mardi 27 janvier 2009

Yolande Moreau Portrait via le Monde...


Et cette phrase de Roger Blin... que Yolande dit bien aimer...
"Si je n'avais pas eu de mains, j'aurais joué du piano."
c'est une phrase à vous faire pleurer le matin, c'est une phrase pour arroser le jardin...
c'est une phrase qui me fait du bien...
Pour moi, elle sait tout faire comédienne clown tragique farce, c'est une joyeuse triste et humble et enjôleuse seulement quand vous êtes rendu au même état de grâce,
à la voir à l'applaudir
"si loin si proche" cette femme est un ange : "Non, je ne suis pas un ange !
-Si vous en avez toute la gouaille et la délicatesse...
si belle sensuelle forte et fragile...

et je suis tombée avec mes yeux, sur c't article...
Yolande Moreau, la géante aux yeux nus
LE MONDE | 26.01.09 | 17h02 • Mis à jour le 26.01.09 | 17h10

Il n'y a pas de sonnette, pas de chien non plus. Posée dans un village, à deux pas de Vernon et de Giverny, dans l'Eure, la maison lui ressemble : longue, lourde, un peu voûtée, avec des volets bleus qui éclairent. "Je n'ai jamais été un petit canon", dit-elle, en servant le café, gardé au chaud dans une bouteille Thermos. Tant mieux pour le cinéma. Et merci au théâtre.



PARCOURS
1953
Naissance à Bruxelles.

1982
"Sale affaire, du sexe et du crime", one-woman-show.

1984
Premier rôle au cinéma, dans un court métrage d'Agnès Varda.

1989
Joue dans "Lapin chasseur", de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff.

2004
Actrice et coréalisatrice (avec Gilles Porte) de "Quand la mer monte".

2008
"Séraphine", de Martin Provost, qui lui vaut d'être nommée pour le César de la meilleure actrice, et "Louise- Michel", de Benoît Delepine et Gustave Kervern.


Yolande Moreau, incroyablement délicate ou monstrueusement trash à la scène, est, à la ville, Mme Tout-le-Monde. Elle aime la soupe au potiron et porte un duffle-coat marron. Elle a un mari, des enfants et cinq petits-enfants. Elle parle sans façon de ses petits soucis de santé et des légumes de son jardin. Elle est nature, en somme. Est-ce pour cela qu'elle intimide ?

"Son corps, il suit ses yeux, il les suit en se marrant, et tout vient", résume Philippe Gaulier, son ancien professeur de théâtre, lui-même ancien élève de Jacques Lecoq, maître en art du mime et du clown. Peut-être qu'une des clés est là : le corps de Yolande Moreau sait se moquer de lui-même. C'est un corps de géante (1,75 m), tout en vallons et en couleurs, comme ceux des carnavals du nord de la France, qu'on voit dans Quand la mer monte. Elle y est à la fois actrice principale et réalisatrice (avec Gilles Porte). Ce film lui vaut, en 2004, le prix Louis-Delluc de la première oeuvre, puis, en 2005, le César du premier long métrage et celui de la meilleure comédienne. Le corps, la grande affaire ? "J'aime bien cette phrase de Roger Blin : "Si je n'avais pas eu de mains, j'aurais joué du piano"...", s'amuse-t-elle, en plissant les yeux.

Née à Bruxelles d'un père (wallon) négociant en bois et d'une mère (flamande) au foyer, la future Yolande des "Deschiens" - émission culte de la télévision sur Canal+, mise en scène et réalisée par Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, au début des années 1990 - n'a pas fait long feu à l'école. Comme ses trois soeurs (elle est la deuxième de la fratrie), elle fait ses études secondaires dans une institution privée catholique. Les parents veulent que leurs filles soient "bien éduquées".

En ce qui concerne Yolande, le résultat dépasse les espérances. Elle claque la porte de son enfance, quittant école et famille à l'âge de 18 ans, sans passer ses humanités (l'équivalent du baccalauréat). Elle est cancre, oui. Mais du genre cultivé. Elle adore la poésie, dévore Rimbaud et Maeterlinck. Elle aime la musique aussi, commence le violon, puis apprend la guitare et prend même des cours de diction. Elle fait un peu de théâtre. La peinture moderne l'attire. A l'image des hippies de l'époque, elle rêve "d'une autre vie". Elle s'envole comme un papillon.

Sa nouvelle existence commence à Oignies, dans les Ardennes, où elle rejoint, au milieu des bois, une petite tribu de beatniks. Très vite, elle est enceinte. Catastrophe ? Pas du tout. La jeune Yolande, âgée de 20 ans, est peut-être un peu dingue, mais elle n'a pas la vocation d'une Cosette. La marge, oui. Pas la galère. En 1972, elle met au monde une petite Héloïse ; en 1973, un petit Nils. "Des gosses, à l'époque, j'en voulais plein", se souvient-elle.

En revanche, elle se sépare assez vite du père. "Je louais une maison pour pas cher à Linkebeek, au sud de Bruxelles. Avec mes deux enfants, on se chauffait au charbon, on avait un bout de jardin. Ce n'était pas triste. Aujourd'hui, c'est plus dur pour les jeunes", assure-t-elle. Pour vivre, elle fait "des petits boulots, des ménages, etc." Est-ce un hasard ? Son premier rôle notable au cinéma sera celui d'une bonne, dans un court métrage d'Agnès Varda, Sept pièces, s.d.b., cuisine, en 1984. Une bonne "traînante et révoltée... et très belge", se souvient la cinéaste, native elle-même du Plat Pays.

A la fin des années 1970, la roue tourne. Pendant trois ans, Yolande Moreau va travailler pour le Théâtre de la ville de Bruxelles, montant, avec le reste de la troupe, des spectacles pour les enfants des écoles. "On faisait tout nous-mêmes : les costumes, la musique, les éclairages... On écrivait les textes ou on les adaptait. On faisait des marionnettes, parfois", raconte la future auteure et comédienne d'Une sale affaire.

Faire tout soi-même, ne rien s'interdire : peut-être qu'une autre clé est là ? Dans le film sur Serge Gainsbourg, que le dessinateur Joann Sfar est actuellement en train de tourner, Yolande Moreau joue la chanteuse Fréhel, dont elle interprète La Coco.

Dans le film de Martin Provost, Séraphine, elle entre dans la peau d'une douce illuminée, domestique et peintre de talent. Dans Le Chat botté, dessin animé de Pascal Hérold, Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff (sortie le 1er avril), elle donne sa voix, tonnante et délurée, au personnage de la reine.

"Elle n'a pas l'accent belge. Son accent, c'est sa voix comme chez les grands acteurs", dit Macha Makeïeff. Quant au film Louise-Michel, il lui a permis, non seulement de manger du poulet cru à l'écran, mais aussi de rencontrer le dessinateur Pascal Rabaté, avec qui elle a fait, lors du dernier Festival de la bande dessinée, à Angoulême, un "concert de dessins". Yolande Moreau, la touche-à-tout ? "C'est une merveilleuse anarchiste", commente Philippe Gaulier. "Elle pourrait être Médée. En Belgique, ils ont plein de grands criminels...", ajoute-t-il.

Elle qui a déjà joué dans quarante films et une dizaine de pièces de théâtre a décidé, pour l'heure, d'écrire un nouveau scénario. En y mettant le temps et les doutes qu'il faudra. "Elle est lente dans la maturation, mais ce n'est pas un défaut. Ce n'est pas quelqu'un qui se disperse", dit d'elle un comédien qui la connaît bien, François Morel, autre héros des Deschiens. Aussi dense que sa cousine de scène, l'humoriste Zouc, dont le génie l'a "bouleversée", Yolande Moreau n'en a pas la noirceur absolue. "Elle est une actrice de proximité : les gens ont envie qu'elle soit leur voisine, leur copine", observe François Morel.

Si Martin Provost la compare à la comédienne Denise Gence, Agnès Varda, elle, pense à Simone Signoret. "Elles ont la même beauté, la même violence dans le visage et le regard, avec ces yeux perçants, extraordinaires", souligne la cinéaste. Mais Yolande Moreau a quelque chose en plus. Ou en moins. "C'est une modeste", relève Agnès Varda. Et souvent décalée, comme ces gens qu'elle raconte, d'un personnage à l'autre, "des gens assis au bord de la route, fragiles, dit-elle, et qui poussent comme des plantes".
Catherine Simon
Article paru dans l'édition du 27.01.09.

lundi 26 janvier 2009

Tout MOLIÈRE, L'Agapante et pour trouver d'autres textes biblio UNIVERSELLE, CNAM...


J'AI TROUVÉ CE SITE EN OR Tout MOLIÈRE
par le lien d'amis grâce au biais d'un autre site celui d'une Compagnie de théâtre : L'Agapante d'une revue littéraire et théâtrale : "Atelier-Théâtre" qui publie particulièrement des textes pour faire jouer enfants et adolescents

et puis à la bibliothèque universelle oui vous avez bien lu... MAIS ENFIN ! C'est un début et donc c'est plutôt littérature classique via le Musée des Arts et Métiers

dimanche 25 janvier 2009

« O Carmen »

J'en ai entendu le plus grand bien par une amie que j'attendais et qui m'est revenue

O CARMEN
sur le site du Rond-Point
"Car tu n’avais eu qu’à paraître, qu’à jeter un regard sur moi, pour t’emparer de tout mon être, ô ma Carmen!
Jouer Carmen, chanter à l’opéra, tel est le rêve de Louis. Il y pense depuis toujours; tout petit déjà il s’entraînait. Bref c’est une obsession. Ah l’opéra!… Ses lumières, ses décors, la fosse d’orchestre, les chanteurs, les fauteuils rouge sang et toute cette machinerie magique qui fait rêver. Et voilà qu’à la suite d’une audition, on propose à Louis pas moins que d’interpréter le rôle tant convoité de Don José. Ou plutôt…celui de sa doublure! Mais ce n’est déjà pas si mal. Enfin, vu de loin. Car Louis ne tarde pas à découvrir les complications qui s’amoncellent quand il s’agit de créer une oeuvre lyrique.
Il y a, par exemple, les autres chanteurs ; mais aussi les techniciens, l’administrateur, le metteur en scène, le chef d’orchestre… Toute une foule, qui devient le terrain de jeu d’Olivier Martin-Salvan, comédien, chanteur et clown qui interprète lui-même tous les personnages. À sa suite, nous découvrons l’envers du décor dans un spectacle qui mêle diverses formes: burlesque, lyrique, mais aussi pantomime, rire et poésie, réalisme et onirisme.

production L’Incroyable Compagnie, coproduction Théâtre de l’Ouest Parisien / Boulogne-Billancourt, Théâtre du Rond-Point, La Comète / Scène Nationale de Châlons en Champagne, Tsen Productions
Ce projet a reçu le soutien de la DRAC Île-de-France au titre de l’aide à la création.

Remerciements au Théâtre du Peuple - Maurice Pottecher.

création les 9 et 10 avril 2008 - Théâtre de l'Ouest Parisien "

c'est un régal absolu pour ceux qui aiment l'Opéra et le théâtre...
au théâtre du Rond-POINT

« O Carmen » : 70 personnages interprétés par un seul comédien


Agrandir la photo
Après Châlons, les créateurs de « Ô Carmen » donneront 30 représentations au Théâtre du Rond-Point à Paris.
À bas les clichés ! Oui l'opéra est un genre burlesque, à condition qu'il soit passé à la moulinette de Nicolas Vial, Anne Reulet-Simon, Aurélien Richard et Olivier Martin-Salvan. Ils sont respectivement le metteur en scène, la scénariste, le pianiste et le comédien de « O Carmen ». Ce spectacle est programmé à La Comète demain soir à 20 h 30.
Seul en scène, Olivier Martin-Salvan, comédien ténor, n'interprète pas moins de 70 personnages. Fil conducteur de ce « two men show » pour comédien et pianiste : l'histoire de Louis qui rêve de monter un opéra. Sur scène, ne vous attendez pas à voir Carmen. Ce qui est proposé c'est l'envers du décor. Tout ce qui se passe dans les coulisses d'un opéra : les tensions entre le chef d'orchestre et le metteur en scène, les musiciens, réputés pour être tellement ponctuels que, si leur contrat stipule qu'ils terminent à 17 heures, ils partent sans terminer le morceau en cours… Bref des situations gaguesques qui montrent une face peu perceptible de l'opéra et de son univers. « Je suis surpris de voir à quel point les enfants comprennent l'histoire tout en étant dénués de références », reconnaît Nicolas Vial. Spectacle tout public, « O Carmen » souhaite mélanger art noble et burlesque. Au pays du cirque, il ne peut que rencontrer un accueil chaleureux…
Stéphanie Verger
Renseignements : 03.26.69.50.99.

Minetti encore à LA COLLINE


vous allez me dire ils n'ont pas besoin de pub...
eux je m'en fous je me fous de tout et surtout pas de cet acteur....
j'y vais avec mon ami et 2 autres amis qui aiment tant Ostende dans un peu moins de 15 JRS

« L'immense Piccoli », immense et pathétique « Minetti »
Par Jean-Pierre Thibaudat | Journaliste | 17/01/2009 | 12H04



"Portrait de l’artiste en vieil homme". C’est le sous-titre que Thomas Bernhard donne à sa pièce "Minetti", nom d’un célèbre acteur allemand du XXe siècle. Et c’est ainsi que la joue Michel Piccoli qui, né en 1925, a, comme on dit, l’âge du rôle.

Un vieil hôtel d'Ostende

Thomas Bernhard n’était pas un proche de l’acteur allemand Bernhard Minetti, il ne le rencontra que brièvement ("trois heures en tout"). Il l’admirait comme acteur. C’est lui qui avait créé sa pièce "La Force de l’Habitude". Alors il lui avait offert cet écrin baptisé de son nom "Minetti", pièce créée par Minetti lui-même en 1977 (dans une mise en scène de Claus Peymann) avant que Klaus Gruber ne le dirige dans un mémorable "Faust". La pièce "Minetti" n’est pas plus fidèle à l’acteur Minetti que ne l’est le texte qu’a consacré Valère Novarina à Louis de Funès.

Le Minetti de Bernhard entre dans le hall d’un vieil hôtel d’Ostende, le jour de la Saint-Sylvestre. Il a rendez vous avec de directeur du théâtre de Flensburg pour jouer le roi Lear. Cela fait trente ans qu’il n’a pas joué le rôle titre de la pièce de Shakespeare, trente ans qu’il n’est pas monté sur une scène. Il le dit à une femme ivre et seule (Evelyne Didi), il le redira à une jeune fille sage (Julie-Marie Parmentier) qui écoute son transistor en attendant son fiancé.

Minetti soliloque mieux à deux. Il ressasse sa vie, ses rancoeœurs, ses remords, une page sombre de sa vie et surtout ce rôle de Lear qu’il joua dès l’âge de 18 ans et qui le poursuit de ses répliques (en langue originale).

Du roi Lear au vieux Minetti

Michel Piccoli a, lui aussi, joué Lear, en janvier 2006 au théâtre de l’Odéon, dans une mise en scène d’André Engel. Ce dernier lui avait proposé le rôle quinze ans plus tôt. Piccoli, trop pris par le cinéma sans doute, avait différé l’offre. Il a fini par jouer le vieux Lear, un peu tard peut-être, avec un grand succès (le spectacle a été repris deux saisons de suite). La tentation était trop forte. Engel qui a déjà monté plusieurs pièces de Thomas Bernhard (à commencer par un "Réformateur" avec Serge Merlin) a proposé à Piccoli cette pièce où il est tant question de Lear. Le rôle est moins écrasant que celui du vieux roi, mais Minetti, une fois qu’il est entré en scène, n’en sort quasiment plus. Pour l’essentiel, le spectacle repose sur ses épaules.

Le coffre et les épaules

Celles de Piccoli sont légèrement voûtées. Michel Piccoli -"l’immense Michel Piccoli"- en vieil acteur âgé qu’il est, entre en scène avec tous les rôles de sa vie, synchrone avec ce "portrait de l’artiste en vieil homme" qu’est "Minetti". On le regarde murmurer ces mots d’un personnage de théâtre qui se trouve être un acteur, et c’est comme un léger crépitement familier, une voix amie, un feu de cheminée qui nous réchauffe. On est content d’être là, de suivre les pas de sa haute silhouette qui n’ont plus la vivacité de naguère, mais tout de même. C’est un vieil acteur magnifique.

Et puis, osons le dire même s’il nous en coûte, cela se gâte. Le débit se ralentit, perd de son relief malgré quelques coups de reins salutaires, cela se grippe. C’est presque imperceptible, mais cela va de mal en pis La mémoire -ce muscle et ce démon qui obsède l’acteur et plus encore l’acteur vieillissant-, n’est pas pleinement au rendez vous.

La voix du souffleur

La fatigue? L’hiver? L’usure du temps? Qu’importe. La mémoire, cette traîtresse, fait des siennes. Alors l’acteur, qui a trois quarts de siècle de métier dans son grand coffre, se lève, s’approche d’un rideau, d’une fenêtre et l’air de rien ("tiens, il ne neige plus") écoute la voix du souffleur. Et ça repart avant de se gripper derechef. Et le souffleur de remettre ça. La peur, on le devine, habite cette voix qui ouvre sur des gouffres.

Piccoli, l’autre soir, en fit même l’aveu en ajoutant une phrase au texte de Thomas Bernhard: "L’art se dégrade facilement mon enfant/ quand l’artiste faiblit/ se laisse détourner/ faiblit ne fût-ce qu’un instant", dit Minetti, et Piccoli d’ajouter: "et ne sait pas son texte". Il est à lui-même son fantôme.

Dans la salle, comme l’histoire de l’acteur Minetti et celle de l’acteur Piccoli ne sont pas sans points communs (l’âge, Lear, l’aura), beaucoup spectateurs n’y voient que du feu et c’est tant mieux. D’autres souffrent avec lui de le voir chercher son texte et cela fait mal. On voudrait tellement écrire combien "l’immense Piccoli" est magnifique. Il l’est. Mais il est tout autant pathétique.

Le masque d'Ensor

Le coût de production du spectacle est important et une fois la machine à produire lancée, difficile de l’arrêter. Il y a les cinq acteurs et encore plus de figurants qui entourent Piccoli. Il y a l’imposant décor de Nicki Riéti (décorateur attitré d’Engel) d’un académisme accablant qui, même s’il se veut ironique, ajoute à la pesanteur (un tel décor aurait fait se tordre de rire -ou de honte- le même Rieti il y a trente ans).

Il y a encore bon nombre d’autres collaborateurs dont le fidèle "dramaturge" Dominique Müller qui co-signe la version scénique avec Engel. Les deux compères ont supprimé l’épilogue quasi muet où Bernhard, entre Lear et Godot, entraîne son personnage au bord de la mer. Là, guidé par un infirme, ayant revêtu le masque de Lear fait par l’artiste Ensor –natif d’Ostende- dont Minetti parle tout au long de la pièce, il reste immobile jusqu’à ce que la neige le recouvre.

Dans la version d’Engel-Müller, le masque du personnage n’apparaît pas. Les spectateurs peuvent penser que le masque d’Ensor est imaginaire. L’acteur Piccoli s’avance nu, son visage est son propre masque. A la fin, Minetti-Piccoli demeure seul, de dos, dans le hall de l’hôtel, près de sa valise où il a rassemblé les coupures de presse de sa vie. Et l’on entend la voix rayée de nuit de Tom Waits, chantant un air qui, lui, fait écho à un ancien spectacle d’Engel, comme un vieux 33 tours.

Une table, un texte, un acteur

Longtemps l’immense Alain Cuny resta sans remonter sur une scène. Ce n’est pas qu’il ne le souhaitait pas jouer, mais sa mémoire ne suivait pas. Et puis un jour Cuny eut l’idée lumineuse de s’asseoir à une table dressée sur une scène et de lire des textes aimés comme ceux d’Antonin Artaud. C’était impressionnant, magistral
En sortant du Théâtre de la colline, c’est à cela que l’on rêvait. Que l’on foute en l’air ce décor, tout ce cirque autour du vieil acteur, qu’il soit seul assis à une table, le texte devant lui, qu’il lise magnifiquement "Minetti" avec une voix débarrassée de la peur du par cœur, que l’on retrouve, tel qu’en lui-même, "l’immense Michel Piccoli".

► Minetti Théâtre de la colline - jusqu’au 6 février - mar 19h30, mer, jeu, ven, sam 20h30, dim 15h30 - 13 à 27€ - Tél.: 01 44 62 52 52 - puis tournée jusqu’en mai: Reims, Genève, Berlin, Villeurbanne, Grenoble, Lille, Lausanne, Toulouse.

Photo: Michel Piccoli dans 'Minetti' (Richard Schroeder).

L'autobiographie et Narcisse....projet d'un ouvrage collectif...


Article trouvé sur site universitaire : Fabula
AUTOFICTIONS SCÉNIQUES OU L'AUTO-FIGURATION AU THÉÂTRE : L'AUTEUR DE SOI À SOI ?
APPEL À CONTRIBUTION

Information publiée le jeudi 22 janvier 2009 par Vincent Ferré (source : Frédérique Toudoire-Surlapierre)


"Est-ce qu'on peut parler d'autobiographie théâtrale, constitue-t-elle un nouveau genre, une tendance hybride du théâtre contemporain ? S'il est convenu que « bêtement, l'acteur imite un être humain » (Elfriede Jelinek), que deviennent les modalités et les enjeux de cette imitation quand l'acteur joue un épisode de sa propre vie, met en scène, qu'il se re-représente d'une certaine manière ? La scène autobiographique peut devenir un espace encore plus contradictoire, lorsqu'un auteur choisit de se confier au théâtre mais que cette confidence ou ce discours intime sont pris en charge par un comédien (détournant ainsi le pacte autobiographique). Les ambivalences de ce pacte sont ainsi mises en évidence : serait-il impossible à sceller ou faut-il penser que l'auteur (à moins qu'il ne s'agisse du comédien) établisse un pacte faustien, signifiant au passage que l'auto-figuration consisterait à vendre son âme au diable ? Une pièce aussi autobiographique que névrotique qu'est 4.48 Psychose de Sarah Kane n'entre-t-elle pas dans cette perspective ? Le suicide de l'auteur, annoncé à la fin de cette pièce et effectué dans la vie, en serait une preuve tragique, exhibant une certaine forme de séduction mimétique mortifère de la vie pour le théâtre. De même, le texte de Claude Régy, Au-delà des larmes, en constitue une forme de réponse, théâtrale pour une part, tout aussi autobiographique que l'autre. Processus d'autant plus intéressant que la scène est une discipline artistique qui s'inscrit très explicitement dans un champ social, dans une communauté où l'échange n'est pas seulement culturel mais dépend aussi des conditions concrètes (financières, matérielles) de représentation.
Le mythe de Narcisse (qui est peu ou prou au fondement de tout projet autobiographique ou auto-fictionnel) trouve un reflet paradoxal en ce que l'auto-portait de l'auteur est doublement détourné : à la fois par l'acteur et par le public qui en constitue le réceptacle. Remarquons à quel point les configurations psychanalytiques du divan peuvent être convoquées (un patient parle et un autre, dans l'ombre, un peu en arrière, l'écoute) : est-ce à dire que la scène serait moins une « clef pour l'imaginaire » (Octave Mannoni, L'autre scène. Clefs pour l'imaginaire) que l'espace de prédilection du « vécu » ? Dans quelle mesure peut-on affirmer que la configuration scène/salle prend les formes de la confession (et donc le public ne serait rien d'autre qu'un auditoire), oscillant entre le judiciaire (la tribune, le verdict : le public est ainsi chargé de juger la confession qui lui est faite) et la posture d'aveu psychanalytique (le souvenir-écran, les traumatismes) : faisant de la scène l'espace d'un déballage impudique de soi ? Que joue-t-on (l'auteur, l'acteur mais aussi bien le spectateur) dans cette nouvelle configuration intime ? À l'heure où l'autofiction envahit l'espace romanesque, nous avons voulu nous demander ce que celle-ci a à dire au (du) théâtre. Les différentes contributions à cette étude de l'autofiction théâtrale voudraient permettre d'en dégager les spécificités et d'analyser par là même le regard que celle-ci révèle du théâtre (ou de son fonctionnement incestueux, mêlant le théâtre et son commentaire, ainsi dans Théâtres d'Olivier Py, qui se sert de la scène pour parler du théâtre).
On envisagera ainsi, de façon non exhaustive :
- la représentation autobiographique : les pièces où la confusion entre la vie et le théâtre est un principe d'écriture dramaturgique (les écrits de Sarah Kane ou bien Le Pays lointain de Jean-Luc Lagarce), y compris quand ce projet est subverti par la dérision ou le mensonge (Trente et une pièces autobiographiques d'Armando Llamas est aussi une réflexion sur les malversations possibles du confessionnal scénique).
- le jeu autobiographique : quand l'auteur est aussi l'acteur ; on s'intéressera alors au jeu théâtral et à l'identité scénique : qu'est-ce qu'interpréter sa propre personne (dans le Roman d'un acteur de Philippe Caubère par exemple) ? Comment le passage de la personne à « l'effet personnage » (Vincent Jouve) se produit-il ?
- les « one man show » ; les études de l'allocution sans allocutaire, de l'interprétation de divers personnages par un seul acteur seront bienvenues, en ce qu'elles contraignent à passer par l'autre pour dire soi.
- les jeux de la mémoire et de la reconstruction par exemple dans Comment j'ai mangé du chien d'Evguéni Grichkovets où l'auteur opère la relecture de son propre passé comme de la décomposition de l'Union soviétique ; comment l'auto-figuration joue-t-elle des temps théâtraux ? la représentation est-elle complaisance, revanche, amendement ? Quels sont les écarts, les écueils, les trahisons de la redite sur scène ?
- la mise en scène des correspondances et des journaux intimes : envisager la scénographie épistolaire ou intime pour se demander comment le genre épistolaire peut prendre une dimension théâtrale, et interroger les raisons de cette scénarisation (Lettres de Tchékhov avec Michel Piccoli, Lettres à Lou d'Apollinaire).
- la recrudescence des mises en scène de Journaux intimes mérite qu'on s'y arrête ; qu'il s'agisse des Journaux intimes de Tolstoï, de ceux d'Amiel ; dans une perspective identique (quoique génériquement différente) Mon coeur mis à nu par Jean-François Balmer, et plus récemment encore le Journal intime de Jean-Luc Lagarce (Ébauche d'un portrait, par François Berreur).
Ce projet prendra la forme d'un ouvrage collectif publié en partenariat entre l'Université de Haute-Alsace et l'Université de Bourgogne aux Presses Universitaires de Dijon en 2010. Les propositions de communications (le titre de la communication, ainsi qu'une présentation de celle-ci, une dizaine de lignes environ, un bref cv sera également le bienvenu), seront à envoyer avant le 15 mai 2009 à
Florence Fix, Université de Bourgogne
florence.fix@jfix.com
et à Frédérique Toudoire-Surlapierre, Université de Haute-Alsace
frederique.toudoire@uha.fr"

Responsable : M. Finck, F. Toudoire

vendredi 23 janvier 2009

"L'acteur créateur n°3" Des scènes amoureuses chez Marivaux


"L'acteur créateur n°3"
Des scènes amoureuses chez Marivaux

Stage conventionné AFDAS
dirigé par Jean Michel Rabeux

Du 6 au 30 avril 2009
en région parisienne
Durée : 140h

Informations complémentaires et modalités d'inscription : www.rabeux.fr / relationpubliques@rabeux.fr / 01 40 21 36 23

Clôture des candidatures : vendredi 6 mars


« Marivaux est parfois considéré comme superficiel parce qu’il semble ne traiter que des affaires de cœur, sinon de corps. Il ne parle pas de l’Histoire, il n’est guère brechtien, quoi. Il se penche sur l’homme par l’intérieur. C’est un peu réac.

Il est incompréhensible à force d’être bavard. Il y a trop de mots, comme il y a trop de notes chez Mozart. Je compare souvent Marivaux à Mozart : sous la virtuosité langagière, sous la légèreté joyeuse, drôle, exquise, se dissimule les profondeurs les plus cruelles de l’âme humaine. Sous le « marivaudage » gît l’eros, dangereux comme un tueur séduisant. Sous Marivaux il y a Sade, ou Laclos, ou le Don Juan de Molière. Il y a ce qu’on a appelé le libertinage, qui ne désignait pas des pratiques érotiques, mais une philosophie remettant en cause les places respectives de Dieu et des hommes, des corps et des âmes.

Et tout cela dans cette langue de plaisir châtiée, complexe, riche, foisonnante. Le foisonnement, le baroque presque, des paroles, semblant servir à la fois de masque et de révélateur à cet esprit impitoyable du XVIII° siècle.

Ces paradoxes, qui sont les paradoxes de tout grand auteur, font que Marivaux me semble un des auteurs les plus difficiles à interpréter de nos jours. C’est sur le fil du rasoir que l’acteur doit se tenir pour ne pas tomber, d’un côté, dans une superficialité badine, et de l’autre, dans une lourdeur démonstrative qui tenterait d’exprimer les profondeurs réelles du texte.

Il s’agit d’être profond certes, humain, mais par la légèreté, pas contre elle. Il s’agit d’être léger mais sans perdre une once de son poids de chair, tentante, désirable, espiègle et cannibale. Il s’agit de vivre le paradoxe pour faire vivre le paradoxe de cette langue et de tous ses sens.

Il s’agit de jouer. Les participants du stage devront préparer des scènes de leur choix dans l’œuvre de Marivaux. Pour resserrer le propos je propose les scènes amoureuses, le mot amoureux entendu au sens large. Je contre proposerai moi-même d’autres scènes et nous tenterons de faire rendre gorge au rouge gorge chatoyant. »

Jean Michel Rabeux, septembre 2008

jeudi 22 janvier 2009

Le Festival d'Aix-en-Provence


Article annonce sur MENS'UP PARIS (AFP) - Par Benoît FAUCHET - 20/01/2009 à 15h46
Le Festival d'Aix-en-Provence se confronte aux mythes... et à la crise

Le Festival d'Aix-en-Provence se confronte aux mythes... et à la crise
Le Festival d'Aix-en-Provence a présenté mardi à Paris sa 61e édition (3-31 juillet 2009), qui confrontera l'opéra à quelques-uns des mythes qui l'on inspiré, à travers quatre productions lyriques et non cinq comme prévu, conséquence de la crise économique.


La programmation 2009 a été révélée au Théâtre de l'Odéon, dirigé par Olivier Py, qui fera du 4 au 17 juillet ses débuts à Aix en réglant un nouvel "Idoménée" de Mozart, sous la direction musicale de Marc Minkowski, invité avec ses Musiciens du Louvre.

"J'avais souvent dit, un peu par provocation, que je détestais Mozart sauf "Idoménée", a confié à la presse l'auteur-metteur en scène, qui estime que la question du sacrifice, traitée de façon "violente" dans cet opéra seria, "nous dédouane d'associer Mozart à un rococo bleu pâle et blanc".

La manifestation s'ouvrira avec "Le Crépuscule des dieux" (3-12 juillet), quatrième et dernier volet du prestigieux et coûteux "Ring" de Wagner entrepris en 2006 par l'Orchestre philharmonique de Berlin, son chef britannique Simon Rattle et le metteur en scène Stéphane Braunschweig.

Valeur montante de la direction d'orchestre en France, Alain Altinoglu conduira du 5 au 20 juillet "Orphée aux enfers" d'Offenbach dans une mise en scène du Belge Yves Beaunesne, une nouvelle production de l'Académie européenne de musique, pépinière de jeunes chanteurs du festival.

Enfin, le festival accueillera du 25 au 31 juillet une "Flûte enchantée" de Mozart venue de La Monnaie de Bruxelles et signée par le metteur en scène-plasticien sud-africain William Kentridge et le chef belge René Jacobs.

Sous le titre "Héroïnes", une cinquième production devait réunir "La Lucrezia" de Haendel, "Ariane à Naxos" de Haydn et une création du compositeur italien Luca Francesconi autour de la mezzo tchèque Magdalena Kozena. Mais ce spectacle, qui devait être mis en scène par l'Irlandaise Fiona Shaw et dirigé en fosse par Louis Langrée, a été reporté à une édition ultérieure.

"Les conséquences de la crise économique mondiale nous ont obligés à revoir nos projets à la baisse et à être prudents. Le Festival d'Aix, avec son taux d'autofinancement élevé (65%), est fragile dans cette situation", a déclaré le directeur général de la manifestation, le Belge Bernard Foccroulle.

Le Festival d'Aix est la plus importante manifestation du spectacle vivant en France par son budget (19,2 millions d'euros hors taxes), qui sera cependant "moins élevé" en 2009 que les années précédentes, a indiqué le président du conseil d'administration du festival, Bruno Roger.

"Les collectivités publiques (Etat, ville, département, région, communauté du pays d'Aix) ont toutes soutenu notre projet après qu'on a réduit le budget", a-t-il ajouté.

Festival le plus huppé de France, Aix "pratique des prix élevés à très élevés", a reconnu Bernard Foccroulle: jusqu'à 350 euros la place pour Wagner. Mais, "cette année encore, malgré le contexte de crise économique, nous avons tenons à ce que 52% des places soient offertes à des tarifs inférieurs à 55 euros", a-t-il souligné.

Le festival tentera d'accroître son ouverture "à tous les publics" avec "Parades", un projet développé en pré-ouverture (le 27 juin) avec divers concerts, performances et installations dans les rues et jardins d'Aix.

La location sera ouverte le 28 janvier sur internet () et par téléphone.

www.festival-aix.com

mercredi 21 janvier 2009

Lady MACBETH à l'Opéra Bastille au Corps Furieux



Je vous reproduis l'article de Scène Lyrique d'un spectacle que je rêve encore... (il en faut comme des pays à jamais inabordés... pour une autre vie, pour les enfants qu'on n'a pas eu, pour allumer son regard et transmettre le désir des berges des quais des matelots à jamais inabordés aux passagers du quotidien).
Et le Corps furieux de Jean-Michel Rabeux dernièrement à la MC 93 au théâtre vous l'avez-vu c'est jusqu'à mardi prochain, une amie en qui j'ai toute confiance et que j'aime tant... a aimé

[Scène] Lyrique
Lady Macbeth de Mzensk de Dimitri Dimitrievitch Chostakovitch
[Paris] Mise à nu


Paris, Opéra-Bastille. 17-I-2009. Dimitri Dimitrievitch Chostakovitch (1906-1975) : Lady Macbeth de Mzensk, opéra en trois actes sur un livret d’Alexandre Preis et du compositeur. Mise en scène : Martin Kušej ; décors : Martin Zehetgruber ; costumes : Heide Kastler ; lumières : Reinhard Traub. Avec : Eva-Maria Westbrœck, Katerina Lvovna Ismaïlova ; Michael König, Sergueï ; Vladimir Vaneev, Boris Timofeevitch Ismaïlov / un vieux déporté ; Ludovít Ludha, Zinovy Borisovitch Ismaïlov ; Carole Wilson, Aksinia / une déportée ; Alexander Kravets, le balourd miteux ; Lani Poulson, Sonietka ; Valentin Jar, un maître d’école ; Alexandre Vassiliev, le Pope ; Nikita Storojev, le chef de la police. Chœur et Orchestre de l’Opéra National de Paris (chef de chœur : Winfried Macszewski), direction : Hartmut Haenchen

Connue par le DVD, cette production de Lady Macbeth de Mzensk du Nederlandse Opera d’Amsterdam créée en 2006 fait escale à Paris, et restera comme un moment fort de la saison 2008/09.

Le spectateur a intérêt à mettre sa ceinture de sécurité : Martin Kušej n’y va pas de main morte. Le livret est pris au pied de la lettre, sans approfondissement psychologique. Les personnages sont livrés crus, directs, sans fard, les situations sont d’un réalisme à couper le souffle. Le metteur en scène joue avec le corps des acteurs avec une maestria digne du théâtre contemporain le plus cruel (on ne peut que penser au Corps furieux de Jean-Michel Rabeux dernièrement à la MC 93). Concrètement, le viol d’Aksinia en est un : mise à nue, tripotée avec peu de délicatesse par tous les hommes sur le plateau, trainée par terre, … La scène d’amour, ou plutôt de baise entre Katerina et Sergueï n’a rien d’une rencontre amoureuse romantique. La bestialité est poussée jusqu’à l’exposition du drap maculé de sang. Après tout, Katerina qui se plaint de l’impuissance de son époux a de fortes chances de ne jamais avoir consommé son mariage.

A cette exposition nue des rapports humains, Martin Kušej opte pour l’illustrer un dispositif scénique simple et efficace. Katerina est enfermée dans une sorte de prison de verre, où chacun peut l’épier. Comme seul divertissement, elle a sa collection de chaussures, symbole de son désœuvrement. Collection qui, à la mort de Zinovy (le mari) disparaît, car elle croit qu’enfin amoureuse elle sera heureuse. La cage de verre elle aussi est enlevée à partir de la scène du mariage, une liberté fugace, renversée avec les tables par l’arrivée des policiers venus arrêter le couple assassin. La scène finale, du convoi humain vers le goulag, est presque traumatisante. Les déportés errent comme les âmes en peine du purgatoire avant d’arriver en enfer… Katerina, une parvenue qui fut heureuse quand elle était pauvre, malheureuse une fois bien mariée, cherche désespérément un sens à sa vie jusqu’à son suicide final. Un destin à la Marylin Monrœ…


Eva-Maria Westbrœck incarne une Katerina presque idéale. La voix est puissante et généreuse, elle domine l’orchestre quoiqu’il arrive et sait également faire des piani filés presque impalpables. Les quatre airs de l’héroïne deviennent moments-clefs de l’opéra, rares instants de répits avant le déferlement suivant. Michael König est un Sergueï rustre à souhait, cynique, violent, brutal et en bonne forme vocale. Carole Wilson est épatante d’aisance scénique. Ludovít Ludha hérite d’un rôle ingrat qui pour une fois n’est pas sacrifié. L’ensemble des seconds rôles, dont nombre sont tenus par des solistes issus du chœur, sont excellents. Seul Vladimir Vaneev déçoit en Boris, la voix est courte et ne passe pas l’orchestre. En revanche, sa prestation finale en vieux déporté soulève l’enthousiasme. Le chœur est remarquable d’homogénéité et de présence.

Coté orchestral, du son, du beau son. Hartmut Haenchen est assurément un sculpteur de sonorités, il domine un Orchestre de l’Opéra de Paris en grande forme, mais… mais nous sommes loin de l’hystérie scénique, de l’hystérie de l’histoire. Cela reste très beau, mais très sage, sans folie. Très professionnel toutefois.

En revanche, pourquoi nombre des personnes du public toussent pendant les interludes à rideau fermé ?

Crédit photographique : Eva-Maria Westrbœck (Katerine Lvovna Ismaïlova) © Agathe Poupeney

par Maxime Kaprielian (20/01/2009)

lundi 19 janvier 2009

"Un si funeste désir" à la Bastille



je vous retransmets le message pour d'autres scènes ouvertes au Théâtre de la Bastille, c'est d'une des comédiennes, exceptionnelle Psyché
"Eline Holbø Wendelbo répète Un si funeste désir à Paris. Théâtre de la Bastille: 2,3,4,7,8,10,11 février."
c'est sur ...
Un si funeste désir

avec "Le Mort" de Georges Bataille et "Les Charmilles" de Jean-Michel Rabeux
Informations sur l'événement
Conception et mise en scène :
Cédric Orain

"Se peut-il qu'il y ait chez ces malheureuses un si funeste désir de lumière?" s'écrie Enée aux enfers.

Heure de début :
lundi 2 février 2009 à 19:00
Heure de fin :
mercredi 11 février 2009 à 19:00
Lieu :
Théâtre de la Bastille
Adresse :
76 rue de la roquette
Ville :
Paris, France


Coordonnées
Téléphone :
0143574214
Adresse électronique :
www.theatre-bastille.fr

samedi 17 janvier 2009

Un Pinocchio de moins ! Théâtre Romain Rolland à Villejuif.


Bonjour à tous,

J'ai le plaisir de vous annoncer la création prochaine de Un Pinocchio de moins ! En effet, Jérémie Le Louët et sa Compagnie des Dramaticules seront du 10 au 24 janvier 2009 au Théâtre Romain Rolland à Villejuif.

Voici le détail des dates et horaires des représentations Tout Public :
Samedi 10 janvier à 20h30, Dimanche 11 janvier à 15h30, Lundi 12 janvier à 19h30, Jeudi 15 janvier à 20h30, Vendredi 16 janvier à 20h30, Samedi 17 janvier à 20h30, Dimanche 18 janvier à 15h30, Lundi 19 janvier à 19h30, mercredi 21 janvier à 15h30, Jeudi 22 janvier à 20h30, Vendredi 23 janvier à 20h30, Samedi 24 janvier à 20h30

Vous pouvez dès à présent nous contacter par mail pour effectuer votre réservation, ou téléphoner au service billetterie du théâtre : 01 49 85 17 00
Le théâtre se situe 18 rue Eugène Varlin - 94800 Villejuif
Pour s'y rendre, c'est très simple : la station de métro Villejuif Paul Vaillant Couturier (ligne 7 direction Villejuif Louis Aragon) est à 8/10 minutes à pied.

Nous espérons vous accueillir nombreux au Théâtre Romain Rolland. Tenez-nous au courant !

Dans cette attente,

Bien amicalement,

--
Noémie GUEDJ
LA COMPAGNIE DES DRAMATICULES
Place Marcel Cachin - 1ère avenue du Chaperon Vert
94250 GENTILLY
Mail : dramaticules@gmail.com
Site : www.dramaticules.fr

LE CORPS FURIEUX j'en reviens... Festival COURT DE FORME et Michel Fau à....Spectacles à 15 €


Je me demande ce que je fais là derrière cet écran...
je deviens plante
sans vie apparente,
seules les racines m'irriguent
dans une terre noire et froide,
aucune floraison ni signe extérieur de voyage...
asséchée hibernante ou lassée ?
je ne vais plus au théâtre je collecte les informations pour vous,
comme cela en passant, brèves de "on dit"
j'écoute aux portes et sinon
je vis
ici hors pistes
et sur scène par projection attention écoute observation avec nos élèves
sur scène...
et j'ai de vieux amis avec qui j'égrène
j'amortis les soubresauts de la vie en parlant...
aussi quelquefois d'autres chose...
en saouleries d'un soir à même du très tard.

Les spectacles que je propose, vous pouvez être assurés, jeunes amoureux ou vieux curieux... c'est du théâtre,
de la sphère ou de l'abîme
des formes noires ou rouge écarlate, grises ou couleur sépia, miroirs
ou buvards comiques au nez rouge ou aux masques blancs et/ou cuivrés de l'ailleurs...
Cathédrale du théâtre et autres scènes, de rue, de quartiers, amateurs à la lune
métissages appréciés, Tour de Babel
penchée...
vous pouvez être assurés que je vérifie connais les acteurs et/ou metteurs en scène et/ou auteurs...

Bon je rajoute quelques mots à propos de la programmation de ce Festival car
il y a un concert de Zaza FOURNIER le 31/01 vous savez ma nouvelle grande chanteuse qui me fait oublier le greige, et qui chante si bien des histoires d'amour...
et un spectacle que j'ai adoré défendu pour son extraordinaire dont je n'ai rien oublié alors que je l'ai vu il y a longtemps d'un homme seul ou presque : acteur prodigieux Christophe Sauger, en proie aux machines dont la Grande Noire Et Faucheuse, mise en scène de Xavier Hollebecq,
un spectacle au titre incompréhensible : Der Laufe der Dingue
les 12,13 et 14 février
ENTRE AUTRES CHOSES



A COURT DE FORME / 27 janvier – 14 février / L’étoile du nord

la nouvelle édition d’A Court de Forme commence le 27 janvier 2009.
découvrez le programme complet sur www.estrarre.fr

J'ai oublié de dire que j'irais car je me suis décidée de retourner au théâtre vite très vite car sinon je m'asphyxie et là il y a du grain à moudre dont l'exceptionnel et l'inoubliable
un Pass 20 € et tout plein de spectacles dont des tas de choses musiques chanson clowns théâtre
allez voir sur le programme complet
comme cela à premier abord ça parait compliqué mais le concept n'oubliez-pas : ce sont des formes courtes

MODÉRATO PERSO/
Même si je m'aperçois que ces jeunes gens(pour moi) sont un peu condescendants ...
je les regarde faire, ils passeront à d'autres étages plus tendres sans pour autant être "démago" "réac" "compromis" avec le théâtre privé !
plus tard beaucoup plus tard...
et puis c'est vaguement lié aussi à mon manque d'assurance au milieu de ces ateliers permanents de la création
ce qui me fait le plus rire c'est qu'ils oublient que je sais jouer et lire entre les lignes de certains qui furent mes amis...
Et puis j'ai un blog, je suis s/Face Book, je suis une mamie branchée, un apporteur potentiel de public avec nos cours à Philippe Person et à moi
mais croyez-vous qu'ils se déplaceraient eux, une fois au Lucernaire pour venir voir nos ateliers d'élèves ou les créations de Philippe Person à quelques exceptions...près , très peu !
et vous savez pourquoi ?
parce que c'est loin à l'autre bout de Paris, parce qu'ils s'en excusent,
parce qu'ils n'aiment pas
ancienne séparation de la Rive droite et/ou gauche déplacée...
parce qu'eux aussi ont à se battre beaucoup pour créer exister résister
et Philippe Person lui non plus ne va pas beaucoup les voir...

Il y a des complicités amitiés fortes qui deviennent des guerres froides dans ce milieu du théâtre et je préfère m'en démarquer pour une lutte souterraine contre cela
car je préfère les éclats de franchise à l'hypocrisie convenue et aux séparations divorces définitifs
et aux hiérarchies de talents... et pourtant ?
L'exigence artistique pour moi ne passe pas par là...
mais aller voir tout le monde est impossible, il faut faire des choix
et depuis tout le temps je reste à court de mots devant ces inimitiés larvées et toujours renouvelées
et je retiens mes larmes de sueur

et je suis trop "affective" et puis le temps se rétrécit en avançant dans l'âge de la vie et dans cette barbarie urbaine de l'efficacité individuelle comment subsister, résister... Faire croire que l'on voit tout le monde alors que voir tout le monde est impossible
et je suis bien placée pour le dire et pourtant...
oui sentimentale et amoureuse du théâtre, ridicule illusion qui m'a tant et tant apporté à travers tous "ces gens là..."

Allez-y courrez y ils travaillent tout le temps et sont créatifs créateurs pour la modernité et le rire rédempteur en cette période au comble de l'absurdité et de l'injustice,
moi j'y serais et fière... le 30/31, 6 ou 7 et 14/02
et donc et alors



je reviens du CORPS FURIEUX de Monsieur JM Rabeux c'était la dernière mais ils tournent tournent les clowns comédiens chanteurs acrobates magiciens
avec leur roulotte
ceux-ci n'habitent nulle part et sont nus...

et et c'était bien oui plein comme une outre, de clowns comédiens sans nez rouge, avec un chapeau... rouge un habit vert
des perruques et des barbes de toutes langues de tous pays
et qui chantent disent Phèdre dans une poubelle à l'heure ou les mannequins deviennent des statues...
et tout le sang et les cendres que cela produit...
le lendemain matin je suis inconsciente
comment dire je suis changée d'une couche intérieure
et de mon travail de comédienne
et de mon regard sur les corps l'art le théâtre et d'en rire


A COURT DE FORME ?

C’est passer sans transition de Shakespeare à une chanson,
de l’illusion à la discussion, de l’exorcisme au capitalisme,
d’un cauchemar à un rêve.

C’est découvrir chaque soir plusieurs univers,
plusieurs histoires qui s’entrechoquent, se répondent.

C’est un regroupement d’une soixantaine d’artistes de tous horizons, engagés, très engagés,
et joyeux, très joyeux,
à l’idée de vous faire partager leur travail, donc leurs rêves.

A COURT DE FORME !

est un spectacle composé de plusieurs formes courtes.
C’est aussi une manifestation, qui propose différents évènements avant la représentation.

Pour sa quatrième édition, A COURT DE FORME présente pendant trois semaines 12 formes de 20 minutes, 2 formes de 50 minutes, 3 concerts, 1 lecture, 1 film, 1 exposition.

Des créations de Auvray-Nauroy, Brunol, Clayssen, Delorme, Gouzon, Harfaut, Hollebecq, Lahouassa, Lanno, Macqueron, Marrot, Mourousi, les Octavio, Prugnaud…
Des textes de Césaire, Durif, Esinencu, Michaux, Ovide, Plath, Rabeux, Shakespeare, Siméon, Varna.
liste non exhaustive

plus d’infos, programme détaillé www.estrarre.fr

L’étoile du nord / 16 rue Georgette Agutte 75018 Paris / métro Guy Môquet

réservations 01 42 26 47 47 / contact@etoiledunord-theatre.com

tarif unique 10 euros évènement de 19 heures + spectacle de 20h30
PASS 20 euros accès illimité à l’ensemble d’A Court de Forme



www.estrarre.fr
pour tout comprendre de la programmation

http://www.myspace.com/acourtdeforme
06 08 80 83 88 / julien.kosellek@wanadoo.fr
estrarre / 16 rue georgette agutte 75018 paris
julien kosellek / 17 rue des récollets 75010 paris
Tarifs d'entrée :
- Tarif en prévente (plein tarif) : 15 €


***********************************************************************************
Du lundi 2 au vendredi 6 mars 2009 :
à 18H3O- 13 €

Gloire à la vertu ! d'Albert Herring
avec Michel Fau
Un artiste multi-personnages.

Albert Herring transpose dans l'Angleterre de la fin de l'ère victorienne Le Rosier de Madame Husson, une nouvelle caustique de Maupassant parue en 1887.

De même que l'écrivain utilise quelques pages pour dépeindre toute une société, Michel Fau déploie seul en scène la galerie des figures en miniature.
Quand l'acteur se fait portraitiste virtuose.

Gloire à la vertu !
Avec Michel Fau

Métros Richelieu-Drouot, Quatre-Septembre

Placement libre

Plus d’information sur l’adresse de l’évènement :
OPÉRA COMIQUE


PLAN DE OPÉRA COMIQUE, France

Accès au 5 rue Favart 75002 Paris, France

mardi 13 janvier 2009

Gertrude, le cri et Le cas BLANCHE-NEIGE de HOWARD BARKER

TOUJOURS oui je sais à l'Odéon avec deux actrices prodigieuses....le premier :
Anne Alvaro et Francine Bergé
je reproduis l'article et l'alerte adressée par une autre actrice non moins prodigieuse mais plus jeune... Céline Milliat-Baumgarter....
et c'est pareil je suis en retard pour d'autres liens... et des photos mais comme moi vous êtes des voyageurs sur Internet...

sur "les Échos"
GERTRUDE (LE CRI) De Howard Barker
La tragédie de l'extase
[ 12/01/09 ]
Une tragédie moderne détonante, magnifiée par une grande mise en scène.
Mise en scène de Giorgio
Barberio Corsetti, avec Anne
Alvaro, Francine Bergé,
Luc-Antoine Diquéro.
Durée : 2 h 30. A Paris,
Odéon-Théâtre de l'Europe
(01.44.85.40.40), jusqu'au
8 février.
Etre ou ne pas être... Là n'est pas la question. Hamlet n'est qu'un second rôle dans la pièce d'Howard Barker. La tragédie est ailleurs. Dans le cri de sexe et de mort que pousse Gertrude, la mère du prince, quand son amant Claudius tue sous ses yeux, avec sa bénédiction, son mari, le roi. La suite du drame n'est rien d'autre que l'exaltation du désir des amants ; une quête sanglante pour retrouver le paroxysme de l'extase, que la reine atteint seulement quand elle frôle l'abîme, quand se conjuguent amour, mort et trahison. Les rois sont des pantins mus par leurs passions, leur obsession de l'anéantissement. Le moralisme d'Hamlet ne résiste pas à ce feu dévorant.
Le concept de « théâtre de la catastrophe » théorisé par le dramaturge anglais a dû être perçu au premier degré par le public d'outre-Manche, lors de la création de « Gertrude (Le cri) ». S'attaquer ainsi au patrimoine shakespearien... « shocking » ! Le public français sera sans doute moins déstabilisé « a priori » par le spectacle donné à l'Odéon. Il n'en sera pas moins perturbé, « mis en danger » comme le veut Barker - voire rebuté - par un texte volontiers obscène, qui passe du lyrisme poétique au trivial, du drame au comique de l'absurde. Mais ce cocktail n'est-il pas l'essence même de la tragédie ? Celle, sans concession, que veut ressusciter Barker, fuyant le politiquement correct, l'aimable, le « divertissement ».
Grands effets

On peut ne pas être convaincu entièrement par la pièce, et goûter cependant un superbe moment de théâtre. La mise en scène de l'Italien Giorgio Barberio Corsetti est un modèle d'intelligence. Faussement minimaliste, elle combine sobriété du décor et grands effets, respecte le texte et le magnifie. La scène paraît presque infinie, plongée dans un noir profond. Des rails sinueux précipitent murs blancs et armoires de la reine. Un arbre jaillit de la terre, un autre du ciel. Un cimetière apparaît dans un jet de terre, puis disparaît - littéralement. Les robes de la reine volent au vent mauvais. Le jeu de miroir géant de la scène finale touche au génie.
Les comédiens jouent cette partition délicate avec une technique hors pair et un engagement total. Anne Alvaro, belle, cruelle et fragile, est Gertrude... et le cri. Elle ne joue pas - elle est la tragédie. Une autre grande comédienne lui donne la réplique : Francine Bergé (Isola, la mère de Claudius), animée d'un feu pervers et désespéré. John Arnold fait de Cascan un irrésistible majordome brechtien. Luc-Antoine Diquéro campe un Claudius douloureux, drogué de désir. Christophe Maltot (Hamlet) et Cécile Bournay (Ragusa) forment un « petit couple » moraliste parfait. « Gertrude (Le cri) » n'est sans doute pas un spectacle facile, mais c'est un grand spectacle.
PHILIPPE CHEVILLEY

et le mail en direct de Céline...
"Bonjour à tous,
Je joue du 4 au 20 février dans ce cas Blanche Neige, et je suis ravie.
Au plaisir de vous y voir!
Céline Milliat Baumgartner."

"LE CAS BLANCHE-NEIGE DU 4 AU 20 FEVRIER A L’ODEON THEATRE DE L’EUROPE
Blanche-Neige est un « cas »…
Howard Barker utilise la structure du conte des Frères Grimm, la tord, la façonne différemment, et fait de ce matériau immémorial une écriture d’aujourd’hui. Fasciné par l’univers des contes, Frédéric Maragnani s'est employé à l'inscrire dans un univers étrange, décalé et coloré, où le son fait sens et où les mots sont comme une partition musicale. Il présente aujourd'hui cette création à l'Odéon – Théâtre de l´Europe dans le cadre du cycle consacré à Howard Barker."

Mise en scène : Frédéric Maragnani
Avec :
Céline Milliat-Baumgartner, Christophe Brault, Laurent Charpentier, Marie-Armelle Deguy, Jean-Paul Dias, Isabelle Girardet, Patricia Jeanneau, Émilien Tessier, Jérôme Thibault
Administration : Joachim Gatti / contact-travaux.publics@orange.fr
23 rue du Couvent 33 000 BORDEAUX
+33 (0)5 56 81 75 41 / travaux.publics@wanadoo.fr
Production - Diffusion : Dolores Apalategui / dolores.apa@orange.fr
+33 (0)9 75 48 12 93

samedi 10 janvier 2009

Théâtre de la Colline - Piccoli Minetti Bernhard-URGENT


Je veux y aller au secours emmenez-moi au bout de ce monde là et seulement celui-là.



Je vous reproduis vite fait l'article de l'express.fr.

Michel Piccoli au Festival de Cannes le 19 mai 2008. Dans Minetti, il interprète le personnage éponyme, acteur venu attendre en vain un directeur de théâtre lui ayant promis le rôle de Lear.

C'est l'événement théâtral de la rentrée : Michel Piccoli en acteur vieillissant, dans Minetti. L'auteur, Thomas Bernhard, avait initialement écrit la pièce pour Bernhard Minetti, à la fois comédien et personnage principal. Retour sur un texte devenu mythique.
Il a tellement haï, pesté, râlé, Thomas Bernhard ! Contre l'Autriche et les Autrichiens, contre les nazis, les bourgeois, les théâtreux, le mensonge et les apparences. Cette grande imprécation qui forgea son style - style unique, fondé sur un ressassement nourricier autant qu'exaspérant - suspendit son cours, en 1976, le temps d'un compliment adressé à l'acteur Bernhard Minetti, 71 ans : « Il faut que je profite, tant qu'il est encore temps, de ce comédien immense [...], du pouvoir d'envoûtement incroyable qu'il a sur le public. » Ainsi naquit la pièce intitulée Minetti, portrait de l'artiste en vieil homme. Un cadeau ? Pas forcément. Michel Piccoli, qui reprend le rôle sous la direction d'André Engel, nous en dira des nouvelles.

Un jeu de miroirs à effet déformant

Une pièce à tiroirs
Créée en 1977 à Stuttgart, la pièce a été interprétée, en France, par Daniel Emilfork (1983), David Warrilow (1988) et Michel Bouquet (2002), lequel marqua de son génie cette histoire d'un vieil acteur venu attendre en vain le directeur d'un théâtre lui ayant promis le rôle de Lear. Aujourd'hui, Michel Piccoli, qui fut Lear, reprend le rôle d'un interprète de Lear, rôle créé par Bernhard Minetti, qui fut Lear également. Tout se joue le soir de la Saint-Sylvestre, dans un hôtel d'Ostende à demi désert. Dans la valise du voyageur se trouve le masque de Lear créé par le peintre James Ensor.

Thomas Bernhard se met donc à l'ouvrage. Le réceptacle et le pivot de son propos, son catalyseur, aussi, c'est ce fameux comédien à qui il avait déjà dédié La Force de l'habitude. Cette fois, le dramaturge va plus loin qu'une simple dédicace et instaure entre le modèle vivant et la figure imaginée un jeu de miroirs déformants tel que Minetti dira : « Minetti, ce n'est pas moi. » Pourtant, l'auteur ne se contente pas de mettre dans la bouche de son personnage une réflexion coruscante sur l'art. Il lui attribue une biographie, piochant dans sa propre imagination et puisant « au point le plus sensible de la vie de Minetti », dixit l'historien du théâtre Hans Peter Doll.
Car l'homme à qui il destine son texte est précisément celui qui pourrait recevoir son plus grand mépris : avatar lointain du Mephisto de Klaus Mann, Minetti a flirté avec le pouvoir nazi en travaillant dans la plupart des grands théâtres allemands entre 1939 et 1945, notamment au théâtre Hermann Göring, à Berlin. « Après la guerre, explique Doll, sa carrière fut brisée. Il est d'abord retourné à Kiel, sa ville natale, où il a été directeur du théâtre pendant un an, exactement comme dans la pièce. » C'est cet « exactement » qui fait valser le vrai et le faux. Comme le véritable Minetti, le personnage de la pièce est devenu comédien errant. L'un était fou de Hamlet, l'autre de Lear. L'un est reparti de zéro, l'autre s'est convaincu d'avoir été chassé sur un prétexte. Mais l'un a atteint la gloire alors que l'autre est un homme perdu. Thomas Bernhard tendrait-il à l'acteur un miroir où entrevoir un passé allusif ? « Avec lui, c'est comme si je m'étais trouvé moi-même », embrouille encore l'auteur. Et l'énigme demeure, irritante comme un demi-aveu. Etincelante comme un secret bien gardé.

Théâtre national de la Colline, Paris (XXe). Du 9 janvier au 6 février. Et en tournée.

lundi 5 janvier 2009

Happy new jahr

Je n'ai pas beaucoup de temps, plus, et je suis partie pour ces fêtes ensemble et en particulier
Vous l'avez remarqué mon blog est resté muet, inscrite ailleurs aussi...
Photos lectures musique partagées, un film enfin : "TWO LOVERS" que je n'attends que de revoir,
je l'ai tellement aimé ce film, il me tient compagnie je peux l'invoquer dans "mes images" rêves éveillés et pensées.
j'oublie de vous souhaiter "passagers du vent" qui passez ici chez moi...
le meilleur temps ensemble et au singulier... possible,
Dans ce monde si barbare et complexe on ne peut résister qu'ensemble, partage : colocs, plans voyages, amis du monde et d'âges différents...
Et puis se mieux connaitre c'est aussi quelquefois se battre contre ses moulins, vanités...
Je vous souhaite curiosité et aventures voyages jeux humour amour amitié
et si personne ne vous comprend c'est qu'il est temps de reprendre la nouvelle page toile et commencer d'autres dessins d'autres rencontres
avec désir et insistance c'est compliqué aussi de se voir ici dans ces grandes villes
il faut mieux je vous le dis une activité commune
Patience et philosophie aussi
et un peu de tendresse qui n'englue pas qui vous tient debout...
le désert est ici, aussi.
Et vive le THÉÂTRE, c'est avec un "Soulier de Satin"de Claudel mis en scène par Olivier Py et un "corps furieux" de Jean-Michel Rabeux :

"Ils sont huit hommes et femmes, de tous les âges, vêtus en clochards. Mais, sous leurs vêtements, ils sont des dieux égarés sur terre. Ils sont chanteurs, équilibristes, danseurs, musiciens. Ils accouchent, tuent, ressuscitent. Ils fabriquent du magnifique, ils sont grotesques, cruels,..."
ça commence...


(prochains spectacles que je verrais), c'est sacré charnel insensé un peu beaucoup passionnément...
Le Soulier c'est pour plus tard là ils répètent,
et Dimanche 11/01 là, notre atelier rejoue : "à nous Anouilh", à 20h30 au LUCERNAIRE...
j'y vais.... là au raccord répétition, filage malgré le froid et...
à bientôt j'espère

Cette idée qui me taraude : les "fins de parties", de stage; les fins d'année, les dernières... au théâtre ?!!!
c'est comme si, on se retrouvait au retour d'un grand voyage et avec tous comme lorsqu'on rencontre des collègues de bureau ailleurs, pour la première fois... on a rien à leur dire, ils nous semblent étranges, pour pas dire idiots, pétris de tous les défauts, plus petits...
Le quotidien ? vous semblez vous être trompé d'histoire.... avec tous, vous vous trompez de station de métro...
C'est normal, c'est la décompression, un peu, une descente d'émotions, la fin d'une histoire...