mercredi 30 mai 2018

Hamlet mis en scène par Yves Noël Genod et filmé par Vivianne Perelmuter et Isabelle ingold

vidéo sur Vimeo film intégral 
critique des Inrockuptibles 
Comment jouer Shakespeare me demande t’on souvent ?! Yves-Noël Genod le sait. Après avoir regardé cela vous le saurez aussi. Il met en scène et Vivianne Perelmuter  Isabelle Ingold filment le filage.
Hamlet du dedans du dedans, un filage une scene vide dévoilée qui se re-voile  dans le silence des comédiens qui ont su exprimer leur secret. 



Hamlet merveilleux comédien anglais bilingue androgyne serpentin  à la Klaus Kinski, mort et vivant n’est-ce pas cela la folie Il joue avec le texte et sa traduction avec sa mémoire et le support du texte du livre avec son dedans son dehors avec tout son corps avec la respiration ventrale avec toutes ses voix ses mains qui dessinent en gestes. Comment filmer le théâtre issu du noir absolu comme cela en gros plans jusqu’au ressenti des pores de la peau  dans une salle vide avec des scènes en plans séquence ininterrompus. Les réalisatrices incrustent sur l’image quelques extraits du texte c’est beau ça et moi pour le plaisir je vous ai recopié quelques extraits 
18’35 à 19’38
Des tables de ma mémoire j’effacerais toute réminiscence futile et triviale, tous les dictons des livres, toutes les formes, toutes les impressions passées que ma jeunesse et l’observation y avaient copié et ton commandement seul vivra dans le livre et le volume de mon cerveau pur de tous sujet frivole.
21’
celui qui a déclaré cette guerre en lui il est en paix avec ses semblables et au-dedans du dedans de lui-même, règne une paix des plus actives, plus active que toutes les guerres et plus régnera la paix au-dedans du dedans de lui-même, dans le silence et la solitude centrale, plus la guerre fera rage dans le tumulte du mensonge, l’innombrable illusion.
N’allez jamais suggérer que vous savez quelque chose sur moi.
Le temps est hors de ses gonds. Au destin maudit pourquoi suis-je né pour le remettre en place. 
Doute de la vérité même mais jamais ne doute que j’aime.
...
Je n’ai point l’art de nombrer mes soupirs.
À toi, à jamais, tant que cette humaine machine sera mienne.

Ne suis-je pas un faux accord dans la divine symphonie, grâce à la vorace ironie qui me secoue et qui me mord. Elle est dans ma voix la criarde, c’est tout mon sang ce poison noir.
34’41
Je suis le sinistre miroir ou la mégère se regarde. Je suis la plaie et le couteau. Je suis le soufflet et la joue. Je suis les membres de la roue et la victime et le bourreau. Je suis de mon cœur le vampire, un de ses grands abandonnés au rire éternel condamné et qui ne peuvent plus sourire.

36’47
...pourquoi ? on voit l’actrice vulnérable et pas l’actrice en train de jouer.
Les comédiens ne savent pas garder un secret, il faut qu’ils disent tout. Donc vous devez faire tout le contraire, il faut que vous puissiez nous faire toucher le mystère, c’est pas vous qu’on doit regarder mais ce qu’il y a autour de vous ; pour qu’on puisse là toucher le cœur des gens et trouver la divinité intérieure ou appelons cela l’amour.

37’54
L’illusion de la liberté continuera aussi longtemps qu’il sera profitable, lorsque cette illusion sera trop coûteuse à maintenir, vous verrez le mur du théâtre au fond, le mur de briques au fond du théâtre.

42’47
Voici venu le temps des sorcelleries, quand baillent les cimetières et que l’enfer souffle la contagion sur ce monde. À présent je pourrais boire du sang chaud et perpétuer un acte si amer que le jour frissonnerait de le voir.

50’56
Bénie soit en cela l’irréflexion sachant que parfois l’imprudence nous sert quand nos desseins calculés avortent, ce qui devrait nous apprendre qu’il y a une divinité pour donner forme aux projets que nous ne faisons qu’ébaucher.
Il y a une providence particulière dans la chute d’un moineau, si c’est maintenant ce n’est pas à venir, si ce n’est pas à venir ce sera maintenant, si ce n’est pas maintenant pourtant cela viendra, le tout est d’être prêt puisque de ce qu’il quitte, nul ne sait, quel est le bon moment pour le quitter.
...Donnez-moi votre pardon monsieur, je vous ai fait du tort, pardonnez, parce que vous êtes gentilhomme, et cette assemblée le sait, vous devez avoir appris que je suis affligé d’un cruel égarement, ce que j’ai fait qui a pu réveiller cruellement votre nature, votre honneur et vos griefs je le proclame ici folie... 
sa folie est du pauvre Hamlet l’ennemie.

mardi 29 mai 2018

Qui a tué Barbara Pierre Notte/ Expo Pascal Briba.../ Les Molière 2018/ Cinéma : En guerre / Apprentissage du théâtre : l'improvisation le stress avant représentations au Lucernaire / Philip Roth / Les brumes de Manchester par la Cie du barreau

Pierre Notte  « J’ai tué Barbara » éditions Philippe Rey : Comment contourner longtemps la rencontre d’un écrivain tellement lucide intransigeant de l’amour, tout pour  apprendre à aimer, et qui nous donne à compter comme des larmes de lumière
-des paillettes sur la peau tu veux dire ? -oui un peu...
Pierre Notte un peu comme Christophe Honoré a aimé beaucoup Koltes et aussi comme Olivier Steiner : Duras et au théâtre aussi sûrement Handke et comme moi et aussi d’autres il est infiniment touché, fan absolu, avec l’envie de mourir et l’envie de vivre quelquefois dissociées, à travers elles, puis leurs spectres : Delphine Seyrig et Barbara.
Il les a fait rencontrer à tous les siens, qui ne sont pas issus de la haute, de la bourgeoisie « culturée », c’est un outsider absolu : Pierre Notte et gay. Ce livre m’accompagnera désormais.
Extraits : p 35 Je fais le clown parce que c’est tout ce que je sais faire dans le désastre pour ne pas oublier tout à fait que nous ne sommes pas tous déjà morts. C’est elle, ma mère qui m’a appris ça.
P36 : Barbara invitée à une émission de Jean-Louis Foulquier ...Et elle parle d’elle. « On dit de quelqu’un qu’il est étrange, qu’il est étrange pourquoi ? Simplement parce qu’il est différent, et qu’on accepte pas cette différence, on est étrange pourquoi ? »
P40-41 : « L’amour c’est ça. Un truc qui passe, une pièce qu’on apprend par cœur, qu’on travaille, on fait de son mieux, un texte qu’on ingère , on est professionnel, on le répète, on le joue, on fait sa partie. Et on oublie. On passe à autre chose. À quelqu’un d’autre, un autre rôle. La seule chose qu’on ne quitte pas, c’est la scène. »
P76 : je perds des gens que j’aime, c’est mon métier.
P79 : c’était le rêve de Barbara : « ne pas chanter de paroles, elles n’ont aucune importance ». 
P82 : À la mort de Barbara : Ça va finir par passer par s’incruster, je vais l’ingérer, cette nouvelle manière d’exister, d’être au monde mais dorénavant sans elle, ou avec elle devenue l’absente, celle dont ils vont parler sans cesse alors qu’il faudrait tous nous taire et à jamais, ne plus dire son nom, jamais, ne plus voir son visage. Garder le souvenir, et c’est tout. Surtout ni fleurs ni portraits, ni voix, ni gestes rien de tout cela, mais la mémoire et le silence. »
et dans tout le livre un Merci à Julien Cendres.



le mur des portraits de Pascal Briba

Exposition : Pascal Briba Monica Mariniello Jacques Boisnais Isabelle Cochereau.... à l’Espace Beaurepaire. Comment dire, comment faire quand on va voir une exposition et que l’on tombe amoureuse d’un objet d’art, bien-sûr un qui vous va bien, dans vos moyens, qui vous attrape et dont on est certaine de ne plus jamais pouvoir s'en passer. J’ai même pensé l’emporter avec nous en vacances. C’est le chat : effet mer, toute une série, de masques des objets comme un chat et un oiseau avec des déchets colorés récupérés après les marées et triés assemblés en objet d’art.




Jacques Boisnais
Monica Mariniello

Monica Mariniello

Monica Mariniello

Monica Mariniello

Pascal Briba

Monica Mariniello

Monica Mariniello

Pascal Briba

Pascal Briba

Pascal Briba

Pascal Briba chez nous

Les Molière 2018 
Je regarde tous les ans car voyez-vous c’est ma famille d’accueil, d’adoption par destination même si comme toutes les familles elle est sujette à la dévoration. Cela est de bon ton de cracher sur, de détester les Molière.
Je ne suis jamais mécontente toute entière, des résultats et certes je n’ai pas vu tous les spectacles mais le palmarès a une certaine cohérence qui fête qui réunit aussi le meilleur du théâtre. Là j’ai reconnu l’immense Christine Murillo exceptionnelle dans le rôle de Dorine du Tartuffe de Molière mis en scène par Michel Fau. Elle a terminé son message de remerciements en disant : Michel Fau est une fée. Blanche Gaudin, est une drôle qui me donne l’envie d’aller la voir, 
pour de vrai, la preuve je l’avais postée déjà dans mes préférences sur mon mur FB
Et Laure Calamy, Jean-Pierre Daroussin, Marina Hands quand au spectacle le plus primé je ne l’ai pas vu....Sinon aussi Raphaël Personnaz que lui, j’ai vu au théâtre de l’œuvre dans son seul en scène : vous n’aurez pas ma haine ; Jacques Gamblin, tous font résonner haut et fort le mot et le désir de théâtre pour qu'il reste populaire.

En guerre au cinéma à voir absolument 
Je suis allée voir En guerre de Stéphane Brizé et comme le stipule la citation en exergue au début du film : Bertolt Brecht : « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. » C’est un très bon film Vincent Lindon est exceptionnel. La fin du film qui est violente nous a divisé... alors que dans notre époque, la mise en scène aux infos des images, reportages et sur les réseaux (auquelle  je participe aussi) entraîne pour moi.... quelquefois une surenchère inévitable, une perte de sens, une victimisation sans autre réflexion et donc pour enrayer et rétablir la conscience et la justice, c’est comme obligé d’en arriver là. L’époque et les hommes ne sont pas prêts à se passer de héros le seront-ils un jour !?

http://www.telerama.fr/cinema/films/un-autre-monde,n5570556,critique.php



Apprentissage du théâtre :
Improvisation
posté sur FB :(après avoir écouté émissions de promotion sur France-Inter)
-François Damiens interrogé sur son rôle, sur la longueur... puisqu’il est tout le temps à l’écran dans son dernier film, un long métrage de caméra cachée : Mon Ket,  on lui demande comment il fait pour improviser... mais dans la vie on improvise tout le temps lui aurait déjà confié Edouard Baer.... Pour moi ça a fait tilt, je me suis rappelée tous ces comédiens apprentis amateurs débutants qui mettent en avant leur incapacité pour improviser parce que ce n’est pas leur truc... alors qu’en fait ils ont peur de la liberté, des ruptures de ton... Désormais je leur répondrais que lorsqu’ils sont chez leur boulanger et qu’on leur dit qu’il n’y a pas de pain au levain, eh bien ! là ils ne répondent pas : ce n’est pas le texte que j’attendais... ils improvisent.
Je rajouterais que la liberté est au théâtre quelquefois plus évidente dans les exercices d'improvisation. Et qu'elle permet de mieux comprendre les ruptures de ton quand par exemple on s'adresse à des personnes différentes : un enfant, quelqu'un qui vous est agréable et un autre qui l'est moins...





Stress avant les représentations 
La date des spectacles approche, le stress devient palpable, le collectif et l'individuel sont  à couteaux tirés. La victimisation paralysante est une posture imposée par l'époque mais avec le plaisir enfantin de jouer  pour un public qui vient n'oublions jamais pour aimer avec d'autres un spectacle et tous ses acteurs, la joie du théâtre comme à chaque fois reprendra le dessus. Ce partage, cette solidarité dans l'action, l'urgence de faire avec tous est unique. La qualité d'adaptation pour un public, même en cas de stress, est comment dire transformable en surface et en profondeur pour une réparation éphémère de tous vos points faibles mis à nus dans les répétitions, comme malgré vous. Certains n'ont peur que d'une chose : être bien...
Nos deux spectacles sont : Dans tous ses états dimanche 3 juin à 20h30 et lundi 4 juin à 21h et Je ne veux pas qu'on en parle mardi 5  mercredi 6 jeudi 7 à 20h30
http://www.lucernaire.fr/content/30-festival-du-theatre-amateur

Philip Roth ce Monsieur de la littérature américaine était pour moi très constitutif de ma vie : Patrimoine, Le Sein...




Un atelier de la compagnie du Barreau que j'irais voir : les brumes de Manchester. 









mercredi 23 mai 2018

NevrotiK Hôtel : comédie musicale de chambre

C’est quelque chose avec Michel Fau d’aimer, avec toute une salle comme celle là qui nous donne des ailes, quelle force d’émotion, de rires ; sur une des chansons un monsieur à deux rangs devant moi, il ne pouvait plus s’arrêter : « à chaque fois qu’on aime... » je crois, mais je ne peux retenir tout, de moins en moins...
Dans cette salle il y avait plein de VIP, comme dit en riant comme un enfant : Pascal, vous savez ceux qu’on aime voir : Claude Degliame Fanny Ardant Céline Milliat Baumgartner Laurent Laffite Brigitte Fossey 
comme disait Pascal toujours,  la 1ère fois qu’il a vu  Michel Fau « il est touchant et troublant »(quel peignoir de rêve)  on ne s’ennuie pas une minute avec Michel,  cette fois a t-il rajouté. On ne sait plus où est la frontière, entre la vie, la mort, le vrai, le faux, tous les codes sont bousculés et à la fin quand vous repartez de dos, on y croit on est prêt à aimer, re-aimer quelques soient les différences comme dans un dessin animé. Quels acrobates sont-ils  tous les deux avec Antoine Kahan ! la magie des grands écarts, du basculement des codes et des genres : théâtre danse chant : homme femme jeunes vieux. Ah j’étais heureuse hier soir une des plus belles soirées de ma vie et Pascale sa soeur coiffeuse maquilleuse de rêve de soeur aussi. qui était là ! Tous étions ravis on etait 5 au 5 eme rang ! 

Théâtre : "Ce qui est formidable c’est que Michel Fau est à la fois premier et ixième degré" Arnaud Laporte 






Dans cette salle des Bouffes du Nord, on voyage, on fait le grand-écart avec le délabré de notre époque,  pour une reconstruction qui respecterait tout du passé, avec des demi-dieux,  monstres d’acteurs,  ou des anges ! comme Gérard Depardieu ou Michel Fau.  Là oui en sortant, on voit la vie en rose, en lévitation,  on repeint du soleil au
coin de  la nuit, tous les fantômes riant enfin avec les vivants. 

mardi 15 mai 2018

Visages villages

Voilà deux fois que j’arrive vers la fin de sa rediffusion sur Canal + Visages Villages quand elle filme les femmes des dockers et JR les photographie et qu’ils ont RDV en Suisse près du lac de  Genève chez JLG. C’est ce passage là que j’aime revoir, qui a le plus des trois, de respect pour les deux autres qui sont consacrés par leur art et la vie de leurs souvenirs. Pour l’une, sa tristesse déclinée au temps passé, pour JR l’étendue  du présent, la délicatesse du photographe incroyable de simplicité, de regard, d’écoute.. Je me disais, qu’il faudrait toujours (tous les jours) tomber amoureux d’un photographe qui sait trouver votre meilleur angle et même faire évaporer vos larmes des yeux. Et aussi pour le dernier qui demeure comme un demi-dieu intangible du cinéma, JLG, sa liberté individuelle, poésie des images fixes, qui ne se laisse pas capturer par le mouvement d’un film comme s’il fuyait toutes les émotions dans lequel on le forcerait même de la plus élégante façon. Sa maison est bien posée dans ce décor de carte postale dont personne n’oserait briser la porte.



dimanche 13 mai 2018

Plaire, aimer et courir vite

Au cinéma Plaire, aimer et courir vite... Oui j’ai aimé
même si c’est un peu long par moments,(les sortes d’hommages, aux lieux de dragues gays quoiqu’ils soient doux, comme ceux de promenade au Père Lachaise, de respect aux morts admirés : Truffaut Koltes...)  j’ai aimé quand même, parce que c’est un film et aussi un texte des dialogues très écrits comme au théâtre 
et sinon comme au cinéma les personnages sont très crédibles très attachants  avec de très beaux moments qu’on n’oubliera jamais grâce à ce fil affectif des personnages je dirais même plus grâce à ce fil amoureux sentimental amical. 
Certes il n’y a pas beaucoup de femmes mais celles qui y sont les deux amies amoureuses tiennent pour moi une place rarement évoquée. Je suis tombée plus amoureuse d’Arthur que de Paul quoique j’aurais très bien compris qu’il en devienne amoureux éperdu. Les instants dans le désordre comme la visite à Paris, la danse, la fin, le bain, la réunion à l’hôpital, la nuit à trois après la soulographie de Vincent Lacoste à l’hydromel, la rencontre au cinéma, la chanson d’Anne sylvestre, la dernière réunion des quatre amis bretons dans le square la nuit. Monsieur Christophe Honoré ça y est je vous ai rencontré grâce... par la grâce de ce film. Il y a des phrases des citations aussi comme celle sur « l’homme inachevé comme une lettre qu’on froisse après juste avoir écrit la date » de Koltès ; comme ceux qui n’ont pas expérimenté leurs histoires de fesses et qui seraient les mêmes que ceux qui n’ont jamais ouvert un livre ; les PD qui chialent à l’extase sur leur enfance abusée, alors qu’il y a du sublime et dans l’amour et dans le sexe... quelque chose comme cela... Denis Podalydes  est exceptionnel comme il sait l’être dans les seconds rôles, si touchant. Des phrases y en a à la pelle ... « il faut savoir saillir la beauté ».... je ne voulais en oublier aucune. Et merci pour la Tendresse... « merci pour la tendresse et tant pis pour vos fesses qui ont fait ce qu’elles ont pu.... » et aussi pour ce soin apporté à l’art de vivre au quotidien avec les autres, le petit garçon de Paul : Louis, Loulou et cette initiation aussi à la culture gay, romanesque, à la culture en général que savent distiller les amis PD, homos, pas toujours gais, mais sans préjugés de classe sociale. Sans eux, je serais restée « vierge folle » balbutiante de mes sentiments. Merci pour leur qualité d’écoute... à certains.




Image de la fin du tournage donnée par mon beau-frère 




vendredi 11 mai 2018

Qui a tué mon père d'Edouard Louis : Livre, Everybody knows de Asghar Fahradi : Cinéma, Suivre Homeland : Série à l'heure US

Lire
‪Qui a tué mon père ? d’ Edouard Louis Ce livre est un brûlot qui vous réveille le cœur et qui vous fait réfléchir à la révolution inévitable tellement les inégalités a l’échelle du monde croissent sont devenues inacceptables, inextricables. « Ce sont les enfants qui changent les parents. » Il est petit ce livre, mais il a la force de Hugo, des Misérables.‬ 
En refermant le livre je me disais comment peut on avoir envie que tous nos enfants deviennent milliardaires comme nous vivons en France...  
Extraits
P34
"Je voudrais essayer de formuler quelque chose : quand j'y pense aujourd'hui, j'ai le sentiment que ton existence a été, malgré toi, et justement contre toi, une existence négative. Tu n'as pas eu d'argent, tu n'as pas pu étudier, tu n'as pas pu voyager, tu n'as pas pu réaliser tes rêves. Il n'y a dans le langage presque que des négations pour exprimer ta vie.
P85
"Tu achètes les livres que je publie, tu les offres aux gens autour de toi. Tu as changé du jour au lendemain, un de mes amis dit que ce sont les enfants qui transforment leurs parents, et pas le contraire." 
Écouter
écouter l'émission d'Augustin Trapenard Boomerang les deux une sur ce livre et l'autre sur ce film avec Penelope Cruz
https://twitter.com/BoomerangInter
Voir
http://www.telerama.fr/festival-de-cannes/2018/everybody-knows,-dasghar-farhadi-romance-et-crime-en-ouverture-du-71e-festival-de-cannes,n5641234.php
Je vous conseille de ne rien lire avant d’y aller, à la limite, cette critique, une des meilleures sur Telerama ; allez -y, car tous les acteurs y sont exceptionnels à commencer par Penelope Cruz, la photo est belle, sensuelle, on respire à pleine bouche avec tous les personnages, on ne perd jamais le fil... En rentrant chez nous après, à la télé, il y avait les fantômes d’Ismael, avec de bons acteurs, très bons acteurs français, mais ils me semblaient tous outranciers, jouer- jouer- jouer, tellement mal. Pas un seul moment, j’étais embarquée par le film qui fut lui aussi présenté en ouverture du Festival de Cannes l’année dernière....


Suivre
Homeland Saison 7
À propos de bonne actrice (sous la perruque), comment ne pas vous reparler de la série qui après chaque saison me laisse orpheline : Homeland vu sur Canal + à l'heure US, surtout du personnage de Carrie interprété par l'excellente actrice Claire Danes Homeland saison 7 et son alter ego Saul interprété par l'immuable Mandy Patinkin, excellent acteur, chanteur lyrique à l'origine.
NE LISEZ PAS CETTE CRITIQUE ci-dessous si vous n'avez pas encore vu le dénouement de la saison 7 mais c'est vrai que c'est une des meilleures saisons, que les femmes y sont prépondérantes déterminantes étonnantes. IL Y AURA UNE SAISON 8 mais ce sera la dernière selon l'actrice principale.

mardi 8 mai 2018

Michel Fau Nevrotik hôtel aux Bouffes du Nord.


Arthur Rimbaud disait : « Rien n’est beau que le faux, le faux seul est aimable".... "Ma vie visible ne fut que feintes bien masquées » disait Jean Genet... Michel Fau est le mystère du silence entre deux ruptures de ton. Son cœur a des raisons que lui « seul » n'ignore pas...
Michel Fau va recréer aux Bouffes du Nord, cette étrange mascarade sucrée, comédie musicale américaine qui rendrait hommage à la chanson française et en fait cela nous touche...nous délivre de tout ce qui nous atteint. Un spectacle pour s’échapper de la réalité. Je l’ai vu il y a deux ans à sa toute première création au Festival de Figeac et j’y retournerai pour voir comment il a évolué et surtout dans un lieu comme ce théâtre des Bouffes du Nord où tout y est découpé comme un cristal. Ils sont deux un comédien acrobate et un autre comédien funambule du jeu du genre et du chant, ils y vont tous les deux sans filet mais avec pour l'un-l'une des valises : Antoine Kahan et Michel Fau. Sur le coin du plateau il y a  3 musiciens son pianiste Mathieu El Fassi accompagné par un violoncelle et un accordéon. L'année dernière il y a été là déjà représenté mais j'étais off, je n'ai pu m'y rendre, cette fois ce sera comme un symbole de printemps, de renaissance.
http://next.liberation.fr/theatre/2017/01/05/michel-fau-une-diva-camp-au-nevrotik-hotel_1539351
http://www.pariscope.fr/base/l-inenarrable-michel-fau-revient-aux-bouffes-du-nord-un-ecrin-qui-lui-va-si-bien
https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Nevrotik-Hotel/ensavoirplus/
http://www.musicalavenue.fr/critique-nevrotik-hotel-au-theatre-des-bouffes-du-nord/
PériodeLieuRéservation
Paris 
Du mer. 09/05/18 au dim. 27/05/18
Théâtre des Bouffes du Nord
Théâtre des Bouffes du Nord
Réservation en ligne
Tel. +33 (0)1 46 07 34 50

dimanche 6 mai 2018

Film sur Canal +: Ce qui nous lie de Klapisch : une bise légère sur nos vies / Série sur Netflix : Casa de Papel

Le titre tient ses promesses, j'ai beaucoup aimé ce film vu sur Canal +, les relations nouées entre les personnages. 
« L’amour, c’est comme le vin, il faut du temps. Ça doit fermenter. Et ce n’est pas toujours pourri au final ».
Il y a pour moi deux scènes cultes, dans ce film que j'ai aimé, celles où les frères regardent de loin leur petite soeur et son béguin rencontré lors de la dernière vendange, et font à deux voix, le play back imaginent une parodie des dialogues, ce processus est répété entre une observation du beau-père qui parle à sa cour, en se baladant dans les vignes, qu'il voudrait leur acheter aux trois enfants, qui viennent de perdre leur père vigneron en Bourgogne, ils n'ont pas fini de perdre...  jusqu'à ce que... Quelle belle photo tout le film et affiche 




La Casa de Papel sur Netflix
http://www.telerama.fr/series-tv/la-casa-de-papel-mais-quest-ce-que-cest-que-ce-buzz,n5560106.php

Pour répondre à cette critique qui est un peu chichiteuse sur l'exactitude des faits, ce qui est ridicule, il n'y a qu'à faire pareil sur les albums BD de Tintin ou d'Asterix et aussi avec les contes de Perrault...

La Casa de Papel tient par les liens entre les personnages, avec le temps ; leur passé et cet entre deux temps, comme en suspends, quand on vit en groupe, en bande, en troupe, entre collègues et que nécessairement on tombe amoureux, on se révolte contre le Groupe et qu'on ne voit plus que par cette lorgnette : la vie comme dans une secte mais dirigée par un bienfaisant professeur gourou.
Ainsi protégés par le groupe, on ne peut plus vivre que là et on ne se sent qu'à peine glisser hors de notre époque et des autres, de tous les autres. Les seuls qui deviennent nos amis sont ceux du groupe et en dehors de cela, on se sent comme entre parenthèses, pour ne pas dire étrangers, quitte à ne pouvoir jamais se séparer et le vouloir pourtant, malgré tout, avec des allers retours. Rien ne nous consolera de la fin de cette histoire.
Et donc cela va très bien avec le phénomène de la Série car à l'avance on sait qu'ils vont tous nous manquer.
La relation qu'on offre au spectateur ou que le gourou le Professeur, plutôt timide,  entretient avec chaque personnage est sans jugement et personne n'est laissé pour compte qu'il soit truand, flic ou otage et c'est surtout cela qui est révolutionnaire.
Le Professeur et Raquel,  c'est une très bonne histoire bien menée où réellement tout est envisagé et on y croit.
Les femmes sont en minorité mais elles ont une force une sensualité qui n'est pas éloignée des héroïnes d'Almodovar. Elles ne meurent jamais elles...( bon j'ai encore quelques épisodes à voir et heureusement.
Et cette série donne envie d'apprendre ou de parfaire son espagnol et en tous les cas d'aller très vite y faire un tour à Madrid.
la vraie Casa de Papel à Madrid pas si dissemblable à celle de la Série 
Voilà c'est fini, nous avons vu les derniers épisodes de la Saison 2 et c'est étonnant que tout ce qui me manquait dans le déroulé des évènements et des vies des personnages, ait été bouclé. J'ai été embarquée jusqu'à la fin et heureuse de la fin.... avec les larmes aux yeux.

Refaire du vélo à Paris ; la grande manif du 5 mai ; Tuyauteries à l'oeuvre ; une journée particulière

"Se mesurer aux autres et se battre contre soi-même", c'est ce que je viens d'entendre, ce dimanche de mai, à la radio, l'émission de Eva Bester, remède à la mélancolie,  invité le parfumeur français Francis Kurkdjian, en prenant mon petit déjeuner, il fait beau. Après hier une journée inoubliable épuisée jusqu'au bout et vivifiante pour se reconnecter à nos utopies : un monde vivant et humain avec la libre circulation des individus où personne ne serait ni humilié, ni oublié, ni tué. C'est simple de faire sa part comme la légende du colibri, rapportée par le parfumeur, de ne pas baisser la tête quand pour la troisième fois on vient vous demander de l'argent celui qui fait la manche n'est pas rien on peut le regarder dans les yeux et lui dire non, je ne peux pas vous aider.

Donc hier, on a voulu essayer les vélos parisiens d'accès libre(il faut choisir les jaunes les Ofos : plus légers plus maniables avec dérailleur à 3 vitesses)  déposés un peu partout, je voulais me retrouver à faire du vélo avec mon Chéri et passer par la très belle piste cyclable qui longe la Seine après le Pont des Invalides avant d'arriver Place de la Concorde pour nous rendre à la manif qui partait d'Opéra à la grande manifestation festive à l'initiative de François Ruffin, un homme de bonne volonté. Ce n'était pas une manifestation passive, les personnes étaient là pour discuter, à tous les âges. Nous avons échanger au moins avec une dizaine de personnes autres que celles qu'on connaissait. C'est cela à la base une fête.

Le soir nous devions nous retrouver après juste une petite pause : retour maison pour les courses, avec une amie pour souper après être allés voir au théâtre un petit bijou d'humour, d'intelligence, de guérison : avant, après, pendant ! pour l'amour, pour se toucher longtemps, pour ré-épeler les voyelles,  les consonnes du langage du corps, qui n'est pas notre ennemi, si l'on ressent bien ses intuitions...
-C'est un titre osé ? Tuyauteries (critique lors de leur passage au chêne noir lors du dernier festival off à Avignon) - Non, pas du tout, c'est technique et fort, et drôle, comme les titres de Sébastien Thierry par exemple : deux hommes tout nus... Allez-y, je ne vous dirais rien de plus, la découverte est inattendue. Juste vous préciser que j'y retournerais parce que j'ai ri du même rire qu'au dernier film de Djaoui Bacri, quand Jean-Pierre Bacri répond à la question d'un journaliste dans son personnage de journaliste de talk-show: "où vous voyez-vous dans 15 ans ?... - incinéré". La même intensité de rire : libérateur...

 De la piste cyclable ombragée après le Pont des Invalides le long de la Seine, nous sommes à vélo sous la voûte de verdure !








 

Le NPA était là !











on arrive on discute on lit même entre deux arrêts car à l’approche de Bastille ça bloque tout à fait normalement