dimanche 25 février 2018

Claude Sarraute : Encore un instant / Homeland : saison 7 Série / La Mante : Série française / Télévision : Christine Angot : on n’est pas couché / Eva Baster : remède à la mélancolie...

Cet article est mal écrit sans photo mais à l'image du "malgré tout" que sont pour moi les écrans, les réseaux sociaux au quotidien. Cela compte beaucoup l'immersion dans le virtuel ou l'imaginaire pour aller derrière les représentations au quotidien pour rester dans sa chambre.... l'hiver. Prisonnière à mon tour, comme l'écrit si bien Caude Sarraute :
"dans un monde ouvert et prisonnier de l’invisible toile tissée par le Net"

Claude Sarraute : Encore un instant 
À travers ce livre clair comme de l’eau de parfum, j’ai beaucoup aimé la présence de cette femme singulière passionnée et légère et tellement lucide malgré le temps qui passe et sur lequel elle et bientôt moi nous n'aurons plus aucune prise... sur ses congénères âgés avares ou maniaques. 
Extraits 
p 157
« Le plus fort c’est que, un demi-siècle plus tard j’ai fait du théâtre, la première pièce de Laurent Ruquier, et même du cinéma. Des expériences sans lendemain, mais suffisantes. J’avais fait le bon choix. Je n’étais pas faite pour ce que je voulais faire. Les planches et même le grand écran m’ont apporté infiniment moins de plaisir qu’une machine à écrire ou un plateau télé. »

p 165
« Je ne voudrais pas qu’à me lire vous vous sentiez aussi dépaysés que moi dans un monde ouvert et prisonnier de l’invisible toile tissée par le Net. Ne pas avoir voulu y pénétrer à sa naissance, ne plus le pouvoir aujourd’hui, trop diminuée, trop décatit pour me connecter aux autres sinon par des messages laissés sur répondeur, voilà le remords, le regret qui m’accompagnera jusqu’à ma mort. Mais le plus fort ce n’est pas ça. C’est que comme j’ai dû changer de numéro de téléphone, et que je ne figure plus nulle part, mes correspondants en voyant afficher sur l’écran de leur Smartphone « appel inconnu » se gardent bien de le prendre. Et voilà comment par paresse, par mépris pour les progrès de la technique on creuse sa propre tombe. Au figuré.  Parce que, en pratique mon fossoyeur se servira encore de la bonne vieille pelle d’antan. »

p 184
« et bon Venise on y traînait des journées entières. C’est même avec la bande à Ruquier que j’ai pris une gondole pour la seule fois de ma vie. Aux yeux de mes hommes, Venise en amoureux passe encore, mais alors en gondole et en musique, pas question. Trop vulgaire, trop touristique. Impensable. Moi sans jamais oser le leur dire, j’aurais bien aimé. Enfin, pas sûr. À force de me frotter à eux, leur goûts et dégoûts avaient fini par déteindre. »

Quotidien via mes réseaux sociaux 
via FB Marie-Paule Farina :
« J'ai commencé ce matin le dernier livre de Philip Roth "Laisser courir", son premier, en fait, un livre de jeunesse que je n'aurais jamais acheté de peur d'être déçue mais que mon fils m'a offert, alors... S'il l'avait ouvert, s'il avait lu la première page : une lettre écrite par une mère mourante à son fils, peut-être n'aurait-il pas fait ce geste et il aurait eu tort car, pour ce que j'en ai lu, ce livre pour surprenant qu'il soit, mi-Henry James, mi Philip-Roth, n'a pas vieilli et parle de ce qui, encore aujourd'hui, fait de nous tous  et surtout des femmes, du moins me semble-t-il, des personnes à fuir pour ce que l'on pourrait nommer "altruisme intempestif".
"Cher Gabe, écrit cette mère,... Tout le malheur qu'il y a eu dans notre famille vient de moi. Je t'en prie, n'en rends pas ton père responsable, malgré tout ce que j'ai pu te dire au long des années. Depuis que je suis une petite fille, j'ai toujours voulu être quelqu'un de bien. Mes petites amies voulaient être infirmières ou pianistes. Elles étaient moins dissimulées. Moi, j'étais maligne, j'ai choisi de bonne heure une vertu et je m'y suis cramponnée. Je faisais toujours les choses pour le bien d'autrui. Le restant de ma vie cela m'a permis de bousculer les gens, de les manoeuvrer en gardant bonne conscience. Tout ce que j'ai envie de dire maintenant, c'est que je ne veux plus rien dire. Je veux renoncer à ce droit qu'on octroie aux mourants. J'écris pour dire que je n'ai pas de dernière volonté."
Je ne sais pas si Philip Roth a eu une avant-dernière volonté en publiant ce livre mais si le livre est du jeune Roth, mon grand âge me permet d'affirmer que le titre "Laisser courir" est un message du vieux, et un message que je reçois cinq sur cinq. »
Mon commentaire sur FB :
Je vais le lire ; je rajouterais, sans avoir lu celui-ci, mais en ayant beaucoup lu Philip Roth que sa mère a du lui pourrir sa vie par amour... c’est là le pire parce que c’est irrépressible et c’est transmis soit disant de la génération précédente... alors que directement les grands parents corrigent avec leurs petits enfants, les angles aigus, les accès intrusifs, les excès, l’agressivité qui ronge...sont plus généreux.
Et pourtant ma mère a été élevée avant ses 18 ans par sa grand-mère et c’est après qu’elle a vécu avec sa mère, qu’elles ont rivalisé jusqu’à l’extrême. 
Après la mort de ma grand mère elle m’a dit : je la hais ! quel aveu ! j’aimais ma grand-mère vraiment. 
En fait ma mère m’a aimée jusqu’à mes 16 ans et après.... elle a rivalisé et moi je n’arrête pas de tenter de ne pas rentrer dans son jeu... mais je n’ai pas eu d’enfant. Ainsi ai-je tout fait pour lui déplaire, quoiqu’elle ait failli me mettre dehors de chez elle, mon père a fait rempart,  alors que j’étais déjà chez moi !!! mais j’étais enceinte... Et donc j’ai avorté pour ne pas être détestable, même une heure seulement ! avec mon enfant car à ce moment je l’aurais eu seule et remis trop directement et trop souvent  à la garde de sa grand-mère.... oui mais il aurait connu son grand-père et cela ne m’aurait pas empêché de rencontrer Pascal à 50 ans. Mais aurai-je fait du théâtre jusqu’au bout de mes rêves....Enfin c’est tout passé, et ma mère vit encore sans être adoucie, mais en me disant tout le temps : « tout ça » : ses économies , sa maison : « c’est pour toi ! » et cela me tue au contraire. Alors je lui ai répondu, mais j’ai failli mourir avant toi.... en suis je sortie du cancer ? oui pour le moment, ici et maintenant!
Mais pour revenir à l’extrait chère Marie-Paule le message de la mère n’est pas très altruiste pour le père... elle lui nie ainsi toute son importance en quelque sorte....


Radio émissions préférées : on aura tout vu, remède à la mélancolie « persan » Eva Baster et dernières brèves sur les Séries regardées
Excellente émission quel bon goût cinématographique, quelle clarté de pensée Monsieur Melenchon et c’est peut-être cela être fidèle à soi-même même si 'est un peu suspect, non ? Parfois il en fait trop : « s’il y a une seule injustice elle me concerne je dois y remédier ! » là où je l’aime mieux c’est quand il parle des très riches qui doivent partager. Sinon à son propos dans la série Baron noir saison 2 (Inextricable et donc un peu ennuyeuse) le personnage qui nous réveille, c’est celui attribué à Melenchon interprété par François Morel ! À propos de Série,  nous avons vu les 2 premiers épisodes à l’heure US de Homeland saison 7, quelle claque ! Pascal qui ne jure que par Game of Thromes a lâché tablette et somnolence....Sinon dans les séries françaises, nous avons de loin préféré : La Mante avec Carole Bouquet, Pascal Demolon et l'inoubliable Fred Testot et le fils Stévenin...
Un véritable remède à la mélancolie la rencontre de cette femme Leili Anvar : "Si on n'est pas ouvert à la mélancolie, on rate la joie"


Télévision On n'est pas couchés nouvelle pétition pour une demande d'excuses publiques de la part de Christine Angot suite à l'émission du 17/02
je viens de réécouter à 14''35 sur 19"26 de la video complète de l'épisode Grand corps malade ,et mes interlocuteurs ont raison  : elle parle bien d'un plan B puisque Ruquier ponctue : "tous les artistes sont des ratés" en dérision de ses propos. Mais exact aussi que ce n'est pas une vocation première pour les enfants qui ne baignent pas dans ce bain là...
Willy Kazza Signé ! "Artiste = résultat d'un échec ?!" elle ne doit pas savoir la volonté, l'inventivité, la persévérance, et la résistance aux critiques et incertitudes que ça demande.
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Nathalie Feyt je crois qu’elle sait, écrivain c’est pas facile non plus et je suis pour une certaine liberté de parole et j’aime bien cette émission pour ça ! et quitte à vous décevoir je suis assez d’accord avec elle et ne considère pas cela comme un dénigrement. Je crois que c’est plutôt dans le sens que la vie « normale » même de médecin ou d’ingénieur ne leur convient pas, ils cherchent autre chose, ils ont besoin d’un plus, d’une réparation ! à l’origine.
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Annie Guillotin Nathalie Feyt moi j ai cru comprendre qu elle voyait cela comme une voie de garage
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Nathalie Feyt ce n’était peut-être pas très clair mais c’est aussi très ambigu et divers pourquoi les hommes et femmes deviennent et restent des artistes.
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Willy Kazza Oui mais comme tu le soulignes Nathalie, c'est que les artistes cherchent "autre chose" qu'un métier "normal", donc leur art n'est pas un "plan B" (c'est à dire une option, un choix secondaire) mais réellement un besoin, une priorité pour eux, pour pouvoir exprimer leur élans créatifs. Et certainement pas le résultat d'un échec ! et de quel échec d'ailleurs ? en cas d'échec, on aurait plutot tendance à choisir quelque chose de plus "facile", or s'il y a bien un métier qui est moins tranquille et confortable que la majorité c'est bien celui d'artiste. Du coup, la façon dont c'est exposé laisse effectivement entendre que c'est une voie de garage, un choix par défaut, par dépit. Alors, si elle sait vraiment les difficultés de ce métier, qu'elle le respecte, ou qu'elle éclaircisse son propos. Pour ma part, je la trouve plus souvent médisante que réellement critique, ce n'est pas la 1ère fois qu'elle fait polémique. C'est peut-être son rôle dans cette émission, mais elle est loin de faire l'unanimité.
Après, tout cela reste assez subjectif, donc pas évident.

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Nathalie Feyt pourquoi je ne signe pas cette pétition car Christine Angot n’a pas voulu dire ce dont vous l’accusez et même !? je pense que lorsqu’il n’y a pas de polémique ou de provocation dans ce qu’elle dit (elle pétrit sa pensée en parlant et j’aime assez cela) on lui en attribue(hier Yann Moix disait que depuis qu’elle était là lui était tranquille!). Et aussi parce que le sujet de l’artiste, c’est un peu comme la religion sans fond ! et jusqu’à des hauteurs jamais explorées, -et on en trouve encore : l’univers, les étoiles, les mégas planètes !- 
Si je vous dis, il n’y a pas d’artiste heureux, vous êtes d’accord !


Toujours sur FB à l'origine de cet échange, la définition donnée par mon ami Olivier Steiner de l'éditeur :


Avoir un éditeur c'est épouser un polygame en rêvant de fidélité. Ou bien le livre est un produit comme un autre auquel cas c'est une relation de travail.
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Commentaires
Emmanuel Santarromana C'est un produit moins qu'un autre. Les nouveaux produits sont la pour nous faire gagner du temps, pas pour nous en faire perdre. 
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Nathalie Feyt vouloir, pardon ! désirer de la complétude de l’aide de la confiance de la complicité être dans l’affectif avec metteur en scène et éditeur (comme dit un très vieil ami psychiatre) est vital non !? pour un artiste, un écrivain animal et humain. Ou bien s’adresser à un robot quoique certains robots qui sait de la dernière génération seront plus reconnaissants de leurs apporteurs sans lesquels ils ne sont rien, perdent leur fonction..
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Emmanuel Santarromana Le genre de post qui vous tombe des mains. 🤣🤣🤣🙄🙄
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Nathalie Feyt Emmanuel Santarromana merci ! c’est mon style l’incompréhensible avec une touche de science-fiction ou de spiritualité pour en alourdir et le fond et la forme !!! surtout un dimanche à 9h du matin par 0 dehors et 20• dedans.... la nuit je mens le jour je dis vrai d’où la confusion....