jeudi 25 février 2010

Les naufragés du fol espoir mi-écrite par Hélène Cixous publié par Joshka Schidlow le Allegro Théâtre -

publié par Joshka Schidlow le Allegro Théâtre -

C'est un très bel article comme d'habitude pour le dernier spectacle plus intime de Madame Mnouchkine de Joshka Schidlow.

À propos de l'intimité, il y a la pudeur qui chez chacun, martèle le refus à autrui d'accéder aux secrets de chacun au mystère sans beaucoup de délicatesse. Et quelquefois d'aller sur scène, cette façon d'"acter", d'exhibition au travers de rôles et/ou de spectacles, permet de reconstruire les ponts levis, les fosses d'alentour, les meurtrières de la forteresse du cœur et de l'évanescente âme, intouchable autant le savoir...
La pureté en chacun est d'autant disparue que le paradis sauf exceptions illisibles aux adultes... à part quelques vieilles âmes et les touts petits enfants avant l'école et quelques fous qui meurent avec lenteur du manque d'écoute à leurs délires.

Aimer quelqu'un, quelque chose est le seul chemin d'accès.
"Je m'appelle Garance... un nom de fleur... je suis vivante". Arletty dans Les enfants du Paradis

Le théâtre est à tant de facettes déclinables toute une vie au travers de tant d'auteurs acteurs créateurs que vous êtes...

Et dites-vous bien que personne ne comprend tout... une fleur jetée sur les tombes des mots perdus que sont les malentendus, que les représentations en partage avec un public.
- Comme la lecture d'un roman, la rencontre d'avec un tableau une sculpture un film...

- Oui
- Et la musique ?
- c'est par le fait au delà des mots, sans les mots, susceptible de pouvoir toucher totalement comme d'être utilisé, de manipuler les foules par des interprétations sirupeuses ou pompeuses.
- à l'excès une drogue, une forteresse sans moyen d'accès, abstraite à autrui qui n'a pas la même oreille ?
- un échappatoire, un moyen de nager dans le désert, comme toutes ces personnes avec leur casque dans les transports, qui sait ? Chacun son alcool, ses larmes sur son jardin, comme avec la nature, aimer un paysage !?
- mais il faut beaucoup se cultiver d'exigence, avec la musique. C'est l'art sublime...
- J'en sais rien. J'y vais je voulais partir tôt au bureau et me voilà reconduite ici attachée à mon blog
- "pour le meilleur et pour le pire"
- Sans filets et sans images... pas envie d'aller sous les vents qui tempêtent dehors.
Les musiciens pour se souvenir de leurs notes jouent dans le silence, tapent sur l'invisible le placement de leurs doigts partout sur une table, sur une barre de métro, sur l'étui de leur instrument, ils font du tambour...
- comme les comédiens retrouvent leur texte quand ils refont leur parcours de déplacements dans l'espace de leur chambre ?
- Voilà ! avec une seule image. Arletty, dans Garance...

DES NOUVELLES DE MISÉRABLES


Alors je suis retournée voir le spectacle mis en scène par Philippe PERSON : MISÉRABLES, avec les acteurs remplaçants* des auteurs-créateurs du rôle. Ce n'est pas la même chose, ce n'est pas le même spectacle mais l'émotion délicate avec d'autres sourires passe. Et cela se joue aux petits détails, la différence : c'est à dire aussi, à tout ce qui est le théâtre ; une petite ombrelle de papier que l'on ferme à la mort d'un personnage, l'affichage lumineux de l'icône sortie de secours éteint pour ne pas polluer la pénombre : lumière de scène..là reste allumé. et aussi à ce qui passe entre les comédiens, comme une grande amitié à jouer ce spectacle ensemble, dans ces rôles. Ce ne sont pas les mêmes détails, car ce sont d'autres détails, la petite ombrelle là fut jetée dans un coin, ouverte, comme si on ne lui avait pas fermée les yeux, mais c'est signifiant, ne jette t-on pas les misérables en vie, alors vous imaginez morts... Ce n'est pas la même amitié.
À la Réunion,des nouvelles de la Cie, ils ont joué devant des scolaires comme devant "l'autre Public "les auteurs-créateurs du rôle, même si les montages, les raccords, ont été sportifs...
Faire respecter son travail est quelquefois un ouvrage de Titan...
Ils vont revenir et joueront à Paris ce samedi un peu bronzés sous le fard blanc du maquillage.

*Florence Le Corre remplace Anne Priol
Paul Borne remplace Philippe Person
Gilles-Vincent Kapps remplace Emmanuel Barrouyer

Sur FB en direct ce message de la Réunion :
Claire Mannoni : merci d'avoir quitté quelques jours Paris pour nous rendre une belle visite à la Réunion et nous offrir votre pièce où se mêlent toutes les émotions, merci d'avoir permis à nos élèves de le voir, et à leur prof aussi... et même deux fois en une journée..un petit faible pour le déhanché d'Emmanuel Barrouyer, un morceau d'anthologie, l'émouvant dialogue Valjean-Cosette autour du seau, et le jubilatoire refus de mariage version Philippe Person - Gillenormand. Bonne continuation et plein de soleil sur vos créations !

Rappelez-vous prolongations jusqu'au 20 Mars 2010

mercredi 24 février 2010

Entretien / Michel Fau : Maison de Poupée Théâtre de la Madeleine

Un article qui me re-donne enfin un œil.
Car certaines critiques sont épingles plantées pour consacrer le conventionnel soit disant des œuvres de théâtre, épingles plantées comme par des ennemis à tout ce qui est vivant chez l'acteur, l'auteur. Ils les gardent comme dans un tombeau : Ibsen, Tchekov...


Audrey Tautou, Nora, une alouette prise au piège
Par Armelle Héliot le 24 février 2010 12h15
Article publié dans Le Figaro du 25 février 2010. Nous reviendrons plus tard sur ce spectacle remarquable.



"Dès que le rideau se lève, Nora est là. Comme une poupée figée dans la pénombre, devant un sapin de métal. Mais voici qu'elle s'anime. Dans cette robe bleue à croisillons noirs, magnifique avec sa tournure, ses col et poignets de dentelle et sa jupe entravée d'un savant plissé noué sur le devant, elle ne peut marcher qu'à petits pas, sauts d'oisillon.(Photo de Marcel Hartmann Contour Getty Images) C'est une alouette. Jamais Nora n'aura mieux ressemblé à ce que voit en elle son mari Torvald Helmer (Michel Fau, qui signe la mise en scène), avocat qui vient d'être nommé à la tête d'une banque et se sent enfin rassuré.
Tout, du décor très beau et volontairement étouffant (Bernard Fau) au maquillage très accusé, masque pâle, joues enflammées, yeux charbonneux (Pascale Fau), aux lumières (Joël Fabing), aux costumes (David Belugou) renvoie à un univers expressionniste très âpre. Tous les personnages sont ainsi traités : la bonne (la chanteuse Flore Boixel), Kristine Linde, l'amie malheureuse (Sissi Duparc), le Docteur Rank, amoureux, loyal, fidèle et promis à la mort (Pascal Elso, comme un double de Torvald), Krogstad, (Nicolas Woirion), l'avoué qui fait chanter Nora mais s'apaisera à la fin grâce à l'amour retrouvé de Kristine. Ils n'ont rien de « naturel ». D'abord parce que dans la société que décrit Ibsen (la pièce date de 1878) on est en représentation, et en cela Michel Fau, qui s'appuie sur l'excellente traduction de Terje Sinding, est d'une scrupuleuse fidélité à l'œuvre. Mais il va plus loin, il glisse vers un univers à la Tim Burton, qui angoisse profondément, confusément, comme une sourde menace dont on ne sait pas d'où elle viendra.
Les enfants sont pris dans cette couleur là : raides, étrangement inquiétants, plus adultes que leur mère, des petits loups qui n'aiment pas jouer.


Le rythme de la représentation est excellent. Trois actes en deux heures denses, comme le drame qui se joue. La direction d'acteurs est remarquable. (Ci-dessus une autre photo mais que nous ne pouvons pas agrandir plus pixels obligent, toujours de Marcel Hartmann pour Contour Getty Images). Sissi Duparc a le douloureux moelleux qui convient, Nicolas Woirion est très impressionnant et humain à la fois, Pascal Elso a la noblesse blessée du Docteur, il est fin, subtil. Comme l'est, Michel Fau, maîtrisant toutes les nuances d'un personnage qui n'est pas sympathique mais à qui il apporte un supplément d'âme.
En scène deux heures durant, Audrey Tautou possède une présence forte et des moyens. La voix est très bien placée, ferme et elle ose tout ce que lui demande le metteur en scène, jusqu'aux piaillements d'alouette blessée. C'est un travail remarquable d'intelligence et d'instinct. Bouleversant et surtout : moderne !
Théâtre de la Madeleine : 01 42 65 07 09.
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Entretien / La Terrasse
Michel Fau

"Nora ou le scandale d’une femme qui s’échappe du factice bonheur bourgeois

En 1879, Une maison de poupée d’Ibsen retentit comme une cinglante provocation dans la bonne société norvégienne, toute roidie dans ses mœurs bourgeoises. Nora, icône de la délicieuse femme choyée, osait l’inconcevable : briser les conventions en quittant mari et enfants. Aux côtés d’Audrey Tautou, l’acteur et metteur en scène Michel Fau fait résonner tout le sens de cet acte scandaleux.

Qui est Nora ?
Michel Fau : Une femme bourgeoise, qui forme un couple modèle en apparence et va brutalement comprendre qu’elle a construit toute son existence sur le mensonge et l’artifice. Car exposée à de graves poursuites pour avoir fait un faux en écriture par amour, elle découvre l’égoïsme pathétique et l’arrivisme sournois de son mari… Tout s’écroule. Insouciante voire inconsciente, enfantine parfois, elle réagit sur le vif, avec franchise. Quand elle voit le drame qui la guette, elle perd pieds, détruit tout et s’en va, abandonnant ses enfants, non pas pour vivre sa vie mais simplement parce qu’elle ne peut plus continuer ainsi. Cette pièce écrite en 1879 fascine toujours parce que la société a changé, mais pas les rapports humains, ni les codes de la bourgeoisie dont le rapport à l’argent, la position sociale, les apparences constituent encore des piliers.

« Pour l’écrivain norvégien, la personnalité doit pouvoir s’épanouir dans sa vérité intime, au-delà du jeu social. »

Nora réalise qu’elle vit dans un monde de personnages et non de personnes...
M. F. : Elle prend conscience qu’elle vit de faux-semblants et surtout qu’elle a toujours été niée pour ce qu’elle était en tant que personne.

Ibsen ne se revendiquait pas féministe, alors qu’on lui prête souvent cet étendard. Comment aborde-t-il la question de la condition féminine ?
M. F. : Ainsi qu’il l’explique lui-même, il a défendu les droits de la femme en tant qu’humain, dénonçant la « double morale » en vigueur, c’est-à-dire l’une fort indulgente pour l’homme, l’autre d’une rigueur inflexible pour la femme mariée, confinée dans son petit intérieur. Pour lui, cet état inscrit dans les mœurs et le système légal empêche la femme d’être elle-même, car elle reste toujours jugée à l’aune du point de vue masculin. Mais la critique d’Ibsen dépasse le féminisme et vise la liberté de l’être corseté dans les rets d’une société où la futilité et la superficialité deviennent des modes de vie. Or, pour l’écrivain norvégien, la personnalité doit pouvoir s’épanouir dans sa vérité intime, au-delà du jeu social. Sa vision du monde telle qu’elle transparaît à travers son œuvre est très noire. « La vie n'est pas triste – la vie est ridicule – et ça, c'est insupportable ! » écrivait-il. Pourtant, il croit à la possibilité du « miracle », à la quête de transcendance, d’amour vrai et de sincérité. Maison de poupée traite moins de la libération de la femme que de la scandaleuse destruction des conventions bourgeoises.

D’où votre parti pris radical de réimprimer la marque de cette époque dans les décors et les costumes ?
M. F. : La société et l’esthétique bourgeoise de la fin du 19ème siècle racontent beaucoup de ces existences engoncées, étouffées. Les costumes d’alors, avec les corsets et postiches, disent bien les corps empêchés. Je ne cherche pas la reconstitution historique mais plutôt à rêver cette époque. La pièce oscille entre naturalisme et symbolisme, frôle presque le cauchemar. Je ne crois pas qu’il faille moderniser pour que les spectateurs se reconnaissent. Il me semble plus intéressant au contraire de montrer le temps passé et que certaines des questions qui se posaient alors perdurent aujourd’hui.

Audrey Tautou est votre Nora. Comment l’avez-vous rencontrée ?
M. F. : Je la connais depuis ses premiers pas sur les planches avec des amis du Cours Florent. Depuis, j’ai suivi son itinéraire au cinéma, elle mon parcours en scène. Je la poussais pour qu’elle revienne au théâtre. Le rôle de Nora est taillé pour elle. Comédienne intelligente, secrète, elle n’a pas d’œillères, ni d’idées préconçues. Elle sait lire une œuvre, se poser les questions pertinentes. Elle fait confiance à la pièce et construit son personnage au fil du travail, de l’exploration du texte. Femme enfant, séductrice, mère… Nora passe par un large éventail de sentiments, qu’Audrey Tautou traverse avec finesse et virtuosité. Elle peut être insolente, drôle, égarée, tragique. Et puis, c’est une formidable partenaire ! Je ne sais pas jouer tout seul.

Vous-même jouez Torvald, mari de Nora. N’est-ce pas difficile d’être sur scène et hors scène ?
M. F. : Au contraire, l’angoisse du metteur en scène est balayée par le plaisir de l’acteur et inversement. Mon rôle consiste à accompagner les acteurs dans leur traversée du texte. Pour cela, il faut savoir comment fonctionne un comédien…

Entretien réalisé par Gwénola David
Maison de poupée, d’Henrik Ibsen, traduction de Terje Sinding, mise en scène de Michel Fau, à partir du 16 février 2010, à 21h, relâche dimanche jusqu’au 26 mai et lundi, matinées du 16 février au 26 mai le samedi à 18h et à partir du 27 mai le dimanche à 15h, au Théâtre de la Madeleine, 19 rue de Surène, 75008 Paris. Rés. 01 42 65 07 09 ou 0 892 68 36 22 (0.34€/min) et www.theatremadeleine.com."

dimanche 21 février 2010

Régate, un premier film belge au cinéma et The Visitor sur Canal



Et si on parlait Cinéma, j'aime, je suis allée voir la Régate, avec Thierry Hancisse, premier film franco-belge de Bernard Verbruggen. Je ne m'y attendais pas, on l'avait choisi un peu pour moi. Ce film est dur pour beaucoup, mais il est sans concession et profond et humain. On ne s'apesantit pas, on ne juge pas. Les comédiens sont tous très bons. Et puis j'ai fait un rapprochement entre les stages d'aviron et de théâtre, comme si ramer avec quelqu'un cela changeait les idées préconçues que l'on pouvait avoir sur lui. Comme jouer sur scène avec quelqu'un.
Les entraîneurs ne sont pas éloignés des profs de théâtre, ils doivent vous faire progresser.
Bref sur le moment, j'ai été comme alpaguée, dérangée et après la nuit le film a reposé comme une pâte à pain pour réveiller le meilleur et pour me laver du pire, la vengeance, la rupture définitive.
Thierry Hancisse, le père, mais celui qui joue son fils aussi, est exceptionnel, il ramène le rôle si justement à lui.
Je ne vous en dirais pas plus mais c'est un film, sur le fil... qui reste en soi.

The Visitor, de Thomas McCarthy est d'un ton, plus léger sur un sujet tout aussi grave : les clandestins, être sans papiers aux États Unis. Et j'ai pensé nous n'avons pas eu le 11 septembre sur notre sol, mais on n'est pas mieux qu'eux... alors qu'avant...
Bon j'arrête avec cette nostalgie qui elle aussi nous fait perdre nos repères, quoique !
J'ai aimé différemment de Welcome (qui va bientôt passer lui aussi sur Canal) et je me dis que ces films là, pourtant non plus, ne vont pas changer le monde et ces irrégularités criardes.
Comment faire quand on est ramassé par les flics, toute sa vie balayée, les efforts, l'argent, les sacrifices...
Tout le monde s'en fout apparemment mais il y a des gens des "justes" qui peuvent se révéler résister à tous les rouleaux compresseurs d'idéal, d'utopie réalisable. Comme ce professeur dans le film.

Jean-Paul Farré au Petit Hébertot



"Théâtre : Jean-Paul Farré"
en frac tout seul avec un piano, j'en ai déjà vu et j'en garde un extrème bon souvenir, que j'aimerai y emmener mon ami.
Par Caroline Alexander sur Webthea
Les douze pianos d’Hercule
Une heure de fou-rire en musique
Paris - Théâtre du Petit Hébertot

Il déboule sur la mini scène du Petit Hébertot comme si une mouche l’avait piqué au mauvais endroit, ce qui avec ce Farré qui en cache tant d’autres, avec ou sans accent aigu, n’est pas nouveau. Chaque fois que Jean-Paul, as virtuose de jeux de mots dignes de l’Almanach Vermot, et de poids léger boxant à tout va son noir partenaire à clavier, il a toujours ce petit air de celui qui se demande et demande au public ce qu’il fait là.
De retour d’Avignon à la case piano, après une longue traversée de la musique en solitaire, il répond cette fois par une douzaine de travaux forcés sous la garde décoiffante d’un Hercule en folie. Crinière neigeuse en pétard, queue de pie noir de concertiste assermenté le voilà aux prises avec un instrument fermé à clé, un monticule de tabourets de toutes les couleurs, mais uniformément rebelles et un sac à malices d’où pétaradent les gags les plus farfelus. Après avoir livré bataille à l’instrument récalcitrant, après l’avoir vidé, nettoyé, accordé ( ?), il finit, on se demande comment, par le faire sonner juste (ou presque). Alors commence sa leçon magistrale en l’honneur de ce Frédéric Pinchot, compositeur majeur dont on commémore actuellement l’unique sonate pour piano, fleuron du romantisme… Lequel entraîne prof et élèves spectateurs dans une virée sans filet dans les arcanes de l’histoire de la musique de notre temps, avec quelques arpèges acides sur celle qui, dans les années 50, posa quelques diktats castrateurs sur les nouveaux musts de la pratique musicale, avant de dévider, aller-retour, les longues plaintes de la répétitive née en Amérique. Habilement, amicalement Jean-Claude Cotillard a canalisé l’énergie et les débordements du clown électrique, virtuose du clavier qu’il a mis scène.
Trublion burlesque et solitaire, Farré toujours monté sur ressorts, toujours d’une contagieuse vitalité, iconoclaste et poète nous fait passer une heure de rires et fou-rires à consommer en famille et sans modération.
Théâtre du Petit Hébertot, du mardi au samedi à 19h30, le dimanche à 15h
01 44 63 96 06

Le mardi 16 février 2010

samedi 20 février 2010

LE STRESS AU TRAVAIL, prévention un CODE ANTI-STRESS


Les suicides se poursuivent chez France Télécom, 6 en deux mois, à ce rythme là, ils vont battre le triste record de l'an passé. On se suicide dans les prisons et dans les bureaux comme jamais !
Ce sont les chevaux qui quelquefois en troupeau se précipitent dans le ravin, ou les rats qui pratiquent le suicide collectif. Les cochons hurlent leur ressenti quand on les mène à l'abattoir.

Mais où sont la révolte et le, comment disent-ils, déjà : dialogue social !

Des mesures au mois d'Octobre dernier ont été préconisées par le Ministère du travail, les entreprises de plus de 1000 personnes ont du répondre présentes à un questionnaire et fonction des réponses ou des mesures, décisions, nouvelles structures d'écoute et de détection qu'elles ont envisagées, elles sont sur liste verte, liste orange ou liste rouge. Depuis 2 jours on n'a plus accès aux zones oranges et rouges, elles sont en chantier ; de nouvelles listes sont sur le point d'être établies.
Art du Monde
Chez Renault les initiatives prises depuis le, les drames ont repoussé la vague.
Je vous ai mis tous les liens ce problème me touche car il est phare flagrant du point absurde, aliénant, enfermant dans lequel nous avons été placés dans l'entreprise et la Société (mot qui comme collectif paraissent datés).

Dans pas mal d'entreprises des actions sont menées pour motiver leur personnel à l'appartenance, l'identification à la marque de son entreprise. Les employés sont sollicités à innover, à devenir eux mêmes des "innov'acteurs" de leur boîte.
En demi-finale un jury choisit 70 idées sur mille. Le thème était "100% plus simple" et j'ai choisi un code anti-stress, pour rappeler à tous les intervenants : les lois qui protègent la santé des salariés, les comportements à adopter pour un dialogue social que ce soit dans une équipe, en réunion. Ce passage du code devait être ludique sous forme de @learning, formation en ligne avec système de notation, confidentiel comme un peu le code de la route : trois comportements ou trois propositions au choix quelle est la plus adaptée. Bien-sûr n'entrainant pas de pénalités....
Je n'ai été retenue qu'en demi-finale et pas dans les 6 finalistes.

Si cela peut donner quelque chose pour ailleurs,
une autre entreprise je peux vous laisser mon dossier,
et vous lister ici la documentation que j'ai consultée,
ça va mieux en s'informant !

Il faut demander du respect et refuser les humiliations face aux changements de poste, donc de considération, de relations.
Pour cela la sensibilisation étant, il ne faut pas hésiter dans vos entreprises à saisir la médecine du travail, l'assistante sociale, la DRH, les syndicats et les directeurs de votre secteur.
-Tous à la fois...
- S'il le faut !

Et rappelez -vous une négociation est peut-être envisageable, une démission en dernier recours mais vivez, révoltez-vous, ne vous taisez pas ; il y a des tas de "misérables" partout et sous prétexte que des tas de gens, des tas de détresse sont passées à la trappe chez les gens venus d'ailleurs, les sans papiers, les chômeurs, les agriculteurs, les ouvriers, les infirmières, les enseignants, il ne faut rien dire. Plus rien dire, car on a du travail, on est cadre endetté et on est obligé de tenir l'image de la réussite, malgré tout, de plus en plus,"toujours plus". Souvenez-vous de l'affaire Jean-Claude Romand !

Il n'y a qu'une méthode pour éviter le stress, l'équilibre entre la vie personnelle et professionnelle, la passion, le dévouement sont pour d'autres êtres, causes. Aimer son travail, ce n'est pas en être totalement dépendant ; ne plus vivre que pour réaliser quoi des objectifs ?... de production. L'aimer son travail : "la passion du service", comme si c'était une création artistique un record athlétique, qui profite de ces confusions ?!
Oui, "je suis énervée" comme dirait Brigitte Fontaine "viens me chercher il s'en passe"

Et le partage du travail et la liberté et l'expression et la culture du corps et de l'esprit c'est pour quand subsidiaire ? un survol de vacances. La mauvaise fiction se substitue à la vie. En plus vous allez déprimer vos enfants, vos proches ; passionnés par votre travail soit mais à quel prix : HS tous les soirs, les yeux pochés de gris.
On n'est pas sûr qu'il y a une autre vie après la mort, mais une autre vie après le boulot ça c'est sûr.
Sur ce je vais faire du théâtre c'est samedi matin
je reviendrais peaufiner (avec liens vers documents et sites officiels) cette ébauche jetée au saut du lit, au débotté... J'ai encore mal dormi...
le stress au travail de l'INRS


la dépendance au travail : le workaholisme

Code du travail Art L4121-1

Surmonter le stress au travail : enfin des solutions

vendredi 19 février 2010

De retour du Festival à COURT de forme


à L'ETOILE DU NORD
Tous les ans je me dis il ne faut pas que je rate le festival à court de forme
cette année 2010 du 9 au 27 février
non pas parce que je suis à court d'idées d'amis de théâtre de regard extérieur sur le monde sur le pays où chacun se recroqueville sur ses proches
pour ne pas avoir d'ennuis
non, pas ça !
parce que j'y vais pour... comment disent-ils ? "rire pleurer avoir des émotions"
mais surtout pour être dérangée car je vieillis et j'aime bien mon confort et qui sait au théâtre aussi
"La provocation est une façon de remettre
la réalité sur ses pieds." (Bertolt Brecht)


Dans l'entreprise où je travaille le jour, jour après jour, je me révolte de + en +, grâce à des militants syndicaux marginaux et convaincus qui n'ont jamais cessé d'être à leur façon vigilants
eh bien hier soir avec ma double vie en voyant ces spectacles je me suis sentie d'un coup cohérente.

vous pouvez réserver partout à la FNAC chez Virgin
theatreonline etc...vous pouvez payer avec les chèques Vacances
et bien sûr au théâtre : contact@etoiledunord-theatre.com

et bien hier soir en allant voir ces 2 DUOS (jusqu'au samedi 20 fév.)
C'EST UN FESTIVAL (qui lui dure jusqu'au 27 fév), LES SPECTACLES CHANGENT CHAQUE SEMAINE , ce sont des formes courtes comme pour le cinéma des courts métrages, il y en à 4 par soir = 2 duos !
la soirée c'est 10 € ou le pass 23 €
hier donc...
1er DUO LEGERE EST MA DÉMARCHE d'après Marina Tsvetaieva création collective dirigée par Hélène Marchand
mais surtout UN (PETIT) DÉTOURNEMENT création de Sophie Mourousi quelle claque quelle contagiosité de rires décapants
2 second DUO LE PRÉLUDE DE PAN d'après Giono création d'Ewa Urfalino avec Ewa Urfalino quelle épure sur les gestes originels tout ce sang et cette souffrance dont on est à l'origine
les animaux ont par réflexe la crainte de l'homme prédateur, mais les hommes entre eux comment les reconnaître, les plus prédateurs ?
et surtout quelle claque et ils dansent... on se précipiterait bien à leur suite ils sont déjà 12
-leurs origines sont du monde entier ?
-bien-sûr ils sont 12
:+ 4 Stéphane Auvray-Nauroy Sophie Sire et Olav Benvstedt assistés de Laura Clauzel qui ont dirigé le travail collectif
écoutez avec vos yeux regarder avec vos oreilles et sentez...
JE SUIS TROP VIVANT ET LES LARMES SONT PROCHES d'après eux-mêmes : "Né d'un corps pour en être un (...)"
avec Aurélia Arto, Robin Besençon, Coraline Chambet, Dianko Diakouné, Nicolas Guimbard, Nicolas Grandi, Frédérik Hufnagel, Julien Kossellek, Bouzid Laiourate, Sophie Mourousi, Raphaêlle Sahler, Eram Sobhani.
12 hommes et femmes en colère, transformée comme je dis , dans la zone de réparation qui chantent et dansent que toute la nuit ils ont empli mes rêves d'une autre vie, utopiste certes mais RÉALISABLE, car c'est cela l'utopie disait hier matin Ariane MOUCHKINE à France Inter émission de Vincent Josse.

Vive la TRANSFORMATION comme dirait mon chanteur préféré Dick Annegarn
et il y avait Zaza FOURNIER une de mes chanteuses préférées dans la salle.
Je n'ose pas lui parler on a rien à dire aux Grandes !
Quelle soirée mes enfants... quel talent et surtout quelle générosité
Ils sont beaux, c'est normal ils sont vivants et sur scène de tout leur corps.

Je vais donc y retourner la semaine prochaine et je ne vous y verrais pas le théâtre politique c'est trop pour vous, il vous faut de la distraction de l'émotion et du rire

et du sens pour arrêter d'ignorer votre désespoir révolte joie profonde votre corps qui rejimbe par tous les pores...

jeudi 18 février 2010

Au théâtre il y a toutes les vies... MAISON DE POUPEE avec AUDREY TAUTOU et A COURT DE FORME à l'Etoile du Nord

Il y a une morale à chacun son âme
et puis il y a tous les théâtres.
J'ai entendu une talentueuse comédienne des spectacles en DUO du Festival à COURT DE FORME dire : "je n'irais pas voir jouer Audrey Tautou dans Maison de Poupée". Je ne comprends pas ces principes, ces aprioris, ces querelles entre théâtre public et privé.
Ce n'est pas de la jalousie, je le sens peut-être de la fatigue.
Mais ce n'est facile pour personne le théâtre à chacun son cheminement.
En tous les cas ici ou là on ne peut discriminer boycotter
sauf les violeurs, les tortionnaires, les impérialistes, les entreprises qui licencient, les criminels à l'humanité...

Audrey Tautou : «On m'attend au tournant, mais je m'en moque»
Par Nathalie Simon
Le Figaro
11/02/2010

"Audrey Tautou incarne Nora dans la pièce mise en scène par Michel Fau. Crédits photo : DR
La comédienne fait ses débuts sur les planches dans Maison de poupée, d'Ibsen, à Paris, au Théâtre de la Madeleine.

Selon le metteur en scène de la pièce, Michel Fau, Audrey Tautou possède « l'insolence, la dérision et la virtuosité » nécessaires pour incarner l'héroïne, Nora. Touchée, l'intéressée s'abstient de commenter pour se concentrer sur le rôle.

LE FIGARO. - Qui vous a sollicitée pour jouer Maison de poupée ?
Audrey TAUTOU. - Michel Fau, que je connais depuis une dizaine d'années. J'admire son jeu, sa culture et sa vision du théâtre. Il est drôle, cultivé et humble. Nous souhaitions travailler ensemble depuis longtemps. Nous avions même pensé à Roméo et Juliette, mais les personnages sont plus jeunes que nous… J'ai lu Maison de poupée et je suis tombée sous le charme de son héroïne, Nora.

Que représente-t-elle pour vous ?

Un petit animal qui refuse de voir la réalité. Son mari l'appelle son « petit écureuil », son « petit étourneau », sa « petite hirondelle ». Elle veut absolument afficher une famille modèle, heureuse, sans nuages. Au début, elle donne le sentiment d'être légère, insouciante, égoïste et agaçante, jusqu'au moment où elle modifie le cours de son existence.

Avez-vous l'impression d'être attendue au tournant ?

Oui, mais je m'en moque. Je fais ce métier pour moi. Je suis sereine, j'ai de la pression, mais seulement envers moi. C'est un rôle extrêmement dense et ma première expérience importante sur les planches. J'ai l'impression de passer une épreuve sportive, qui va durer, je l'espère, près de quatre mois. Il y a tellement d'informations à intégrer ! J'espère ne rien oublier, mais Michel Fau me conseille de ne pas m'inquiéter. Je refuse la plupart des demandes d'interview, je préfère me concentrer sur le rôle. Je suis très exigeante.

Votre passage au Cours Florent devrait vous rassurer, non ?

J'ai été reçue au concours de la classe libre. Au départ, je voulais faire du théâtre, mais la vie m'a amenée sur d'autres chemins. J'ai eu la chance de pouvoir varier mes rôles. J'ai été tellement gâtée par le cinéma que, pendant longtemps, je n'ai pas osé demander quelque chose au théâtre. Avec l'âge, je me suis rendu compte que je me mettais moi-même des barrières. Sous prétexte que j'allais être jugée, je ne me sentais pas légitime.

Avez-vous des modèles ?

Non, mais il y a des actrices que j'admire, comme Isabelle Adjani. Je suis allée la voir sur scène, elle me donne des frissons. Marie Trintignant aussi, j'appréciais sa singularité, sa sensibilité. Et, parmi les Américaines, Jodie Foster, bien sûr.

D'où vous vient ce goût pour le théâtre ?

(Après réflexion) En CE1, j'étais tombée sur une édition de Cyrano de Bergerac. Je me récitais la tirade du nez. Le théâtre n'était pas un rêve, j'en ai fait un peu par hasard. Petite, je voulais m'occuper des singes, devenir primatologue. J'avais dû voir un documentaire sur le sujet. J'ai obtenu mon bac scientifique avec mention. En guise de cadeau, j'ai demandé à mes parents un stage au Cours Florent, j'y suis allée avec ma mère. Au bout de quinze jours, j'ai passé une audition et été admise directement en deuxième année. Je me souviens d'avoir joué différents auteurs comme Molière, Labiche, Feydeau, Marivaux ou, dans un autre genre, Bal-trap, une pièce de Xavier Durringer. J'ai suivi la troisième année en classe libre et continué la fac de lettres pour me donner le temps de la réflexion.

Quelle est la dernière pièce que vous avez vue ?

"Miam, miam", d'Édouard Baer au Théâtre Marigny. Je suis sa fan numéro un ! J'adore son univers et son humour.

Des projets ?

Je ne me projette jamais dans l'avenir, je n'aime pas savoir ce que je ferai dans six mois. Mes choix dépendent de la qualité du texte et des personnes avec lesquelles je vais travailler. Je me laisse guider par le plaisir de partager une aventure artistique et humaine. L'été dernier, j'ai joué avec Nathalie Baye une comédie de Pierre Salvadori avec lequel j'avais tourné : "Hors de prix", en 2006. À la fin d'une aventure, j'aime partir en voyage. C'est la seule réserve que j'avais pour le théâtre, l'obligation de s'engager pendant au moins un an. Maintenant que je l'ai décidé, je me donne à fond."

Théâtre de la Madeleine, Paris (VIIIe). Tél. : 01 42 65 07 09.

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Audrey Tautou, "totale novice" au théâtre
LE MONDE | 17.02.10 |



"N'approche pas Audrey Tautou qui veut. Les plateaux de cinéma, où elle a conquis, à la vitesse de l'éclair, une reconnaissance internationale, sont presque toujours fermés à la visite. Alors qu'elle monte pour la première fois sur les planches, celles du Théâtre de la Madeleine, à Paris, où elle est Nora Helmer, l'héroïne de Maison de poupée, d'Henrik Ibsen, même motif, même punition : impossible d'assister aux répétitions. "C'est comme si on entrait dans ma chambre pendant que je dormais, explique-t-elle. Travailler est quelque chose de très intime. Savoir qu'il y a alentour un regard extérieur, ça m'oppresse. Evidemment, il n'y a aucun souci avec les compagnons de projet." Il s'est donc agi de devenir "compagnon" de la première expérience théâtrale d'Audrey Tautou.




Cela a commencé par une rencontre avec l'un de ses amis proches, le comédien et metteur en scène Michel Fau, interprète fétiche des aventures scéniques d'Olivier Py. Fau est un homme rond, allergique "à tout ce qui est fade, raisonnable ou chic". Attablé dans un bistrot, il confie avoir connu Audrey Tautou lors d'un spectacle d'élèves au Cours Florent, à Paris, où elle a fait ses premières armes. "Chez les acteurs, ce sont les "créatures" qui m'intéressent, les gens mystérieux. Audrey est de cette espèce. Je lui ai souvent demandé quand elle allait faire enfin du théâtre. Nous nous sommes rendu compte, il y a deux ans, que nous avions envie de jouer ensemble le texte d'Ibsen."

Si Michel Fau ne voyait pas d'objection à ce que l'on assiste à une répétition, Audrey Tautou n'en démordait pas : la porte resterait fermée à toute intrusion. Mais elle était prête en s'en expliquer. Elle a choisi pour cela un salon de l'Hôtel Montalembert, bien dans le ton de sa dernière apparition sur les écrans : elle y incarne, si l'on peut dire, Numéro 5, de Chanel, dans le film publicitaire réalisé par Jean-Pierre Jeunet, le complice qui, en lui offrant Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, l'a propulsée vers la célébrité.

La jeune fille mutine des coteaux de Montmartre est devenue femme. Jeans, chemisier bleu à pois bruns, foulard clair retenant ses cheveux mi-longs, elle est souriante, aimable, mais pas plus que ça. Déjà un peu la Nora d'Ibsen, animal docile qui choisira, en une soirée, d'inventer sa liberté. Un texte d'abord drôle et très vite effrayant.

Si elle a travaillé avec des cinéastes de premier rang - Jean-Pierre Jeunet, Tonie Marshall, qui la révéla dans Vénus Beauté (Institut), Cédric Klapisch, Stephen Frears, Amos Kollek ou Ron Howard, elle devait tout apprendre de l'art de la scène. Audrey Tautou ne va que rarement au théâtre, où elle s'est beaucoup ennuyée. "C'est un problème majeur, l'ennui au théâtre, il faut absolument y résister et ne pas oublier que le théâtre doit rester un spectacle", confie-t-elle. "Etre actrice de cinéma me sert au théâtre, et, en même temps, je n'y suis pas même une débutante, une totale novice. Au cinéma, j'entre très vite dans l'intimité de mes personnages, mais cela laisse peu de place au jeu. Au théâtre, c'est le contraire, on commence par jouer le personnage, et petit à petit une intimité s'invente avec lui. On construit, on essaie, on efface, ça fait un peu peur, mais c'est génial, on ne se perd pas."

Michel Fau est donc à la fois le metteur en scène, le partenaire et le guide d'Audrey Tautou. "Je ne savais pas comment je fonctionnais au théâtre. Il m'a rassurée sur la "normalité" de mon cheminement. Aujourd'hui, je commence à ressentir que je risque d'aimer beaucoup Nora." Pourrait-on commencer de l'aimer avec elle ? Après un long entretien, la réponse est venue : "On devrait pouvoir vous trouver une petite place..."

Une porte s'est ouverte dans le flanc du Théâtre de la Madeleine. Là, perdu dans les étages, vous reçoit un homme aux cheveux en bataille, Frédéric Franck, maître des lieux, qui se réjouit de "la rencontre inattendue" entre Michel Fau et Audrey Tautou. Après avoir réuni les 300 000 euros de cette production, il en fut le premier spectateur. "J'ai été stupéfait, explique-t-il. Elle n'a aucun problème de moyens. Elle est réfléchie, extrêmement travailleuse. Elle n'est pas là pour se payer un premier rôle, mais pour participer à la construction d'un spectacle." Pour mémoire, l'homme a reçu ici Fanny Ardant, Charlotte Rampling, Sylvie Testud, Ludmila Mikaël ou Jeanne Moreau.

Audrey Tautou s'est installée dans la loge de Sacha Guitry, qui fut "pensionnaire" de la Madeleine de 1930 à 1942. Pas mal pour une première loge. La comédienne vous salue avec gentillesse, concentrée sur la répétition à venir. On la retrouve sur scène, dans le décor signé Bernard Fau (frère de l'autre). Un cauchemar de salon bourgeois, l'impression d'entrer dans un film d'Hitchcock.

Audrey Tautou rejoint la scène. Elle ne porte pas de costume, juste un jupon blanc, des chaussures plates, et, pourtant, elle capte le regard, et paraît autrement plus grande que son mètre soixante-trois. Très sérieuse, elle sait prendre le temps de s'amuser, jusqu'à la clownerie. A la fin du premier acte, elle grimace, plantée devant un sapin de Noël de pacotille. "C'est pas mal, Audrey, lâche Michel Fau de l'orchestre. Même quand tu fais la conne, c'est bien !" Il a raison."

Maison de poupée, d'Henrik Ibsen. Théâtre de la Madeleine, 19, rue de Surène, Paris 8e. De 20 € à 47 €. Jusqu'au 10 juin. Du mardi au samedi, à 21 heures. Matinée le samedi à 18 heures. Tél. : 01-42-65-07-09.
Olivier Schmitt
Article paru dans l'édition du 18.02.10

mardi 16 février 2010

Le CHANDELIER MUSSET au LUCERNAIRE entre autres


A COURT DE FORME... d'amis, de subversion, de regard, d'écoute, de théâtre...
à la recherche de "Formes nouvelles".... là c'est commencé depuis le 9 février, cela dure tout le mois, c'est un festival, j'y vais ce soir...


Le CHANDELIER MUSSET au LUCERNAIRE

cela commence cette semaine...
- le 18
- tu y seras je ne sais pas peut-être ! mais j'irais comme à Court de Forme à L'Etoile du Nord
- et au Lucernaire ?
- J'irais voir Délire à deux de Ionesco là ça commence ce soir...
et Maison de Poupée d'Ibsen, avec Audrey Tautou dans une mise en scène de Michel Fau et avec Michel Fau et avec des maquillages de Pascale Fau des décors de Bernard Fau , une fratrie de saltimbanques dérangeants hors les scissions théâtre privé/théâtre public, vieilles comme mes robes, pardon Hérode...
j'y reviendrai et j'irai
et donc c'est au théâtre de la Madeleine

mardi 9 février 2010

MISÉRABLES. NOTRE ATELIER FEYDEAU. A BIENTOT

Emmanuel Barrouyer a envoyé un message MISÉRABLES.

Objet : Distribution

"Du 16 au 27 février "Misérables" part en tournée à La Réunion! Pendant cette période, le spectacle sera interprété sur Paris par Florence LE CORRE, Gilles-Vincent KAPPS et Paul BORNE."



et notre atelier de FEYDEAU La 1ère meilleure que la 2ème pourtant la dernière...
Avec toute cette bizarrerie que le réveil au petit matin comme d'une saoulerie ou d'un vol arrêté.
Mal de tête surement mais c'est la vie ni blanche de lumière aveuglante ni noir absolu.
Nous errons d'instants entre les projecteurs la pénombre les trous noirs et l'éclairage salle.
Mais ça recommencera ailleurs avec tant de sources à rechercher avec nos baguettes magiques, celles du jeu et de ses intermittences de joies et de partage. Entre deux replis sur soi, trou béant qui avale tout quand on joue avec d'autres trou béant du quant à soi...

A bientôt les amis

vendredi 5 février 2010

voilà des critiques de théâtre sur Macbeth et sur Miserables

2 critiques de théâtre 2 blogs qui ont le mérite d'être. Intelligence culture sensibilité sincérité sens de l'observation aigu ces hommes là auraient pu être comédiens... ils ont choisi d'être écrivains dans l'ombre pour décrire la lumière.


MACBETH
William Shakespeare / Declan Donnellan
« La vie n’est qu’une ombre en marche, un pauvre acteur qui s’agite pendant une heure sur la scène et alors on ne l’entend plus ; c’est un récit conté par un idiot, plein de son et de furie, ne signifiant rien. »


Spécialiste de théâtre élisabéthain et en particulier de Shakespeare, le metteur en scène anglais Declan Donnelan s'attaque aujourd'hui à sa tragédie la plus courte mais aussi la plus compacte et la plus sombre. Le décor est souvent chez cette sommité de la scène totalement inexistant. Il est ici d'une superbe austérité. Les comédiens sont tous vêtus de noir et comme il s'agit d'une machination que a pour cadre l'Ecosse le développement complexe de l'intrigue est entrelardé de chansons et de danses au rythme entraînant de cette région du Royaume pas encore Uni.

Le roi a décidé de venir passer une nuit chez les Macbeth qu'il considère comme des fidèles. Averti de cette décision le couple se transforme en association de criminels. Profitant du sommeil du souverain, ils l'égorgent donnant ainsi raison aux sorcière qui avaient prédit que Macbeth ceindrait un jour, à son tour, la couronne. Contrairement à la tradition ces prophétesses de malheurs n'ont en rien l'air de sortir des enfers. Macbeth, à présent maître du jeu, se transforme en tyran sanguinaire et se fait d'innombrables ennemis. La nuit ne tarde à entrer dans les tréfonds des deux meurtriers tandis que leurs adversaires préparent leur perte, L'esprit de Lady Macbeth flotte bientôt à la frontière de la raison. Une scène de somnambulisme au milieu des gens de la cour cour distille une angoisse à laquelle succombe les témoins de cet accès de culpabilité.

Entourés de compagnons musclés dont les mouvements font songer à une chorégraphie, Macbeth sans cesse soliloque. Et c'est tout l'horrible si bien partagé de la condition humaine qui transparaît à travers ses paroles. La majesté et la démence shakespearienne ont rarement été aussi présents sur un plateau. Declan Donnelan s'est emparé de cette pièce que beaucoup jugent maudite car les personnages principaux ne sont mus que par le mal et en a, comme des cinéastes de l'importance d'Orson Welles, Akira kurosawa et Roman Polansky, tiré un chef d'œuvre.


Jusqu'au 21 février Les Gémeaux tel 01 46 61 36 37 Du 3 au 6 mars Théâtre des Célestins (Lyon) du 19 Au 22 mai Théâtre du Nord (Lille)