mercredi 29 octobre 2008

Les DIABLOGUES et NEWS/ pièces de théâtre à lire et à travailler pour le plaisir....


"Courez voir les Diablogues avec Morel et Gamblin
La Tribune.fr - 27/10/2008



Le duo François Morel et Jacques Gamblin, mis en valeur par la mise en scène minimaliste d'Anne Bourgeois n'est à rater sous aucun prétexte.

Assis chacun dans un gros fauteuil bleu, François Morel et Jacques Gamblin discourent de la vraie ressemblance entre un hippocampe et un cheval.

Ils élaborent un concerto de musique pour placard avant de se lancer dans un ping pong imaginaire.

Roland Dubillard (Molière du meilleur auteur en 2008) a ciselé avec « les diablogues » un véritable bijou. La mise en scène minimaliste d'Anne Bourgeois sied à merveille à ce monument du théâtre de l'absurde révélé l'an dernier sur les planches du Théâtre du Rond Point.

Face au succès rencontré, le duo de choc Gamblin - Morel a accepté de remettre ça. A ne rater sous aucun prétexte.

Bérénice de Beaucé

Renseignements pratiques :

Les Diablogues,

jusqu'au 7 décembre

au théâtre du Rond-Point. 2 bis avenue Franklin D. Roosevelt 75008.

Tél : 01 44 95 98 21"

NEWS dans le Nouvel Obs : - Isabelle Huppert (photo) devrait jouer «Un tramway nommé désir» de Tennessee Williams sous la direction du metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski, au Théâtre de l'Odéon la saison prochaine.


Isabelle Huppert en 2006 dans Quartett d'Heiner Müller,
mis en scène par Bob Wilson

Liste des pièces des Auteurs
cette liste bien-sûr est à compléter par vos soins... allez dans les Librairies Théâtrales,
vous pouvez aussi y chercher les scènes de films célèbres, scénarios édités à L'AVANT SCÈNE


Eschyle/L'Orestie
Euripide/Médée, Hécube
Sophocle/Antigone, Electre
Aristophane/Lysistrata, les Oiseaux,

Shakespeare / Macbeth, La Mégère apprivoisée, Hamlet, Roméo et Juliette, la Nuit des Rois...
Molière/Les Femmes savantes, le Misanthrope, Les Fourberies de Scapin, Le Médecin malgré lui, Tartuffe
Racine/Phèdre, Britannicus, Andromaque, Athalie
Corneille/ Le Cid, l'Illusion Comique
Marivaux/La Dispute, la Fausse Suivante, la Double Inconstance
Musset/Les Caprices de Marianne, Lorenzaccio, On ne badine pas avec l'Amour
Hugo/Angelo tyran de Padoue, Amy Robsart, Marie Tudor, Lucrèce Borgia
Jules Renard/Le Pain de ménage, Le Plaisir de rompre
Goethe/Faust
Feydeau/Le Dindon, Le Fil à la Patte, On Purge Bébé,
Claudel/L'Échange, Le Partage de Midi, L'Annonce faite à Marie
Colette/Chéri
Pinter/L'Amant, La Collection
Wilde/L'importance d'être constant,
Schiller/Les Brigands, Marie Stuart,
Schnitzler/La Ronde,
Beckett/En attendant Godot, Ô les beaux jours,
Cocteau/Les Parents Terribles, le Bel Indifférent, la Voix Humaine, La Machine Infernale
Colette/Chéri, Dialogue de bêtes
Brecht/Mère Courage, L'Opéra de Quat' Sous, Galilée
Sartre/Huis Clos, Les Mains sales, Les Mouches,
Camus/Caligula, Le Malentendu,
Genet/Le Balcon,
Montherlant/La reine morte,
Anouilh/Colombe, Épisodes de la vie d'un Auteur, Antigone, Médée
Giraudoux/ La guerre de troie n'aura pas lieu, la Folle de Chaillot,
Jarry/Ubu roi,
Ionesco/Les Chaises, La Leçon,
Arrabal/Fando et Lis, le Cimetière des voitures,
Topor/Un Dimanche sous la Table
Marguerite Duras/La Musica, l'Amante anglaise,
Bernanos/ Dialogue des Carmélites,
Nathalie Sarraute/Pour un oui pour un non,
Roland Dubillard/les Diablogues, Chiens de Conserve
Obaldia/Le Défunt,
Jean-Michel Ribes/ Théâtre sans animaux
Olivier Py/La Servante,

Goldoni/la Locandiera
Calderon/La Vie est un Songe
Dostoievski/Crime et Châtiment, L'Idiot (adaptations)
Tchékov/La Mouette, La Cerisaie, Ivanov, Platonov, Oncle Vania, Les trois Sœurs,
Emmanuel Roblès/Montserrat
Fédérico Garcia Lorca/Yerma, la Maison de Bernarda Alba
Pirandello/Six personnages en quête d'Auteur, Comme tu me veux, A chacun sa Vérité
Fassbinder/Les larmes amères de Petra von Kant,
Heiner Müller/Quartett
Eugene O'Neill/Le Long Voyage vers la Nuit, Une Lune pour les déshérités
Tennessee Williams/ un Tramway nommé désir,


Lire, respirer profondément pour combattre lutter... ce ramassis d'inégalités, d'injustices, qu'entends-je la délation ici aussi va être institutionnalisée.... "un fonctionnaire a dénoncé une maman qui était venue inscrire son enfant à l'école, sans papiers, quand cela va finir.... la politique du bouc émissaire...
Et quelques très riches égoïstes.. qui eux resteront anonymes : 7000 et qui s'arrangent avec la fiscalité, pour ne pas payer d'impôts...
Ces brèves sont extirpées, abcès des deux rives... malades...

lundi 27 octobre 2008

Dansez-y, VITE à Chaillot : BLANCHE NEIGE Angelin Preljocaj



Peut-être comme moi n'allez-vous pas assez souvent voir des spectacles de danses, peut-être alors là, pas du tout comme moi, n'avez-vous pas assez ouvert de livres de contes, enfant...

Article sur Internet : RUE DU THÉÂTRE, Mercredi 22 octobre 2008
"Blanche Neige (Paris)
LA MARÂTRE ÉTAIT EN NOIR

Voilà que notre chorégraphe Angelin Preljocaj national, réputé sur les scènes internationales avec, notamment, ses créations abstraites, offre un petit bijou bien narratif : « Blanche Neige ». C'est un plaisir de le retrouver dans sa version de la légende des frères Grimm, avec Gaultier pour les costumes et Mahler pour la musique.

Il a des fréquentation très variées, Angelin Preljocaj, depuis ses compagnonnages avec les maîtres de la danse contemporaines de ses débuts. Et puis on l'a croisé avec des artistes comme Enki Bilal le scénariste de bandes dessinées, l'équipe de Granular Sunthesis pour des effets technologiques percutants ou encore le compositeur Stockhausen et sa musique abstraite... Il a aussi relu à sa manière des classiques comme « Roméo et Juliette ». Le voilà aujourd'hui immergé dans la création narrative hyper classique, un conte déjà exploité sous toutes les coutures, « Blanche Neige » des frères Grimm. Manifestement, cela lui réussit.


Sur des symphonies de Mahler, Prelojocaj vouvoie ici le ballet « blanc » comme on dit sans jamais lui ressembler. Ni tutu, ni pointe. Et s'il entraîne, par exemple, sa compagnie de vingt-six danseurs dans un clin d'oeil à Nijinski lors de la première danse du groupe à la cour du Palais du Roi -le père de Blanche Neige-, c'est avec classe pour mieux souligner ce moment fatidique qui met la belle-mère en rage pour cause de beauté insupportable de cette jeunette qui attire tous les regards.

Preljocaj sait jouer du romantisme musical particulier (parce que déjà tourné sur le XXè siècle) de Mahler pour accompagner les poussées de fièvre comme les plages mélodiques plus sereines. Il passe de la noirceur douloureuse (décor très réussi de Thierry Leproust), quand la mère se débat, en vain, pour ne pas mourir quand elle accouche de Blanche Neige par exemple, à la lumière pétillante mais un brin inquiétante de la cour. Les morceaux de bravoure sont nombreux dans cette pièce : le miroir géant, véritable trompe-l'oeil que les danseurs savent exploiter ; la mine où travaillent les sept nains, paroi verticale sur laquelle les petits bonshommes bien encordés dansent en faisant de la varappe etc...

Et puis il y a cette marâtre, pièce centrale du propos de Preljocaj tellement elle semble omniprésente. Le couturier Jean-Paul Gaultier n'y est pas pour rien. Il en fait, avec ses tenues noires provocantes, une « Cruella » démoniaque. Blanche Neige n'en ai que plus claire. Un succès.

Jean-Pierre BOURCIER (Paris)"

« Blanche Neige » au Théâtre national de Chaillot, 2 Place du Trocadéro, 75116 Paris. Jusqu'au 25 octobre à 20h30.
Location : 0153 65 30 00. www.theatre-chaillot.fr
Tournée : Opéra de Rouen (festival Automne en Normandie), 30 et 31 octobre 2008; Théâtre de Saint Quentin en Yvelines du 6 au 9 novembre; Grand Théâtre Aix-en Provence du 12 au 16 novembre; puis Prague, Bucarest, Arcachon (Théâtre Olympia), Sceaux (Les Gémeaux), Montpellier (Le Corum pour le festival Montpellier Danse), etc.

samedi 25 octobre 2008

oui +++ Bravo Mr ALLEN pour Vicky Cristina Barcelona... RUF les frères Mesure pour Mesure MC93...

les "siniques" comme si, ils étaient frères des sinistres, cyniques "connaissent le prix de tout et la valeur de rien". J'ai entendu cela, ce matin à France Inter, émission consacrée à la FIAC aussi.
La Foire Internationale de l'ART CONTEMPORAIN, L'ART D'AUJOURD'HUI...préfèrent ils dire, l'art est frère de l'humour, l'art est plus qu'un miroir de son époque, il trace les visions du futur, il donne des pistes, il révèle les ubiquités... à venir.
Quel joli mot ubiquité : [ ybikite ]
"ubiquité nom commun - féminin ( ubiquités )
Définition :

1. capacité de se trouver au même moment en plusieurs lieux
(on le voit partout, il semble doué d'ubiquité)


le don d'ubiquité locution nominale - masculin ; singulier
Definition :

1. l'aptitude à être partout à la fois
(un candidat aux élections qui semble avoir le don d'ubiquité) "


Le dernier film de Woody Allen est d'une beauté bonté humour délicatesse affection impertinentes... LES ACTEURS, Hourra ! ce film est meilleur qu'un voyage touristique à Barcelona ?
Gaudi, et s'il fallait revenir de tout et de tous les voyages et de toutes les impasses du désir, de l'amour. Et si tout allait bien comme vous le souhaitez entre fantasme et amour, qu'est-ce que vous feriez ?
Quelle est la différence entre deux américaines et une artiste espagnole interprétée par l'inégalable Pénélope Cruz.
Je dis que la portée de ce film égale celle des "Essais" de Montaigne, allez-y et ne vous en laissez pas conter plus sur ce film...
Si vous voulez tout savoir jeunes gens, quels sont les seuils de l'amour et du désir. Allez voir au Théâtre le Lucernaire "Beaucoup de Bruit pour rien" de Shakespeare dans une adaptation de Philippe Honoré et mis en scène par Philippe Person
et ensuite au Cinéma, "Vicky Cristina Barcelona", quand l'intelligence l'expérience sont ouvertes, open...
Et vous pouvez emmener pour une fois vos vieux parents....

Encore Shakespeare Mesure pour Mesure, je vous donne le lien... à la MC93



je suis en retard ce samedi matin j'y vais...

jeudi 23 octobre 2008

Portrait Zabou Breitman


Un portrait d'une dame que j'aime bien paru dans Le Monde Portrait
Zabou Breitman : adieu Isabelle
LE MONDE • Mis à jour le 22.10.08 | 14h18

"Ne l'appelez plus jamais Zabou tout court. Depuis dix ans, elle a retrouvé son nom. Mais pas son prénom, qui était celui de la fiancée de Thierry la Fronde : Isabelle. Résumons-nous : au départ, il y a une petite fille nommée Isabelle Breitman. Puis une jeune fille, qui se fait connaître sous le nom de scène de Zabou. Enfin, aujourd'hui, une femme, qui s'appelle Zabou Breitman. Dans ces glissements s'est jouée la vie d'une actrice devenue metteur en scène de cinéma et de théâtre, et qui taille sa route. Avec Des gens (au Petit-Montparnasse à Paris), le spectacle drôle et touchant qu'elle a imaginé à partir de deux films du documentariste Raymond Depardon, Urgences et Faits divers, fait un carton cet automne.


PARCOURS
1959
Naissance à Paris.

1981
"Elle voit des nains partout", de Jean-Claude Sussfeld.

1987
"Georges Dandin", de Molière, mis en scène par Roger Planchon.

2001
"Se souvenir des belles choses", premier film comme réalisatrice.

2003
"L'Hiver sous la table", de Topor, première mise en scène de théâtre.

2008
"Des gens", d'après Raymond Depardon.

Comment passe-t-on de "Récré A2" et de films aussi impérissables que Gwendoline, de Just Jaeckin, ou Elle voit des nains partout, de Jean-Claude Sussfeld, aux plateaux de théâtre ? "Je crois qu'on devient ce que l'on est", sourit Zabou Breitman. Le théâtre, le cinéma, la télévision, le jeu : elle est tombée dans la marmite de potion magique à la naissance. Son père, Jean-Claude Deret, est acteur, et scénariste du feuilleton qui bercera les rêves héroïques des enfants des années 1960 : "Thierry la Fronde".

Sa mère, la comédienne québécoise Céline Léger, joue la fiancée de Jean-Claude Drouot (Thierry). Deret l'a baptisée Isabelle en hommage à leur petite fille, laquelle est aussi embarquée dans l'aventure pour quelques épisodes. Zabou Breitman n'a pas de mal à se souvenir des belles choses de son enfance.

Ce père, qui s'appelle en fait Claude Breitman, a changé de nom après la guerre. Persuadé que "le climat d'antisémitisme qui régnait encore à cette époque, en France et au Québec, serait préjudiciable à sa carrière", dit sa fille. Le grand-père a été déporté. Il est revenu, "mais sans ses dents". La famille venait de Kichinev, alors en Russie, et appartenait à "la bourgeoisie laïque éclairée".

"Un de mes arrière-grands-pères, que je partage avec Dominique Strauss-Kahn, a été un des premiers psychiatres-psychanalystes", remarque Zabou Breitman, qui rêve à haute voix des liens que l'on peut établir entre cet héritage et son nouveau spectacle, où se déroulent des scènes de la folie et de la misère ordinaires.

A la maison, l'atmosphère est "d'une gaieté folle". La petite fille passe des heures sous le piano de son père, à écouter du Chopin. Des années plus tard, c'est l'acteur Dominique Pinon qui passera L'Hiver sous la table, dans la pièce de Topor montée par Zabou Breitman. En attendant, comme beaucoup dans ces années-là, les parents militent énormément. En 1968, leur fille fait partie du comité Gavroche révolutionnaire, créé par un certain Renaud, 13 ans alors, qui deviendra le chanteur de Mistral gagnant et de Société tu m'auras pas. "J'étais raide dingue amoureuse de lui, s'amuse la comédienne. J'avais une casquette Mao, et je balayais la Sorbonne, ce qui me remplissait de bonheur. J'avais 9 ans. Quand "ils" ont pris la Sorbonne, j'ai pleuré pendant des heures..."

Zabou gardera de ces années-là un "sens obsessionnel de la justice" et une "méfiance envers la politique ou, du moins, le militantisme". Son enfance magique est aussi une enfance fauchée : les parents tirent le diable par la queue. Comme dans L'Hiver sous la table, le père se fait traducteur, pour survivre. En anglais, russe, italien, il passe des heures à traquer le mot juste, tel le Monsieur Dragomir de Topor. Mais surtout, il fait travailler sa fille "comme un véritable directeur d'acteurs", sur de nombreux textes classiques.

Isabelle Breitman, pourtant, ne s'imagine pas comédienne. Elle veut être journaliste. La réalité l'intéresse. Et la rattrape : pour payer ses études, elle se présente au casting d'une émission pour enfants, "Récré A2". Elle devient Zabou, joli bibelot d'inanité sonore, qui signera son enfance dans le métier, où elle traverse des comédies françaises légères, de La Boum 2 au Complexe du kangourou.

Peut-être serait-elle restée ainsi, dans la très soutenable légèreté des choses, si n'était arrivée "cette histoire" qu'elle mettra des années à définir comme une manifestation d'antisémitisme ordinaire. Au début des années 1980, actrice jeune, jolie et écervelée, elle prend des photos sur un tournage et les vend sans autorisation. Le producteur du film est fou furieux. "Il m'a passé un savon terrible, m'accusant d'avoir voulu gagner de l'argent indûment, et a conclu par ces mots que je n'oublierai jamais : "Cela ne m'étonne pas. C'est quoi, votre vrai nom, déjà ?""

De ce jour, Zabou Breitman n'a "eu de cesse" de récupérer son nom. Cela a pris des années : les producteurs ne voulaient plus lâcher Zabou, et le personnage de gentille fofolle qui allait avec. Mais parallèlement, sous l'influence de Roger Planchon, notamment, qui l'engage en 1987 pour jouer Angélique dans Georges Dandin, de Molière, son parcours d'actrice s'infléchit sensiblement.

En 1997, elle voit enfin son nom écrit sur une affiche, pour La Jeune Fille et la Mort, d'Ariel Dorfman, qu'elle joue au Théâtre du Rond-Point. Bonheur immense. Et gros symbole : "Que ce soit arrivé sur ce texte-là, qui parle d'identité et de justice, signé par un auteur originaire de la région de Kichinev..."

Depuis, elle a trouvé sa voie, entre la légèreté de son surnom et la gravité attachée à son nom. Ses films comme ses spectacles parlent de ces moments où la vie part en vrille, en d'insensibles glissements de la normalité à la folie, et inversement. Elle regrette parfois que le grand théâtre la boude, parce qu'elle ne fait pas partie de la famille. Mais là non plus, elle ne s'appesantit pas. Elle a envie d'inventer quelque chose autour de Frankenstein. L'histoire de Mary Shelley, du créateur et de sa créature à qui il ne donne pas de nom la poursuit depuis longtemps.

René Gonzalès, le directeur du Théâtre Vidy de Lausanne, qui l'a aidée à monter Des gens, dit d'elle, citant René Char, que c'est "une transparente, une belle personne, qui a une authenticité rare dans ce milieu". Zabou Breitman traverse l'existence comme une Alice qui aurait fait de la vie ordinaire son pays des merveilles.

Elle aime Paris, les surréalistes, et le Paris des surréalistes. "Il n'y a pas de vie ordinaire, s'insurge-t-elle. Il n'y a que des façons ordinaires de regarder la réalité." Et elle remonte sur son vélo, avec ses bottes et son grand chapeau, en quête d'éclats de réel à glaner, et à réenchanter."

Fabienne Darge
Article paru dans l'édition du 23.10.08.
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mercredi 22 octobre 2008

En vrac : photos AVEDON, TÉLÉ au Théâtre... toujours Monsieur Guillaume Depardieu et Barbara




"Moustic, Jean-Pierre Foucault et Edouard Baer, partenaires de sketche
Le 5 décembre, Moustic et deux comparses imprévus joueront dans un sketche pour "Gromadaire".

A l'occasion des débuts sur scène de Moustic, au théâtre du Rond-Point en décembre, un spécial "Gromadaire" sera enregistré avec diverses personnalités.

Jean-Pierre Foucault, que Moustic avait croisé à RMC il y a trente ans, a accepté de jouer le jeu en tournant un sketche dans la loge reconstituée du présentateur de "Groland".

Parmi les autres personnalités sollicitées, le très décalé Edouard Baer, ainsi que deux confrères journalistes radio, ont accepté de lui donner la réplique.

Le troublion de Canal+ donnera son spectacle, "Moustic en gros", mis en scène par Ahmed Hamidi, l'un des auteurs des "Guignols", au théâtre du Rond-Point du 3 au 31 décembre.
Quant à l'émission spéciale "Gromadaire", elle sera diffusée sur la chaîne cryptée le 5 décembre à 23H40."

Et donc en parlant d'étoiles filantes d'ovni sur la petite lucarne
Arrêtez de tapez sur la télé, en France j'ai comme l'impression qu'elle coute cher si on choisit le câble, mais il y a pas mal de choses pour s'endormir se réveiller s'instruire et se presque téléporter dans des dimensions parallèles

Jacques Dutronc 5 mn sur Paris 1ère...
Comment rater complètement sa vie ?

C'est le titre provocateur du programme court que Jacques Dutronc a accepté d'incarner pour Paris Première.

"Le chanteur a adapté, avec son vieux complice Jean-Marie Périer, le petit livre éponyme de Dominique Noguez. Ses légendaires Ray-Ban aviateur sur le nez, simplement attablé à la manière d'un Monsieur Cyclopède, Jacques Dutronc dicte ses bons plans pour être certain de louper son existence.

Soit "Sachez vous brouiller avec un parent ou un ami", "Réussissez vos insomnies", "sachez vous brouiller avec un parent ou un ami", "si vous êtes invité à dîner, sachez interpréter tout de travers", "hantez les cimetières, fréquentez les enterrements", "Sachez jouer avec la dépression", ou encore "Comment être vraiment malheureux en amour"... De véritables pépites d'humour noir, décalé et pince-sans rire. "

lundi 20 octobre 2008 à 14h25 -1ère sur Paris première-

Et 2 photos italiennes pour l'Uomo Vogue de "deborah turbeville"
de Guillaume Depardieu, Don Quichotte... à sa façon et malgré tout
j'ai tout ré-écouté Barbara dont un triple album très inspiré, que mon Ami m'avait offert pour Noël intitulé les 50 plus belles chansons...
Je me dis que tu as rejoint Barbara quelque part dans le Cosmos (je ne crois pas en Dieu mais j'ai toujours eu besoin de ces piroueetes, niaiseries, bagatelles et de penser que l'Univers avait au moins une porte ouverte et la même pour tous) tu as rejoint Barbara sur les nuages et sur ta moto, elle te dit à l'oreille :"plus vite plus vite plus vite Guillaume" jusqu'à l'infini.
Tu t'appelles DEPARDIEU. Et tu peux en être fier, ton père a aimé Barbara, de toute son âme, en toute noblesse, c'est toi qui l'a dit et donc on l'entend aussi sur ce disque édité bien-sûr chez Universal... : Les 50 plus belles chansons



À propos de photos comment ai-je pu ne pas aller voir cette exposition extraordinaire...
des étoiles, des factices aux véritables, artistes aux gueules noires, aux mineurs des États Unis...
Nous avons tout écouté du récit de cette amie (elle a resquillé pour passer la file d'attente...) et puis mon Ami a tout retrouvé sur Internet,
-il faut arrêter de taper sur Internet...-
Richard Avedon
Richard Avedon, Photographies 1946 - 2004


Marguerite Duras, writer, Paris, 21 mai 1993



Natasha Kinsky



James Story, coal miner, Somerset, Colorado, December 18, 1979 can be seen at the "In the American West" exhibition at the Cantor Arts Center through May 6.

mardi 21 octobre 2008

Le 104, expo Gainsbourg, Lectures : 2 étonnants romans et RDV européens


104 (cette semaine, il y a Lou REED)
j'ai été happée par l'intense campagne de publicité pour l'ouverture de ce nouvel espace artistique, par la beauté de la photographie du lieu, l'intelligence de la mise en avant historique (Anciennes Pompes Funèbres de Paris)... le tout relaté dans le supplément SORTIR de Télérama.
Et puis une amie, m'a parlé des milliers de dossiers qu'ils ont reçu pour une résidence de Compagnie de Théâtre et aussi des énormes subventions qu'ils ont reçu pour l'ouverture...

Ce matin, j'ai entendu comme tout le monde, que Sœur Emmanuelle était décédée et que par ses dernières volontés, elle a insisté pour des obsèques dans la plus stricte intimité eh ! bien non, on va lui faire une messe à Notre-Dame. Elle a demandé qu'on mette sur sa tombe : "Il suffit d'aimer".
Le luxe aujourd'hui est-ce l'humilité, le temps pris, passé à l'œuvre de quelque chose et passé avec les autres.
Si l'on démesure les moyens financiers pour un lieu, on ne les partage pas avec d'autres. Mais il existe des lieux charismatiques qui rassemblent et rayonnent et invitent comme dans les Grands Musées à franchir la porte abrité par la foule.
Il en faut des pierres de l'art et de la sueur et voire même quelque chose en plus pour construire des cathédrales...

Gainsbourg on va y aller ? dis-Chéri, avec les nièces la famille et les amis musicos ? dis on va y aller...
et s'il me répond : "il faut mieux écouter ses disques et aller voir ses films."
-ça n'empêche pas !
si on retirait la musique de toutes les oreilles le matin le soir dans les transports en commun ?
si on retirait ce dernier petit miracle quotidien...
car les compensatifs de fumée et de gourmandise sont en berne et l'on s'étonne avec les pressions les tensions que la France soit découragée et sous neurotropes et en foule chez les psys.
Un ami américain m'a dit les français sont feignants, c'est incroyable la simplicité des images caricatures généralités d'un pays.
Les prisons sont pleines, les suicides font grappe et c'est quoi, d'où vient cette propension au cumul d'absurdités d'injustices...
Bon alors j'arrête de penser au réveil comme tout le monde comme beaucoup je suis dans la purée de pois des infos de la radio du matin.
En effet on attend les nouvelles des élections américaines, cet ami américain artiste pluridisciplinaire m'a dit ce sera Obama....

J'ai beaucoup aimé le roman de Philippe Honoré : l'obligation du sentiment. C'est pas parce que je le connais, un peu, c'est autre chose, c'est un vrai roman, avec son existence propre, son écriture très belle, son rythme sa progression.
Je ne vous dirais rien sur l'histoire, il ne devrait même pas y avoir de 4ème de couverture, le titre suffit, l'obligation du sentiment. En refermant à regret le livre qui se lit trop vite...
quel bonheur ce désir là, de reprendre la lecture d'un roman, de vivre sa journée relié au fil qui vous attache à ce livre. En refermant ce livre j'ai pensé à une chanson de Barbara... je ne vous dirais pas laquelle.

Et le roman de Mazarine Pingeot, m'a apportée par son écriture, sa qualité, de m'agripper au récit, il est théâtre, tragédie, épistolaire, cinéma, comme dans un film de Haneke : Le cimetière des poupées.

Cinéma je te délaisse mais j'ai revu un film de Nanni Moretti "La Messe est finie" et découvert "Bianca". Les suppléments des commentaires du réalisateur sont très instructifs.
Savoir à force d'être spectateur ce qu'on ne veut pas...

Je vous conseille ce double DVD édité dans la collection 2 films des Cahiers du Cinéma,
et ce soir, dis... le dernier Woody Allen, on y va...


Extrait d'un article du Magazine littéraire des RDV dans des librairies partout en France
(je sais c'est un peu long... mais c'est vertigineux l'immensité d'une bonne bibliothèque.)
Le Tour de France des Ecrivains
Dans le cadre de la Saison culturelle européenne (1er juillet au 31 décembre 2008), Cultures france et la Maison des écrivains et de la littérature invitent en France 27 écrivains européens, à l’occasion de la publication de leur dernier ouvrage. Sélectionnés en collaboration avec le Centre national du Livre, ces auteurs, représentant 19 nations européennes, sont au cœur de l’actualité littéraire. Durant tout l’automne, de Paris a Marseille, en passant par Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Lille, Toulouse, Rennes, Aix-en-Provence, Tours, Le Mans, Lorient,
Avignon, Nantes, quelque 80 rencontres publiques sont organisées, en témoignage de
L’extraordinaire vitalité de la création littéraire Européenne.

Les 27 écrivains invités :
Vassilis Alexakis, Dermot Bolger, Marcello Fois, Alasdair Gray, Felipe Hernandez, Drago Jančar, Lidia Jorge, Kiril Kadiiski, Daniel Kehlmann, Imre Kertesz, Werner Kofler, Caroline Lamarche, Torgny Lindgren, Toby Litt, Colum McCann, Ian McEwan (sous reserve), Claudio Magris, Bart Moeyaert, Alberto Ongaro, Boris Pahor, Jean Portante, Marius Daniel Popescu, Merete Pryds-Helle, Goncalo Tavares, Adriaan van Dis, Mehmet Yashin et Adam Zagajewski composent l’affiche de ce Tour de France des écrivains européens,

Programme des rencontres :

*Alasdair GRAY (Ecosse, Royaume-Uni, Histoires Maigres, éd. Passage du Nord-Ouest)
Jeudi 23 octobre : 18H, librairie Shakespeare and Company (37 rue Bucherie – 75005 Paris); 20h, rencontre-lecture au pub ecossais The Auld Alliance (80 rue Francois Miron – 75004 Paris).

*Werner KOFLER (Autriche, Automne, liberté, éd. Absalon, 2008)
Vendredi 24 octobre : 18H, Théatre Nouvel Olympia (7 rue de Luce – 37000 Tours), salle de lecture. Mise en voix des pièces ≪ Conjectures ≫ et ≪ Caf’conc’ Treblinka≫.
Samedi 25 octobre : 16H, Maison de l’Europe (35 rue Francs Bourgeois)- 75004). L’auteur s’entretient avec son traducteur, Bernard Banoun

*Vassilis ALEXAKIS (Grèce, Ap. J.-C, éd. Corps)
Vendredi 24 octobre : 10H, Collège Pierre de Ronsard (140 avenue de Wagram – Paris 17eme)
Samedi 25 octobre : 15H, Mediatheque de Saint-Germain-en-Laye (Bibliothèque Multimedia – Jardins des Arts – 78100 Saint-Germain-en-Laye)

*Marius Daniel POPESCU (Roumanie, La Symphonie du Loup, éd Jose Corti)
Mardi 4 novembre : 17H, Universite de Lyon III
Mercredi 5 novembre : 18H30, Bibliothèque du Trocadéro (6 rue du Commandant Schloesing - Paris 16eme)
20H30, Institut Culturel Roumain (1 rue de l’Exposition – Paris 7e), a l’invitation de Magda Carneci
Jeudi 6 novembre : 10H, College Evariste Gallois (11, rue du Docteur Bourneville – Paris 13eme). 19H30, Librairie Tschann (125 boulevard du Montparnasse – Paris 6eme).
Vendredi 7 novembre : 19H, Librairie Arbre à Lettres (2 rue Edouard Quenu – Paris 5e).

*Felipe HERNANDEZ (Espagne, La partition, éd. Verdier,)
Dimanche 2 novembre : Journée, Maison du Banquet et des Générations (Abbaye de Lagrasse - 4, rive gauche - 11220 Lagrasse).
Lundi 3 novembre : 17H, Universite Montesquieu-Bordeaux IV – Salle de conférences (Université de Bordeaux IV – avenue Leon Duguit - 33608 Pessac).
Mardi 4 novembre : 18H, Librairie Mollat (15, rue Vital Carles – 33080 Bordeaux).
Mercredi 5 novembre : Librairie L’Harmattan (35 rue Basse – 59000 Lille).
Vendredi 7 novembre : Lycée Lakanal, Sceaux ( 3, avenue du President Franklin Roosevelt 92330 Sceaux). 18H, Librairie Libre à Lire (116, rue Saint-Maur – 75011 Paris).

*Goncalo TAVARES (Portugal, Monsieur Valéry, éd. Viviane Hamy)
Lundi 10 novembre : 19H, Théatre du Châtelet, Foyer du Public (Place du Chatelet – 75001 Paris)
Goncalo Tavares s’entretient avec l’écrivain Lidia Jorge, autre invitée de ce Tour de France (sous reserve)

*Adriaan van DIS (Pays-Bas, Le Promeneur, éd. Gallimard).
Mercredi 12 novembre : 19H, Institut de Sciences Politiques (27 rue Saint-Guillaume – Paris 7ème ). Littérature et petit écran en Europe : différences, répétions, inventions. Discussion organisée en partenariat avec le Magazine littéraire
Avec Robert Bober, Adriaan Van Dis, Philippe Lefait (sous réserve). Projection du film de Robert Bober : Re-lectures pour tous sur le travail de Pierre Dumayet
Samedi 22 novembre : 16H, Adriaan van Dis dialogue avec l’auteur suédois Sven Lindqvist
Rencontre organisée en partenariat, dans le cadre des Littératures européennes de
Cognac. (Centre des Congrès la Salamandre, Cognac).

*Dimanche 23 novembre : 14H, « La société vue par les écrivains. En présence de Stefano Benni, Margherita Dolcevita (Actes Sud) Italie, Dan Lungu, Patrick Pesnot et Adriaan van Dis. (Centre des Congres la Salamandre, Cognac).

*Imre KERTESZ (Hongrie, Roman policier/Une autre : chronique une métamorphose, éd. Actes Sud)
Vendredi 14 novembre : 14H-16H, Couvent des Cordeliers. Entretien avec Annie Dayan Rosenmann. Puis
Textes choisis par Imre Kertesz, lus par Philippe Morier-Genoud, comédien. (Couvent des Cordeliers - 15, rue de l’Ecole de Medecine – Paris 6eme).
Samedi 15 novembre : 11H, Théâtre de l’Odéon (Place de l’Odéon – Paris 6eme), grande salle. Imre Kertesz dialogue avec Boris Pahor (autre invité de ce Tour de France).

*Daniel KEHLMANN (Allemagne, La Représentation de Bornholm, éd. Actes Sud)
Mardi 25 novembre : 19H, Maison Rhénanie Palatinat (29 rue Buffon – 21000 Dijon)
Mercredi 26 novembre : 11H, Université de Bourgogne, Salle Bouchard du CRDP (4, avenue Alain Savary, Dijon).
Jeudi 27 novembre : Soirée « L’Europe des auteurs en mouvement » en partenariat avec Passa Porta (Passa Porta - Rue A. Dansaert, 46, Bruxelles)
Vendredi 28 novembre : 20H, Goethe-Institut Paris (17, avenue d’Iéna – Paris 6eme).

*Torgny LINDGREN(Suède, La Bible de Gustave Doré, éd. Actes Sud)
Mardi 2 décembre : Centre culturel suédois, Paris

*Bart MOEYAERT (Belgique, Le Maître de tout, éd. du Rouergue)
Lundi 1er décembre : Participation à la Journée professionnelle, Salon du Livre de la Jeunesse,
Montreuil, organisée par les editions du Rouergue.
Mardi 2 décembre : 19H, Délégation générale Wallonie Bruxelles à Paris (274 boulevard Saint Germain – Paris 7e). Entretien avec Caroline Lamarche, autre invité de ce Tour de France.
Jeudi 4 décembre : 19H, La Joie par les Livres – Centre national de la littérature pour la jeunesse
Bibliotheque Nationale de France (25 boulevard de Strasbourg – Paris 10e).
Vendredi 5 décembre : 10H, Collège Montgolfier (15 rue Montgolfier – Paris 3e). 18H, Librairie, Le Merle Moqueur (51 rue de Bagnolet – Paris 20e).
Samedi 6 décembre : 16H, Médiathèque Blaise Cendras (34 avenue Foch – 78700 Conflans-Sainte-Honorine).

*Caroline LAMARCHE (Belgique, Le Phoque, éd. Le Rouergue-Jeunesse)
Mardi 2 décembre : 19H, Délégation générale Wallonie Bruxelles à Paris (274 boulevard Saint Germain – Paris 7e). Entretien avec Bart Moyaert.

*Alberto ONGARO (Italie, Le Secret de Caspar Jacobi, éd. Anacharsis)
Lundi 1er décembre : 19H, La Libreria (89, rue Fbg Poissonniere - Paris 9eme).
Mardi 2 décembre : 18H, Mediathèque Aimé Césaire – Espace Aimé Césaire (19 avenue du General Leclerc - 78320 La Verriere).
Mercredi 3 décembre : 20H30, Centre culturel Dante Alighieri, Montauban.
Vendredi 5 décembre : 10H, Université de Toulouse II Le Mirail, Maison de la Recherche, salle D154
19H, Librairie L’Autre Rive (24 avenue Etienne Billieres – Toulouse).

*Claudio MAGRIS (Italie, Trieste, une identité de frontière, éd. du Seuil)
Lundi 8 décembre : 19H, Institut de Sciences Politiques (27 rue Saint-Guillaume – Paris 7e).
Toby LITT (Royaume-Uni, Un hôpital d’enfer, éd. Phébus)
Mardi 9 décembre : 18H, Mediatheque du Canal, Montigny-le-Bretonneux (Quai Francois Truffaut - 78056 Montigny le Bretonneux).
Mercredi 10 décembre : 14H, Centre de Recherche et de Documentation, Lille
Samedi 13 décembre : 14H, Salon des Escales Hivernales de Lille (Grand Hall de la Chambre de Commerce & d’Industrie de Lille).

*Colum McCANN (Irlande, Zoli, éd. Belfond)
Mercredi 10 décembre : 18H : Théâtre de Lorient (11 rue Claire Droneau - 56 100 Lorient)
Jeudi 11 décembre : 11H, Université de Rennes II.
Vendredi 12 décembre : Centre des Congres la Salamandre, Cognac
Rencontre organisée en partenariat avec Lettres du Monde (Bordeaux) et Littératures
européennes de Cognac (a definir)
Samedi 13 décembre : Ambassade d’Irlande : lecture de passages inédits (à préciser)

*Adam ZAGAJEWSKI (Pologne, Eloge de la ferveur, éd. Fayard)
Lundi 15 décembre : 20H, rencontre a l’hôtel de Vogue de Dijon.
Mardi 16 décembre : 18H30, Université de la Sorbonne (Centre Universitaire Malesherbes – 108 boulevard Malesherbes – Paris 17eme).
Jeudi 18 décembre : Université de Toulouse-Le Mirail (heure a préciser, 5 Allees Antonio Machado – 31000 Toulouse). 20H, Terra Nova, Librairie-Café (18 rue Gambetta – 31000 Toulouse).

*Kiril KADIISKI (Bulgarie, Poèmes : oeuvres complètes, éd. L’Esprit des Péninsules)
Jeudi 4 décembre : 18H, Université de Provence (Aix-Marseille I) – salle C265. (29, avenue Robert Schuman – 13 621 Aix-en-Provence)
Vendredi 5 décembre : 19H, Centre international de poésie de Marseille. (Centre de la Vieille Charité – 2, rue de la Charité – 13002 Marseille).

samedi 18 octobre 2008

DANSE : LA MAISON DU SOURD à Rennes


Il faut déambuler parmi les crus, entre les lignes, derrière les étiquettes. C'est pour cela que j'aime le foisonnement des mots sur... , l'étendue du meilleur au pire, d'Internet. Ça ne me rassure pas ni ne m'excite comme disent à tous bouts de "chants" les garçons, ça m'élargit du dedans des bras et de l'horizon.
-tu ne parles même pas bien une autre langue ?
-les traductions se feront simultanées sur tous les écrans et par toutes les oreillettes bientôt.
toutes les défaillances pourront se gommer...
-pour les nantis et les élites ?
-il suffira de se tenir la main un moment, pour qui sait acquérir l'esprit ouvert et les connaissances d'autrui
l'appât du gain -soit toujours plus- ne suffit qu'un moment, la fin du monde est en répétitions et à ce moment là précisément de quoi as-tu besoin, de qui ? il n'y a pas que les avaricieux pour faire tourner les économies...
Et là justement... la Crise
la Danse n'est pas ma spécialité, si vous voulez voir les photos qui frôlent les mouvements, il faudra visiter le site de la créatrice, la chorégraphe.
au bas de l'article

Quel joli titre pour aller s'y promener ?
LA MAISON DU SOURD
à Rennes ?





LA MAISON DU SOURD

Création du 12 au 15 novembre au TNB - Rennes
création 2008


"Toute création est accumulation puis soustraction. Le fil obsessionnel qui m'occupe avec constance, est celui de la transmission, de la mémoire sous toutes ses apparences, mais sans nostalgie, sans narration, sans images et sans citations.

Contre l’aplatissement des esthétiques, faire surgir le singulier, le particulier dans un dialogue commun qui ne gommera pas les identités : le projet en effet s’articule à partir d’interprètes chorégraphiques français, espagnols et de trois musiciens dont un français, un japonais et un espagnol. Déjà la vieille articulation à ressaisir, à mettre à vif : le rapport entre la danse et la musique, non pas savante et écrite, mais imprévisible et insolente. L’enjeu sera donc pour moi de ne pas polir cette relation mais aussi de ne pas laisser faire les certitudes des uns et des autres enferrés dans leur médium.
En ce sens, je souhaite ouvrir à des artistes invités un espace d’échange, celui du plateau. A chacun de ces différents artistes de prendre en charge, de répondre avec leur geste particulier, leur écriture, à un espace-temps ouvert et défini à la fois (comme un plan séquence dans un film). Laisser dans ma propre écriture comme un trou, une ouverture, à d’autres écritures à partir de questions précises.
L’artiste invité peut être présent dans la représentation ou non, choisir de travailler ou non avec le noyau des interprètes, ou intervenir à partir d’autres supports : textes, images etc.… La forme que j’envisage est donc mouvante, et poursuit l’expérience de Blowin’ (basée sur un travail d’improvisation mais circonscrit par des thèmes, des principes laissant au programmateur l’articulation de la représentation). Poursuivre ou prolonger, transformer plutôt l’exploration d’une responsabilité partagée dans l’acte de créer une forme, un espace-temps singulier. Peut-être cette pièce sera-t-elle polymorphe et donc infléchie par la participation des différents artistes invités, peut-être sera-t-elle au contraire une forme « finie », mais traversée par les signes et les directions de ces artistes?"

Catherine Diverrès

Michel Fau dans Othello déjà vu dans l'Ouest-France


Mercredi 08 octobre à Lorient article paru sur le Net Ma ville.com...
Vous parlez comme j'étais contente de lire cela et donc le metteur en scène a laissé l'espace pour le talent de l'acteur, l'acteur que je révère comme une joie parfaite, celle d'être son spectateur. Je laisse l'article tel quel

À mon grand batailleur devant l'éternel.

Beaucoup peuvent aller se rhabiller face à cet ouragan de jeu.
Muets d'aise, prenez, aimez à travers lui : le jeu de l'acteur et inspirez vous en tous...
et sachez que s'il joue si bien les méchants, c'est un peu comme les grands clowns, ou les grands comiques, il connait par instinct toute la parodie du monde mais il ne l'est pas méchant... pas seulement, il est avant tout le reste, triste ET TRAVAILLEUR.


Bien-sûr, sur Paris ce spectacle se jouera à l'Odéon à partir du 6 novembre les locations sont ouvertes cette semaine.
Dans Othello, Michel Fau est dans le vrai


"Michel Fau (à gauche), le plus méchant des Iago face à Samir Guesmi (à droite), le plus gentil des Othello. Au centre, Emilia (Jutta Johanna Weiss) veille le corps de sa maîtresse, Desdemone (Bénédicte Ceruiti). : Thierry Creux

Spectacle léché, la nouvelle mouture du Shakespeare version Vigner/de Vos est portée par l'hallucinant interprète du monstre Iago.
« Shakespeare aurait pu appeler sa pièce Iago, c'est un rôle sublime pour un acteur. » Emanant d'un professionnel du spectacle, à l'issue de la première représentation d'Othello, lundi, le propos fait « tilt ».
Bien sûr, c'est évident ! Toute la pièce n'existe que par ce personnage qui incarne si bien le mal. Fourbe, dissimulateur, lèche-bottes, serpent prêt à tout pour se venger de son maître, cette boule puant la haine qu'est Iago est un rôle en or. Et Michel Fau son maître-orfèvre.

Cet acteur est possédé. On ne se lasse pas d'écouter sa voix qui flûte et casse comme celle de Claude Pieplu. Il est là, sur scène, avec sa coupe au bol, ses airs de faux-cul, les yeux qui roulent dans les orbites. Dans la salle, on prie qu'un tel gars ne vous prenne jamais en grippe : y'a pas pire venin.

Bel ouvrage

Pour Othello, c'est trop tard. Le Maure aux commandes de l'armée vénitienne n'a pas promu son enseigne au poste de lieutenant ? Il va payer pour ça, et très cher : expert de l'âme humaine et de l'Enfer, Iago entraînera son patron sur le chemin sans retour du meurtre (de sa femme) et du suicide.

Samir Guesmi incarne un Othello étrange, quasiment flottant, longue silhouette taillée à la Giacometti, bien loin en tout cas de l'image déjà véhiculée du guerrier sanguin anéanti par la jalousie.

La traduction opérée par Éric Vigner et Rémi de Vos sur le texte de William y est sans doute pour quelque chose. Intéressante au demeurant : ses concepteurs la voulaient en phase avec notre jargon contemporain. C'est réussi.

Exemple : quand Iago, parlant de Desdemone (très digne Bénédicte Cerutti) à Roderigo, répond « Pleine de grâce, mon cul ! », ça roule autrement dans la bouche de Michel Fau que l'« Angélique, queue de figue ! » pondu par François-Victor Hugo, grand traducteur de Shakespeare au XIXe siècle.

Que dire encore de cette création lorientaise promise à un bel avenir ? La mise en scène signée par Éric Vigner est léchée, qui balance entre le chaud et le froid à la mesure des éclairages qui balaient la scène. Le décor accentue ces écarts immenses de température, puisque tout ici n'est que métal : les escaliers gigantesques mais aussi d'immenses panneaux articulés qui, en un rien de temps, deviennent muraille, moucharabieh (la « jalousie » orientale) propice aux écoutes et regards indiscrets, et même lampe orientale incandescente au final. Du bel ouvrage.

Jérôme GAZEAU.

Pratique. Ce soir et vendredi à 20 h 30, jeudi à 19 h 30, au Grand Théâtre. Location au 02 97 83 51 51.

Ouest-France"

vendredi 17 octobre 2008

OPÉRA de Lille jusqu’au 23 oct. 08 : SIVADIER met en scène LES NOCES DE FIGARO


JEAN-FRANÇOIS SIVADIER, METTEUR EN SCÈNE D’OPÉRA
La musique transcendée par le jeu
A l’opéra de Lille jusqu’au 23 oct. 08
On connaissait surtout Jean-François Sivadier acteur et metteur en scène - avec le talent que l’on sait. En montant Les noces de Figaro de Mozart, il s’illustre à présent dans l’opéra. Découverte d’un spectacle où théâtre et opéra s’unissent pour le meilleur.

Publié le 16 octobre 2008 Christophe Gervot, Renaud Certin

L’opéra de Lille propose depuis le 6 octobre une nouvelle production des Noces de Figaro, dans une mise en scène de Jean François Sivadier. Formidable acteur et metteur en scène de théâtre (Molière de la meilleure mise en scène en 2006 pour La mort de Danton de Büchner, il a créé l’un des évènements du festival d’Avignon en 2007, avec Le roi Lear dans la cour d’honneur du Palais des Papes), il signe sa troisième mise en scène d’opéra après Madame Butterfly de Puccini ( présentée à Nantes et à Angers en septembre 2004) et Wozzeck de Berg (2007 à l’opéra de Lille). L’oeuvre est dirigée par Emmanuelle Haïm, à la tête de son concert d’Astrée, dont l’actualité est aussi l’envoutant CD Lamenti, consacré aux compositeurs italiens du XVII ème siècle. La rencontre de ces deux immenses artistes offre un grand moment de bonheur !

De Beaumarchais à Mozart


En février 2000, Jean François Sivadier mettait en scène Le mariage de Figaro au TNB à Rennes. Ce spectacle est ensuite repris lors d’une longue tournée qui passe par le Lieu Unique à Nantes en décembre de la même année, et au cours d’ un mois de représentations au théâtre des Amandiers de Nanterre, en février 2001. Nous ne sommes pas prêts d’oublier l’énergie communicative de cette folle journée, et de toutes les musiques qui en prolongeaient le mouvement : les émois de la comtesse étaient enveloppés par les sonorités irréelles des Métamorphoses de Richard Strauss, à l’arrivée du comte libertin se superposaient les premières mesures du Don Giovanni du divin Wolfgang et la reconnaissance de Figaro par sa mère, Marcelline, explosait en un accord de Madame Butterfly de Puccini. A la fin du spectacle, l’interprète de la comtesse chantait a capella le grinçant "Ah que la vie est belle" de Brigitte Fontaine. C’est comme si le texte de Beaumarchais appelait la musique, et en particulier l’opéra, genre que Jean François Sivadier aime avec passion. Le texte de Beaumarchais comme l’opéra de Lorenzo Da Ponte et Mozart ont en commun d’induire puissamment le théâtre.

Jean François Sivadier part de ce que chacun est, ce en quoi il est l'héritier du grand Antoine Vitez.
Une enfance retrouvée

Le spectacle qu’offre l’opéra de Lille jusqu’au 23 octobre est de ces moments de théâtre qui transportent. A la fin de l’ouverture, l’interprète de Chérubin, à l’androgynie bouleversante, envoie un baiser à la chef d’orchestre, geste qu’elle reprend lors de l’ultime image. Ainsi, ce spectacle est-il placé sous le signe des émois adolescents et du désir. Chaque personnage est entrainé dans une folie qui nous rappelle, aussi, que le théâtre est associé aux jeux de l’enfance. Il y a, dans cette vision des noces de Mozart, une fluidité et une évidence, qui renvoient à la liberté du théâtre. On se cache derrière des toiles peintes qui s’élèvent, se décrochent, s’entassent. C’est comme si Mozart et les interprètes de cette divine production s’étaient accordés pour nous dévoiler dans une joie communicative l’enfant que chacun porte en soi.

Du théâtre avant toute chose


Dans un entretien qu’il a accordé à Opéra magazine, Jean François Sivadier affirme que le chanteur d’opéra doit toujours rester conscient qu’il chante, sans chercher à être réaliste, et que c’est par cette conscience qu’il devient un formidable acteur. Il part de ce que chacun est, ce en quoi il est l’héritier du grand Antoine Vitez. Le metteur en scène, au charisme incroyable, sait comme personne, créer un esprit de troupe dans chacun de ses spectacles. Il parvient à montrer à chacun son importance et sa nécessité, dès lors qu’il entre sur le plateau. Durant l’ouverture, selon un procédé qu’il avait avait exploré dans sa magnifique Madame Butterfly, chaque interprète vient de la salle et monte sur la scène, pour se l’approprier, et s’en émerveiller, car il y a aussi cette dimension poétique de l’émerveillement, comme celui d’un enfant, dans ces Noces de Figaro. L’arrivée de Marcelline au premier rare est un instant qui cristallise toute cette démarche. L’interprète de Figaro vient de chanter un grand air, il se fait chaleureusement applaudir au moment où Anne Mason entre sur le plateau. Elle joue avec cette ovation,salue et sourit au public.

Tout est prétexte à jeu. On joue avec la musique, avec les sonorités. L’incroyable Emmanuelle Haïm, à la tête de son concert d’Astrée, en résidence à Lille, est dans une même dynamique. Elle dirige l’orchestre de manière théâtrale, fougueuse, totalement habitée. Jean François Sivadier a déclaré sur France Musique la semaine dernière qu’en la regardant diriger, on a l’impression qu’elle joue tous les rôles.

Un grand bonheur

On sent que ces Noces de Figaro ont été une formidable aventure humaine. Les interprètes improvisent et inventent sans cesse de nouvelles choses. Jacques Imbrailo, sublime interprète du comte et formidable acteur, se met torse nu à la fin de l’acte 3, dans un bel élan de désir. Tous sont radieux et leur bonheur d’être là est communicatif. Le quatrième acte est d’une rare poésie. Il est dans le prolongement immédiat de ce qui précède. Au fond du plateau, devant le fascinant mur de l’opéra de Lille, on célèbre le banquet de noces. L’une des convives raconte une histoire en italien tandis que Chérubin est adossé,dans un état mélancolique, à l’écart des autres. L’avant de la scène est plongé dans la pénombre et Barberine avance lentement, une bougie à la main, en chantant qu’elle ne retrouve pas l’épingle qu’elle doit remettre à Suzanne. Toute la scène de travestissements et de confusions amoureuses a lieu dans cet espace en clair obscur tandis qu’à l’arrière plan, le banquet se poursuit.


On a envie de tout raconter, de tout partager. Les interprètes sont tous à citer. Nicole Heaston offre des instants de grâce dans les arias de la comtesse, Mathieu Rose est un Figaro d’une belle énergie, Kate Lindsey, trouble dans le personnage travesti de Chérubin et exprime les contradictions et les désirs de l’adolescence avec une poésie infinie. Le seul regret, c’est que ce spectacle ne soit pas repris, si ce n’est en version de concert au théâtre des Champs Elysées le 21 octobre. Mais Jean François Sivadier a d’énormes projets d’opéras qu’il ne faudra pas manquer et une Dame de chez Maxime de Feydeau qui sera créée à Rennes, au Théâtre National de Bretagne en avril 2009 et repris au théâtre de l’odéon en mai avant une grande tournée en France la saison prochaine. On pressent déjà un moment énorme de théâtre, d’une nécessité absolue en ces temps où la culture a parfois trop tendance à passer au second plan.

Christophe Gervot

Photos : Frédéric Iovino / Opéra de Lille

Légendes :

Bandeau : Nicole Heaston, La Comtesse/ Jacques Imbrailo, Le Comte / Hélène Guilmette, Suzanne. Colonne 1 : Kate Lindsey, Chérubin / Matthew Rose, Figaro. Colonne 2 : Nicole Heaston, La Comtesse. Colonne 3 : Kate Lindsey, Chérubin / Hélène Guilmette, Suzanne / Jacques Imbrailo, Le Comte

mardi 14 octobre 2008

GUILLAUME DEPARDIEU, "TU M'ÉMEUS"






Guillaume Depardieu, est mort brutalement, il est parti de la poitrine...
"Je suis en colère" a dit le réalisateur de Versailles.
Et Pierre Salvadori, a parlé d'amitié.
Les Apprentis de Pierre Salvadori, c'est pour moi un des rares films que je peux regarder en boucle pour remonter du fond de la piscine... C'est dans les Apprentis qu'il dit amoureux : "tu m'émeus... c'est pas un très joli mot... Une glace de vitrine se brise derrière lui, et la demoiselle, lui avoue qu'elle a déjà quelqu'un mais s'il veut venir, son copain aime bien regarder...

Cette image de vitrines qui se brisent dans Versailles aussi quand il s'aperçoit que le petit Enzo a les mains brûlées par l'eau de javel : que les gérants de super marché ont répandue dans leurs poubelles sur leurs restes, invendus, périmés.
Guillaume Depardieu dans "Ne touchez pas la hache" était un éperdu amoureux crédible, un poète doublé d'un ancien militaire revenu de toutes les guerres.

Il aurait pu jouer tous les rôles et si ce n'était sa timidité, il aurait été exceptionnel au théâtre, dans le grand éventail des rôles d'apparemment impassibles, de révoltés chroniques et de romantiques expressionnistes.
Ah ! je suis en colère moi aussi car il se battait si seul depuis tout petit
Il était brûlé de l'intérieur, il sculptait ses rôles pouvait être drôle dramatique et tragique sans aucune complaisance.
Sa générosité emportait tout et c'est comme cela seulement qu'il pouvait être aussi violent et physique que son père.
Les modulations de sa voix prenaient plusieurs octaves.
Si vous ne le connaissez pas si vous le réduisez à "FILS DE" passez votre chemin. Si vous voulez faire quelque chose pour lui allez voir son dernier film en salle.
Il avait dit dans une de ses interviews qu'on repasse sans préambule, qu'il avait peur du cinéma, car celui-là était synonyme pour lui, de non-communication, par son père entre autres.
"c'était un écorché "
pas seulement, ils le répètent comme une conclusion à la radio, télé, une réduction, car ce n'est qu'un début de parenthèse...

Il était poète généreux frère, il se battait pour la dignité par son travail, il était modeste et lumineux dans le choix de ses rôles. Il était bien élevé avec les autres.

Je ne le savais pas mais j'ai entendu qu'il écrivait des poèmes.
A part ses films, je l'ai remarqué aussi par ses interviews où il refusait le jeu froid et sans vie sans émotion du concentré de nouvelles.
Je l'ai vu la première fois pour de vrai à l'enterrement de Barbara, il avait un manteau noir il était loin seul, loin de son père qui parlait bien d'elle, après avoir porté le cercueil.
Oh ! ma mémoire que fais-tu comment transformes -tu les nuages les images en mirages.

Ne transformez pas la carrière de Guillaume Depardieu en mirage.

Et s'il avait voulu rendre à son père toutes les étoiles que celui-ci a mis en lui.

James Dean, Patrick Dewaere et Guillaume Depardieu sont des Petits Princes qui cherchaient à apprivoiser tous les esseulements, l'incommunicable de l'adolescence jusqu'à plus soif jusqu'à l'amour à mort.
Certains beaucoup se font une raison d'autres pas et c'est pour cela qu'ils ont besoin de bains de nuées de vapeurs de plaisir à loisir à longtemps avant que l'émotion redescende et que la vitrine tombe.

Mon ami m'a téléphoné sans me laisser de message, j'ai vu son numéro de portable inscrit sur le petit écran de sa présence... j'ai rappelé....
"j'ai une triste nouvelle"
Nous étions en cours, nous faisions travailler Scapin et Géronte, les Monty Python avant "la Nuit des Rois", nous, Philippe Person et moi. J'ai écrit la "triste nouvelle" sur un message SMS pour que Philippe la lise. Il m'a dit on leur dira après.
Et après on est allés chez Henri, on a pris un verre de vin, on a ri, on a parlé de tout. En sortant, la pendule de la petite place entre Vavin et Notre Dame des Champs était bloquée sur 6H30, sur une de ses faces, les aiguilles se sont mises à bouger tourner, l'horloge reculait-elle, avançait-elle ? en tous cas, elle a passé une heure du matin alors qu'il n'était que minuit. Nous avons tous regardé cette pendule on a ri, j'ai épinglé l'image comme si c'était dans un film...
Voilà j'avais réussi mon déni, je n'ai rien dit nous nous sommes séparés chacun sur notre quai de métro avec Philippe et en rentrant sur le trottoir de chez moi, je me suis dit comme sortie d'un cauchemar ; c'est vrai Guillaume DEPARDIEU est mort.
EN RENTRANT, le portable a sonné, c'était Philippe : "on ne leur a pas dit. Je pense à la terrible nouvelle."
Quand il n'était pas chez lui GUILLAUME DEPARDIEU mettait sur sa porte,
il y avait ce mot :
"si je ne suis pas là c'est que je suis absent et si tu n'es pas là non plus, c'est qu'il y a personne"
***************************************************************

C'est dimanche, entre temps il y a eu l'enterrement...ton votre et c'était vendredi, j'aurais pu me joindre à tous(je ne travaillais pas) : la foule d'anonymes et puis les figures de proue, les people, les showbizz... les politiques tu te rends compte...
Et puis ta mère ton père ta sœur ta fille(elle a du être protégée et on a du la laisser avec toi qu'après... derrière... ce qu'on appelle la plus stricte intimité) et enfin après tout cela, ce cirque toi, vous,
GUILLAUME DEPARDIEU Absent ?
-.............

rendu au silence et à l'absence de déplaisir et d'injustice.

C'est dimanche, où est-ce que tu es ?

Je n'ai jamais eu autant de visites sur mon blog depuis l'origine que sur cette première partie d'article hommage parue le jeudi 14 OCT le lendemain...

sur Allôciné
"L'acteur Guillaume Depardieu est décédé ce lundi 13 octobre à l'hôpital de Garches, à l'âge de 37 ans. Selon l'agence Artmedia, le fils de Gérard Depardieu a "contracté un virus qui a provoqué une pneumonie foudroyante." Comédien à fleur de peau, il avait joué dans une trentaine de films."

Article hommage qui t'es, qui vous, est consacré, avec son tas d'erreurs laides et de maladresses. Car tu, vous savez, je fais partie des anonymes et des pas tout à fait vieillis qui ne comprennent pas ce monde d'autant moins en ce moment et qui ont toujours essayé d'écouter des Autres par les mots, par la voix, par leur musique des mots, pour entrebâiller la porte qui ouvre sur le Soir.

Et voilà je suis aussi une femme sans enfants et j'ai passé cinquante ans et je ne supporte pas la mort des enfants des vieillards des animaux des arbres qui étaient prêts pour la vie
l'éternité perd elle aussi la mémoire
et qu'on scie qu'on tranche comme cela dans la souffrance sans regarder. Les arbres, ces arbres là, hurlent sous la hache et on ne les entend pas. Ils essayaient de nous conduire jusques au ciel...

Guillaume Depardieu tu étais, vous étiez un peu de tout cela fait, poussé dans le vertige de tous les possibles, avec une sensibilité à ne rien mettre entre votre cœur et la musique, des silences et de la beauté.
J'en rajoute et je... (qui sait !) me dis que les visites sur cette page là, encore vont être plus nombreuses, pardonne-moi, pardonnez-moi, je te trahis et je suis ton sillage à contre courant.

Car je suis ton contraire aussi,
déjà je suis en vie
je suis tout sauf impatiente et heureusement et je n'ai compris admis que très tard que les sentiments étaient, comment dis-tu, comment dites-vous, "au moins doubles"...

Ce matin, en petit déjeunant seule, mon ami dormait encore, j'ai écouté la rediffusion sur ECLECTIK, d'une interview de toi, de vous par Rebecca Manzoni, et...
vous là qui me lisez, vous devez y aller
voir, pour entendre- sur le site de France Inter.

Et ô mémoire grippe sous, vestale de formules creuses, useuse de merveilles, que gardes-tu mémoire ? plus de figures imposées que de figures libres,

même par le son, la radio, j'avais oublié des tas de choses

car je l'avais entendue à sa 1ère diffusion pour la sortie du film "Ne touchez pas la hache",
j'ai donc réappris ce matin que tu emportais Barbara sur ta moto et qu'elle te disait : "plus vite Guillaume"
que tu as voulu être chef d'orchestre à cause du Requiem de Mozart, alors que tu faisais de la musique punk, et alors Rebecca avait choisi les Sex Pistols...


Ah tu savais toi dis-tu échapper à la médiocrité, beaucoup ne savent pas
et comment ne pas leur en vouloir, même avec toutes les circonstances atténuantes que nous connaissons toi et moi..

Tu sais toi, que je ne pourrais écrire ici bas, ainsi, si nous nous étions connus pour de vrai, car c'est obscène, mais nous avons tellement besoin d'ambivalence de terre et de boue et de puanteur aussi avant que d'aller se coucher sans air sur un petit coin de lune.

Cher acteur auteur sculpteur de musique des mots, j'irais te rendre une petite visite, quand tu seras seul.
Enfin, je sais aussi que désormais tu n'étouffes plus.
et je crois que c'est la seule pensée qui peut apaiser un peu l'immense chagrin
de tous ceux à qui tu as pris et donné...




tu disais donc comme mon compagnon de vie que la Musique est le seul vrai miracle...

Je recopie les paroles de la chanson que tu as écrite pour Barbara,
car elle n'a pas demandé à d'autres, qu'à de très rares poètes, de lui écrire les mots de sa Musique... (tant de ses chansons furent ses propres paroles) c'était à son dernier disque...
Et je sais donc maintenant... que toi tu seras mort juste avant que sorte ton premier album...

Les mots des chansons sont des paroles si ne vous pouvez les chanter au moins parlez-les à voix haute

A force de

A force de m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
A force de m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
C'est toi
Que j'ai perdu
Je t'ai perdu
Maintenant libre de toi
C'est là que tu me manques
Enfin libre de toi
C'est là que tu me manques
Tu me manques
Tant de solitude
Depuis ton départ
Même le fond se vide
Plus de sens à rien
Tu étais dans ma chair
Tu étais dans mon sang
Plus pareil dans moi
Plus moi-même sans toi
Même le fond se vide
Et tout est fade
Comme tout s'efface
Plus de sens à rien
Irais-je alors avec les anges
Maintenant que tu es parti



A trop m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
A trop m'être cherchée
C'est toi que j'ai perdu
C'est toi
Que j'ai perdu
Oh mon amour
Je t'ai perdu
Je t'ai perdu

lundi 13 octobre 2008

Avignon, un metteur en scène suisse Patrick Mohr arrêté en garde à vue pour Humanité

pour Humanité, dans le journal l'Humanité, mais avant j'ai reçu et transmis par Internet le témoignage suivant que j'ai repris sur un blog

comme je le disais lisez-le jusqu'au bout des amis ont réagi m'ont demandé si c'était vrai...
un ex-ami devait se renseigner? mais on ne peut pas lui faire confiance et ce matin j'entends sur France-Inter que le metteur en scène passe au tribunal et qu'il y a un article dans le journal l'Humanité.

Je ne mets pas de photo mais j'espère que vous me lirez...




Voici un témoignage reçu par Internet. Il s'agit d'un metteur en scène suisse, de passage en Avignon au moment du Festival. Il y a des moments où l'on n'est pas très fier d'être français...



Je m'appelle Patrick Mohr.
Je suis né le 18 septembre 1962 à Genève.

Je suis acteur, metteur en scène et auteur.

A Genève je dirige une compagnie, le théâtre Spirale, je co-dirige le théâtre de la Parfumerie et m'occupe également du festival " De bouche à oreille ".

Dans le cadre de mes activités artistiques, je viens régulièrement au festival d'Avignon pour y découvrir des spectacles du "IN" et du "OFF". Notre compagnie s'y est d'ailleurs produite à trois reprises. Cette année, je suis arrivé dans la région depuis le 10 juillet et j'ai
assisté à de nombreux spectacles.
Le Lundi 21 juillet, je sors avec mon amie, ma fille et trois de ses camarades d'une représentation d'une pièce très dure sur la guerre en ex-Yougoslavie et nous prenons le frais à l'ombre du Palais des Papes,en assistant avec plaisir à un spectacle donné par un couple d'acrobates.

A la fin de leur numéro, je m'avance pour mettre une pièce dans leur chapeau lorsque j'entends le son d'un Djembé (tambour africain) derrière moi. Etant passionné par la culture africaine. (J'y ai monté plusieurs spectacles et ai eu l'occasion d'y faire des tournées.) Je m'apprête à écouter les musiciens. Le percussionniste est rejoint par un joueur deKamele Ngoni. (Sorte de contrebasse surtout utilisée par les chasseurs en Afrique de l'Ouest.)

A peine commencent-ils à jouer qu'un groupe de C.R.S se dirige vers eux pour les interrompre et contrôler leur identité. Contrarié, je me décide à intervenir. Ayant déjà subi des violences policières dans le même type de circonstances il y a une vingtaine d'année à Paris, je me suis adressé à eux avec calme et politesse. Le souvenir de ma précédente mésaventure bien en tête. Mais je me suis dit que j'étais plus âgé, que l'on se trouvait dans un haut lieu culturel et touristique, dans une démocratie et que j'avais le droit de m'exprimer face à ce qui me semblait une injustice. J'aborde donc un des C.R.S et lui demande :

- Pourquoi contrôler vous ces artistes en particulier et pas tous ceux qui se trouvent sur la place?

Réponse immédiate :

- Ta gueule, mêle-toi de ce qui te regardes!
- Justement ça me regarde. Je trouve votre attitude discriminatoire.

Regard incrédule.

- Tes papiers !
- Je ne les ai pas sur moi, mais on peut aller les chercher dans la voiture.
- Mets-lui les menottes !
- Mais vous n'avez pas le droit de...

Ces mots semblent avoir mis le feu aux poudres.
- Tu vas voir si on n'a pas le droit...
Et brusquement la scène a dérapé.
Ils se sont jetés sur moi avec une sauvagerie inouïe. Mon amie, ma fille, ses camarades et les curieux qui assistaient à la scène ont reculé choqués alors qu'ils me projetaient au sol, me plaquaient la tête contre les pavés, me tiraient de toutes leurs forces les bras en arrière
comme un poulet désarticulé et m'enfilaient des menottes. Les bras dans le dos, ils m'ont relevé et m'ont jeté en avant en me retenant par la chaîne. La menotte gauche m'a tordu le poignet et a pénétré profondément mes chairs. J'ai hurlé :

- Vous n'avez pas le droit, arrêtez, vous me cassez le bras !
- Tu vas voir ce que tu vas voir espèce de tapette. Sur le dos ! Sur le ventre ! Sur le dos je te dis, plus vite, arrête de gémir !
Et ils me frottent la tête contre les pavés me tordent et me frappent, me traînent, me re-plaquent à terre.
La foule horrifiée s'écarte sur notre passage. Mon amie essaie de me venir en aide et se fait violemment repousser. Des gens s'indignent,sifflent, mais personne n'ose interrompre cette interpellation d'une violence inouïe. Je suis traîné au sol et malmené jusqu'à leur fourgonnette qui se trouve à la place de l'horloge 500 m . plus bas. Là, ils me jettent dans le véhicule, je tente de m'asseoir et le plus grand de mes agresseurs (je ne peux pas les appeler autrement), me donne un coup pour me faire tomber entre les sièges, face contre terre, il me plaque un pied sur les côtes et l'autre sur la cheville il appuie de tout son poids contre une barre de fer.

- S'il vous plait, n'appuyez pas comme ça, vous me coupez la circulation. »
-C'est pour ma sécurité.

Et toute leur compagnie de rire de ce bon mot. Jusqu'au commissariat de St Roch. Le trajet est court mais il me semble interminable. Tout mon corps est meurtri, j'ai l'impression d'avoir le poignet brisé, les épaules démises, je mange la poussière. On m'extrait du fourgon toujours avec autant de délicatesse. Je vous passe les détails de l'interrogatoire que j'ai subi dans un état lamentable. Je me souviens seulement du maquillage bleu sur les paupières de la femme qui posait les questions.

- Vous êtes de quelle nationalité ?
- Suisse.
- Vous êtes un sacré fouteur de merde
- Vous n'avez pas le droit de m'insulter
- C'est pas une insulte, la merde » (Petit rire.)
C'est fou comme la mémoire fonctionne bien quand on subit de pareilles agressions. Toutes les paroles, tout les détails de cette arrestation et de ma garde à vue resterons gravés à vie dans mes souvenirs, comme la douleur des coups subits dans ma chair. Je remarque que l'on me vouvoie depuis que je ne suis plus entre les griffes des CRS.

Mais la violence physique a seulement fait place au mépris et à une forme d'inhumanité plus sournoise. Je demande que l'on m'ôte les menottes qui m'ont douloureusement entaillé les poignets et que l'on appelle un docteur. On me dit de cesser de pleurnicher et que j'aurais mieux fait de réfléchir avant de faire un scandale. Je tente de protester, on me coupe immédiatement la parole. Je comprends qu'ici on ne peut pas s'exprimer librement. Ils font volontairement traîner avant de m'enlever les menottes. Font semblant de ne pas trouver les clés. Je ne sens plus ma main droite.

Fouille intégrale. On me retire ce que j'ai, bref inventaire, le tout est mis dans une petite boîte.
- Enlevez vos vêtements ! J'ai tellement mal que je n'y arrive presque pas.
- Dépêchez-vous, on n'a pas que ça à faire. La boucle d'oreille !

J'essaye de l'ôter sans y parvenir.
- Je ne l'ai pas enlevée depuis des années. Elle n'a plus de fermoir.
- Ma patience à des limites vous vous débrouillez pour l'enlever, c'est tout !
Je force en tirant sur le lob de l'oreille, la boucle lâche.
- Baissez la culotte !

Je m'exécute. Après la fouille ils m'amènent dans une petite cellule de garde à vue. 4m de long par 2m de large. Une petite couchette beige vissée au mur.
Les parois sont taguées, grattées par les inscriptions griffonnées à la hâte par les détenus de passage. Au briquet ou gravé avec les ongles dans le crépis. Momo de Monclar, Ibrahim, Rachid...... chacun laisse sa marque.

L'attente commence. Pas d'eau, pas de nourriture. Je réclame en vain de la glace pour faire désenfler mon bras. Les murs et le sol sont souillés de tâches de sang, d'urine et d'excréments. Un méchant néon est allumé en permanence. Le temps s'étire. Rien ici qui permette de distinguer le jour de la nuit. La douleur lancinante m'empêche de dormir. J'ai l'impression d'avoir le cœur qui pulse dans ma main. D'ailleurs alors que j'écris ces lignes une semaine plus tard, je ne parviens toujours pas à dormir normalement.

J'écris tout cela en détails, non pas pour me lamenter sur mon sort. Je suis malheureusement bien conscient que ce qui m'est arrivé est tristement banal, que plusieurs fois par jours et par nuits dans chaque ville de France des dizaines de personnes subissent des traitements bien pires que ce que j'ai enduré. Je sais aussi que si j'étais noir ou arabe je me serais fait cogner avec encore moins de retenue. C'est pour cela que j'écris et porte plainte. Car j'estime que dans la police française et dans les CRS en particulier il existe de dangereux individus qui sous le couvert de l'uniforme laissent libre cour à leurs plus bas instincts.(Evidement il y a aussi des arrestations justifiées, et la police ne fait pas que de interventions abusives. Mais je parle des dérapages qui me semblent beaucoup trop fréquents.)

Que ces dangers publics sévissent en toute impunité au sein d'un service public qui serait censé protéger les citoyens est inadmissible dans un état de droit.

J'ai un casier judiciaire vierge et suis quelqu'un de profondément non violent, par conviction, ce type de mésaventure me renforce encore dans mes convictions, mais si je ne disposais pas des outils pour analyser la situation je pourrais aisément basculer dans la violence et l'envie de vengeance. Je suis persuadé que ce type d'action de la police nationale visant à instaurer la peur ne fait qu'augmenter l'insécurité en France et stimuler la suspicion et la haine d'une partie de la population (Des jeunes en particulier.) face à la Police. En polarisant ainsi la population on crée une tension perpétuelle extrêmement perverse.Comme je suis un homme de culture et de communication je réponds à cette violence avec mes armes. L'écriture et la parole. Durant les 16h qu'a duré ma détention. (Avec les nouvelles lois, on aurait même pu me garder 48h en garde à vue.) Je n'ai vu dans les cellules que des gens d'origine africaine et des gitans. Nous étions tous traité avec un mépris hallucinant. Un exemple, mon voisin de cellule avait besoin d'aller aux toilettes. Il appelait sans relâche depuis près d'une demi heure, personne ne venait. Il c'est mit à taper contre la porte pour se faire entendre, personne. Il cognait de plus en plus fort, finalement un gardien exaspéré surgit.

- Qu'est ce qu'il y a ?
- J'ai besoin d'aller aux chiottes.
- Y a une coupure d'eau.
- Mais j'ai besoin.
- Y a pas d'eau dans tout le commissariat, alors tu te la coince pigé.

Mon voisin qui n'est pas seul dans sa cellule continue de se plaindre, disant qu'il est malade, qu'il va faire ses besoins dans la cellule.

- Si tu fais ça on te fait essuyer avec ton t-shirt.

Les coups redoublent. Une voix féminine lance d'un air moqueur :

- Vas-y avec la tête pendant que tu y es. Ca nous en fera un de moins.

éclats de rire dans le couloir comme si elle avait fait une bonne plaisanterie.

Après une nuit blanche vers 9h du matin on vient me chercher pour prendre mon empreinte et faire ma photo. Face, profil, avec un petit écriteau, comme dans les films. La dame qui s'occupe de cela est la première personne qui me parle avec humanité et un peu de compassion depuis le début de ce cauchemar. « Eh ! bien, ils vous ont pas raté.C'est les CRS, ha bien sur. Faut dire qu'on a aussi des sacrés cas sociaux chez nous. Mais ils sont pas tous comme ça. » J'aimerais la croire.
Un officier vient me chercher pour que je dépose ma version des faits et me faire connaître celle de ceux qui m'ont interpelé. J'apprends que je suis poursuivi pour : outrage, incitation à l'émeute et violence envers des dépositaires de l'autorité publique. C'est vraiment le comble. Je les aurais soi disant agressés verbalement et physiquement. Comment ces fonctionnaires assermentés peuvent ils mentir aussi éhontement ? Je raconte ma version des faits à l'officier. Je sens que sans vouloir l'admettre devant moi, il se rend compte qu'ils ont commis une gaffe. Ma déposition est transmise au procureur et vers midi je suis finalement libéré. J'erre dans la ville comme un boxeur sonné. Je marche péniblement. Un mistral à décorner les bœufs souffle sur la ville. Je trouve un avocat qui me dit d'aller tout de suite à l'hôpital faire un constat médical. Je marche longuement pour parvenir aux urgences ou je patiente plus de 4 heures pour recevoir des soins hâtifs. Dans la salle d'attente, je lis un journal qui m'apprend que le gouvernement veut supprimer 200 hôpitaux dans le pays, on parle de couper 6000 emplois dans l'éducation. Sur la façade du commissariat de St Roch j'ai pu lire qu'il allait être rénové pour 19 millions d'Euros. Les budgets de la sécurité sont à la hausse, on diminue la santé, le social et l'éducation. Pas de commentaires.

Je n'écris pas ces lignes pour me faire mousser, mais pour clamer mon indignation face à un système qui tolère ce type de violence. Sans doute suis-je naïf de m'indigner. La plupart des Français auxquels j'ai raconté cette histoire ne semblaient pas du tout surpris, et avaient
connaissance de nombreuses anecdotes du genre. Cela me semble d'autant plus choquant.

Ma naïveté, je la revendique, comme je revendique le droit de m'indigner face à l'injustice.

Même si cela peut paraitre de petites injustices. C'est la somme de nos petits silences et de nos petites lâchetés qui peut conduire à une démission collective et en dernier recours aux pires systèmes totalitaires. (Nous n'en sommes bien évidement heureusement pas encore là.) Depuis ma sortie, nous sommes retournés sur la place de papes et nous avons réussi à trouver une douzaine de témoins qui ont accepté d'écrire leur version des faits qui corroborent tous ce que j'ai dis. Ils certifient tous que je n'ai proféré aucune insulte ni n'ai commis aucune violence. Les témoignages soulignent l'incroyable brutalité de l'intervention des CRS et la totale disproportion de leur réaction face à mon intervention. J'ai essayé de retrouver des images des faits, mais malheureusement les caméras qui surveillent la place sont gérées par la police et, comme par hasard elles sont en panne depuis début juillet. Il y avait des centaines de personnes sur la place qui auraient pu témoigner, mais le temps de sortir de garde à vue, de me faire soigner et de récupérer suffisamment d'énergie pour pouvoir tenter de les retrouver. Je n'ai pu en rassembler qu'une douzaine. J'espère toujours que peut être quelqu'un ai photographié ou même filmé la scène et que je parvienne à récupérer ces images qui prouveraient de manière définitive ce qui c'est passé.
Après 5 jours soudain, un monsieur africain m'a abordé, c'était l'un des musiciens qui avait été interpelé. Il était tout content de me retrouver car il me cherchait depuis plusieurs jours. Il se sentait mal de n'avoir rien pu faire et de ne pas avoir pu me remercier d'être intervenu en leur faveur. Il était profondément touché et surpris par mon intervention et m'a dit qu'il habitait Grenoble, qu'il avait 3 enfants et qu'il était français. Qu'il viendrait témoigner pour moi.Qu'il s'appelait Moussa Sanou.

- Sanou , c'est un nom de l'ethnie Bobo. Vous êtes de Bobo-Dioulasso ?
- Oui.

Nous nous sommes souris et je l'ai salué dans sa langue en Dioula.

Il se trouve que je vais justement créer un spectacle prochainement à Bobo-Dioulasso au Burkina-faso. La pièce qui est une adaptation de nouvelles de l'auteur Mozambicain Mia Couto s'appellera « Chaque homme est une race » et un des artistes avec lequel je vais collaborer se nomme justement Sanou. Coïncidence ? Je ne crois pas.

Je suis content d'avoir défendu un ami, même si je ne le connaissais pas encore.
La pièce commence par ce dialogue prémonitoire :
Quand on lui demanda de quelle race il était, il répondit :

- Ma race c'est moi.
Invité à s'expliquer il ajouta :
- Ma race c'est celui que je suis. Toute personne est à elle seule une humanité.
Chaque homme est une race, monsieur le policier.

Patrick Mohr, 28 juillet 2008

ma réaction, mes réactions, c'est qu'il y a URGENCE de RÉSISTANCE
avec intelligence tolérance...
"AVEC ÉLÉGANCE" quoique désespérés...
comme me disait une amie, je ne suis pas prête pour une Révolution,
il faut enfin s'accepter et réaliser de petites choses, avec espérance
-pour les enfants...
-pour la dignité

au niveau de toute sa vie son quotidien ... sans devenir moraliste ;

Par ex en vrac,
-artistes payer rubis sur l'onde...
-faire un cadeau d'un livre qu'on vient de s'acheter, le racheter...

-qu'est-ce que tu racontes tu mélanges tout....

rire de tout savoir ce qu'on l'on fait... l'on regarde à la télé... Lire, un peu, beaucoup passionnément,

je vais vous parler du nouveau lieu le 104... une autre fois