vendredi 20 juillet 2012

Le petit soldat : à revoir absolument JLG

J'ai pensé à toi, PP. en revoyant ce film mais qu'est-ce que ça veut dire quand on a visionné tant de films, comment se re-souvenir de chaque pétale. Mais toi comme SAN, MF, PF, CP, OS, LB, vous avez des mémoires d'Eléphant, de résistant à la torture(quoique celle utilisée en tant de guerre n'a rien à voir avec les harcèlements corps à coeur et autres mauvaises conditions de travail de nos sociétés soit disant les plus riches au monde égoîstes mais en paix...  A mon dernier repas j'aimerai tant que vous soyez-là....PP, SAN, MF, PF, CP, OS, LB, CL, JBL, BB, CL, BC/2, PC, SB, NS, NG, CR, JMD, FC, AG, SD, JJFMV, et mes premiers professeurs DN pour le français et YS pour le théâtre et l'histoire.

Et à un moment du film, il cite une phrase de Guitry que je n'ai jamais entendue : on ne peut pas aimer tout le monde sinon on ne sait plus où "donner du coeur".
Et cette voix off c'est comme le théâtre que j'aime.... JLG est un poète avant d'être un cinéma, c'est aussi un artiste sauveur de vie sans sentimentalité de rajout.

Et j'ai pensé à Léo Ferré que son amour de bohème de galère avec qui il a vécu longtemps et qui à la fin de leur relation a fait tuer ses guenons chimpanzé. A quoi ça sert ? d'aimer...

Merci qui ? Les hors cadre. Les poètes, vos papiers...

Sur les fiches du Ciné-Club de Florac
Le petit soldat, de Jean-luc Godard
"Déserteur par refus de « s'engager », Bruno Forestier a gagné la Suisse et vit à Genève où il est tueur au service d'une officine française d'information qui recouvre un groupe d'action contre les agents FLN en territoire helvétique et leurs alliés : ainsi, le professeur Lachenal a-t-il été abattu. Mais Bruno vient à être soupçonné d'être un agent double et pour se dédouaner il devra abattre Arthur Palivoda, conférencier pro-FLN de la radio suisse. Cependant, il fait la connaissance de Véronica, une cover-giri, et devient amoureux d'elle ; celle-ci a « travaillé » pour l'organisation FLN. Bruno, empêché plusieurs fois par les circonstances de tuer sa victime désignée, essaie de s'enfuir au Brésil. Au moment où il va partir pour Zurich, il est enlevé par les Arabes et torturé pour livrer le numéro de téléphone de ses amis. II résiste à tout, parvient à s'évader, et rejoint Véronica. Celle-ci se déclare prête à fuir avec lui. Il part alors abattre Palivoda et réussit son coup. Entre temps, Véronica a été enlevée par les activistes, séquestrée, et est morte sous la torture. L'adolescent qu'était Bruno se met à devenir un homme à travers ces épreuves, en cherchant « à ne pas être amer ».


© Les fiches du cinéma 2001



Plus de quarante ans après sa sortie, Le Petit Soldat demeure comme un double témoignage d'époque: celle de la Nouvelle Vague encore naissante et celle d'une bien sale guerre que le cinéma français ignora superbement, à quelques exceptions près. La caméra de Godard (très belle photo en noir et blanc de Raoul Coutard, les vues nocturnes de Genève sont magnifiques) se fait très mouvante, dans la lignée de A Bout De Souffle. Loin d'un film politique traditionnel, Le Petit Soldat est l'occasion pour Godard de poursuivre ses expérimentations "Nouvelle Vague". Film autant et purement cinématographique que littéraire via l'utilisation d'une voix off omniprésente et l'abondance de références culturelles."

jeudi 19 juillet 2012

Courrez cette semaine au Festival / à PARIS : on n'arrête pas le théâtre à l'étoile du Nord

on n'arrête pas le théâtre CETTE SEMAINE,
courrez-y vite le seul risque : c'est de devenir addict de ce théâtre là, j'ai vu 2 spectacles de plus et je suis ravie dans le sens de râvir, de ravissement.
Mais elle est vraiment un peu beaucoup follingue, border line, Nathpass avec un titre comme :
Comme si les ruines ne nous avaient rien appris....ça doit être.... triste !
Mais pas du tout, car le théâtre rend l'esprit libre et vous affranchit de vos peurs et de ce qui vous détourne de la Vie véritable, de la puissance d'être en Vie. Ce sont des amoureux du théâtre et Pascal a raison, quand il dit, ils y vont... et ils sont si beaux sur scène, quelqu'ils soient, je remarque que les chaussures sont de la même couleur, que la chemise de Stéphane, alors qu'il joue comme nu, que la jeune femme la princesse Lena a des jambes sans fin et que ses larmes sont derrière ses yeux.
Léonce Lena de Georg Buchner : c'est toute la philosophie, c'est un humour de bouffons de farce, c'est le romantisme, c'est tous les personnages de théâtre, c'est d'une poésie dense du plus haut souffle, bref c'est immontable... Et là, le texte vous rentre à l'âme, sans sentimentalité de rajout, sans aucune démagogie, on se l'approprie. Il nous semble limpide, j'en retiens des lignes et des lignes, qui me fortifient encore et qui d'autre part me rend un peu, je dois le reconnaître : mon quotidien poussif, énervant et les discussions de mes collègues sur leur sacro saint travail, insupportables....
Comme si les ruines ne nous avaient rien appris ? Là rien ne m'a échappé non plus, les deux acteurs-auteurs savent tout et puis plus rien ils doutent de tout  : Dieu la Mort le Jeu, quel Jeu quels masques les dieux les plus faux sont les plus crédibles et tout les atteint, ils nous touchent. Mais j'y retournerai si je peux car je ne supporte pas physiquement que ce spectacle meure comme la flamme d'une bougie.

Comme j'ai aimé, comme je me sentirais une femme abandonnée s'ils s'interrompaient. Oui à la suite tant de talents et l'utilisation de l'espace et les lumières : c'est du théâtre pur qui sonne le glas comme il reunit deux corps aveugles jusque là. Les Lumières elles sont de Xavier Hollebecq.

bravo à tous ces maîtres d'ouvrage, pour avoir repris le cours de toutes ces vagues échouées sans l'art et du meilleur et pas de prise au sérieux de hiérarchie insoutenable. Leurs rires longtemps résonnent après eux dans les loges, les coulisses, le bar, lors du démontage, ou quand ils accueillent le public, ils font tout eux-mêmes à titre presque gratuit, pour l'amour du beau geste du Cri et de la joie qui fait ployer les corps et scintiller les esprits.
Une critique sur toute la culture.com de "Léonce et Léna magnifiés" "cette pièce est un magnifique rêve dans les tréfonds de l’âme humaine. Un chef d’œuvre à ne pas manquer cet été"
Léonce et Léna de Georg Büchner, mise en scène d’Eram Sobhani ; création musicale de Yuta Masuda ; avec Stéphane Auvray-Nauroy, Romain Darrieu, Michèle Harfaut, Julien Kosellek, Yuta Masuda, Sophie Mourousi, Laura Clauzel,Cédric Orain et Edouard Liotard. Durée du spectacle: 1h30.


Il n'y a pas de photo, il faut y aller absolument et pas pour voir, seulement.

Pour le prix du Pass 24€ vous verrez 2 spectacles et vous pourrez revenir Dimanche, pour le concert et être Joyeux et reconvrer lucides et sans complexes, votre intelligence et envie de jouer, danser, faire de la musique, aimer c'est facile.... accessible, il suffit de se donner vraîment, de lâcher les rênes, les normes de  + en  +étroites de la vie.... et d'aller pour commencer au théâtre.

mercredi 18 juillet 2012

Mon Programme d'Avignon, notre Festival premier

Objet : Programme OFF et IN :



Jusqu’au 28/07 programme Avignon Off


12h15 Le Balcon L’importance d’être Wilde tél : 04 90 85 00 80
38 rue Guillaume Puy
Ce fut un moment de grâce, de vertige : la mouture de l'adaptation de Philippe Honoré, représenté au Théâtre du Balcon est un bijou, que de jeux délicats et pleinement incarnés, nous avons les 4 spectateurs de 3 générations, et les autres étaient dans le même état, nous avons pleuré à gros bouillons qui sait pourquoi ? sur le monologue de Salomé interprété par Anne Priol. Les 3 comédiens sont prodigieux et je mâche mes mots, le lendemain, de la représentation, que du bonheur, c'est quelquefois difficile à éprouver avec esprit et émotions, tout à la fois. Les aphorismes sont irrésistibles, en rupture de ce moment. Ils nous cueillent.  Merci à la mise en scène éclatante et si précise, un petit bijou et loin d'être un testament.... La fin de Wilde résonne en nous comme un talisman contre la bêtise.
Merci Philippe Person et aux baladins, Pascal Thoreau, Emmanuel Barrouyer et la si sensible et ravageuse comédienne Anne Priol, elle est devenue si grande comédienne. On pleure on rit on sort encore sous le choc de l'émotion, sous le soleil retrouvé. Puissiez-vous ne pas avoir manqué ce retour de L’importance d’être Wilde :  et voir ou revoir ce spectacle à la rentrée au Lucernaire.

 



14h Théâtre du Verbe Fou Introspection Peter Handke MES Michel Vuillermoz tél : 04 90 85 29 90
95 rue des Infirmières


16h45 Espace roseau Pour un oui pour un non tél : 04 90 25 96 05
Collège St Michel /8 rue Pétramale
21h15 Chêne Noir fille /mère, Diastème avec Evelyne Bouix Andréa Brusque JJ Vanier
tél : 04 90 86 74 87
un spectacle cousu de fil blanc avec beaucoup de jeu hystérique plaqué mélo des temps modernes, que nous n'avons pas aimé à l'unanimité,  sur 3 générations...
8 bis rue Ste Catherine
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14h30 Albatros Laisse tomber la neige tél : 04 90 86 11 33
29 rue des Teinturiers
16h40 La Manufacture Voyage tél : 04 90 82 12 71, nos 4 amis(dont moi) sur 3 générations sont partis heureux en car. Le lieu un espace gymnase était à l'extérieur, et donc Le voyage a commencé entre vie mort réel coma et ciels, moyens de transport : du car on est passés à l'avion comme dans Lost (la série) on craignait l'accident et on semblait perdus pour tout le monde... c'était très bien fait. Mais les avis ont divergé nous avions chaud dans ce lieu et les autres spectateurs à la sortie, n'ont pas tous été enthousiastes comme Pascal mon compagnon et moi. Par contre nous avions préféré au Bord de l'eau l'année passée, des mêmes belges. 
au 2 rue des Ecoles, nous avons aimé là-aussi à 2 contre 2.
20h00 Doms (Théâtre des)Une société de Service tél : 04 90 14 07 99
excellent moment, que d'intelligence d'humilité et là-aussi des comédiens incroyables. L'utilisation de la vidéo, le rythme est tenu jusqu'à la fin, les spectateurs applaudissaient debout, c'est tellement rare qu'on parle qu'on soulève toutes les questions d'un phénomène de société  de services soit disant.
22h15 Doms (Théâtre des) It’s so nice -Marie Start Stéfan Zweig libre adaptation- tél : 04 90 14 07 99
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12h00 Alizé Les chagrins blancs avec Alexandra Galibert tél : 04 90 14 68 70
15 rue du 58è RI
14h25 La Luna Le monologue de la Femme rompue adapté de S de Beauvoir tél : 04 90 86 96 28
1 rue Séverine

17h20 Le Balcon Ecce Homo tél : 04 90 85 00 80
38 rue Guillaume Puy
20h15 La Manufacture Club 27 –Les stars du Rock- tél : 04 90 85 12 71
2 rue des Ecoles
22h25 Petit Louvre (TEMPLIERS)L’Arbre des Tropiques tél : 04 32 76 02 79
3 rue Félix Gras
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14h15 Chêne Noir André –Agassi- tél : 04 90 86 74 87
8 bis rue Ste Catherine : "j'aurais dû y aller !", voilà ce que vous devriez-vous dire si vous n'y êtes pas allés car pour moi, après le Wilde, c'est le meilleur spectacle du Off que j'ai vu cette année. Quels jeux, quelle mise en scène et j'ai pleuré au dedans, tant, sur la petite chanson : "J'aime les gens qui doutent...." j'aurais applaudi jusqu'à saigner des mains....
14h45 les jours impairs La Manufacture Et puis j'ai demandé à Christian de jouer l'intro de Ziggy Stardust-j'adore ce titre ! tél : 04 90 85 12 71
2 rue des Écoles,

20h40 Théâtre de l'Atelier 44 Comment épouser un milliardaire tél : 04 90 16 94 21
44 rue Thiers
21h45 Chêne Noir Une vie sur Mesure –La Batterie- tél : 04 90 86 74 87
8 bis rue Ste Catherine
22h15 La Manufacture Je deviens Jimi Hendrix tél : 04 90 85 12 71
2 rue des Ecoles

on arrive le 23 on s’y met le 24 et compte tenu des 3 spectacles du IN
EST-CE QUE TU DORS le 24/07 à 17h, un moment de grâce absolu.
la Mouette à la Cour d'honneur le mercredi 25 au soir 22h, 2 sur 4 avons beaucoup aimé et je peux vous le redire encore après 2 jours de digestion et de violentes critiques qui fusent, que de discussions ce spectacle suscite, les comédiens le décor les masques l'étirement du temps sont remarquables.
PSYCHOPHARMAKA le 27/07 à 21h

Au Lucernaire Oleanna

Et d'autres pièces au Lucernaire Merci Bravo etc...
dont Oleanna que j'ai vu en Avignon l'an passé et dont un ami m'a confirmé à quel point il l'avait ressenti comme un grand moment de théâtre sue un sujet saisissant quand ceux qui se font passer pour victimes qui à l'origine demandent de l'aide se retournent contre leurs protecteurs en les accusant à tort en utilisant tous les mensonges pour leur nuire au plus haut point, et aussi quand les bourreaux se plaignent et utilisent la victimisation, ex : j'ai eu une enfance malheureuse.... et se permettent tout.

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dimanche 15 juillet 2012

Que vois-tu cette deuxième quinzaine de juillet sous tout ce gris à Paris ? Pascal Briba expo, Summertime film de Matthew Gordon, La pitié dangereuse adapté de Stéfan Zweig au Lucernaire mise en scène : Stéphane Olivié‑Bisson

La Haine ou la Joie, voilà deux heurts de vie, mais dont on parle peu....

L'effet repoussoir heurtoir d'où vient-il ? entre inconscience et conscience... c'est un fil à peine déroulé et pourtant ? Les passagers de la Joie au présent sont les mêmes que ceux saisis par l'Angoisse extrême, la peur, la douleur, la colère.... la base : la pâte, l'acquis ou l'inné ? une sorte d'excitation qu'on ne sent pas s'éteindre et pourtant on y glisse, on y grimpe et l'on va en descendre en compagnie de qui ? de ceux qui restent ou de ceux qu'on veut chasser ? qui nous inspirent mais nous aspirent un peu, loin de notre terre, de nos plis ; on voudrait les gommer, s'interrompre ou au contraire prolonger notre présence auprès de ceux-ci et repousser ceux-là, la volonté s'étrangle dans nos gorges intestines, têtes, le dessous des peaux à peine sur un peu de chair sur les os, sur la mort le cadavre, à cause du cœur : battements de cœur, dans la tête qui frappe : états extatiques....On doit survivre  se rendormir et se protéger.

Où retrouver les marasmes, les bouillies, les balbutiements, la matière première de nos rêves ou cauchemars, nos bouillies nos errances nos obsessions nos restes de vitalité et de puissance et notre désir d'aimer comme à nu tendrement.... quand enfin quelqu'un nous écoute, nous entend, nous comprend et nous "pose la main sur le front" ? 

Le désir : NO FEAR ? 

Et pourtant les animaux survivent grâce à la peur, le terrier, le refuge, le nid, le jeu, la chasse, la séduction et la procréation : ils tentent tout pour sauver leurs petits, éprouvent de l'amitié peu, pas ou peu de temps chez les jeunes et selon les espèces quelque peu ou plus du tout à l'âge adulte, se battent rivalisent se méfient tellement. Ils recherchent jusqu'au bout ou presque, le nouveau quidam et enfin se cachent ou hurlent quand ils ont mal pour mourir.

Les espèces les plus avancées mentent simulent par atavisme ou par intelligence d'individus conquise à l'expérience...

Dans toutes leurs relations les animaux entre eux,  particulièrement les espèces, au contact de, domestiquées par l'homme ont une confiance absolue en lui jusqu'à un certain point....

La tête explose sous la Haine la Joie et je viens d'oublier le mot... aussi bien-sûr sous la Douleur. 

Comment retrouver les origines le film zéro avant la conscience, par la culture : par la littérature le cinéma  et ou le théâtre l'opéra 

ou l'amour : tomber à nouveau amoureux et y croire ou vouloir y croire ou pouvoir y croire.....

Comment peut on haïr quelqu'un à ce point.... Je l'ai haïe parce qu'elle m'a séparée de l'objet de mon désir et pour cela elle m'a trompée elle m'a fait croire qu'elle m'aimait qu'elle était sincère et ça m'a fait mal tellement mal.... pourquoi car petite entre ma mère, mon père, ma grand-mère..... j'ai du être ballotée être aimée puis repoussée chahutée sans distraction aucune car "fille unique" j'ai entendu les colères les critiques  j'ai douté de tous et je me suis méfiée, j'ai du en passer par là mais au bout de combien de temps et de combien d'espoirs déçus...

et puis j'ai préféré oublier  pour le "bonheur soit disant de tous" tout en passant, m'aveuglant, tout en ignorant les êtres racornis sacrifiés pour d'autres et en général pour le rêve de puissance d'un seul et l'apaisement du petit groupe : famille amis voisins.... et là commence dès lors par compensation l'enchainement des plaisirs 

ou déplaisirs ; qui deviennent à leur tour comme de nouvelles ressources à la jouissance inexplorée (ce n'est rien ! les goûts changent) interrompre pour retrouver, addictions en tous genres.... drogues de plus en plus complexes... grand déroulé par chapitres de "la parodie" qu'est la vie. 

Tout cela pour rien, parce que les schémas se reproduisent sur trois générations et que la haine ressort plus que la joie à l'approche de la fin, de la sortie de scène.

 

L'amour c'est une construction de l'esprit seul et qui est contraire impossible à tenir toute une vie et qui existe un peu dans le flux le reflux et l'on moralise... simplifie : fidélité -confiance- pardon : écrits noir sur blanc. La passion d'amour ne dure pas d'où les voyages les fuites dans les paradis artificiels dont la culture l'épuisement et le raffinement.

Devenir humain a été impossible même pour les dieux. Car ils perdaient leurs amis et ne devenaient pas des saints pour autant. 

Comment sortir de cette confusion, comment curer la cuve de ce désespoir : 

J comme Joie Abécédaire de Deleuze

 bonne question... Peut-être, oui. Ce qui travaille derrière ici, c'est Nietzsche et sa joie tragique à mon avis : "Le dire-oui à la vie, y compris dans ses problèmes les plus étranges et les plus rudes ; [...] afin de constituer soi-même, au-delà de la terreur et de la pitié, l’éternelle joie du devenir, cette joie qui comprend également la joie de la destruction." (Ecce Homo, "La naissance de la tragédie")


« La bêtise n’est pas mon fort. J’ai vu beaucoup d’individus, j’ai visité quelques nations, j’ai pris ma part d’entreprises diverses sans les aimer, j’ai mangé presque tous les jours, j’ai touché à des femmes. Je revois maintenant quelques centaines de visages, deux ou trois grands spectacles, et peut-être la substance de vingt livres. Je n’ai pas retenu le meilleur ni le pire de ces choses : est resté ce qui l’a pu.
Cette arithmétique m’évite de m’étonner de vieillir. Je pourrais aussi faire le compte des moments victorieux de mon esprit, et les imaginer unis et soudés, composant une vie heureuse… Mais je crois m’être toujours bien jugé. Je me suis rarement perdu de vue ; je me suis détesté, je me suis adoré, — puis nous avons vieilli ensemble."
PAUL VALÉRY "La Soirée Avec Monsieur Teste"

le petit roi triste et débonnaire mais tellement fatigué, plutôt... a pris les couleurs de chez nous
Une expo : Pascal Briba
http://www.pascal-briba.com/index.php/category/peintures-2012/

Dans Télégramme

Expo. Les peintures de Pascal Briba «Au Gai Sabot»


14 août 2011
"Peintre autodidacte, Pascal Briba se situe hors de toutes tendances. Un sujet inonde néanmoins son oeuvre, le visage. Omniprésent, débordant, il prend possession de l'espace et émeut. Les grands yeux attirent, donnent envie d'entrer dans la toile et de s'abreuver afin de maîtriser le trop-plein d'émotion ressentie au contact des personnages emprunts de mélancolie. L'artiste joue avec les couleurs qui s'échappent avec insolence et se laisse guider par son instinct, le trait se pose alors, brut, grave et touchant. Une peinture à fleur d'âme qui emporte le visiteur, malgré lui, dans un imaginaire, un ailleurs."
et moi ce que j'en dis ? beaucoup de choses dans le non dit, 
oui je m'y reconnais dans ces figures, ces traits, ces contours sont dans son âme, j'en suis sûre,  si une âme pèse plus lourd qu'une autre : la sienne n'est ni lourde ni légère ni factice et pas non plus inspirée d'un genre : ni figuratif ni masculin ni féminin ni visionnaire ni précurseur ni dans le modernisme, il est singulier Pascal Briba et ouvert à autrui car recueilli et sincère...à condition que tu fasses un chemin vers lui. Son théâtre, son bestiaire, est le mien. Picasso, Cocteau, un peu et pas seulement et puis ? Tous ces portraits  sont en lui, acrobate, arlequin : il donne un accueil chaleureux et on n'a jamais envie de partir de chez lui, alors on le ramène chez soi.... -Mais ce n'est pas son atelier, c'est une galerie ?  oui mais je crois qu'ils ne sont pas trop éloignés...
Au Cinéma : Summertime
Un film à voir absolument et rare à la lumière incroyable aux acteurs "non-professionnels " Chapeau bas. Summertime, de Matthew Gordon film américain d'un réalisateur qui vient du documentaire. Un garçon du milieu entre le plus grand et le plus petit qui a comme punition à faire une dissertation, et il envoie des lettres à son professeur, il rêvait d'une maison avec une famille réunie, c'est impossible dans une Amérique qu'on nous montre pas souvent, et pourtant comme un jeune Tariq, (roman Bohème : Olivier Steiner) oui encore, il sait refermer les portes, agir et quitter les êtres dont il devient responsable pour aller ailleurs plus loin. -C'est un film réaliste ? C'est un grand film.... 

Au Théâtre : La pité dangereuse (critique des trois coups) d'après Stefan Zweig au Lucernaire
ne pas confondre avec le film Passion d'amour d'Ettore Scola adapté d'un roman italien Fosca de Iginio Ugo Tarchetti 
oui j'ai aimé puisque s'est dégagé en filigrane, une autre histoire, un comme...
La mise en scène au début nous laisse en  suspends et puis on tangue on vire on accompagne. Grand bravo aux comédiens, à leur incarné. J'ai comme détaché quelque chose et c'est intelligent sensible beau ; le plateau parait immense et les costumes tous magnifiants comme sortis du cinéma.... La lumière aussi en effet découpe comme des planches, les plans fixes, j'ai très vite aimé et le public était à la fin chamboulé rapproché les uns des autres, on a aplaudi un long temps avec des Bravos ressentis éprouvés pour cette émouvante histoire de passion.

avec une expo dans le galerie du théâtre : Les derniers jours de Stefan Zweig des planches de Guillaume Sorel  
quel peintre que cet artiste du 9ème art.

 

lundi 9 juillet 2012

Sortir l'été (ou du moins ce qu'il en reste) à Paris/ Festival 6 ème édition "on n'arrête pas le théâtre" à l'Etoile du Nord,

et sur parisetudiant.com

-2 spectacles j'ai vu déjà 2 spectacles , ANIMALE et le CHANT DES SIRÈNES
article en forme de conversation
et comme je me dissous un peu, ça se télescope dans ma tête, à force de voir des spectacles, de lire des livres sur le théâtre, de les rouvrir -survoler pour me rafraîchir la mémoire,  de lire les programmes aussi des festivals des futures saisons : qu'ai je vu cette année là à Avignon de Roméo Castellucci avec sa femme et sa compagnie : recours à Internet tour de Babel, encyclopédie universaliste, bibliothèque d'Alexandrie.  
À force de rencontrer des gens,tu sais on a une envie triste, celle de ne plus rien savoir et de se poser devant un spectacle comme devant un paysage. Se laisser infuser sans pour autant démêler le style, les hommages dédicaces, les inspirations références "private-jokes", les génériques : lui c'est qui ? il a fait quoi déjà, il a un site un blog, il vient d'où ? Tu vois, me laisser happer par une nouvelle histoire comme un nouveau gout de ces nouveaux amis qui nous ont fait partager un plat à la fois inventé, improvisé et mélange de leurs expériences souvenirs gustatifs et le résultat c'est que c'était bon, et le mystère ? c'est que nombreux ont demandé :  mais y a quoi là dedans ?
-c'est bien aussi d'analyser, un peu à froid, un spectacle de démêler tous les fils de rester lucide ?!
-Grâce à ces 2 spectacles, ça s'est passé le mélange des deux, et j'adore cela, j'avais envie...
-tu le connais, Stéphane Auvray-Nauroy
 -oui car j'ai connu le Directeur de la Programmation,il y a très longtemps, mon 1er Metteur en Scène, Stéphane Auvray-Nauroy et je le connais encore : son travail exigeant et à la fois fragile, sa joie, sa culture et sa grande ouverture : éviter le surjeu et passer à travers le chant le cri, approfondir l'esthétique élever l'intelligence et ne pas oublier la catharsis, c'est un helléniste et un cagneux, un spongieux à la connaissance et un "tamissin" mot inventé pour le jour, entre tamis des chercheurs d'or et abyssin. Je lui fais confiance pour reconnaître les êtres et tout leur donner, pour qu'ils déploient leurs ailes et s'envolent. 
-Il a une cour ?
-non des amis fidèles avec qui il travaille du régisseur, au créateur lumière,  à l'acteur, aux musiciens, aux danseurs, aux autres enseignants de l'art dramatique, aux autres metteurs en scènes, c'est un sauveur de vies qui sait faire repoussoir pour qu'enfin les élèves, ils s'élancent dans le vide, c'est un tragique, c'est un drôle,c'est un comédien, c'est un fou de travail, c'est un sauveur de  vies, je t'ai dit, un élévateur de niveaux, c'est un humble sans rancunes, c'est le plus élégant des hommes que j'ai rencontré.  
-L'élégance, t'en a plein la bouche de ce mot
- parce que Bashung et surtout Barbara l'élégance j'aime ce mot, 
Stéphane Auvray-Nauroy il a l'élégance émouvante, c'est l'art du mouvement et de l'affection dans des petits riens comme un bouquet de mauvaises herbes cueillies pour sa maman, ou un bonbon donné à quelqu'un qui a aussi démérité. C'est la même largeur de séduction de certains homosexuels quand ils rejoignent les grands séducteurs, les bouffons des rois. Ses Yeux sont d'une intensité abyssale.   
 -t'as été amoureuse ?
-certainement mais dans une autre vie d'un lui manquant à chacun
-Je reviens aux origines qu'est ce qui me plaisait dans le théâtre : de me reconnaitre et de me laisser entrainer vers du dérangement, du nouveau et être au bord des larmes ou rire fort si j'en avais envie et m'ennuyer aussi comme sur une plage de temps retrouvée. 
-Ça m'ennuie parce quand je ne comprends pas ? 
-y a rien à comprendre....
- revenons aux spectacles que tu as vu : ANIMALE c'est quoi ? de la danse ? 
- bah non pas seulement, ou alors sans musique ! 
- y a quelques ondes qui passent non ? des ondes comme d'une musique électronique de moteurs sournois d'unités centrales ?
- oui mais en deux instants comme pour tourner les chapitres, c'est avant tout un corps d'homme heureux-y a rien à comprendre.... qui s'explore dans toutes les largeurs, sa dimension, il se dénude le plus élégamment du monde  ? 
- bah et alors l'animal, là-dedans ? 
-tu as regardé, observé, un chat abyssin faire sa toilette, son pelage est presque ras, eh tu vois tous ses muscles, eh bien c'est beau.
-C'est cela, oui... 
-mais tu passes aussi sur la beauté, car comme disait Cocteau, ça dure le 1er quart d'heure, la beauté et après ? il y a le partage...
-ce mot là partage : ça veut plus rien dire

-le ressenti de l'énergie des corps, car la sienne à FRANCO SENICA fait corps avec toutes celles du public vue la jauge étroite,(nombre de places) et la proximité du public disposé sur un seul rang. Il y a la force, l'humour, le repos et les mutations est ce un reptile ? un oiseau, une poule un singe.... 

et puis il y a le yoga dynamique, l'Ashtanga yoga : la salutation au soleil 
-pour ceux qui connaissent les puristes les spécialistes !
-alors là, même pas ! car c'est fait hors les cordes : oui le danseur déjà, certes il a passé les 40 ans...
-l'âge pour faire du yoga ! 
-ah non plus : il a 52 ans; 
-pas possible... 
-il a un corps de 20 ans et  il finit presque à poil...plus nu que nu -sans un poil, oui, car il est, son corps épilé de tous ses poils d'homme- au moment de la salutation au soleil
et pour saluer au final, le public, il met un grand manteau noir, une peau de bête aux longs poils synthétiques et j'ai ri et j'ai pensé à mon oie Titi(toutes mes bestioles je les ai appelées Titi petite (surnom à l'écho de ma mère : titi équivalent de zizi) une oie comme celles du Capitole, que j'avais apprivoisée pendant les vacances et qui était paralysée des 2 pattes et qui allongeait ses ailes... pour se faire belle et manger dans mes mains quand j'arrivais le matin. Bien-sûr j'ai pensé également aux postures du yoga animales.
-digression, Nath
-La mise en scène est bien faite, on est autour de lui,  en U comme aux mariages, et il est enfermé comme dans le carré d'un poulailler, ou posé dans la joute d'un ring. Mais contrairement à une mise en scène "un peu branchée" que j'ai vu dernièrement, JE M'OCCUPE DE VOUS PERSONNELLEMENT au Théâtre du Rond Point, où on a mêlé deux vraies poules rousses, au décor humain, pour s'en servir bêtement -y avait pas que cela dans le spectacle d'Yves-Noël Genod, il y avait aussi d'autres choses mêlées très belles comme une nage sur le sol, à force de répétitions, à force de voir le danseur faire les longueurs : on voyait l'eau et l'on riait. ;-))).
-c'est fou, tu parles d'un spectacle en le comparant à un autre trop souvent...
-oui c'est par association : c'est comme... je les préfère aux justifications, oppositions, aux c'est pourquoi...
-et LE CHANT DES SIRÈNES, tu le gardes pour toi ?
"Nous vivrons! La Musique est si gaie, si joyeuse; encore un peu, on croirait savoir pourquoi l'on vit, pourquoi l'on souffre... Si l'on pouvait savoir ! Si l'on pouvait savoir ! " cette phrase c'est dans les 3 sœurs de Tchekhov, je viens de la glaner sur le programme qui annonce la saison de la MC 93, ceci dit entre parenthèses : j'ai envie de tout voir cette prochaine saison à la MC 93, et ça me donne envie de vivre jusque là.
-Phrase glanée par rapport avant tout à ce spectacle LE CHANT DES SIRÈNES ?!  
-c'est une création originale d'après Pascal Quignard, un beau texte mais pas du tout fait pour le théâtre, c'est de Cédric Orain, beaucoup plus à la recherche d'une forme pure...

-... ? de la raison pure ?
-mais non, idiot! 
-je ne suis pas philosophe, j'annonce un titre mais je n'ai jamais lu, Bergson...? non, mais j'aime l'expression qui en elle-même, porte un sens, dense ?   
-Bref, je disais donc, Cédric Orain n'est plus à la suite de Monsieur Rabeux, il garde la même exigence de forme et une élévation de tous les niveaux : sonore visuel sensuel émotionnel philosophique, mais il nous touche. 
Ce que j'ai ri, en rupture du propos et de ce que je voyais. Comme une décongestion. Une farandole de chocs, c'était à voir absolument.

Les deux acteurs Olav Benestevdt et Céline Milliat-Baumgartner et le musicien-acteur Nicolas Laferrerrie -qui pourrait jouer dans le Silence tous les spectacles du monde... 
-celui de Bergman ou celui des agneaux ?

-les deux, mon  joli gentil blaireau; les deux acteurs sont tout : ils chantent, ils sont fragiles, immenses et palpables, aimables, ça parait en plus facile d’accès, on irait bien sur scène avec eux.
Si vous voulez lire quelque chose d'aussi intelligent et fin que ce spectacle que cette mise en scène de Cédric Orain que l'écriture de Pascal Quignard écrivain de Tous les Matins du Monde et du Sexe et l'effroi allez sur Froggy's delight excellent site culturel.
C'est une excellente mouture ce sixième festival, je le sens,  pour le prix d'un pass de 24 €, vous avez encore cinq spectacles à voir dont un à ne rater sous aucun prétexte le titre d'abord : COMME SI LES RUINES NE NOUS AVAIENT RIEN APPRIS
du 18 au 22 juillet du mercredi au dimanche à 19h30 conception et mise en scène Stéphane Auvray-Nauroy
et ce soir ou demain les travaux de l'école de Lausanne, comme cela je me consolerai de ne pas être à Avignon et de ne pas avoir vu le spectacle de Marthaler dans la cour d'honneur où la moitié du public est parti à l'entracte... j'adore
-t'en as pas marre non plus de tes enthousiasmes ? 
-ce ne sont pas des enthousiasmes, ce sont des pages blanches des voyages, des façons de tirer un trait. Je vais voir aussi après Léonce et  Léna après Andromaque....
-et le concert ? 
-Non, puisque je pars à Avignon.....  
les lumières du Chant des sirènes je n'oublierai pas sont de Bertrand Couderc