à la mort de son père, Cheyenne part aux Etats-Unis, faisant halte dans le quartier juif orthodoxe de Brooklyn où sa famille est originaire. Commence alors une longue traque pour trouver celui qui fut le tortionnaire de son père dans les camps de la mort. L'odyssée sur le continent américain de Cheyenne, version glam rock de Simon Wiesenthal, ressemblerait à une aberration de l'esprit si Sean Penn n'était pas Cheyenne.

Longtemps, l'acteur a fait peur sur les plateaux. Littéralement peur. Rien à voir avec la rondeur et la douceur de son père sur un tournage ou dans la vie. Penn pouvait déstabiliser ses partenaires, voire les faire fuir. Christopher Walken, pas tout à fait l'acteur le plus rassurant du monde ni le moins intense, racontait que dans leurs scènes de face à face pour Comme un chien enragé, Penn le terrifiait. Sur le plateau d'Outrages, de Brian De Palma, Michael J. Fox estimait n’avoir jamais rencontré Sean Penn, mais seulement son personnage, le sergent Meserve. Michael J. Fox incarnait un soldat qui, en pleine guerre du Vietnam, refusait de participer au viol collectif d'une jeune Vietnamienne, s’opposant au reste de sa troupe. Il dénonçait son sergeant auprès de ses supérieurs. Penn tenait absolument reproduire hors du plateau le conflit qui se nouait devant la caméra. Il n'adressa pas la parole à Michael J. Fox durant le tournage, demandant que ce dernier soit mis en quarantaine sans possibilité de parler avec ses partenaires.

Dans une scène où Penn demandait à un soldat d'achever la jeune Vietnamienne, l'acteur administrait tellement de gifles, et avec tant de force, à son partenaire que ça en devenait insupportable pour toute l'équipe. « Je n'aimerais pas diriger Sean dans un film où il incarnerait un tueur, assurait Brian De Palma, très grand admirateur de l'acteur. Je ne sais pas où ça nous mènerait. »

Sean Penn s'est aujourd'hui calmé. S'il devait maintenant distribuer des baffes à un comédien, ce serait uniquement sur ordre de son metteur en scène. Il est donc devenu un acteur plus docile et, à l'en croire, encore meilleur. Le changement s'est effectué par paliers. Jack Nicholson ne cessait de lui répéter qu'un grand acteur, contrairement à certains clichés, ne cherchait jamais à se mettre en travers du chemin du metteur en scène. Penn ne comprenait pas ce qu'il voulait dire, jusqu'au jour où la théorie de Nicholson est devenue une évidence.

Après avoir effectué le voyage aux antipodes pour tourner La Ligne rouge, de Terence Malick, Sean Penn a dû se plier à la méthode d'un metteur en scène avec lequel il rêvait de travailler. Le respect induisait une certaine soumission. « J'avais l'impression d'être un tube de couleur, placé sur une toile, par un peintre nommé Malick. C'était là une expérience extraordinaire. » L'aventure avec Malick s'est poursuivie sur The Tree of Life, Palme d'or à Cannes, où il incarne le fils de Brad Pitt. « Le tournage a été difficile. Je tolère des choses chez lui que je n'accepterais pas d'un autre. »

Quand il devait tourner, dans Mystic River, la scène où son personnage, ceinturé par un escadron de policiers, tente de s'approcher du corps de sa fille assassinée, Clint Eastwood avait prévenu, la veille, son comédien que six hommes seraient chargés de tempérer son explosivité. « Je croyais qu'il amènerait en réalité deux ou trois mecs, j'ai alors fait monter la sauce, pour lui assurer que même six bonhommes ne suffiraient pas à calmer mon ardeur. » Le lendemain, Penn trouvait quinze policiers autour de lui. «il n'y avait plus rien a faire, les mecs m'auraient piétiné, mais le sachant je pouvais donner libre cours à mon instinct, les mordre, ou leur donner un coup de tête. J'avais toute latitude pour me laisser aller. Je crois être assez bon dans cette scène. Sans l'intelligence d'Eastwood, cela n'aurait jamais été aussi probant. Sa principale influence est le jazz, et le jazz se fonde sur la spontanéité. Il recherche l'effet de la première prise, il faut tout donner dès le début, c'est ainsi, et je crois qu'il faut se plier à cette règle. C'était à moi de m'adapter. »
Avant d'arriver en Irlande sur le plateau de This Must Be the Place, Sean Penn se trouvait à Haïti. S'il n'était pas parvenu à terminer son travail humanitaire sur place, il n'aurait jamais pris l'avion pour Dublin. Mais il avait mené à bien sa tâche. Paolo Sorrentino lui a décrit son personnage. Le réalisateur italien avait pensé à tout. Aux maquillages. Aux costumes. Sean Penn a négocié la marge. Les cheveux, donc. C'était déjà cela de pris, s'est-il dit. Et ça fait toute la différence.

jeudi 25 août 2011

Le musée imaginaire, Paul Veyne, c'est une émission, c'est un livre, faire voir à la radio.....

Merci Monsieur Paul Veyne, vous êtes un artiste tous les matins à France-Inter de cet été. Je vais acheter le livre, quel titre, pour ma petite nièce, elle l'aura pour plus tard... Vous êtes un senior, vous êtes un seigneur, quand vous dites comment aimer une œuvre attachée à la seule perfection... l’œuvre c'est le premier pêché de Michel Ange.... quelle fresque, mais comment l'aimer ? à cause du serpent, pas du tout représenté lui, dans une recherche de la seule perfection que pouvait représenter le corps nu humain; pour les peintres à l'époque !!!!
C'est tellement un dédale la peinture italienne un peu comme le jazz ou la musique classique, comment frapper à la porte ? en costard en smoking, à poil, en "robette.... "
Mon musée imaginaire ou les chefs-d’œuvre de la peinture italienne", de Paul Veyne (Albin Michel, 496 p., 38 euros.
Ce matin à la Radio, demain ce sera le dernière émission.... il faut trier beaucoup maintenant sur cette radio généraliste devenue un peu trop souvent organe conventionnel étatique, mais quand même....

mercredi 24 août 2011

Sean Penn et pourquoi pas ? l'obscur, je ne veux pas faire vite ici pour travailler plus et gagner toujours moins par rapport au pouvoir d'achat...

Je n'ai plus le temps je retravaille, et cela va plus vite d'infiltrer le profil le statut de FB que de créer même un bref article ici...
Pourquoi les blogs les réseaux sociaux fonctionnent aussi bien se déploient se généralisent parce qu'ils sont gratuits certes mais aussi, j'ai trouvé parce qu'on ne parle plus ailleurs, à cause de réduire tous les temps morts au boulot à cause du politiquement correct qu'il faut adopter partout... la seule zone de No Man's Land, de terrain Vague, c'est ici...., rien d'autre que le boulot ou le superficiel commun à tous intéresse pour un vague coup d'oeil
Et en même temps c'est bien fait car en étant là on n'est pas ailleurs, à militer, à lire...
on peut essayer de tout faire en très vite : l'amour, l'amitié ; la (je déteste ce mot) convivialité. Mais le travail non passionné motivé levé tôt et rentable et à la moindre erreur culpabilisé, alors qu'il n'y a rien de plus facile aujourd'hui que de réparer les erreurs, quand tout se mécanise se répète, on gomme à la source, aux données de base, et voilà...
Pourquoi je ne ponctue pas bien car j'écris automatique... et que je revendique un peu d'obscur à l'envers de la soit disante clarté du style commercial....


Sean Penn dans le Monde Magazine en star The Cure Rock sophistiquée dépressive... "This Must Be the Place"
un article de Samuel de Blumenfeld...
je vous le scannerai plus tard, ou plutôt mon ami le fera....


Et aussi le dernier film de Pedro Almodovar, que je revendique comme un de ses films les plus aboutis, La Piel que habito

samedi 20 août 2011

STAGES de rentrée ailleurs : septembre octobre, STAGES = PAGES DE SOI : STAGES THEÂTRE

Les Affinités Electives proposent une formation, conventionnée AFDAS, pour comédiens professionnels
Don Juan (s) Molière / Horvath

dirigée par 3 artistes de théâtre vous pouvez m'en croire :
Frédéric CONSTANT                         
-comédien, auteur, metteur en scène                 
Catherine PIETRI
-comédienne  
Guillaume JUNOT
-comédien, auteur, metteur en scène

Comment se fait le Théâtre ? Il s'agit de reconnaître et comprendre le processus de la création théâtrale et de redonner toute sa place à l'élément essentiel de ce processus : le comédien. C’est en effet à partir de l’acteur, de son imaginaire, de son vécu, de sa sensibilité et de ses propositions que s’échafaude le spectacle. Il n’en est pas seulement l’interprète, il en est aussi l’artisan, un acteur-créateur.

Pour cette formation, nous avons voulu travailler à partir d’un texte du répertoire, plutôt qu’à partir d’une thématique, et choisir une oeuvre dont la structure, la théâtralité, les mystères, les situations et les enjeux sont les plus propices à la recherche et à la diversité des propositions. C’est le Dom Juan de Molière qui a retenu notre attention et pour commencer à étayer notre travail nous avons tenu à ajouter un autre texte, prolongement et miroir possible du premier : Don Juan revient de guerre d’Ödön von Horvath.

Du 3 au 15 octobre 2011 du lundi au samedi 10h-13h / 15h-19h durée totale du stage 70 heures Nombre de stagiaires : 15
Lieu du stage : Abbaye de Pontlevoy (Loir et Cher)
Renseignements : Frédéric Constant    affinelec@wanadoo.fr    http://www.lesaffiniteselectives.eu/

Pour connaître vos droits
Afdas 66, rue Stendhal CS 32016 75990 Paris Cedex 20 Tél : 01 44 78 39 39 – Fax 01 44 78 39 40 La compagnie est conventionnée par la DRAC centre, et soutenue par la Région Centre et le département du Loir et Cher


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http://www.theatre-contemporain.net/annonces/Offres-formations-stages/Maeterlinck-le-tragique-quotidien-Stage-d-interpretation-dirige-par-Sophie-Lagier-Du-12-au-23-Septembre-2011-annonce46792



* la photo : c'est une vieille échelle double, des roses abandonnées sur une malle en fer à costumes, une perruque blonde, le tout sur une palette éclairée par dessous comme à l'intérieur et qui rayonne, éclairée par un créateur lumières de génie.... on ne parle pas assez des créateurs techniques, ceux qui deviennent aussi artisans de vos rêves, créateurs des costumes, des lumières, des maquillages, de la régie plateau, des techniciens habilleuses... et du son...
des assistantes... là le féminin l'emporte sur le masculin


Maeterlinck, le tragique quotidien / Stage d'interprétation dirigé par Sophie Lagier/ Du 12 au 23 Septembre 2011
Stage d’interprétation dirigé par Sophie Lagier
Ouvert à 12 comédiens professionnels
J’aime les auteurs singuliers, ceux qu’on ne peut étiqueter et ranger dans une catégorie prédéfinie.
J’aime les mots, j’aime les langues, celles qui portent le souffle de l’être, qui le mettent en chair.
J’aime l’étrange et l’énigmatique, le non-résolu.
J’aime ne pas savoir.

Maeterlinck nous donne à frôler l’imperceptible, l’indicible, l’impossible. Il fait jouer et résonner les âmes, pleines de leurs mystères et de leurs secrets. Il met en lien les hommes et l’univers, dans une cosmogonie rituelle, d’une « obscure clarté ». L’être en est mis à nu, dévoilé dans son essence première, livré, exposé.

L’acteur lui aussi se doit de se dépouiller pour appréhender le théâtre de Maeterlinck, pour en saisir la force et le bouleversement. Pour mieux l’incarner et le rendre concret, il doit chercher en lui son humanité complexe, terrible parce que mortelle, sublime parce qu’en vie. Son tragique quotidien à lui. Sans solennité, sans gravité morbide, mais avec la conscience acérée de la beauté de nos contradictions, de la vanité de nos luttes.
Et que ça grince, que ça frotte et que ça bruisse !

C'est un atelier de recherche que je propose, un laboratoire d'expérimentation, sans résultat à montrer. Juste pour le travail donc, ou plutôt, juste pour le théâtre... Travailler avec l'acteur au centre, l'acteur actant, l'acteur responsable, l'acteur proposant. L’accompagner pour l’aider à trouver en lui ses singularités, ses mystères et ses non-dits.
Pour, ensemble, témoigner de notre monde, de notre si petite part d’humanité.
Sophie Lagier.

Textes proposés : Le trésor des Humbles, les Aveugles, La mort de Tintagiles, Pelleas et Melisande.

Stage professionnel organisé par ACETONE. ACETONE est prestataire de formation, enregistré sous le numéro 11754397575, auprès de la Direction régionale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle d’Ile de France.

Conditions et informations pratiques:
Période : du 12 au 23 septembre 2011
Nombre de participants: 12 stagiaires
Durée: 2 semaines / 70h
Horaires: du lundi au vendredi / 12h-19h
Lieu: Paris – banlieue parisienne
Tarif: 400 € / Stage non conventionné AFDAS / Possibilités de financement partiel : renseignements auprès de Audiens, Pôle-emploi…

Modalités d'inscription et d'entretien:
1. Envoyer un CV, une photo et une lettre de motivation, à l’attention de Sophie Lagier soit par mail à : acetone.cie@gmail.com soit par voie postale à : ACETONE – 130, rue des Couronnes – 75020 PARIS.
2. Clôture des dépôts des candidatures: vendredi 22 juillet 2011.
3. Sur validation de votre candidature, vous serez contactés pour un entretien individuel avec Sophie Lagier dans la semaine du 25 au 30 juillet 2011.

Renseignements complémentaires au 06 81 77 80 74

Après des études musicales, chant et piano, au Conservatoire national de Région de Besançon, Sophie Lagier suit une formation théâtrale à l’école Florent à Paris, élève de Michel Fau, Stéphane Auvray-Nauroy, et Muriel Mayette. Elle effectue ensuite des stages d'interprétation avec Philippe Minyana, Edith Scob, Eric Didry et Jean-Michel Rabeux. Elle a également une licence en Arts du spectacle à l’Université Paris III. Comédienne, elle a joué notamment sous la direction de Félicité Chaton, Le Baroque de Christophe Tarkos ; de Karelle Prugnaud, La brûlure du regard et La tête cassée mais la voix qui chante, de Eugène Durif ; d'Olivier Coyette, Tant d'Aveugles ; d'Alain Ollivier, Pelleas et Melisande, de Maeterlinck ; de Hauke Lanz, Erotica asphyxia ; d'Irina Dalle, Lueur d’étoile ; de Jean-Michel Rivinoff, Paroles au Ventre ; de Jean-Michel Rabeux, Pochade Millénariste d’Eugène Durif. Très vite attirée par la mise en scène, elle travaille comme assistante, notamment avec Jean-Michel Rabeux, La Barbe Bleue, Le Cauchemar, NuitTransErotic 1-2/1001, Le Corps Furieux, Emmène-moi au bout du monde, de Blaise Cendrars, Le Balcon, de Jean Genet, Mais n’te promène donc pas toute nue, de Georges Feydeau ; avec Jean Macqueron, Hyènes de Christian Siméon ; avec Laurent Gutmann, Le Balcon de Jean Genet. Elle développe parallèlement son propre travail, et met en scène Medea de Jean Vauthier ; Madame Edwarda de Georges Bataille ; L'Etrange mot d'… de Jean Genet ;  CRAVE (Manque) de Sarah Kane ; Judith Le Corps Séparé, de Howard Barker. Elle a également mis en voix Satori de Louis Calaferte, et travaille actuellement sur Mouvements d’Henri Michaux. Autour des thèmes récurrents de l'érotisme et de la mort, elle approfondit sa recherche sur la langue, notamment en adaptant pour le théâtre des textes en prose. Titulaire du Diplôme d'Enseignement du Théâtre, elle est également chargée de cours à l’Université de Nanterre Paris X, à l’Université de Poitiers, et intervient dans divers ateliers théâtre (TGP-Saint Denis, MC93 Bobigny, La Compagnie…). Elle a été chargée de cours d’interprétation à l’école Florent.
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Et bien-sûr nos stages d'été du Lucernaire, en train de se faire, celui d'écriture de Michèle Guigon, comédienne, musicienne-compositrice, auteure et metteuse en scène, lauréate de la Villa Médicis Hors les Murs en 1990 ; celui de Philippe Person acteur auteur professeur metteur en scène et Directeur du Lucernaire, sur les trahisons et infidélités.... une spécialité... du théâtre de Guitry, par exemple....


lundi 15 août 2011

Incendies film de Denis Villeneuve Pina en 2 D, film de Wim Wenders, vus au Lucernaire et et SUPER 8 ?




3 étoiles sur 4, je ne vous donne aucun lien car en savoir trop sur ce film est une erreur évitable...
et finasser sur les défauts narratifs,longtemps après y être allée, à quoi bon ? les critiques je me demande s'ils sont encore public....
La musique en est la base de cette mémoire(comme ces rengaines anglaises dont on ne comprend bien-sûr pas les paroles, qui vous redonnent la situation puis la totalité du souvenir) comme un peu dans le film de Kieslowski : La Double vie de Véronique, voir vidéos sur ce site étrange consacré aux Miroirs, les souvenirs des films sont à même notre mémoire pour ouvrir d'autres portes.

http://janguy.servhome.org/miroir_pages.php?id_page=33
Critique du film Incendies
"Denis Villeneuve confirme sa maturité acquise sur «Polytechnique» avec «Incendies», une oeuvre riche et universelle sur les conflits qui ravagent les êtres humains. Un film ouvert sur le monde qui s'adresse au plus grand nombre possible... Dès les premières secondes, une riche et émotive pièce de Radiohead se fait entendre, et les mélodies de ce groupe culte agiront en tant que leitmotiv, portant le récit par ses superbes vagues ténébreuses qui feront apparaître de nombreux secrets enfouis. Douloureux mais nécessaire."

"Douloureux mais nécessaire pour tous" ce film qui n'a pas été sélectionné par le Festival de Cannes point commun avec une Séparation


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 je ne l'ai pas vu en 3D....
PINA
‎-Et Pina ? c'est un baume c'est un bain c'est une lutte c'est une rencontre de 2 poètes silencieux et en sortant vous savez danser, je vous jure, j'ai du rêver de chaises, d'hippopotame je devais être en robe à fleurs, talons hauts, oreilles d'âne et je faisais en haut de la muraille de Chine, à la suite de toute la troupe de Facebook, les gestes : le printemps, l'été, l'automne, l'hiver... avec les 2 mains en marchant,
le printemps on ouvre comme une porte, l'été on place le soleil en haut à droite l'automne les feuilles tombent oui mais en dansant comme suivant une frise brodée, l'hiver on rapproche les deux avant bras avec les mains bien à plat puis on serre les poings et les coudes et on repart le printemps on ouvre la porte.....
Merci, je n'oublierai plus que j'en ai peut-être encore, pour plein de saisons sans vous chère Pina.

Le premier film m'a réappris comme à nager et le deuxième comme à danser...
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-Et SUPER 8 ?

Je vais vous dire sans vous étonner beaucoup que j'ai aimé, d'autant plus que c'est l'histoire d'un film fabriqué par des enfants (c'est Pascal qui dit cela : que le film dans le film et toutes les péripéties de sa production, conception, réalisation, c'est le meilleur...). C'est le point de vue du maquilleur en plus qui découpe l'histoire d'effets spéciaux et pour moi c'est toute la trouvaille et les pointes d'humour, les références aux familles nombreuses... américaines du cinéma. J'ai aimé même un peu plus que Pascal...
 Et là je vous ai sélectionné la critique la plus sérieusement contre de Télérama, mais je suis certaine qu'il ne s'est pas ennuyé. Et contrairement à ce Monsieur j'aime assez les effets spéciaux un peu plaqués comme en 1979.



LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 03/08/2011 récupérée sur Allo-Ciné

Le cinéma de Steven Spielberg irrigue chaque scène de Super-8. Pas seulement parce qu'il en est le producteur. Plutôt parce que J.J. Abrams, nouveau « génie » de l'entertainment (on lui doit les séries Lost et Alias, et les réactualisations de Mission : Impossible et de Star Trek), a conçu son film comme un hommage à l'homme qui a métamorphosé le cinéma populaire américain, dont il était fan à l'adolescence.

Sans les effets spéciaux con­temporains, Super-8 pourrait même être un film de Spielberg, voire un classique : situé en 1979 dans une petite ville américaine, il met en scène un groupe d'ados qui ont le cinéma pour passion et s'échinent à tourner (en pel­licule super 8, bien avant les ­Caméscopes familiaux !) un film de zombies - au passage, léger souci de crédibilité : à cette époque-là, le mort vivant n'avait pas la cote comme aujourd'hui.

Leur savoureux tournage amateur est interrompu par le déraillement d'un train de marchandises. Que transportait-il donc pour que l'armée débarque, décrétant l'état de siège, alors que commencent à se produire des phénomènes étranges ? On s'en doute un peu... Récit d'apprentissage accéléré par l'irruption du fantastique et des épreu­ves qu'il suscite : voilà un thème éminemment spielbergien, traité d'abord avec efficacité. Les personnages sont bien typés, les jeunes acteurs convaincants - à l'image d'Elle Fanning, découverte dans Somewhere, de Sofia Coppola.

Le film, hélas, déçoit dans toutes les scènes d'action, évidemment destinées à mettre au goût du jour cet hommage. La catastrophe ferroviaire, plus tard les apparitions de la bébête extraterrestre qu'elle libère sont un festival d'images numéri­ques qui paraissent plaquées, comme si l'on tenait à souligner leur irréalité. Peu à peu, le récit se banalise, multiplie les invraisemblances - alors que le talent de Spielberg était de rendre même E.T. vraisemblable.

J.J. Abrams oublie surtout que son mentor a mûri : La Guerre des mondes (2005), pour ne citer qu'un titre, a fait basculer la fable spielbergienne dans la noirceur et l'effroi. Essayer de nous resservir un vieux plat des années 1980, croire qu'il est possible de retrouver l'innocence, la sincérité des premiers blockbusters, c'est au mieux une naïveté, au pire une arnaque...



Aurélien Ferenczi

vendredi 12 août 2011

Sortir à Paris, le week-end du 15 août... cour des Invalides, la Plage, le Lucernaire, du Cinéma en plein air au Super-Huit......

Sortir après les vacances avec ses jours de pluie, de gâchis, de changement d'itinéraire, de manque de replis et d'amis véritables, les disputes mises sous les mouchoirs parce que c'est justement les vacances, les maux du corps inexprimé, les réengagements, les prises de résolutions, les dégoûts, la reconnaissance du reste de la France....
Sortir c'est quelquefois rentrer.
Un nouvel espace, les spectacles dans la cour des Invalides un raté celui du 14 juillet : Les Manganiyars,
la musique du désert, aux Quartiers d'été,
"Voir quarante musulmans, ancêtres des tziganes, accueillis en grande pompe dans  la cour d’honneur des Invalides, par les gradés de l’armée française, le soir du 14  juillet, c’est un peu comme si les cow-boys et les indiens se faisaient tourner le  calumet de la paix. Etourdissant. Voir quarante artistes joyeux ensemble sur scène, entendre quarante indiens du  désert du Tahar (Rajasthan) produire des sons acoustiques d’une telle actualité.Etourdissant, encore.

Voir deux mille personnes, tour à tour ahuries, étourdies, embrasées. Et s’assoir par hasard à côté d’une indienne qui « les connaît bien, trop bien », et qui me glisse joyeusement «vous savez, la musique, dans le désert, c’est l’eau du désert ». Etourdissant, émouvant.
"

un autre à venir d'Opéra en plein air : Madame Butterfly, grande machinerie à côté, quels contrastes ! je n'irais pas j'ai peur d'abîmer, dans le grand vide, mon Festival de St Céré.
ce ne sont pas les mêmes prix....


Paris Plage 2011 est les yeux levés vers le ciel, mais rien ne vaut un temps gris pas trop lourd et sans pluie pour que les cœurs tristes se mettent à danser....
Cinéma Paris-Villette en plein air



Au Lucernaire : un spectacle autour de la Folie de et avec Armand Denis et puis Huis-Clos, Les Bonnes, Molière sur le divan, Salieri... 2TT dans Télérama, une éloge dans le Figaro : la France réconciliée, je plaisante... tout Paris est en relâche, sauf la Bourse mais notre Paquebot Théâtre, Le Lucernaire -si ma chambre est Paris, ma niche est Le Lucernaire- Le Lucernaire à dimensions anti-VIP, tient bon... plus que cela, il a dépassé le Cap de l'Espérance.

J'y suis allée et alors quoi ? je mets un bémol, mais ce n'est que le mien....
Et c'est tellement bien de ne pas faire l'unanimité au théâtre c'est qu'on avance... (je me cite dans un autre échange)
"Arnaud Denis au Lucernaire, autour de la Folie, il y a des spectacles qu'on aurait aimé faire... alors on arrive pas à les aimer, on est le plus mauvais public qui soit. Par curiosité, pour la performance de l'acteur, pour entendre tous ces textes dont ceux de Lautréamont....

Après c'est un choix... la folie seulement et aussi littéraire, la folie devient grandiloquence, et on pense à d'autres textes énormément absents... Le style est moderne et puissant, alors je peux vous dire que la salle était pleine et que le public applaudissait à tout rompre. Et l'acteur dans la rue après restait comme habillé de blanc... Tel un mime, après avoir tant joué avec toutes ses forces...

le public applaudissait.... seul un homme est resté assis longtemps après pendant le démontage du décor et l'installation du spectacle suivant..."

et son cinéma au Lucernaire,  si vous n'avez pas eu le temps encore de voir Incendies ou Pina, car Super-Huit et Les Singes y a encore du temps avant que cela disparaisse à l'horizon des écrans....

dimanche 7 août 2011

Festival de St. Cérè Rigoletto mis en scène par Michel Fau, un autre regard

"Un romantisme tragique comme savent le concocter Victor Hugo et Giuseppe Verdi" oui mais d'après le regard de Michel Fau
et extrait d'un message adressé par votre servante à Michel Fau metteur en scène de Gilda, pardon Rigoletto de Verdi inspiré par ""le Roi s'amuse" de Victor Hugo" :
C'est Gilda, à chaque vierge rencontrée, je me dirais cela !
C'est l'aprés Rigoletto.
Nous sommes au Sphinx place Carnot.
A plus tard Baci, Michel.

Avant Eugène Onéguine de Tchaikovski mis en scène par Éric Pérez à Castelnau-Bretenoux

Eugène Onéguine romantisme échevelé, dans le rôle de Tatiana la chanteuse prodigieuse et le non moins talentueux ténor dans le rôle de Lenski :
Ekaterina Godovanets
Svetislav Stojanovic

Festival de Saint Céré

Alors donc c'est terminé pour nous... deux. On a commencé le festival,  j'allais écrire festin, mais le correcteur interne a rectifié : festival, on a commencé par Rigoletto. Alors qu'on aurait du prendre comme entrée, dans ce colossal décor du château de Castelnaud par Eugène Onéguine !? Parce qu'il faudrait à l'idéal, comme respecter l'ordre des plats, pardon des spectacles donnés par le patron, le chef... bien obligeant de ce duo de Festivals, Olivier Desbordes. Qui connait la politique c'est à dire reconnait les physionomies et les hiérarchies conduit, à travers les dédales d'administration de subventions de coproduction, 31 ans de St Céré et les premières retransmissions sur France-Musique cette année les 12 et 13 août.
Le magazine des Festivals 18h 07-10 19h30 (1) et (2)
Après et là par le hasard des replis météo, nous avons été dirigés sur le théâtre de Cahors pour un spectacle hommage, choisi et ordonné par Éric Pérez, à Aragon. Un piano avec un chanteur comédien en chemise et pantalon noirs, qui a élu des textes très peu connus voir inédits, entre des chansons : elles très célèbres : Ferré et Ferrat en furent les arrangeurs, les icônes les pionniers de ces terres oubliées : poétiques... À la 3 ème chanson j'étais en larmes. C'était laquelle déjà?
Où est mon programme : "Un jour un jour", en fait une de celles que je ne connaissais pas du tout...
Un des textes :
"Croyez moi ne me croyez pas quand j'en témoigne
Ce que je sais du malheur m'en donne le droit
Si quand on marche vers le soleil il s'éloigne
Si la nuque de l'homme est faite pour la poigne
Du bourreau, si ses bras sont promis à la croix
Le bonheur existe et j'y crois."
Je l'apprendrais par cœur au cas où....

Question Opéra Rigoletto est un grand choc par la mise en scène, mise en exergue, mise en relief, les reliefs sont comme des détritus ripailles.... mise en scène de Michel Fau, on voudrait être sa fille à Rigoletto, alors même qu'on sait qu'on va en mourir. L'amour légitime toutes les perversités abominations et à chaque génération, on les voit foncer dans le décor....

- Et Eugène Onéguine mis en scène Par Éric Pérez ?
- C'est en chacun l'histoire enfouie d'un amour qui n’éclot pas, pour les deux au même moment, c'est l'effet retard absolu...
-Et donc pour finir ?
On s'est retrouvés à avoir envie de danser avec nos amis qui nous gitaient, sur les rythmes de la musique d'Offenbach dans le roi Carotte (mise en scène d'Olivier Desbordes) et qu'est ce qu'on a ri à l'Usine de St. Céré dans ce feu d'artifice de perruques de costumes de parodies de tous les pouvoirs : Napoléon III certes, mais en passant par Mitterrand et Sarko...
Tout en sachant que de se rebeller vient... à un moment ou à un autre les hommes font face. On a hélas toujours des monarques ou assortiment...

-ils étaient fantastiques les comédiens chanteurs de tous ces menus.
-tu n'exagère pas un peu.
-ils me manquent, ce ne sont pas des amis... je suis leur public, c'est très différent, c'est comme une relation de grand chef à clients, d'écrivain à lecteur, ça ne se transforme pas en amitié ! Ce mélange d'extase et de frustration, c'est le seul moyen de porter plus loin, son fardeau d'inconscient...affectif quand tu nous tiens et nous réduis à voler sans ailes.
-Pour les photos ?
-attendez que je vous les envoie...

Des baisers du Lot et plus particulièrement du Festival de St. Céré. Merci et dire que cela continue sans nous, jusqu'au 14 août date de mon anniversaire.
Envoyé de mon iPhone