dimanche 30 avril 2017

Toni Erdmann

Hier j'ai vu un film allemand qui m'a comme re-donné une vision de la vie principale, tu sais la grande pièce où tout le monde pourrait se tenir sans se haïr. Ce film s'appelle Toni Erdmann. C'est vrai qu'il est inracontable ! J'ai ri par touches puis je me suis coulée comme dans  l'apesanteur de la vie extraordinaire, dans un fou rire  non deux, 
qui n'en finissaient pas
La réalisation est d'une précision, rien que le début tous les bruits hors cadre, nous font déjà ressentir ce qui va se passer, c'est un film actuel, politique, car tout est politique, intime parce que tout est intime et surtout profondément humain. Il y a des coups de théâtre magnifiquement amenés mais  je ne peux pas en dire plus, il faut vraiment garder en jachère :  le sensible, le visible, la raison, avant d'y aller car le film n'évite pas non plus
les grandes questions... 
Les deux phrases que je peux vous livrer sont celles là : qu'il ne faut pas perdre le sens de l'humour même si tout se modifie sans arrêt autour de vous
et que l'on ne fait pas piquer son chien quand la souffrance bien-sûr n'est pas insoutenable parce qu'on doit faire avec son chien comme avec sa mère....
Les acteurs ? o si vous saviez !
Pourquoi j'ai attendu avant d'aller voir ce film
parce que 1• je voulais y aller avec Pascal Kandel je pressentais qu'il allait nous plaire à tous les deux et surtout il voulait absolument le voir.
Oui c'est un film original et qui en dit bien plus long sur le monde de l'entreprise que Corporate.
Mais 2• si j'ai attendu c'est parce que j'avais peur d'être entamée par son sujet principal comment retrouver la complicité d'avec son père quand on est sa fille unique, quand on est loin, et dans la vie ordinaire adulte qui passe tant....
eh bien non là aussi ça m'a enlevé comme un poids.
Ah aussi un chien ou un chat  toute place exceptionnelle qu'il prend dans une vie ne remplace pas un enfant. Qu'on se le dise. 
Si on pouvait éviter les expressions : Prenez-un chat ça vous fera quelqu'un à aimer...
souvent cela vient des personnes qui n'ont elles jamais su faire la différence entre elles et leurs enfants. Et quand ils s'en vont, les enfants, ils se sentent comme amputés d'un bras.
Alors que c'est tellement plus confus d'intersection...  
Et si on pouvait un peu, pour changer les non-dits, les malentendus, on ferait comme le papa du film et sa fille unique.
Nouvelle corbeille

Les robes d'avocats attendent leurs maîtres

Nous deux le matin

Pierrot du square en fin d'AM, il semblait si seul et petit

Les pauses en terrasse que j'apprécie tant depuis toujours et surtout maintenant 

un super toutou Lafayette moins de 2 ans, lui aussi en terrasse

Mon film préféré depuis...

mardi 25 avril 2017

Ecole d'art dramatique Lucernaire : Travaux de sortie de cours des élèves de 2ème année

J'étais à la 1ère j'ai dormi avec rêves depuis...bravo à tous filles et garçons pas d'atermoiement, de cassure de rythme, j'étais aux anges. Les trois parties sont très bien, de la scène d'ouverture jusqu'au final :Falk Richter, Tennessee Williams, Grumberg, Pinter, Remy de Vos, Martin Crimp,  Eschyle, Nicolaï Erdman, Odon von Horvath, Feydeau et Shakespeare, le choix des scènes est grandiose et quel groupe.
Vous m'avez redonné la foi, remarque je ne l'avais pas perdue 
Et foi,
et courage, vive la vie et le théâtre pour sa modernité et son intemporalité jusqu'au delà des ténèbres... J'étais avec tous nos, mes élèves amateurs, dans le public qui apprennent vite et n'ont pas de complexe à avoir, pour l'esprit de groupe par exemple, mais seulement à certains, il leur faudrait plus de temps pour répéter davantage, apprendre et incarner les textes et se laisser porter. Ils ont le principal, l'alchimie, le plaisir et l'amour du théâtre. Il n'y a pas d'inégalité au théâtre, qu'on se le dise, il y a toujours moyen de "réparer les vivants" d'être tous beaux sur scène.
Le groupe : Badis BEHI, Zoé BENSIMON, Mathieu BONNEFONT, Nicolas BOUILLISClémence BRIEND, Emmanuelle CABIN SAINT MARCEL, Cécile CAUBET, Nans GOURGOUSSE, Gloria HÉRAULT, Richard JONES-DAVIES,  Éric JULLIARD, Aurélie MAILLOT, Manon MENNIN, Julie PACHECO, Pierre-Louis PAILLUSSEAU, Alice PERSAIN, Chloé PHILIPPE, Ondine SAVIGNAC, Valentin RAPILLY,  Aurélie TREILHOU, Alexandre ZELEKHIN.
Message de Florence Le Corre sur FB un de leurs profs d'art drama exigeante
C'était hier. C'était beau et intense. La bonne nouvelle c'est que ça sera aussi aujourd'hui à 14h30 et qu'il reste quelques places.
Philippe Calvario, Frédéric Constant et moi-même sommes heureux de vous présenter les travaux de sortie de cours de nos élèves (chéris) au Lucernaire, le 24 à 20h30 et le 25 à 14h30. La première promotion de notre école, ce n'est pas rien ! Réservations cf ci-dessous.




Mail laissé à mon amie L
J'étais sure que tu étais à la montagne je comprends de plus en plus ton amour démesuré pour elle ...
Hier je suis allée voir l'audition de sortie des 2ème année de l'École professionnelle du Lucernaire de Philippe Person et j'ai été éblouie...  il y a un tel esprit de groupe, de dimension et de plaisir, de théâtre en un mot. 
Frédéric Constant et  Philippe Calvario ont été leurs profs avec Florence Le Corre -certes ce n'est pas non plus le jeu nu de Depardieu dans son spectacle sur les chansons de Barbara- mais cela m'a requinquée et je me suis rappelée des textes appris au début de mes cours, de Shakespeare de Lady Macbeth. Mon voisin un élève amateur..que j'adore m'a dit : je regardais tes mains elles jouaient et ta bouche disait le texte. Les costumes la mise en scène les entrées les sorties l'écoute ont porté leurs fruits et d'avoir fait appel à des profs plus experimentes dans la dimension du théâtre grec ou allemand "Figaro divorce" ou élisabéthain est une bonne chose.
Mon amour du théâtre reste intact et démesuré, je suis une mouette blessée à l'aile. 

mercredi 19 avril 2017

Corporate : mal aux oreilles déjà par la musique mal aux yeux par la coiffure de Céline Sallette

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/04/04/corporate-la-redemption-d-une-tueuse-de-couts_5105426_3476.html
cet article du Monde c'est mon exacte impression, un scénario instrumentalisé, une fin grotesque, mais sur quatre amis je me suis sentie isolée, mes trois amis ont bien aimé dont Pascal qui lui était quand même beaucoup plus mitigé et il est vrai que j'ai dormi au début, n'ai donc pas ressenti l'effet thriller, j'ai tellement préféré d'autres films sur le sujet comme ressources humaines. La fin est cousue à gros points de bâtis et je déteste cette coiffure de Céline Salette qui dénote de l'à priori, la caricature du personnage.
et l'avis de mon cinéphile de beau-frère :
Pierre Kandel Je me suis demandé pendant tout le film qui est le coiffeur responsable de cette catastrophe ? Se coiffe-t-on comme ça quand on est DRH ? Quand on travaille dans une grande entreprise ? Doit-on absolument avoir l'air de sortir de son lit ? Combien ça coûte, une mise en plis pareille ? Sinon, je n'ai pas trouvé ça vraiment passionnant. Un peu gros sabots : on engage quelqu'un juste pour mettre sur la touche et pousser à la démission (ou au suicide) les autres salariés ? Non, non, on ne savait pas... Mon œil...

Les impromptus de Didier Lockwood/Dédicace à la Librairie au plaisir des yeux : Maria Casarès une actrice de rupture, Tu me vertiges de Florence M. Forsythe

http://www.theatredeloeuvre.com/impromptus-de-didier-lockwood-a-laffiche-theatre-de-loeuvre/
trop bien de savoir que la musique est en nous, les impromptus c'est aussi apprendre le rythme nous ne sommes pas sourds alors avec Didier Lockwood avec tout son talent d'improvisation on partage la musique, le jazz. Comme le joueur de flûtes qui entraîne tous les enfants, lui avec son violon  partage l'écoute et la musique.... 
au Théâtre de l'œuvre : les impromptus de Didier Lockwood c'est avec le public qu'il se met au diapason des notes, le la, et tous ensemble on fait du jazz, un acte de résistance quand le jazz disparaît des ondes mais Lalaland....C'est encore toute la semaine avec une guest star et demain soir le 20 avec la danseuse Marie-Claude Pietragalla, le 21 Didier Sandre : tout le monde est musicien si on lui donne confiance et ce Didier Lockwood a la liberté de son talent, très bonne soirée avec mon mélomane Chéri : Pascal Kandel
Notre artiste invité c'était le meilleur guitariste du monde Sylvain Luc. Ils se tenaient par les yeux par tout le corps et les oreilles, ils ont une grande complicité.

Chers amis
C'est bien ce vendredi 21 avril que Florence Fosythe viendra nous présenter les deux ouvrages qu'elle a consacré à Maria Casarès jeune comédienne venue de Galice dans les années 30 et qui marqua la vie théâtrale françaises des années 40 aux années 90.

En cette veille d’élections; il sera peut-être agréable d'entendre résonner encore les voix parallèles De Maria Casarès et d’Albert Camus qui se sont côtoyés à la fin de la guerre. Une époque où malgré la censure des artistes et des intellectuels se sont parfois élevés et ont tenté de s'exprimer., ont continué en tous cas à vouloir vivre à tout prix.

Venez nombreux à la librairie à partir de 19h pour partager ce moment accompagné de vin et d'amuse- bouche.


Anne Guyot
Librairie "Au plaisir des yeux"
120 rue Raymond Losserand
75014 Paris
Tél : 09 83 23 79 14 / Portable : 06 64 46 54 20

Pour les passionnés d'amour et de théâtre : les amours de Maria Casares et d'Albert Camus cela fait rêver.... même avec les chagrins, les chagrins  causes par la mort de ceux qu'on a aimé, on finit, après de grandes traversées du désert, par pouvoir  s'en abreuver, pour "rendre la douleur féconde",  comme disait si bien Maria Casares en jouant au théâtre entre autres, sous la direction par exemple de Jean Vilar dans Marie Tudor et dans les films de Jean Cocteau, entre autres... 
Faute de pouvoir se rendre à la soirée dédicace vous pourrez acheter le livre....c'est toujours une belle promenade que celle qui mène à cette librairie et je serais là...
faites passer, 



Maria Casarès dans Marie Tudor

vendredi 14 avril 2017

De l'autre côté de l'espoir/Chez nous


http://www.telerama.fr/cinema/films/l-autre-cote-de-l-espoir,515562.php

j'ai perdu mon  précédent article.... 

où je disais que ce film je l'avais vu hier au St Lambert et le soir avec une amie retrouvée, pas vue depuis longtemps, nous avons vu toujours au St Lambert avec un débat après : Chez nous le film de Lucas Belvaux.. C'est bien de parler pour de vrai. 

Kaurismaki son film ferme la porte sur notre monde... il a la couleur de mon âme ou d'un tableau de Hopper. Les acteurs tous ont la gueule de leur âge et un jeu désincarné  à la voix blanche, seuls leurs yeux nous parlent... 

Ce sont deux films politiques qui nous mettent la tête dans notre Merde in France comme chantait Jacques Dutronc. Le premier finlandais parce que c'est pire chez nous, le deuxième film belge parce qu'il observe mieux que nous nos villes du Nord comme éteintes et reprises par la propagande du FN.

Il y a dans le film de Lucas Belvaux : Chez nous un vieux papa militant du PC eh bien il est digne et ne laisse jamais avoir un peu comme les vieux musiciens qui jouent du rock à billy...dans les films de Kaurismaki. Y aurait-il moins de vieux cons qu'à une époque...

Leurs deux titres forment une banderole : De l'autre côté de l'espoir chez nous... on ne peut passer que par là ! Puissent les sœurs rejoindre leurs frères, tout autour de la terre...


mercredi 12 avril 2017

le gros journal Canal+ la battle contre l'abstention pour aller voter

http://www.clique.tv/replay-le-gros-journal-avec-stephane-de-freitas-et-elhadj-toure-leloquence-cest-quand-tu-parles-avec-ton-coeur/
je vous ai mis les deux liens le premier sur le site Canal + assez bien fait puisque le texte intégral de toute l'émission y est j'ai pu récupérer la citation de Ouanissa  Bachraoui sur pourquoi voter ! elle répond à Kiss Sainte-Rose qui défend très intelligemment les abstentionnistes.
C'est l'émission limpide de Mouloud.

Alibi.com le film : comédie réussie

Je suis allée seule au ciné pour aller voir dans un tout autre genre le film Alibi.com : comme quoi ça existe -le site s'est installé par devers moi- et j'ai bien ri pour la différence de ton : comédie française inspirée de tout ce qui peut se faire... les histoires s'entremêlent ; elles sont toutes autour du mensonge et de l'amour à tous les âges et il y a plein de gags avec des bestioles dont un avec Chantal Ladesous qui m'ont fait rire sans faiblir d'autant qu'au St Lambert à cette heure nous étions cinq et j'avais prévenu mes voisins...  Eux aussi avaient  un rire tonitruant, j'aime bien ce mot... Et c'est vrai que Didier Bourdon est un excellent acteur de comédie il est crédible tout le temps : leur danse avec Nathalie Baye est désopilante et tendre tout ce que j'aime, la tendresse passe aussi par le déjanté, contrairement à ce que beaucoup de gens croient....

mardi 11 avril 2017

Cinema américain : Manchester by the sea, Kong, 20th century women....

J'ai vu deux films américains aussi différents que percutants avec mon chéri ce week-end : Manchester by the sea et Kong, le 2ème avec une glace vanille toujours au Chaplin St Lambert. On les a aimés infiniment c'est à dire que tous les deux on en a reparlé on y a pensé et c'est pour moi  un des plus grands plaisirs protecteurs de la vie qui amènent à partager déjà un choix et ensuite pouvoir ensemble se refaire un film....et en rêver des yeux de Casey Affleck et/ou de ceux de Kong... Pour ce dernier film, je voudrais remercier mon beau-frère Pierre Kandel qui nous a prévenu qu'il fallait attendre la fin du générique, car ainsi nous savons qu'il y aura une suite... tandis que Manchester.

Le 3eme film, je l'ai vu seule et l'après midi : Certaines femmes, alors comment dire je me suis laissée déstabiliser par le rythme très lent du film  à même la vie le quotidien des personnages mais comment dire ? après quelques jours de réflexion-digestion j'ai comme l'impression que ces trois femmes sont entrées par effraction dans mon album photo sans que jamais je me sois identifiée à elles. Pour être tout à fait juste je me suis plus reconnue dans le personnage qui est sur la dernière photo et c'est vrai qu'elles sont plutôt quatre que trois, et je ne compte pas la fille adolescente du couple. ce film est tellement juste qu'on entend comme les murmures des tas de pierres et les pensées des chevaux...


vendredi 7 avril 2017

Paris pieds nus un film burlesque et poétique le dernier d'Emmanuelle Riva chapeau bas...

c'est le dernier film avec Emmanuelle Riva burlesque et poétique pas loin du Havre Paris... En fait c'est un film belge dont une partie est censée se passer au 🇨🇦 j'ai ri souri puis versé un rire aux larmes...
https://www.sortiraparis.com/loisirs/cinema/articles/137046-paris-pieds-nus-critique-et-bande-annonce
ce duo là de danse c'est Lalaland au Père laChaise, quelle classe éternelle tous les deux.

jeudi 6 avril 2017

Les enfants rois / Confession d'un enfant du siècle crowdfunding pour Avignon off 2017



 Je ne l'ai donc pas encore vue cette pièce adaptation, j'y serais !"LES ENFANTS ROIS" le 6 mai 2017 à l'Auditorium du Perreux-sur-Marne. Très belle salle de 150 places - Bientôt COMPLET !!
Fabienne Senneville * Paroles de la chanson « Je ne sais qu’Enfer » : Emmanuel Berland et Fabienne Senneville - Musique: E. Berland 
* « Autre Acte Production » - Stephane Gaden pour l’image (courts-métrages, bande-annonce…) https://www.facebook.com/gadenstephane/ 
Nathan Bobet - VMSF Tours 2016 - pour la composition de « Arrête De MSouler » et Louise Fort pour les paroles et l'interprétation
Ruben Delgado pour la composition, les paroles et l’interprétation de «Tulipan negro »



Pour aider à la production, pour devenir un peu producteur soi, de La confession d'un enfant du Siècle  et gagner des contreparties
https://fr.ulule.com/la-confession/

La confession je l'ai déjà vue, cet acteur Bertrand Farge, il la porte comme chant du cygne, auto-biographie et c'est un ex-amant  qui la jouera au théâtre des deux amants, j'y retournerai donc car je n'ai pas gouté le vin de cette cuvée et un spectacle au fil des lieux ça évolue et aussi au fil du temps et même à la différence de la vraie vie, ça ne retient que le meilleur.  Le texte c'est Octave... c'est Musset.
À propos du crowdfunding, je ne donnerai pas pour ce spectacle, non je ne donne pas aux comédiens de ma génération, qui m'ont étroitement connus, je donne à leurs enfants ou aux amis d'amis mais pas à ceux qui m'ont connue de près, comme si désormais j'aurais à payer,  alors qu'à l'origine on m'invitait, m'offrait quelquefois à diner parce que je parcourais le pays pour aller les voir jouer à Reims Châteauroux... Je suis amie,  comédienne, ex à tout,,, et si je devais être producteur je le ferais de mes propres spectacles.


The lost city of Z de James Gray "il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre.";/Photo de ma petite enfance...

Quel film ! j'ai peur désormais de tout mesurer à l'aune de cette vision toujours transcendée 2 jours après. C'est un fil invisible tissé pour chaque spectateur que de vouloir pendant 2h20  à travers un récit d'aventures tout à fait maîtrisé, distiller ce désir d'ailleurs, d'au delà, de compassion ultime, de fidélité  à un foyer toujours déchiré mais existant malgré tout. J'ai pensé aussi à un moment que les enfants qu'on giflait étaient pour les pères leurs préférés. C'était pour l'anniversaire de mon chéri et nous sommes restés sans voix après mais nous avons aimé tous les deux. Certes c'était le soir du débat des 11 pour les présidentielles et donc il n'y avait que quelques jeunes gens dans la grande salle du Gaumont Convention rénové.  Il nous fallait un grand écran pour ces 2h20 de lévitation.
La photo est presque peinte tout le temps délavée par les verts saturée par les ocres contrastée par le noir des costumes de tous ces hommes en assemblée alors que la femme est bouleversante lumineuse même dans un coin de l'image.
J'ai pensé aussi que la guerre,
se réduirait jusqu'à devenir peau de chagrin, paléontologie, comme le cannibalisme, à
condition de regarder l'autre comme cet explorateur...

Je voudrais aussi remercier ces enfants de cinéma, tous ne deviendront pas acteurs une fois adultes, certains ne le veulent, mais ainsi ils sauront qu'ils l'étaient le plus naturellement au monde, enfants.
Les enfants aiment toujours poser, même sur ces petites photos que prenaient déjà nos parents au temps de nos grands parents disparus, car on vit peu de temps..
Comme image je ne mettrais que l'affiche -superbe- car elle est introductive au sombre de nos cavernes où nous retournons inexorablement....

Et comme dirait Pascal c'est qui le chef opérateur car c'est le plus important dans un film.
Darius Khondji
"Après The Immigrant (2013), James Gray poursuit sa collaboration avec le grand chef opérateur franco-iranien Darius Khondji, au style pictural. L'homme a façonné l'image de certains films illustres de David Fincher, Michael Haneke, Woody Allen... Il a toujours revendiqué sa passion pour les acteurs et leurs visages, qu'il rend opalescents et fascinants. En ce sens, James Gray est son partenaire idéal. Dans The Immigrant, la lumière de Khondji donnait à Marion Cotillard l'aura d'une Lillian Gish. Dans The Lost City of Z, trois acteurs semblent, eux aussi, transfigurés. Charlie Hunnam, jusque-là bellâtre parmi d'autres, semble dévoré de l'intérieur. Sienna Miller, avec un rôle analogue à celui qu'elle tenait dans le film de Clint Eastwood American Sniper (l'épouse qui attend), acquiert une dignité inédite. Robert Pattinson se défait, pour la première fois, de son magnétisme érotique, au profit d'une humble humanité."



"il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre"
la musique est présente comme il faut, entre autres : Daphnis et Chloé - Ravel




Mon grand père maternel pris en photo par mon père surement, en contre-plongée, semble fumer sa cigarette roulée, ma mère m'a dit mais non, il ne fumait que la pipe, comme perché sur des échasses. Je devais avoir 6 ans. Il avait dit à mes parents vous ne donnerez pas de fessée à ma petite fille chez moi. J'aimais déjà les fleurs et les bestioles. Et il y en a toujours eu chez mes grands parents. J'ai oublié de dire que ma mère m'avait fait cette robe blanche avec le col marin des costumes pour enfants de mes oncles et grand père paternels, trouvés chez mon arrière grand-mère, des costumes, de 1900...
J'ai volé mon grand-père, sans le savoir, à cet âge, à ses autres petits enfants, essentiellement mon cousin Jean. Ma grand-mère à cette période ne voulait pas encore les voir ses premiers enfants, d'un premier mariage. Mon père a oeuvré avec diplomatie à la réconciliation, mais plus tard après la mort de mon grand-père. C'est à dire à peine deux ans plus tard. En regardant cette photo, je me dis que je me souviens de ses mains et d'une odeur de tabac quand j'entrais dans son garage sombre où il avait installé l'établi, l'armoire aux bouteilles, la chaudière du chauffage central et au centre sa voiture... Mon grand père était boulanger et portait souvent le béret.

lundi 3 avril 2017

Loving

Pourquoi avoir attendu si longtemps avant d'être allée voir Loving, parce que j'ai cette carte, ces cartes ciné, l'une aux cinémas Chaplin St Lambert et l'autre à l'Entrepot et parce que je n'attends plus les films ni les garçons à leur sortie... et parce que ce cinéma est un lieu accueillant, l'antidote des multiplexes.
Et puis j'aime retrouver cette urgence d'avoir des places à dépenser chaque jour, j'attends l'échéance : 15 jours avant le délai d'un an il me reste 14 places, pour aller au cinéma, comme un peu en festival et aussi de laisser venir le cinéma à moi, comme lorsqu'enfant on allait voir un film au Prado ou au Français plutôt que de connaitre les films à l'avance. On y allait aussi pour les acteurs avec mes parents. Mon père c'était les péplums les Eddie Constantine les James Bond ma mère les Michèle Morgan, Daniele Darrieux, Bourvil et Fernandel. Et moi bête et pas méchante, j'aimais tout... on était  heureux même si aucun de nous ne s'en rendait vraiment compte. Rien ne nous empêchait de nous aimer tous les trois.
Revenons au film Loving, j'aime tous les films de Jeff Nichols et celui-là particulièrement. Tout le long du film on reste suspendus malgré tout à l'amour de ce couple de cet homme qui aime à construire à prendre soin de la femme qu'il aime, et c'est bien ce qu'il y a de plus difficile à filmer. Il arrive même à poétiser la méchanceté, il passe sur des regards, des intentions de jalousie qui se travestissent en moralistes à la con, se cachent derrière  les lois raciales esclavagistes, il y passe comme le vent qui fait voler les oiseaux.
Il y a des scènes avec un photographe qui ressemble à Wim Wenders, celui-ci se fond avec les meubles se fait tellement oublier que le couple vit comme s'il n'était pas là.... alors que ce couple est bien pudique et là seulement il prend des clichés, forcément immortels.
C'est cela l'impression des films de Jeff Nichols, il filme comme s'il était un oiseau qui passerait par là. Et l'effet c'est que c'est bien plus percutant que d'appuyer sur tout et d'être complaisants sous ce louable prétexte, de dénoncer, de militer contre, le racisme.
Les acteurs sont tous incroyables, l'actrice aussi bien-sûr, son personnage s'appelle Brindille Loving.
http://www.telerama.fr/cinema/films/loving,502707.php
http://whateverworks.fr/2017/02/17/loving/



dimanche 2 avril 2017

Tous en scène : ce que nous avons ri avec le papa et la petite fille juste derrière moi

ah mais vous y êtes allés au moins et avec vos enfants grands parents tous les artistes qui risquent de s'ignorer bêtement car c'est plus que très bien et comme Lalaland ça propulse au plus haut du baromètre intérieur.
Je ne me lasse pas des 25 petits cochons, de la souris qui fait la manche et fait les poches d'un grand singe style babouin asthmatique, parce qu'il lui a jeté une pièce jaune, la famille de la traqueuse mais craquante éléphante ado. Mais alors que fais-tu du koala et de sa secrétaire, et aussi quand le koala enfant découvre le théâtre pour la 1ère fois avec son papa et la voix de l'escargot.... et celle de la porc-épic... -je les invite tous à notre prochaine fête...

Et surtout dans la nuit je bricole un peu, pour activer une machine me remplaçant dans toutes les tâches quotidiennes, de telle façon que l'on ne s'aperçoive pas que je suis en train de répéter, car ça n'intéresse personne sauf en cas de résultat, le travail de répétitions : c'est à dire pour finir par un spectacle collectif abouti et sur scène et vu par un grand nombre de gens, et que cela les rende heureux. Une fabrication de moments inoubliables, c'est cela un bon spectacle vivant.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19565998&cfilm=227066.html
Pierre Kandel J'ai bien aimé en effet. Et "I'm Still standing" de Elton John par le grand gorille (c'est Taron Egerton venu de Kingsman) est impayable. 





mes doudous comme disent les enfants... 


Moonlight : la violence comme un accroc de la tendresse

Moonlight est sublime sa pure tendresse est étonnante d'espoir et tellement limpide qu'on croit toucher une nouvelle réalité, la plus belle des Amériques que celle de ces Oscars. Le rythme est lent on nage dans ce film qui se passe comme autour de nous en nous. Retirer ses dents pour manger le plat du chef cuisiné pour lui seul : un amour intact malgré les années qui redécouvre l'enfant qui était devenu eau à force de pleurer à l'intérieur. Personne ne pouvait le comprendre...Et la lumière les couleurs qui se reflètent sur les peaux noires sont magnifiques :  entre autres bleu de mer. Le personnage de la mère au fil du temps est joué par la même actrice car elle est exceptionnelle.
http://www.telerama.fr/cinema/films/moonlight,513460.php
Dans cette critique de Télérama il y a plein de choses que je ne prends pas mais je suis d'accord sur la violence, justement elle n'est pas appuyée, elle est.



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